Les mots échappaient à Daniel maintenant.
Il avait arrêté depuis un bon moment de se répéter cette phrase en boucle. Depuis, il songeait, il pensait à sa vie. Sacré foutoir! Les lettres sur le papier passaient sous les yeux de Daniel sans que celui-ci n'en retienne un. Il pensait à son comportement. Il se remémorait tous les instants où s'était senti honteux devant les gens, touts les moments où il parlait en parfait imbécile. Il voulait changer. Devenir grand, mûrir...
Une nouvelle phrase lui vint à l'esprit dans un murmure: 'Ton livre doit être passionnant pour tu le lises si tard, ainsi éclairé… '.
Oui, il se demandait d'ailleurs pourquoi il faisait cela, c'était idiot... Cette phrase...

Il sursauta, lâchant son livre et brandissant sa baguette magique devant lui. Ce n'était pas son esprit qui lui avait soufflé cette phrase mais bien une personne qui lui avait parlé. Elle retenti un instant dans sa tête et cela le désorienta. Il maintenait sa baguette en avant, scrutant la pénombre à la recherche d'une silhouette. Etait-ce un surveillant? Hum... Non. La voix paraissait féminine, et terriblement douce. Les yeux lui piquaient et sa tête l’élançait; mais qu'avait-il donc?
L'instant d'près, son cœur reprit ne fréquence de battement normale et Daniel inspira profondément avant de lancer dans le noir, d'une voix hachée qu'il voulait claire:

"Qui est là? Montrez-vous!"

Non, il n'avait pas peur... Mais en était-il seulement conscient?

La silhouette s'avança, et au plus elle se mouvait, au plus Daniel était sûr que la personne devant lui était une femme.
La fine silhouette s'avança vers lui et ramassa le livre qu'elle lui rendit après avoir lu le titre. Eh bien! Quelle surprise, ce livre s'appelait "Les milles et unes expressions qui cartonnent!"... Encore un instant de honte dans la courte existence de Daniel, un de plus. Mais la fille s'abstint de tout commentaire. Daniel regarda un instant ses traits qui se dévoilaient à la lumière de la baguette puis ses yeux dérivèrent vers ceux de la fille. Ils étaient noirs, profonds... Mais elle les baissa, Daniel se rendit compte qu'il tenait toujours sa baguette tendue vers elle et que la lumière l'agressait. Il la baissa alors, pour ne plus qu'elle entrave sans perdre de luminosité.
Entre temps, elle avait posé une question, et Daniel y répondit, ayant encore à l'esprit le fin sourire qu'elle lui avait adressé.

"Je... Je suis Daniel, Daniel Halerd."

Mais avant qu'il ne soit passé à autre chose, elle le questionna sur l'origine magique ou non de son livre. Daniel eut un instant de gène avant de répondre avec un petit sourire.

"Ouais... Un vieux truc que j'ai trouvé..."

Et là, il eut une astucieuse idée.

"Je dois l'étudier pour un cours. Je dois rendre deux rouleaux de parchemins à son sujet mais je m'y suis pris un peut en retard... Je rattrape le temps perdu comme je le peux..."

Il eut un silence.

"Mais j'ai pratiquement fini, là."

Hum... Il battait toujours des records quant à son imbécilité... Mais ne voulait-il pas grandir? Oui.
Il se redressa, puis demanda à son interlocutrice dans un élan de motivation.

"Erylis, c'est ça? Tu es dans quelle maison?"

Sur le coup, il n'avait rien trouvé de mieux à dire.

Au soulagement de Daniel, Erylis crut son histoire de devoirs. Maintenant, il était un peu honteux d'être sorti avec ce livre... Mais à son grand dam, elle lui posa quelques questions. Elle lui demanda s'il suivait les cours d'étude de la vie moldue... Daniel était un sécheur né, il n'avait participé au moins de cours possible depuis son entrée à Poudlard, il préférait, (et de loin!) se promener, rêvasser et se faire lui même une propre idée de ses pouvoirs magiques en essayant diverses formules sur ses affaires personnelles ou sur les élèves de l'école. Cependant, il en connaissait assez sur les moldus pour faire croire à la sorcière qu'il suivait des cours, en effet, puisque ses parents et la majorité des membres de sa famille étaient moldus et qu’ils avaient été élevé dan ce monde, il n'aurait aucun mal à inventer quelque cours imaginaire. Reste à espérer qu'elle n'ait pas l'esprit retord et qu'elle ne soit pas inscrite et présente à ces cours...
Daniel acquiesça donc.

"Oui, je suis les cours sur les moldus... C'est assez intéressant, faut aimer et être curieux. Je connais pas mal de truc sur le sujet grâce à mes parents et ça me donne un sacré avantage sur mes notes..."

Il avait sorti ce mensonge avec tellement d'aisance qu'il en restait fier quelques instants avant qu’Erylis réponde à sa question, elle se présenta comme être de la maison Serpentard.

*C'est bien ma veine tiens! Pourtant elle à pas l'air, dans son comportement, d'une serpy... Mais j'me suis juré de ne plus me fier aux signes d'appartenance... Ce peut être une fille très bien et quand même serpentarde!*

Et elle était de quatrième année, plus vieille que lui. Mais ç, il s'en foutait un peu, il ne se fiait pas à l'âge de ses interlocuteurs. Daniel répondit alors, une note, pour lui aussi, de fierté dans la voix:

"Je suis de la maison Gryffondor. Je suis de 3ème année."

Il lui sourit un instant puis une question s'imposa dans son esprit; il fallait la lui poser:

"Mais que fais tu ici à cette heure-ci?"

Et pieds nus en plus? Ca, il ne l'ajouta pas, bien qu'il le remarquât.