A l'origine du mal n'était pas un vieux film d'horreur moldu, en noir et blanc, qui horrifierait les consciences et confirmerait aux sang purs le pourquoi du dédain qu'ils ressentaient à l'égard des sans-magies. Ce n'était pas non plus l'explication de la formation du célèbre groupe de Serpentard, le MAL, non, pour cela, il vous faudra vous référer aux trois membres de cette joyeuse équipée à condition qu'elle ne vous assomme pas de commentaires sur votre manque d'accessoires à la mode, votre costume mal taillé _ à moins qu'elles ne vous le taillent elles-même, le costume... et là encore, c'était fortement déconseillé_.
Non : à l'origine du mal étaient les pastilles. Oui, ces délicates petites boules rondes, un tantinet ovale en fait, multicolores et où l'on doutait toujours de la composition mais sans vouloir vraiment connaître la réponse. Et si Eva aimait les pastilles, elle n'aurait jamais eu l'idée de gouter celles-là. Elle considéra avec une moue amusée la boite ronde de belle taille que sa petite main parvenait à peine à savoir. Dragées surprises de Bernie Grochue. Les gens ne savaient pas lire et c'était drôle. Presque aussi drôle que de voir le seconde année de gryffondor dont elle ne connaissait pas le nom, un grand dadet trop vite grandit, plonger dans le lac après en avoir manger une, puis être repêché par le calamar et par Rusard. Elle aurait presque eu mal pour lui : être au bout de la ligne de l'autre désagréable ne présageait rien de bon pour le jeune gryffon. La jeune bronze et bleu avait trouvé malin de disparaître derrière un arbre pour éviter les coups d'oeil furieux du malheureux et de se retrouver à devoir expliquer d'où venait sa trouvaille.
Présentement assise sur la racine d'un arbre, elle avait croisé les jambes et frottait vigoureusement sa jupe pour tenter d'y faire entrer un peu de chaleur. Ses genoux avaient toujours la bonne idée de lui faire mal en temps froid. Elle leva le nez, fit un O avec ses lèvres et expira ; encore que... son souffle ne formait pas une buée. Il faisait froid sans trop faire froid mais c'était largement suffisant pour elle ! Avec sa main libre, elle resserra machinalement son écharpe autour de son cou. Ses mouvements rendus gauches à cause de la température la firent grogner, la blonde dut cependant reconnaître que pour sa petite entreprise : le moins possible de témoins étaient à son avantage ! Elle ne tenait pas à se coller des camarades furieux qui demandaient une explication ou un concierge en crise de 'CONFISCATION!!!', le tout avec un regard mauvais et la bave aux lèvres ! C'était tout Rusard ça, l'art du théâtre et de l'exagération, même quand on ne lui demandait pas. Ah ! Filer une pastille à Miss Teigne... Le rêve !
Mais d'où venaient les mystérieuses pastilles, me direz-vous? C'était bien là, La question ! Bernie Grochue, et non Bertie Crochue, était une invention de quelques gryffondors en manque d'occupations _ après, on se demandait pourquoi ils écopaient d'un P comme Pitoyable aux BUSE ou aux ASPIC ! _ qui s'étaient amusés à faire des pastilles dont chaque bouchées étaient un risque ! Le risque de faire n'importe quoi ! Eva se demanda quel "n'importe quoi" pouvait pousser un brave jeune homme à aller saluer le calamar... Une zoophilie précoce? L'enfant fit la grimace à l'idée. C'était son Jacky qui lui avait confié la boite, comme cadeau, pour tester. Cependant, pas folle la guèpe, Eva préférait tester sur d'autres avant. A raison, apparemment. Le lac en hiver était le lieu parfait : pas trop de monde, juste des âmes solitaires aux inspirations romantiques, des cobayes parfaits, somme toute. Un autre élève s'approchait, une serdaigle de cinquième année, le sourire aimable et toujours un mot gentil à glisser à ses pairs. L'enfant se leva. C'était presque dommage mais Eva lui tendit tout de même la boite. La nouvelle arrivante en prit une avec une grâce presque surnaturelle, si bien qu'Eva se demanda un instant si elle n'était pas l'actrice involontaire d'une publicité pour les pastilles. Si l'autre lui flashait un sourire blanc et éclatant, la première année se promettait d'aller elle-même rendre visite au poulpe ! Mais fort heureusement non, la plus âgée se contenta de lever un sourcil noir élégant et de lui demander pourquoi Eva n'en prenait pas une, elle aussi. La blonde secoua vigoureusement la tête en prétextant s'en être gavée plus qu'à la raison. L'excuse parut suffire mais Eva déplora de ne voir aucun effet sur l'autre demoiselle qui après quelques mots polis repartit pour le château.
Avec une moue réprobatrice et ré-ajustant à nouveau son écharpe, la fillette se rassit. C'était la deuxième personne à prendre des pastilles et ces dernières à ne pas avoir d'effet. C'était parfaitement irrégulier et anormal ! Sur onze personnes, cinq l'avaient fait rire, trois inquiétée, un l'avait obligé à se cacher _ monsieur Calamar _ et deux n'avaient eu aucune réaction. Peut être les pastilles n'étaient elles en fait que des médicaments de Saint Mangouste colorés par un sort et qui avaient des effets divers en fonction de l'état mental de la personne qui le prenait? Non... Sinon, le Serpentard de troisième année ne se serait pas retrouvé avec une tignasse rouge à faire rougir les glorieux membres la maison de Godric Gryffondor. Quelques autres sujets tests s'imposaient.
"Fichtre... Je vais finir par prendre un carnet pour noter les réactions !"
Seule sur sa racine, elle posa la boite sur le sol pour chercher dans son sac s'il n'y avait rien qui aurait su faire l'affaire et être le complice de cette expérience comportementale sur les nobles individus peuplant la encore plus noble et ancestrale école qu'était Poudlard. Quel programme.
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Sujet: A l'origine du mal [PV Jason]