Il y a quelques jours, alors que Torin s'était aventuré dans la forêt interdite, le jeune sorcier avait fait une drôle de rencontre. En effet, il était tombé par le plus grand des hazards sur une ancienne camarade de classe, Chan Mell.
Les deux jeunes gens étaient entrés à Poudlard la même année, bien que dans des maisons différentes. Torin, lui, avait toujours été à l'image de Serpentard un garçon rusé mais surtout ambitieux. Il semblait également serieux en cours, discipliné et un excellent gagneur de points. Cependant, sous ces semblants d'élève correct, un odieux personnage se dissimulait. Il n'était certainement pas une brute écervelée, mais semblait si froid, hautain et distant: au dessus de tous.
Qui aurait cru à l'époque qu'il puisse s'entendre avec une fille aussi étrange que divertissante? Eh bien si: il avait sentit au travers de Chan qu'elle était toute autre sous ses semblants de gamine joyeuse. C'était comme si, à force de regards, après avoir échangé quelques mots, il avait su voir en elle cette lueur sadique, trait de caractère qu'ils partageaient tous deux.
Il faut dire aussi qu'un jour, bien des années avant leur récente rencontre, ils s'étaient déjà croisés dans la forêt interdite. Et après avoir espionné celle qu'il aurait prit pour une débile profonde jouer avec un pauvre lapin, elle remonta dans son estime. Ils n'en devinrent pas pour autant les meilleurs amis du monde, mais Torin était amusé qu'une si petite gamine puisse devenir un monstre odieux...

D'ailleurs, depuis la fin de leur scolarité, ils ne s'étaient jamais revus. C'est avec une sorte de nostalgie que Torin avait constaté l'absence de changement chez la demoiselle. Elle semblait toujours aussi petite et fragile, joyeuse et distraite. Rares étaient les personnes avec un tel comportement qu'il puisse supporter. Mais de la revoir lui rappelait le bon vieux temps, celui où chaque jour était un triomphe, où grace à ses efforts, le sablier de Serpentard se remplissait.
Maintenant tout était différent, certes il était félicité après avoir accomplit un bon travail, mais il n'avait que de l'argent pour le récompenser, aucune autre forme de gloire. C'était la raison pour laquelle il avait proposé à Chan de se revoir après cette soirée dans la forêt interdite. Se remémorer passé, et peut-être même parler du présent, si il y avait quelque chose à dire. En revanche, il avait laissé la demoiselle choisir le lieu. Au début étonné qu'elle propose la cabane hurlante, il accepta finalement, pensant qu'étant donné sa personnalité étrange, il était normal qu'elle choisisse des lieux peu communs.

Avant de venir, Torin avait prit le soin de passer au Chemin de Traverse. Il s'était rendu à l'animalerie et avait acheté un magnifique lapin albinos, son pelage d'un blanc immaculé faisant ressortir ses yeux rouge vif. Il était ensuite passé chez Guipure récupérer sa commande: une splendide veste de cuir brun, de la peau de dragon parfaitement tannée. Une petite fortune, mais d'après les dires, il était imperméable aux sorts mal lancés ou incanté sans réelle conviction. Enfin il n'ésperait pas avoir à l'utiliser de sitôt, mais sait-on jamais, mieux vallait prévenir que guérir.
Enfin, il transplana jusqu'à Pré-au-Lard, juste devant la barrière coupant l'accès et prévenant du danger reignant dans la cabane hurlante. Durant son adolescence, Torin avait cru, comme tous les élèves, que la maison était bel et bien hantée. C'était aujourd'hui l'occasion de vérifier. Pourvu que ce ne soit pas une blague de Chan, et qu'elle ne lui pose pas non plus de lapin. En parlant de lapin, celui qu'il avait acheté était entreposé dans une petite boite de velour noir, qu'il portait sous son bras.

Il transplana de nouveau jusqu'à la porte d'entrée de la cabane, après s'être assuré de ne pas être vu. Hésitant, il poussa la porte d'entrée dans un grincement sinistre.Il entra et referma. La lumière filtrait quelque peu entre les planches de bois mal cloutées à l'origine destinées à barricader les fenêtres. Torin avança de quelques pas dans le hall délabré. La poussière recouvrant le sol témoignait du fait que personne n'y ai mit les pieds depuis un bon moment. Mais Chan connaissait peut-être déjà les lieux, et si ça se trouve, elle était là et avait transplané autrepart. Ou peut-être n'était-elle pas encore arrivée.
Les yeux gris du jeune sorcier se posèrent sur une table en piteux état, elle suffirait tout de même à poser la boîte au lapin sans ceder, ce que Torin fit. Il regarda ensuite les chaises. Sur quatre, deux étaient encore valable, les autres brisées en plusieurs morceaux. Il prit celle semblant en meilleur état, puis, observant le décor lugubre, il appella au cas où.

« Chan? »

Qui l’eut cru ? L’eusses-tu cru ? Comment, de quoi ? Et bien que Chan rencontrerait tout à fait par hasard un ami de longue date, Monsieur Torin pardi ! Ce petit, grand, bonhomme qui faisait craquer toutes les filles de Poudlard, qui d’un claquement de doigt pouvait toutes les avoir à ses pieds, comme les coquillages autour de vous lorsque vous êtes à la plage. Comment ça, ma comparaison est nian-nian ? Mais je vous prout moi !

Elle qui était partie dans la forêt interdite afin de se rapprocher de Poudlard, elle y croisa un ancien élève, dans la même promotion, le même âge… tout pareil à la différence près qu’il portait un autre blason. Et pourtant, malgré les différences et malgré le fossés apparent qui séparait les deux jeunes gens, une véritable complicité était née. Pas le grand amour ni une amitié digne de Sam envers Frodon, faut pas déconner hein. Mais elle l’aimait bien, ce Monsieur Torin. Et maintenant qu’elle l’avait retrouvé, et bien il lui rappelait Monsieur Raven… Un ami à elle, ami Mangemort, qui était toujours plongé dans une espèce de comas bizarre suite à un cruel combat contre un misérable élève de Poudlard. Un Gryffondor, elle le savait maintenant, et elle n’était pas étonnée. Après tout, ils avaient toujours été imbus d’eux même ceux là ! Mais bon passons… Relater ce souvenir la mettait en rogne, elle s’était promit que si Raven ne se réveillai pas, elle le vengerait. Ce gamin avait signé son arrêt de mort en attaquant ainsi son ami…. Toutefois, Chan n’avait absolument pas envie d’arriver de mauvaise humeur alors qu’elle avait rendez-vous avec Monsieur Torin ce jour là. Une Chan, ça doit toujours être de bonne humeur.

En plus elle avait tout prévu. Comme au bon vieux temps… elle allait lui faire une farce. Il ne faut jamais perdre les bonnes habitudes ! Elle se demandait s’il avait perdu ses réflexes, bien que si à présent ils avaient tous les deux le même dessin tatoué sur l’avant bras, à priori il les avait toujours. Du moins l’espérait-elle pour lui…

Elle était donc arrivée avec plus d’une heure à l’avance, histoire de tout préparer et de chasser les diverses intrus. D’après ce qu’elle se souvenait du règlement de Poudlard, les sorties à Près au lard se faisaient que le week-end, donc normalement tout élève était à exclure… cependant, elle était bien placée pour savoir qu’un règlement est facilement transgressable.

A l’aide d’un sort de dissimulation, elle avait donc effacé ses traces de pas que l’épaisse couche de poussière avait immortalisé sur le parquet grinçant de la cabane hurlante. Elle n’y était jamais allée, ici. A vrai dire elle n’en avait jamais eu l’occasion, c’est pourquoi elle avait proposé cet endroit à Torin. Après tout, elle avait l’air si amusante, cette cabane ! Le moindre mouvement se faisait entendre, cela créait une atmosphère inquiétante qui excitait little Chan au plus haut point. Il n’y avait rien de mieux pour lui donner du peps ! Et justement, en parlant de ça, un bruit vint raisonner aux oreilles de la jeune Mangemort. Il n’y avait pas le moindre doue là dessus, quelqu’un entrait, et vue l’heure, cela ne pouvait qu’être Monsieur Torin.

Et en effet, c’était bel et bien ce dernier. Comme décrit au dessus, il avait un superbe manteau en peau de dragon et avançait dans l’obscure demeure, une boîte sous le bras. Il déposa cette dernière sur une petite table délabrée, puis appela Chan, juste au cas où. Et cet appel eut de l’effet…

Mais, mais, mais , mais (ça en fait des mais^^ allez, encore un pour la route !) mais la chose que Torin pu apercevoir ne fut pas Chan, non… Tout d’abord, il y eut un rire aigu à vous glacer le sang…. Puis, les chaises bougèrent toutes seules, une brume glaciale envahit la pièce. La porte se referma soudainement dans un grincement sinistre… à nouveau ce rire affreux… Un souffle gelé vint chatouiller la nuque du jeune homme tant dis que le crissement d’ongles grattant un tableau noir raisonna dans toute la pièce. Puis, juste au dessus de Torin, une silhouette descendait, la tête la première, très, très lentement… Sa bouche était grande ouverte, ses yeux exorbités, et du sang lui recouvrait le visage. Une respiration des plus rauques accompagnait cette apparition, un râle affreux, plainte insupportable qui ressemblait presque à un hurlement démentiel. A présent à quelques centimètres du Mangemort, la chose s’immobilisa et…

« BOUH ! »

Suivit de près par un grand éclat de rire, un rire enfantin mais qui n’avait rien de raffiné… le rire de Chan, qui descendit encore un peu plus pour prendre place sur les épaules de Torin.

Enroulée dans un drap blanc, le visage barbouillé de faut sang, elle riait de bon cœur en tapant du poing sur le torse du malheureux Mangemort….

« HAAAAAAAAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAAAAAAAAAA Je t’ai eeeeeeu euh, je t’ai eeeeeeu euh !!! T’as eu peur, Monsieur Torin, hein, hein, dis dis dis ?? » demanda-t-elle.

Puis, elle se pencha en avant afin d’avoir le visage face à celui du jeune homme. La tête à l’envers, elle déposa sur le bout du nez de Torin un bisous bruyant qui laissa une trace rouge et luisante derrière lui…

« Ca va comme tu veux ? »

En principe, lorsqu'on appelle quelqu'un, on s'attend à ce qu'il réponde. Pour l'instant, la vieille bâtisse semblait calme et vide de toute présence, excepté Torin et le lapin. Lorsqu'il prononça le prénom de celle qu'il s'attendait à voir, loin de lui était l'idée qu'une telle chose se produise.
Il n'était pas sans ignorer les rumeurs de maison hantée, mais en adulte responsable, il ne s'en souciait guère. Qu'est ce qu'un fantôme pouvait bien faire? A part jeter des craies à la manière de Peeves? Rien qui puisse le mettre en alerte, peut-être le faire sursauter, mais pas plus.

La première réponse qu'il entendit à son appel fut donc un étrange rire, celui qu'on collerait tout à fait au profil d'un esprit frappeur. Torin fronça les sourcils, il n'allait pas se dégonfler pour si peu. Et puis, connaissant un peu Chan, il la soupçonnait de lui faire une petite blague. En même temps, la théorie du fantôme était aussi vallable.
Il eut donc à peine le temps de se relever de sa chaise, douteux, lorsque cette dernière s'éloigna violemment derrière lui. Aussitôt il fit volte face pour essayer de comprendre, les autres chaises entrant en mouvement aussi. Ne sachant plus où donner de la tête, alors qu'une épaisse brume commençait àse dissiper, il visa la chaise la plus proche, pointant sa baguette dans sa direction.

"Destructum!"

Le tas de bois fut propulsé deux mètres plus loin, tombant au sol dans un lourd fracas, inanimé. Le sortilège destructum servant à "détruire" l'effet de certains sorts, il en déduisit donc que la fameuse chaise avait été ensorcelé. Un fantôme était-il capable d'user de la magie sur un quelconque objet? Il l'ignorait, n'en tirant pas une conclusion hative. Il resta cependant en alerte, pointant sa baguette un peu partout au cas où quelque chose tente de l'attaquer.
Dans un nouveau sursaut, il se retourna vers la porte d'entrée, cette dernière venant de se fermer seule, sans qu'une main ne saisisse la poignée. Le jeune homme ne perdit pas son sang froid pour autant. Certe il se montrait vigilant, tournant sans cesse sur lui-même, jetant un oeil à chaque recoin sombre pour s'attendre à en voir sortir quelque chose, lorsque... Un frisson parcourut son échine, à croire que quelqu'un venait de lui souffler dans la nuque. Faisant volte-face, il s'apperçut qu'il n'y avait rien, si ce n'est l'air de plus en plus froid, puis ce rire, encore.

Tant qu'il ne serait pas attaqué personnellement, il ne sortirait pas, il n'était pas loin de la porte, il savait aussi transplaner, chose qui lui permettait de s'enfuir en cas de danger. Mais il gardait en tête l'hypothèse de la blague. Blague qui serait très réussie car il hésitait dores et déjà à y croire, penchant presque pour le oui.
Alors qu'un son strident retentit, il plaqua les mains sur les oreilles. Ce crissement, bruit insupportable donnant un étrange sensation dans la machoir, forçant les molaires à se resserer les unes contre les autres... Fort heureusement ce son ne dura pas. En même temps, trop occupé à boucher ses oreilles, il ne regarda pas au-dessus de lui, ne daignant décoller ses mains qu'au moment où une sorte de râle s'achevait, venant de...
Lentement, Torin leva sa tête. Il le comprit: il allait enfin savoir la vérité... [hj: Chan méchante! jpeux pas me permettre des posts humouristiques avec ce perso! mais je te jure qui si j'avais pu, ça aurait dérivé en chorégraphie deThriller de Mickael Jackson! ] Il vit tout d'abord quelques cheveux pendre, puis un front recouvert de sang, puis... Un hurlement démentiel suivit d'un gros "BOUH". Chan aurait au moins eu le mérite de faire sursauter Torin, peut-être pas paniquer, mais l'inquiéter assez pour qu'il pointe sa baguette vers elle, se retenant de lancer un maléfice au moment où il reconnut ce rire, ainsi que les yeux de Chan au travers de son visage ensanglanté.

Soupirant longuement, la main sur le coeur, il laissa la sorcière se percher sur ses épaules sans broncher. Une chance qu'elle soit légère car sous le coup de l'émotion, il n'aurait supporté de poid plus lourd. Puis il remarqua les pans du drap blanc dépasser, étrange tenue quoique bien choisie pour jouer les fantômes.
S'avouant vaincu il la laissa s'amuser à frapper son torse, bien qu'après avoir rangé sa baguette, il atrappa le poignet de la demoiselle, l'air ronchon, pour calmer son allégresse. Et, se refusant à avouer la peur éprouvée l'espace d'un instant, il ne lui repondit pas.
Chan se se pencha ensuite pour lui embrasser le nez. Instinctivement, remarquant la trace pourpre, Torin l'essuya de son doigt. Il regarda un instant la texture du liquide, puis, l'air douteux, il y gouta.

"Du faux sang, tu me déçois Chan. Sinon, bien joué ta petite blague: j'y aurais presque cru! Ceci ne m'empêchant pas d'aller à merveille, et toi?"

Il était étrange de s'adresser à quelqu'un qui n'était pas face à soi, mais sur soi. Puis les épaules de Torin n'étaient pas un perchoir et ce malgrès les vieilles habitudes de Chan. Alors, d'un ton très poli, il chercha une manière de la convaincre de descendre.

"Je t'ai apporté quelque chose... Mais si tu le veux, il vaudrait mieux que tu descende ma chère."

( HJ : uuuh T_T désolée pour le retard! C'est pas bien, ouuuuuh je suis vilaine Tu as le droit de bouder si tu veux, d'autant que ma réponse est très mauvaise T_T Pardooooon....)

Et après un court silence qui dura tout de même un mois et un jour ! la jeune Chan pencha la tête sur le côté et répondit d’une voix fluette :

« Un cadeau ? Pour moi ? »

Après quoi un large sourire étira ses lèvres tant dis que la jeune femme tapait des mains tout en s’extirpant tant bien que mal des épaules de Torin, distribuant au passage de généreux coups de coudes et de genoux. Involontairement, cela va de soit.
A présent au sol, elle leva un visage des plus enfantins vers son vieux camarade de Poudlard.

« Si tu t’es moqué de moi, je…je… je ne sais pas encore mais je le ferais ! »

La mine boudeuse, elle jeta des regards un peu partout tout autour d’elle à la recherche d’un éventuel paquet. Chan adorait les cadeaux. Toutes sortes de cadeaux… des bonbons, des poupées –et oui, même à 21 ans !
Ses grands yeux se posèrent alors sur le paquet posé sur une chaise branlante. Qu’était-ce donc ? Un gâteau ? Une bouteille de grenadine ? Une banane fritte au beurre sous un Himalaya de chocolat ? Non… à en croire le bruit qui échappait de la boite, la chose qui s’y trouvait bougeait. Chan s’y approcha, et du bout de son doigt tapota le paquet qui remua fortement. Une tête de singe en état de décomposition ? Intriguée, elle lança un regard interrogateur à Torin avant de, finalement, tirer le ruban afin de découvrir le fabuleux cadeau.

Un « hoooooooooo » suivit de près par un « haaaaaaaaaaaa » accompagna l’expression attendrie de la jeune sorcière à la découverte de l’adorable lapin blanc qui l’observait de ses petits yeux brillants et apeurés. Penchée vers son nouvel ami velu, Chan imita les oreilles du lapin ave ses mains et se mit à chantonner d’un air euphorique :

« Mon petit lapin s’est caché dans le jardin
Cherchez-moi, coucou, coucou… Elle fit coucou de la main, puis, se cachant les yeux :
Je suis caché sous un chou.

Remuant son nez, elle tenta du mieux qu’elle pu de remuer le sien ; il se moque du fermier,
Cherchez-moi, coucou, coucou,
Je suis caché sous un chou.

Frisant les moustaches, Tout en se dandinant, elle coinça une mèche de cheveux sous son nez…le fermier passe et repasse,
Mais il ne voit rien du tout,
Le lapin… »
Elle fit un tour sur elle-même et conclut d’une voix suraigüe :
« …mange le chouuuuuuuuu ! »

… après quoi elle gratifia le pauvre animal de multiples gouzi-gouzi et autre chatouillis gaga.

« Tu abuses quand même, Torin ![i] gronda-t-elle . Maintenant que tu m’as fais un si joli cadeau, j’aurais des remords si un jour le Lord m’ordonne de te tuer… »

Torin se mit à bouder.

C'est impressionnant à quel point les gens deviennent plus coopératifs lorsqu'on les prend par les sentiments. Torin n'avait aucun doute sur le fait que Chan apprécierai un cadeau, et le présent apporté au départ par pure sympathie devint miraculeusement un moyen de persuasion. La petite asiatique avait beau ne pas être lourde, mais la porter sur ses épaules à chaque rencontre devenait vite encombrant. La dernière fois, il s'en était « débarassé » grâce -si on peut dire ça- à Rogue qui avait lancé un expelliarmus, et aujourd'hui ce fut l'appel du cadeau qui l'emmena à descendre de son perchoir.

La manoeuvre ne fut hélas pas aussi souple que l'on aurait pu croire et Torin dû tant bien que mal se protéger des quelques coups. Heureusement pour lui, Chan évita de très peu dans l'élan de son pied le point catastrophe . L'endroit étant poussiéreux, il profita du fait que ses épaules soient libres pour épousseter ses vêtements d'éventuels résidus provoqués par la chute Chanesque. Puis il leva les yeux vers sa vieille amie, un petit sourire se dessinant sur son visage en entendant la demoiselle proférer des menaces. Elle ne craignait rien, il n'avait aucune motivation à lui mentir et comptait le lui faire savoir.

« Tu me connais Chan, pour rien au monde je n'oserai te duper. Regardes: »

Voyant qu'elle n'avait même pas attendu qu'il termine sa phrase pour se mettre à chercher, Torin désigna la vieille chaise abîmée. Il ignorait si Chan avait prêté attention à son geste, mais le fait est qu'elle trouva la fameuse boîte. Amusé, il l'observa s'approcher de l'objet, l'examiner et même tapoter dessus. Craignait-elle encore que ce soit une mauvaise blague? Il n'y avait aucun soucis à se faire et aussi, lorsqu'elle le regarda d'un air interrogateur, il lui fit simplement signe d'ouvrir avec un sourire confiant. Enfin elle se décida et tira le ruban. Torin avait juste eu le temps d'attraper une chaise encore à peu près en état et de s'asseoir dessus pour observer tel le spectateur la réaction de sa camarade. Cette dernière ne se fit pas attendre, le présent ayant eu exactement l'effet escompté, à savoir: l'émerveillement.
Il avait bien fait de s'asseoir car il eut le droit à une petite chanson chorégraphiée. Il ignorait où Chan l'avait apprise mais elle semblait la connaître par coeur, mettant un point d'honneur à accompagner chaque couplet de petits gestes d'imitation. Comme s'il avait s'agit d'une courte pièce de théâtre, le jeune mangemort attendait impatiemment le final. Sachant Chan assez étrange, voire imprévisible, il ne se serait pas étonné qu'elle termine par achever le lapin et en aurait même été au contraire amusé. Cependant ce ne fut pas le cas, l'ancienne Serdaigle câlinant l'animal plutôt qu'autre chose. Torin aurait bien voulu se trouver dans la boîte du coup. Enfin, alors que le jeune mangemort s'attendait à devoir supporter l'entente de tout un tas de mots doux à l'adresse du lapin, ce fut à lui que la demoiselle parla, l'air plutôt grondeuse. Et ce qu'il entendit le fit sourire, pas inquiété le moins du monde.

« Il n'y a pas de raisons pour qu'il te demande ce genre de chose. Je pense même qu'on pourrait s'attirer ses bonnes grâces si on allait s'amuser un peu avec les petits sangs de bourbes... »

Il esquissa un petit rictus, suivit d'un clin d'oeil. Il ne doutait pas du fait que Chan aime jouer, et que le genre de jeu qu'ils pourraient pratiquer avec les sangs de bourbe seraient très divertissants. Mais Voldy n'étant pas encore officiellement revenu au moment où se déroule le topic, il n'était pas encore envisageable d'aller jouer pour le moment. Ceci étant dit, rien n'empêchait Torin d'être content que son cadeau ait plu à Chan. Le choix avait semblé simple à faire lorsqu'il s'était remémoré la miss Mell qu'il avait connu à Poudlard.
Depuis cette époque, quelques années sans qu'ils ne se voient s'étaient d'ailleurs écoulées. Le jeune mangemort, préoccupé à chercher du travail, à s'accoutumer à cette nouvelle vie d'adulte n'avait pas forcément pensé à recontacter tous ses anciens camarades. Pour la plupart, c'était même les autres qui lui avaient envoyé un hibou, Torin sélectionnant méticuleusement ceux qu'il continuerait de fréquenter. C'était uniquement des anciens camarades de Serpentard, puisqu'il ne portait pas vraiment la maison de Serdaigle dans son coeur. Mais Chan était l'exception et leur rencontre dans la forêt interdite avait été l'occasion de renouer une amitié presque oubliée. Et maintenant une nouvelle question se posait: il n'avait jamais imaginé sa camarade dans le monde des adultes, elle paraissant si enfantine. Le fait qu'une mangemorte travaille à Honeydukes ou ce genre de boutique l'étonnait, il ne pensait donc pas qu'elle se soit dirigée vers cette voie. Mais cette question éveillait sa curiosité, n'attendant pas plus pour demander directement à la personne concernée.

« Ça faisait longtemps... Alors, qu'es-tu devenu depuis que tu as quitté Poudlard? »