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 Changement de décor ! [James Bibichou]
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyVen 20 Mai - 22:19:31

Les yeux gris aciers fendaient l’obscurité du bar. A la lueur des néons bleus, ses prunelles sombres le fixaient avec intensité. Il embrassa James, passa une main dans ses cheveux sans cesser d’observer l’homme qui le dévorait au loin. Seul, sur un canapé miteux, il avait tout du vieux gay en quête de minets à lever. Les cheveux grisonnaient sur son crâne rasé, un anneau énorme brillait à son oreille droite. Ce type le matait depuis le début et l’arrivée de son mec ne l’avait pas vraiment dérangé, au contraire, il espérait, à grand renfort de sourires pervers, capter l’attention des deux garçons. Comment vouliez-vous tenir une conversation normale dans ces conditions ? James et lui s’étaient pourtant contentés de retrouvailles tranquilles, sans effusions, ce n’était pas l’endroit. Isaac ne savait pas très bien pourquoi le jeune homme lui avait donné rendez-vous dans le bar qui avait accueilli leurs premiers amours au lieu de le recevoir directement chez lui. Il n’avait pourtant pas envie de sortir en boîte le premier soir des vacances d’avril… Sans obtenir de réponse satisfaisante, il avait engagé une conversation banale en lui caressant machinalement le dos de la main. Ce simple geste avait affolé le voyeur du fond au plus haut point. Ses gros doigts cerclés de bagues épaisses s’étaient crispés sur sa bière. Il avait aussi noté les taches de sueur sur son t-shirt blanc moulant, mais celles-ci n’étaient peut-être dues qu’à la chaleur. Ce gars était sacrément musclé. Cependant, ses pectoraux avaient la saveur artificielle de ces corps bâtis sur mesure en salle de gym. Rien de véritablement appétissant somme toute. Il n’était probablement bon qu’à rouler des mécaniques dans une backroom crasseuse, là où son regard perçant semblait les inviter… Alors, Isaac s’était laissé aller à la fantaisie de suivre le jeu sans expliquer autrement le but de sa démarche à James que par un « Laisse toi faire, on va se marrer ». Puis, se coulant contre son torse il avait plongé sa langue dans sa bouche avec passion en jetant de temps à autre des œillades aguicheuses au pervers. Ah que de souvenirs… C’était terriblement excitant à vrai dire. Il aimait sentir le regard déplacé de ce pauvre type sur les caresses qu’il donnait à James, celles qu’il ne recevrait jamais, ces corps qu’il ne lui serait pas permis de posséder, même si ses prunelles de braises continuaient à lui faire miroiter un enfer de plaisirs.

L’étreinte s’arrêta au bout de plusieurs minutes, après avoir épuisé tous l’érotisme sensuel qu’autorisait la pudeur. Il devenait presque cruel de s’interrompre maintenant qu’ils étaient lancés mais ils avaient plus drôle à faire. Avec un sourire entendu, il se redressa, tira James à lui par la main et le guida vers l’escalier d’acier qui descendait vers une zone obscure et encore peu fréquentée. Ce n’était pas l’heure. Avant de disparaître, il jeta un regard appuyé à l’homme en relevant légèrement le menton comme pour l’inciter à le suivre. Puis, il accéléra soudain le pas et se rua dans une cabine de toilettes en y poussant James comme un enfant qui cherchait à fuir le « loup ». Il tira aussitôt le loquet et pouffa de rire entre ses mains en entendant le bruit métallique qui signifiait que l’homme était sur le point de les rejoindre.


- C’était magnifique ! T’as vu comme le mec marchait à fond ? On va le baiser en beauté, pour ça, il ne pourra pas se plaindre…
- Et il se serra contre le jeune homme. – Dépêche-toi de transplaner, qu’on puisse poursuivre sans lui mon chéri…

Ce sont des tours comme ceux-là qui pimentent une vie de couple. Isaac riait d’avance en imaginant la tête du mec lorsqu’il réaliserait que la cabine était fermée de l’intérieur, mais que les deux beaux garçons s’étaient volatilisés. Ils mettaient le secret magique en danger pour une raison parfaitement stupide mais il serait franchement dommage de ne pas profiter de ses facultés de sorcier dans une situation comme celle-ci. Heureusement, James ne se rétracta pas au dernier moment. Il y avait de toute manière peu de chance pour qu’il souhaitât faire marche arrière en se confrontant au vilain monsieur et l’invention mesquine du Serpentard l’amusait visiblement presque autant. Un « ploc » retentit juste avant l’entrée de leur victime et ils retrouvèrent le grand air et la lumière du jour dans une rue beaucoup plus chic que prévu.


- Ah, j’adoooore ! Je regrette de ne pas pouvoir voir la tête qu’il doit se payer maintenant et…
- Il s’arrêta net en observant les alentours sans comprendre – pourquoi tu m’as ramené près de chez moi ? Ne me dis pas que tu le venges de ma vilenie…

Il lui sourit l’air de dire « allez, c’est fini la déconne, redevenons sérieux… parce que c’est une blague n’est ce pas ? ». Certes, l’invitation impersonnelle dans le bar où ils avaient échangé leurs premiers baisers lui avait semblée étrange, mais il n’y avait pas vu une ruse pour lui faire comprendre en douceur qu’il était temps de s’éloigner l’un de l’autre… La première plaisanterie était amusante, mais celle-là lui passa soudain l’envie de rire. Il n’était pas question de retourner chez ses parents.



Dernière édition par Isaac Deniel le Lun 23 Mai - 20:08:46, édité 6 fois
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptySam 21 Mai - 23:08:45

À quelques détails près, le type aurait pu correspondre aux goûts de James. La cinquantaine bien tapée, une carrure imposante, un air sûr de lui qui trahissait la bête brute... Mais il y avait ce T-shirt moulant, cet anneau dans l'oreille, ce crâne rasé – autant d'efforts désespérés pour se rajeunir, qui gâchaient tout. Il y avait aussi, pour être honnête, un dernier petit détail qui achevait d'exaspérer James : le voyeurisme sans-gêne du quinquagénaire et sa façon de dévorer Isaac du regard ; il ne l'avait pas lâché un instant, et désormais, il en bavait presque sur son T-shirt. La présence de James ne semblait pas le contrarier ; de toute évidence, à en juger par les regards hardis qu'il adressait au couple, il se sentait de taille à satisfaire deux partenaires. Isaac ne cessait de lui lancer des oeillades langoureuses, après lesquelles il accentuait ses caresses sur le corps de son compagnon ; il prenait un plaisir manifeste à faire monter la température du quinquagénaire, mais aussi celle de son amant légitime. James ne comprenait pas vraiment ce qu'il avait en tête ; il n'allait tout de même pas les entraîner tous les deux jusqu'à la backroom pour un plan à trois ? Ils en avaient déjà parlé pour rire, mais avec un type aussi répugnant, il n'en était pas question... En matières d'hommes, comme pour tout le reste, James avait des goûts bien arrêtés : il aimait ce qui se faisait de mieux. Il ne lui suffisait pas qu'un homme fût beau, ou bien mis, ou amant exceptionnel ; il le voulait également raffiné, classieux à souhait – pas comme ce type que le manège d'Isaac affolait, et qui venait d'ailleurs de passer une main sous sa table. Le Serpentard souriait, cependant, et promettait à voix très basse qu'on « allait se marrer ». Ce n'était pas la première fois qu'il manigançait une mystification sans en expliquer tous les détails à son compagnon, aussi James le laissa-t-il faire sans chercher à comprendre. De toute façon, les caresses furieuses d'Isaac n'allaient pas tarder à le priver de toute faculté de réflexion... La main du Serpentard s'immobilisa quelques secondes sur sa cuisse, comme pour finir de le rendre fou à son tour, puis l'adolescent bondit sur ses pieds et entraîna son amant au sous-sol, en invitant au passage le voyeur à les rejoindre. James dévala les escaliers en se demandant ce que son compagnon avait en tête ; l'autre le poussa dans les toilettes et s'y enferma avec lui, en riant. C'était donc cela, son canular ? Le voyeur descendait l'escalier, on entendait vibrer les premières marches ; il allait venir cogner à la porte et...

Transplaner. Isaac s'était accroché au bras de James, et lui demandait de transplaner sans tarder. C'était probablement illégal, puisque le secret magique se trouvait violé en présence de Moldus, mais l'idée était amusante... Le jeune homme attira son compagnon contre lui et, serrant sa baguette, tourna sur lui-même autant que le permettait l'exiguité de la cabine de toilettes. Le moment était venu pour lui de faire une petite surprise au Serpentard...

Au lieu d'atterrir dans le terrain vague proche de son appartement de banlieue, ils se posèrent dans un coin calme de Hyde Park, abrité des regards par un petit bosquet d'arbres. Isaac ne tarda pas à reconnaître le quartier, et il demanda, un peu inquiet, ce qu'ils faisaient là.


-Tu vas voir, répondit James avec un sourire entendu. Suis-moi, tu vas voir.

Le garçon ne semblait pas convaincu, mais il se laissa guider jusqu'à la sortie du parc, puis à travers les rues du quartier. Il y avait une dizaine de minutes de marche – James n'avait pas touvé plus proche pour transplaner – et on y serait. L'air de rien, tout en marchant, le jeune homme demanda :


-Pourquoi tu fais cette tête ? On peut bien se balader un peu dans le quartier, non ? C'est joli ici, tu ne trouves pas ?

Il passa son bras autour du cou du garçon, pour le faire tourner à droite, dans une rue calme et cossue. De grosses voitures s'alignaient le long des trottoirs, devant des maisons blanches impeccables. On était bien loin de la banlieue pourrie où James avait vécu ces derniers mois...
Il avait longuement caressé l'espoir de changer de quartier, et la visite d'Araley avait achevé de le décider ; l'état de ses finances s'était considérablement amélioré depuis qu'il travaillait pour Xenophius, et il avait pu s'offrir l'une de ces maisons blanches, qu'il avait bardée de sorts de protection...


-Oh, j'oubliais, murmura le repenti en s'arrêtant devant un portail de bois blanc. Je crois que j'ai oublié de te dire... J'ai déménagé, annonça-t-il avec un large sourire en désignant la maison d'un geste ample.

Il précéda Isaac jusqu'à la porte d'entrée, et leva les sorts qui verrouillaient la demeure. Trente secondes plus tard, enfin, la porte s'ouvrit sur une entrée proprette, mais chichement meublée, comme tout le reste de la demeure.


-Ça manque encore un peu de confort, mais j'espère que ça te plaira, fit-il avec un sourire plein de fierté.
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyLun 23 Mai - 21:55:07

Les toilettes sordides aux carrelages éclatés et taggués s’étaient dérobés sous une nature contrôlée. Il fit quelques pas sur la pelouse fraîchement coupée et observa à travers les grilles le quartier dans lequel ils venaient d’atterrir. Ça n’avait plus rien à voir avec les rues trouées, bondées d’étrangers, que James lui faisait d’ordinaire arpenter. Ils étaient chez lui, à Kensington. Troublé, en proie à milles inquiétudes, Isaac se tourna vers le jeune homme dans l’espoir d’une réponse encourageante. Rien. C’était au tour de James de jouer les stratèges mystérieux et il n’aimait pas du tout ça. Les surprises qu’il ne contrôlait pas ne l’amusaient pas. Impossible de se détendre devant l’ignorance… Depuis qu’il était animagus, cette tendance à se braquer à la moindre incertitude s’aggravait. Chaque terrain inconnu présentait une menace et, même s’il connaissait très bien cet arrondissement, les projets énigmatiques de son compagnon le lui rendaient hostile. Il le suivit en lançant des regards méfiants autour de lui. Ils croisèrent quelques groupes de jeunes hilares et des joggers tardifs sur la grande allée qui les conduisait hors de l’éden urbain. Dehors, les rues n’étaient guère fréquentées. Ils rencontrèrent plus de voitures que de passants mais le chemin qu’ils empruntaient semblait les rapprocher de son lieu de résidence. James souriait d’un air amusé. Isaac sentait qu’il n’était pas prêt de le lâcher devant le domicile de ses parents, néanmoins, il avait l’expression de quelqu’un qui s’attend à provoquer l’étonnement, par une révélation sans doute exceptionnelle, et il trouvait très agaçant d’être victime d’un tour impossible à anticiper.

James l’énerva un peu plus en lui faisant le numéro du mec innocent. Il savait très bien pourquoi cette situation lui déplaisait : ça n’était pas censé se passer de cette manière, ils n’avaient rien à faire ici. Il toléra cependant le bras du jeune homme sur ses épaules avec l'esquisse discrète d'un sourire amer. Leur destination l’éloignait de son appartement. Ils avançaient désormais comme un couple presque serein sans s’occuper du regard des autres. Les bourgeois du secteur s’offensaient en silence, pas comme les racailles de banlieue…
Ils arrivèrent enfin dans une rue où s’alignaient des maisons blanches relativement cossues. Le genre de résidence que ses parents auraient pu acheter sans leur goût très citadin pour les duplex de luxe qui avaient l’avantage d’offrir une vue plus intéressante sur le parc. Il étudia les environs en se demandant franchement à quoi rimait cette promenade dans les quartiers les plus morts de Kensington. Mais, alors qu’il allait perdre patiente, James s’arrêta devant un portail. Bon c’était quoi le délire ? Il avait un plan cul à lui présenter ou… Ah, il avait « oublié » de lui en parler en plus. Forcément, ça devait être le classique « Je te présente Paolo, ça fait trois semaines qu’il me baise mais j’ai… » Déménagé ? Comme c’était à prévoir, Isaac n’arriva pas à maîtriser sa réaction. Il tourna vers la maison un visage consterné. Depuis quand ? D’où sortait encore tout ce fric ? Son compagnon semblait ravi mais il avait du mal à se faire un avis sur cette nouvelle étonnante.


- Mais… depuis quand ?
demanda-t-il perplexe en le suivant.

Etait-ce une belle surprise ? James était heureux de lui faire découvrir l’entrée de sa belle demeure. La décoration restait assez froide mais l’architecture était de qualité. Il était certain qu’il ne regretterait pas ce taudis défoncé dans lequel James avait vécu la moitié d’une année. Le jeune homme avait droit à une demeure plus décente. Néanmoins, il avait vu grand pour le changement, une maison dans une des rues les plus chères de Londres ! Si ça lui plaisait ? Considérations financières et éthiques mises à part, oui, bien sûr. Il fit quelques pas pour examiner plus en détail son nouvel environnement et se retourna. Terminés les voyages en taxi dans les zones les plus mal famées de la capitale, il pourrait désormais rejoindre James à pieds. Il se rapprochait de lui. C’était plutôt bon signe, non ? C’était presque comme si cette maison lui appartenait un peu aussi, et qu’il entamait une vie d’adulte en parallèle avec ses trop longues études à Poudlard. C’était assez excitant à imaginer. Finalement, il retourna au jeune homme un sourire radieux.

- ça m’a l’air bien… mais j’espère que ça ne te donnera pas un prétexte pour me renvoyer la nuit chez mes parents
, ajouta-t-il malicieusement.

En effet, il était inutile de déclarer qu’il pourrait venir plus souvent chez lui puisqu’il avait passé la plus grande partie des dernières vacances dans son studio, et que ses aller/retour chez ses parents n’avaient eu pour seule fonction que celles de rapporter des distractions pour occuper les heures où James travaillait chez Ollivander. Ainsi, son compagnon s’était retrouvé envahi par des jeux électroniques moldus et une télévision en moins d’une semaine. Il espérait retrouver ses affaires dans le salon d’ailleurs. Ce serait comme si cette maison dont il ignorait l’existence était déjà envahie de sa présence.
Il revint vers James et lui prit doucement la main :


- Alors, tu me fais visiter ? ça fera combien de pièces à inaugurer ? … Si tu ne l’as pas déjà fait avec quelqu’un d’autre
, dit-il avec une moue boudeuse.

Il évinçait volontairement toutes les questions gênantes, qui ne changeraient rien à ce déménagement de toute façon. Plutôt que de gâcher le plaisir de découvrir ce nouvel habitat, il préférait laisser James lui en dire plus de lui-même, s’amuser, et remettre les conversations un peu plus graves à plus tard. Tout était pour le mieux en apparence, comme toujours.



Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 3 Juin - 19:07:09, édité 1 fois
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptySam 28 Mai - 9:23:10

La mine angoissée d'Isaac était à se tordre de rire. Ce n'était pas un Serpentard pour rien... Tant qu'il maniait les ficelles, tout allait pour le mieux ; il ne voyait aucun inconvénient à faire marcher James dans des canulars sans prendre la peine de les lui expliquer un minimum, ou même à rire à ses dépens ; mais lorsqu'il était lui-même le dindon de la farce, tout lui semblait subitement moins drôle. Un simple transplanage dans un quartier inattendu, et il prenait un air inquiet, jetant des regards partout autour de lui, comme un petit animal affolé. James prit un malin plaisir à le faire mariner le plus longtemps possible, s'amusant en silence de sa défiance. Que craignait Isaac, au juste ? Que son compagnon le ramène chez ses parents ? Tiens, ç'aurait été un coup à lui faire – mais James ne se rappelait plus l'adresse exacte de ces braves gens. Ils habitaient le quartier, c'était tout ce qu'il savait ; pour la rue, il n'était même pas certain de l'avoir jamais sue. Peut-être, sans y songer, passait-il chaque jour sous leurs fenêtres ? À mesure qu'ils avançaient, il sentait la tension s'alourdir, et il n'osait plus sourire trop ouvertement, de peur de déclencher une scène pour quelque chose qui n'en valait pas la peine.

L'annonce du déménagement semba désoler Isaac, et l'enthousiasme de James disparut du même coup. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Il ne pouvait tout de même pas regretter l'appartement de banlieue, le voisinage bruyant, le quartier sordide ?... Qu'allait-il encore trouver à lui reprocher ? Il pourrait au moins partager son plaisir d'avoir changé de décor, songea le jeune homme, un peu refroidi, en faisant signe à son compagnon d'entrer. Dire qu'il avait choisi le quartier spécialement pour lui ! L'un des quartiers les plus chers de Londres ! Il avait même dû utiliser un très discret sortilège de Confusion, pour convaincre l'agent immobilier de rabattre le prix. Toutes ses économies y étaient passées, malgré cette entourloupe ; il ne restait plus qu'à attendre la prochaine paye maigrelette d'Ollivander, ou la prochaine générosité de Xenophius. Jusque-là, il faudrait se contenter de camper dans cette belle maison, sur des meubles empruntés à la demeure familiale...


-J'ai emménagé ici la semaine dernière, expliqua James en refermant soigneusement la porte. Il y avait tellement longtemps que je voulais quitter ma banlieue... et je ne suis pas déçu.

Enfin, Isaac se détendait, souriait même, demandait une visite – avec une petite réflexion de jaloux comme il savait si bien les faire. Très sérieusement, James répliqua :

-Avec quelqu'un d'autre ? Bien sûr que non... Pour qui me prends-tu ? Bon, je te montre l'étage ? Euh... Attends une seconde.

Il se pencha dans l'escalier et cria :

-Planquez-vous, les gars, mon mec arrive ! C'est bon, tu peux monter, ajouta-t-il à l'adresse d'Isaac avec un sourire moqueur.

En haut de l'escalier de bois ciré, se trouvaient deux chambres et une salle de bains. James s'était installé dans la chambre du fond ; l'autre servait provisoirement de remise, et le jeune homme présenta solennellement les lieux :


-Ici, la suite nuptiale... ici, la chambre du bébé...

La télévision d'Isaac, et la majeure partie de son bazar, se trouvait dans ladite chambre du bébé. James avait tout déposé là, ne sachant qu'en faire ; il n'avait jamais su comment faire marcher un téléviseur, encore moins une console de jeux, et il n'y voyait d'ailleurs aucun intérêt. Même les jeux d'échecs « contre l'ordinateur » que le Serpentard lui avait montrés ne parvenaient pas à le faire changer d'avis. Il avait fait quelques cartons estampillés « Isaac », avec ses jeux, ses livres, les vêtements oubliés, et même quelques bijoux – un beau paquet de trucs et de machins tous plus incompréhensibles les uns que les autres, tant jeux que fringues.
Debout sur le seuil de sa chambre, un peu inquiet, il laissa Isaac faire quelques pas, explorer les lieux, aller jeter un coup d'oeil par la fenêtre – elle donnait sur un petit jardin où vivotaient un unique arbre et quelques plantes. Cela changeait des rodéos à mobylette de ses précédents voisins ! Comme le Serpentard revenait vers lui, il ajouta en montrant la peinture blanche un peu jaunie des murs :


-J'ai laissé les murs tels quels... Si tu veux y mettre des couleurs, tu as plus d'idées que moi...

Dans son premier appartement, à Regent's Park, Isaac avait refait toute la décoration, en utilisant des couleurs auxquelles James n'aurait jamais pensé ; ici, s'il voulait renouveler l'expérience, il aurait bien plus d'espace pour exprimer sa créativité... James redescendit lentement, pour montrer à Isaac la petite cuisine, le salon, et la minuscule véranda qu'il avait aménagée en bureau. Cette partie de la maison était mieux rangée que tout le reste ; ses fenêtres donnaient sur le petit jardin, à la pelouse impeccable. Il régnait un tel calme dans le quartier qu'on aurait pu s'y croire seul... c'était d'ailleurs un grand avantage de ce secteur ; on pouvait laisser les fenêtres ouvertes sans être dérangé, hormis, les dimanches, par quelques cris d'enfants dans les jardins voisins, rien de bien méchant en somme.
Le tour du propriétaire achevé, James se tourna vers Isaac, encore un peu nerveux, pour prendre son avis :


-Alors, comment tu trouves ? Inutile de dire que pour moi, c'est un véritable paradis comparé à l'endroit où j'habitais avant...

Il quêtait l'approbation, cependant, comme si sa propre opinion ne suffisait pas – comme toujours. Sa principale crainte était de déplaire ou d'offenser, y compris dans des décisions qui ne regardaient que lui, et il semblait toujours demander aux autres de valider ses choix. Un vieux reste de l'éducation autoritaire qu'il avait subie dans son enfance, et qui l'avait empêché de grandir complètement...
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyVen 3 Juin - 21:28:44

Les premières tensions retombaient peu à peu et Isaac laissa James fermer la porte derrière lui sans se retourner. Son installation était récente. L’état de l’entrée prouvait qu’il ne mentait pas. Tout était trop ordonné, trop vide, on sentait que les murs de la demeure étaient vierges de toute empreinte vivante. Ils exhalaient encore l’odeur fanée d’un hôte absent. Sa main glissa le long de la tapisserie terne. Il était vrai que l’atmosphère de ce lieu était moins malsaine que cette de l’ancien appartement. La sensation d’enfermement était moins vive, ses pensées semblaient plus claire et aucune odeur étrange de nouait sa gorge dans les premiers instants. Il comprenait le désir que James avait eu de s’en aller. Même s’il trouvait qu’il avait visé haut et craignait qu’il ne vivat un peu trop au dessus de ses moyens, il devait reconnaître que l’endroit était accueillant. On s’y sentait bien, et pas seulement à cause de la présence d’un homme fort charmant qu’il serait doux de plaquer directement contre la porte… Mais il n’était pas temps de perdre le contrôle. Isaac imaginait des scènes que son envie ne suivait pas. La curiosité bloquait sa sensualité, il voulait en voir davantage.
Il se rapprocha de son compagnon en papillonnant des cils dans l’attente de se faire guider et de l’entendre chasser les premiers signes de bouderie qui pointaient au bout de son nez. James était tout à fait capable d’avoir ramené un mec ici avant lui, mais il ne lui souhaitait pas que ce fût vrai. S’il acceptait le fait que son amant puisse collectionner les plans culs en son absence, il se réservait tout de même quelques privilèges. Le tour que lui joua le jeune homme avant de l’emmener à l’étage lui arracha une grimace faussement agacée. C’est ça, qu’il fasse son malin pendant qu’il le pouvait encore ! Il leva les yeux au ciel en poussant un soupire affligé.

- Quel gamin tu fais…


Et le gamin en question trouva vite à se venger en lui montrant à l’étage sa chambre puis celle un « bébé », une espèce de débarras qui contenait toutes ses affaires. Wahooo, il s’était éparpillé autant ? La surprise passée, il envoya à James un regard aigu. Il lui paierait cet affront. Visiblement, son compagnon était d’humeur taquine aujourd’hui. Malgré ses airs contrariés, il aimait le voir se comporter de cette façon, ave une espièglerie légère et complice.


- Je ne suis pas sûr que tu veuilles que je me tienne comme un bébé
, souffla-t-il avec un sourire menaçant.

Car pour ce qui était de se montrer insupportable et capricieux, il avait un talent certain. Mais ce n’était pas l’important pour l’instant. James précisa qu’il ne s’était pas encore occupé de la décoration et l’invita à s’en occuper s’il avait plus d’idées. Bien sûr ! Son visage s’illumina et il semblait qu’il avait déjà oublié toutes ses contrariétés à commencer par le fait que cette maison était bien trop chère pour James. L’un de ses vœux les plus secrets était de refaire les appartements du jeune homme, mais, jusqu’à présent, il n’avait pas eu le droit de toucher à grand-chose. Pourtant, les goûts de son compagnon étaient trop classiques pour donner un intérieur véritablement élégant. Lui faisait-il donc enfin confiance ? D’un pas plus allègre, il retourna au premier étage pour découvrir la cuisine et le salon qui s’ouvrait sur une véranda. Le jardin était lui aussi très simple mais ça ne le dérangeait pas. La transformation des extérieurs l’ennuyait, en plus, les fleurs attiraient un tas d’insectes bourdonnants et rampants qui envahissaient votre espace au moindre rayon de soleil. On vivait très bien sans !
Il s’arracha à la contemplation de la pelouse pour retrouver James à l’entrée du salon. Ce derniers affichait soudain un air plus incertain. Il avait l’expression inquiète d’un petit garçon qui attend l’avis de ses parents sur sa dernière poésie. Le changement étonna Isaac. Pour une fois, il l’avait trouvé assez sûr de lui. Un sourire amusé se peignit sur ses lèvres. Il hésita un instant puis plissa une narine et s’exclama avec une sévérité marquée :

- C’est abominable, on a l’impression que cet endroit est resté à l’abandon pendant des siècles et qu’il s’en faudrait de peu pour que les meubles ne soient pas recouverts de poussière ! Néanmoins…
- Il avança en examinant les alentours et tourna le dos à James sans lui accorder la moindre attention. - On s’y sent bien… - Acheva-t-il d’une voix douce en reculant jusqu’à se coller contre sa poitrine. - Il suffira d’un bout coup de neuf, dis moi ce qui te plairait et je trouverais de quoi transformer cet endroit en véritable palace… Mais évidemment, la déco ne fait pas tout… - Un tour plus tard, il se retrouvait face à lui et croisait ses mains derrière sa nuque. - il faudra lui insuffler la vie… Comme on dit toujours, pas de luxe sans luxure…, susurra-t-il en laissant glisser une main le long de son dos et en refermant ses lèvres sur sa gorge.

Il aimait ces instants à moitié maîtrisés où chaque geste calculé faisait monter la chaleur des corps qui s’étreignaient. Là, il aurait été facile de s’oublier et de mettre toute tentative de discussion à plus tard. La proximité avec James était meurtrière, surtout lorsqu’il s’avisait de l’attirer de cette façon. Ils n’en étaient d’ailleurs pas à leur premier essai. Le désir qu’ils avaient partagé dans le bar revenait au galop. Pourtant, c’était aussi un plaisir de voir combien de temps il arriverait à tenir avant de craquer, comme si rien n’était jamais acquis et qu’il fallait guetter chaque seconde les faveurs de l’autre.


- Qu’est-ce que tu me sers à boire dis ?
Demanda-t-il en s’éloignant doucement, le regard intensément appuyé dans les prunelles du jeune homme.

Il s’allongea dans le canapé dans une position innocemment abandonnée. Lui aussi avait une surprise pour James… Mais sa réaction l’inquiétait un peu, et il ne savait pas non plus très bien comment la lui annoncer. Fallait-il le faire tout de suite ou après l’amour en espérant qu’il serait mieux disposé à recevoir sa dernière fantaisie et assimiler le fait qu’il avait frôlé la mort pour repousser les limites de sa puissance magique ? Il n’arrivait pas à se décider…



Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 3 Juil - 15:27:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyMar 14 Juin - 20:36:22

La visite du premier étage n'avait révélé aucun amant caché, pas même un caleçon à coeurs oublié par une conquête d'un soir, mais Isaac ne retrouvait pas le sourire pour autant. Il avait levé les yeux au ciel – ou au plafond blanc terne qui en tenait lieu – en entendant la plaisanterie de James au sujet du harem de mecs installé en haut, puis à nouveau à la mention de la chambre du bébé. Délicieux petit Serpentard... il n'aimait pas être celui dont on se moque, même gentiment. À chaque fois, il avait des réactions délibérément outrées, qui faisaient le régal de James. L'envoi systématique de vannes était devenu une sorte de jeu entre eux, et les réactions de chacun étaient connues d'avance. Isaac prenait cet air pincé dont lui seul avait le secret, et qui lui donnait, l'espace d'un instant, la mine revêche d'une bourgeoise catholique tombée en pleine soirée sextoys... Et lorsqu'il retrouvait le sourire, très vite après, son visage semblait d'autant plus rayonnant. James attendait précisément ce changement, qui ne manqua de se produire lorsqu'il proposa au Serpentard de refaire la décoration de la maison. Aussitôt, il sembla regarder la demeure d'un autre oeil ; il était plutôt content d'être enfin sollicité, après avoir tant insisté pour améliorer les logements précédents du jeune homme. Jusque-là, James avait réfréné les élans créatifs parfois un peu angoissants de son compagnon ; à présent qu'il était propriétaire de sa maison, il pouvait lui laisser carte blanche... à condition qu'il ne fasse pas de cette élégante demeure la réplique exacte d'un bordel vénézuélien... Il avait en d'autres temps suggéré des couleurs absolument extravagantes pour égayer les murs trop sobres entre lesquels vivait James, mais il avait vite dû se rendre à l'évidence : le jeune homme était réfractaire à toute innovation trop avant-gardiste – et, en plus, il se contrefichait éperdument de la décoration. Il ne voyait aucun inconvénient à vivre dans un logement terne, aux meubles dépareillés... Scandale, pour le Londonien branché qu'était Isaac. Le Serpentard ne tarda pas à énoncer son verdict, relativement clément d'ailleurs, et James se sentit rougir. Tout d'abord en raison de la remarque sur la poussière – alors qu'il avait fait le ménage. Et ensuite, à cause de la position que l'adolescent avait choisie pour lui parler. Il s'était collé à lui, innocemment, mais assez près pour susciter un début de réaction physique... Il pivota avec l'aisance d'un danseur, pour continuer à parler tout en enlaçant son compagnon, et le jeune homme répondit sur un ton légèrement tendu :

-Oh... pour la déco, je te laisse faire. Disons que je te fais confiance... ou que je fais semblant, plutôt. En revanche, pour la luxure, je pense pouvoir assumer...

Sa voix se brisa sous l'étreinte chaude des lèvres d'Isaac, et il laissa à son tour vagabonder ses mains un peu partout, les yeux mi-clos. Toute l'excitation du bar lui revenait à vive allure, ses gestes se faisaient de plus en plus frénétiques, mais le Serpentard choisit ce moment pour s'éloigner comme si de rien n'était, en demandant à boire. Le jeune homme mit ses mains dans ses poches, un petit sourire aux lèvres. Ah, il voulait jouer... Visiblement, tous deux étaient d'humeur taquine ce soir... Ce n'était pas si fréquent, les jours de retrouvailles. C'était probablement à cause du tour pendable joué au voyeur du bar, qui les avait mis de belle humeur... Amusé par cette idée, James murmura avant de passer à la cuisine :

-Dis... tu crois qu'il fait quoi, en ce moment, le mec du bar ? Il doit avoir le feu dans son slip...

Il l'imaginait volontiers tapant à la porte dans l'espoir de se joindre aux deux beaux garçons qui l'avaient chauffé, puis, la cabine ouverte, stupéfait de la trouver vide... Peut-être même avait-il fait une crise cardiaque, entre son état d'excitation et la surprise causée par leur disparition... James rentra dans le salon, portant un plateau, et énuméra :

-Tu veux quoi ? Whisky, vodka, bière ou jus de citrouille ? Je n'ai rien d'autre.

La maison manquait encore du confort le plus élémentaire ; ainsi, il n'y avait aucun meuble où poser commodément le plateau devant le canapé, et James dut utiliser une chaise. Il s'assit sur le bord du divan et entreprit de servir à boire ; en tendant son verre à Isaac, il remarqua son expression inquiète, et demanda en lui frôlant le bout des doigts :

-Ça va, Zac ? Tu as l'air soucieux... C'est la future déco de ma maison qui te met dans cet état, ou il y a quelque chose de plus grave ?

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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyDim 3 Juil - 18:05:46

Ces mains ne l’avaient plus déshabillé depuis un mois, mais, pour la première fois depuis leurs grandes retrouvailles, il résista à l’envie de s’abandonner complètement. C’était une belle heure pourtant. Ils revenaient du bar où tout avait commencé, l’air était doux, la nuit avançait, ils avaient une nouvelle maison à explorer… Seulement, leur soirée s’était ouverte sur le ton du jeu et il serait dommage de faire tomber la taquinerie trop vite. Encore insaisissable, le Serpentard s’arracha à l’emprise brûlante de son compagnon. Il se plongea avec plaisir dans son regard troublé, contraint qu’il était de revenir sur terre après un atterrissage forcé. L’âme avait aussi ses petites jouissances. James n’insista pas. Il lui rappela au contraire dans un murmure l’événement qui nouait leur complicité. Le pervers était probablement tout seul, devant la cabine comme un gros crétin à se demander pourquoi les deux partenaires de rêve qui l’avaient invité à le suivre avait disparu. Il l’imaginait bien se mettre à quatre pattes pour voir s’il y avait quelqu’un derrière la porte de la cabine avant de la tambouriner comme un fou en susurrant des insanités au vide. Isaac ricana joyeusement. Son tour était génial. Il fallait qu’il en trouve d’autres dans ce registre. Même s’il avait souvent décrié les sorciers qui se moquaient des moldus, il devait reconnaître que la tentation était grande. Les gens qui ne croyaient pas à la magie étaient d’une adorable naïveté. Dans ce monde, leurs possibilités d’actions étaient aussi folles que celle d’un esprit frappeur.

- …Ou la main ! lança-t-il d’une voix piquante. Je suis sûr que ça ne doit pas beaucoup le changer de ses autres soirées vu sa dégaine.

Il partit dans un nouvel éclat de rire et se laissa aller dans le canapé. La médisance – surtout gratuite – était toujours un régal pour sa langue. Il abandonna cependant vite le sujet pour réfléchir à la meilleure façon d’annoncer le léger changement physique auquel James serait désormais confronté. A vrai dire, il n’avait jamais soulevé sérieusement la question des animagi avec le jeune homme, si bien qu’il ignorait à peu près tout de son opinion sur ce type de magie. Lorsqu’il revint avec un plateau comme une parfaite femme d’intérieur, Isaac le considéra à peine. Son regard hésitait entre les bouteilles, le jardin puis la cuisse de Jamesqui reposait sur l’accoudoir au-dessus de sa tête. Il chercha l’inspiration en ouvrant une canette de bière, boisson à laquelle, à force de soirées à Poudlard, il avait fini par s’habituer, mais rien ne venait, mis à part le désir de plus en plus vif de rejoindre son compagnon sur le bord du canapé pour lui montrer à quel point il avait aussi le feu dans le slip… ce qui n’était guère constructif. Il secoua la tête et lança un regard presque désespéré à James qui lui demandait innocemment s’il était déjà occupé à réviser toute l’architecture de la maison en pensées.


- En fait je…

Il s’interrompit et fixa soudain la chaise qui faisait office de table avec attention. Et s’il essayait de le lui faire deviner ? Les nouvelles se donnaient plus délicatement de cette manière – sauf peut-être dans le cas d’un décès mais il n’avait pas essayé. Tirant sa baguette de sa poche il la pointa vers le meuble et le transforma sans la moindre difficulté en une petite table de verre très élégante aux pieds torsadés.


- Je me disais qu’il était temps que tu songes à t’acheter une table, j’en ai assez de me faire servir sur une chaise tu sais
, acheva-t-il en lui tournant son plus beau sourire. Je voulais aussi avoir ton avis sur mes progrès en métamorphose…

Il leva sa baguette vers le canapé et donna à l’accoudoir la mollesse d’une couette de plumes afin que James retombe à sa hauteur puis, riant de sa surprise, il posa sa baguette sur la table et revint contre lui pour murmurer :

- Et je cherchais aussi une manière plus distinguée que « je te veux » pour t’exprimer tout mon désarroi… mais je n’ai pas trouvé, et toi ?


Il ponctua ces mots par une moue désolée et laissa courir ses doigts sur sa jambe en attendant la réaction. Oui, il l’admettait, il était faible sur ce coup. La perspective de lui annoncer qu’il pouvait se transformer en écureuil semblait très ennuyeuse pour l’instant, car elle impliquait de longues explications qui ne feraient que repousser leur union. S’il s’y essayait, il savait très bien que les choses allaient tomber dans la plus grande des confusions. Tout d’abord il parlerait vite, puis il serait victime d’absences qui lui feraient oublier le début de ses phrases et enfin, il s’énerverait en considérant qu’il en avait assez dit et que, plus prosaïquement, il voulait juste baiser en fait. De toute manière, il ne risquait pas de se métamorphoser en plein coït… enfin, il n’avait aucun recul là-dessus mais il l’espérait, ce qui le confortait dans l’idée qu’il était préférable de ne pas perturber James avant. Malin n’est ce pas ? Se souriant à lui-même il attrapa les lèvres du jeune homme et s’appuya un peu plus sur lui. Ses bonnes résolutions partaient en fumée mais le pari était tout simplement trop dur à tenir. Il espérait d’ailleurs que le jour où il serait capable de réaliser une telle prouesse n’arriverait jamais, puisqu’il signifierait probablement la fin de cette délicieuse attirance physique.



Dernière édition par Isaac Deniel le Mer 13 Juil - 19:18:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyVen 8 Juil - 22:32:22

Quelque chose ne tournait pas rond dans le comportement d'Isaac, songea James en se servant une dose généreuse de whisky. Depuis un bon moment, le Serpentard était étrangement distant, comme si quelque chose lui causait du souci... Le visage fermé, il observait ce qui l'entourait d'un air absent, et James en venait à s'interroger. N'était-il pas malade, pour rester ainsi presque prostré, le regard dans le vague ? Au bar, il était en pleine forme – assez pour monter un méchant canular aux dépens d'un pauvre pervers de rencontre. Depuis, il avait quelque peu perdu de son entrain ; le jeune homme avait mis ce changement d'humeur sur le compte de la contrariété, mais il couvait peut-être quelque chose... Il trempa ses lèvres dans son verre, en observant Isaac à la dérobée. Il n'était pas spécialement pâle, n'avait pas mauvaise mine, et sa voix ne tremblait pas lorsqu'il balança encore une vanne sur leur victime du bar. James approuva en souriant ; en effet, le bellâtre en question devait, plus souvent qu'à son tour, passer ses soirées avec pour seule compagnie sa main droite et un bon vieux film porno... Pauvre type, en somme. Il cumulait les tares, avec son allure improbable de grand séducteur des années 70. Était-il possible de se rater autant dans la définition de son look ? James n'aurait rien eu contre un type de cet âge, mais moins vulgaire, plus distingué...

-Pauvre Mike, s'attendrit le jeune homme à mi-voix. Il doit certainement s'appeler Mike, ajouta-t-il à l'adresse d'Isaac.

Pourquoi Mike ? L'ancien élève de Serdaigle avait jadis connu, dans son propre dortoir, un minable achevé, prénommé Michael et diminutivé Mike, comme il se doit. Le genre de boutonneux psychorigide qui prend son pied avec les runes anciennes, faute d'oser aborder les filles, et que l'on entend haleter en pleine nuit tandis que le lit voisin grince... Depuis, tous les déshérités sentimentaux et sexuels s'appelaient Mike, dans l'esprit méthodique de James.
L'esprit entièrement occupé de ce type bedonnant – c'était lui faire beaucoup d'honneur, décidément – le jeune homme remarqua à peine que son compagnon avait tiré sa baguette magique. Isaac profitait toujours d'être dans la demeure d'un sorcier majeur pour se livrer à la magie hors de l'école, sans risquer d'être repéré... D'ordinaire, il se contentait de métamorphoses mineures, qu'il opérait en cachette de James pour s'amuser lorsque le maître des lieux les remarquait enfin. Cette fois, il se lança dans une opération d'envergure, qu'il réussit d'ailleurs à merveille. James examina la table basse d'un oeil admiratif, mais ce qu'il formula sur un ton affecté n'était pas le compliment manifestement attendu :

-C'est vrai que ça manque de meubles, ici. D'ailleurs, à l'avenir, je ne te servirai plus du tout, pour ne pas être contraint de te servir sur des meubles indignes de toi.

Il avait à peine terminé que le Serpentard jouait à nouveau de la baguette, pour modifier le canapé à présent. L'accoudoir devenait plus moelleux qu'un oreiller – pas très pratique pour un accoudoir – et James se sentit s'enfoncer dans cette espèce de lit de plumes, en renversant au passage quelques gouttes de son whisky...

-Tu as fait de gros progrès en métamorphose,
poursuivit le jeune homme, très sérieux et un brin hors sujet. Remarque, c'est l'année des BUSE, tu as intérêt à être au niveau...

Isaac n'avait manifestement aucune envie de parler de ses études et de ses examens – un sujet que James abordait trop souvent, à son avis. Il n'avait pas tort, en réalité ; le jeune homme accordait beaucoup plus d'importance que lui à la réussite scolaire, et il ne perdait pas une occasion de fustiger le manque de sérieux du Serpentard, à la manière d'un grand frère ennuyeux... L'adolescent avait dû sentir venir le sermon, car il s'empressa d'embrayer sur un sujet plus agréable, et plus consensuel, qui laissa son compagnon muet durant quelques secondes... Ce garçon avait un don pour passer du coq à l'âne, il fallait en convenir... D'un seul geste, il venait de réveiller toute l'excitation qui faisait frémir James au bar ; lorsque leurs lèvres se séparèrent, le jeune homme, les yeux mi-clos, murmura :

-Tu n'as pas l'intention de me chauffer comme ce gros porc du bar et de me laisser en plan, hein ?

Avant que le Serpentard ait pu répondre, le jeune homme avait emprisonné ses lèvres entre les siennes dans un nouveau baiser ; l'instant d'après, il se laissait doucement basculer sur lui, ses mains voyageant quelque part sur les hanches et les jambes du garçon.

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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyMer 13 Juil - 19:28:28

Mike ? Ce diminutif ridicule ressemblait à Michel, donc c’était sans doute vrai. Depuis qu’il avait partagé son dortoir avec le tristement nommé Stanislas, Isaac baptisait tous les mecs un peu craignos, un peu cons, un peu moches, Michel… ou Mike. Soit, c’était un peu plus anglais. Dans les vieilles séries américaines il y avait toujours un séducteur ringard qui se faisait appeler Mike. On le retrouvait le plus souvent en train de poser dans des discothèques avec une chemise ouverte et une chaîne en or. Avait-on vraiment pu trouver ce look ravageur dans les années soixante-dix ? Le Serpentard se posait souvent la question lorsqu’il tombait sur les programmes désuets de la télévision moldue. Il songeait, à moitié désespéré, qu’il était impossible de survivre à une plongée dans le passé s’il fallait porter les tenues élaborées entre les années 1950 et 1990… Une horreur. Et ne parlons pas des coiffures ! Les couleurs étaient trop pâles ou trop vives. Rien n’avait de forme, et le summum étant tout de même ces jean rigides qui vous remontaient jusqu’au-dessus du nombril. Les mystères de la mode dépassaient de loin ceux de la magie. Isaac était néanmoins convaincu de ne pas faire preuve d’assez mauvais goût pour choquer les générations futures. C’était impossible. Ainsi, cette réflexion tout à fait stérile pouvait se clore sur cette inaltérable vérité. Il était temps de retrouver le canapé et la scène brûlante qui s’y déroulait.

Si la métamorphose de la table impressionna James, il n’en dit mot. Les compliments ne venaient jamais lorsqu’ils pouvaient être évités. Cette tendance à se renvoyer la balle en permanence aussi faisait partie du jeu. Tout était fait pour contrarier l’autre, jusqu’à ce que ses défenses tombent. La petite guerre à laquelle ils se livraient dès qu’ils se voyaient semblait parfois interminable. Trop susceptibles pour s’aimer normalement, ils avaient toujours une petite revanche à prendre. N’importe quel prétexte faisait l’affaire. La paix ne durait jamais que le temps des effusions. Et, fidèle à lui-même, James avait pris le parti de commenter ses prouesses à la manière ennuyeuse d’un enseignant. Isaac lui assena un regard sombre lorsqu’il prononça le mot maudit des BUSE. Il ne perdait pas une occasion de lui rappeler ces satanés examens et cette manie devenait furieusement agaçante. Comme s’il pouvait rater des épreuves aussi basiques ! Un jour, il s’était promis d’avoir de meilleures notes que l’ex-Serdaigle pour la lui boucler définitivement mais, au final, il n’avait pas de temps à perdre avec ses idioties, il avait un rituel plus important à faire. Que ferait-il d’une collection d’Optimal ? Les bonnes notes ne faisaient pas le sorcier. D’ailleurs, les diplômes étaient assez secondaires dans leur société. Le cursus universitaire existait depuis moins de dix ans et Isaac n’était même pas certain de s’y engager. Il aurait voulu rétorquer à James qu’il n’avait pas de leçon à recevoir de la part de quelqu’un qui avait abandonné ses études pour faire le larbin dans une boutique du Chemin de Traverse ET mener des activités illégales, mais il préféra contourner ce sujet épineux par un simple :


- Tu sais que tu perds moins dix en charisme quand tu me fais le coup du Serdaigle studieux ?

Il lui tourna un regard peiné avant de déployer un jeu beaucoup plus aguicheur. Au moins, James n’arrivait pas à le contrarier sur ce registre. Toute son excitation revint sous la caresse d’un long baiser qui rapprocha leurs corps avec une force telle qu’il aurait été sacrilège de les séparer. S’il pouvait abandonner James dans cet état ? Isaac souriait d’amusement à cette idée. C’était dans ses cordes oui. Il suffisait de ne pas perdre le contrôle, de museler son désir pour se concentrer sur le désir de l’autre et d’oublier littéralement son corps. Lorsqu’il voulait jouer avec un homme sans se faire posséder, cette méthode lui réussissait très bien. Mais, pourquoi le ferait-il avec son compagnon ? Il faudrait qu’il fût d’humeur particulièrement cruelle. Les colères du Serpentard ne s’apaisaient pas avec le sexe, au contraire, entamer un jeu de séduction alors qu’il était contrarié était sans doute la pire chose à faire. James n’envisageait cependant pas cette issue sérieusement. Il l’embrassa la seconde qui suivit comme pour le dissuader d’imaginer un mauvais tour et son corps s’étendit lentement sur lui tandis que ses mains devenaient de plus en plus câlines.

- Je pourrais…
, souffla-t-il en glissant une main dans sa nuque. Si tu n’en valais pas la peine, je n’hésiterais pas. Combien de temps crois-tu pouvoir me convaincre ?

Ce n’était qu’un poncif de plus dans le jeu amoureux. Le défi n’avait rien de sérieux mais, pour la suite, il faudrait faire comme s’il l’était, comme s’il devait tout donner dans cette étreinte, parce qu’il l’aimait ainsi, en mâle faussement vexé sur sa virilité et sa capacité de séduction. Puisque James le dominait, il n’avait pas l’intention de changer de place. Ses mains descendirent ensembles le long de son torse et firent remonter sa chemisepour lui caresser les hanches. La température monta alors à une hauteur vertigineuse et il perdit le contrôle de ses gestes. Il n’y eut bientôt plus que les soupirs, chauds et humides, le frémissement des vêtements arrachés, le tintement métallique d’une boucle qui se brise et des soupirs, long, haletants, suppliants.

**

Il reprit connaissance deux heures plus tard… peut-être plus, peut-être moins. Il ne savait plus très bien quand tout cela avait commencé. La peau de James était aussi moite que le plancher et il ne savait plus très bien pourquoi ils avaient glissés du canapé. Mais, lorsque la violence de leurs ébats les avait attirés vers le bas, ils n’avaient pas songé un seul instant à arrêter pour retrouver une place plus confortable. Ce n’était pas grave, pas à ce moment-là. Isaac contempla d’un air absent les marques rouges creusées par les rainures du sol sur ses membres. Cette aventure lui vaudrait probablement quelques courbatures à la fin prochain sommeil. Ce ne serait pas la première fois. Il leva sa tête de la poitrine de James pour se trainer péniblement à la hauteur de son visage. Ses forces l’avaient quitté dans l’assaut et il n’y avait pas une fatigue plus exquise que celle-là. Combien de fois lui avait-il dit qu’il l’aimait avant de perdre la voix ? Sans un mot, il posa un baiser léger dans son cou pour voir s’il était toujours réveillé.

- N’est-ce pas qu’il y a une bête en moi ?
murmura-t-il. Il faudra que je te présente la deuxième, celle que tu ne connais pas encore…

Il se coucha à nouveau sur lui en laissant ses lèvres près de son cou. Son agimagus avait développé son odorat, et le parfum du jeune homme était plus entêtant que jamais. Perdre un peu de son humanité avait du bon sur ce plan là. Même s’il avait toujours pris un pied immense avec James, cette nouvelle rencontre lui semblait encore plus savoureuse que les autres. Tout en lui était devenu palpable. Sa peau vibrait par tous les pores et il éprouvait un sentiment de sécurité terriblement agréable en se serrant contre lui.

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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyLun 25 Juil - 22:00:16

Toutes les discussions, sérieuses ou futiles, se terminaient toujours de la même façon. Ce qu'en d'autres circonstances on nomme devoir conjugal était une réelle nécessité, un rituel indispensable aux bonnes relations entre Isaac et James. Les petites attaques perfides qu'ils se lançaient ne cessaient que le temps nécessaire aux ébats, et à l'épuisement qui leur succédait. Les deux jeunes gens formaient un couple étrange, constamment occupé à se taquiner plus ou moins gentiment, presque toujours au bord de la rupture – mais jamais ils ne rompaient. Leurs deux esprits, finalement, s'accordaient trop bien pour que le clash ultime intervienne... Cent petites disputes émaillaient le quotidien, mais rien d'assez grave pour ne pas céder à l'appel de la chair – du reste, c'était la seule question sur laquelle ils étaient toujours, et entièrement d'accord.
Cette fois-ci, comme à l'accoutumée, la conversation convenue sur les examens, hautement ennuyeuse pour Isaac (et même, avouons-le, pour James qui n'endossait le rôle de censeur que par habitude) n'avait pas fait long feu ; deux hommes jeunes, fougueux et séparés depuis plusieurs semaines ne pouvaient tout simplement pas rester assis sur un canapé à échanger poliment des considérations élevées... Ils avaient déjà attendu fort longtemps, chose qui ne leur ressemblait pas, et qu'avait motivée seule l'envie de se payer la tête de Mike – puis la surprise ; après ce délai inconsidéré, les corps avaient pris le pouvoir sur les esprits, et plus rien n'avait compté.

**
Que faisait-il dans cette position incongrue, nu sur le carrelage du salon ? À son réveil, James eut besoin de quelques instants pour faire une petite mise au point des événements récents. Une délicieuse lassitude engourdissait ses membres, il n'y avait pas à s'y tromper ; Isaac, près de lui, respirait sans bruit, et il sentait chacune de ses expirations sur la peau de son torse. Le Serpentard avait eu un comportement étrange, plus expansif qu'à l'ordinaire, que James avait mis sur le compte de leur longue séparation...

Isaac retrouva ses esprits le premier, et, en bougeant, il aida James à émerger pour de bon. Le jeune homme s'étira, frémissant de la tête aux pieds ; un sourire aux lèvres, il passa une main dans les cheveux d'Isaac qui l'embrassait, et répondit à sa plaisanterie sans y voir l'allusion :

-Une bête en toi ? Et quel genre de bête ?

Il se releva en s'appuyant sur ses coudes, et récupéra non sans quelque difficulté l'une des bouteilles sur la table basse créée par Isaac ; l'amour l'avait assoiffé, et il avala plusieurs longues gorgées à même le goulot avant de se rendre compte qu'il buvait du whisky comme s'il s'agissait d'un jus de citrouille. En présence d'Isaac, il s'interdisait de boire exagérément, et il se hâta de reboucher la bouteille, avant de la proposer d'un geste gauche à Isaac. Un peu gêné, il jugea plus sage de revenir à la conversation en suggérant, goguenard :

-Si tu étais une bête, tu serais... un chien d'appartement. Le genre de bête précieuse toujours parfaitement toilettée, gâtée pourrie... Non ? Ce n'est pas ce à quoi tu pensais ? En quoi tu te verrais ?

Il s'était parfois demandé quel genre d'animal il serait lui-même, et il était parvenu à une conclusion assez définitive... Tiens, puisqu'on en parlait...

-Et moi, tu me verrais en quel animal ?


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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptySam 6 Aoû - 17:14:21

Il n’était pas juste d’être humain et de se fatiguer si vite, songea Isaac en frottant doucement sa tête sous le menton de James. Il ne voulait ni dormir ni arrêter. Le désir revenait vite, mais ses membres s’engourdissaient. Il arrivait à peine à les bouger. C’était à la fois frustrant et agréable. Là, oui, il avait la sensation de déborder de vie et l’énergie qui circulait en lui était assez forte pour l’abattre, face contre chair. Le parfum familier qui embaumait sa peau était aussi apaisant qu’un nuage d’encens. Il semblait que rien ne pourrait l’atteindre, que le cœur qui pulsait sous la poitrine de James avait quelque chose à voir avec son existence. Ils étaient le souffle de cette maison. Rien ne devait les éloigner. Tant que l’odeur était là, il pouvait dormir en paix. C’était peut-être ce qu’il avait cherché tout au long du rituel et la raison pour laquelle il s’était montré aussi nerveux ces dernières semaines. Quelque chose manquait à son équilibre et il l’avait retrouvé, pour quelques jours seulement.

Il bascula sur le côté en poussant un gémissement contrarié lorsque James se redressa pour prendre une bouteille. Son corps ne répondait plus. Il glissa paresseusement sur le ventre et croisa ses mains sous sa tête. La bouteille de whisky mal refermée rencontra la main de son compagnon qui la descendit comme un parfait poivrot. Isaac grimaça. Quelle classe, vraiment ! Il n’aimait pas voir le jeune homme boire de cette manière lorsqu’il était avec lui, surtout après l’amour. Il n’y avait rien de tel pour avoir le sentiment qu’il se fichait complètement de ce qui venait de se passer : « Ouais c’était cool chéri, bon je me mets une mine et je dors ». James se rendit compte de sa maladresse un peu trop tard pour se rattraper intelligemment. La bouteille qu’il lui tendit pour se faire pardonner ne reçut qu’un regard sombre. Il détestait l’odeur de cet alcool.


- J’adore quand mon mec a une haleine de clodo, grommela-t-il. Et tu sais que je déteste le whisky…

Il n’avait néanmoins pas envie d’entamer une dispute stupide maintenant et se rapprocha de James pour passer la pointe de sa langue sur les quelques gouttes ambrées qui perlaient à la commissure de ses lèvres.

- Berk, dégueu, ajouta-t-il plus malicieusement en se lovant à nouveau contre le jeune homme.

James se vengea très vite en le traitant de chien d’appartement. Il écouta sa description en tournant un regard de plus en plus torve vers lui. Son compagnon ne fila pas la plaisanterie plus longtemps. Il lui demanda proposa de choisir lui-même son animal, signe qu’il n’avait pas encore tout à fait saisit l’importance de la révélation qu’il s’apprêtait à lui faire. Fallait-il dire la vérité tout de suite ? Il voulait croire que le jeune homme le connaissait assez bien pour trouver son animagus, mais rien n’était moins sûr. Au fond, James ne plaisantait peut-être qu’à moitié lorsqu’il s’amusait de son côté superficiel. Comment savoir ? Il ajouta néanmoins avec un sourire :


- Bien sûr que je suis une bête précieuse… Si je suis un chien alors tu es mon maître, c’est ta faute tout ça. Mais en fait… il me semble que tu es loin de la vérité…

Il prit une mine pensive, comme s’il cherchait l’animal qui lui était le plus proche et James lui demanda avec un sérieux retrouvé sous quelle forme il pouvait l’imaginer. Question difficile. Isaac hésita à lui répondre sincèrement. Mais la plaisanterie l’emporta… Il pouffa de rire sans raison et murmura :

- Mais tu le sais déjà enfin… Combien de fois t’ai-je dit que tu étais un gros lapin ? Le genre de bête qu’on a irrésistiblement envie de câliner mais qui peut te mordre sans raison quand tu approches ta main… Pas vrai ? C’est très vicieux un lapin ! – Il le fixa d’un air stupide en battant des cils puis ajouta : - ou un chat si tu préfères ? Je suis sûr que tu pourrais ronronner si tu le voulais !

Puis, soudain plus motivé par ces sottises, il se leva d’un bond et s’étira dans l’obscurité en faisant craquer ses doigts. Les phares d’une voiture éclairèrent un instant sa peau à travers la fenêtre. Il se dirigea vers la cuisine sans se donner la peine de se rhabiller et revint avec deux grands verres d’eau fraîche.

- Et l’eau ? C’est bien l’eau aussi de temps en temps non ? dit-il en agitant le liquide translucide devant ses yeux.
Il vida son verre en deux gorgées et se décida enfin à parler en avançant vers la fenêtre du jardin.


- Je me pose la question depuis longtemps tu sais. Quel sorcier, et même quel moldu, ne l’a jamais fait pour la forme ? Au début, je me voyais plus volontiers dans la peau d’un prédateur sauf qu’en y réfléchissant bien, je n’en ai pas trouvé un seul pour me plaire… A part le t-rex, évidemment. – Il ouvrit la fenêtre et s’appuya sur le rebord. – En réalité, la symbolique animale est beaucoup plus complexe… On est rarement ce qu’on pense être…

Et, sur ces mots étranges, Isaac disparut. Ou, plutôt, il se transforma d’une manière si rapide qu’il était difficile de voir les étapes de cette métamorphose dissimulée dans l’ombre. Une petite créature noire s’élança du regard de la fenêtre comme effrayée d’avoir approché de si près un lieu de vie humain et disparut quelque part dans le jardin. Le feuillage de l’arbre qui se trouvait devant la façade tressaillit, puis un écureuil noir bondit dans la pièce et escalada le dossier du canapé. Le regard qu'il posa sur James n'avait rien de très animal.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyLun 8 Aoû - 17:59:12

Une haleine de clodo ! La réflexion vexa James, qui préféra toutefois ne rien dire – avec Isaac, mieux valait ne pas déclencher l'orage. Quoi qu'il en soit, il était certain que son whisky ne lui donnerait pas une haleine de clodo. Une haleine de poivrot, probablement, mais de poivrot BCBG, de ceux qui se crucifient le foie à coups d'alcools hors de prix dans des clubs feutrés. Le résultat final était le même, certes, l'argent en plus. Depuis qu'il travaillait pour Xenophius et en retirait de substantiels bénéfices, le goût de James pour le luxe s'était affirmé, et il ne s'offrait que le meilleur, en tout. Son whisky provenait d'une petite distillerie artisanale écossaise, tenue par la même famille de sorciers depuis plus de deux cents ans. Ses vêtements étaient achetés dans les boutiques les plus réputées, y compris dans des marques moldues conseillées, d'ailleurs, par Isaac... Même si le jeune homme connaissait momentanément quelques difficultés à cause de l'achat de sa maison, il demeurait un snob assumé, même dans ses dépravations. Il jeta un regard sévère à Isaac qui prétendait que la saveur d'alcool sur ses lèvres était dégueulasse, profondément outré par cette offense à un excellent produit du savoir-faire écossais. Cette attaque – rien d'étonnant de la part d'un adolescent, être dont la principale fierté consiste à boire de la bière tiède en cachette des parents – cette attaque, donc, ne fut que la première pique de ce perfide d'Isaac ; il enchaîna presque aussitôt en imaginant James en gros lapin vicieux. Le jeune homme accueillit cette hypothèse d'un claquement de dents près de l'oreille du Serpentard, pour lui montrer qu'il était tout à fait capable de mordre... La seconde possibilité lui plaisait davantage. Il s'imaginait volontiers en beau chat de race – bien entendu : il n'aurait pu être un bâtard, un chat de gouttière, un gros matou affreux ; s'il avait été un animal, il aurait été un être noble et beau, comme il l'était sous sa forme humaine... toute modestie gardée, bien entendu Cool. Il avait une haute opinion de lui-même, et être comparé à un lapin lui semblait presque insultant. Surtout un gros lapin vicieux – encore que le dernier qualificatif puisse se justifier. Un chat, en revanche, avait assez d'élégance pour lui convenir. Il émit une sorte de bruit proche du ronronnement pour remercier Isaac de son interprétation, point trop longtemps cependant, puisqu'il n'était pas pourvu des cordes vocales adéquates pour ce genre de performances sonores...

Isaac se leva, et James en profita pour l'imiter et se dégourdir les jambes. Au passage, il ramassa son boxer et son pantalon, qu'il enfila avec quelque difficulté dans la pénombre du salon. À tâtons, il rechercha sa baguette magique pour rallumer un peu de lumière – la maison était pourvue d'électricité, mais appuyer sur l'interrupteur n'était pas un réflexe de sorcier. Isaac rentra dans le salon à peine éclairé, portant deux verres d'eau – la preuve qu'il avait déjà commencé à prendre ses aises dans la maison. James cueillit le verre d'eau tiédasse qu'il vida en quelques gorgées (comme quoi, l'eau ne le faisait pas fuir, contrairement à certaines rumeurs colportées par des esprits chagrins), en écoutant distraitement son compagnon. Il parlait encore d'animaux, sans que James comprenne bien pourquoi il y insistait autant... Quelle était cette nouvelle passion pour les bestioles ? Jamais encore il ne s'était à ce point étendu sur le suj...

-Isaac ?

Le Serpentard venait de disparaître, sans que James, qui regardait distraitement par la fenêtre à ce moment-là, ait vu comment il s'y était pris. Impossible qu'il ait transplané, un sortilège anti-transplanage protégeait la maison... Où était-il, alors ? Une minuscule créature sombre s'engouffra par la fenêtre entrouverte, et se précipita dans l'arbre du jardin... James se passa une main sur le visage, en insistant sur les yeux. Il n'avait pourtant pas tant bu ? Il eut à peine le temps de se poser la question que la bestiole rentra dans le salon, et escalada le canapé pour s'arrêter sur le dossier. C'était donc cela... Sans y penser, le jeune homme recula d'un pas, les yeux fixés sur l'écureuil qui l'observait, ramassa la bouteille de whisky sur la table basse, et se laissa tomber plus loin, sur un fauteuil.
Animagus. Ce décérébré d'Isaac était devenu Animagus. La nouvelle, sans qu'il puisse dire clairement pourquoi, contrariait légèrement James. Peut-être parce qu'il savait tout ce que cette transformation comportait de danger, à commencer par la potion qu'il fallait réussir. Peut-être parce que des mois durant, en pleine année de BUSE, Isaac avait négligé ses études pour ça. Peut-être aussi parce que les bêtes dans leur ensemble, Animagi compris, ne lui inspiraient qu'indifférence, et qu'il ne voyait pas l'intérêt de se mettre en quatre pour en devenir une. Il ne parvenait pas à imaginer la fierté de son compagnon, son excitation, la sensation de liberté qu'il pouvait éprouver en se métamorphosant. Il ne voyait là qu'un tour de magie inutile et dangereux. Sans rien dire, il rouvrit la bouteille de whsiky, et prit une nouvelle gorgée d'alcool, toujours silencieux.

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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyMer 10 Aoû - 22:52:24

La fraîcheur de la nuit glissa sur son pelage noir. Il avait multiplié les escapades dans la forêt interdites ces derniers jours pour le simple plaisir de s’élancer sur le tronc d’un arbre, courir à la verticale, et sauter de branches en branches sans jamais craindre le vide. Sous cette forme, son corps était d’une souplesse incroyable. Il débordait d’une énergie qu’il n’avait encore jamais ressentie sous son apparence humaine, et la nature vibrait avec lui. Léger comme une plume, il flottait dans un véritable paradis végétal. Il était à la fois plus petit et plus proche du monde. Ses oreilles en pinceau entendaient tout, jusqu’au plus petit bruissement de mousse, ses yeux voyaient à travers le feuillage, son nez distinguait les parfums les plus discrets, celui des autres bêtes, celui d’une peau humaine, et d’un arbre particulier. Rien n’avait la même odeur, même les plantes. Il aimait cette sensation de voir, sentir et toucher tout à la fois. L’être humain avait perdu cette délicieuse acuité. Seuls les sorciers capables d’atteindre ce summum de la métamorphose pouvaient mesurer, enfin, la beauté de l’univers qui les entourait dans toute son intensité. Isaac l’avait découvert peu de temps avant sa transformation. Ce n’était pas cette envie de ne faire qu’un avec la terre qui avait motivé son entrée dans le rituel, il n’y avait pas songé un seul instant. A l’origine, il n’y avait vu qu’un défi à se lancer pour continuer à vivre, parce que les buts manquaient à son existence. Il avait découvert au fil des étapes que cette histoire de prouesse magique était bien dérisoire à côté des clés que le rituel lui donnait pour mieux saisir l’essence de son être. Et toutes ces perceptions nouvelles avaient même failli le perdre. La folie n’était jamais loin lorsqu’on devenait brusquement plus sensible que les autres. Mais il avait tenu bon, et il était heureux de goûter au plaisir qu’il y avait d’être un animal, un petit être qu’aucun souci matérialiste n’avait corrompu. Le plus grand confort était là, dans la simplicité d’un nid de feuilles séchées au cœur d’un arbre percé.

Il revint dans le salon de James après une brève hésitation au sommet du … de son jardin. La manière avec laquelle il amenait le sujet était brutale mais il ne savait pas comment l’annoncer. James n’avait pas saisi le message subliminal de ses dernières paroles. Parfois, une démonstration valait mieux que les mots. Il ne se voyait vraiment pas déclarer au milieu d’une conversation « et sinon au fait, je suis animagus ». Quelque chose lui disait que le jeune homme l’accueillerait à peu près aussi mal qu’un improbable « chéri, je suis enceinte ». La métamorphose ne l’avait jamais passionné. Son absence de réaction lorsqu’il avait transformé sa chaise en table quelques heures plus tôt le prouvait. C’était presque comme s’il se fichait de le voir exceller dans cette discipline magique. Isaac était persuadé qu’il aurait réagi avec beaucoup plus d’enthousiasme s’il s’était montré doué en potions. Malheureusement, le Serpentard n’y voyait qu’une matière proche de la cuisine en beaucoup plus ennuyeux. Il n’y avait donc aucun chance pour qu’il travaille d’arrache pied dans ce domaine…

Posé sur le dossier du canapé, il observa son compagnon d’un regard défiant. Mais, comme il fallait s’y attendre, James préféra à la surprise l’absence totale de réaction. Il était très difficile d’obtenir des signes encourageants de sa part. Le monde pourrait s’effondrer qu’il le regarderait bêtement sans rien faire… et en se bourrant la gueule pour faire passer le temps. Car oui, la seule réaction de son compagnon fut de reprendre la bouteille de whisky qu’il avait repoussée pour continuer à la vider dans son coin. Ok… Très franchement, il ne savait pas très bien comment interpreter cette attitude d’alcoolique fini. Et, fulminant d’une frustration intérieur violente, il se sentait de l’abandonner là sans un mot de plus en retournant dans son arbre. La seule chose qui le retint fut la pensée désespérée que s’il partait James ne trouverait rien de mieux à faire que finir sa bouteille. A se demander ce qu’il fichait avec un type pareil… Mais il n’avait encore jamais pu donner de réponse à cette question complexe. Il avait tendance à laisser passer une simple demi-heure entre les reproches dont il le couvrait et le pardon qu’il daignait finalement lui accorder. Il n’aimait pas être en froid avec lui, c’était une situation qui pouvait le rendre fou en moins de dix minutes. Alors, doucement, il quitta le dossier du canapé et retrouva sa forme humaine au milieu des cousins. Seul son regard n’avait pas changé. Il restait sombre et fermé. Bien sûr, il ne s’était pas attendu à de grandes manifestations de joie, il comprenait la surprise muette de James, son choc, mais le voir recevoir la nouvelle avec une bouteille d’alcool était profondément vexant. Le jeune homme avait de la chance que sa baguette magique trainât quelque part dans la pièce, au milieu de ses vêtements froissés, car il n’était pas certain de pouvoir résister à la tentation d’un sortilège d’explosion si elle se trouvait entre ses doigts. Il se contint. Et il fallait parler, mais aucun mot ne venait. Il aurait voulu qu’on lui fasse une question, un commentaire, n’importe quoi pour dénouer la gêne et la colère qui nouait sa gorge.

- Si je comprends bien, le whisky est encore plus inspirant mais il fallait bien que je finisse par te le dire, non ?
dit-il amèrement. Je sais que je n’aurais pas dû te le cacher… J’avais besoin d’être seul… Sans personne pour m’inquiéter ou me faire douter…

Et, soudain mal à l’aise, il se laissa envahir par la sauvagerie de l’animal et redevint écureuil pour quelques instants. Il bondit jusqu’aux pieds de James et redevint lui-même sur le plancher, pour poser sa tête contre l’un de ses genoux sans rien ajouter de plus. Il se sentait mis à nu aussi littéralement que mentalement. C’était tout le problème d’être animagus, votre forme en dévoilait d’un coup énormément sur vous et la réaction de son compagnon ne l’aidait pas à relativiser ce sentiment affreusement désagréable.

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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptySam 13 Aoû - 13:55:19

Une longue gorgée d'alcool coula dans la gorge de James, et l'étourdit un instant. Il avait beau boire régulièrement du whisky, son organisme, délicat malgré tout, ne s'habituait pas à la puissance du breuvage et il éprouvait toujours une sorte de vertige lorsqu'il en prenait une grosse quantité d'une seule traite. Il aimait cette seconde d'anéantissement, ce bref instant durant lequel tout semblait tourbillonner autour de lui et même en lui. C'était pour cette raison qu'il préférait boire au goulot, comme un ivrogne, n'en déplaise à certains. Lorsqu'il était seul, il lui arrivait de noyer ses pensées les plus noires dans l'alcool. Il s'allongeait, bouteille en main, et buvait jusqu'à en être malade. En général, le premier moment d'ivresse le laissait pantelant, tandis que deux yeux rouges terrifiants suivaient chacun de ses gestes, et que des éclairs verts illuminaient les murs de la pièce. Puis, en buvant assez, les yeux rouges disparaissaient, les éclairs de sortilèges aussi, tout se fondait dans un foisonnement de couleurs, et le repenti s'endormait, le foie malade mais l'esprit enfin vidé. Cela, Isaac ne le savait pas. Il le traitait de poivrot, vilipendait son goût pour le whisky, mais il ignorait que certains soirs, l'alcool était le seul recours de son compagnon. Il savait encore boire un verre, pour le plaisir, en bonne compagnie, mais il associait surtout l'alcool à ces moments, assez rares au demeurant, de douloureux réconfort. Il prenait bien garde, après ses beuveries, de n'en laisser aucune trace ; il conservait une potion spéciale contre la gueule de bois, qui lui permettait de se montrer en pleine forme le lendemain... Personne ne devait savoir, à commencer par Isaac. Il suffisait de voir le regard noir qu'il lui jetait, à peine redevenu humain, pour savoir qu'il ne comprendrait jamais l'équation « événement déstabilisant = rasade d'alcool avant toute autre réaction ». James avala une bonne lampée de whisky, indifférent aux reproches de son compagnon – de toute façon, ses réactions n'étaient jamais les bonnes, et il fallait toujours qu'Isaac trouve à redire sur son comportement... Il ne voyait donc aucune raison de se gêner pour faire ce que bon lui semblait.

Passablement déconcerté, il posa la bouteille à ses pieds, et prit son front dans sa main. Quelle mouche avait donc piqué Isaac, pour qu'il se lance dans un rituel d'une effroyable complication – sans parler du danger ? Était-ce, précisément, l'envie de braver un interdit et de se donner des sensations ? Le désir de montrer de quoi il était capable ? Quelque chose de plus profond, que James ne saisissait pas ? Il se sentait profondément impuissant face à ce phénomène inattendu et incompréhensible. Isaac essayait bien d'expliquer les choses, mais il faudrait plus qu'une simple phrase pour que James puisse comprendre. Il garda le silence quelques instants, et le Serpentard se métamorphosa à nouveau, par deux fois, pour venir poser sa tête sur ses genoux. Sur le plan de la magie pure, c'était admirable, mais quelque chose chiffonnait toujours le jeune homme. Pourquoi ? Qu'est-ce qui pouvait bien décider un sorcier – mineur, en plus – à entreprendre un tel rituel ? Sa voix résonna étrangement dans le silence du salon lorsqu'il se décida enfin à poser la question :

-Mais... Pourquoi tu as fait ça ? Qu'est-ce que tu recherchais ? J'ai du mal à le comprendre...

Et l'incompréhension le rendait amer, comme lorsqu'on se sent exclu d'une bonne blague qui fait sourire tout le monde. Savoir qu'Isaac avait délibérément pris des risques en le lui cachant, quelles qu'aient été ses raisons, l'attristait.

-Tu aurais pu y rester, lâcha-t-il d'une voix sourde. J'espère que tu comprends que ça me fasse un choc de me rendre compte de ça.

Sa main droite se posa dans la chevelure noire d'Isaac tandis qu'il parlait, sur un ton soucieux. A posteriori, l'initiative du Serpentard lui semblait proprement affolante, et il se reprochait de n'avoir rien vu avant. Et si les choses avaient mal tourné ? Il n'aurait pas pu se le pardonner. Et cela lui aurait encore donné des raisons de boire trop d'alcool.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyVen 19 Aoû - 13:51:58

Il arrivait souvent d’agir avec le sentiment de mal faire, de griller des étapes logiques. On se disait qu’il serait toujours temps de se rattraper plus tard. A la fin, les explications étaient inévitables. Et ce plus tard arrivait. Tous les beaux discours s’effondraient. Il ne restait que l’incompréhension et le « pourquoi ? » d’un comportement absurde, insensé. Isaac n’ignorait pas la rancœur de James. Il l’avait sentie au moment même où il avait pris la décision de ne rien lui dire. C’était la raison pour laquelle il avait tellement de mal à lui en parler maintenant. Souvent, il avait lutté contre l’envie de rompre le silence. La gravité de son secret lui pesait. Mais deux pensées lui permettaient garder une poigne de fer sur sa décision. Tout d’abord, il savait que le mal était fait. James apprendrait forcément la nouvelle sur le tard et lui en voudrait. Il faudrait de plus supporter son inquiétude alors qu’il avait besoin de toute sa concentration pour mener à bien le rituel. L’autre raison était que le jeune homme avait pratiqué le mensonge par omission à de nombreuses reprises. Oui, se dire qu’on n’avait peut-être pas toute la confiance de l’autre était douloureux, mais James lui avait infligé cette souffrance beaucoup plus durement qu’il ne le ferait jamais lui-même. Evidemment, Isaac ne voulait pas soulever ce dernier motif. Mais, tant que son compagnon aurait ses cachoteries il ne pourrait résister à la tentation revancharde d’avoir aussi les siennes. Le regard amer fixé sur le vide, il se reprocha un instant cette tendance qu’il avait à se faire justice lui-même. L’idée de paix n’était jamais qu’un concept pour lui, un contrat qui permettait un équilibre apparent. Cependant, il n’hésitait pas lorsqu’il pouvait rendre la pareille à quelqu’un qui l’avait un jour blessé, fût-il son meilleur ami ou l’amour de sa vie. Ce n’était même pas conscient. Il lui fallait un certain temps avant de s’avouer qu’une décision n’avait pas été prise sans un fond de méchanceté. Mais il ne le reconnaîtrait jamais.

- Je sais…
, souffla-t-il. Parfois, j’ai eu peur pour ma santé mentale. Mais j’avais assez de volonté pour ne pas sombrer. T’aurais fait quoi si je te l’avais dit avant ? Tu aurais tout fait pour m’empêcher de poursuivre non ? Je ne voulais pas qu’on se retrouve dans ce genre de conflit… Il fallait que j’aille jusqu’au bout.

Ce qu’il cherchait ? Des réponses à une période où il ne savait plus qui il était, où il pensait qu’il n’avait rien à perdre s’il échouait. Aujourd’hui, sa pensée avait quelque peu évolué. Il retrouvait un certain plaisir à la vie en parcourant les couloirs de Poudlard. Ses quatre dernières années au château se trouvaient derrière lui. Il avait désormais un autre groupe d’amis, plus métissé qu’avant. Il arrivait à s’amuser sans se laisser guider au bout de quelques verres par des pulsions destructrices qui faisaient remonter à sa gorge autant de sang que d’alcool. Finalement, il avait à nouveau le sentiment de vivre une adolescence normale, rythmée par les fêtes, les petites histoires de couple et les examens. Mais le rituel l’avait aidé à sortir de l’impasse contre laquelle on l’avait jeté. Ses pensées étaient encore très sombres en septembre dernier. Il avait traversé l’automne la mort dans l’âme, puis il y avait eu l’hiver, le retour du Quidditch et ces projets de métamorphose avancée qui l’avaient doucement tiré vers le haut. Pour Isaac, la vie n’était qu’une succession de victoires. Il fallait se surpasser sans cesse pour avoir le droit de poursuivre. Le plaisir seul ne servait à rien. Il ne se battait pas pour profiter du repos. Chaque but atteint devait en révéler un autre. S'il se trouvait sans projets, alors il n'avait plus aucune raison d'être.
Il avait aussi découvert quel animal était le plus en phase avec lui-même. Ce dernier trait pouvait sembler idiot, néanmoins, il lui avait permis de se réconcilier avec toutes ses contradictions. Il était devenu comme il s’était toujours vu, à la fois humain et sauvage.
Après un instant de silence, Isaac essaya d’exprimer ce qu’il avait pu ressentir le jour où il avait fait son choix. Il y avait tellement de mois à rattraper, presque une année à vrai dire, qu’il ne savait pas quelle réflexion privilégier. Comment synthétiser pour aller à l'essentiel ? Il débuta une phrase qui manquait de convictions. Plusieurs segments se croisaient dans sa tête. Tout ce qu'il pouvait dire était vrai, mais rien ne serait reçu de la même façon.

- J’étais perdu. Quand je suis retourné à Poudlard pour ma cinquième année, il ne me restait plus rien à quoi m’accrocher. J’ai mis du temps avant de revenir vers les autres, je pensais que je n’y arriverais plus jamais. Alors, pour tenir le coup, il fallait bien que je trouve quelque chose à faire et j’ai décidé de devenir le meilleur sorcier possible en métamorphose. Je sais bien qu’être animagus est plus fascinant qu’utile au final. C’est prendre un risque pour quoi ? Se donner en spectacle en prenant l’apparence d’une bête, espionner, fuir, mais encore faut-il avoir le bon animal et des raisons de le faire… J’ai pensé à tout ça. Mais le point de vue pratique au final, je m’en fichais. Je ne saurais pas dire exactement pourquoi mais j’avais besoin de me mettre en danger, une dernière fois, comme pour laisser le sort décider de si je méritais de survivre ou non. Et en progressant, j’ai compris que les motifs allaient bien au-delà. Pour y arriver, il ne suffit pas d’être un bon sorcier, on doit aussi s’efforcer de retrouver un bon équilibre intérieur, et j’en avais besoin. Je ne m’attendais pas à devenir un écureuil, j’avais une idée plus négative du genre d’animal qui pouvait sommeiller en moi… Et finalement, je crois que j’en avais assez de jouer les créatures enragées, alors j’aime bien ce que je suis devenu.

Isaac évita de mentionner sa rencontre avec Lucy qui avait eu un rôle assez décisif également sur son engagement muet dans un rituel aussi dangereux. Même s’il refusait de confier ses projets à James, rien ne l’empêchait de mettre un ami au courant afin qu’il soit le premier alerté en cas de problèmes. Il ne l’avait pas fait par excès de fierté et il était peu probable que son compagnon saisisse l’intérêt d’une telle rivalité. Il s’était vite rendu compte de la bêtise de son attitude, et sans doute que la Serdaigle avait aussi regretté son silence de son côté. Mais aucun des deux n’avait pu réclamer une trêve en évoquant les dangers des règles qu’ils s’étaient imposés. Il n’était pas question d’accorder la première manche à l’autre.

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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyDim 4 Sep - 19:21:15

L'étrange silence s'imposait, semblait envahir chaque centimètre carré de la pièce. Quelques instants durant, on n'entendit que la respiration des deux jeunes gens ; la tension était à ce point palpable qu'un observateur extérieur aurait pu se croire, l'espace d'un bref moment, dans une maison frappée par le deuil. Puis Isaac parla, expliqua pourquoi il avait voulu devenir Animagus, et pourquoi il n'en avait rien dit. Ce silence vexait James plus qu'il ne voulait l'admettre ; c'était cela, bien plus qu'une inquiétude rétrospective, qui le contrariait. Toutefois, il ne pouvait nier qu'Isaac avait raison. S'il avait su ce qui se tramait, il aurait tout fait pour dissuader son compagnon de poursuivre ses expérimentations. Il aurait mis en branle toute sa capacité à décourager les initiatives hasardeuses – et elle était considérable. Alors, le téméraire Serpentard n'aurait plus eu un instant de répit, et sous les allusions incessantes de son cher et tendre, il aurait fini par abandonné son projet de devenir Animagus et se serait plutôt mis à la peinture sur soie, activité nettement moins dangereuse... Bien sûr, James était lui-même un adepte du secret, et il n'ignorait pas que l'adolescent devait considérer son silence comme une revanche. Mais il ne comprenait donc pas qu'il y avait secret et secret ? Ceux qu'il gardait étaient assez lourds pour envoyer un indiscret au cimetière. James aurait mis tout le monde en danger en parlant ; Isaac s'était mis en danger en se taisant. En toute bonne foi, le responsable financier du chef mafieux McGregor n'en démordrait pas. Il se devait de cacher des choses à son compagnon, pour leur sécurité à tous les deux. Pour le plus grand bien, aurait dit Grindelwald en son temps...

Le regard dans le vague, James écouta les explications du garçon, encore un peu contrarié. Il ne comprendrait jamais l'adolescence et ses lubies – on ne lui avait guère permis d'y goûter, à vrai dire, si bien qu'il ne pouvait se référer à sa propre expérience. Pourquoi Isaac avait-il eu besoin de se mettre en danger ? N'avait-il pas eu sa dose de danger avec les Carrow, n'avait-il pas alors compris que le sort lui permettait de survivre ? Les blessures que James avait pansées, pendant les vacances de Noël, auraient bien pu être fatales... Elles ne l'avaient pas été, et il lui fallait encore défier le destin, tout remettre en jeu comme un acharné du poker... C'était à n'y rien comprendre, mais James garda pour lui cette opinion. Lui estimait avoir eu assez de chance pour se tenir à carreau le reste de sa vie... en admettant que tremper dans des affaires louches, mais d'un simple point de vue financier, corresponde à la définition de « se tenir à carreau », ce qu'Isaac ne semblait pas accepter. Bref. L'exposé des causes et conséquences n'était pas inintéressant, finalement, même si James n'en saisissait pas toutes les subtilités psychologiques. Isaac et lui avaient des manières très différentes de penser et de fonctionner, et les incompréhensions entre eux étaient fréquentes, pour ne pas dire constantes – ce qui ne les empêchait pas de faire presque aussi bon ménage que la moyenne des couples ordinaires...

La main du jeune homme s'égara une seconde dans les cheveux de son compagnon, puis il se dégagea doucement en murmurant « attends » pour aller chercher quelque chose à manger à la cuisine. Tout cela lui creusait l'estomac ; il secoua les placards et revint au salon chargé de quelques aliments prêts à consommer : crackers, pain, fromage, bacon, des pommes, ainsi qu'un petit paquet qu'il n'ouvrit pas immédiatement. Un dîner royal, qu'il disposa sur la table basse flambant neuve magiquement débarrassée des bouteilles. Il s'assit à même le sol, près d'Isaac, et plaça la table devant eux, trouvant dans ces préparatifs le sas de réflexion indispensable avant de poursuivre la question. Un cracker en main, il se décida finalement à parler :

-On ne se comprendra jamais, Zac. La métamorphose, ça m'a toujours donné des boutons. Enfin, c'était surtout McGonagall qui me donnait des boutons. Elle ne pouvait pas m'encadrer, je crois...

Il eut un sourire amer ; non, elle ne pouvait réellement pas le voir, lui et sa petite bande de fanatiques du Seigneur des Ténèbres. Leurs penchants pour la magie noire étaient trop voyants pour que la directrice de Gryffondor puisse passer outre ; sa froideur légendaire se changeait avec eux en hostilité à peine voilée. James dédia à la harpie un souvenir haineux, et poursuivit sur un ton hésitant :

-Et euh... ça fait quoi de se changer en animal ? Enfin... je veux dire... pas seulement de se métamorphoser, mais pendant qu'on apprend... rah, je sais pas comment dire, conclut-il agacé de ne pas trouver ses mots.

Il termina son cracker et attrapa le petit paquet de papier kraft qu'il avait déposé sur la table. Un sourire aux lèvres, il l'ouvrit et le tendit vers Isaac en plaisantant :


-Je dois avoir le troisième oeil, en fait... tiens, sers-toi. J'achète des noisettes environ tous les deux ans et demi, et j'en ai acheté avant-hier. Si c'est pas un signe...
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyJeu 15 Sep - 0:42:11

Tandis que les mots se déroulaient, le regard de James était fuyant, méditatif, fermé. Isaac le voyait dans une réflexion profonde, une sorte de débat intérieur avec lui-même qu’il était impossible de pénétrer. Ils s’étaient souvent heurtés à l’incompréhension. Lorsque les prunelles sombres du jeune homme croisaient celles de son compagnon, deux mondes s’opposaient. A quoi ressemblait l’univers de James derrière ces reflets cristallins de soulignait un ruban de cils ? Il imaginait un océan fragmenté par la glace. Une étendue sereine mais glaciale, qui, s’agitait lorsque le vent soufflait trop fort. Dans sa région, le Serpentard avait beaucoup plus chaud. Il habitait une terre aride, un désert de rocaille, hanté par les cactus et crotales. L’eau était plus rare que le venin. Chaque espèce devait sa survie à son adaptation. Personne ne trouvait la paix sur les dunes orangées. Le flambeau du soleil ne s’éteignait jamais. Il brûlait quelque part dans son cœur, et le brasier dansait au fond de ses yeux noirs. Isaac s’était longtemps interrogé sur le sens de l’existence. Une vie, un millier de chemins différents, et pourtant, rien ne ressemblait à l’absolu qu’il espérait trouver. Le passage d’un homme sur terre n’était pas aussi court qu’on le prétendait. Combien de jours intéressants pour une seule vie ? Il aurait souhaité rendre chaque heure exceptionnelle. C’était impossible, évidemment. Mais, depuis qu’il avait frôlé la mort, il n’avait plus de temps à perdre avec la comédie du bienséant. Qu’il meure jeune, s’il le fallait, mais qu’il meure avec la certitude d’être vivant. Il ne demandait rien d’autre. Devenir animagus était un projet fou, qui, comme tous les projets de ce type, apportaient une satisfaction intense lorsqu’ils réussissaient. Il jouait à la vie comme il jouait aux cartes. A chaque remise, il gagnait le droit d’être en vie. Sa récompense n’était pas l’argent, mais l’adrénaline. Drôle de partie, en vérité, que celle à laquelle il s’adonnait depuis deux ans.

La main de James s’égara dans ses cheveux, comme pour signifier qu’il avait compris. Une certaine lassitude envahissait l’âme d’Isaac. Après chaque confidence, il se sentait vide. Il y avait une différence entre penser les choses et les énoncer de vive voix. Il se sentait piégé dans une sorte de spirale infernale, dans un jeu vidéo sans sauvegarde où on était contraint d’avancer sans s’arrêter en priant pour ne pas perdre devant le prochain obstacle. Et pourquoi faisait-on tout cela ? Pour arriver à la fin, à cette fin qui ressemblait finalement à un game over « Bravo tu as gagné, tu as droit à un générique, à un écran noir, et tu peux recommencer la partie si tu veux ». Et le jeu ne changeait pas d’un pixel. On était condamné à répéter les mêmes choses en sachant simplement comment l’histoire allait se terminer. Isaac soupira. Il n’aimait pas sombrer dans ces réflexions qui lui inspiraient une angoisse mentale assez insoutenable. Tout aurait été plus simple s’il avait pu partager les plaisirs de son compagnon. Au moins, James ne passait pas son temps à chercher un nouveau moyen de s’attirer des ennuis pour explorer d’autres horizons. Ils venaient à lui tous seuls et c’était bien là le problème. Mais ses ennuis n’avaient rien d’enviable, puisqu’il les subissait. On ne les savourait qu’à condition de les provoquer délibérément.

« Attend », James reportait sa réaction à plus tard. Il l’abandonna pour rejoindre la cuisine et Isaac se demanda un instant ce qu’il préparait… Rien de très spectaculaire heureusement. Il revint de manière complètement hors sujet avec tout ce qu’il fallait pour couper une fringale à deux ou trois heures du matin. Son ventre l’en remercia. La faim l’emporta aussitôt sur sa gêne et il attrapa un bout de fromage pendant que James soupirait qu’ils ne se comprenaient pas. Il fit simplement l’état de son désamour pour la métamorphose et le Serpentard fut soulagée de voir qu’après ce long malaise, il s’efforçait d’accepter la situation sans faire d’histoires.

- J’ai jamais été un grand fan de McGo non plus
, renchérit-il. C’était une bonne prof mais elle était à peu près aussi impartiale que Rogue… Son amour pour les Serpentard faisait chaud au cœur. Je crois qu’aucun prof ne m’a autant repris à l’ordre qu’elle en cours, et pourtant, il y avait du challenge.

Il ricana en songeant à toutes les fois où il avait provoqué des scandales en classe, souvent au détriment d’un élève d’une autre maison d’ailleurs. En général, la vieille McGonagall était plutôt conciliante avec les Serdaigle. Mais elle avait ses têtes. Quand on n’était pas à Gryffondor, il suffisait de l’exaspérer une fois pour subir ses remarques acides jusqu’à la fin de sa scolarité. Isaac n’avait aucun mal à imaginer les réserves de l’ex directrice des rouges et or vis-à-vis de James. Malheureusement, elles étaient justifiées. S’il l’avait connu à l’époque où il fréquentait la clique des sang-purs pro-mangemort de Serpentard, nul doute qu’il ne l’aurait pas davantage porté dans son cœur. Sauf… Il l’observa pensivement. Sauf si la thèse du coup de foudre était valide. Il l’aurait peut-être aimé malgré tout, qui sait. Un sourire amusé effleura ses lèvres mais son compagnon le chassa en lui posant une question compliquée. Il hocha la tête. Les explications ne vinrent pas tout de suite cependant. James avait autre chose à lui montrer, un paquet qu’il lui tendit avec un sourire énigmatique. Un simple regard permit de résoudre le mystère. Il avait acheté des noisettes… Il en raffolait depuis sa transformation. En fait, il ne résistait plus à tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une noix. Les fruits à coque étaient les mets les plus exquis au monde. Mais, il y avait un problème… Ils étaient à coque et, dans ces moments, Isaac avait tendance à oublier que sa dentition humaine n’était pas conçue pour les perforer. Ses incisives gémirent de douleur.


- Tu as ta réponse ?
Dit-il en plaquant une main devant sa bouche. Dès qu’un truc me rappelle ma seconde nature, l’animal a tendance à prendre le dessus et j’ai encore du mal à gérer ces absences… ça a été comme ça à peu près tout le long du rituel. Plus j’étais proche d’arriver à la métamorphose et moins je me retrouvais moi-même. C’était épuisant. En fait, c’est un peu comme si une seconde personne débarquait dans ta tête, même si ce n’est pas vraiment comparable à de la schizophrénie. Le plus difficile est d’arriver à trouver un bon équilibre. Il faut lui laisser sa place mais arrêter sa croissance à temps, sinon l’animal prend le dessus et… C’est le pire qui puisse arriver en fait. Parce que le retour en arrière n’est pas possible et les lésions mentales sont irrémédiables… - Puis, avec un sourire il ajouta : - Mais je m’en suis bien sorti ! Certaines choses ont changé dans mes habitudes, je suis plus attiré par la forêt qu’avant, et cet hiver je n’arrivais pas à me réveiller dès que la température extérieur était trop basse mais sinon… ça va, je crois. Il y a plus de bons côtés que de mauvais. Je me sens vraiment libre sous cette nouvelle forme. Imagine, avoir toutes tes entraves d’être humain qui s’abaissent d’un coup ! On n’a pas idée de toutes les sensations dont notre corps nous prive. J’ai vraiment l’impression que la nature est un être vivant qui palpite sous mes pas quand je suis un écureuil. Et en même temps, la pensée à tendance à se réduire. Je ne sais pas comment expliquer ce phénomène… Disons que tout ce qui occupe notre tête devient superficiel. On a conscience de ce qui se passe mais la réflexion passe au second plan. Il me semble que c’est vraiment la plus grande liberté qu’on puisse acquérir en obtenant ce don au final…

Et, comme pour appuyer ses dires, il se transforma en écureuil, prit la noisette qui lui résistait entre ses dents et escalada l’épaule de James pour la déguster. Il l’écoutait toujours, bien entendu, même s’il était moins évident de lui parler lorsqu’il était sous cette apparence. Difficile de se faire à l’idée qu’un simple rongeur avait autant d’intelligence que le jeune homme qui était assis aux pieds du fauteuil.


Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 16 Oct - 23:02:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyDim 2 Oct - 21:11:33

Il n'avait pas si faim que cela, finalement. Deux crackers, un petit morceau de fromage, une tranche de bacon sur du pain, et déjà il calait. Ce n'était pas normal... L'instant d'avant, il se sentait affamé, et le voilà qui faisait nonchalamment tourner une pomme entre ses doigts en se demandant s'il allait la croquer. Il avait beau faire, il était plus contrarié qu'il ne voulait bien l'admettre. Hésitant toujours sur le sort du fruit, James adressa un sourire à son compagnon lorsqu'il lui fit part de son opinion au sujet de McGonagall ; du moment que l'on critiquait cette vieille peau, la conversation lui allait à merveille. Elle lui avait toujours semblé beaucoup plus redoutable que Rogue, avec ses principes rigides. Le jeune Kirkby avait toujours fait partie des élèves qu'elle n'aimait pas, et elle ne s'en était jamais cachée. Si elle n'avait jamais fait preuve d'hostilité ouverte à son égard, il avait toujours senti que rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que de le changer en pied de chaise. Le pire dans tout cela, c'est qu'il la soupçonnait de faire preuve d'une profonde justice dans sa façon de le noter, et qu'il ne pouvait donc pas prétexter que ses résultats moyens en métamorphose étaient dûs à la malveillance de l'enseignante. Vieille garce, songea-t-il en croquant enfin dans la pomme, tandis qu'Isaac plongeait la main dans le paquet de noisettes, manifestement ravi de cette aubaine.

James s'arrêta de mâcher en entendant un bruit lugubre près de lui. Le Serpentard avait croqué directement dans une noisette, sans prendre la peine de la casser avant... La transformation en Animagus n'était pas censée, lorsqu'elle se déroulait bien, altérer les facultés mentales, mais dans le cas d'Isaac, un doute subsistait. Il se frottait douloureusement la bouche, et ne sembla pas voir le casse-noix que le maître de maison lui tendait, un peu tard. Il se lança dans une explication développée, que James suivit avec attention, hochant parfois la tête pour montrer qu'il comprenait – mais il n'était pas convaincu, il s'en fallait de beaucoup. L'épisode de la noisette le confortait dans ses réticences, même si Isaac tâchait de le minimiser ou, du moins, de l'expliquer. Pour conclure en beauté sa démonstration, il se métamorphosa encore une fois, et escalada lestement l'épaule de James pour y consommer la noisette. Casser la coquille n'était qu'une formalité, avec des dents de rongeur. Le jeune homme ne tourna pas la tête pour regarder comment se passait l'opération ; il entendait chaque râclement de dents contre le bois, chaque craquement, et quelque chose lui disait qu'il aurait souvent l'occasion d'assister à ce genre de spectacle. Cela l'agaçait un peu, sans qu'il puisse dire exactement pourquoi. Il pressentait que, même si le contact de l'animal sur son épaule n'était pas désagréable, les métamorphoses à répétition allait certainement user sa patience. Il préféra cependant ne rien en dire pour le moment. Il tendit la main pour récupérer la coquille de la noisette (pas question qu'Isaac se comporte comme un vrai écureuil et la jette, c'était dégoûtant, non mais) et attrapa le sac de papier en proposant :


-Une autre ?

Il se demandait surtout comment Isaac allait s'y prendre pour lui répondre et s'assurer qu'il le comprenne. Le petit oeil noir de l'animal le fixait, pétillant de malice, mais il se savait assez malhabile en communication non-verbale pour ne rien saisir des intentions de son compagnon métamorphosé. Il avait déjà du mal à le comprendre sous sa forme humaine... C'était à croire que son compagnon avait encore voulu corser les choses entre eux, avec sa transformation. Déposant le trognon de sa pomme sur la table basse, James murmura :

-Tu sais... Il ne faut pas m'en vouloir si j'ai du mal à comprendre. De toute façon, tu dois être habitué. Je fais mon possible, je t'assure. Mais... et puis non, c'est pas possible, fit-il soudain d'une voix plus forte. Je ne peux pas parler à un écureuil, je suis désolé. Tu as beau me dire que tu comprends tout, moi j'ai l'impression d'être un pauvre taré qui parle à une bestiole. Laisse-moi le temps d'assimiler tout ça, mais en attendant, sois gentil, reprends ta forme humaine.

Les réticences qu'il avait essayé de cacher étaient revenues en force, malgré ses efforts. Il espéra qu'Isaac ne se vexerait pas ; après tout, il n'était pas facile de parler à un jeune homme, puis à un écureuil l'instant d'après, en sachant que c'était la même personne... Cela demandait probablement une certaine habitude, que James ne possédait pas et que son esprit, peu rompu à ce genre de contorsions mentales, refusait de prime abord. Il essaierait, avec le temps, de s'y faire, mais pour une première fois, il avait besoin de ménagements. Parler à un animal était inconcevable, mais cet animal était un humain... C'était vertigineux. Trop pour lui. Plus pour s'occuper les mains que par envie, il prit le casse-noix et une poignée de noisettes. Il n'était pas certain de les manger, mais il aimait le craquement du bois lorsqu'il appuyait.


Dernière édition par James Kirkby le Sam 5 Nov - 19:48:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Changement de décor ! [James Bibichou]   Changement de décor ! [James Bibichou] EmptyDim 16 Oct - 22:57:00

James pouvait critiquer son esprit borné, il n’était pas mieux, à la seule différence qu’il préférait la neutralité au conflit. Isaac sentait que, malgré ses longues explications, cette histoire d’animagus continuait à l’irriter. Il appréciait ses efforts pour n’en rien laisser paraître, mais la tension et le malaise étaient des choses palpables qu’il lui était difficile d’ignorer. Il accepta cependant l’incompréhension de son compagnon sans insister. Autrefois, il aurait mis plus de rage à lui imposer son point de vue, parce qu’il ne supportait pas d’agir sans son soutien. Mais, d’une certaine manière, il avait peu à peu rompu cette dépendance en commençant le rituel. Connaissant le jeune homme et son étroitesse d’esprit dès que les actes frôlaient l’extravagance, il était aisé d’imaginer ses réserves vis-à-vis des métamorphoses humaines à caractère irréversible. Perché sur son épaule, le Serpentard se demanda, non sans inquiétude, s’il n’était pas en train de ronger – quelle ironie – le lien qui les unissait. N’avaient-ils pas vécus d’autres désaccords ? Les souvenirs de leurs dernières disputes brûlaient encore dans son esprit. Tout ce qu’il avait appris sur ses relations avec le vieux McGregor lui restait en travers de la gorge. Il avait préféré fermer les yeux, comme James le lui avait demandé. Et, c’était avec ce fardeau sur le cœur, qu’il avait suivi la voie sans retour de la métamorphose. Que partageaient-ils sinon l’amour ? Cette situation les ruinait. Mais, au final, il en était ainsi depuis le début. Leur histoire était semblable à une citée détruite au centre de laquelle brillait une fleur sublime. Mais, lorsque personne ne venait reconstruire sur les gravats, les herbes folles arrivaient et tout se mourait. L’avenir était incertain, comme toujours. Cependant, il ne faudrait plus compter sur le non-dit pour s’en sortir. Isaac n’avait pas seulement réussi un exploit interdit, il avait aussi changé en substance. Ce n’était pas forcément flagrant pour quelqu’un qui le connaissait de manière superficielle mais, maintenant que James Savait, il y avait des chances pour que l’Ecureuil transparaisse à travers tous les gestes qui ne lui étaient pas habituels. Il perdait son statut d’humain. En quelque sorte, il avait évolué en « autre chose » et il concevait l’étrangeté qu’il pouvait y avoir à assimiler cela. Pour quelqu’un qui n’aimait pas le changement, une telle métamorphose était brutale… Aussi, il redevint lui-même dès que James le lui demanda.

- Désolé, dit-il simplement en apparaissant sur l’accoudoir du fauteuil. Je n’aurais pas dû me transformer maintenant. Et puis, je n’ai aucun intérêt à me métamorphoser avec toi. Tu vas sans doute me gronder si je te le dis mais… - Un sourire mutin passa sur ses lèvres. – Ce qui me plait le plus dans les possibilités qui s’ouvrent à moi, c’est surtout celle de pouvoir quitter Poudlard quand je le veux avec encore plus de facilité qu’avant. Cette école ressemble de plus en plus à une prison. Avec une après-midi de sortie autorisée dans le mois, je m’étonne que les élèves ne deviennent pas fous. On nous traite de manière égale de la première à la septième année. Mais enfin, arrivé à un certain âge, on a tous besoin d’avoir un minimum d’intimité, tu ne trouves pas ?

Il soupira doucement, sans savoir si ses paroles pourraient ou non aider à relativiser les choses. Enfin, maintenant qu’il était passé aux aveux, il essayait de tenir le discours le plus limpide et le plus léger possible pour éviter le silence ravageur qui les menaçait. Si cela ne suffisait pas à détendre l’atmosphère, il s’avouerait vaincu. Isaac ne pensait pas être d’un tempérament ambivalent. Maintenant que James le connaissait et le tolérait, il avait peu de chances de le surprendre. Sa métamorphose animale lui offrait une porte de sortie sur le monde et il se plaignait régulièrement du confinement de Poudlard. Cet enfermement était déprimant. Il l’avait accepté les premières années. Quand on a douze ou treize ans, l’extérieur, n’est rien d’autre que le cocon familial et, n’ayant jamais été très proche de ses parents, il était ravi de les voir le moins possible. A cet âge là, l’école était son échappatoire. Il était amusant de constater comme un seul et même lieu pouvait passer de seconde maison à prison à différentes étapes de la vie. Il connaissait déjà la réponse que James ferait à sa question, s’il se donnait la peine d’y répondre. Ce n’était pas la première fois qu’ils s’embarquaient dans ce genre de discussions, et ils en revenaient toujours à la même conclusion… Qu’il le veuille ou non, il n’était pas possible d’accélérer le temps et les deux années qu’il lui restait à Poudlard était bien réelles. Impossible d’y couper lorsqu’on venait du monde moldu. Les enfants de sorciers pouvaient quand à eux se payer le luxe de l’enseignement à domicile… Mais il y avait cependant une nouveauté : la maison de James. Une étincelle passa dans son regard, alors même qu’il venait de déplorer leur incompatibilité. Quelle idée folle, vraiment. Il n’apprendrait donc jamais à devenir raisonnable. Etait-ce pour cela qu’il se glissait à nouveau contre le jeune homme avec un air d’amant comblé ? Comme s’il espérait encore quelque chose qui, pour l’instant, ne pouvait s’exprimer. Il attrapa une noisette que James avait libérée de sa coquille et la croqua.


- J’avoue cependant que ta surprise était meilleure que la mienne
, murmura-t-il dans un sourire avant de lancer avec une emphase gentiment moqueuse : Cette maison... Que dis-je, ce château ! Tu veux bien qu’on rejoigne la suite nuptiale ? J’ai froid ici…

Ce qui était parfaitement compréhensible étant donné qu’il ne s’était toujours pas donné la peine de se rhabiller. C’était ennuyeux de se revêtir alors qu’ils avaient, pour la fin de cette nuit, le choix entre faire à nouveau l’amour ou dormir. Deux activités qui se passaient de vêtements. Il embrassa les lèvres de James et se redressa en lui tenant les mains pour l’inviter à le suivre.
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