Voilà enfin l’épreuve que les serpentards attendaient tous –ou presque si l’on prenait en compte certains élèves tels que Crabbe ou Goyle- : l’examen de potion. La jeune préfète arriva ce matin là relativement détendue devant les portes de la salle d’examen. De nombreux élèves toutes maisons confondues étaient déjà présents devant les imposantes portes qui ne tarderaient pas à s’ouvrir pour les laisser entrer. La jeune préfète ne craignait pas cette matière outre-mesure. Après tout, ce serait le professeur Rogue qui corrigerait leur devoir ; par ailleurs, si certaines matières lui posaient vraiment problème, cette matière-ci était un relatif jeu d’enfant pour la Verte et Argent. Après tout, c’était une serpentarde.
Les portes daignèrent finalement s’ouvrir et les élèves s’y engouffrèrent, qui cherchant sa place avec inquiétude, qui relisant une dernière fois ses notes, qui discutant nonchalamment avec ses camarades. La jeune fille s’installa à la place qui lui était attribuée et sortit sa plume fétiche. Ben quoi, chacun son truc pour décompresser pendant les examens.
Son regard s’attarda bien évidemment quelques instants sur les élèves présents, dont aucun ne lui était inconnu mais nombreux étaient sans intérêt.
Les copies apparurent sur les tables, et l’examen commença enfin.
La préfète retourna sa feuille et retint sa respiration. Pourtant, il n’y avait rien à craindre… mais un petit peu quand même. Elle parcourut l’ensemble des questions, et un léger sourire apparût au coin de ses lèvres pour finalement se transformer en grimace. Mais qu’est-ce que c’était que cette épreuve pratique à la noix ?!
Joana préféra ne pas s’en occuper pour le moment, et plutôt répondre à la partie théorique. Elle se saisit du morceau de parchemin qui se trouvait devant elle et commença à rédiger son devoir.
[hrp : le devoir en question a été envoyé par mp à qui de droit]
Son devoir enfin terminé, la jeune préfète reposa sa plume, relut une dernière fois sa copie, changeant quelques mots par-ci par-là, apportant quelques corrections de dernière minute, et alla finalement la rendre.
Il ne lui restait plus que la partie pratique à faire désormais.
Joana récupéra le document sur lequel étaient notées les instructions pour la seconde partie de l’épreuve. Et grimaça de plus belle. Comment ça, il fallait courir soi-même après les ingrédients ? Et en plus on devait les payer soi-même ?! Mais qu’est-ce que c’était que cette école où on n’était même pas fichue de donner du matériel de travail aux élèves. On savait que c’était la déchéance de Poudlard, mais à ce point là. La jeune fille lança un regard dépité et poussa un soupir bruyant.
Bon, avant de se lancer dans « la quête des ingrédients perdus », il fallait commencer par un petit peu d’écrit, en préparant une liste des ingrédients. Il était vrai que s’il fallait confectionner une potion, autant savoir quoi mettre dedans.
La jeune fille attrapa un nouveau morceau de parchemin et commença à griffonner.
Des racines de gingembre coupées.
De la bile de tatou.
Elle mordilla le bout de sa plume tout en réfléchissant au reste des ingrédients. Il lui en manquait encore un. Elle savait qu’il y en avait trois importants. Du côté des plantes, elle en avait déjà fait le tour, il n’y avait que le gingembre ; elle en était sûre. Mais qu’est-ce que ça pouvait être ? Probablement encore un machin gluant. Non, les pattes de chenille, c’était pour le philtre de paix. De la iule peut-être ? Ou du scarabée ? Ou de l’araignée peut-être ?
La préfète fût prise d’un doute soudain. Ce n’était vraiment pas le moment qu’elle ait un trou sur la recette. On était aux BUSE là, par Merlin. Il fallait qu’elle soit sûre.
*Deux p’tits gryffondors faisaient les malins, passa un serpy, il n’en resta plus rien. Bon, alors c’est l’araignée. Mais non, ça peut pas être l’araignée. Arrgh. Je vais commencer par chercher les autres ingrédients en espérant que je m’en rappelle en cours de route.*
Sitôt pensé, sitôt fait.
La jeune fille quitta la grande salle, son parchemin griffonné en main. Elle rumina quelques instants, maugréant contre les conditions de travail de Poudlard. Il était hors de question qu’elle y aille de sa poche pour payer des ingrédients pour un examen, quand bien même il s’agissait de la matière dispensée par son cher directeur de maison. D’ailleurs, elle ne comprenait toujours pas comment il avait pu tolérer cela. Enfin….
Joana regarda le premier ingrédient. La racine de gingembre coupée. Ça, c’était facile…. Surtout quand on avait ses accès. La jeune préfète se dirigea aussitôt vers les cuisines de Poudlard. N’importe lequel de ses infects petits elfes se mettrait en quatre pour lui trouver ce dont elle avait besoin. D’ailleurs, elle pourrait toujours essayer pour les autres ingrédients….
Elle longea les couloirs, laissant derrière elle la salle commune des Blaireaux, jusqu’à se retrouver devant l’entrée des cuisines. Un coup d’œil rapide lui indiqua qu’il n’y avait personne dans les parages. Elle pénétra donc en toute impunité dans le sanctuaire de la nourriture. Aussitôt, un attroupement d’hideuses créatures se fit autour d’elle.
- Miss O’Donnell, que pouvons-nous faire pour vous aujourd’hui, Miss ? Couina l’un d’entre eux, qui avait clairement l’habitude de la voir traîner dans ces lieux.
Un sourire apparût au coin des lèvres de la jeune fille. Tout ce qu’elle voudrait.
- Je suis désolée, Miss, mais nous n’utilisons pas de bile de tatou dans la nourriture.
Le sourire disparût aussitôt. Après tout, c’était prévisible. Au moins avait-elle obtenu sa racine de gingembre. Les elfes avaient même pris la peine de les lui couper et de les placer dans une petite fiole fermée. La jeune fille la fourra dans son sac et quitta la cuisine à pas feutrés. On ne savait jamais si ce vicieux de Rusard se baladait dans les parages. Elle avait beau lui rabattre les oreilles avec le fait qu’elle était préfète, il n’en avait parfois que faire.
Le premier ingrédient, c’était bien le plus facile à avoir. Comment se procurer le suivant, soit la bile de tatou, en maintenant son objectif « zéro dépense » ?
La jeune fille avait bien une idée, mais celle-ci pouvait s’avérer risquer. Si essayer de trouver un tatou vivant pour récupérer sa bile était une mission impossible dans l’enceinte de Poudlard, il y avait par contre bien un endroit où il serait possible de se procurer de la bile de tatou déjà préparée. Il s’agissait bien évidemment de la réserve personnelle du professeur Rogue. Laquelle réserve se trouvait dans un endroit que Joana connaissait déjà, s’y étant déjà rendue –de manière plus ou moins autorisée suivant les circonstances- à plusieurs reprises.
Il semblait désormais qu’il y avait des détails qu’elle passerait sous silence lors de la rédaction de son devoir….
Le bon côté des choses, c’était que cuisine et cachots se trouvaient tout deux dans les sous-sols de Poudlard. Voilà qui lui permettrait de ne pas avoir à faire quatorze fois le tour de Poudlard. En plus, étant préfète ET serpentarde, elle trouverait toujours un moyen de justifier sa présence où que ce soit dans cette zone. Malgré tout, il fallait qu’elle reste sur ses gardes. Elle ne devait s’autoriser aucun moment de faiblesse ni ne commettre aucune erreur. Aussi Joana prit-elle la peine de s’assurer qu’aucun professeur n’était dans les parages avant de se lancer dans cette excursion risquée.
Tout était désert dans ce coin là de l’école. La jeune fille évolua avec la finesse et la rapidité d’un félin, se faisant la plus discrète possible. Arrivée devant la porte de la réserve du maître de potions, elle fit une pause et tendit l’oreille, pour s’assurer qu’il n’y avait personne à l’intérieur. Là encore, ça avait l’air désert. D’un simple sort, la jeune fille déverrouilla le loquet de la porte et la poussa. Celle-ci grinça légèrement et la main de la préfète se crispa légèrement sur la poignée. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle faisait cela, alors pourquoi était-elle aussi nerveuse aujourd’hui ? Peut-être parce que de cette fichue bile de tatou dépendait sa réussite à l’examen de potion.
- Accio bile de tatou, murmura-t-elle.
Aussitôt, plusieurs fioles décolèrent des étagères situées un peu plus loin et se dirigèrent vers elle. Elle attrapa les deux premières au vol, mais la troisième lui échappa et se fracassa au sol. La jeune fille se figea, comme pétrifiée par un sort. Avec ça, si elle ne rameutait pas au moins le vieux cracmol, elle était forte. Joana glissa l’une des deux fioles restantes dans sa poche et reposa la dernière sur son étagère d’origine. D’une autre poche, elle sortit un bonnet qu’elle avait subtilisé il y avait déjà un bon moment à un blaireau de première année ; et le jeta dans la réserve avant de s’éloigner de la scène du crime.
Cependant, elle ne pût pas aller bien loin. Une queue touffue au bout du couloir, appartenant à une chatte au combien crainte des élèves, lui indiqua que Rusard arrivait. La jeune fille fit mine d’être en train d’accourir quand elle croisa le chemin du vieil homme.
- J’étais un peu plus loin, fit-elle mine d’haleter, quand j’ai entendu du bruit venant d’ici.
Le regard tout d’abord soupçonneux du concierge laissa place à une mine réjouie –et un sourire édenté plutôt inquiétant- quand il découvrit quelques instants plus tard la pièce à conviction placée à cet effet par la reine du coup monté.
La fourberie, il n’y avait que ça de vrai.
Joana laissa Rusard à son enquête, prétextant une tâche plus urgente, soit un marmonnement concernant un professeur qui avait besoin de la voir immédiatement. Elle quitta les lieux le plus rapidement possible et se dirigea vers sa salle commune.
Et de deux.
Il ne restait plus que son ingrédient mystère, dont la préfète des Vert et Argent ne parvenait toujours pas à se rappeler s’il s’agissait de scarabée ou de l’araignée. Dans tous les cas, il lui faudrait se rendre du côté de la lisière de la forêt. Quoique, des toiles d’araignée, il y en avait aussi plein le château….
Non, non, du côté de la forêt. Ça lui laisserait le temps d’encore y réfléchir un petit peu. La jeune fille fit d’abord une escale dans son dortoir pour y déposer les deux autres ingrédients, qu’elle reviendrait chercher plus tard. Mieux valait ne pas trop se balader en possession de la bile de tatou volée. Cela décrédibiliserait fortement la théorie qu’elle avait insufflée à Rusard, selon laquelle c’était probablement un poufsouffle en train de passer ses BUSE et n’ayant pas les moyens de s’acheter les ingrédients nécessaires qui avait décidé de rapiner dans la réserve du professeur Rogue.
La pause au dortoir fût de très courte durée, et la préfète se mit aussitôt en route en direction de l’orée de la forêt interdite. Elle trouverait bien les insectes nécessaires dans les sous-bois. Ça aimait se cacher dans les bouts de tronc pourris, ces petites bêtes là. Joana traversa rapidement le parc, dépassa la cabane de ce monstrueux garde-chasse qu’était Hagrid et atteignit les sous-bois. Commença alors le travail de recherche d’insectes. Celui-ci ne fût pas extrêmement compliqué, il y en avait partout… à la condition de savoir ce que l’on cherchait ; car le dilemme cornélien de la jeune fille n’était toujours pas résolu. En conséquence, elle avait ramassé, à son grand dam, tant d’araignées que de scarabées. Ce fût alors que se produisit le miracle qui allait peut-être sauver sa potion, et de fait, son examen.
Alors qu’elle se mettait en chemin vers Poudlard, les deux flacons glissèrent de la besace dans laquelle la préfète les avait rangées et s’écrasèrent au sol dans un bruit de verre brisé, écrasant au passage les insectes qu’elles contenaient.
Mais c’était bien sûr. Cette espèce de bouillie gluante qui en résultait, c’était de cela dont elle avait besoin dans sa potion : des scarabées pilés. La jeune fille se dépêcha alors de ramasser quelques insectes supplémentaires –de quoi remplir un nouveau flacon-.
La première étape, celle de la collecte d’ingrédients, était enfin terminée. Allait désormais venir l’étape la plus importante : la préparation de la potion.
De retour dans les cachots, la préfète récupéra son bout de parchemin griffonné, entreposa tous ses flacons d’ingrédients au fond de son chaudron de potion, avant de se diriger vers la salle d’examen pour concocter le filtre demandé. Elle posa les divers flacons sur la paillasse devant elle, et plaça le chaudron à côté d’elle avant d’allumer un doux feu sous ce dernier. D’un « aguamenti » bien placé, la jeune verte et argent remplit son chaudron aux trois quarts. Le temps que l’eau se mette à bouillir, elle se saisit d’un mortier et pilonna les scarabées, tout en retenant un haut-le-cœur. Décidément, avec ces saletés là, elle avait du mal. Au bout de dix minutes, quand l’eau eût atteint le niveau d’ébullition demandé, la jeune fille versa dans le chaudron de la bile de tatou. Il fallait en verser 75 cl, ce qu’elle fit avec application, s’aidant pour cela d’un verre doseur. Elle tourna à l’aide de sa spatule pour homogénéiser le mélange, puis rajouta les racines de gingembres épluchées et coupées par les soins de ces imbéciles d’elfes de maison. Après quoi il ne lui resta plus qu’à rajouter les scarabées pilés. Combien en fallait-il déjà ? Ah oui, 5 grammes. Heureusement que Joana avait au moins une bonne mémoire des dosages…. A défaut des ingrédients.
Bien, ensuite, il ne restait plus qu’à attendre un petit quart d’heure et le tour serait joué. La préfète surveilla tout de même la couleur du mélange tout au long du processus. Elle arborait actuellement une couleur encore un peu sombre mais qui allait en s’éclaircissant avec la cuisson. Le quart d’heure touchait presque à sa fin, et la potion avait viré au beige et continuait encore à éclaircir, jusqu’à prendre une teinte blanche. Normalement, cela correspondait plus ou moins à l’effet escompté.
Joana éteignit le feu et pris une fiole propre sur laquelle elle nota –comme à l’accoutumée- son nom, son prénom, sa maison, ainsi que le nom de la potion, avant de la remplir et de la reboucher.
Elle nettoya finalement sa paillasse et son chaudron d’un « récurvite » avant d’aller apporter le résultat de son examen au professeur surveillant.
Accueil 
Sujet: B.U.S.E de Potion (obligatoire) 