Passage obligatoire. [PV Nathanaël]

Ben oui, LA pièce essentielle quelque soit le lieu d'habitation permanent ou temporaire, c'est celle où se trouvent les toilettes.

C'est non seulement l'endroit le plus fréquenté, mais aussi parfois le plus désiré. La poigné de la porte cède d'abord dans les toilettes généralement.

Cessons ici l'analyse du lieu pour s'intéresser au pourquoi du comment de la présence de Ron en ce lieu. Enfin, est utile de le préciser ?

Après le repas du midi, Ron avait précipitamment quitté ses camarades pour se rendre dans ce lieu. Il avait tout de même vérifié avant qu'aucune personne de sexe féminin ne s'y trouvait déjà.

Si si, ce sont des choses qui arrivent et qui étaient déjà arrivées à Ron. Il semblait en effet que les filles préféraient les toilettes des garçons. Elles avaient trouvé une histoire de fantômes pour s'excuser, mais le fait était là : elle squattaient !!

Et lorsqu'une fille commence à prendre possession des toilettes, elle ne le quitte plus. Cela doit être une sorte de sanctuaire pour elles. Elles s'y admirent, se fond belles, ~~font quelques prières~~... il faudrait que des spécialistes analysent ce phénomène bizarre d'ailleurs .

Mais ce jour là, il n'y avait aucun parasite dans les toilettes. Elles étaient même vides. Ce n'était pas forcément bon signe ... mais rien ne sembla attaquer le nez de Ron, il en déduisit que la voie était libre.

Lorsqu'il ressortit, il se lava les mains ( aux mauvaises langues) puis regarda dans les miroirs.

Il s'était décidé à essayer de déchiffrer les secret de cette pièce.

Grand vide.

Il ne comprenait vraiment pas comment on pouvait y rester des heures . Mais il ne s'en alla pas. Il continua de se regarder dans le miroir. Peut être qu'il était atteint ...

Les toilettes des garçons… Sans doute LA pièce la plus utilisée de tout Poudlard. Nathanaëllement appelée « la pièce à mille et une utilités ». Pour commencer, pas de filles à l’horizon, donc une quantité non négligeable d’oxygène en plus. Pas de cris de joie, de désespoir, ou tout ce que vous voulez, dont seules les filles ont le secret et qui ont de quoi vous percer les trois tympans d’un coup. Ensuite, les toilettes ont le bonheur de servir de repaire à tous les sécheurs de cours, de lieu d’isolement à tous les admirateurs de la solitude… Sans oublier les besoins naturels. En bref, chapeau au génie ayant eu l’idée de créer cet endroit.

Nathanaël avait non sans mal trouvé cet endroit. Inutile de préciser que la porte était bien visible, plantée au beau milieu d’un couloir, encadrée à gauche par une statue aux formes incompréhensibles, et à droite par un tableau représentant un sorcier qui –ô miracle !- passait son temps à somnoler. Les portraits fétichistes de remarques à deux noises, y en avait plus que marre. Même les nouveaux qui, comme Nathanaël, n’étaient là que depuis quelques jours en avaient déjà ras la casquette. Donc, pour en revenir au Gryffondor aux cheveux d’ébène, moins la porte est dissimulée, plus il a de chances de passer à côté. On n’y peut rien quand on tourne carré.

Il venait de sortir de son premier cours de métamorphose (j’invente pour rendre le récit plus crédible ^^). Il ne lui trouvait pas d’autre qualificatif que « barbant ». Car en effet, le cours n’avait pas été des plus amusants. Entre une présentation de la matière qui s’était étalée sur plus de quarante minutes, les règles à respecter en classe débitées à vitesse grand V par le professeur McGonagall, un peu de théorie et une dizaine de pages de lecture pour la prochaine fois, il était carrément inconcevable qu’un être humain puisse apprécier ce cours. Et je ne vous parle même pas du fait de s’amuser ! C’était un véritable calvaire que d’être en première année.

Bref, pour compenser tout ça, Nathanaël avait –heureusement pour lui- un emploi du temps assez équilibré. Le break d’une heure qui suivait le cours de métamorphose avait de quoi lui remonter le moral. Il allait en profiter pour se familiariser avec quelques sorts de base – du moins juste en théorie, parce que la pratique risquait de mettre en danger toute personne se trouvant dans son environnement. Nathanaël n’avait rien d’un assoiffé de connaissances. Simplement, venant à peine de faire son entrée dans le monde de la magie, il était gonflé d’une curiosté toute naturelle. Et il était toujours mieux de connaître les bases pour pouvoir faire les 400 coups et transformer sa barbante vie d’étudiant en paradis dont rêve tout maraudeur digne de ce nom. M’enfin passons.

Manuel de sortilèges, niveau 1 sous le bras, il poussa la porte menant aux toilettes des garçons. C’était pour lui l’endroit le plus approprié s’il voulait tester tout ça sans être dérangé par une bande d’élèves surexcités (cf couloirs). On voit qu’il connaissait encore très mal les pièces plus bizarres les unes que les autres du château. Comme par exemple la salle sur demande. Mais là, une fois de plus, je m’égare.

Il eut le bonheur de constater que la pièce était vide. La plupart devaient avoir cours, ou préférer passer leur temps libre dans le parc, le beau temps était rare en Angleterre – pays de la pluie. Bref, la liste des raisons possibles serait interminable. Quoiqu’il en soit, le jeune Gyllenhâal avança d’un pas lent vers le centre de la pièce, observant chacun de ses murs, les moindres recoins. Il apprécia l’immensité et la fraîcheur de l’endroit.

Au cas où quelqu’un entrerait –parce qu’il n’avait pas envie d’êtgre dérangé et surtout parce qu’il n’était pas sûr qu’un première année était autorisé à lancer des sorts (souvent mal formulés) dans le château (non pas qu’il se souciât du règlement (qu’il n’avait pas encore eu le temps de lire), mais attirer l’attention sur soi dès les premiers jours n’était pas l’idéal) – il se dirigea vers les cabines (très spacieuses) et s’enferma dans l’une d’entre elles, s’installant par terre le dos appuyé contre la porte et posant son livre sur le sol devant lui. Il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait faire, juste feuilleter le livre et repérer des petits trucs utiles. Il ouvrit le bouquin au milieu. Toute la partie haute de la page était occupée par de grosses lettres bleutées formant le mot « AGUAMENTI ». Plus bas, on pouvait lire « Sortilège qui fait apparaître une fontaine ou un jet d'eau de la baguette. ». Aux yeux de Nathanaël, c’était LE sortilège à tester dans une cabine de toilettes. Car si par malheur vous inondez l’endroit, votre excuse est déjà pré-fabriquée. Qui n’a jamais entendu parler de fuites d’eau, d’inondation en tout genre dans les toilettes ?

Mais avant qu’il ait pu le tester, avant même qu’il ait le temps de sortir sa baguette, un grincement de boiseries se fit entendre, son écho résonnant entre les murs des toilettes. Puis un bruit de pas. Apparemment, quelqu’un venait d’entrer. Puis plus rien. Calme plat. Nath se surprit à garder son souffle, ce qui le fit lever les yeux au ciel. C’était ridicule, il n’avait rien à se reprocher – du moins pour l’instant. Puis ça ne pouvait pas être un prof, il ne risquait vraiment rien. Il se mit à feuilleter son livre en attendant le bruit de la porte qui se rouvre – signe que la personne sortait. Deux minutes passèrent. Puis trois. Puis quatre. Mais pas de bois qui grince. Même pire : il n’y avait pas de bruit du tout. C’était à se demander si la personne n’était pas morte dans les toilettes. Ou peut-être avait-il juste rêvé. Le connaissant, il en était capable.

Deux autres minutes passèrent avant que Nathanaël décide de déverrouiller la porte de sa cabine pour voir ce qui se passait. Histoire de vérifier si le champ était vraiment libre. Une masse de cheveux noirs se faufila à travers l’entrebaillement de la porte, et une paire d’yeux aux teintes foncées parcourent la totalité de la pièce… pour s’arrêter sur le profil d’un garçon roux légèrement plus grand que lui (au premier coup d’œil) qui regardait fixement le miroir. Nath cligna des yeux, surpris. On l’avait peut-être figé à l’aide d’un sortilège. Ou peut-être pas… Le garçon bougea une main. Mais sans plus. Qu’est-ce qu’il avait ce miroir pour qu’il le fixe de la sorte ?

« Tu cherches un défaut dans ton physique ? »

Nathanaël avait laissé tomber son livre de sortilèges et sortit de la cabine s’avançant de quelques pas vers le garçon. De toute façon, il n’avait rien de mieux à faire que d’engager la conversation – à la Nath. Fronçant un sourcil, et affichant un air songeur, il enchaîna :

« C’est les cheveux qui vont pas. Tu devrais peut-être te ~~coiffer~~ re-coiffer. »

Il pouvait toujours parler lui. Ses propres cheveux n’avaient sûrement jamais vu la couleur d’une brosse à cheveux. Mais on ne se refait pas. Ce genre de remarques, c’était son fort. Presque jamais de mauvaise humeur, les paroles sortaient de sa bouche avant même qu’il ait le temps de réfléchir à sa réplique.

Ron se sentait comme un grand explorateur. Il s'examinait pour la première fois de toute sa vie et se découvrait. Généralement il ne se regardait pas plus de 3 secondes par jour. Pour lui le miroir était juste un moyen de vérifier que son visage était propre, sans tache de lait ou de chocolat.

Il avait plusieurs fois eut des expériences désagréables, pour ne pas dire honteuse. Une fois, alors qu'il avait à peine 9 ans. Son père avait invité des collègues à lui du ministère. La fille de l'un d'être eux était venue avec eux, elle avait à peu près 13 ans à l'époque. Ron l'avait trouvée très jolie. C'était la première fille sur qui il avait flashé en fait. La seule fille qu'il connaissait avant était sa petite soeur. Donc pour lui, fille rimait avec : chiante, peste, voleuse et casseuse de jouets. Mais cette fille, Eléonore, elle était tout le contraire de sa soeur. Elle souriait, elle était gentille et elle lui avait même donné la fin de sa part de gâteau => Madame Parfaite pour Ron.

Mais après le repas, alors que tout le monde était dans le salon en train de parler et de rire, un drame se produisit. Ginny pointa Ron du doigt et dit, haut et fort: "Hihi, tu as du chocolat sur le nez, on dirait un clown !" Et là, tout le monde s'était mis à le fixer, et Eléonore s'était mise à rire.

Donc en somme, après une expérience si traumatisante ~~et 15 séances de thérapie plus tard~~, Ron avait trouvé un nouvel ami en la "personne" du miroir.

Mais il n'avait jamais découvert toutes ses capacités. Alors qu'il était devant le miroir des toilettes des garçons de Poudlard, Ron était en train de se voir comme il ne s'était jamais vu. Il lui semblait même que dans le miroir ce n'était pas lui, qu'il observait quelqu'un d'autre. Beaucoup de questions se bousculèrent dans son esprit: Qui suis-je ? Est ce que j'existe ? Qui est ce garçon ? D'où vient le monde ? ~~La cuillère existe-t-elle ?~~.

Il se rapprocha petit à petit du miroir, pour percer encore plus le mystère. Mais soudain il entendit quelqu'un derrière lui. Prit de peur, il se tapa la tête contre le miroir. * Aie !!* Il se retourna ensuite, doucement, la main sur le front, pour voir qui était là.

Il espérait que ce n'était pas un Serpentard. Il ne voulait pas qu'on se moque de lui et surtout que Drago soit au courant. Mais il vit que c'était un Gryffondor. *J'aime le rouge et or ! *. Il devait avoir à peu près le même age que lui. peut être plus jeune, vu que sa tête ne lui était pas très familière.

Il sourit d'un air un peu gêné avant de regarder sa main pour voir si sa tête ne saignait pas. Non. Il aurait juste un bleu et peut être une petite bosse. Il répondit ensuite :

Euh, non, je ... je ...

Il se gratta ensuite la tête tout en essayant de trouver une excuse.

Je croyais avoir un bouton !

*Mauvaise réponse ! On dirait une fille là. Tu aurais pu trouver mieux !*

Euh non en fait je ne savais pas quoi faire alors je comptais mes taches de rousseur.

*De pire en pire *

Je rigole. Non j'étais juste perdu dans mes pensées.

*ça c'est cool*

Et mes cheveux vont très bien, pourquoi ?

Il se frotta la tête pour faire passer la douleur puis s'adossa à l'évier. Il regarda ensuite vers le Gryffondor.

Salut au fait, je m'appelle Ron Weasley. Tu faisais quoi toi ?

Il réalisa ensuite que ce n'était pas trop la question à poser à quelqu'un qui sort des toilettes.

En fait je ne veux pas savoir.

Il se mit ensuite à marcher dans les toilettes avant de se retourner d'un coup vers le jeune homme.

Ca t'intéresse un baguette magique ? Enfin, pas comme celles qu'on a, mais une qui joue des tours aux autres.

Mondigus lui avait un jour filé cette baguette pour qu'il la vende à Poudlard. Il n'avait jamais eut l'occasion encore d'en faire la pub à quelqu'un, mais là c'était l'occasion rêvée. Il voulait faire ses preuves en tant que vendeur. Mondigus lui avait dit qu’après il pourrait vendre d’autres choses. Ron n’avait pas beaucoup d’argent et il en avait marre d’être toujours celui qui a la baguette la plus pourri, les habits les plus vieux …

Apparemment, le garçon roux était complètement dans la lune. Il n’avait pas l’air de se rendre compte qu’il se trouvait dans des toilettes publiques. D’ailleurs, il n’avait pas l’air de se rendre compte que quelque chose l’entourait tout court. Tout son être semblait se focaliser sur le miroir. Le reste n’existait pas. Le déclic métallique qui se fit entendre lorsque Nath avait deverrouillé la porte de la cabine, le bruit de ses pas, rien de tout ça n’avait réussi à tirer le Gryffondor –car c’était un Gryffondor- de sa rêverie. Peut-être qu’il était ensorcelé ce miroir après tout. Au premier abord, cette idée paraissait saugrenue, mais après réflexion, elle n’avait rien d’irréaliste : on pouvait s’attendre à tout dans ce monde de dingues !

Ce fut la voix de Nathanaël qui le fit descendre sur terre. D’ailleurs, l’atterrissage fut un peu brutal : le Gryffondor aux cheveux roux avait perdu toute notion d’équilibre, et son front vint heurter la glace.

¤ Ma voix est-elle vraiment si traumatisante (trop mathisante !) que ça ? @_@ ¤

Suite à quoi le garçon se retourna vers Nathanaël, une main plaquée contre son front où une bosse ne tarderait pas à apparaître. Il avait immédiatement coulé son regard vers la cravate de Nath. Ce dernier avait déjà eu l’occasion de constater que la maison d’appartenance avait une importance capitale à Poudlard. Les couleurs de la cravate de votre interlocuteur influaient beaucoup sur l’attitude à adopter avec lui, apparemment.

¤ Note pour moi-même : penser à changer les couleurs de ma cravate un jour, histoire de voir les réactions ¤

Il avait entendu dire que les maisons se faisaient la guerre entre eux. Entre la coupe des quatre maisons, la coupe de Quidditch et les divergences d’opinion sur presque tout, il n’y avait plus de temps à consacrer à la sympathie. Ca paraissait normal en fait, étant donné que l’école avait été divisée dès le début en quatre « clans ». Et chacun de ses « clans » tenait à s’imposer. Et tous les élèves, parfois bien malgré eux, finissaient par accepter cette ambiance (« Toi, t’es un Poufsouffle alors tu te tais ! » , « Pff, t’es qu’un Bouffondor de première ! » , « Si je foire cet examen, je jure de me convertir en Serp ! » …)

L’insant d’après, la voix du Gryffondor aux cheveux roux brisa le mini silence qui s’était installé. On eut droit à un enchaînement d’excuses, comme si le fait de se regarder dans un miroir était un crime. Il n’avait pas besoin de se justifier voyons, après tout, le fait d’admirer son môgnifique reflet était tout naturel chez un garçon de son âge XD

Le Gryffondor aux cheveux roux a écrit:: Non j'étais juste perdu dans mes pensées.

¤ Ca, c’était pas difficile à deviner ^^ ¤

Mais il n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche, que le garçon enchaîna.

Le garçon roux a écrit:: Et mes cheveux vont très bien, pourquoi ?

¤ Mais oui, ils sont sU-pEr-bEUh tes cheveux, quelqu’un a dit le contraire ? :sifle: ¤

Une fois de plus, la garçon enchaîna sans lui laisser le temps de répondre (on aurait dit une bombe dont le compte à rebours avait été enclenché).

Ron a écrit:: Salut au fait, je m'appelle Ron Weasley.

Un « salut » en milieu de discours ? Décidément, il avait besoin d’un bout de temps pour se réveiller complètement. Là, au terme d’un effort exceptionnel (il mérite un prix de rapidité le petit Nath !), le jeune Gyllenhâal avait réussi à ouvrir la bouche et même à placer un « Euh … […] »

. . .

… interrompu par Ron (bon, c’était bien essayé…).

Ron a écrit:: Tu faisais quoi toi ?

C’est dingue le nombre de pensées qui ont le temps de traverser votre esprit en une seconde. C’est dingue l’effet qu’une simple petite question peut avoir. Un petit sursaut, plus un cœur qui fait un looping, ajoutez à cela une expression figée, des sourcils un tantinet froncés et une once de suspicion dans le regard, et vous avez une parfaite représentation de Nathanaël Gyllenhâal à cet instant précis. L’idée que cette question pouvait manquer de tact n’avait même pas effleuré l’esprit de Nath. Il se surprit à fouiller son cerveau de fond en comble à la recherche d’une excuse susceptible d’être crédible. En attendant, ses yeux parcouraient la pièce à la recherche d’une quelconque aide… jusqu’au moment où ils s’arrêtèrent sur l’insigne accroché fièrement sur la poitrine de Ron. Un joli badge survolé d’un joli petit « P » vaguement familier… Double looping au niveau de la cage thoracique. Ca, c’était le bouquet ! Un préfet, on ne pouvait pas tomber mieux ! Non, franchement Nath… t’as le don de t’attirer tous les ennuis du monde…

Ou peut-être pas… Car l’instant suivant, Ron avait subitement changé d’expression. Et d’avis.

Ron a écrit:: En fait je ne veux pas savoir.

OUF. Nath inspira avec soulagement. Qu’il essaya de cacher en affichant une expression impassible – du moins, qui se voulait impassible (il était connu pour la mobilité de ses traits). Puis pour éviter les ennuis, il changea de sujet (en continuant sa phrase de tout à l’heure en fait).

« T’es sûr que t’as bien dormi cette nuit ? Si tu veux, j’ai des anti-fatigue ~~quelque part~~ =) Sinon, moi c'est Nathanaël. »

Après quoi, changement brusque de sujet de conversation. Comme si ça avait soudain fait *tilt* dans son esprit, le rouquin (après avoir fait quelques pas histoire de se dégourdir les jambes après son état de transe totale) s’était retourné et lui avait demandé s’il était intéressé par des baguettes magiques qui jouaient des tours aux autres. Réaction de Nathanaël : Suspect

On aurait dit un vendeur qui cherchait à tout prix à vendre un de ses articles. Bizarre, ça. Ca avait l’air marrant, alors pourquoi vouloir le vendre au lieu de garder ça pour soi ? Peut-être qu’il s’agissait de baguettes défaillantes qui vous arrachaient un bras Oo Ou peut-être qu’ils se faisaient une sorte de concours ici : prix spécial à celui qui vendra le plus de baguettes.

« Euh … quel genre de tours ? »

(MDR)

Nathanaël lui demanda s'il avait bien dormi. Ron dormait toujours très bien. Au moment même où sa tête touchait l'oreiller il s'endormait. ~~Ca faisait longtemps q'il n'avait plus besoin de Pimprenelle et Nicolas pour lui lancer le sable.~~ Il ne se levait jamais la nuit et même après 10 heures de sommeil il avait parfois du mal à entendre le réveil.

C'est pourquoi cette question le perturba quelque peu. Avait-il une tête fatiguée ? Avait-il trop travaillé la veille ? ~~Devait-il passer aux 35 heures ?~~ ...

Il réfléchit et se souvint avoir fait un devoir de métamorphose. Enfin pour être précis il se souvint surtout l'avoir refilé à Hermione. L'excès de travail ne pouvait être la cause de son état de fatigue.

Il en conclu donc que ce n'était pas la fatigue qui se lisait sur son visage. Il avait peut être pris un coup plus fort que ce qu'il pensait et délirait. Il secoua la tête pour se calmer et se re concentra sur son camarade et sur son affaire.

Nathanaël sembla intrigué par sa baguette. C'était un bon début. Il avait bien fait de laisser un peu de suspense. Ainsi son interlocuteur allait au devant de l'échange. Le but était de faire en sorte que l'acheteur croit que c'était son choix et que l'objet acheté était un besoin.

Ron prit alors un air détaché, il croisa ses bras dans son dos et marcha de façon nonchalante dans les toilettes. Il regardait en l'air et (essayait ) de siffler. Il entendit soudain "plouf". Il venait de mettre sa chaussure dans une flaque suspecte Ayant un trou dans ses chaussures, il sentit le "liquide" sur ses pieds.

Il releva la tête, s'enleva de cette flaque puis se tourna vers Nathanaël et lui dit d'un air détaché.

C'est une baguette très spéciale. On l'appelle aussi : baguette explosive. Comme son nom l'indique, elle explose. Bien sur ce n'est pas une grosse explosion.

*Effrayer le client, c'est fait *

Quelque soit le sort lancé avec, une petite étincelle se forme au bout et un petit boom se fait entendre. C'est super si ... euh ... si ...

*Dégoûter le client, c'est fait *

Il suffit de l'échanger avec celle de celui à qui tu veux faire une farce ! C'est simple, marrant, pas cher !

*Faire fuir le client et perdre toute crédibilité avec un nouveau Gryffondor : imminent *

Enfin voilà quoi, si ça t'intéresse ... tu me demandes quoi.

Il secoua ensuite la tête de bas en haut. C'était son moyen à lui de remplir l'espace, de remplir la conversation. Il ne se sentait pas dans son élément. Peut être que son futur n'était pas la vente d'objets magiques. Il espérait tout de même que quelque soit son futur, ça lui rapporterait de quoi se payer une nouvelle paire de chaussure. Toutes ses affaires étaient des récupérations de ses frères.

Tu as des frères ?

Il avait lancé cette question comme ça, par curiosité. Son pied était à présent tout mouillé et il espérait pouvoir se consoler en se disant qu'il n'était pas le seul dans ce cas là.

Imaginez la scène. Un djeun' de 12 ans, peut-être treize, prenant un air détaché et tout ce qu’il y a de plus professionnel, arpentant les toilettes en long en large et en travers, les bras croisés dans son dos. Tel un fabriquant d’importance qui s’apprête à faire l’éloge de son dernier produit.

Mais l’effet produit fut différent –pour ne pas dire « complètement à l’opposé »- de celui qu’avait voulu Ron. Grâce, ou plutôt à cause, de son pied gauche qui avait mal choisi le moment de s’aventurer dans une flaque d’eau presque invisible.
(D’abord la bosse sur le front, ensuite les chaussettes trempées… Ron avait du passer sous une échelle ce jour-là)
Ajoutez à cela des sifflotements entrecoupés, qui, loin de rappeler ne serait-ce qu’une amorce de mélodie, rendaient la scène d’autant plus comique. Et c’est sans parler de la crinière rousse débordante du préfet qui descendait en cascades sur son front et autour, cachant une bonne partie de son visage. Ca n’aidait pas, ça non plus. ^^

Faisant comme si de rien n’était, Ron avait commencé ses explications visant à faire l’éloge de sa baguette explosive, réadoptant son air détaché et (faussement ?) sérieux.

Etant encore novice dans ce monde où tout avait tendance à tourner carré, toutes les banalités genre la baguette explosive, ne cessaient d’impressionner Nathanaël. Ca faisait à peine quelques jours qu’il était officiellement un sorcier, il n’avait pas encore eu le temps de faire connaissance avec les diverses farces et attrapes dont les élèves raffolaient. Bon, il était assez lucide pour percuter qu’une baguette explosive n’était pas la huitième merveille du monde non plus, on n’irait pas dépenser une fortune pour ça. Mais ça avait l’air marrant à première vue. Comme disait Ron, « simple, marrant et pas cher ».

« T’aspires à devenir vendeur, c’est ça ? »

Puis Ron changea brusquement de sujet. S’il avait des frères ? Oo Total hors sujet ! M’enfin non, disons plutôt que Nathanaël ne voyait pas le rapport avec la baguette explosive (à moins que le sous entendu ne soit « achète là, tu pourras la tester sur tes frères ! »)

« Ouais, et j’ai essayé de manger des poireaux avec mes chevilles, bof… » histoire de faire encore plus dans le hors-sujet - le sport préféré de Nathanaël. « Sinon, oui, j’ai un petit frère. Je ne sais pas si tu peux imaginer à quel point c’est galère. Il est encore plus casse-pieds que moi- si toutefois c’est possible. J’espère pour toi que tu n’as pas de petits frères et je te souhaite sincèrement de ne jamais en avoir. »

Entre temps, son regard divagua vers la flaque d’eau, puis le pied de Ron qui devait à présent être entièrement trempé.

« Ca fait quoi d’avoir un pied sec et l’autre trempé ? »

Simple curiosité. Pour tout vous dire, quand Nathanaël s’arrangeait pour fourrer un pied dans une flaque (voire carrément un lac), l’autre avait peu de chance d’y échapper aussi. Ce qui fait qu’au finale, il se retrouvait invariablement avec les deux pieds trempés (dans le meilleur des cas).

(Désolé du temps de réponse. Ma première version a été effacée Sad

)

Apparemment, la technique de Ron semblait beaucoup plus efficace que prévu. Nathanaël lui demandait même s'il voulait être vendeur plus tard. C'était bien la preuve qu'il avait été super convaincant.

Et bien je ne sais pas encore, peut être bien. Mes frères aiment faire des farces et attrape, on pourrait peut être monter une entreprise de vente d'objets de farce et attrape.

Ses yeux s'illuminèrent ensuite et il ajouta, en faisant un grand geste avec sa main droite pour symboliser le panneau d'entrée :

The Weasley Brothers Companie.

Il retomba ensuite de son nuage pour écouter la phrase plus qu'étrange de son interlocuteur. Il lui parlait en effet de poireaux qu'il avait essayé de manger avec ses chevilles.

Ron se regarda autour pour voir si ce message était adressé à quelqu'un qui pourrait le comprendre. Mais non, ils étaient seuls dans les toilettes. Il se dit alors que c'était peut être un code secret. Ils devaient être écoutés par un espion Mangemort et Nathanaël avait la clef à tout. L'autre solution était bien entendu que les parents de Nathanaël s'étaient trompés et au lieu de l'envoyer à Sainte Mangouste ils l'avaient envoyé à Poudlard. Solution beaucoup plus convaincante que la première. ~~(Ou alors il se foutait de sa gueule.)~~

Ron hocha donc la tête en faisant un grand sourire à Nathanaël pour lui faire plaisir.

Oui bien sûr.

Nathanaël redevint ensuite normal et lui parla de son petit frère. *Il est peut être schizophrène *.

Moi j'ai 5 grands frères et une petite soeur. Donc j'ai la petite peste qui est aussi la chouchoutte des parents, et aussi les cinq asticots qui m'en font voir des vertes et des pas mûres. Enfin surtout les deux jumeaux. Le pied quoi !!

En parlant de pied, lorsque Nathanaël fit allusion à son pied trempé, Ron réalisa ce petit détail. Il leva la jambe pour voir les dégâts. Il s'était presque habitué à avoir un pied trempé et ça ne le dérangeait même plus.

Oui c'est une expérience assez impressionnante à vivre. Ca bouscule tout notre centre de gravité et ... c'est surtout mouillé et désagréable.

Il dit la dernière phrase avec une moue de dégoût. C'est alors qu'il réalisa que le sujet de départ: vendre la baguette explosive, était à présent très loin. Il fallait trouver un moyen de ramener Nathanaël vers ce qui l'intéressait mais de façon discrète.

Alors la baguette ça te dit ?

* Pour être fin et discret comme approche, ça l'est !! *

C’est bien d’avoir un but dans la vie. Et c’est encore mieux lorsqu’on essaye de le réaliser. Prenez Ron, par exemple. Rien qu’à voir son regard ~~exagérément~~ enthousiaste, on devine qu’il rêve d’ouvrir une boutique de farces et attrapes. Nathanaël, quant à lui, avait des projets pas aussi concrets et bien moins nobles qu’un distributeur de farces et attrapes. Depuis plus de cinq ans déjà, il dévorait les romans et films d’aventure. Devenir policier, traquer les méchants, prévenir les meurtres et les cambriolages… voilà ce qu’il avait en tête. C’était son rêve le plus fou… jusqu’au jour J où toute son existence s’est retrouvée bouleversée. Le fait de faire son entrée dans le monde des sorciers, l’ignorance de tout ce qui l’entourait, et le fait de se sentir étranger échoué dans un monde complètement inconnu le firent réaliser à quel point l’existence était bourrée de mystères. Les policiers ne pouvaient pas changer le monde. Et puis… vous voyez Nath en policier, vous ? Adepte de la pas douée attitude, de la bouffe et de la boisson, philosophe à ses heures perdues et grand spécialiste des fêtes en tout genre, ce n’est pas vraiment le profil idéal pour un agent de Scotland Yard.

Le « Weasley Brothers Compagnie » accompagné d’un grand geste de main tira Nathanaël de sa rêverie. On avait vu plus original comme titre, mais celui là avait au moins le mérite d’être normal. C’est rare qu’on rencontre quelque chose de normal dans ce monde où tout tourne carré. L’air complètement-à-l’ouest de Ron lui arracha un sourire.

Les poireaux avaient fait leur effet. Invariablement, la personne en face de Nath se retrouvait complètement interloquée à chaque fois qu’il lui sortait une de ces phrases hors sujet et complètement débiles dont lui seul avait le secret.

*Note pour moi-même : essayer de le faire un jour. Juste histoire de voir ce que ça fait*

Toujours hilare, Nath dut faire un effort pour se concentrer sur ce que lui disait Ron. Famille nombreuse, ils devaient bien s’amuser n’empêche, pensa-t-il avec une pointe de jalousie. Il aurait tout donné pour une poignée de frères et sœurs supplémentaires. Après tout, plus on est fous, ~~moins y a de riz~~ plus on rit.

« Mouillé et désagréable, je m’en doute. Mais c’est noté, j’essairai. D’ailleurs, ça m’étonne que je ne l’aie pas encore fait. Les flaques d’eau ont l’air de m’aimer, pourtant. »

Puis Ron en revint au sujet principal, à savoir sa baguette explosive. La tentation de l’acheter était forte, ce genre d’objets s’avérait toujours pratique.

« On peut la tester avant ? »

*Faudrait pas non plus que j’achète n’importeuh quoi, neuméoh*

Il avait donc remit son pied dans la flaque, emporté dans son élan de vente de baguette explosive. Il ferma les yeux en réalisant ce qu'il venait de faire.

*~~Bloody Hell~~ Quel idiot !*

Doucement il baissa alors la tête pour voir les nouveaux dégâts et aussi pour vérifier qu'il avait vraiment fait ça. Oui. Soupir. Il leva ensuite petit à petit la tête et vit que quelques goûtes avaient même atteint le pantalon de son futur acheteur. :sifle: Il n'avait décidément pas la technique. Faire prendre une douche au client n'était en effet pas le meilleur moyen de lui faire signer un chèque.

Doucement il releva le pied et le posa en arrière. Il leva ensuite l'autre et lui fit rejoindre son copain. (Je parle des deux pieds^^ Ils doivent bien être copains après tant d'années coté à cote, enfin mollet à mollet ... ).

Ses deux pieds étaient à l'abri. L'humidité et la sensation de fraîcheur par contre restaient bien présentes. Il est à se demander parfois s'il est vraiment utile d'être un sorcier si on ne peut faire sécher automatiquement ses habits après qu'ils aient été trempés. ~~Marty MacFly il peut lui dans le futur.~~ Probablement qu'Hermione, elle, connaissait une formule, mais pas Ron.

Son problème dériva alors vers un autre problème. Son futur (enfin il espérait) acheteur lui demanda s'il pouvait tester la marchandise.

Tester ?

Tester. Oui oui tester...

Il réfléchissait tout en répétant tantôt sur un ton interrogatif, tantôt sur un ton affirmatif ce mot qu'avait dit Nathanaël et qui lui posait tant de problèmes.

En effet Ron ne savait absolument pas l'effet de la baguette. Lui ne l'avait pas testé avant de s'engager à la vendre. Il espérait qu'elle marcherait au moins une fois : au moment où il l'essaierait devant Nath.

Mais il ne l'avait pas sur lui. Il ne se promenait en effet pas toujours avec une baguette explosive dans la poche. Avec la chance qu'il avait il l'aurait rapidement confondu avec sa propre baguette et ce serait à tous les coups tombé pendant un cours avec un professeur pas commode. Il n'était pas assez fou pour courir ce genre de risque.

Tester, mais oui !! C'est une bonne idée bien entendu ! Par contre je ne l'ai pas sur moi. Tu sais ce que c'est je ne veux pas la laisser traîner n'importe où. Qui sait quel usage pourrait en faire quelqu'un avec de mauvaises intentions ... si tu vois ce que je veux dire.

Il s'était approché un peu plus près de Nath et avait baissé le son de sa voix avant de lui faire un petit clin d'oeil.

On pourra aller la tester quand tu voudras, elle est dans ma chambre. Mais avant tout je pense qu'on ferait mieux de réfléchir à la partie pratique, c'est à dire le coût. Comme je te l'ai dit ce n'est pas une baguette ordinaire et elle peut beaucoup apporter à son propriétaire. Je pense que 40 Gallions est une somme correcte. Tu en dis quoi ?

Ron n'avait pas trop encore le sens de l'argent et avait lancé ce chiffre un peu au pif. Il ne savait absolument pas combien pouvait valoir un objet de la sorte. Mais il se disait que un première année n'en saurait sûrement pas plus que lui ... alors autant tenter le coup.