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 Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyJeu 27 Sep - 1:01:41

Mai 2000. Décidément ce fichu mois de Mai allait demeurer dans ses annales comme le plus sombre qu'il n'ait jamais vécu. A croire que ce mois, quelque soit l'année, a une dent contre lui : il y a deux ans, il avait perdu ses deux meilleurs amis à cette même période. Il y a un an, la brouille avec Adler avait prit une toute autre mauvaise tournure et il avait failli terminer ses jours face à ce Mc Lee. Et cette année... la catastrophe de la manif, la rupture d'avec Lynn, son accident de moto - le premier depuis ses seize ans depuis qu'il a le droit d'en conduire une ! - et maintenant... et maintenant...

Au loin, à travers la fenêtre ouverte de la pièce, glissaient les échos des gyrophares des ambulances, des pompiers, ou de la police, ainsi que les traces du trafic intense. En bas, tout grouillait de vie au pied de l'immeuble, entre les gens qui marchaient vite, comme des rangées de bataille des fourmilières, les sonnettes des vélos, le klaxon des voitures... tout un vas et viens... duquel il ne faisait pas partie. Duquel rien ne faisait partie dans cette pièce blanche et terne.... il faisait chaud, horriblement chaud, mais pour lui c'était comme s'il s'était retrouvé au pôle Nord. Tout seul, assis sur cette chaise morne. Le regard noir complètement vague et perdu, dilué par des larmes contenues. Rester fort. Ne pas craquer...

La pièce était déserte, hormis deux personnes : l'une, dans la deuxième moitié de la vie, quadragénaire, allongé dans un lit aussi blanc que sa figure, les yeux clos, les mains rigoureuses ayant été croisée sur sa poitrine. Il n'entendait plus le bip à la fois agaçant et rassurant des machines, éteintes en cet instant. Silence une fois la fenêtre refermée à moitié à distance à l'aide d'une télécommande. Silence...seul le concerto de touches difficilement effleurées pouvait être perçu. Il ne pouvait pas utiliser sa chouette dans le monde moldu, et le message en composition difficile était trop urgent pour souffrir du moindre délai. Quelques hésitations parsemèrent cette cacophonie de touches de téléphone cellulaire, dont l'écran petit à petit affichait ces quelques mots, corrigés puis repris :


Citation :
Guys... désolé, j'ai bien reçu vos appels, mais... Je n'étais pas vraiment en mesure de répondre. Je ne le suis pas encore. Je suis à l'hosto de Londres ...

Le ballet des bips s'interrompit une fois de plus alors que le jeune adulte en devenir cessait son action, redressant sa tête en direction du lit où reposait la silhouette inerte. Comme s'il avait encore l'espoir qu'elle puisse se redresser et lui dire que tout n'était qu'une mauvaise plaisanterie. Mais non. Non, elle restait désespérément silencieuse et immobile... il cherchait ses mots. Ces mots qui d'ordinaire lui étaient si familiers semblaient lui échapper autant que la situation en cet instant, pour écrire ce maudit texto... la main tenant l'appareil mobile tremblait légèrement, avant que l'autre ne reprenne son étrange mélopée :

Citation :
J'ai appris une mauvaise nouvelle hier. Pire encore ce matin...

Les mots avaient tant de mal à sortir. Il se sentait plus désemparé que jamais, assailli par des remords et des regrets sans fin qui menaçaient de l'étouffer un peu plus à chaque minute qui passait... c'est toujours quand on perd quelque chose ou quelqu'un qu'on se rend compte combien il ou elle nous était précieux(se)... pourquoi ce fichu adage avait-il toujours autant raison ? Pourquoi... enfin les mots sortirent, comme un cri du coeur silencieux, comme un appel à l'aide difficilement émis et accepté comme tel :

Citation :
... Mon père vient de mourir.

Difficilement, le jeune homme pressa la touche permettant d'envoyer le SMS aux deux destinataires concernés. Une bouée de secours, où il allait vraiment toucher le fond après avoir réussi si péniblement à gravir quelques mètres avec l'aide de Tomas et Lavande. Il détestait se montrer faible et appeler à l'aide indirectement. Sauf que là il ne savait plus tout quoi faire...

[...]

Et dire encore que la veille tout allait bien. Un peu plus d'un mois depuis la manifestation ratée, trois semaines après la Commémoration désastreuse - Merlin seul savait combien il s'était fait du mouron pour sa frangine qui avait été blessée le jour de l'incident ! - et les choses avaient commencées à s'améliorer : sa jambe brûlée était presque guérie, il pourrait reprendre la mob bientôt, et les relations au beau fixe avec son père, chez qui il avait prolongé son séjour au lieu de Brighton. Pourquoi ? Il était préoccupé tant par ses propres soucis dépressifs que la santé de son paternel. Il avait un mauvais pressentiment la veille en fin d'après midi. Il avait décidé de suivre les conseils de ses meilleurs amis et de sortir un peu entre potes moldus. Précisément LE jour où, rétrospectivement, il n'aurait pas du sortir ! Alors qu'il avait revêtu son jean de ville, un simple polo blanc classé et un imperméable fin en cas de pluie, chaussures de cuir de ville aux pieds, sa besace à l'épaule et ses clefs en main, il avait bien prévenu son père :

Citation :
- Bon, pas de bêtises en mon absence, compris ? Je reviens dans la soirée de toute manière, et pas question que je te trouve avec la moindre bouteille d'alcool à la main ou dans la poubelle ! Il va de même avec la clope ! A part cela.. passe une bonne aprem p'pa ! M'attends pas pour manger, je serais de retour vers vingt deux heures !

"Oui doc', je ne suis pas encore sourd tu sais ! Et dire que tu te permets de me faire la morale alors que toi..."

- Oui mais moi, j'suis jeune, toi t'es vieux, c'est là toute la différence ! Ecoute, tu as la chance que ton fils fasse des études de médecine, tu devrais en profiter !"

"... tu veux qu'on remettre cette lettre d'avertissement au comportement inadéquat de Sainte Mangouste sur le tapis mon garçon puisque tu veux faire ton moralisateur ? "

- Hey ! Depuis quand tu lis mon courrier ? Puis en plus j'ai pas eu d'amende, j'en avais marre d'attendre et tu aurais vu le coup fourré qu'ils... qu'ils ... Crap, you got a point here... 'kay I give up this now. On n'en parle plus, et pas question que M'man, Horror, Lav' ou Tomas en entendent parler de c't'histoire, deal ?

Ils s'étaient souris mutuellement d'un air à la fois réprobateur et amusé au possible, avant que Al' ne prenne congé de la maison et ne laisse un pote le conduire jusqu'au lieu du rendez vous en voiture. Une après-midi sympa et tranquille, à discuter de tout et de rien et à échanger des nouvelles - toujours pour sa part filtrées cachant l'aspect sorcier des choses - et autres vannes que seuls des gars tarés auraient l'idée de sortir. Il y avait eu un match de foot - et Merlin ce que Alan avait maudit son accident quand il avait dû se contenter de l'arbitrage - et bonne humeur il avait salué ses potes en début de soirée, se faisant gentiment raccompagner par Jimmy qui avait eu son permis de conduire il y a peu. Joyeux, sobres et de bonne humeur, le non-sorcier et le né moldu débattaient avec énergie sur qui allait gagner au prochain match Manchester United - Liverpool - Alan défendant la première équipe, fidélité oblige ! - jusqu'à ce qu'ils arrivent sur le pas de la porte et que notre jeune ami ne sonne, pour vérifier que le vieux n'était pas parti se saouler dans un bar de mauvaises moeurs et de tas d'ivrognes na . Il avait sonné une fois, deux fois, trois fois... sept fois avant de perdre patience, sentant déjà la moutarde lui monter au nez en marmonnant tout en cherchant ses clés :

- Oh le... je sens que ça va vraiment barder si j'apprends qu'il est sorti alors qu'il m'avait promit d'être là... Jim, retiens moi de faire un scandale...

"Al', calmos ! On sait tous comment est ton vieux, mais si ça se trouve il est juste en train de dormir..."

- Après sept coups de sonnette ? Tu parles ! Si c'était le cas, il aurait déjà sorti la carabine et nous aurait hurlé dessus comme un saint homme ! J'aime pas ça... ah mais crétin de trousseau de clés, tu vas fonctionner oui ?!

"Al'..."

Il fit d'un signe agacé de son cru taire son ami, alors qu'enfin la clé tournait difficilement dans la serrure, et que d'un geste sec et un peu brutal il ôta la clé et repoussa avec force la vieille porte - qui claqua au passage - et il commença à héler d'une voix forte et mécontente, qui portait loin :

- Le vieux, t'as intérêt à être là, ou sinon... !!!

Puis il se figea en même temps que son pote moldu devant ce qui s'offrit devant leur yeux. Il n'eut besoin que de deux secondes pour reprendre le contrôle de son choc initial et cria à son ami de, je cite "p***** mais qu'est ce que tu fous planté là ? Appelle les secours ! Bouge !", avant de se ruer vers le corps au sol, qui tremblait de manière totalement inquiétante, les yeux révulsés et fous. Il ne réfléchissait plus, il marchait en mode automatique, essayant de faire reculer l'inquiétude au plus profond de lui, luttant avec tout ce qu'il connaissait pour garder en vie le vieux avant l'arrivée des secours... et sans magie possible, bien entendu, comme Merlin aime compliquer les choses plus qu'elles ne le sont déjà... les sirènes des pompiers retentissaient, si lentes, si lentes à venir, stridentes...

[...]

Une simple alerte, qu'ils avaient dit à son père. Puis ils avaient prit à part le fils - lui - et lui avaient dressé le véritable tableau, fort sombre, juste après qu'il l'ait veillé presque toute la nuit, jusqu'au dernier moment des visites autorisées, et comptait revenir dès la première minute matinale où elles étaient autorisées. Il n'avait presque pas dormi de la nuit - voire pas du tout - et quand le lendemain il avait été appelé en urgence, et avait déboulé le matin, complètement décoiffé, des cernes sous les yeux, la chemise froissée enfilée à la hâte, sa veste longue et légère, sa besace attrapée en vitesse, et il avait transplané sur le Chemin de Traverse, le quittant rapidement pour filer prendre le bus jusqu'à l'hosto. Son portable vibrait depuis ce matin, mais trop préoccupé il ne l'entendait pas. Quand il était revenu vers la chambre, on lui avait annoncé la couleur, et furieux il avait explosé, demandant s'il n'y avait vraiment rien à faire. Il avait été long à décolérer avant qu'on ne lui autorise de rendre visite au malade. Leur dernier échange avait été plus grave que ce qu'ils n'auraient voulu. Echange de banalités, les mots qui manquaient. Des vannes, quelques plaisanteries bien Desoy-iennes, et la certitude que son père était au courant de sa situation. Des reproches ensuite, bien amers de sa part, résultant à un simple rire du père. Quand il avait maladroitement essayé de lui assurer qu'il irait bien, son père avait répondu qu'il mentait fort mal. De longs silences aussi. Il l'avait veillé toute la journée durant, essayant de rattraper un pan infime du temps perdu. Un Temps perdu qui ne serait jamais retrouvé dans sa totalité. Des mots, des sons filant dans l'air tendu de la salle, à peine troublé par les bips des machines qui essayaient de prolonger le temps de vie du patient, dont les minutes étaient déjà hélas comptées...

Puis tout s'était écroulé, d"un coup. Toutes les illusions tissées, tous les espoirs de retour à la santé... comme la nova d'une étoile. Les bips s'intensifièrent tout d'un coup, les machines s'affolèrent, le patient aussi. Son père. Il tenait encore serrée la main de ce dernier, peu déterminé à la lâcher, à lâcher prise dans la sombre réalité. Son père avait eu d'autres alertes, mais n'en avait rien dit, et jamais ralenti sa consommation de tabac ou d'alcool pendant que son fils étudiait à Londres, risquait sa vie par moment et que sa fille étudiait en Ecosse, refusant de le voir, tous deux dans un monde qu'il ne pouvait toucher, mais dont il été averti de l'existence. Les deux paires d'yeux noirs refusaient de se quitter, avant que les blouses blanches ne séparent père et fils de force pour faire leur travail. Des lèvres qui remuèrent sans prononcer le moindre bruit, paroles silencieuses que seuls le coeur et l'esprit sont capable conjointement de décoder. Il s'était débattu, ramené vers le couloir d'attente. Une lumière rouge interdisait l'accès à la salle, il dû attendre sur l'un des sièges, nerveux, jouant avec son téléphone portable à clapet ou sa montre à gousset, hésitant à répondre à ses contacts en absence. D'interminables minutes d'attente derrière la vitre floutée de la salle, à se ronger le sang. La lumière qui s'éteint. Il se redressa dès que la porte fut ouverte, mais les mines grises des docs lui apprirent tout ce qu'il avait à savoir.

- Ce... ce n'est pas possible ! Poussez vous bon sang ! Laissez moi passer !

... Bandes d'incapables. Son esprit en colère se répétait cette pensée en boucle, alors qu'il se forçait un chemin jusque dans la salle. Une infirmière outrée voulut lui barrer la route, mais l'un des docs lui fit signe de ne rien faire. De toute manière il était trop tard. Encore une fois il était en retard au pire des moments. On finit par le laisser tranquille accepter la situation quelques minutes dans la salle, dernière intimité, complètement dévasté...

[...]

Il en avait vu des cadavres pourtant il en avait vu, et pas qu'un peu. A la Bataille, ou encore plus récemment, lors de sa fugue de Sainte Mangouste. Ils avaient atterri dans une morgue après tout à un moment.... mais là c'était différent. C'était pas monsieur X ou madame Y. C'était un de ses proches. C'était un des siens, un de sa famille. C'était son père. Après son meilleur ami du passé, maintenant son propre père. Seul vivant de la pièce, seul sur son siège, le portable dans une main. Encore trop sous le choc pour penser aux conséquences irrémédiables dans le domaine familial paternel, aux bras de fer qu'il devrait traverser pour les protéger, sa soeur et lui, maintenant que le père n'était plus là. Aux responsabilités nouvelles dont il devrait bientôt s'acquitter ou chercher la personne de confiance à qui les déléguer avant que le temps ne soit venu. Tout était arrivé trop vite. Tout son bonheur précaire venait de s'effondrer à cause d'un mal se résumant en trois maudites lettres : A - V - C . Arrêt Cardiaque Vasculaire, artères majeures trop bouchées par la nicotine et affaiblies par l'alcool. Et sans doute pas aidées du tout avec les récents ennuis. Tout était arrivé trop vite. Comme un automate, une fois sorti de salle puisque invité à le faire, il répondit aux questions, aux soucis administratifs. L'enterrement serait pour demain soir. C'était le plus tôt possible. Pour les frais, toute la famille y mettait du sien... pour la plupart dans l'espoir de récolter une part du butin en retour. Monde de pourris. Il ne voyait pas comment il allait annoncer cela à sa mère. Aux amis de son père. Pire, à sa soeur. Il ne savait pas. Il ne voulait pas savoir dans le fond. Pas pour le moment. Ah, l'oncle Samuel prenait le relais. Oncle fadasse comme tout qu'il n'avait pas vu depuis des années. Bah qu'il se tracasse avec le reste de la paperasse... Al' voulait prendre l'air. Alors qu'il passait les portes de l'hôpital, se retrouvant dehors sur l'une des grandes rues, il se retint furieusement de prendre une clope. Il aurait préféré ne pas se réveiller ce matin, se sentait affreusement coupable. Perdu, désemparé. Alan se laissa tomber contre le mur, dos sur le mur de l'endroit, comme vidé de toute énergie. Il se souvint de la fin de son SMS envoyé à ses deux acolytes, une prière comme il n'en faisait presque jamais :

Citation :
J'aurais besoin de vous. SVP. Si disponible bien entendu. Sinon... je comprendrais. Al'

(HJ C'est long je sais, promis je recommencerais plus I love you Si besoin édition me MP ou MP Akiko Velon. Prenez votre temps pour répondre, je ne suis pas pressée. Un MP vous attends normalement HJ)


Dernière édition par Alan Desoya le Mar 9 Avr - 23:29:38, édité 2 fois
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  • Lavande Brown
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptySam 29 Sep - 16:52:54

Etre enfermé dans une maison, même lorsque celle-ci avait la dimension d’une ancienne ferme et disposait d’un joli plan d’eau à l’arrière, n’était pas bon pour la santé. Mais alors pas bon du tout. Voilà la conclusion qu’avait tirée Lavande après bientôt un mois et demi d’assignation forcée à domicile. Evidemment, elle avait tenté de s’occuper en aidant à la maison, en cherchant du boulot -échec total soi-dit en passant, le monde sorcier était trop en ébullition pour chercher du personnel non diplômé et elle n’avait aucune qualification pour postuler dans le monde moldu-, elle avait même proposé à sa mère de lui servir d’assistante dans la préparation de ses nouveaux parfums, mais rien ne servait à dépenser l’énergie qui bouillait en elle. Encore si le monde avait seulement continué à tourner tranquillement en son absence, elle aurait pu faire semblant que ce n’étaient que des vacances prolongées, mais comme le monde sorcier semblait vivre tragédie sur tragédie, le fait d’être éloignée de toute information valable, en pleine milieu de la campagne moldue, la rendait folle.

Quand elle avait appris pour la catastrophe lors de la commémoration à Pré-au-Lard, elle avait immédiatement écrit à Akiko, pour s’assurer que la gamine allait bien. Elle s’était par la même occasion platement excusée de ne pas avoir pris de nouvelles plus tôt mais, comme toujours, l’aiglonne ne lui en avait pas tenu rigueur. Par contre Lav’ avait bien cru mourir d’inquiétude lorsqu’elle avait appris que la fillette avait été blessée lors de la fusillade. Elle avait beau savoir que Mme Promfrey était la meilleure Médicomage qu’il lui ait été donné de rencontrer, Vawdrey y compris, imaginer la pauvre choute blessée si peu de temps après le désastre de l’été précédent, c’était trop ! Et bien sûr le fait de ne pouvoir communiquer avec ses amis que par lettres n’avait en rien aidé à calmer ses inquiétudes. Elle s’était néanmoins rassurée en apprenant que Tomas, Parvati et Kael ne semblaient pas s’être rendus à la célébration. Quant à Lynn, elle avait apparemment aidé à sauver un garçon. Lavande n’avait pas demandé plus de détails car elle n’était pas sûre d’être prête à entendre son amie parler d’un autre garçon, même amicalement, si peu de temps après le fiasco avec Alan.

D’ailleurs, en parlant d’Alan, ce dernier n’avait pas répondu, peu importât qu’elle tente de le contacter par moyens sorciers ou moldus. Cela l’avait particulièrement fait paniquer mais Tomas, adorable comme toujours, l’avait tenue au courant en lui racontant qu’il était allé voir l’autre bourru de Desoya. Apparemment sa petite sœur avait été touchée aussi pendant le carnage de la Commémoration mais elle se remettait bien. Quant à Alan lui-même, il avait été mieux, mais il avait également été pire. Bref, maigre consolation, mais consolation tout de même. Elle espérait cependant que ses parents lèveraient bientôt sa punition car la tension dans la ferme devenait tout simplement insupportable. La moindre remarque la faisait exploser et les disputes avec sa mère étaient devenues quasi journalières, au grand désespoir de son père. Elle était d’ailleurs certaine qu’Edward Brown avait tenté plus d’une fois de proposer à sa femme de laisser sortir leur fille au moins un jour par semaine, quitte à ne pas abandonner totalement la punition, mais pour leur permettre à toutes les deux d’avoir au moins un instant de repos loin l’une de l’autre, mais s’il y avait bien une chose que Kathy Brown savait faire, c’était s’en tenir à son idée originale et elle n’avait, par conséquent, pas voulu entendre parler de changement dans la punition de sa fille.

L’atmosphère atteignait donc des pics de tension au déjeuner ce midi-là. Le simple fait de se passer le plat principal amenait des regards chargés de rancœur entre mère et fille et il était assez clair qu’Edward ne tiendrait plus longtemps avant de déclarer forfait et d’aller manger dans son coin, probablement devant un bon match de rugby. Pour l’instant, il tentait tant bien que mal de commenter la dernière décision du Ministère de l’Agriculture mais il était clair que personne ne l’écoutait. Sa femme mangeait en silence et sa fille, au contraire, se faisait un plaisir de faire le plus de bruit possible juste pour embêter sa mère. Mais soudain, une vibration se fit entendre et Lavande délaissa son rôti pour sortir son portable. Kathy se mit bien entendu immédiatement à crier et Edward ne put retenir un soupir fatigué.


-Lavande, range ça tout de suite, nous sommes à table, ça peut attendre !

L’étudiante ne lui prêta pourtant aucune attention et ouvrit son téléphone. Un sourire éclaira son visage en voyant le nom du destinateur. Enfin, Alan se décidait à lui donner des nouvelles ! Cependant lorsqu’elle lut le contenu du message, son visage se décomposa. Un instant, elle crut qu’elle avait mal lu mais non, les mots étaient bien là pour autant qu’elle désirât le contraire. Elle réagit alors instinctivement, se levant de table, se rendant dans sa chambre, fouillant frénétiquement parmi ses affaires en désordre pour trouver son sac à main, y fourrer le minimum vital et redescendre. Elle était déjà à la porte lorsque la voix de sa mère brisa enfin la bulle qui s’était formée autour d’elle depuis qu’elle avait reçu le SMS de son meilleur ami.


-Où est-ce que tu crois que tu vas ? Je te rappelle que tu es encore punie !


Elle se retourna, le visage inexpressif et déclara, toute la colère accumulée ces dernières semaines ayant disparu face à l’immensité de la nouvelle récemment reçue.


-Je m’en vais. Alan a besoin de moi. Son père est mort. Tu ne pourras pas me retenir.

Elle crut percevoir un cri étranglé provenant de sa mère, mais elle avait déjà claqué la porte derrière elle et, la seconde suivante, elle transplanait sur le Chemin de Traverse. Sans faire attention aux gens autour d’elle, elle se fraya un chemin jusqu’à l’entrée menant au Chaudron Baveur et sortit enfin dans le Londre moldu. Là, elle monta dans le métro et descendit à la station de l’Hôpital central. Alan n’avait pas précisé où il était mais elle avait logiquement déduit que c’était là où son père avait dû être transporté puisqu’il s’agissait du meilleur hôpital de Grande-Bretagne.

Encore en mode automatique, elle s’apprêtait à demander à l’accueil où elle pourrait trouver Mr Desoya mais elle n’eut pas besoin de le faire car elle repéra une silhouette familière à l’entrée de l’hôpital. Alan était assis par terre, l’air le plus abattu qu’elle ne lui ait jamais vu sur le visage, et la tête entre les mains. Sans même s’arrêter à réfléchir à ce qu’elle faisait, elle se mit à courir dans sa direction et se laissa tomber à ses côtés, avant de le prendre dans ses bras dans une embrassade effusive.


-Oh Al’, je suis tellement désolée.

Ce furent les seuls mots qui réussirent à passer ses lèvres avant que les larmes ne commencent à couler, trempant le sweatshirt de son ami. Elle se sentait idiote de pleurer alors qu’elle aurait dû remonter le moral de son ami -après tout c’était son père à lui et non à elle qui venait de décéder- mais la séparation prolongée, cumulée à la tension des disputes incessantes avec sa mère et maintenant la découverte de la perte subie par Alan eurent raison de toute logique. Elle se contenta donc de continuer à murmurer une litanie « je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée » en boucle, sachant bien que cela ne servait à rien et que ce n’était probablement pas ce dont ami avait besoin, mais elle ne savait pas quoi dire d’autre. Sans compter que, désormais, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ses propres parents et à la façon dont elle les avait abandonnés sans leur laisser le temps de réagir à la bombe qu’elle avait lâchée. Oh par Merlin, mais pourquoi tout allait toujours de travers ?
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  • Tomas Herz
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptySam 29 Sep - 20:10:03

[HJ:A écouter lors de la lecture de la première partie. Dîtes lui merci, car c'est grâce à lui que j'ai pu écrire un post de cette qualité ^^ ]

Voici un bon moment qu'il était en Irlande avec sa chère Maureen, chez ses parents. La magnifique Irlande, ses beaux paysages et sa magie. La rencontre avec les parents de sa copine s'était assez bien passé. Mieux qu'il ne l'avais pensé. La confrontation avec Monsieur Doherthy avait fini par un accord, mais le jeune homme devait encore faire ses preuves dans la durée. Le bonheur de Maureen serait sont devoir à remplir. Et pour cela, il savait qu'il pourrait y arriver. Loin de lui l'idée de l'abandonner.

Depuis quelques jours depuis son retour d'Allemagne, où il avait embarqué Alan, Tomas s'était jeté sur le piano de la famille Doherthy. Il caressait plus souvent ses touches qu'il ne passait ses doigts dans les cheveux de sa rousse. Enfin... C'était vrai dans la journée en présence des parents. Pas forcement la nuit.
Il jouait de la musique pour la maison et des fois même dans l'auberge. Il s'était trouvé une aide appréciable auprès de sa belle-famille. Occuper les clients et la famille par de la musique. Des musiques de films récents ou non, ou par des morceaux de compositeur connu, le plus souvent Mozart. Non pas pour la similitude de la nationalité, juste pour le feeling que Tomas sentait passé quand il jouait. Les notes le transportait, loin de tout ses problèmes et de ses incertitudes. Choses qui semblait plaire à ses spectateurs. Les clients moldus venaient de plus en plus depuis que le bouche à oreille annonçait partout qu'un jeune pianiste, assez doué, enchantait les oreilles des consommateurs.

Aujourd'hui, pour le plaisir des oreilles de sa douce et de ses parents, qui s'étaient confortablement assis dans le salon, il interprétait « Requiem for a dream ». Il ne savait pas très bien pourquoi il avait choisi cette mélodie. Peut-être parce qu'elle collait assez au paysage qu'il voyait chaque matin en sortant prendre l'air? Dramatique, enchanteur et mystérieux? Il n'en avait aucune idée. Mais il trouvait que cela correspondait bien à ce jour. L'instinct sans doute.

Depuis le temps qu'il était hébergé sous le toit de cette merveilleuse famille irlandaise, il avait appris à connaitre un peu mieux les membres qui la composait. Pas encore les jumeaux, mais il tardait au jeune allemand de les rencontrer. Il avait rencontrer d'autre jumeaux dans sa vie et cela avait toujours été un plaisir de voir à quel point ils pouvaient se comprendre. En jouant les notes les plus forte de la partition, Tomas pensa à sa défunte mère. Elle aurait beaucoup aimé l'entendre jouer dans ce cadre et peut-être aussi à l'auberge. Comme elle lui manquait! En parlant de mère, il jeta un vague regard à Aby. Il l'aimait beaucoup et s'entendait bien avec elle. Très vite, ils avaient tissé un lien de franche camaraderie et de complicité. Il la considérait presque comme une mère. Et pour monsieur Doherthy, bizarrement, il gardait un certain écart avec lui. Par respect, sûrement. Mais étrangement, Tomas sentait qu'il avait du mal avec les figures paternelles. Peut-être parce qu'il en avait manqué pendant son enfance et son adolescence, moment où il en aurait eu le plus besoin.

Les dernières notes s'enchainaient avec violence et emportèrent la douleur du jeune homme avec elles. Lentement, Tomas revient à lui en ouvrant les yeux et observa d'un air vague le mur en face de lui. C'était fou ce que la musique pouvait faire comme bien. Un apaisement que son appareil photo n'arrivait pas encore à reproduire.

*Merci maman de nous avoir inscrit au conservatoire *

Outre l'apaisement qu'il ressentait après avoir caressé les touches d'un piano et gratter les cordes d'une guitare, l'avantage que de jouer de la musique – surtout du piano – lui avait apporter était un regard approbateur de son beau-père. Un point en plus de gagner. Chaque soir c'était pareil, monsieur Doherthy attendait que la magie des dernières notes se soit évaporée pour lui tapoter amicalement l'épaule et le félicité d'un mot. Pas grand chose à première vue, mais tellement fort et important pour leur jeune homme qu'il en allait se coucher avec félicité. Encore ce soir, bien après la fin de la magie de l'instant, il se tourna vers sa belle-famille, aperçut le regard fier et amoureux de Maureen, la sérénité d'Aby et l'appréciation de son mari. Seule note qui vient troubler l'habitude de la soirée fut celle de sa sonnerie de gsm. Tout quatre observèrent l'appareil comme s'ils le voyaient pour la première fois. Comme sorti d'un rêve, Tomas tendit une main vers l'objet et ouvrit le message qu'il venait d'avertir l'arrivée. Alan. L'apaisement tout juste installé ne fit pas long feu. Maintenant, il sentait la froideur que la mort provoquait quand elle venait vous annoncer le départ d'une personne. L'inquiétude se fit sentir dans le foyer irlandais et l'allemand leur demanda de l'excuser, un ami allait avoir besoin de son soutient moral et il ne savait pas quand il reviendrait. Quand Maureen se leva et lui demanda ce qu'il se passait, il prit le temps de l'embrasser tendrement avant de lui annoncer la nouvelle du décès du père d'Alan.

Il prit le temps de se préparer un sac avec quelques vêtements de rechange. Il regarda Leckerbissen qui dormait sur son oreiller et décida qu'elle pouvait bien rester ici. Elle s'entendait très bien avec le chat de Maureen, ils étaient devenus copain comme cochon. Après avoir fermé son sac à dos, il caressa doucement la petite souris sans la réveiller ensuite il sortit et se rendit au rez-de-chaussé pour saluer la famille. Aby vient lui fourrer une boite de douceur dans les mains soutenant que cela allait être utile. Monsieur Doherthy lui tapota l'épaule et lui appris qu'il pouvait revenir quand bon lui semblait. Maureen lui sauta dans les bras et l'embrassa lui demandant de saluer Lavande, de transmettre ses condoléances à Alan et enfin, de revenir bientôt. Après avoir fait d'innombrable promesse à sa tendre, il transplana à des kilomètre de sa nouvelle famille et atterrit en Angleterre qui lui semblait bien triste. Il se trouvait dans l'auberge du Chaudron Baveur et ne savait pas du tout où aller. Une fois sorti dans le Londres moldu, le jeune homme envoya un message à son ami pour savoir où il pouvait le retrouver. Après avoir reçu la réponse voulue, il se mit en chemin vers l'hôpital.

Sur le chemin, les notes de « Requiem for à dream » lui revint à l'esprit. Oui, la mélodie était vraiment approprié au moment. Machinalement, ses doigts reproduisaient le mouvement qu'il avait fait sur les touches, mais cette fois sur les barres métallique du bus. Cette fois, il sentait les larmes lui venir aux yeux. L'image de monsieur Desoya lui revint en tête, il n'y avait pas si longtemps qu'il l'avait vu et jamais il n'aurait cru que sa fin était proche. Un peu comme le jour où il avait vu mourir sa mère. Ô Alan. Comme il peut te comprendre. Ta douleur est la sienne. En ces temps sombre, deux jeunes hommes connaissaient la douleur de perdre un parent.

Tomas descendit du bus et arriva devant l'hôpital en essuyant ses larmes. Il découvrit devant les portes son ami et Lavande. Il laissa son sac tomber à terre et reçut Lavande dans ses bas après avoir signaler sa présence par un triste « salut ». Il jeta un regard à Alan qui était dans un état bien pire que la dernière fois qu'il l'avait vu. Une fois que leur amie relacha l'allemand, il s'approcha de l'anglais et posa sa main sur son épaule. Il ne lui dit qu'un murmure.


-Je te comprends.
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyDim 30 Sep - 6:53:54

Ce... ce n'était pas possible. Ce n'était tout bonnement pas possible. Il devait cauchemarder. Il allait se réveiller, dans son lit une place, avec sa chambre toujours en bazar organisé. Il allait respirer l'odeur du bord de mer, accompagnée par les piaillements grotesques criés par les mouettes que trahirait la fenêtre qu'il aurait oublié de fermer la veille, à cause de recherches trop tardives, de pensées dépressives ou d'une soirée solitaire et déprimante un peu trop arrosée. Les aiguilles indiqueraient les midi pétantes, et il entendrait le son délicat et métallique de quelqu'un qui bricole au rez de chaussée. Il descendrait avec nonchalance les escaliers de bois, avec sa gueule mal réveillée des matins difficiles, une gueule de bois monstrueuse et l'humeur d'un ours pas encore bien éveillé. Il se dirigerait vers la porte menant à l'atelier-garage d'où viendraient les bruits, il poserait la main sur la poignée tournante et ronde, l'enclencherait vers la droite, pousserait la porte. Il entendrait le salut chaleureux et bourru du vieux, caché quelque part derrière tout son barda informatique ou mécanique. Il le verrait sourire d'un air malicieux, se moquer gentiment de sa tête de mal réveillé et de son aptitude au lève-tard doublé de paresse, les yeux noirs étincelants, la clope déjà au bec hélas... ces yeux noirs vifs comme la plus pure des jades, aimants et sincères, oscillant entre la douce moquerie provocatrice et une fierté simple à peine masquée... Il se dirait que ce n'était qu'un mauvais rêve. Rien de plus... n'est ce pas ?

Mais non, le contact froid, frigide du mur de pierres dans son dos le lui rappelait comme une poche de glaçons bien trop givrés. L'âpreté de la pierre usée contre sa chemise - oui une chemise simplement, coco n'avait pas trop eu le temps de penser à son habillage na - blanche-grise légèrement rayée à la verticale de gris clair lui rappelait la dureté de la réalité. Comme un impact météorite qui le sortirait du doux rêve illusoire qu'il essayait de tisser en son état de choc, qui le ferait imploser en mille et une poussières scintillantes dont l'éclat argenté se perdrait bien trop rapidement dans les abysses de la sombre et rude réalité. Pitoyable. Il devait être pitoyable aux yeux des autres... des passants... mais il s'en fichait. Pour une fois, ça ne l'agaçait pas, il ne s'en rendait même pas compte. Qu'ils aillent voir ailleurs s'il y était si cela les dérangeait autant. Il se replia sur lui même, avant de se prendre la tête entre les mains, la secouer horizontalement dans un geste vain de refus de l'inévitable, la baisser sous le poids des remords, des regrets, de la colère, de la frustration qu'il n'avait pu vocaliser, qu'il ne pouvait cesser de ressentir, si cruellement le percer jusqu'aux tréfonds de son coeur, jusqu'aux bas-fonds de son âme et même de sa cervelle... Rester fort, ne pas montrer sa faiblesse. Ne pas pleurer. Il se l'était juré. Et pourtant... et pourtant... les traîtresses étaient au rendez-vous, prête à jaillir à la conquête de ses joues dès que les portes de ses paupières leur seraient ouvertes une fois que sa volonté aurait cédé à la facilité des émotions intenses qui le traversaient...

Il s'était coupé du monde en cet instant. Il ne pensait plus à ceux de sa famille présents à l'hôpital, il ne pensait plus à sa mère ignorante qui devait passer du bon temps avec son énième galant si détestable du moment, il ne pensait pas plus à sa soeur encore un peu choquée des faits de la Commémoration, il ne pensait même plus au texto qu'il avait envoyé à ses deux complices, le regard sombre totalement terne et perdu en de trop lointaines nuées inaccessibles à autrui, à tout ce qui n'était pas lui, pas sa conscience malmenée en cet instant par les émotions, que dis-je, le choc émotionnel d'uns des proches les plus "proches" de la nouvelle et soudaine victime de la faux si trompeuse de la Mort. Le bruit, les nuisances sonores ne le dérangeaient plus, il les avait oublié, concentré sur les battements effrénés et parfois irréguliers, au rythme toujours changeant bien que sain. Concentré sur les souvenirs, le temps passé, les échos de conversations oubliées, des cris d'époques passées ou récentes, tous en lien avec la personne si chère qu'il venait de perdre...

"Pourquoi ? Pourquoi toi ? Dis moi pourquoi il a fallut que ce soit le jour où... pourquoi n'as-tu rien dis ? Pourquoi je..."

Pourquoi pile le seul soir où il s'était absenté du domicile paternel ? Pourquoi ce maudit soir, pourquoi avait-il été à ce maudit match de football entre amis d'enfance, pourquoi... son père aurait eu besoin de lui ! Son père avait toujours été là quand il en avait eu besoin... pourquoi n'avait-il pas pu lui rendre la pareille ? Pourquoi la seule et unique fois où le vieux aurait eu... il réprima des sanglots toujours plus difficiles à contenir, tremblant, pâle et dévasté. Pourquoi n'avait-il pas insisté ? Pourquoi... n'était-il pas censé étudier en médecine... alors pourquoi avait-il été aussi impuissant à diagnostiquer le problème à temps ? S'il avait agit plus fermement au lieu de faire le casse cou on ne sait où... si seulement s'il... les choses auraient-elles été différentes ? Si seulement si... si...

Il n'eut même pas conscience, totalement absent au monde, de l'odeur familière qui accourait en sa direction. C'est à peine s'il réalisa, les premières minutes si longues, le son d'un sac tombant négligemment sur un sol herbeux dans un bruissement, c'est à peine s'il sentit la présence nouvelle à ses côtés, les bras qui nouaient une étreinte émotive entre la nouvelle présence et lui-même. Ce n'est qu'au son de la voix féminine, au son de la première des deux voix qu'il désirait le plus avoir à ses côtés en cet instant, qu'il sortit de ses remords intenses en pensée, de ses ruminations, de ces regrets en boucle, redressant un tout petit peu la tête pour la tourner très légèrement dans la direction de la nouvelle personne à ses côtés :

"Oh Al’, je suis tellement désolée. Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée..."

... Lavande ? Lav' ? Il resta sans réagir un moment, totalement silencieux tant le chagrin étouffait les moindres bourgeons de mots qui auraient pu naître dans sa gorge, les moindres notes de sons qui auraient pu émerger de ses cordes vocalises tétanisées sur le moment. Son cerveau marchait au ralenti, le puzzle mettait du temps à se recomposer quand à la raison de la présence miraculeuse de sa meilleure amie en ce lieu, en cet instant, tandis que le regard de nuit restait terne et brumeux, perdu. Il remarqua avec délai que Lavande pleurait - ce n'étaient pas ses larmes qu'il contenait encore tant bien que mal et le temps n'était très ironiquement pas à la pluie, pluie torrentielle déjà présente dans son coeur - au vu des flaques délicates de l'eau saline trempant comme des gouttes sa chemise froissée. Il se souvint au ralenti du SMS qu'il lui avait envoyé en prenant sur sa fierté, dans son immense détresse du moment. Une ébauche trop fine de sourire soulagé et reconnaissant se dessina dans le coin de ses lèvres. Mais il était toujours en panne de morphèmes et de phonèmes, et la seule manière qu'il eut d'exprimer les rares vestiges de pensée cohérente sur le moment fut par les gestes, si minces. "Don't worry, you've done nothing wrong, on the contrary ! I'm so glad that you've come here 'nd now... so glad... so thankful..." ... mais rien ne franchit la barrière des lèvres légèrement mobiles, mais désespérément muettes sur le moment. Tout ce qu'il trouva à sa portée en son état catatonique et choqué du moment, c'était de resserrer quelque peu l'étreinte, dans cette posture que tous deux avaient l'habitude de prendre après des discussions difficiles, des situations critiques, bien que là les rôles habituels fussent totalement renversés. C'était lui qui... en l'absence temporaire de mots pour exprimer cette douleur en lui... douleur sourde et froide, cette panique, ce sentiment de solitude, de désespoir, cette impuissance, cette frustration, cette colère contre la cruauté de la vie, cette... ce... ces...

- Lav'... I'm sorry... thanks... he's... he's...

Pas moyen. Le courage qu'il avait trouvé en écrivant le SMS venait de s'envoler, il redevenait en l'instant ce lui si faible, si sensible, si sous le choc, qui n'avait envie que d'une chose, c'était de s'abandonner à la nuit ou de s'enfuir au loin, loin de la réalité, mais prisonnier de chaîner en acier de ce réel si sombre. En temps normal, il se serait moqué de la faiblesse, de la fragilité de sa propre voix, manquant tant de cette confiance, de cet aplomb qui lui étaient si naturels d'ordinaire... ses propos mêmes manquaient de cohérence, de logique sur le moments, aussi confus que ses pensées, que sa sur-conscience, que sa conscience et que son propre inconscient, laissant ses phrases en cours de route, alors que la machinerie émotive et mentale déraillait complètement, incapable de terminer, de mettre des mots sur la situation. Il savait que s'il vocalisait ou écrivait ce qui le taraude, le chagrin s'actualiserait, serait plus vif, mais aussi pourrait peut-être cesser de l'étouffer de l'intérieur. Oui, mais seulement le doc' en lui était parti en congés sur le moment. C'était le jeune adulte totalement paumé et désemparé qui avait prit sa place en attendant....

Il ne redressa pas la tête, revivant encore plus intensément ces terribles soirée et matinée funestes à peine elles revenaient à sa pensée, alors qu'une deuxième présence s'approchait, et que Lav' le relâchait. Pourquoi ? Pour qui ? Il ne savait pas. Il ne savait pas, il ne savait plus rien. Il avait relâché la jeune femme alors que le souvenir le faisait encore légèrement trembler. Le visage de son vieux, si rieur, si moqueur, si plein de vie, si fatigué pourtant... le jappement du chien coincé dehors qui avait pressenti le malheur, si secondaire sur le moment.... leur dernier échange... il était à deux doigts de craquer... craquer enfin... les sanglots étaient sur le point de l'étouffer, il n'allait pas pouvoir retenir devant une telle douleur... ainsi, quand Tomas - c'était bien lui, lui son deuxième meilleur ami, ce cher allemand aspirant journaliste qui avait su le secouer quand il en avait eu le plus besoin et qui maintenant répondait à l'appel quand il avait le plus besoin de lui, d'eux - posa une main sur l'une de ses épaules affaissées et tremblantes, les larmes qu'on ne lui avait jamais vues depuis la Boucheries étaient enfin tombées, tombaient, ravageant son visage si heureux d'ordinaire, les yeux noirs perdus et presque fous de douleur sur le moment :

"Je te comprends"

- Tomas... thanks pal... both of you for coming...

Un murmure... mais si significatif. Si plein de sens, même pour un cerveau aussi brumeux que le sien en cet instant. C'était comme s'il respirait un peu mieux, un peu d'air frais dans cette atmosphère folle et suffocante de ces dernières heures, depuis que les deux personnes lui étant les plus chères hormis sa cadette étaient à ses côtés. Pitiful. Il était si pitoyable, à se montrer ainsi... il avait ce regard perdu de ceux qui cherchaient désespérément une ou des bouées de secours auxquelles se raccrocher pour éviter une noyade imminente, pris dans les violents remous d'une mer en furie, dans l'écume mousseuse et les tourbillons de rage de la tempête maritime... si d'ordinaire sa fierté blessée aurait repoussé la main, là il n'en faisait rien. Il devait leur dire. Réussir à leur dire, surtout à Tomas qui le dernier avait vu son paternel en forme. Réussir à admettre ce sentiment de manquement, de désertion à son poste de sa part, d'injustice profonde du monde... et de faiblesse des plus terrifiantes. Il hocha très faiblement à la verticale, semblant commencer à reprendre un peu conscience de la réalité, et quand l'allemand eut relâché sa pression sur son épaule, l'anglais se redressa tant bien que mal, encore un peu incertain quelques secondes. Quelques minutes pesantes de silence, alors que visiblement il cherchait ses mots, encore tremblant bien que plus au contrôle de lui-même. Il fallait crever l'abcès, il le savait très bien, du moins son sur-conscient le savait. Fallait maintenant décider sa conscience et son inconscient freudiens de se joindre à la partie amère et difficile... Il inspira profondément, cela faisait presque mal, gardant l'appui salvateur du mur de pierres avant de redresser les yeux noirs embrumés qu'il força à se river autant que possible vers ceux de ses deux meilleurs amis. Les traits tendus, tirés par la fatigue, l'émotion et la nervosité, il s'y força pourtant, d'une voix mal assurée, trempée d'émotion, de choc :

- He... felt. I wasn't... J'aurais dû être là... I wasn't... j'étais à peine rentré... début de soirée... gisait au sol... crise cardiaque... I wasn't able... I try my best... les secours sont venus... même ce que je savais... ça n'a servi à rien... au final... je n'ai... il est... ce matin... je n'ai pas pu...

Sa voix était encore entrecoupée tant par les sanglots que les remords lancinants et soudains, les regrets par milliers, si aisément trahis dans son regard de nuit troublée et brumeuse. Un immense sentiment de culpabilité sur lequel il ne pouvait rationaliser, il se sentait horriblement responsable. S'il n'avait pas eu le malheur de sortir ce soir là... et dire qu'il avait cru que... qu'il avait osé croire que... douter de... ses propos n'aidaient certainement pas à comprendre ce qu'il s'était passé, et s'il ne se calmait pas de sa panique, il lui serait difficile de se faire entendre de ses deux meilleurs amis.. Déboussolé il murmura d'une voix faible et basse, se reprenant la tête entre les mains :

- Damn it, j'aurais dû être là ! J'aurais dû le sentir venir ! I lost him, I failed him ! I wasn't here, I... He didn't warn me that... ! Un stupide AVC à cause ces foutues clopes et de cette saleté d'alcool ! Un AVC ! Et je n'ai rien su faire pour empêcher cela d'advenir ! Rien du tout ! Comment je peux prétendre vouloir un jour m'occuper de la santé des autres et vouloir sauver des vies si je ne peux même pas venir en aide à mes proches ? Goddamn... I'm such a failure, such a pity... so pitiful... I can't even stay calm... damn it...

(HJ c'est sans aucun doute moins bon que mon premier, mais j'espère qu'il vous conviendra quand même Razz MP si édition et/ou commentaire à moi ou à Akiko Velon HJ)
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyMer 3 Oct - 9:01:26

Trop perdue dans ses sanglots, elle faillit ne pas entendre le murmure d’Alan. En réalité, plus qu’elle ne l’entendit parler, elle sentit le rythme de son souffle changer sur son épaule et tendit alors l’oreille. Et, elle avait beau s’attendre aux excuses que lui servit son ami, le choc n’en fut pas moins important pour autant. C’était tellement surréaliste. Même face à un évènement aussi imprévisible que la mort d’un être cher, Alan continuait de se rendre responsable de tout ce qui lui arrivait. Comme si après tout ce temps, la simple mais dure vérité que le monde n’était PAS juste et que s’en vouloir pour les hasards malencontreux qu’il mettait sur notre route ne servait à rien, si ce n’est à nous empêcher d’avancer, refusait encore de s’imprimer dans son esprit. Elle se contenta donc de le serrer contre lui, dans une vaine tentative de le protéger des dangers de ce monde qui semblaient prendre un malin plaisir à s’acharner sur lui.

C’est dans cette position que les trouva Tomas. L’Allemand posa une main compatissante sur l’épaule de Lavande et cette dernière lui lança un sourire encore un peu mouillé avant de l’embrasser à son tour, nécessitant tout le contact physique possible dans cette épreuve difficile qu’était le soutien apporté à leur ami commun. Elle se recula ensuite un peu pour que Tomas puisse s’approcher d’Alan et elle écouta les deux garçons échanger quelques mots tandis qu’Alan ouvrait enfin les vannes aux torrents de larmes. La scène était des plus déprimantes. Deux amis, ayant tous deux perdus un parent jeune -l’un des deux pleurant en silence- se soutenant comme ils pouvaient.

Ne voulant pas s’immiscer dans un moment clairement intime, elle sortit un mouchoir de son sac et entreprit de sécher ses larmes. Inconsciemment, elle voulut vérifier que son rimmel n’avait pas coulé puis se fustigea mentalement pour avoir une pensée aussi superficielle à un moment pareil. Que se passerait-il si son rimmel avait effectivement coulé ? Au pire, un passant quelconque la trouverait bizarre, voire lui lancerait un regard plein d’une pitié mêlée de mépris pour être incapable de contrôler ses émotions, mais cela avait-il une quelconque importance ? A côté du deuil d’Alan, ce qu’un parfait inconnu pouvait penser d’elle ne signifiait rien. Les seules personnes présentes dont l’avis lui importait avaient actuellement des choses plus importantes à faire que de vérifier l’état de son rimmel. Alan par exemple tentait, avec plus ou moins de succès, de réussir à surmonter ses larmes pour commencer à s’expliquer.

Elle se rassit donc à sa gauche tandis que Tomas s’installait sur sa droite et, ils écoutèrent religieusement leur meilleur ami déverser sa peine et sa colère. Ils le laissèrent parler sans l’interrompre, permettant aux paroles de sortir à leur rythme, entrecoupées de sanglots ici et là, mais pas moins chargées de douleur pour autant. Au contraire, voir ainsi Alan toujours si sûr de lui se décomposer devant leurs yeux était une situation des plus inconfortables. Lavande ne savait pas vraiment comment réagir et elle était on ne peut plus heureuse de savoir que Tomas qui avait -malheureusement- déjà vécu une situation similaire était là pour l’épauler et trouver les mots qui viendraient à lui manquer.

Elle écouta donc Alan se reprocher de n’avoir pas été présent au moment de l’accident, de n’avoir pas vu les signes annonciateurs et elle dut se mordre la langue pour ne pas lui rappeler qu’il s’agissait là exactement de ce qu’elle lui reprochait constamment de leur faire à eux. De tout garder pour lui et de ne les affronter que lorsque la situation avait dépassé des bornes critiques. Mais l’heure n’était certainement pas aux reproches. Al’ avait déjà assez de problèmes comme ça. Heureusement, sa dernière phrase donna à l’étudiante l’occasion de reprendre la parole. Ainsi, d’un ton doux, sa main dans celle du châtain, elle déclara.


-Al’ cela ne fait même pas deux ans que tu as commencé ta formation de Médicomage, tu ne peux pas t’en vouloir de ne pas avoir su gérer la situation. Les sorts d’électricité pour relancer le cœur font partie du cursus de cinquième année car les risques sont extrêmement élevés. Imagine un peu si tu avais essayé quoique ce soit et que la situation avait empirée. Je comprends que tu te sentes impuissant face à l’injustice de la situation, mais avec le temps, tu te rendras compte que RIEN, elle insista sur ce mot, n’est de ta faute.

Ne sachant pas quoi rajouter, son regard croisa celui de Tomas et d’un léger signe de tête, elle lui indiqua qu’il pouvait prendre la relève quand il voudrait. En effet, elle était certaine que malgré la vérité dans ses paroles, Alan était pour l’instant trop sous le choc et ne réagirait pas favorablement à s’entendre dire qu’il n’était nullement en faute. Elle espérait par conséquent que le futur journaliste sache, lui, quelles tournures de phrase employer pour alléger, au moins quelque peu, le fardeau insoutenable de leur ami.


Spoiler:
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  • Tomas Herz
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyLun 15 Oct - 19:34:59

J'aurais dû être là. J'aurais dû être là. Il n'arrêtait pas de le répéter. C'est toujours dans les moments où l'on perds un proche que l'on se reproche mille et une chose. Tomas le savait très bien. Combien de fois, il ne s'était pas auto-flageler de ne pas avoir été plus mature et plus responsable le jour de la mort de sa mère? L'affreuse déprime qui s'était emparé de lui et de sa soeur après cette affreuse disparition. Jamais il ne s'ne serai sortis s'il avait été enfant unique et sans amis. Heureusement, ils étaient deux et entourés. Jamais on ne les a laissé tombé. Et ce n'est pas aujourd'hui qu'il laisserai un ami flancher pour un décès. Non, Alan, tu ne couleras pas tant que je suis là!

Pendant tout le discour d'Alan, Lavande et Tomas s'étaient assis respectivement de chaque côté d'une jeune homme. L'épaulant, l'écoutant sans l'arrêter. Les vannes étaient ouvertes, autant laissé la douleur couler jusqu'à la fin. Et toujours cette phrase "j'aurais du". Oui, mais qui peut le prévoir à part les pro en divination? Personne, et encore, la plus part des extra-voyant sont des charlatants. Ils font de la lecture froide, et ça même un moldu peu le faire, et remarque directement ce qui te tracasse pour l'utilisé contre toi. Un expers en la matière aurai tout de suite vu qu'Alan se faisait du soucis pour sa famille et en particulier un. Ce qui aurait été une corde facile à attraper et exploiter. Mais connaissant Alan, il n'aurai prêter qu'une oreille à ce genre de personne, voir pas du tout.

Enfin, Lavande se décida à parler:


-Al’ cela ne fait même pas deux ans que tu as commencé ta formation de Médicomage, tu ne peux pas t’en vouloir de ne pas avoir su gérer la situation. Les sorts d’électricité pour relancer le cœur font partie du cursus de cinquième année car les risques sont extrêmement élevés. Imagine un peu si tu avais essayé quoique ce soit et que la situation avait empirée. Je comprends que tu te sentes impuissant face à l’injustice de la situation, mais avec le temps, tu te rendras compte que RIEN n’est de ta faute.

Et on ne le répètera jamais assez dans ses moments-là. Jamais assez, mais l'esprit d'un endeuillé est tellement fermé aux bonnes paroles qu'il faudra du temps pour qu'elles arrivent à bon chemin. Souvent plusieurs années. Mais Tomas avait bon espoir, avec de l'aide et beaucoup de soutient Alan arriverai à passer au dessus et entendre raison. Il suffisait juste d'être patient.

Voyant le regard soutenu de Lavande, il comprit qu'il devait maintenant se lancer dans un discours convaincant. Mais il n'avait pas encore l'âge pour lancer de sages paroles. Néanmoins, il pouvait toujours raconter son expérience depuis la mort de sa mère.


- Je vous ne l'ai jamais raconter. Mais, j'ai longtemps cru que c'était moi le responsable de la mort de ma mère. Crois moi, Alan, ce genre de sensation ça te pourris de l'intérieur et il te faut des années pour en guérir. C'est arrivé en Juillet, lors de notre 16éme anniversaire. On était partit faire des courses, je m'était disputé avec maman pendant toute la journée et je n'ai rien fait pour arranger les choses. Sur le chemin du retour, on s'est pris la tête pour une histoire que j'ai oublié. Sur un coup de tête, j'ai traversé la rue. Elle a voulu me suivre pour me raisonner mais... Mais, elle n'est jamais parvenu sur l'autre trottoir... Un chauffeur est passé à ce moment-là, la faucher et est parti sans demander son reste.


Tomas garda un silence pesant. Repenser à ce jour lui faisait mal et encore maintenant, il ne pouvait empêcher la douleur de s'emparer de tout son être. Il releva quand même la tête et regarda son ami dans les yeux.

-Crois-moi, il n'est pas passé une seule seconde sans que je ne pense à elle et à ce que je lui ai fait subir durant toute cette journée. Elle est morte sur le coup, je n'ai même pas pu lui dire un seul mot. Ni que je l'aimais et que j'étais désolé. Moi j'aurai pu faire quelque chose, mais je n'ai pas su. Trop têtu. Ne pas avoir les compétences pour aider quelqu'un à ne pas mourir, se n'est pas une faute Alan. Mais avoir les mots pour aider cette personne à éviter la mort, s'en est une autre. Et moi, j'ai lamentablement échoué...


Tomas inspira profondément pour garder son calme et ses larmes. Il n'était pas sûr que ses paroles auraient un effet positif sur Alan, mais il n'avait pas mieux en magasin.
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyDim 21 Oct - 2:15:29

Jamais il n'aurait crut que cela l'affecterait autant. Après tout, d'un point de vue absolument rationnel sur la chose, ce n'était pas la première fois qu'il était mit face à cette sorte de malheur. Après tout, il avait déjà vu des gens périr devant lui, et bien trop pour une simple vie comme la sienne. On pourrait lui rétorquer alors que c'étaient des gens différents de lui, de son entourage, de ses proches, des "autres" desquels il n'était pas si lié que cela. Que cela rentrait donc plus dans la sphère de l'objectif que du subjectif, du rationnel plus que de l'irrationnel. Certes, mais cela affectait ici quelqu'un de son entourage, pis encore, de son entourage proche. De sa famille, presque de ses pénates comme diraient les vieux. Ah non pas ce mot, il allait encore craquer ! Non, il allait se calmer, se raisonner comme un grand. Prendre de la distance avec tout cela. Donc, ce n'était pas la première fois qu'il expérimentait cela. Si, à la différence du pauvre type tué par Mc Lee devant lui ou des malheureux des années noires, cela rentrait dans son cercle de fréquentations très proches, après tout il avait déjà enduré la perte de son meilleur ami, Patrick Blake, violente et totalement imprévue, fauché par la scythe de la Mort dans la fleur de l'âge. Oui, cette mort là avait été injuste, et pourtant, deux ans après le drame, il avait réussi, avec l'aide de ses amis à la rationaliser, à l'accepter dans son ensemble et ainsi à s'en distancier, à enfin terminer un deuil pénible en dépit du trou qui resterait toujours dans son coeur, par la perte de son meilleur ami, et compagnon de dortoir pendant sept années...

On ne se rend compte de la préciosité des choses ou des gens que lorsque ces dernières nous échappent, ou se perdent définitivement. Il n'y a pas si longtemps de cela, Al' se plaignait de ses parents, et de son paternel. Lui reprochait de trop vouloir le policer, le brider alors que ce dernier ne faisait que s'inquiéter pour lui et tout son possible pour qu'il ne s'égare pas du droit chemin. Ce même père qui avait accepté de fermer les yeux sur les écarts de conduite du tumultueux aîné de la branche principale de la famille Desoya, tant que ces derniers n'étaient pas trop importants. Ce paternel qui lui avait toujours offert un toit s'il avait besoin de s'enfuir de Brighton, ce même père qui lui avait transmit ses compétences et ses passions, son savoir-faire et son caractère. Ce vieux même qui avait, le mieux d'entre tous, accepté sa condition de sorcier, sa différence, quand cette dernière avait vu le jour. Le vieux, si imposant, strict mais compréhensif, aimant envers sa progéniture, fidèle si non de corps mais de coeur à son ancienne femme, qui s'était donné tout entier à ses amis et plus encore à ses deux enfants, aussi difficiles qu'ils aient pu être. Il lui avait promis qu'ils fêteraient cela dignement, une fois qu'il serait diplômé, promis qu'il ferait tout pour convaincre sa cadette de venir enfin rendre visite au solitaire de Chatham, promis qu'ils se referaient un tour de mobs entre gars, promis... et maintenant il ne pourrait jamais tenir ces promesses... ces doux rêves... ces espoirs... gone...


"Al’ cela ne fait même pas deux ans que tu as commencé ta formation de Médicomage, tu ne peux pas t’en vouloir de ne pas avoir su gérer la situation. Les sorts d’électricité pour relancer le cœur font partie du cursus de cinquième année car les risques sont extrêmement élevés. Imagine un peu si tu avais essayé quoique ce soit et que la situation avait empirée. Je comprends que tu te sentes impuissant face à l’injustice de la situation, mais avec le temps, tu te rendras compte que RIEN n’est de ta faute."

Lavande... il sentit avec un certain temps de réaction assez lent la main de sa meilleure amie se poser sur la sienne, geste qui aida les paroles de la jeune femme à tenter de le sortir de son avalanche de noires pensées suite au choc émotionnel de la perte d'un proche. C'est seulement alors qu'il constata réellement la présence de ses deux meilleurs amis, l'une à gauche et l'autre à droite, et curieusement se sentait déjà un peu plus serein qu'à la sortie de cette chambre blanche, froide, immobile et sinistre comme la mort. Autant la partie irrationnelle de lui-même aurait voulu nier en bloc les arguments de la blonde que celle rationnelle constatait qu'elle marquait un point. Du point de vue sorcier néanmoins, en effet il n'était qu'en deuxième année, qu'il n'avait pas toutes les clés en main puisqu'à peine au milieu de sa formation, et aucun des sortilèges ou des potions de sa connaissance et de son niveau n'auraient pu l'aider en quoi que ce soit. Même s'il avait connu le sort de choc électrique cardiaque, comme le soulignait Lavande, à son niveau de maîtrise, à leur niveau, il aurait eu plus de chance d'aggraver la situation qu'autre chose. Tout comme le massage cardiaque moldu qu'il avait essayé de faire pour gagner quelques précieuses secondes, quelques précieuses minutes de vie. En un sens, il avait réussi son but... seulement, comme dans une mauvaise tragédie qu'il aurait prise pour un drame, il n'y avait pas d'espoir, son père était condamné, bien qu'il ne puisse accepter cette oh combien affreuse mais oh combien réelle idée... la mauvaise conscience du vivant ? Tout était si confus dans son esprit en cet instant, et il prit sur lui pour prendre le temps de peser autant que son esprit troublé le lui permettait les paroles de Lavande. Inspirant profondément pour ravaler un sanglot émergeant, il se calma un tout petit peu et parvint à articuler une mince protestation un peu emplie de sarcasme envers lui-même :

- ... Can't argue on this. Still... admettons. Mais cela fait quand même depuis mi-Mars que je squatte chez lui. Depuis mi-Mars, soit depuis plus de deux mois, que je partage son quotidien... et qu'on se prend joyeusement la têtesur ce sujet. Les symptômes étaient é-v-i-d-e-n-t-s ! Hypertension cardiaque, difficulté notoire à l'effort, respiration difficile par moment et j'en passe. Bien entendu, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de me prendre le choux avec lui sur ce point pour qu'il daigne remuer son derrière et changer ses habitudes, aller voir un doc, diplomate, calme et particulièrement patient comme vous me connaissez. Et ce p***** de pressentiment que j'ai pas écouté... comme d'habitude... mais pourquoi a-t-il fallut que j'aille à ce stupide match de foot, même pas pour jouer en plus, au lieu de lui tenir compagnie ? On était tous deux de si bonne humeur, on se vannait comme d'ordinaire...le plus "amusant" c'est que quand il a pas répondu aux sept coups de sonnette, je l'ai accusé de ne pas avoir tenu sa promesse de rester at home... j'croyais qu'il était encore sorti se bourrer la gueule dans un de ces bars sordides de Londres... ah la bonne blague ! La bonne blague...

Il s'interrompit une fois de plus, regardant le sol alors qu'il se remémorait pour la énième fois de la matinée cette fichue aprèm et cette maudite soirée où tout avait basculé. Ironique que cela soit advenu précisément l'un des rares soirs où il était effectivement resté sobre, où il avait tenu parole. "Oui mais moi j'suis jeune, toi t'es vieux, là est toute la différence" ! ... Jt'en fiche oui ! Qu'il avait été idiot en disant ces paroles ! S'il avait su que ce serait leur dernière soirée "normale" il aurait... il n'aurait... il lui aurait dit combien, en dépit de leurs caractères difficiles réciproques, combien il l'aimait et le respectait. Combien il lui était reconnaissant. Mais même lors de leur dernier face à face, dans cette chambre blanche, vierge de tout, froide et figée, il n'avait su le lui dire, avait continué de lui faire des reproches. Et son père qui avait sourit en dépit de tout, un peu tristement certes... il secoua vivement sa tête, mais les derniers instants du vieux lui restaient accrochés comme un malabar au pied à sa conscience. Il murmura encore un "I wasn't here... I should be here... avant que la voix de Tomas ne l'oblige de nouveau à se tirer de ce "black smog" subconscient et l'écouter en dépit de sa tristesse et de ses remords :

"Je vous ne l'ai jamais raconté. Mais, j'ai longtemps cru que c'était moi le responsable de la mort de ma mère. Crois moi, Alan, ce genre de sensation ça te pourrit de l'intérieur et il te faut des années pour en guérir. C'est arrivé en Juillet, lors de notre 16 éme anniversaire. On était partis faire des courses, je m'était disputé avec maman pendant toute la journée et je n'ai rien fait pour arranger les choses. Sur le chemin du retour, on s'est pris la tête pour une histoire que j'ai oublié. Sur un coup de tête, j'ai traversé la rue. Elle a voulu me suivre pour me raisonner mais... Mais, elle n'est jamais parvenu sur l'autre trottoir... Un chauffeur est passé à ce moment-là, la faucher et est parti sans demander son reste... crois-moi, il n'est pas passé une seule seconde sans que je ne pense à elle et à ce que je lui ai fait subir durant toute cette journée. Elle est morte sur le coup, je n'ai même pas pu lui dire un seul mot. Ni que je l'aimais et que j'étais désolé. Moi j'aurai pu faire quelque chose, mais je n'ai pas su. Trop têtu. Ne pas avoir les compétences pour aider quelqu'un à ne pas mourir, ce n'est pas une faute Alan. Mais avoir les mots pour aider cette personne à éviter la mort, c'en est une autre. Et moi, j'ai lamentablement échoué..."

Surpris d'une telle confession, cette dernière eut néanmoins l'effet d'une gifle mentale pour l'obliger à se sortir de ses lamentations temporairement. Cette "gifle" associée aux précédentes paroles de Lavande eurent le mérite de sécher ses larmes et cesser temporairement les tremblements, bien qu'il lui faudrait du temps. Beaucoup de temps pour accepter cette mort imprévue et si rude, dans le pire des moments... bien qu'il n'y ait jamais de bons moments pour ce genre de choses... les yeux noirs fixés dans ceux d'ambre de son meilleur ami exprimèrent tant le ressaisissement progressif que le regret sincère de lui faire revivre cela. Oui il aurait besoin de temps, de soutien, mais il n'était plus seul. Ils étaient là, et heureusement. Il inspira légèrement, pour refouler le chagrin dévorant et mieux le contrôler plus tard. Sa voix, bien que manquant encore d'assurance, était plus sereine et plus contrôlée, bien qu'encore triste, alors que l'anglais posa brièvement une main sur l'épaule de Tomas, faisant un petit effort pour repousser son propre chagrin, un léger sourire désolé au lèvres mais sincère :

- Sorry pal to remind you 'bout this... but thanks. Merci de l'avoir partagé, je... pense que je comprends dans tous les sens du terme maintenant. Vous avez tous deux raison, aussi difficile que cela soit pour moi de l'accepter. C'est arrivé si soudainement, j'ai été pris de court... mais je dois accepter que je ne pouvais rien faire de plus. Ça va pas être de la tarte me connaissant, mais bon on va essayer... non faire. Essayer ne veut rien dire, comme qui dirait un petit troll vert d'une galaxie lointaine, fort lointaine...

Le jeune homme eut un rire un peu forcé, un peu contraint, mais déjà c'était mieux que rien et surtout le mieux qu'il puisse sortir, qui s'éteignit très vite. Néanmoins il était nettement plus calme, plus au contrôle comme il avait pu sortir tout ce qu'il avait contenu en face de sa famille, comme il avait été rationalisé par ses deux amis. Il tenta de garder un mince sourire sans trop vraiment y croire et essaya une deuxième plaisanterie ironique, tant pour les remercier indirectement qu'essayer de détendre tant pour lui que pour eux l'atmosphère pesante, citant Lavande d'une précédente dispute pas si lointaine entre eux, essayant de se composer tant bien que mal sa tête de bad boy délicieusement impertinent qui ne tint hélas que quelques secondes :

- On fait un beau trio de drama-queens, hein ? 'fin surtout moi, j'tiens le premier grand rôle pour le coup... I won't admit it often, but still... qu'est ce que je ferais sans vous deux ? J'me le demande... thanks anyway... j'me considère chanceux de vous avoir comme amis... sérieux...

Il laissa le silence s'imposer un petit moment, le temps de reprendre sa "composture " et de les laisser se remettre tous les trois, dans cette même attitude qu'il avait eut souvent avec Lav' après de violentes disputes. Ne plus parler, rester en silence, et juste profiter de la présence de l'autre, ou plutôt des autres dans la présente situation. Se concentrer sur sa respiration, refouler le chagrin temporairement, pour une fois accepter l'aide nécessaire de ses deux complices. Le temps de reprendre le contrôle de lui même et de ses émotions après ces moments cathartiques.Puis il se redressa un peu de sa position, et se releva lentement, prenant sur lui pour faire face grâce à eux à la situation, attendant qu'ils se redressent à leur tour. Se forçant à se reprendre d'une voix plus sérieuse et plus grave, comme s'il avait vieillit en l'espace de quelques heures, essayant de se concentrer temporairement sur les choses à venir que le rude présent :

- Les choses pas marrantes vont commencer dans quelques temps. En plus je ne sais pas comment je vais annoncer cela à ma mère ou pire encore à Honor. En plus j'ai pas le choix pour cette dernière, puisqu'il me faut une autorisation de Poudlard pour qu'elle vienne à l'enterrement. Lui imposer cela juste après ce qu'il s'est passé à la commémoration.. à croire qu'on a tous la poisse dans la famille. Parlant de cela, j'ai une faveur à vous demander, à tous les deux...

Il laissa le silence poser quelques secondes, mettant un peu plus de temps que d'ordinaire pour à la fois chercher ses mots, garder son calme, ne pas penser au cadavre présent dans cette sinistre chambre blanche, ne pas penser aux évènements des derniers jours, avant se déplacer pour leur faire face, et leur demander tant avec sérieux qu'un soupçon de prière sincère à leur égard :

- L'enterrement est pour demain. Je sais que c'est soudain et tout, vous avez le droit de refuser, je comprendrais. Néanmoins... si c'était possible... pourriez vous venir ? J'veux pas vous l'imposer, loin de là... mais... Disons que ça va pas être un moment facile et j'apprécierais réellement votre présence. Vous êtes pas obligés toutefois, j'comprendrais que vous ayez d'autres choses à faire...

S'il espérait vraiment que Lavande et Tomas puissent venir, il s'était déjà préparé à l'éventualité qu'ils ne puissent ou ne veulent pas venir à un évènement si triste et si grave. Après tout, si proches qu'ils étaient, ils ne se connaissaient que depuis deux ans bientôt, alors ils pourraient juger que... Néanmoins, le jeune homme pressentait déjà, alors que son regard s'égara de nouveau vers l'hôpital où devait s'être agglutinée une part de sa famille moldue, et pas de ses préférés et réciproquement, que les choses n'allaient pas être simples et la pression sur ses épaules immense comme étant l'aîné et seul garçon de la branche de son père vivant. Il n'avait jamais aimé les réunions de famille, tant paternelle que maternelle, alors que maintenant les deux allaient se joindre à l'évènement, bonjour les dégâts post enterrement. Puis il venait de comprendre, à la lumière de ces évènements et d'autres passés, qu'il ne pourrait désormais plus se détacher de l'aide de ses amis quand cette dernière était vraiment requise. Il comprenait, enfin en partie, ce que ses meilleurs amis lui avaient dit et répété maintes et maintes fois... silencieux, un peu anxieusement et toujours un peu affligé par le décès, il attendit les réponses de ces derniers, bien que son regard indiqua que, quelque fut leur réponse, il ne leur en voudrait pas pour autant. Mais si en pensée il se doutait qu'il aurait sans doute besoin de leur aide dans les temps à venir pour ne pas s'effondrer face aux jours noirs et pénibles qui s'annonçaient, pour trouver la force et le courage de poursuivre des études toujours plus exigeantes, et une réalité qui imposeraient de lourdes épreuves à venir...

(HJ Voilà I love you Je pense qu'après vos tours de réponses, je vais enchaîner, faire la transition sur l'enterrement. MP si commentaires ou édition nécessaires titeuple HJ)
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyMar 23 Oct - 21:47:47

Comme elle s’y attendait, ses paroles venaient trop tôt après le décès pour réellement atteindre Alan. Cependant, il fallait néanmoins les dire car, lorsqu’il aurait eu le temps de prendre un peu de recul et de commencer le processus du deuil, il en réaliserait la vérité. Pour l’instant, il était dans le déni et la certitude que sa présence aurait changé quoi que ce soit à la situation, alors que s’il avait été là et n’avait rien pu faire, il s’en serait voulu pour cette même raison. Cela faisait simplement partie des étapes qu’il allait devoir traverser pour aussi dures qu’elles soient de manière à laisser enfin partir son père loin de lui. En effet, le décès avait été si brutal qu’il n’avait probablement pas vraiment eu le temps de comprendre ce qui se passait. Pour autant que rationnellement il ait compris en voyant le moniteur passer d’une sinusoïdale à une ligne droite, inconsciemment, le manque ne s’était pas encore totalement emparé de son esprit et son corps. Il restait le plus dur, apprendre à vivre sans le mort au jour le jour, lorsque les actions quotidiennes rappelleraient constamment sa présence.

Elle laissa néanmoins Tomas prendre la relève, ne sachant pas quoi rajouter d’autre, n’ayant jamais eu à subir l’horreur du décès d’un proche. Certes son grand-père paternel était mort l’année de ses neuf ans mais elle était trop jeune pour réaliser réellement la portée d’un tel phénomène et, puis, elle ne vivait pas vraiment avec lui. Elle avait beau l’adorer, elle ne le voyait que pendant les vacances donc le manque avait été moins fort. Celui qui avait vraiment souffert c’était son père, c’était d’ailleurs la première fois qu’elle le voyait pleurer et cela lui avait fait une énorme impression. Elle ne s’attendait cependant pas à la confession que l’Allemand leur fit. Elle s’imagina un instant un Tomas adolescent voyant sa mère mourir devant ses yeux et ne put empêcher une larme de rouler silencieusement le long de sa joue. Cela avait dû être si horrible. Heureusement qu’Engel avait été là et, qu’au moins, les jumeaux n’avaient pas dû vivre cela seuls. Même si cela n’avait rien changé au fait qu’ils s’étaient retrouvés plus ou moins orphelins du jour au lendemain vu qu’ils ne connaissaient pas leur père, elle savait qu’Engel avait dû empêcher Tomas de prendre toute la responsabilité sur lui. Elle en éprouva d’ailleurs un respect immense pour la jeune femme qu’elle avait appris à apprécier lors de l’échange
de lettres pour la préparation de la fête d’anniversaire du brun. Elle avait dû gérer son deuil et la culpabilité mal placée de son frère et, malgré tout cela, elle continuait d’être une boule d’énergie positive, c’était incroyable. Elle rajouta cependant, à la suite d’Alan, pour laisser bien clair à Tomas que lui n’était pas plus responsable de la mort de sa mère qu’Alan de celle de son père.


-J’imagine que ça a dû être très dur d’accepter que, comme Alan, tu n’es pas plus responsable de t’être énervé comme on le fait tous à un moment donné, peu importe que la raison soit ou non valable, que du fait qu’un chauffard soit passé à ce moment. Toutes mes condoléances en tout cas.


Alan choisit ensuite la fin de sa phrase un peu trop sérieuse pour tenter de détendre l’atmosphère et elle lui adressa un demi-sourire. S’il était capable de faire preuve d’un minimum d’humour c’est que tout espoir de le voir remonter la pente n’était pas perdu. Elle choisit cependant de ne rien rajouter, préférant laisser le silence faire son œuvre, apaisant les tourments et arrondissant les angles comme de si nombreuses fois depuis le début de leur relation. Elle ne reprit la parole que lorsque son ami évoqua le problème de mettre au courant sa sœur. Alors, choisissant d’agir en tant que meilleure amie ayant avant tout les intérêts d’Alan à cœur et tant pis pour les autres, elle déclara :

-De mon point de vue, ce n’est pas à toi de prévenir Honor. Tu as déjà un fardeau suffisamment lourd à porter. Tu devrais prévenir ta mère et lui demander de le faire. C’est elle l’adulte après tout. Elle n’est peut-être plus avec ton père mais elle reste votre mère et doit t’aider dans ce moment difficile. Surtout qu’elle saura sûrement mieux gérer la peine de ta sœur. Ça ne veut pas dire que tu ne dois pas laisser très clair à Honor que tu répondras à toutes les questions qu’elle aura dans la mesure de tes moyens pour qu’elle puisse essayer de comprendre ce qui s’est passé, mais il n’en reste pas moins que ta mère doit prendre ses responsabilités et t’aider aujourd’hui plus que jamais.

La suite de la conversation la prit ensuite un peu par surprise. Elle ne s’attendait pas à ce que les formalités de l’enterrement aient été si vite remplies, mais bien évidemment, elle ne réfléchit même pas une seconde avant de répondre.

-Evidemment que je viendrais. Comment tu as pu imaginer une seconde que je refuse ! Les amis sont là pour se soutenir dans les coups durs. C’est pour ça qu’on est venus aujourd’hui, pas vrai Tomas ?

Après tout, elle avait bien volontairement rompu sa punition pour se ruer aux côtés d’Alan lorsqu’il avait appelé à l’aide en un geste si peu habituel chez lui. Et demain ne serait pas différent, si jamais ses parents refusaient de la laisser partir, elle transplanerait sans leur demander leur avis. Après tout, en tant que moldus et elle sorcière désormais autorisée à user de la magie, ils ne pourraient rien faire pour la retenir. Mais, elle osait espérer qu’il en faudrait pas en arriver là. En effet, elle avait beau avoir ses différents avec sa mère, elle savait pertinemment que cette dernière était loin d’être le monstre de sadisme que Lavande aimait parfois à dire qu’elle était. C’était en réalité une femme des plus sensibles, capable des plus grands exploits pour ses proches, et jamais elle n’empêcherait sa fille d’aider un ami, quelles que fussent les raisons.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyLun 26 Nov - 10:51:48

L'espace du temps qu'il avait mit à faire sa révélation, l'image de sa mère sur le bitume de la route, le regard dans le vide, revient aussi violente de détail que s'il avait fait un saut dans le temps et se retrouvait à pleurer en prenant le corps inerte dans ses bras. Les cris des passants témoins et les lamentations de sa soeur résonnaient dans sa tête. C'est fou comme certains souvenirs restent intactes. Et c''est rarement les meilleurs.

Néanmoins, il se força à revenir dans le présent. Ce n'était pas lui qui vivait un deuil tout frais, mais Alan! Pour son ami, il devait se montrer un minimum fort. Un minimum pour que l'anglais n'est pas honte de sa faiblesse actuelle et se rende compte qu'il avait quelqu'un de compatissant. Il écouta Lavande et ses précieux conseils.


-De mon point de vue, ce n’est pas à toi de prévenir Honor. Tu as déjà un fardeau suffisamment lourd à porter. Tu devrais prévenir ta mère et lui demander de le faire. C’est elle l’adulte après tout.

- Je suis d'accord avec Lavande. Ta mère sera plus, comment dire? Plus apte et plus diplomate à annoncer la nouvelle. Toi, tu es encore sur le coup de la nouvelle. Tu ne saurais pas l'annoncer avec la bonne approche.

La demande d'Alan le surpris. Comment pouvait-il encore penser que lui et Lavande ne viendraient pas? N'avaient-ils pas prouvé leur sincérité en amitié en venant à la première seconde auprès de lui?

-Evidemment que je viendrais. Comment tu as pu imaginer une seconde que je refuse ! Les amis sont là pour se soutenir dans les coups durs. C’est pour ça qu’on est venus aujourd’hui, pas vrai Tomas ?

- Evidemment! On est là aujourd'hui, pourquoi ne serions nous pas là demain? Tu as besoin de nous, nous ne fuirons pas.

[désolé pour la petitesse de ma réponse =$]
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyVen 30 Nov - 7:00:52

"De mon point de vue, ce n’est pas à toi de prévenir Honor. Tu as déjà un fardeau suffisamment lourd à porter. Tu devrais prévenir ta mère et lui demander de le faire. C’est elle l’adulte après tout."

Al' regarda avec intensité Lavande, bien que son regard resta troublé par une incertitude non négligeable. S'il ne pouvait nier la vérité présente dans la remarque de sa meilleure amie, il ne pouvait pas non plus s'empêcher de douter. Après tout, n'était-il pas le responsable légal de Honor dans le monde sorcier, étant le seul autre membre sensible à la magie de toute la famille confondue ? Au fil des années, il s'était habitué à devoir s'occuper quasiment tout seul de sa frangine avec tout ce qui concernait Poudlard et le monde sorcier, laissant le vaste reste à ses parents, et en particulier à sa mère. Il se sentait responsable de sa frangine, mais aussi sentait qu'il n'était pas du tout en état de lui briser la nouvelle... calmement. Il était à peine remit de son choc initial - et son cerveau ne marchait pas encore très bien, son coeur était serré comme prit dans un étau suffocant et le contrôle de ses émotions encore bien instable. Son coeur saignait encore à blanc de la douleur traîtresse et inattendue qu'il venait d'endurer. Réfléchissant, il resta silencieux, avant que Tomas n'insiste à son tour :

"Je suis d'accord avec Lavande. Ta mère sera plus - comment dire ? - Plus apte et plus diplomate à annoncer la nouvelle. Toi, tu es encore sur le coup de la nouvelle. Tu ne saurais pas l'annoncer avec la bonne approche."

Et comptez sur Tomas pour vous mettre en face du truc qui cloche, autant que vous voudriez le nier et vous en éloigner. De mettre le doigt sur la moindre faille qui traîne, quand la fierté de l'étudiant en médicomagie refusait qu'il admette quand il était blessé d'une manière ou d'une autre et qu'il devait prendre soin de lui avant de s'occuper des autres. Et de là, apprendre à déléguer les tâches, qu'il le veuille ou pas. Il reporta un temps son regard noir encore terne et vide vers l'allemand, un sourcil haussé devant son manque supposé de diplomatie, mais n'eut pas la force de commenter. Il était fatigué, harassé tant physiquement que mentalement. Il n'avait envie que d'une chose, c'était de finir les choses au plus vite, revenir au calme et profiter en dépit de son intense chagrin et désespoir de la présence de ses meilleurs amis. Il serait bien resté dans le silence, mais offrit une mince réponse, les lèvres serrées et le regard encore abattu, glissant ces quelques mots d'une voix éteinte et distante ;

- ... soit. J'vais essayer de vous écouter cette fois. J'appellerais ma mère tout à l'heure. J'ai pas hâte... mais pas le choix. J'la laisserais gérer cela.

Décidément, sa verbe lui manquait, pourtant ce n'était pas faute d'essayer de mettre à distance ses émotions débordantes, la douleur suffocante et lancinante qui le tiraillait de l'intérieur, pire encore que lorsqu'il avait eu son accident de moto et brûlé/fracturé sa jambe au il-ne-savait-plus-quel degré. Car c'était une douleur métaphysique, une douleur de l'esprit, que le corps ne pouvait donc pas gérer, retenir, empêcher de se retrouver redoublée. Un trou béant dans son coeur. Il sentait son esprit à la limite de dérailler de nouveau, des pensées incohérentes et illogiques venant troubler le trafic des réflexions logiques, rationnelles et efficaces. Et seuls les mots, les voix, les présences de l'allemand et de l'anglaise l'empêchaient de devenir fou de douleur, de remord et de rage, tant envers l'injuste de la vie que son impression d'intense culpabilité qu'il ne pouvait encore mettre à distance. Il avait tant bien que mal recomposé une partie de son être "casual", bien que cela sonnait faux, il n'y avait pas la joie et l'énergie habituel. Broken toy. Comme un petit soldat de plomb qui aurait chuté d'une très haute étagère et qui se serait brisé suite à l'impact aussi violent que totalement imprévu. Petit soldat de plomb cassé... il avait rassemblé les si minces fragments de son courage et de self control pour leur soumettre une demande importante à ses yeux. Leur venue à l'enterrement. Comment leur dire qu'il avait peur ? Peur de beaucoup de choses : peur de l'avenir sans Lui, peur de confronter le reste de sa famille moldue, peur de refaire face au cadavre blanc de son vieux. Peur de tout ou presque, du moins de beaucoup. Il n'avait pas pu s'empêcher d'envisager qu'ils puissent refuser de venir, ou avoir un empêchement quelconque. Il comprendrait. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis...

"Evidemment que je viendrais. Comment tu as pu imaginer une seconde que je refuse ! Les amis sont là pour se soutenir dans les coups durs. C’est pour ça qu’on est venus aujourd’hui, pas vrai Tomas ?"

Stunned. Il les avait prit par surprise, et un moment il eut peur qu'il les eut vexé, blessé d'une manière ou d'une autre, que sa gaucherie naturelle lui ait encore joué un mauvais tour et qu'ils n'allaient s'enfuir en courant - c'était irrationnel et illogique au possible, mais son cerveau ne tournait pas vraiment dans le bon sens en ce moment - et pourtant... il resta figé, plus pétrifié qu'après avoir enduré un sortilège de paralysie. Il ressentait tant de choses émaner d'eux, des choses qui perturbaient le loup mineur en son esprit, ce loup aussi blessé que lui, son animae : leur surprise face à une telle demande, une certaine indignation d'entendre pareille question, mais plus encore une amitié indéniable et inébranlable. Punaise. Il sentait malgré lui ses yeux s'embuer sous le coup de ses émotions à vif suite à ce terrible deuil. Non, il n'aimait pas chialer, il n'allait pas craquer de nouveau. La voix de l'allemand le fit se tourner vers lui, lentement :

- "Evidemment! On est là aujourd'hui, pourquoi ne serions nous pas là demain? Tu as besoin de nous, nous ne fuirons pas."

Frozen. Il l'était. Complètement figé, tétanisé, comme s'il allait perdre connaissance d'une minute à l'autre sous l'intensité des émotions tumultueuses qu'il ressentait sur le moment. Evidemment... évidemment... ce mot tournait sans cesse dans sa tête. Une évidence... évidemment qu'ils accepteraient. Parce qu'ils étaient meilleurs amis. Et sans être le Golden Trio ils n'en n'étaient pas moins solidaires, pas moins soudés. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais seul le silence quitta la muraille de ses lèvres. Il avait de nouveau perdu ses mots. Les émotions débordantes les lui avaient dérobés, les vilaines. Aucun mot ne pouvait exprimer avec justesse tout ce qu'il ressentait sur le moment à leur égard, comme une flamme dans les ténèbres, une source de lumière dans le néant : une reconnaissance intense, une affection amicale sans borne, un soulagement profond,.. et tant d'autres qu'il ne pouvait que ressentir, qu'il ne pouvait même pas nommer. Les idiots. Ils allaient réussir à le faire pleurer une deuxième fois. Mais il se retint en prenant sur lui, trahi par une esquisse hésitante de sourire d'une reconnaissance qui allait au delà des limites de sa définition, du morphème même. Bon, quand les mots décident de faire la grève, plus qu'une solution pour exprimer ce qu'il ressentait, du mieux qu'il le pouvait. Il s'approcha d'eux, la tête un instant basse, silencieux, sans un mot. Se figea devant eux, avant de redresser son visage. Et, sans le moindre avertissement au préalable, sans un mot, il les prit tous deux dans une étreinte amicale d'ours. Il s'en fichait de ce que pouvait penser le monde autour de lui sur le moment. Mais royalement. Comme un cheval de course n'est concentré que sur sa ligne de course, le reste caché par des oeillères, dans son champs de considération du moment, il n'y avait que deux personnes. Lavande. Tomas. Il ne pleura pas, il ne prononça aucun mot supplémentaire. Comme à son ordinaire, quand exceptionnellement le verbe lui manquait pour exprimer avec justesse quelque chose, il en venait aux gestes. Un temps, certes passager et éphémère, il trouva, ainsi, en cet instant, un certain sentiment illusoire de paix intérieure, soulagé que devant une telle épreuve de la vie, il y aurait toujours ses meilleurs amis pour surveiller ses arrières, le soutenir et sur lesquels il devrait veiller jusqu'à ce que son temps sur cette terre soit révolu...

[...]

Le lendemain, le temps était toujours aussi ironiquement bleu. Et chaud. Quelques rares nuages parsemaient le ciel marin de Chatham. Une agitation inhabituelle troublait le silence du petit cimetière de l'ancienne ville portuaire chargée d'histoire de la façade Est de l'île Britannique. Les stationnements limitrophes d'ordinaires désertés ou peu usités étaient pour la plupart occupés par un petit ensemble de voitures. Un groupe conséquent d'une trentaine de personnes était réuni auprès d'une tombe toute fraîche, à peine creusée. Une femme habillée en noir essayait en vain de contenir ses larmes, tout en enlaçant une jeune fille de douze ans dans ses bras, cette dernière pleurant en silence de ses grands yeux bruns. Un couple, nul doute des étrangers, se tenait à distance, mais leur regard ne masquait nullement leur tristesse en ce sombre jour, en cette sombre assemblée, en ce sombre futur qui s'ouvrait à eux. Une jeune femme toute de noir vêtue affichait un air sombre et affligé à leur côté, son regard oscillant entre le cercueil prêt à être descendu en son dernier repos et un petit groupe dans la première rangée des invités de cette sombre cérémonie. Des jeunes gens de la vingtaine, deux qu'elle ne connaissait pas entourant une tête bien familière. Une bien triste et funeste journée...

Veillant à garder une expression faciale la plus contrôlée et calme qu'il lui soit possible, Alan se sentait un peu plus fort entouré des deux personnes dont il avait le plus besoin pour ne pas paniquer. Écoutant le sermon du prêtre d'une oreille distraite, ses yeux noirs ne quittaient pas le cercueil qui avait été refermé quelques minutes plus tôt lors de la cérémonie à l'église, ternes et distants, perdus dans la nuée profonde et dense des cris de la mémoire, des couloirs sinueux des souvenirs concernant l'être cher qui venait d'être perdu. Son coeur se serra douloureusement au rappel des faits et de la vie de son père. Il ne fallait pas qu'il se décompose, pas encore, pas aussi entouré... paniqué un instant, il sentir une main se poser sur l'une de ses épaules, comme pour lui donner du courage et du soutien. Sur le coup, il ne savait pas quelle épaule et à qui appartenait la main, mais sans doute à Lavande ou à Tomas. Peu importe, il en était reconnaissant tout pareillement.

Il avait l'impression de revivre, différemment bien sûr, mais de manière assez proche ce qu'il avait enduré il y a deux ans, quand il avait perdu Patrick et Adler. Le cimetière, les invités n'étaient pas les mêmes, le rituel n'était pas le même, mais les sentiments étaient là, proches et pires même que vis à vis du trépas de son meilleur ami. Il avait été seul, effondré ce jour là. Mais aujourd'hui il ne tomberait pas. Parce qu'il avait deux êtres en particuliers qui viendraient le rattraper s'il venait à trébucher. Pour se rassurer, il jeta à un moment un regard sur sa droite et sa gauche, conforté en voyant des boucles blondes et des yeux bleus compatissants et familiers d'un côté, et de l'autre des mèches d'un brun clair et des yeux de miel tout aussi connus. Il souffla légèrement, ses épaules s'affaissant un peu comme sous la pression d'un poids immense et invisible à l'oeil nu. Il repensa à la dernière image qu'il avait eu de son père, reposant dans un glacial silence dans sa dernière couche d'ébène. La peau pâle comme un spectre, les traits détendus, bien que le visage soit un peu ridé par l'âge, les yeux clos, les bras croisés sur sa poitrine. Il avait été habillé soigneusement, et coiffé comme il était d'usage. Si détendu qu'il aurait pu croire que le vieux ne faisait que piquer une sieste. Un sommeil sans rêve puisque sans trouble ni sourire. Un sommeil sans rien... un sommeil sans fin... il frissonna légèrement à cette pensée, se crispant un instant alors que les terribles souvenirs de ces derniers jours lui revenaient à l'esprit. Son père au sol, tremblant, les yeux exorbités, fous... cette tête inclinée avec relâchement final sur le côté, les yeux ouverts pour l'éternité dans un dernier râle, les pupilles ternes à jamais, d'une nuit de néant, sans étoiles ni lune. La sensation de sa main relâchée, si froide dans la sienne, qu'il s'obstinait à serrer. Un tremblement nouveau vint le déchirer de l'intérieur, comme il baissait le regard, le détournant du cercueil. Les lèvres murmurant sans bruit ses derniers mots... ce dernier message muet qui lui avait donné avant que la Grande Faucheuse ne le réclame tout entier...

Abattu. Il l'était. Perdu, paumé, sans hésitation. Désespéré aussi. Mais il le gardait bien, le gardait de tous, sauf de ses deux meilleurs amis. Il regarda ainsi, muet, le plus contrôlé possible, le sermon du prêtre s'achever et se tourner vers lui. Les regards se recentrer sur lui, comme des dards enflammés ou empoisonnés prêts à le transpercer. Inspirant profondément, il se contenta d'un léger mouvement de tête vertical, mais ce simple acte lui semblant aussi taxant que l'effort d'un triathlon. Aussi figé qu'une statue, concentré à garder la main sur ses émotions, il regarda le cercueil descendre en son dernier lieu de repos, comme protégé par le marbre froid et d'un gris presque argenté de la tombe, dont la dalle sur la gauche n'attendait que d'être posée sur l'ensemble pour couper les derniers liens entre le mort et son entourage. Il avait peur. Peur de ce moment. Pourquoi le vieux ne se réveillait-il pas ? Son esprit déraillait totalement, son cerveau refusant de fonctionner alors qu'il rêvait d'un épisode digne des résurrectionnistes des contes et légendes populaires. On mit de la terre, un tas important de terre, pour recouvrir finalement le cercueil, alors qu'il prenait conscience que leurs chemins se séparaient pour de bon. Son père arrivait au terminus du voyage, lui n'en était encore qu'aux premiers kilomètres. Cela faisait mal, si mal, de savoir qu'il était temps de se dire adieu. Non pas au revoir, mais adieu pour de bon. Cela faisait mal. Le loup en lui gémissait de douleur, faisant échos à la sienne, la redoublant. Il n'eut même pas conscience des larmes qui coulaient, en de rares perles, sur ses joues blêmes sur le moment, avant de sécher d'elles-même. Si mal...


Il sentit quelqu'un se faufiler entre l'un de ses amis et lui, et un petit être s'emparer de l'une de ses mains, la serrer du plus fort qu'il pouvait. Il baissa son regard, alors qu'il laissait les autres convives s'approcher de la tombe et faire leurs derniers adieux. Sa soeur. Honor. Les yeux rougis. Aussi dévastée que lui. Il se souvint avec amertume et douleur de la promesse, des promesses qu'il n'avait pu, n'avait pas eu le temps de tenir avec son père. Prenant sur lui pour contenir sa propre douleur lancinante, il flatta avec chaleur et désir de conforter la chevelure brune de sa cadette, serrant légèrement en retour la main de la petite Griffondor. Ensuite sa main libre alla se poser sur l'épaule de sa cadette. Ils seraient là l'un pour l'autre. Ils tiendraient bon, aussi douloureuse que soit l'épreuve. Une fois que tout le monde eut payé ses hommages, il s'approcha à son tour, juste après sa mère, suivit de près par sa soeur silencieuse. Cette dernière n'arrivant pas à parler sous le coup de l'émotion, il la laissa quelques minutes seule devant la tombe, pas loin derrière. Écoutant avec une réelle compassion dans le sens fort du terme les paroles si émotives et attristées de sa cadette, l'incompréhension, la douleur qu'il partageait tout aussi intensément, mais agrémenté d'un sentiment de remord, de culpabilité dont il ne saurait se défaire de sitôt. Avec gentillesse, sans un mot, il s'approcha d'elle et l'aida à se relever alors qu'elle était tombée à genoux, et après une dernière étreinte fraternelle la guida vers les bras aimants et rassurants de Susan Desoya, leur mère. Laissé seul avec Lavande et Tomas non loin de lui, alors que les gens commençaient déjà à s'en aller vers la dernière étape de la sombre journée et par respect aussi, il se posta devant la tombe, la dalle refermée, lourde dalle de marbre sur laquelle était inscrite en lettres noires le nom, le prénom, date de naissance et date de décès du trépassé, avec des photos de lui jeune, puis moins jeune, et beaucoup de fleurs sur la tombe. Il avait envie de s'effondrer, mais resta fort, puisant dans les présences de ses meilleurs amis si proches pour rester composé. Si calme en apparence, mais si déchiré et blessé de l'intérieur. Quelques minutes, avant qu'il ne parvint à exprimer un mot, d'une voix étranglée, un mot l'obsédant depuis l'incident funeste et résumant toute la cascade de questions qu'il n'avait eu le temps de poser. Puis d'autres, si difficiles à exprimer:

- ...Pourquoi ? Je fais quoi maintenant ? Je suis censé faire quoi maintenant ? I'm not ready... not ready at all ! J'aurais mille et une chose à te demander, maintenant que je ne le peux plus. Je résumerais donc en : pourquoi ?

Un silence. De toute manière, il ne s'attendait logiquement à rien d'autres. Il savait que son père ne serait pas resté, il est parti en paix vers... quelque part. Qu'il y ait un ailleurs, avec des petits anges et tout, ou dévoré par le néant qui rappelle à lui tout être existant, comme un trou noir dévore des planètes entières. Il sentit une colère froide le remplir totalement, colère tant contre lui même que contre le trépassé alors qu'il cracha d'une voix ébranlée, frappant du poing la heureusement très résistante et donc non abîmée dalle toute fraîche :

- Damn Stupid ! Coward ! Egoist ! Fool ! ... !

Ainsi s'échappèrent de ses lèvres furieuses et de son coeur blessé à vif flopée d'injures proprement britanniques, du registre moldu, alors qu'il s'était enfin permit en l'absence des indésirables de s'effondrer, qu'il avait lâché prise. Il en avait besoin. Besoin de lui dire, de dire à ce marbre froid sa frustration, sa rage. Sa colère d'avoir apprit à la dernière minute la gravité de l'état sanitaire du vieux, hors de lui vis à vis des clopes, de l'alcool, de la nicotine et de la bêtise humaine, de l’imbécillité notoire des hommes et des alcooliques, de la fichue fierté de ceux de leur sang. Une fois qu'il eut déversé tout ce flot furieux, il laissa son poing reposer furieusement contre la dalle, se redressant légèrement pour toiser la photo avec douleur intense. Un petit silence pesant s'établit durant quelques minutes, il entendit des pas derrière lui. La voix aussi brisée que son coeur, il se redressa finalement sur des jambes moins assurées qu'il ne l'aurait cru, glissant avec une tonalité sérieuse, décidée bien que blessé à vif :

- I won't let you down. Je ne te décevrais plus. Je veillerais sur elles et sur mes amis. Ne t'inquiète pas pour moi, Lav' et Tomas me tiennent à l'oeil. J'essayerais de prendre soin de moi. Je deviendrais l'homme responsable, respectable et honorable dont tu rêvais. Promis, je serais fort. Je... je m'occuperais du reste à partir de maintenant... je te donne ma parole... Je... You'll be missed. Love ya. Rest in peace, now...

Il resta encore figé devant la tombe, ayant du mal à s'en éloigner, avant de reculer de quelques pas pour revenir vers ses deux meilleurs amis, les remerciant encore du regard de leur présence. Il restait une petite dizaine de personnes encore présentes. Des gens du côté paternels, oncles et tantes oubliés, voulurent commencer à lui reprocher mille et une choses, mais il les envoya balader le plus poliment possible, des fois un peu sèchement quand ils insistaient. Il savait qu'au besoin ses amis sauraient l'arrêter avant qu'il ne pète un câble. Des sincères condoléances volèrent ici et là, Alan repensant au bouquet de fleurs qu'il avait déposé auparavant sur la tombe, l'humeur sombre. Restant près de ses amis pour ne pas péter un câble mémorable, un certain couple vint à son aide rapidement en l'interpellant. Les visages inconnus pour ses amis, leur accent si étrange, et Alan les reconnut. En silence, ils s'étreignirent brièvement, il les salua et accusa un instant la jeune fille en pleurs qui vint l'enlacer, pleurant sur son épaule. Il la consola de son mieux, repoussant ainsi son chagrin. Voyant ses amis qui attendaient, le père ne le retint pas longtemps, échangeant quelques mots avec le jeune homme, qui ressortit de cette discussion l'air profondément songeur et pensif. Se tournant vers Lavande et Tomas, comme ils étaient les derniers dans le cimetière, il laissa tomber le masque de contrôle et de calme pour montrer le visage dévasté et abattu qui se cachait derrière. Il sécha les derniers restes de larmes, inspira profondément avant de leur dire avec un mince sourire sincère bien que triste et tout le sérieux du monde dans sa voix grave, affligée, mais dont la chaleur débordait de la reconnaissance qu'il ressentait à leur égard :

- ... j'ai jamais réalisé avant la chance que j'avais, que d'avoir des meilleurs amis comme vous deux, you know ? Lav', Tomas... merci encore d'être venus... d'être là, tout simplement. Je... je tenais à vous le dire, je le pense vraiment. J'sais pas si j'aurais tenu et si je tiendrais encore sans vous deux. J'tenais à vous le dire avant qu'on retourne rejoindre le poulailler humain...

Il eut un faible sourire, détournant son regard un instant, vers la toute nouvelle tombe, avant d'essayer de mettre un peu de malice dans sa voix éteinte alors qu'il leur lança sans avertissement :

- In fact, j'ai pas envie d'y aller. J'sens que ça va mal se terminer si j'y vais. Je ne me sens vraiment pas d'attaque pour endurer les hypocrites et les débats sans fin. M'man, Jackson et Sam comprendront. Ça vous dis pas qu'on aille ailleurs... où vous voulez, m'en fous, mais j'préfère rester avec vous qu'avec eux. Vous seriez partants ?

Damn fricking lucky pour être franc. Pour rien au monde il ne changerait de meilleurs amis, que Patrick lui pardonne. Ils avaient toujours été là pour lui, comme il renouvela mentalement une ancienne promesse d'il y a bientôt deux ans : il resterait là pour eux, jusqu'à la fin de ses jours, des temps ou au delà. Il savait qu'il aurait besoin d'eux pour faire renaître son coeur en cendres, pour endurer le pendant et l'après de cette terrible épreuve. C'est alors que quelqu'un l'appela et lui déposa quelque chose dans ses bras, murmurant ses condoléances tout en disant que quelqu'un lui avait demandé de le lui transmettre avec ses condoléances. Surpris, il n'eut même pas le temps demander plus de précisions que le type - famille éloignée méconnue - était parti. Intrigué, il regarda avec plus d'attention ce que l'on avait déposé si cavalièrement dans sa main, et se figea tant au parfum floral qu'à la vue des fleurs composant le bouquet. Il connaissait ces fleurs. Vivement, il tourna son regard sombre tout autour de lui, dans la lumière décroissante du jour, essayant de tâter ses autres sens en vain, cherchant Sa présence.. en vain. Pourtant... ainsi elle l'avait apprit d'une manière ou d'une autre, avait pensé à lui. Le geste le toucha en dépit du conflit sérieux et la rupture totale de contact depuis un mois. Il reposa son regard sur le bouquet innocent et pourtant si signifiant et inattendu : des lys blancs...

(HJ : MP si édition et commentaires I love you C'est le dernier tour pour qu'on puisse enchaîner, je vous propose un dernier post pour chacun de vous deux et on termine là dessus, ça vous va ? HJ)
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MessageSujet: Re: Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE]   Au nom du père, perte d'un proche (pv Tomas/Lavande) [TERMINE] EmptyMer 5 Déc - 12:22:44

Vêtue d’une robe noire sombre, un châle gris couvrant ses épaules pour la protéger de la bise légère mais persistante néanmoins, et son sac à main blanc sur l’épaule, Lavande jeta un dernier regard à son reflet dans le miroir. Elle portait uniquement des boucles d’oreille en argent discrètes et pas d’autre accessoire. Rien ne devait attirer l’attention. Simple et élégante pour honorer le père de son meilleur ami sans paraître déplacée dans ces instants de deuil que seraient l’enterrement de feu Mr Desoya. Une fois satisfaite de son apparence, elle descendit les escaliers menant au rez-de-chaussée de la ferme et retrouva ses parents dans le salon. Son père avait une expression grave sur le visage et un bras autour des épaules de sa femme. Quant à sa mère, il était clair qu’elle avait pleuré peu de temps avant. Kathy Brown avait toujours été une grande sensible -trait que sa fille s’était empressée d’hériter- et la dispute avec sa fille unique la veille associée à l’idée que son bébé doive accompagner son meilleur ami à l’enterrement du père de ce dernier avait fini par ouvrir les vannes des pleurs. Lavande lui était reconnaissante d’oser pleurer sans gêne, cela lui avait permis de se sentir à son aise lorsque ses propres larmes avaient coulé en rentrant la veille après avoir dit au revoir à Tomas et Alan. Un instant un flashback de la soirée précédente lui vint à l’esprit et elle se vit sangloter dans les bras de son père tandis que sa mère lui caressait doucement les cheveux. Elle ne s’était pas sentie aussi jeune depuis fort longtemps mais il fallait avouer que ce moment de chaleur familiale lui avait fait un bien fou après des mois de tension non résolue avec ses parents. Elle était juste triste de se rendre compte qu’il avait fallu qu’une tragédie s’abatte sur Alan pour que ses propres problèmes familiaux prennent un tour pour le mieux. Au temps pour la nouvelle Lavande plus mâture que l’ancienne !

Repoussant ses souvenirs aigres-doux au fond de son esprit -elle se devait d’être forte pour Alan aujourd’hui-, elle s’approcha de ses parents et se laissa embrasser. Les bras puissants de son père et les lèvres douces de sa mère contre sa joue lui redonnèrent du courage tout en lui rappelant qu’elle n’avait pas besoin d’être adulte en permanence. Elle avait la chance d’avoir encore deux parents en vie et aimants et elle avait le droit de se comporter en petite fille de temps à autres, aujourd’hui n’était juste pas pour le bon jour. Elle finit donc par se séparer d’eux, presque à regret, et leur dit qu’elle reviendrait le soir venu. Elle se dirigea ensuite vers la porte d’entrée, l’ouvrit et, une fois dans le jardin, transplana à l’adresse fournie par Alan la veille.

Quelque peu désorientée au début, il vérifia que personne ne l’avait vue puis sortit le papier où son ami avait écrit les directions pour trouver le cimetière et en quelques minutes, elle y entrait et se rendait aux côtés d’Alan. Elle le prit dans ses bras avant de donner ses condoléances à la mère de ce dernier et de demander à la jeune Honor qu’elle rencontrait pour la première fois si elle pouvait la prendre dans ses bras. L’adolescente sembla hésiter un instant, indécise face à cette fille dont elle avait tant entendu parler sans jamais la rencontrer en personne, puis finit par accepter d’un très léger signe de tête. L’étudiante se pencha donc et prit la Gryffondor dans ses bras, lui murmurant à l’oreille qu’elles avaient beau ne pas se connaître, si elle avait jamais besoin d’une oreille féminine sorcière à qui raconter ses problèmes, elle serait là pour l’aider n’importe quand. Une fois de plus la gamine parut ne pas savoir comment réagir mais Lavande s’y attendait. A vrai dire, elle ne pensait même pas qu’Honor userait de sa proposition mais elle voulait que sa cadette chez les Lions sache que l’offre existait si le besoin venait à s’en faire sentir. Etre Née-Moldue n’était jamais facile et pour autant que les frangins Desoya s’entendent bien, Honor devait avoir des questions typiquement féminines qu’elle ne devait pas toujours pouvoir poser à sa mère. D’où l’offre de Lavande. Elle avait déjà une petite sœur adoptive en la personne d’Akiko, pourquoi pas deux si la principale concernée était intéressée ?

Peu après, la cérémonie religieuse commença dans un silence cérémonieux. Lavande ne savait pas trop comment se comporter n’ayant jamais subi d’éducation religieuse. Elle se contenta donc d’observer les réactions d’Alan du coin de l’œil et lorsqu’elle sentit une crise d’angoisse poindre le bout de son nez, elle posa délicatement sa main sur l’épaule du brun pour le ramener à la réalité. Elle ne la retira que lorsqu’elle sentit les muscles sous sa main se détendre quelque peu. La cérémonie continua son cours puis Honor se jeta dans les bras de son frère et Lavande et Tomas s’écartèrent respectueusement pour laisser la petite famille à son deuil. L’Allemand et l’Anglaise jetèrent un coup d’œil inquiet à leur ami commun lorsqu’ils le virent s’énerver face à la tombe de son père mais ils décidèrent qu’Alan avait besoin de ce moment seul à seul avec l’âme ou Merlin savait quoi d’autre de son père. Par contre, lorsque le défilé de condoléances commença, ils n’hésitèrent pas à s’en mêler, voyant clairement qu’Alan ne rêvait que de tranquillité.

Grâce à deux ans de complicité, Lav’ et Tomas se consultèrent d’un regard et silencieusement, ils se répartirent la tâche d’occuper les importuns. Ils ne voulaient pas créer d’esclandre en ce jour de deuil et se contentèrent donc de parler aux gens trop insistants pour partir juste après les formules d’usage. La jolie blonde comprit alors pourquoi Alan haïssait tant sa famille. Ils n’étaient certes pas dangereux mais ils étaient tout bonnement insupportables pour la plupart. Un mélange d’arrogance mêlée à un mépris du reste du monde tout bonnement horrible. L’étudiante dut se retenir plus d’une fois d’en remettre un à sa place, forçant sur les sourires qui lui venaient ordinairement de manière si naturelle pour le bien d’Alan. Néanmoins lorsqu’un type qui se présenta comme un cousin au deuxième degré des Desoya, un grand brun aux yeux noisette avec un air de playboy fini, commença à lui faire du gringe de manière plus qu’indiscrète, elle n’eut aucune retenue à le remettre vertement à sa place.


-Excusez-moi mais, même si je n’étais pas déjà en couple et fort heureuse de la situation, je ne pourrais m’empêcher de trouver vos méthodes fort cavalières sans compter terriblement irrespectueuses de la douleur des personnes aujourd’hui en deuil. Sur ce, si vous m’excusez, mon meilleur ami m’attend.

Elle tourna ensuite les talons, laissa le type avec la bouche grande ouvert, et retrouva les garçons. Elle vit qu’Alan était dans les bras d’une jolie fille de leur âge dont elle n’avait jamais entendu parler et ne put s’empêcher de s’interroger sur la question mais le moment était mal choisi pour se préoccuper de tels détails. Elle se contenta donc de sourire lorsque le brun revint vers eux et les remercia pour leur comportement alors qu’il n’était que le cours normal des choses dans une amitié comme la leur.

-Moi je dis que c’est l’occasion ou jamais de visiter Chatham. J’ai toujours voulu voir la mer de ce côté-ci du pays et puis il doit bien y avoir des coins sympas où boire un verre sur le bord de mer non ?, déclara-t-elle d’un sourire.

Oui définitivement, une belle journée, la mer, une bonne boisson et ses meilleurs amis, voilà ce dont Alan avait besoin pour le moment.
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