Depuis la lettre de son grand père, Aya s'était très peu montrée, et avait passé une bonne partie de la semaine à l'infirmerie, enchaînant malaise sur malaise. Son père était mort, et c'était comme si quelque chose s'était à nouveau brisé en elle. Pourtant, cet homme froid et sans coeur avait été à l'origine de bien des souffrances de la jeune fille, et elle avait toujours été incapable de lui en vouloir...Elle ne parvenait pas à le haïr, tout comme elle ne parvenait plus à l'aimer comme son père, tout s'était mélangé dans son coeur...
En ayant assez d'être à l'infirmerie, elle quitta son lit en pleine après midi, pour se dégourdir un peu les jambes. L'infirmière s'était absentée pour la journée pour une raison qui était totalement inconnue à la jeune fille, et elle estimait que cela ne la concernait pas du tout. N'ayant pas pris son uniforme, elle mit une longue robe noire qui lui allait à ravir avant de sortir de cette maudite infirmerie. La robe qu'elle portait faisait un contraste parfait avec ses longs cheveux si noirs, et faisait doucement ressortir ses yeux. Elle était autrefois à sa grand mère, mais elle lui avait léguée, comme beaucoup d'autres, à sa mort.
Errant dans les couloirs dans savoir vraiment où elle allait, Aya semblait pâle et faible en cet instant. Il fallait dire qu'après ce qu'elle venait d'apprendre, ses crises et ses cauchemards s'étaient fait d'autant plus violents, et qu'elle avait eu beaucoup de mal à maîtriser sa colère. Au bout d'une heure d'errance, elle tomba nez à nez sur une porte, qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Elle était assez petite et une petite voix à l'intérieur d'elle même lui disait qu'il ne fallait pas qu'elle entre, et pourtant elle poussa tout de même la porte, n'écoutant que sa maudite curiosité.
Cette salle était assez vaste et poussiéreuse, il ne fallut pas longtemps à Aya pour se rendre compte qu'elle ne devait pas être visitée souvent, et qu'elle devait certainement être interdite aux élèves...Ecoutant la voix de la raison, elle prit à nouveau la poignée de la porte entre ses doigts fins et s'apprêta à sortir, lorsqu'un objet retint son attention. Plus qu'un simple objet, il s'agissait d'un véritable miroir, et la curiosité d'Aya repris le dessus. Elle referma la porte doucement, et se dirigea lentement vers le miroir. Elle se vit tout d'abord devant, puis elle vit sa mère lui souriant et lui ouvrant les bras. La vision suivante la terrifia. Elle vit William, le garçon dont elle était tombée folle amoureuse et qu'elle avait dû laisser de côté pour le sauver, aparaître devant elle et lui sourire, puis lui faire un clin d'oeil. Le coup fut tellement violent sur le coeur d'Aya qu'elle tomba à genoux et enfouit son visage dans ses mains...Elle était détruite, par les simples voeux qui régnait constamment dans son âme...