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 Petite Histoire [Hors HP]
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MessageSujet: Petite Histoire [Hors HP]   Petite Histoire [Hors HP] EmptySam 7 Mar - 1:23:14

*Titre de ta nouvelle : Petite Histoire
*Présentation de l'histoire : Ce n'est qu'une histoire de vie, d'évolution et d'amitié. Quelque chose de très simple ou tout réside dans les non-dits
*Protagonistes : Aucun c'est un texte original
*Catégorie : Autre
*Genre : Euh... on va dire fantastique mais pas vraiment en fait
* Nombre de chapitres : 3 pour le moment (a peu près)
*Complet : non, je suis bloquée

Chapitre 1 - Rencontres


Grise était sa fourrure, grise également l’onde calme du lac où il s’abreuvait, marquant d’à peine quelques rides l’immersion de ses puissantes mâchoires. Il avait soif, il avait bu, il était bien. Ici, on le voyait à peine malgré la lumière croissante et l’arrivée de l’aube.
Toute la nuit il avait couru, des le lever de la lune et longtemps après son coucher. Il avait couru sans précipitation, infatigable, jouissant de cette force tranquille qui l’avait fait avancer, kilomètres après kilomètres jusqu'à cette étendue d’eau.
Lentement, il fit demi-tour. Il avait repéré, un peu plus tôt, une grotte tournée vers l’Est. Le lieu était plaisant, masqué par un buisson d’épineux, invisible de jour, mais tout était plus clair sous la lune. Restait à savoir si elle était libre. Avec l’indicible assurance de celui qui ne craint rien, il entra. Ses yeux lui apprirent qu’il n’y avait personne, ses oreilles que les alentours étaient libres, son flair que la grotte était abandonnée depuis un moment déjà.
Avec un soupir qui pouvait passer pour de l’aise, il tourna plusieurs fois sur lui-même, se coucha et s’endormit.
Et il rêva, il rêva de son passé, il rêva de son présent, il rêva a en gémir tout bas.
Il rêva l’odeur du bois qui enivre, celle des compagnons de jeux de son enfance, celle de sa solitude présente. Il rêva la caresse du soleil sur sa fourrure, la langue de sa mère sur sa tête, la douceur du sol sous ses pattes. Il rêva le goût du vent qui souffle, celui métallique du sang de sa première proie, celui de l’eau du lac qui rappelle étrangement le goût de la Liberté.
Son gémissement se transforma en plainte sourde et continue. Il rêvait de son départ, perdu dans le brouillard intemporel de son propre passé.
Né de rien, fils de personne, voilà qui il était. Il avait donc grandit heureux, apprenant rapidement quelle était sa place dans la société, évitant les puissants, méprisant les faibles. Il avait su chasser très tôt, combinant son instinct et son intelligence pour débusquer le gibier sans jamais se tromper. Seulement voilà, cycle après cycle, saison après saison, la nature inexorablement poursuivait son chemin vers son but inconnu, et il grandissait. Il n’était pas extraordinairement grand, ni fort, mais la loi était formelle : tout enfant mâle en âge de procréer serai banni jusqu'à ce qu’il se trouve une compagne ou forme son propre groupe.
Et le moment vint ou il dut partir.

Le soleil se couchait quand il se réveilla. Il chassa jusqu’au lever de la lune, reprenant des forces en vue du trajet qu’il allait accomplir. Lorsque l’astre blanc apparu au milieu des arbres, il le salua et repris sa route. D’abord au pas, puis au trot, il ne tarda pas a atteindre sa vitesse de croisière, qu’il ne devait plus quitter avant d’arriver a destination. Droite était sa Voie, mais semée d’embûches, ainsi l’avait-il choisie. Non, il ne se contenterait pas de prendre femme et de revenir grossir les rangs, il allait fonder sa propre troupe, avec ses propres règles et sa propre vision du bien et du mal. Mais il n’allait pas, comme d’autre, fonder un foyer pour contester l’ordre établi, non, la n’était pas son but, il rêvait de paix et était prêt a faire la guerre pour l’obtenir. C’est ainsi qu’il avait refusé la Seconde Voie, la plus rapide, qui consistait a défier le chef d’un autre groupe pour en prendre le pouvoir, il allait arriver en terrain inconnu et tout bâtir ici même, en partant de rien.
Ici même. Il s’arrêta net. Il était arrive au bord du lac, qui, sous la lumière conjuguée de la lune et des étoiles avait pris la teinte de l’argent en fusion. Un banc de brume en voila la face opposée et il semblait capturer la nuit dans ses profondeurs.
Cela faisait un moment qu’aucune odeur familière n’avait frappé ses narines. Il était seul ici. La caverne ou il avait leu domicile pouvait bien abriter une dizaine d’individus et il savait pouvoir en trouver de nombreuses autre plus grandes. Le gibier était abondant et l’eau très présente. Le lieu était parfait, il était arrivé au terme de son voyage.

Il reprit cependant sa route, visitant son nouveau domaine. Marquant ça et la son territoire, pas trop grand pour le moment, il fallait pouvoir le défendre, mais pas trop petit, il faut paraître sur de soi si l’on veut attirer du monde…

Et le temps passa, les jours succédèrent aux jours, puis disparaissaient dans le flou de sa mémoire. Chaque nuit il explorait son domaine, et chaque jour il se reposait. C’est ainsi qu’une nuit, elle arriva.

Ce soir la, il avait décidé de remonter la rivière qui alimentait le lac. Elle se tenait sur l’autre rive, à la limite de son territoire, elle le regardait. Sa posture n’était pas menaçante, tout en elle exprimait la curiosité. Légèrement en retrait, deux mâles la regardaient. Probablement deux de ses frères avec qui elle avait décidé de faire cause commune. Il s’arrêta a son tour et lui rendit son regard. La lune donnait des reflets d’argent a son poil clair, ses yeux verts pailletés d’or exprimaient intérêt, intelligence et une fierté farouche. Elle fit un pas vers lui, ignorant la fraîcheur intense de l’eau. Il montra les dents, la queue droite, les oreilles en arrière, mais sans un bruit. Sans le quitter des yeux, elle baissa la tète, la queue basse mais pas soumise. Les frères derrière ne bougeaient pas.
C’était courageux de sa part de s’avancer ainsi, il ne l’ignorait pas, c’est pourquoi, quand elle fit un deuxième pas dans sa direction, il lui tourna le dos, fit trois bonds vers la foret et attendit. Il venait de passer une épreuve, sur la croisée des chemins, il avait pris la bonne direction. La Voie se trouvait devant lui plus claire que jamais, son groupe était né.


Il fallut réapprendre à vivre en communauté. Il y avait les joies de la chasse a plusieurs (plus tactique et moins fatigante), mais aussi les tensions, inévitables lorsque plusieurs caractères se heurtent. Mais l’impulsion était donnée. Petit a petit, un par un, deux par deux, les solitaires arrivaient, souvent des jeunes comme lui, jamais soumis a la discipline d’un camps depuis leur enfance, mais parfois aussi d’autre, plus expérimentés, dont le clan venait de se dissoudre et qui apportaient expérience et conseils.
Ne voulant chasser personne, il acceptait quiconque reconnaissait son autorité, et celle de ses lieutenants car il avait instauré une hiérarchie stricte afin que tous vivent en harmonie. Bien sur il y eu des dissensions, avec d’autres individus d’abord, qui voulurent contester son autorité. Il était devenu une image et c’est le rôle de la jeunesse que de se rebeller contre les images. Puis certains formèrent des groupes pour mieux l’atteindre mais il était rusé. Il n’embêtait personne hors de son territoire et ceux qui y pénétraient étaient rapidement assimilés à son groupe. Ainsi, sans guerre véritable, les autres sociétés s’effondraient ou acquerraient une identité propre, indépendante de son mouvement et ne représentaient plus aucune menace.

C’est ainsi que peu a peu, pierre après pierre, il bâtit sa vie, comme l’on monte un mur, avec des fondations profondes comme l’amour, le respect et l’amitié, un fort ciment, la hiérarchie. Un mur ou chaque pierre, si insignifiante soit-elle a sa place.
C’est ainsi qu’enfin, il atteint son premier objectif, et connu la paix de l’esprit qui permet de réaliser de grandes choses….

L’automne touchait à sa fin lorsque le Petit se présenta. Alors que les membres du groupe déclinaient toutes les nuances de gris, le Petit était Roux. Du même roux que les feuilles qui jonchaient le sol, du même roux que le soleil qui se couchait derrière lui, roux de la pointe de la queue a la tête, exceptées deux taches argentées sur ses pattes antérieures.
Le Petit était très jeune, un an tout au plus, plus un enfant, mais pas encore un adulte.
S’attendant a voir surgir le famille de jeune impudent, Il montra les crocs, mais le Petit se contenta de s’asseoir, là, à la frontière de son territoire. Ses yeux marron ne le quittaient pas mais l’on ne pouvait lire en lui ni haine, ni défiance, ni envie. Rien que de la candeur et de l’amusement.
Plusieurs nuits durant, la troupe pu observer le Petit. Toujours présent, toujours à l’extérieur mais toujours bien en vue, sans ce soucier de se cacher.
Le Petit n’était pas très bon chasseur, et souvent on le voyait revenir bredouille de ses chasses. A ces moments la, il faisait les cents pas le long de la frontière, hésitant à la franchir, poussé par la faim, freiné par la peur.
Une nuit de bombance, Il préleva une part de viande et alla la poser devant le Petit, mais a l’intérieur. Il le regarda un moment puis lança un bref appel avant de faire demi tour et de s’éloigner.
Le lendemain, au coucher du soleil, Il retourna le voir. Le Petit dormait, toujours au même endroit, mais la viande avait disparue, et, à la place, Il trouva un lapin fraîchement tué. Entre temps, le Petit s’était éveillé. Il en profita pour lui proposer une place dans le groupe, mais le jeune animal refusa.

« Solitaire je suis né, lui expliqua t’il sans un mot, seul j’ai grandit depuis le départ de ma mère, seul je resterais, au moins jusqu'à la fin de mon apprentissage. »

Et le temps passa. A force de rester à la lisière du groupe, le Petit finit par acquérir une certaine notoriété. Quelques uns poussèrent même jusqu'à aller le voir. Quand les temps étaient trop durs, Il lui mettait une part de coté, lui sauvant ainsi la vie à plusieurs reprise. De son coté, le Petit n’avais pas son pareil pour trouver les points d’eau, ce qui Lui était fort utile.

Et l’hiver vint, l’hiver blanc et froid, qui pousse le gibier à s’enterrer sous terre ou a fuir vers des cieux plus cléments, l’hiver qui dilue les odeurs et imprime les pas sur le sol, avec ses points d’eaux gelées, et ses fondrières.
L’hiver enfin, ultime défi pour celui qui cherche à survivre tout en préservant qui il est.
Ainsi, le Petit dont le pelage roux n’était plus dissimulé par les rouges et ors de l’automne n’attrapait plus que quelques chétives proies, oiseaux blessés, petits mammifères mourant de vieillesse voire même parfois quelques restes d’autre prédateurs plus expérimentés ou plus nombreux qu’il lui fallait défendre, tous crocs dehors contre de nombreux charognards que la faim rendaient agressifs. Le jeune animal y gagna des plaies, des bosses mais aussi de la ruse et de la prudence, apprit à se méfier de l’eau qui dort et de celui qui se tait, a jauger d’un regard le cœur de ceux qui croisaient sa route, a marcher sans bruits et surtout a supporter sans broncher la faim et la soif, le froid et la fatigue, la peur et la haine. Mais pas un instant, Le Petit ne perdit de vue la troupe, même si la quête constante de nourriture l’obligeait parfois a s’en éloigner plusieurs jours durant, elle l’attirait comme la mer attire le ruisseau.

La troupe d’ailleurs n’allait pas très bien. De plus en plus nombreux ses membres peinaient a trouver assez de nourriture pour se nourrir, assez d’eau pour s’abreuver. Le territoire qu’Il avait délimité n’était plus assez grand, et le lac argenté du début avait fait place a une immense plaine gelée et glissante que l’on évitait désormais. De plus certaines femelles étaient pleines et il fallait trouver le moyen de leur permettre de mettre bas au printemps dans les meilleures conditions possibles.
Il décida donc de partir en quête d’un endroit meilleur. Abandonnant le groupe a sa compagne et a ses plus fidèles lieutenants, Il se mit en route, seul a travers les bois.


Dernière édition par Deryn Cadell le Sam 7 Mar - 1:31:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Petite Histoire [Hors HP]   Petite Histoire [Hors HP] EmptySam 7 Mar - 1:29:01

Chapitre 2 - le Géant


En le voyant partir ainsi, le Petit avait hésité. Que faire ? Rester prêt du groupe à grappiller ainsi des moments de communauté tout en se battant pour survivre ? Ou le suivre, où qu’Il aille, dans l’espoir d’être mené vers un terrain plus propice a son épanouissement personnel ?
Assit dans la neige, seul, son regard allant de la troupe au Grand Gris, du Grand Gris a la troupe, il poussa un gémissement.
De surprise Il s’arrêta, s’était le premier son que l’on pouvait entendre de la bouche du Petit, et Il avait fini par le croire muet. Il le fixa un instant, ses yeux d’or sondant ceux de son vis à vis.
Les yeux du Petit, grands puits couleur de terre, à peine plus foncés que sa fourrure exprimaient une détresse sans pareille. Sans pour autant appartenir au groupe, celui ci était une pierre importante à l’édifice de sa jeune existence. L’animal en était venu à le considérer comme immuable, immortel, aussi sur que le sol qu’il foulait. Et voilà que devant lui, sans préavis, ni explications, le groupe se divisait. C’était la seconde fois de sa vie qu’il assistait a ce phénomène. Les souvenirs et les pensées se bousculaient dans sa tête et dans ses yeux voilés par la tristesse et l’appréhension.
Ceux du Grand Gris n’exprimaient rien, lacs d’or, mouvant, clairs et francs. Il regardait le Petit comme s’il ne l’avait jamais vu. Peut être d’ailleurs est ce le cas. Il notait le poil plus terne et en bataille, le corps maigre mais solide, et surtout le regard immobile mais si parlant de son interlocuteur.
Puis le contact fut rompu. Un bruit déchira la foret. Le Petit sursauta et d’un bond disparu. Il se retourna et partit de son coté.

Qu’il était bon de courir a nouveau sous la lune, de sentir cette force tranquille, cette puissance sure qui pouvais vous porter si loin, au delà même de l’horizon. La solitude aussi le rendait heureux. Il pouvait enfin être lui même avec pour seule responsabilité de rester en vie, sans devoir a tous bout de champ réaffirmer son autorité aux jeunes impudents qui pensaient pouvoir la lui prendre, ni surveiller ses faits et ses gestes a cause de l’image qu’Il devait montrer.
Un bruit lui fit dresser les oreilles, comme un craquement de feuille qui n’était pas a sa place dans la grande mélodie de la forêt. Il s’arrêta brusquement et vit une ombre derrière lui. Il se servit alors de son nez et le vent lui apporta la réponse, le Petit s’était finalement décidé à le suivre. Habitué à sa présence et ne le considérant pas comme une menace, Il repris sa route.
Ils coururent ainsi longtemps, trop éloignés pour être vraiment ensemble, trop complice pour n’être que deux animaux lambda. Au fil des nuits une sorte de routine s’établit.
Au coucher du soleil le Petit s’éveillait, l’astre rougeoyant exerçant sur lui une fascination presque hypnotique.
Puis chacun allait chasser sa pitance du jour avec plus ou moins de succès. Le Grand Gris était un chasseur hors pair, utilisant ses oreilles, son nez et ses yeux pour débusquer le gibier, sa robe grise se fondant a ravir dans le noir des arbres et le blanc de la neige, son corps fuselé, fait pour la vitesse, et ses fortes mâchoires lui permettaient d’attraper avec aisances lapins et perdrix des neiges. Le Petit à ses cotés paraissait bien maladroit. Bien qu'il fut rapide et intelligent, il manquait souvent son coup. Sa robe rousse se détachait sur la plaine immaculée, malgré ses efforts pour la dissimuler en se roulant dans la neige. Néanmoins, à force de L’observer, il fit beaucoup de progrès et commença à reprendre du poil de la bête.
Au lever de la lune, et après l’avoir saluée, Il se remettait en route, sous la neige, droit devant lui, jusqu'à ce que, mort de fatigue, de faim et de froid, le Petit ne finisse par s’allonger dans le premier endroit convenable qu’il trouvait. En effet, s’Il ne déviait jamais de sa voie, le Petit, lui, allait, venait, reniflait un terrier, réveillait les marmottes, poursuivait les papillons. Tout enfin était prétextes à jeux et découvertes.

Aussi c’est tout naturellement qu’un soir, attiré par une odeur inconnue, il entra étourdiment dans une grotte sombre et se cogna a une immense boule de fourrure brune qui ouvrit aussitôt deux petits yeux noirs et une gueule hérissée de crocs jaunâtres. Effrayé, il fit demi tour mais le Géant courroucé le suivit hors de la grotte. Puis, poussant un cri de colère, il se dressa sur ses pattes de derrière avant de retomber lourdement sur le sol. Le Petit évita d’un bond la masse énorme qui lui tombait dessus et d’un autre la mâchoire qui cherchait sa gorge, mais il n’eut pas le temps de voir la patte gauche de l’ennemi qui d’une terrible taloche l’envoya valser au loin.

Le Petit glapit lorsque sa nuque rencontra un arbre. Puis il ne dit plus rien. Allongé dans la mousse il ne bougeait plus.
Le Géant retomba sur ses quatre pattes et, satisfait de sa rapide victoire, rentra tranquillement dans la grotte, histoire d’hiberner encore un peu plus. Le temps passa. La lune décrivit dans le ciel sa course habituelle puis se coucha sans que rien n’ai changé dans la forêt.

Le grand gris, lui, continuait sa course et ce n’est que lorsque le soleil se leva qu’il se rendit compte de l’absence de son compagnon. Au début il ne s’en formalisa pas mais, les heures passant, il fini par se demander ce qui avait bien pu se passer. Sans soupirer, ou se poser de questions, il fit demi-tour et suivit sa propre trace jusqu’à ce qu’il puisse retrouver celle du Petit.
Il la suivit longtemps, dans ses allers-retours, la perdant parfois au creux d’un ruisseau, la retrouvant plus loin sur la berge. Il arriva jusqu’à la grotte. Un arbre près de celle-ci avait été abîmé, comme si l’on avait lancé avec force un projectile sur son tronc. Au sol des traces de sang, assez fraîches formaient une piste à travers la forêt. Les oreilles aux aguets, IL lécha la trace rouge et reconnu le sang de son protégé. La piste continuait à travers les buissons et se perdait dans les sous-bois. Le Grand Gris s’apprêtait à la suivre lorsqu’un grondement le fit se retourner d’un bond.
Réveillé par la faim et l’arrivée du printemps, celui-ci avait décidé une bonne fois pour toute de retourner dans les monde des « éveillés » et se sentait d’attaque pour une petite bataille.

IL montra les dents. Sa fourrure se dressa sur sa peau, sa queue droite se gonfla, ses oreilles se perdirent dans les poils qui recouvraient l’arrière de son crâne et de sa gueule entrouverte s’échappait un grondement sourd.
Sans un mouvement superflu, il s’élança soudain vers la gorge du monstre, juste entre ses deux pattes. Le Géant ressentit déglutit en sentant les crocs aiguisés de son adversaire traverser la peau de son cou et chercher la jugulaire. Il se dressa à nouveau sur ses pattes arrière, soulevant sans peine son ennemi qui refusait de lâcher prise. Ses énormes mains frappaient à l’aveuglette et il secouait sa tête ronde de toute ses forces. Ballotté dans tous les sens, griffé, blessé, le Grand Gris tenait bon.

Le Géant sentit soudain son adversaire lâcher prise, glissant doucement, attiré au sol par cette force mystérieuse qui fait que tout ce qui s’élève doit retomber un jour. Il poussa un grognement de douleur mêlée de victoire, lorsque quelque chose lui tomba sur le dos.

C’était le Petit qui avait contourné la colline pour se placer au-dessus de la grotte et sauté sur le dos du Géant. La robe du rouquin se confondait avec celle de sa monture, formant une bosse monstrueuse sur le dos de l’animal qui, surprit, se dressa de plus belle.
Se sentant glisser, le jeune quadrupède planta ses crocs dans la première chose qu’il trouva…les cervicales de son ennemi, qui s’écroula. IL réussi à éviter le choc en sautant aussi lestement que possible sur le coté mais son jeune ami failli bien y rester et roula dans la neige avant de s’immobiliser sur le sol.

IL se releva avec difficulté, boitant bas, les flancs striés de rouge, les muscles douloureux et ses blessures à l’air. Doucement, IL s’approcha du Petit et le renifla. Lui aussi était mal en point, même si ses blessures n’étaient pas visibles. Plusieurs côtes cassées l’obligeaient à respirer le moins possible, une de ses pattes était brisée également et sa blessure à la nuque pouvait être mortelle.
Comme la mort du Géant leur donnait une grande provision de nourriture et que, somme toute, ils n’étaient pas pressés, le Grand Gris décida qu’il était temps de faire une pause. Après s’être assuré que son compagnon était toujours en vie, il boita vers la grotte, s’allongea à l’entrée de celle-ci, près de sa proie, et s’endormit.

Plusieurs jours passèrent et le printemps s'installa totalement. Le blanc et le noir s'effacèrent au profit du vert tendre de l'herbe et des bourgeons ainsi qu'au jaune pâle des premières fleurs. Les oiseaux revinrent peu à peu du Sud, beaucoup de petits mammifères sortirent de leur hibernation, la faiblesse due au jeûne forcé de ces derniers mois faisant d'eux des proies faciles. De jeunes bêtes, nées au coeur de l'hiver découvraient les joies et les dangers d'une vie sous le soleil. Doucement mais sûrement, le Petit et son mentor se remettaient de leurs blessures. Le Petit, surtout, grandissait. Il gagnait en taille, mais aussi en force et en endurance. Ils quittèrent rapidement la demeure de leur ennemi et s'enfoncèrent dans les bois. Le Grand gris s'attachait de plus en plus au jeune animal et lui apprit beaucoup, le considérant presque comme un fils. Son estime pour le courage et la joie de vivre du Petit ne faisait que grandir. De plus, le rouquin continuait à lui manifester la déférence et le respect du à son rang, et IL ne pouvait qu'apprécier cela. Leur ballade semblait n'avoir ni but, ni fin. Mais, aussi longue qu'est notre route, il arrive toujours un moment où celle-ci s'arrête, et l'on doit alors, soit faire demi-tour, soit se poser un moment.
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MessageSujet: Re: Petite Histoire [Hors HP]   Petite Histoire [Hors HP] EmptySam 7 Mar - 1:30:58

Chapitre 3 - Nuit
(pas terminé)


La saison des amours était déjà bien avancée lorsqu'un troisième larron se mit de la partie. Elle n'était pas bien grande, pas très vieille non plus. Son pelage d'un noir de suie et ses yeux bleus se fondaient mal dans la verdure. Mais ce qui était le plus étrange chez elle était la blancheur de ses crocs.
Les deux compagnons poursuivaient un jeune daim ce jour là. Lentement mais sûrement, le Petit avait isolé l'animal et le rabattait vers le Gris, qui attendait, tapi dans le sous-bois.

Lorsque soudain, comme sortant de nulle part, un ombre passa au dessus de la tête des deux complices et une mâchoire hérissée de crocs redoutables se ferma sur la nuque de l'herbivore, la brisant nette.
Surprit par sa propre mort, le cervidé fit encore quelque pas avant de s'effondrer, sans vie. Aussitôt, IL sortit de sa cachette, le poil hérissé par la colère que lui inspirait ce vol. La tête basse, ses yeux dorés fixés sur l'importun, il ne disait rien mais l'air semblait vibrer de colère autour de lui et un grondement sourd, comme venant du centre même de la terre se faisait entendre. Le Petit, lui, restait calme, curieux, comme estomaqué. Il ne montrait aucun signe d'agressivité, immobile sur ses quatre pattes, les oreilles pointées vers l'avant pour mieux entendre.
Un moment passa. Le temps semblait comme figé et rien ne bougeait. Puis, comme un coup de tonnerre, Nuit bougea. Elle vit volte face en un bond gracieux, baissa la tête entre ses deux pattes avant jusqu'à la faire frôler la poussière, et claqua une ou deux fois des mâchoires vers le Grand Gris, laissant sa queue en panache fouetter l'air d'un air joyeux. Elle le provoquait et le ridiculisait en même temps. Ses yeux couleur d'un torrent de montagne brillaient d'une joie froide. Elle semblait très contente de sa blague et pas du tout effrayée par la colère de son aîné.
Elle se releva lestement, poussa ce qui pouvait être considéré comme un gloussement amusé et tourna autour de son nouveau jouet. Outré, IL ne modifia en rien son attitude, prêt à bondir sur l'impudente dès qu'elle passerait à sa portée. Le Petit, quant à lui, s'était détendu. Visiblement elle ne leur voulait pas de mal, et, même s'il n'osait le montrer, il trouvait sa témérité et sa façon de ridiculiser son ami très divertissantes.
Finalement, et pour éviter un bain de sang qu'il jugeait inutile, le rouquin se plaça entre le Grand et la nouvelle, roula sur le dos, la queue entre les jambes, protégeant ses parties génitales et la gorge découverte. Interloquée, Nuit, arrêta son manège et renifla prudemment la truffe du jeune animal. Le Grand se détendit également, comprenant enfin que l'impertinente ne lui voulait pas de mal. Les poils sur son échine reprirent leur place, ses oreilles se relevèrent un peu et ses babines retombèrent sur ses dents mais il ne quitta pas sa posture attentive et tendue.
D'un autre bond, Nuit s'écarta, revint vers "sa" proie, et la poussa de la tête vers le Petit. Poliment, le jeune demanda la permission à son aîné qui la lui accorda d'un grognement dédaigneux. Prudemment il s'approcha du couple, renifla la viande fraîche, regarda Nuit, puis, sentant une permission tacite, mordit sauvagement dans le corps encore chaud. Le sang gicla, souillant les babines du Petit qui se les lécha. Nuit le regarda tranquillement, et attendit qu'il ai bien commencé avant de se servir elle-même. Le Gris, lui, ne bougeait pas, observant la scène avec un détachement plus apparent que ressentit. La faim lui tordait les tripes mais il se refusait à accepter la viande de celle qui avait si ouvertement bafoué son autorité. Voyant que son ami ne cèderait pas, le Petit cessa de manger et se plaça derrière son mentor. Les deux mâles partirent tranquillement, sans un regard pour la femelle maintenant maîtresse des lieux.

Ils marchaient dans les sous-bois, comme souvent, mais l'on pouvait sentir que quelque chose clochait. La queue du Grand Gris restait basse, ses oreilles semblaient tournoyer et ses yeux cherchaient quelque chose. Inconscient des soucis de son ami, le Petit allait et venait, comme à son habitude jusqu'au moment ou un appel se fit entendre. Lâchant le bâton avec lequel il s'amusait.
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