- Sang-de-Bourbe, Sang-de-Bourbe, Sang-de-Bourbe...

Ce mot résonnait dans la tête de Ciel depuis maintenant plusieurs mois. Des mots qui ne semblaient pas si terribles que ça, mais qui en réalité justifiaient toutes les atrocités qu'on pouvait faire contre lui. En effet, depuis le début de l'année sous prétexte qu'il n'était pas pur, il était martyrisé par les profs, et quelquefois également par certains élèves . La chasse au Né-Moldu était donc devenue courante, voire même le sport officiel de l'école. Malheureusement pour Ciel, ses parents n'étaient pas sorciers, il était donc une proie facile. Dans un premier temps, il avait tenté d'ignorer tout cela, mais à partir du moment où les professeurs commencèrent eux aussi à s'en prendre à lui, il ne pouvait plus continuer à faire comme si de rien n'était. Il était condamné à souffrir, pour combien de temps, il ne le savait pas, cela ne dépendrait que du ministère, et le jour où ils auront décidé d'arrêter ces lois stupides, Ciel pourrait alors enfin continuer à vivre une vie normale.

Un soir, après un entraînement de Quidditch, il décida de ne pas rentrer immédiatement à son dortoir. Il se dirigea donc vers le parc. Il faisait nuit, froid, le vent soufflait fort, il faisait trembler les arbres. Inutile de dire que Ciel n'était pas vraiment rassuré. la nuit à elle seule faisait peur. Mais s'il ne s'agissait que du vent, il n'aurait pas grand-chose à craindre. Alors que dans l'école il était à la merci de la porte qui. Arrivé dans le parc, il s'allongea dans l'herbe, il leva la tête . Heureusement pour lui, c'était une nuit sans nuages, il pouvait donc contempler les étoiles. Étoiles qui, comme toujours, étaient magnifiques. Des étoiles qui scintillaient de mille feux, comme les yeux de Léonie. Oui, il aurait aimé être en compagnie de Léonie, malheureusement il ne l'avait pas vue de la soirée, et n'avait donc pas pu lui demander de rejoindre cette nuit . Mais tant pis, il serait seul, seul à contempler des étoiles. Mais également seul à souffrir.

- Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Pourquoi est-ce que c'est à moi qu'on s'en prend ?

Tandis qu'il prononçait ces paroles, sa vue se brouilla. Il ne distinguait plus les étoiles, ses yeux picotaient légèrement. Un liquide lui sortait des yeux. Il était pris de sanglots, et son nez coulait. Les épreuves qu'il subissait depuis le début de l'année, étaient trop dures pour lui. Il ne parvenait pas à se cacher derrière un masque, il n'arrivait pas à faire croire que tout allait bien. Certes, il évitait de pleurer en public, mais chaque soir il explosait. Il se de me demander même comment il faisait pour avoir encore des larmes. Il avait tellement pleuré depuis le début de l'année que ça ne l'aurait pas choqué de ne plus avoir assez de larmes pour pleurer. Mais non, pendant la journée son corps se dépêchait d'en former pour la soirée. De sorte que le soir les larmes venaient facilement. C'était presque digne de Pavlov, le soleil se couchait, il pleurait.

Mais tandis qu'il s'abandonnait à sa tristesse, il entendit des bruits de pas. Quelqu'un approchait. L'Aiglon ne voulait pas que cette personne le voit allongé sur l'herbe, et encore moins pleurer. Personne ne savait quelle était son activité nocturne. Et personne ne devait le savoir, et surtout pas un Sang-Pur. Ç'en aurait été fini de lui. Il se leva donc d'un bond et regarda en direction des bruits. Il distingua une silhouette s'approcher de lui, baguette à la main. Ciel n'était pas rassuré, et si cette personne était venue lui faire du mal ? Il n'avait pas le choix, il devait fuir. Il se mit donc à courir le plus rapidement possible, sans même penser à ramasser sa baguette. En jetant un coup d'oeil en arrière, il vit que l'ombre le suivait. Mais elle ne le suivait pas en courant, elle marchait tranquillement, en prenant même le temps de ramasser la baguette du pauvre première année.

La nuit était noire, et la lune était absente. Ciel courait donc sans savoir où il allait, il ne savait même pas où il posait les pieds. Malheureusement, il ne vit pas la racine était au sol. Il n'avait pas vu non plus que derrière cette racine, il y avait le lac. Inutile de préciser que l'eau du lac était gelée. Ciel n'avait rien vu de tout cela, et en essayant d'échapper à son poursuivant, il trébucha sur la racine, et tomba dans le lac. L'eau le glaça jusqu'aux os, son cœur s'emballa, il manquait d'air. Il était apparemment tombé à un endroit profond, il n'avait pas pieds. Alors qu'il avait perdu tout espoir de survie, quelque chose l'agrippa, et le déposa sur le sol. Il ne parvint pas à formuler le mot « merci », tellement il était faible. Il était frigorifié, il tremblait de partout, il n'arrivait pas reprendre son souffle. Pourtant, il devait s'échapper, l'ombre se rapprochait de lui dangereusement. Grâce à un effort colossal, il parvint à se mettre debout, et se remit à courir. Il n'avait pas assez d'énergie pour faire plus de trois pas, et en tentant de faire le quatrième, il s'écroula. Sur le dos, il se redressa légèrement et vit que la silhouette approchait toujours. Elle arriverait dans quelques secondes. Fermant les yeux, il attendit.

[HJ : La silhouette n'est pas forcément hostile, tout le monde peut donc poster à la suite. Dans l'idéal, il faudrait qu'il y ait 3-4 personnes ]

Tavo poussa un cri de rage et repoussa son parchemin, qui voleta et tomba par terre. Il regarda autour de lui. Il était seul dans la chambre, Lexa devait trainer autre part. Il se prenait la tête sur ce devoir d'astronomie depuis presque une heure, et non seulement il n'avançait pas, mais avait même l'impression de comprendre encore moins de choses qu'avant désormais. Il rangea vaguement ses affaires, prit sa cape et son écharpe, et sortit d'un pas vif. Il avait besoin de s'aérer un peu.

Il traversa la salle commune, qui était presque pleine. L'atmosphère chaude était moite, presque étouffante, et l'adolescent poussa un soupir de soulagement lorsqu'il fut dans le couloir. *Et ben, vivement que le printemps arrive...* Il finit par remonter et traverser la Grande Salle, et sortit discrètement. Il commençait à se faire tard, la nuit était déjà tombé, et il risquait fort de se faire remonter les bretelles s'il rencontrait autre chose qu'un élève. Vu l'obscurité, ce n'était pas dehors qu'on le repérerait en tout cas. Le vent se vit plus fort, et un frisson lui traversa le corps. Il resserra sa prise sur la cape, et marcha tranquillement dans le parc.

Le froid lui faisait du bien et le rafraichissait un peu, mais il n'allait pas rester très longtemps. Pas question de tomber malade. Tout à coup, il entendit un bruit d'éclaboussures. Tavo se raidit, et se colla contre un arbre. Cela venait de la rive du lac. Quelque chose avait du tomber dedans... Ou quelqu'un ? Si c'était le cas, avec le froid qu'il y avait, il risquait plus qu'une maladie ! Il s'avança silencieusement mais rapidement, et entendit des bruits de voix. L'adolescent fronça les sourcils, et sortit sa baguette. Il distinguait vaguement une silouhette accroupie. Ca voulait dire quoi, tout ça ? En tout cas, cela ressemblait bien à un autre élève. Il s'approcha discrètement, et remarqua alors que la personne était penchée sur un corps. Il écarquilla les yeux, et se redressa, tendant sa baguette, la voix menaçante.

" Eh mais tu fais quoi, toi ? "