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Mois de juillet 2000, début des vacances d’été.

Quand elle avait ouvert la lettre et que l’insigne était tombé, elle n’y avait pas vraiment fait attention. Ce ne fût que lorsque Manu_qui ne se tenait jamais loin de sa sœur cadette_l’eut ramassé, pour le brandir triomphalement devant le reste de la fratrie qu’elle se rendit compte de la nouvelle surprise de Mc Gonagall.

« Bravo pour ta promotion p’tite sœur ! »

La galloise avait d’abord regardé son ainé comme s’il venait de la planète Mars. Il ne lisait plus son courrier ou quoi ? Cela faisait pourtant deux ans qu’elle avait été choisie pour remplacer Page comme représentante de la maison des Lions. Et en plus, il avait été la première personne qu’elle avait souhaité mettre au courant. Non là, vraiment, il exagérait.

« Manu ! Ce n’est pas drôle ! Tu sais bien que je suis préfète depuis l’année dernière quand même ! »

Elle lui avait tiré la langue puis avait cherché à récupérer sa lettre de fourniture qu’il balançait toujours devant ses yeux.

Le gallois ne céda pas et reprit de plus belle.

« Ce n’est pas une blague sœurette ! Regarde donc ! »

En haussant les épaules, elle avait secoué l’enveloppe et avait reçu un insigne brillant. Identique à celui qu’elle arborait déjà à une différence près. Ce n’était plus un simple « P » qui venait orner son insigne mais bien trois lettres, un « P », un « E » et un « C ».

Ethel en resta bouche-bée et ne sût pas tout de suite comment réagir. Déjà qu’elle avait obtenu son premier poste de préfète après le départ précipité de Page, elle redoutait d’être à nouveau la victime du sort si la dernière personne à avoir été en sa possession avait également renoncé à son poste. Elle soupira de soulagement en se rappelant que Clarisse avait achevé sa dernière année à Poudlard en fin d’année. Il était donc logique que quelqu’un reprenne le flambeau pour la nouvelle année.
Mais pourquoi elle ?

Elle s’était posé la question tant et tant de fois, mais n’avait trouvé aucune réponse qui convenait à ses désirs. Certes, elle devait être une élève de confiance pour que la directrice décide de lui confier cette lourde tâche. Mais pourquoi pas à une élève plus âgée dans ce cas ? Parce qu’il lui était déjà difficile de se faire respecter par les préfets de sa propre maison qui étaient plus grand qu’elle alors si elle devenait préfète en chef, ben là, c’était le pompom !

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Rentrée 2000, Poudlard, dans la bibliothèque.

Ethel n’avait pas tout à fait repris ses quartiers qu’elle errait déjà dans les couloirs. Plus pour échapper à sa nouvelle fonction quelques instants que pour patrouiller en fait. C’était pesant de sentir sur soi le regard incrédule et ébahi des élèves de sa maison. Du coup, tant qu’elle n’avait pas encore cours, elle préférait aller s’isoler un peu. Et quel meilleur endroit pour rechercher le silence que la bibliothèque ?

Elle était rentrée dans la grande salle à peine remplie et s’était dirigée vers un des rayons au hasard ; avait attrapé le premier livre qui lui était tombé sous la main et tentait à présent de se cacher derrière son contenu.

Son livre ne l’intéressait pas tellement. En fait, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait à la bibliothèque. Elle se trouvait là comme elle aurait pu se trouver sur le terrain de quidditch. Mais, la connaissant, sa place y aurait été moins logique. Bon d’accord, elle était encore poursuiveuse au sein de son équipe, cette année encore. Mais, soyons d’accord, c’était plus pour faire plaisir à Mc Gonagall et pour encourager les troupes que parce qu’elle savait rattraper un souaffle.

Reprenons nos hyppogriffes là où nous les avons laissés …

Ethel était donc dans la bibliothèque à feuilleter un livre sur les goules et autres créatures magiques. Pourquoi ? Elle se le demandait elle-même. Elle s’apprêtait même à laisser tomber ledit bouquin quand une petite voix qui lui était familière s’adressa à elle.

« Ethel ? »

La nouvelle préfète en chef sursauta. Elle ne s’attendait pas à croiser quelqu’un qu’elle connaissait par ici. Certes, on était à la bibliothèque et Poudlard n’était pas non plus immense quand on finissait par en connaitre chaque recoin. Il était donc logique d’y croiser des têtes connues de temps à autre.
L’adolescente fût contente d’ailleurs que cette petite voix la sauve de son ennui mortel. Ce qui n’était apparemment pas du goût de Madame Pince qui accueillit le petit bruit avec son amabilité légendaire.

La galloise se rapprocha de la petite fille et reconnut enfin Ambrine. Petite … La jeune préfète semblait avoir pris quelques centimètres en quelques mois et puis les récents évènements, qui l’avaient également fortement touchée, semblait avoir joué sur ses traits.

« Pardon... Ça faisait un bail que je ne t'avais pas vu – reprit-elle en chuchotant – Comment tu vas ? J'ai appris que tu étais préfète-en-chef ! Félicitations ! »

Rien d’étonnant au fait qu’elle n’ait pas revu sa camarade depuis quelques mois. Suite aux attentats survenus à Pré-Au-Lard, la cadette Perks qui avait été gravement touchée avait été envoyée à Saint-Mangouste avant d’être rappatriée, jusqu’à la rentrée, parmi les siens.

C’était la raison pour laquelle sa récente promotion l’avait beaucoup surprise. Elle n’avait rien fait d’héroïque si ce n’est, protéger un élève de première année de sa maison contre une balle qu’elle avait finalement reçu dans l’épaule.

Un léger sourire se dessina sur le visage d’Ethel. Elle avait agi bêtement. Héroïquement mais bêtement. Normal pour un Gryffondor me direz-vous.

« Il parait que ce poste est maudit ! », répondit-elle en riant légèrement, « du moins, chaque préfet qui est passé par là le dit ! »

Comment allait-elle ? C’était une question qu’elle-même se posait régulièrement. En fait, elle n’avait pas réellement d’avis sur la question. Elle ne se remettait pas trop mal de sa blessure. C’était déjà ça.

« En fait, ça va. Je suis vivante quoi ! Une belle blessure de guerre, mais ce ne sera jamais pire que les cognards que je reçois régulièrement. Enfin, si je l’ai échappé bel quand même ! »

Elle regarda attentivement la fillette.

« Et toi alors ? Pas trop de mal cette année, avec les nouvelles recrues ? »

Elle ne cherchait pas du tout à esquiver les évènements passés. On n’effaçait rarement quelque chose en le passant sous silence. Elle ne voulait pas remuer trop vite les mauvais souvenirs, simplement.

« Ils avaient pas le niveau c’est tout ! », avait lancé tout simplement la petite jaune et bronze.

Ben au moins, Ambrine avait la répartie facile. Cela fit sourire Ethel.

Et sa cadette d’ajouter ensuite qu’elle ainsi que le reste des préfets étaient derrière elle. Ca, la galloise le savait bien et elle les remerciait infiniment. Elle se demandait comment avaient fait les autres préfets en chef avant elle.

S’il avait été encore là, elle aurait surement posé des questions à William. Malgré leur faible attachement, il restait un gryffondor et elle avait toujours eu du respect pour lui.

Mais, à lui seul, le réconfort d’Ambrine appuyé par ses gestes, suffisait à donner à Ethel le souffle d’énergie nécessaire pour accomplir sa tâche. Et puis, après tout, un gryffondor n’avait peur de rien (ou pas !).

Maintenant, l’adolescente devait être un modèle pour les autres préfets. Encore un an et elle délèguerait son poste. Elle ne savait pas encore ce qu’elle ferait l’année suivante. Elle y réfléchissait depuis deux ans.

Sa passion pour la botanique et pour les potions l’entrainait à réfléchir à une éventuelle carrière de botaniste ou encore médicomage. Elle s’en était toujours voulu de ne pas avoir été efficace pendant la guerre où bien encore lors du dernier attentat. Certes, ce n’était encore qu’une adolescente sans grande efficacité pour prodiguer d’éventuels soins, mais ces derniers évènements l’avaient beaucoup fait réfléchir. Et puis ses bons résultats pour les cours de potions et de botanique renforçaient facilement ce choix.

Après un long moment de réflexion, la jeune fille se replongea dans la conversation. Ambrine venait juste de répondre à sa question concernant son adaptation en tant que préfète. Il était rare que de jeunes élèves soient choisis pour occuper ce poste mais si Mc Gonagall avait choisi Ambrine et Akiko pour remplir ces rôles alors qu’elles n’étaient encore qu’en deuxième année, c’est qu’elles en avaient les capacités requises. Ethel n’en doutait pas un seul instant.

Puis, de fil en aiguille la discussion dévia à nouveau pour en revenir au sujet initial. Oui, Ambrine avait raison. Pouvoir effacer ses souvenirs ou du moins posséder une mémoire sélective pourrait s’avérer utile quelque fois.

« Ce serait bien si on pouvait avoir une mémoire sélective. Ça m’éviterait d'être parfois en rogne contre les né-moldus. Pourtant, je sais bien qu'ils ne m'ont rien fait. M'enfin, c'est pas le genre de chose qui se commande, hein ? »

Ethel la regarda sans vraiment de réaction, marqua une petite pause pour chercher ses mots et lui répondit.

« Malheureusement non ! Et puis tu sais, je pense que leur réaction n’est qu’un juste retour des choses quand on y repense. Même si ça peut paraitre bizarre de penser ainsi. Et, je ne me mets pas non plus de leur côté. Cependant, si l’on s’en réfère à ce que Tu-Sais-Qui a voulu faire subir aux Né-Moldus il y a quelques années, on peut se dire qu’ils réagissent un peu par peur. Ce qui n’explique pas non plus une telle violence ! »

Elle en profita pour frotter doucement son épaule encore douloureuse.

Un grattement contre le bois d’un bureau leur signifia que Madame Pince s’impatientait de leurs bavardages incessants. La cadette Perks entraina sa camarade par l’épaule vers un coin plus reculé de la bibliothèque.