-11%
Le deal à ne pas rater :
SAMSUNG 55Q70C – TV QLED 55″ (138 cm) 4K UHD 100Hz
549.99 € 619.99 €
Voir le deal

Partagez
 
 La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Morgan Kharante
    • Nombre de messages : 218
    • Age : 35
    • Date d'inscription : 26/06/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang-mêlé
      Baguette magique: 34,2 cm, bois de noyer, crin de sombral
    Morgan Kharante
MessageSujet: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyJeu 26 Fév - 21:54:59

Ce lieu était trop blanc. Vraiment, comment pouvait-on espérer redonner le moral à des patients dans des murs si blancs ?

Question existentielle d’un gosse qui s’ennuyait dans la salle d’attente du deuxième étage de Ste Mangouste. Pas facile d’être un chiard de onze piges quand on doit attendre tout seul alors que les parents discutaient avec les medicomages sans vous parce que « il est trop jeune », « ça le choquerait » ou encore « de toute façon, il ne comprend pas à son âge. ».
D’un certain coté, ils n’avaient pas tort. Allez donc expliquer à un gamin la scrofulite dont le grand père Kharante faisait une crise aigüe.
Car oui, si Morgan était à Ste Mangouste, c’était pour saluer son ancêtre de deux générations. Et a circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles, la direction lui accorda de quitter Poudlard durant ce week end afin d’aller au chevet de son grand-père paternel. Car si à l’heure où le petit serpent faisait les 400 tours pas dans la salle d’attente, l’état du vieillard s’était amélioré, quand ses parents avaient eux-mêmes dû se rendre d’urgence à l’hôpital, le pronostic fut alors beaucoup moins optimiste.
Conclusion de la journée, 5H d’ennui, les radotages de l’ancêtre et l’annonce de sa sortie éventuelle dans quelques mois… Mais tout le dimanche et la soirée pour profiter de la maison ! Le sale gosse s’en frottait les mains d’avance. S’il fut inquiet en se rendant sur Londres, il n’en restait plus une trace, et Momo avait à défaut mis à disposition ce temps d’ennui afin de magouiller comment il pourrait faire un détour à la boutique de farces et attrapes faire son plein. Aussi, dès qu’il fut sorti de Ste Mangouste, le gamin ne manqua pas de mettre son plan à exécution :


« Maman, j’vais vite fait à la rue de Traverse, M. Slughorn a conseillé aux meilleurs d’acheter un certain livre sur les potions… J’aimerais l’avoir maintenant. »

C’était bien entendu un mensonge éhonté, Slughorn n’ayant rien conseillé de tel et Morgan n’avait outre manière strictement aucune idée de quel nom de bouquin il pourrait filer à sa mère si elle lui posait la question. Mais il avait prononcé le mot magique « Slughorn », alors il pouvait se permettre cette négligence. Et oui, Tamara Kharante gardait encore une grande rancœur de n’avoir été repéré par le dénicheur de célébrités et autres talents. Si bien que le fait de savoir que son fils l’intéressait potentiellement outrepassait largement l’obstacle constitué par sa méfiance naturelle.

Le sale gosse une fois de plus avait gagné, il avait jusqu’à la tombée de la nuit pour profiter de cette escapade imprévue au chemin de Traverse et revenir à la maison. Maison, ou plutôt appartement, qui se trouvait être à quelques rues du chaudron baveur dans un quartier populaire calme de Londres. En somme, c’était du tout cuit. Il pourrait même vite fait passer à la boutique dans l’allée des embrumes où il avait acheté le povrebine qui lui valut une visite désagréable au ministère. La dernière fois, la bestiole s’était échappé et ça avait mal tourné, mais cette fois, tout se passerait bien. Il achèterait un truc qui ne s’enfuit pas et qu’il pourrait montrer à ses copains. Tout pouvait donc que bien se passer n’est ce pas ?

Le soleil entamait déjà un long déclin dans les cieux londoniens se teintant d’orange alors qu’il pénétrait dans le chaudron baveur. Bientôt, ce serait la nuit qui régnerait dans les rues avec la lune couleur ivoire pour spectatrice, il devra faire vite.


Dernière édition par Morgan Kharante le Sam 18 Avr - 16:27:18, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyLun 2 Mar - 23:29:29

[HJ: Je trouvais encore plus effrayant s'il se mettait à pleuvoir :sifle: ]

Deux semaines plus tôt, bureau d’Albus Dumbledore :

Tourné vers la fenêtre, il regardait les élèves, qui sortaient des serres, chahuter dans le parc avant de pénétrer dans le château. Des élèves insouciants de ce qui les guettait à l’extérieur. Il ne pensait pas moins à Voledmort qu’aux loups-garous qu’il connaissait cruels et prêts à tout pour abattre leur puissance sur le monde de la sorcellerie. Son regard était sombre et son humeur maussade. Le directeur était assis à son bureau, les mais jointes devant son nez, en pleine réflexion, les yeux fixé sur le dos de Rémus.

Ce ne sera que pour trois semaines. Pas une de plus et après c’est fini. Mais je dois savoir.

Oui, il devait savoir. Mais n’avait-il aucun autre moyen d’avoir cette information ? Avoir le privilège de pouvoir rendre service au directeur ou même d’avoir enfin un peu de travail, ne le réjouissait pourtant même pas. Qui rêvait de revivre tous les mois son pire cauchemar et de préparer les 29 autres jours celui des pères de familles qui craignent pour leurs enfants ? Son regard se perdit au loin dans la forêt interdite là où il avait passé bon nombre de ces pleines lunes qu’il trouvait à l’époque plutôt amusantes. En fait c’était surtout James et Sirius qui trouvaient drôle de préparer leur rodage ; lui avait toujours dû subir. Pourtant, c’était plus facile de souffrir entouré de ceux qu’on aime plutôt qu’entouré de monstres sanguinaires et sans scrupules. Il n’allait pas refuser, il ne le pouvait pas. Mais cette épreuve avait assez durée pour lui et c’est dans un soupir las qu’il finit par approuver Dumbledore.

Deux semaines plus tard, ou aujourd’hui, Londres :

Le temps était toujours à son affaire, c'est-à-dire grisonnant et prêt à cracher une averse d’eau glacée sur les passants égarés. D’un pas rapide, Rémus se déplaçait pour rejoindre le repaire des lycans où il serait tranquille pour subir sa transformation. Il attendait en général que les autres aient filé dans les rues pour y retourner, évitant ainsi les affrontements de dernières minutes et les blessures inutiles mais longues à soigner. Pour être tout à fait honnête, il avait aussi peur, peur de les voir, d’être parmi eux et de subitement perdre le contrôle de lui-même. Certains se plaçaient directement à proximité des proies suivant l’exemple de Fenrir qui prenait ses ordres chez le mage noir ; sûr ainsi de faire de nouvelles victimes et d’intimider les indécis. Jusqu’ici, Mus’ avait toujours évité d’avoir ce genre de missions, se qualifiant de trop faible ou pas suffisamment sûr de lui. Bien entendu, il avait dû subir les railleries de certains de ses camarades et avait même été brutalisé, mais Fenrir ne voulait pas prendre le risque d’envoyer un incompétent qui risquerait de les retarder d’un mois ou de lui attirer les foudres de Voldemort. Il préférait encore le faire lui-même, biensûr, par pur égoïsme et soif de chair fraiche. Rémus ne s’en plaignait pas et était à chaque fois soulagé de passer entre les gouttes tout en encaissant une nouvelle rancœur sur des actes qu’il devrait être en mesure d’empêcher. Il savait que ni James, ni Sirius n’auraient toléré de tels agissements et n’auraientt jamais laissé faire. Mais il n’était pas comme eux, il n’avait pas cette confiance en lui surdéveloppée et le même courage ; ils en étaient d’ailleurs morts.

Le cœur serré et les membres gelés, il avançait d’un pas ferme sur le trottoir de la rue, se hâtant avant que la lune ne se montre. Il était en retard ce soir-là, retenu bien malgré lui pour une histoire stupide. Il se sentait devenir bizarre, irrité par sa cape qui s’envolait, apeuré par le moindre bruit et sur ses gardes sans raisons particulières. C’était les effets avant coureurs de l’arrivée de la lune et de ses conséquences, ça durait depuis quelques jours qui lui rappelait ce qu’il était vraiment. Il tourna le coin de la rue pour couper par une ruelle qu’il connaissait bien pour être un lieu propice de transplanage pour rejoindre le Chaudron Baveur.

*Il faut que je m’éloigne. Il faut que je m’éloigne le plus vite possible.*

Il accéléra l’allure, haletant, et sentant autour de lui mille odeurs lui chatouiller les narines qui se dilataient, comme appelées par des senteurs qu’il lui était impossible de ne pas respirer. Son pouls commençait à s’accélérer au rythme de sa démarche mal assurée qui le mena jusque dans la rue perpendiculaire.

Il fut stoppé net, le souffle coupé, les yeux fixé sur la boule blanchâtre qui coupait les nuages pour illuminer les toits de Londres. Il tenta de reculer de quelques pas, mais se sentit trébucher, envahie par une vive douleur qui lui prit le corps dans un spasme atroce. Difficilement, le loup-garou se retint de hurler et se traina dans la ruelle où il s’appuya contre le mur, les yeux exorbités par l’horreur de la situation.

Il était trop tard, la transformation avait commencé et il sentait déjà son esprit se troubler, appeler par d’autres instincts qui le dépassaient et l’excitaient à la fois. Il avait envie de hurler et de se libérer de cette emprise. Tâtonnant, il réussi à se relever et faire demi tour dans la ruelle bondée de containers et de déchets qui trainaient dans les coins les plus sombres. Il se tenait d’une main contre le mur froid comme la glace et de l’autre, il se tenait la poitrine qui était secouée de tremblements incontrôlables qui lui oppressaient le cœur. Encore à demi-conscient, il sentit le ciel gronder et une pluie fine lui dégouliner dessus, lui gelant les entrailles qui se transformaient, appelant le sang humain à les rassasier.
Revenir en haut Aller en bas
  • Morgan Kharante
    • Nombre de messages : 218
    • Age : 35
    • Date d'inscription : 26/06/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang-mêlé
      Baguette magique: 34,2 cm, bois de noyer, crin de sombral
    Morgan Kharante
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyDim 15 Mar - 19:56:00

En retard ! Il était en retard !

Effrayant constat alors que l’on commençait à allumer les éclairages publics dans les rues. Sa mère allait le tuer, que dis-je, le dépecer, le réduire en charpie, le mettre en pièce, et le priver de dessert par-dessus le marché. Le sale gosse ne pouvait s’empêcher de penser à la punition qui l’attendait alors qu’il se hâtait en ruminant sur la raison qui le poussa à être en retard. Ce type n’était pas le célèbre Mundigus Fletcher.

Morgan avait ouïe dire que le célèbre trafiquant d’objets en tout genre devrait se trouver dans l’Allée des embrumes ce soir là, comme tant d’autres… Mais il ne trouva qu’un charlatan qui tenta de lui refourguer qu’un ersatz de Polygonum.
On ne la fait pas celle là à quelqu’un qui avait tellement envie de cet objet au point de l’avoir étudié sous toutes ses coutures. Surtout quand on avait un père expert en potion pour lui en avoir tant parlé et montré des représentations. Non, ce type ne pouvait pas être le bon vendeur. Fletcher était réputé pour sa roublardise, mais aussi pour sa capacité à procurer le bon objet à ses clients moyennant finance. Le sale gosse savait maintenant pertinemment qu’il allait faire face à une embrouille. Même s’il avait démasqué le vendeur, on ne repartait pas comme ça les mains dans les poches dans l’Allée des embrumes.
Enfin, même si le Serpentard avait déjoué honorablement l’entourloupe, il ne pourrait jamais l’expliquer à sa mère en guise d’excuse Et malheureusement, l’entrevue et négociations auront prises plus de temps que prévu pour obtenir à la place un autre ingrédient valide. Ah, cruelle réalité du filou qui ne peut se targuer de ses mauvais coups et de ses prouesses magouillardes, il devrait trouver une autre excuse plus acceptable au regard parental s’il ne voulait pas perdre de plumes dans l’affaire.

Quittant l’Allée des embrumes, il déboucha sur le chemin de Traverse qui arborait ses teintes nocturnes, les boutiques se fermant les unes après les autres, seules demeuraient quelques cafés pour offrir leurs terrasses aux derniers visiteurs flânant encore un peu, de la bande de copains aux couples plus ou moins jeunes… Et à des gens outrement moins fréquentables.
Le sale gosse réprima un frisson. En voir à l’allée des embrumes était naturel, c’était là où le malsain se rassemblait, quand il entrait dans cette ruelle, Morgan savait à quoi s’attendre et était toujours sur ses gardes. Mais les rencontrer sur le chemin de traverse avait un aspect autrement plus inquiétant, celui de se dire que le lieu le plus sécure du coin était en fait tout aussi infesté.
Il accéléra le pas. Par malchance, les quelques visages qui semblaient bienveillants encore présent ne tardèrent pas à disparaitre avec l’arrivée d’une pluie fine et froide qui dispersa les derniers badauds, abandonnant le chemin aux autres malsain… Il ne fallut pas longtemps pour que le sale gosse débarrasse le plancher de Traverse pour rejoindre celui du chaudron.
Allons, il n’y avait que 10 minutes entre le chaudron baveur et la maison… Il n’y avait vraiment pas de quoi s’inquiéter. Le sale gosse soupira un coup, et franchit la limite entre le monde magique et le monde moldu. Le voilà de nouveau dans le Londres dénué de la magie.

Dénué de la protection offerte par la magie.

Cela était vrai après tout, sur le Chemin de Traverse, se servir de sa baguette était d’une banalité sans bornes, mais dès que l’on franchissait ce petit pas de porte, c’était se condamner devant la loi du magenmagot… Et Merlin savait que cela pouvait aller loin.
Peut être était ce pour ça qu’une certaine catégorie de sorciers craignaient tant le monde moldu dans le fond… Pour ses instants dénués de la si réconfortante magie.
Mais pourquoi pensait-il à tout cela maintenant ? Le sale gosse secoua la tête, ce n’était que des pensées d’angoisse générées par son esprit dans une situation d’inquiétude absurde. 10 minutes de la maison… Ce n’est rien, 10 minutes d’une vie, il y en aurait des milliers d’autres après… Sans doute.

La pleine lune éclairait presque d’avantage les rues à travers les nuages que les lampadaires, mais conférait aussi à certaines personnes des allures inquiétantes qu’ils ne devaient sans doute pas avoir à la lueur du jour. Le sale gosse avait beau se répéter qu’il était stupide, qu’il avait la trouille pour rien comme un petit bébé, difficile à 11 ans de faire le point avec sa raison immature.


*…Si je prenais les petites rues pour rentrer plus vite à la maison ? J’y serais juste dans 6 minutes si je passais par là…*

Grave erreur. Alors qu’il avançait dans la ruelle moins bien éclairé, la pluie redoubla d’intensité, passant du crachin à l’averse, douche froide qui arracha un frisson au gamin, en adéquation avec ce mauvais pressentiment. Mais n’était ce qu’une impression, cette présence ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyMer 1 Avr - 20:27:31

[J'espère que cela te convient Yeux]


Une pluie de plus en plus torrentielle s’écrasait sur son corps en pleine transformation. Les gouttes lui faisaient l’effet de mille petites piqûres gelées qui lui transperçaient les entrailles de froid et de douleur. La souffrance était comme à son habitude insupportable, mais à chaque fois Mus’ redécouvrait à quel point c’était atroce et inhumain de subir un tel sort. Son dos s’agrandissait, voyant ses vertèbres se séparer pour en voir de nouvelles apparaître en même tant que ses côtes se craquelaient pour libérer de l’espace pour ses poumons qui prenaient du volume eux-aussi. Chaque centimètre de son être était déchiré par la transformation, comme s’il avait essayé d’enfiler un pull trop petit et que celui-ci se déchirait. Il avait envie de mourir par moment mais ce soir il avait, comme les trois dernières fois, l’impression de se libérer et d’enfin pouvoir laisser libre court à toute la souffrance morale qui l’avait envahie depuis la mort de Sirius. Les larmes coulaient sur ses joues alors qu’il tentait de se tenir le corps pour l’empêcher de subir ce sort qu’il pensait mériter.

Tombé à terre, dans les ordures ; les déchets divers et les flaques d’eau le cernaient de toute part. Ses habits étaient en lambeau et ses chaussures venaient d’exploser pour laisser apparaître des pieds énormes aux griffes acérées qui se couvrirent d’un poil gris. Lupin sentit ses mains subir le même sort et sa tête exploser de douleur qui lui arracha un cri qui ressembla plus à un hurlement de loup qu’à un bruit humain qu’il aurait poussé en temps normal.

Petit à petit, son esprit s’embrumait pour ne laisser apparaître que des désirs primaires qui prenaient le dessus sur la raison. La soif l’envahissait et ses narines humaient l’air empli d’odeur plus envahissantes et plus décorticables qu’avant. Il pouvait déceler le moindre parfum agréable ou repoussant dans une précision fascinante, mais surtout détecter à travers les murs des bâtiments la chair fraiche qui lui affolait les sens. S’il avait pu démolir les murs autour de lui, il les aurait tous mordu pour y goutter et se rassasier.

La pluie tombait encore, plus forte qu’avant, mais à présent elle ne lui faisait plus rien. Il n’avait plus froid et les tremblements de son corps avaient cessés. Lentement, il se redressa sur ses deux pattes arrière pour s’étirer de toute sa longueur, comme ankylosé par l’attente de la transformation qui avait enfin eu lieu, le libérant de cette attente.

Ses yeux transpercèrent l’obscurité, à l’affut d’un maigre mouvement qui l’amènerait à sa proie de la nuit. La ruelle était sombre, mais ses yeux discernaient parfaitement bien chaque détail et chaque mouvement. Ça et là des rats et des chats courraient se dissimuler sous les ordures ou dans les caves. Il les voyait tous et pouvait savoir s’ils avaient peur, faim ou tout simplement froid à cause de la pluie. Tout semblait plus clair dans son esprit, plus simple. Débarrassé de tout problème, de tout ennui, enfin libéré pour douze longues heures de déchainement bestial.

Ses narines se dilataient au fur et à mesure qu’il s’aventura dans la ruelle à la recherche de l’odeur tant convoitée. Ses yeux et son museau fouillaient chaque recoin prudemment et avec une certaine précision. Soudain, il se releva bien haut et ses crocs se dévoilèrent entre ses lèvres de loup. Le parfum de l’être humain était arrivé jusqu’à lui. Il le sentait proche, presque effacé par la pluie et la nuit, mais bien présent. Ses pattes le menèrent jusqu’au coin de la ruelle et une nouvelle fois, il prit une grande inspiration pour s’imprégner de cette drogue qui le mènerait à la libération ultime et à la paix intérieure pour quelques instants, avant de repartir en chasse avant le levé du soleil.

Prudemment et dans un silence religieux, il laissa son flaire le guider. Il n’était pas nécessaire de s’affoler, de peur de voir sa proie s’enfuir. Ses yeux se posèrent sur lui, à l’autre bout de la ruelle, à environ cinquante mètres. Il était petit et son odeur était des plus alléchantes. Il poussa un léger grognement et continua de s’avancer vers le petit garçon, profitant de l’approche, humant l’air de ses narines, se laissant imprégner et résistant jusqu’au dernier moment pour que le plaisir de laisser ses crocs se planter dans sa chair soit au plus fort.
Revenir en haut Aller en bas
  • Morgan Kharante
    • Nombre de messages : 218
    • Age : 35
    • Date d'inscription : 26/06/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang-mêlé
      Baguette magique: 34,2 cm, bois de noyer, crin de sombral
    Morgan Kharante
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyJeu 2 Avr - 21:02:36

Maudit instinct.
Pourquoi avait il fallu qu’il se retourne ? S’il avait continué d’avancer tout droit sans prendre garde à ce qui se tramait dans son dos, il n’aurait jamais eu à affronter cette vision, le fait inéluctable aurait pu se produire sans qu’il n’ait à encaisser cette vision d’une ombre terrible découpé par le clair de lune. L’indicible terreur était fichée sur le visage de Morgan. Un monstre.

C’était un monstre.

La bête se fit de plus en plus précise. L’épaisse fourrure grise donnait encore plus de volume, le rendant encore plus grand et plus terrifiant. Pire encore, sur cette masse sombre, seuls se découpaient les crocs acérés et les yeux perçant de l’animal, comme pour souligner encore plus ce que la bête avait l’intention de lui faire. C’était un loup garou.
Il fallut quelques instants d’immobilité complète au sale gosse paralysé de terreur pour qu’un ultime soubresaut de peur ne vienne réveiller sa conscience pour lui ordonner de bouger et d’hurler. Mais personne ne l’entendrait. Sous cette pluie, pas un chat, pas une lueur d’espoir dans l’horizon étroit dans cette nuit noire. Le monde s’arrêtait avec la lumière, et la fin de ce même monde s’approchait à pas de loup, tranquille, assuré de sa proie, à la fourrure sombre et à l’ombre plus profonde et plus inquiétante encore que le clair obscur environnant. Le son d’une des griffes de ses pattes sur le sol fut le dernier déclic nécessaire au gamin pour s’enfuir en courant.
Mais au bout de ruelle un choix capital l’attendait déjà. Un croisement. Deux possibilités de fuite.

Droite ? Gauche ? Ou était ce déjà, la droite de la gauche ? Avait-on le temps d’y penser ? A combien de pas l’horreur le guettait il dans son dos ? La survie pouvait elle se résumer à un choix aussi bête que gauche ou droite ? Par où était la maison ? Mais pourquoi, Merlin, pourquoi avait il choisi de passer par une voie qu’il connaissait si peu ? Bloody Hell ! Il n’avait pas le droit, non, cette bête n’avait pas le droit de le tuer à cause d’une erreur entre gauche et droite. Oooh, et déjà le devoir de choisir qui arrivait, les pavés se dérobaient sous ses pas, ne pouvaient ils pas se lever pour faire trébucher le monstre affamé qui le talonnait ? Nous y voici enfin, à cette intersection où un choix débile à faire l’attendait, alors Morgan, gauche ou l’autre gauche ? Ce fut votre dernier mot ?

Droite.

Perdu.
Il était perdu. Il s’enfonçait encore plus dans un coin encore plus sombre et encore plus inconnu. Même la ville se mettait à lui paraitre absolument terrifiante. Après tout, on a peur principalement de deux choses, de ce qu’on ne voit et de ce qu’on ne connait pas. Et en l’occurrence, Morgan ne pouvait voir le loup dans son dos dans sa course, peut être l’attaquerait il en bondissant au prochain coin de ruelles ? Combien de secondes ce jeu durerait il encore ? La bête devait se délecter de cette chasse. Et en prime, le gosse devait maintenant faire avec l’inconnu des lieux. Comment échappait-on à quelque chose alors que l’on ne savait où se cacher ? Salazard ! Donner lui un indice, un signe, n’importe quoi, une aubaine, une échappatoire, juste une dernière chance ! Mais tout ce qui tomba aux mains de la raison terrorisé et inapte de Morgan fut un mauvais choix, l’entrée d’une cave, d’un débarras, qui ne semblait pas fermer. Et sans même penser aux conséquences, le gosse attrapa les poignées de fer de l’entrée du sous sol et s’y précipita.
Le lieu empestait le ranci, le renfermé, Morgan percuta plusieurs cartons poser ça et là dans sa course pour rejoindre un des coins du fond avant de trébucher sur une barre de fer et de s’étaler au sol. Il finit par atteindre son but en rampant, et s’y recroquevilla jusqu’à n’être qu’une petite boule humaine sur le sol.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi à lui ? Qu’avait il fait pour mériter ça ?

Des larmes dévalèrent le long de ses joues, lâche, couard, des mots blessants l’accusant défilaient dans sa tête. Peut être que s’il avait été plus courageux dès le début, rien de tout cela ne serait arrivé. S’il avait été plus raisonnable, moins menteur, moins magouillard, il n’aurait jamais dû être ici. S’il avait été plus brave, il serait debout prêt à faire face, à se battre pour survivre, et non pitoyablement ramasser sur lui-même au fin fond d’une cave à prier avec ferveur de l’aide qui ne viendrait pas. Même pour vivre il n’était pas capable de courage ? Même pas pour garder un semblant de dignité au lieu de n’être qu’une loque tremblante au sol ? A quoi bon la dignité ? Elle ne nourrissait, ni ne sauvait son homme. Cela valait il encore la peine de se lever et de tenter envers et contre tout ?

Sa vie ne valait t’elle pas plus qu’un morceau de viande attendant l’abattoir ?

Non ! Non ! Il n’en n’était pas question ! Il parvint à se remettre debout sur ses jambes flageolantes et à s’adosser sur un des murs du fond de la cave plongée dans les ténèbres. Noir. Le noir ne lui avait jamais fait peur, et là, il le chérissait et le maudissait en même temps. Quoi de plus terrifiant de se retrouver dans une cave sombre à attendre ce qui pourrait être votre fin ? Dans un lieu où personne ne viendra vous chercher ? Seul dans le noir ? Mais si lumière il y aurait, ce serait celle du bout du tunnel. Car le moment où un rayon de lumière rentrerait dans ce caveau, ce serait que pour mieux découper la silhouette massive du loup garou. Tapi dans les ténèbres, tapi dans le silence, le gosse attendait l’heure dans cet instant d’éternité.
Merlin, pourquoi sa vie semblait si courte quand elle défilait devant ses yeux ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyLun 6 Avr - 16:33:59

La peur. Cette émotion intense ressentie lorsque l’on se rend compte du danger qui nous entoure. Ce phénomène si fascinant qui vous empêche de faire le moindre mouvement l’espace d’un instant. La peur, si alléchante, à l’odeur si particulière et aux signes si distinctifs. Indéniablement, le petit être qui se tenait en face de lui au bout de la ruelle avait peur, il pouvait le sentir par l’odeur qu’il dégageait, il pouvait le voir par la terreur qui se lisait sur son visage et sa tétanie, et il pouvait aussi l’entendre car son cœur venait de s’accélérer lentement pour commencer à battre derrière sa poitrine au rythme de sa respiration qui était devenue saccadée. La peur était la meilleure amie de l’animal en chasse, elle était se stimulant qui le poussait à agir, elle était cette raison d’être si agressif et si dangereux envers son entourage. Elle le rendait mythique et légendaire. Lui donnant une connotation mystique et crainte mais pourtant si repoussante aux yeux des humains. La peur, cette amie si fidèle l’isolait et le rendait différent, dangereux et donc rejeté. Elle était par conséquent également sa pire ennemie, surtout que la surprise passée, le repas se mettait en général à courir à toutes jambes jusqu’à s’en rendre malade pour lui échapper ; bien maigre chance d’y arriver toutefois.

A droite, la cible venait de disparaître de son champ de vision pour s’engouffrer dans la ruelle de droite. Le loup redoubla d’efforts pour rattraper sa victime avant qu’elle ne lui échappe. La perdre des yeux le rendait fout, il ne supportait pas d’imaginer qu’elle puisse s’en sortir et qu’il soit condamné à ne pas être rassasié de toute la nuit. Atroce douleur que de subir ce manque. Ses jambes bondissaient dans la ruelle, envoyant ça et là les déchets tapirent les murs et les fenêtres sous la rudesse de sa course et l’étroitesse de la ruelle qu’il empruntait. Il perçut même le bruit d’un fauve minuscule qui se hérissa dans un coin, tentant de lui démontrer qu’il était mécontent de se voir affublé d’une peau de banane et de reste de yaourt rassie. La distraction ne fut que momentané car la fureur du loup le refocalisa sur son but premier ; mordre, mordre le gosse, mordre le sale gosse qui fuyait lamentablement devant lui.

Lunard tourna à droite, dérapant sur des détritus, son corps heurtant le container en face de lui, déclenchant une nouvelle slave de protestation de la part de la gente féline du quartier. Il poussa un hurlement déchirant la nuit qui les fit fuir du coté gauche de la ruelle, lui laissant ainsi le champ libre. Mais le Loup-Garou s’arrêta net cinq mètre plus loin. Il ne voyait plus son dîner. Il poussa un nouvel hurlement de rage et laissa son nez flairer sa proie qui n’était pas loin. La peur se sentait toujours et il le savait à quelques mètres de lui seulement. Ses yeux transperçaient la ruelle de son regard, tentant de trouver une issue proche où sa proie aurait pu se faufiler. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour trouver d’où s’échappait cette odeur douceâtre qui lui attisait les babines, déclenchant chez lui une salivation démesurée.

L’espace était petit mais la souplesse du loup lui permit de se glisser le long des escaliers aussi aisément que s’il avait été un de ces fichus félins qui étaient revenus rôder autour de leurs poubelles respectives. Le lieu était très sombre, mais les yeux de Lunard s’adaptèrent très rapidement, lui permettant d’avoir une vision très nette de la cave qui s’étendait devant lui. Une cave passablement grande et remplit d’une odeur de chair qui le rendait encore plus fou qu’avant. Grognant d’impatience, il s’aventura en direction du petit garçon qui se serrait contre le mur opposé, une nouvelle fois tétanisé par la peur qu’il pouvait sentir jusqu’ici.

Soudainement, l’être tenta une nouvelle de lui échappé. Dans une colère proche de la folie, le loup se jeta dans la cave, faisant exploser les caisses qui s’entassaient dans tous les coins, renversant les futs et les différents meubles ou gadgets empilés dans l’espace clos. Ses griffes le faisaient déraper sur le sol lisse et il avait tendance à mettre beaucoup trop d’énergie pour atteindre sa cible qui se faufilait un peu partout telle une souris malicieuse qui tente d’échapper au vilain chat qui joue avant d’avaler sa proie en l’attrapant par la queue.

Mais le seul désir du loup était de planter ses crocs acérés dans la chair du garçon pour le contaminer et ainsi assouvir sa soif de chair humaine sans pour autant le tuer. Finalement et avec un peu de patience, le loup coinça le petit bonhomme dans un des coins de la pièce et le garçon fut obligé de s’arrêter et de lui faire face. La satisfaction pouvait se lire dans les yeux du loup, il était enfin là, tout près, il lui suffisait de faire un seul geste pour l’attraper et l’attirer jusqu’à lui. Mais ce fut le mouvement précipité de Morgan, tentant dans un dernier espoir de lui échapper qui déclencha l’attaque du loup-garou.

S’élançant en avant, il tendit ses bras en avant et attrapa le gamin par le torse, plantant ainsi ses griffes dans la chair tendre et si désirable, le lacérant dans une entaille qu’il garderait à vie. Il le retourna face à lui, le tenant des deux mains, plantant ses griffes dans son bras gauche et passa du torse au dos dans un déchiquètements suivit d’un hurlement qui transperça la cave pour faire fuir une nouvelle fois les fauves en postent sur leurs poubelles.
Revenir en haut Aller en bas
  • Morgan Kharante
    • Nombre de messages : 218
    • Age : 35
    • Date d'inscription : 26/06/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang-mêlé
      Baguette magique: 34,2 cm, bois de noyer, crin de sombral
    Morgan Kharante
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyVen 10 Avr - 21:50:33

La voilà.
La voilà la lumière du bout du tunnel.
L’ombre vint aussitôt la masquer, comme si le gamin ne méritait même pas de voir trop longtemps pour la dernière fois cette lumière. Le loup pénétra dans la vaste cave avec l’agilité d’un félin. Bientôt, il serait face à lui au vu de la vitesse à laquelle ce dernier s’adaptait à la pénombre des lieux.
Le sale gosse retenait son souffle, et se redressait peu à peu contre le mur jusqu’à être bien debout. Maintenant que la bête était certaine de l’avoir coincée, celle-ci avait repris son jeu malsain, son jeu de chasse. Le monstre prenait tout son temps, salivant d’avance de sa victoire, goûtant sans vergogne à la terreur qu’il faisait naître au sein du gamin, se délectant d’hors et déjà de la chair fraiche promise.
L’énergie du désespoir était une chose absolument formidable si l’on y pensait bien. Comment un homme pouvait il outrepasser toutes ses limites quand sa vie était en danger ? Réussir là où jamais il ne s’en serait sorti victorieux, pourtant, s’il avait la force de le faire dans ses circonstances, cela voulait il dire pour autant qu’il en avait la capacité intrinsèque ? L’énergie du désespoir, était ce donc qu’un artifice mental durant lequel l’humain arrêtait de s’auto-infliger de barrière ? A moins qu’il ne s’agisse là d’une forme de magie naturelle et propre à l’espèce humaine que de créer des capacités que l’on n’avait pas avant.
Dans l’état des choses, Morgan ne pouvait pas répondre à ses interrogations qu’il ne se posait même pas, par contre, il en ressentait les effets : il ne voulait pas mourir.

Et cela lui donna le fragment de courage qui lui avait souvent manqué.

Alors que la bête lui faisait face, emplissant la cave de sa terrifiante présence, le serpentard parvint à bouger pour la première fois volontairement en dépit de toute la peur qu’il ressentait. Ses yeux n’auraient jamais une acuité telle celle du loup, mais Morgan avait pu s’habituer suffisamment pour percevoir des formes grossières face à lui. Il fallait qu’il se glisse entre les cartons, retourne à l’entrée de la cave, la ferme d’une manière ou d’une autre, et s’enfuit tant qu’il le pouvait. C’était ce qu’un esprit sensé aurait dû se dire, mais la conscience du gosse concaténa toutes ses étapes en une seule « fuir ». Ce mot tournait sans relâche dans sa tête alors qu’il frôla le loup et que ce dernier répliqua d’un coup de griffe rageur qui détruisit la caisse en bois la plus proche en milles morceaux. Morgan laissa un cri s’échapper, avoir peur du loup immobile, c’était un fait, mais voir en action sa puissance destructrice, c’en était un autre. Un coup unique comme celui là, et il pourrait rompre le dos du garçon en un coup. Le choc et les éclats de bois firent tomber Morgan au sol, qui se mit à esquiver les autres attaques furieuses du loup en se déplaçant mi debout, mi à 4 pattes, telle une petite souris se glissant entre les cartons dans l’espoir d’échapper au chat prédateur en chasse. Heureusement pour lui, le loup patinait dans ses assauts, l’énergie que celui-ci mettait à vouloir saisir le saisir de ses griffes faisait crisser ses pattes sur le sol.

Tantôt la sortie semblait proche, tantôt à des miles du gamin. Il écopa de plusieurs griffures, il était couvert de poussières de trainer ainsi sur le sol, les échardes et autres débris venait lui causer des égratignures dont le sale gosse ne se préoccupait même pas. Fuir, fuir, fuir. Le loup procédait à la fois avec rage et avec méthode, son instinct semblant le pousser à dans sa folie destructrice faire en sorte de coincer le gosse dans un autre coin. Tantôt une vieille étagère qui tombait venait barrer la route chaotique de la proie, puis un coup de patte pour stopper le gosse dans ses tentatives d’approche de l’air libre. Et petit à petit, le monstre parvint à coincer le garçon… De nouveau face à face, la satisfaction dans le regard du loup annonçait qu’était venu la fin de la chasse, que maintenant, ce dernier souhaitait assouvir sa faim pour de bon.

Peut être que le sale gosse pouvait retenter sa chance ? La peur avait atteinte de nouveau son paroxysme afin de laisser place à une nouvelle vague d’énergie désespérée. Dans le fond, c’était dans ses moments là qu’on se rendait compte à quel point on tenait à sa vie. Profitant de ce dernier soubresaut de volonté, Morgan tenta à nouveau de se glisser entre le loup et le mur, comme il y avait quelques instants. La porte semblait si proche, si proche, il avait failli, il pouvait. Prenant appui sur le mur, il s’élança tout à coup, un pas, il était au niveau du monstre enragé, un autre pas, il était passé ? Il avait vraiment réussi ? Il allait vraiment s’en sortir ?
Cette lueur d’espoir ne dura qu’une fraction de seconde avant d’être balayée par une tempête de douleur. Si le mouvement du sale gosse fut rapide, ce fut que pour mieux rencontré les griffes du loup, qui d’un coup de patte, le recala dans son coin, les enfonçant du même coup encore plus profondément dans son torse. Le gosse aurait voulu crier sa souffrance, mais ce premier choc lui ôta complètement le souffle, il avait l’impression que ses poumons étaient transpercés à cause de la douleur. Le loup arracha quelques lambeaux de peau en retirant ses griffes du buste du garçon, et le Serpentard sentait le chaud liquide vital couler de sa plaie. Le monstre le tenait maintenant fermement face à lui de ses deux pattes, lacérant du même coup son bras gauche. L’enfant souffrait tellement qu’il n’en n’éprouvait même plus de peur, son cerveau était déjà trop affairé à gérer les nombreuses alarmes émises de son corps blessé. Comme pour augmenter l’odeur du sang et l’aura de souffrance du petit, la bête ne se contenta bientôt plus des bras, mais alla aussi déchiqueter le dos. L’hurlement du loup garou couvrit celui de douleur du sale gosse, il voulait que ça finisse, il ne voulait plus souffrir…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyLun 13 Avr - 18:50:06

Le sang jaillissait sous ses doigts, il le sentait, chaud et doux. Son odeur entrait dans ses narines qui se dilatèrent à son passage, l’humant à plein poumon, s’enivrant de son parfum si envoutant. Le sang était frais et sa chaleur l’alléchait, le mettant dans une extase trop rarement atteinte. Sa drogue était là, à quelques centimètres de lui, il n’avait cas pencher son museau et les picotements dans sa mâchoire cesseraient pour la voir se refermer violemment sur la chair et sentir le sang se déverser entres ses dents à gros flots.

Son hurlement avait transpercé le silence de la nuit, lâché comme un cri libérateur et l’envie d’informer le monde entier qu’il existait et qu’il en avait le droit. Il avait sentit le petit être qu’il tenait entre ses griffes s’égosiller à peu prêt en même temps que lui et la vibration de son corps lui donna l’impulsion nécessaire pour commettre l’acte fatidique. Sa gueule était restée grande ouverte et ses yeux injectés de sang se posèrent sur le visage terrifié du gamin. Il avait choisi l’endroit cible, le meilleur ; la veine jugulaire et peut-être même avec un peu de chance arriverait-il à attraper au passage la veine sous-clavière et se remplir aisément l’estomac. Sa soif était à son apogée et son cœur battait la chamade comme jamais. La vue de ce morceau de chair le faisait saliver à souhait et celle-ci s’écrasait sur le torse du gamin au bord de la nausée et de l’évanouissement. Sa main griffue l’agrippa par le bras droit, stoppant le gigotement du môme et le transperçant une nouvelle fois. Sa deuxième patte se posa sur son visage, le griffant légèrement au passage, dégageant ainsi l’espace nécessaire à sa grande gueule pour venir mordre à pleine dents l’épaule de Morgan Kahrante.

Il sentait le corps du gamin se débattre entre ses griffes, dans un espoir futile, mais c’était déjà bien trop tard, le venin du loup-garou s’infiltrait déjà dans les veines et les artères du jeune garçon, faisant ainsi de lui un être immonde et incontrôlable. Lunard sentait le venin se glisser de ses dents jusqu’à l’enfant, il sentait que l’être qu’il avait entre les pattes devenait comme lui. Il sentait qu’il en faisait un égal à lui-même, le seul être intouchable mais qui n’en restait pas moins désirable.

Légèrement et prenant garde à ne pas blesser davantage le nouveau loup, Lunard retira son museau de l’épaule du gosse qui saignait à flot. Un sang neuf, à l’odeur nouvelle et particulièrement attirante, comme celle d’un frère. Ses narines humèrent lentement cette odeur si particulière et si rarement sentie à travers ses narines de loup-garou. Un ronronnement sourd s’échappa de ses lèvres et ses griffes commencèrent à se rétracter, laissant le corps de l’enfant se déposer lentement sur le sol. Ses yeux l’observèrent, cette fois-ci démunies de toute agressivité, comme maternels et gratifiants envers l’être qui s’était laissé mordre et avait ainsi permis au loup de se rassasier aisément.

Le corps du garçon se soulevait au rythme de sa respiration encore saccadée et surtout très douloureuse. Il avait les yeux fermés et le visage crispé par l’horreur qu’il venait de subir. Les yeux du loup le couvèrent encore quelques instants avant de se rouler en boule à coté de lui, réchauffant ainsi le corps meurtri et soulevé de tremblements du petit garçon qui allait voir sa vie totalement brisée. Lunard était satisfait de sa nuit qui s’était avérée bien meilleure que les dernières qu’il avait passé sous sa forme de loup, il avait l’esprit vidé et lavé de ses problématiques d’humain pour un sacré bout de temps et demain à son réveil il se sentirait en pleine forme. Le loup ne pouvait bien évidemment pas se douter de la répercussion de son geste sur sa vie d’homme, mais le fait est qu’il serait effectivement en bien meilleure forme physique que s’il avait passé une nouvelle nuit à traquer des fantômes ou à patienter dans la cuisine du square que la douleur et la faim passent.

L’animal ferma lentement les yeux et s’endormit dans un sommeil réparateur, veillant sur le petit être qui se tenait près de lui et qui faisait à présent parti de lui-même ; un fils de sang !
Revenir en haut Aller en bas
  • Morgan Kharante
    • Nombre de messages : 218
    • Age : 35
    • Date d'inscription : 26/06/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang-mêlé
      Baguette magique: 34,2 cm, bois de noyer, crin de sombral
    Morgan Kharante
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptyMar 14 Avr - 15:09:00

Combien de temps s’était écoulé depuis le moment où Morgan avait croisé le regard du loup alors qu’il s’était retourné dans la ruelle jusqu’à maintenant où il était entre ses griffes ?
Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Une éternité ? Pour le Serpentard, c’était à la fois une éternité et un instant, les choses s’étant à la fois précipitées tant elles semblaient irréalistes et interminables par les quelques moments de répits que son corps accordait de manière absolument malsaine à son esprit pour penser.

Heureusement, le loup garou dans sa faim et sa rage venait interrompre ses instants où le gamin était en mesure de réaliser l’intégralité de ce qui lui arrivait. La bête d’un coup de patte repoussa la tête du sale gosse sur le coté afin d’avoir accès à son épaule. Mais se faisant, les griffes entaillèrent le visage de Morgan, y incisant trois plaies. Son visage porterait maintenant des séquelles ineffaçables, preuve de ce qui s’était passé cette nuit là. Chaque fois qu’il se regarderait dans la glace le matin, chaque fois que son visage serait reflété par quelque chose, ce ne serait que pour mieux montrer les marques de la bête qu’il était en train devenir. Le loup avait gravé de manière indélébile sa marque sur le visage du gosse, les cicatrices de son corps étaient un fait, mais celles-ci seraient visible aux yeux de tous, le monde aurait juste sous son nez les signes terribles de cette nuit là. Et comme si cela ne suffisait pas, le monstre s’occupa d’immobiliser son seul bras encore valide, le droit, alors que le gauche avait déjà été rendu inopérant. Alors que le loup fit un espace entre sa tête et son épaule, Morgan sut en une pensée, sa dernière pensée en qualité d’humain, ce que le loup allait faire. Il était temps de faire ses prières.

Les crocs de la bête s’enfoncèrent brutalement dans la chair du gamin qui ne put poussé de cris tant la douleur était vive et qu’elle occultait tout le reste. Le corps du gosse dans un ultime reflexe tenta de se dégager et ce sans demander quoique ce soit à la tête complètement hors service. Sans succès. Le Loup buvait le sang chaud qui quittait ses veines, pourtant il sentait aussi comme si quelque chose rentrait en lui en même temps que son fluide vital l’abandonnait. Quand le loup garou retira ses crocs de son épaule, il glissa lentement du mur au fur et à mesure que le chasseur lâchait sa proie, ôtant ses griffes de sa chair.
La douleur était atroce, il lui semblait que son sang voulait fuir par toutes les voies ouvertes par le loup. Mais le pire, c’était cette atroce chaleur qui brulait Morgan de l’intérieur. Le sang qui lui avait transmis le lycanthrope semblait être comme une flamme liquide qui venait détruire tout ce qui était humain pour le faire devenir loup. Sa chair devenait de plus en plus froide à cause de la perte de sang, et le contraste en était d’autant plus saisissant, comme ses brûlures dues au froid. Il se roula en boule sur le sol, sa respiration était chaotique et le sale gosse était convulsé de douleur. Il sentit le loup faire de même dans son dos, et quelques minutes passèrent ainsi.

Il devait bouger. Le loup garou ne l’attaquerait plus maintenant, Morgan le sentait. Le réel danger était l’état de son propre corps. S’il ne parvenait pas à quitter cette cave afin que quelqu’un le trouve, il allait périr par épanchement de sang. La fourrure du loup assoupi avait un peu préservé son corps de l’hypothermie par sa chaleur, lui permettant d’être encore en mesure de ramper. Ramper comme le misérable petit être de chair et de sang mourant qu’il était. Ce fut une véritable torture que de quitter sa position en boule pour s’affaler ventre au sol afin d’être en mesure d’avancer tant bien que mal. Le pire fut quand il arriva au niveau de l’étroit escalier devant le mener à la sortie.
Chaque nouvelle marche était une torture, la lumière était si proche, si proche, à portée de main s’il eut été en mesure de lever un de ses bras lacéré. Il montait péniblement, étape par étape, d’abord poser la main droite sur la marche suivante, puis lever un des premiers genoux sur une marche plus haute, faire de même avec la main gauche, et ainsi hisser le tout encore un peu plus proche du salut. L’ascension parut interminable, quand enfin ce fut le froid du pavé que Morgan sentit sous sa main. Il y était parvenu, il était enfin à l’air libre. N’importe qui aurait trouvé que la ruelle avait une odeur pestilentielle, mais pour le sale gosse, sentir une autre odeur que celle du loup et de son sang était un cadeau des plus précieux.
Mais tout n’était pas encore fini, il fallait au moins qu’il quitte l’impasse dans lequel il se trouvait. Il reprit donc sa lente procession en rampant vers la survie,

Vint le moment où il n’en put plus, on pouvait le suivre à la trace rien qu’avec les tâches de sang qu’il laissait au sol, la pluie continuait de le glacer encore plus sans pitié, la vue du nouveau loup garou passa de brouillée à un écran noir. Le sol avait arrêté de tanguer, la douleur s’était éteinte.

Ainsi que la conscience de Morgan Kharante gisant dans son sang dans une rue de Londres par une nuit de pleine lune.


[hj : fini pour moi Yeux Momo est un loup garou maintenant I love you je commence à ouvrir le topic avec Ange pour que tu puisse finir tranquillou celui ci avant que j'ouvre celui à Ste Mangouste ^^]
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] EmptySam 18 Avr - 16:14:45

Un rayon de soleil perlait à travers la petite lucarne de la cave, se reflétant sur les divers cartons, tonneaux et autres objets qui gisaient là en vrac et pour la plupart totalement déchiquetés. La pièce donnait l’impression d’avoir été fouillée de fond en comble et que la personne qui avait effectuée se chamboulement était vraiment pressée de trouver ce qu’elle cherchait et franchement en colère. Mais c’était sans tenir compte du fait que la pièce était totalement aspergée de sang séché dans plusieurs recoins et notamment en haut des escaliers où une marre de sang était apparente. Un lourd combat devait s’être produit et l’un des partenaires devait y avoir laissé sa peau.

Dans un coin de la pièce dormait un homme dans son plus simple appareil. Il avait l’air de s’être roulé dans le sang et dans la boue avant de s’endormir tranquillement derrière une pile de cartons. Au loin, le bruit de la ville avait reprit et la pluie s’était arrêtée tôt ce matin pour laisser place au soleil qui avait séché l’eau, dissimulant ainsi les trompes d’eau déversée durant la nuit. Une manière de cacher le crime ou de passer à autre chose d’une manière tout à fait normale, comme la nuit laisse place au jour, et la lune ronde à l’astre solaire.

Lentement, l’homme se réveilla, se retournant pour se mettre sur le sol, les yeux rivés au plafond. Il lui fallut un petit temps de réflexion pour réaliser où il se trouvait et comprendre l’horreur de la situation. Autour de lui les taches de sang reflétaient ce qu’il avait déjà oublié. La triste réalité s’étalait sous ses yeux effrayés.

L’homme se remit sur ses jambes et observa la cave d’un œil transit par l’horreur et la répugnance. Ses mains étaient couvertes de sang ainsi que son visage où le liquide s’était asséché pour laisser place à une croute brunâtre. Il eut un mouvement de recul en découvrant son état et se mit à paniquer. Ses mains se mirent à trembler et il eut un gros moment d’hésitation sur ce qu’il devait faire. Jamais encore il ne lui était arrivé ce qu’il s’était probablement passé cette nuit ; son pire cauchemar ! Transmettre sa maladie était pour lui une chose inconcevable, il prenait toutes les précautions possibles qui rythmaient habituellement sa petite vie bien rangée et se voir ainsi devant l’échouement le rendait encore plus anxieux qu’il ne l’était d’habitude.

L’instinct ne lui dictait qu’une seule chose, fuir avant d’être repéré et aller au square pour mettre Dumbledore au courant qu’un nouveau loup-garou était lâché dans la nature. Mais soudainement une autre évidence s’afficha dans son esprit. S’il y avait tant de sang dans la pièce et sur ses mains, c’est qu’automatiquement il y avait quelqu’un avec lui dans la pièce. Rapidement, Rémus commença à retourner les cartons et divers objets qui se trouvaient dans la pièce, cherchant désespérément le corps de la personne qu’il avait dû mordre durant la nuit. Puis, ses yeux se posèrent sur les escaliers plein de sang comme si on avait trainé un corps hors de la cave. Discrètement, il les gravit, faisant attention à ne pas mettre les pieds dans le sang, même s’il était déjà sec. Le soleil inondait la ruelle et il aperçut plus loin le corps d’un enfant couché sur le sol, son corps vaguement soulevé par sa respiration saccadée.

Lunard s’approcha lentement de lui, puis se rappela qu'il ne pourrait prévenir personne sans sa baguette magique. Mais où pouvait-elle bien être ? S’affolant et toujours aussi anxieux, Rémus se mit à courir pour tenter de retrouver sa cape qu’il avait enlevé avant de subir la transformation, lui permettant ainsi de ne pas devoir rentrer au square en tenue d’Adam. Il tourna en rond quelques minutes avant de découvrir enfin l’endroit où il s’était dissimulé le soir avant. Caché au milieu des ordures, il retrouva le morceau de tissus qui avait servit de couverture à un chat qui lui cracha dessus en filant dans la ruelle. Précipitamment, il enfila la cape. Sortie sa baguette et se précipita en sens inverse pour retrouver le gamin et lui épargner des souffrances prolongées. Ses pas le menèrent enfin jusqu’à la bifurcation mais alors qu’il s’apprêtait à prendre la ruelle de droite, il entendit des voix au loin et il se stoppa net, tendant l’oreille.


Par Merlin, il a l’air dans un sale état ! Je crois que c’est le gosse qui a disparut hier soir.

Oui, il ressemble à la description que ses parents ont donnée à la brigade cette nuit. Je l’emmène à Ste Mangouste, jette un œil à la cave et à la ruelle. On se retrouve au bureau.

L’homme sortit un brancard et allongea le petit garçon dessus avant de transplaner avec lui, laissant derrière eux une marre de sang. Le deuxième homme pénétra dans la cave, sa baguette magique tendue devant lui, prudent.

Soulagé que le môme ait été retrouvé mais paniqué à l’idée d’être contrôlé et surtout aperçut sans un seul habit sur lui, Rémus transplana au square, l’esprit angoissé et le corps tremblant. Qu’allait-il bien pouvoir faire ?

[Terminé cheers j'espère que la fin te convient Wink Rendez-vous à Ste Mangouste Yeux ]
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !]   La nuit, tout les loups sont gris [Terminé !] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-