Il aurait du laisser ce petit moldu.

C’était un constat indéniable fait par l’encéphale égoïste de son cerveau. C’était bien la toute première fois qu’il se rendait au ministère, mais quelle visite : Audience au service des usages abusifs de la magie en compagnie de son directeur de maison avec un renvoi à la clé et plus si affinités… Morgan n’osait même pas imaginer de ce qui l’attendait au sujet de ses parents : Sa mère le reniait d’hors et déjà et le trucidera après cette journée, et son père nous n’en parlerons même pas… Déjà que la beuglante s’était chargé de mettre toute la table des Serpentards au courant de ce que pensait sa mère au sujet de cela… Elle l’avait renié presque publiquement, le traitant de fils indigne et d’inconscient, comme si ça ne suffisait pas que tout le monde soit au courant qu’il allait au ministère, voilà qu’en plus il devait se taper la honte.

Mais faisons un petit retour arrière, que s’était-il passé ce 8 mars à 15 H 22 ?
Ceci était l’histoire de Pierrot le petit Povrebine. Pierrot, ainsi nommé par son tout récent possesseur, j’ai nommé Kharante Morgan, avait été acquis de manière somme toute illégale via un vendeur de l’allée des embrumes. Il fallait dire que les povrebines ne faisaient pas partie des espèces bienveillantes de ce monde, et qu’en conséquence l’unique voie pour en obtenir un restait la célèbre allée. Mais ce n’était pas pour cela que le sale gosse se trouvait aujourd’hui au ministère, non, reprenons les termes exactes, il était là pour « usage de sa baguette devant 5 moldus ». Alors quel était le lien entre Pierrot et cette accusation ?
En ce 8 mars, le sale gosse s’en allait rentrer chez lui, la sale bête logée au fond de son sac… Enfin, le pensait-il, quand quelques instants plus tard, le serpent entendit un scratch sonore trahissant la fuite de la bestiole affamée. On censurera par correction la pensée qui vint au môme. Pierrot, bien heureux Pierrot, ne se fit pas prier, aussitôt l’entrave du sac éliminée, il eut tôt fait d’atteindre le sol dans l’espoir de trouver un refuge. Mais ce fut des pattes de moldus qu’il rencontra. Le povrebine, ainsi balloté dans la foule, ne sut mieux faire que de prendre l’apparence et la consistance d’un caillou afin de ne pas attirer l’attention sur lui. Enfin, s’aurait été le cas si un petit enfant moldu n’aurait pas vu ledit caillou courir sous une forme un peu plus velue et fit mine de vouloir le ramasser.
Une grande question morale se posa alors au sale gosse planqué dans une ruelle adjacente. Agir ? Ne pas agir ? Les povrebines étaient une espèce dangereuse insufflant le désespoir et se repaissant de chair. S’il ne récupérait pas là maintenant tout de suite le petit monstre, l’enfant moldu allait en prendre pour son grade. Mais s’il agissait, il se ferait tout de suite griller par les moldus présents… Et ce serait lui qui en prendrait pour son grade. La conscience du sale gosse jonglait entre intérêt personnel et danger, quand enfin vint l’élément déclencheur qui le forçat à réagir. Le petit moldu poussa un cri strident face à la « pierre » dans sa main qui laissa soudainement apparaitre une fente couverte de dents carnassières. Morgan ressentit une vague de désespoir caractéristique émise par le petit monstre : il avait trouvé sa proie.

« Le… Leviosa ! »

Le sort était partie plus vite que sa réflexion.
Le povrebine vola de la main du gosse pour atterrir dans celle d’un Morgan qui s’enfuyait déjà à tire d’ailes, sa main se faisant furieusement mordre par la bestiole.
Et ce fut ainsi que le ministère enregistra l’usage d’un leviosa en présence de 5 moldus, dans une rue commerciale de coutume fréquentée.

Revenons-en à la situation actuelle, 10 mars, Ministère de la magie. Foutu, il était foutu.
Le gosse marchait en silence à coté de Rogue, son directeur de maison, à qui le ministère avait envoyé la convocation. Le jour était venu où ils devaient se rendre au service des usages abusifs, sans doute afin d’entendre les explications du jeune serpent et établir quelle serait la hauteur de la punition en conséquence… Enorme sans doute, s’il voulait faire en sorte de rester sur un usage public de la magie et ne pas dériver détention illégale d’animal dangereux.

*Réfléchit Momo, sinon tu es un Serpentard mort !* (les Gryffys dans la salle, on arrête d’applaudir )

Au fur et à mesure des pas, la tension se faisait de plus en plus forte dans la tête du sale gosse qui ne trouvait pas encore d’échappatoire. Chaque pas le rapprochait de l’échéance, chaque pas était une seconde de moins pour concocter une explication valable et dérivée de la réalité… L’inquiétude se faisant de plus en plus forte, il finit prendre une seule fois la parole durant toute cette marche silencieuse :

« …Monsieur, vous pensez qu’il vont m’envoyer à Azkaban ? »

Le sale gosse baissa la tête et se mit à fixer ses chaussures. Sa raison lui disait qu’on n’envoyait pas les mauvais petits garçons à Azkaban, mais ses émotions de gosse le plongeaient dans l’effroi quant à la punition qui l’attendait. Le ministère, tout de même, ce n’était pas de la petite affaire, c’était bien plus grave qu’un conseil disciplinaire.
Ils ne tarderaient pas à arriver au service des usages abusifs de la magie, la sentence était proche.

[hrp : si cela ne convient pas, me le dire, j'éditerais ]