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 [Hors HP] La Folie des Sullivan.
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MessageSujet: [Hors HP] La Folie des Sullivan.   [Hors HP] La Folie des Sullivan. EmptyLun 12 Jan - 9:48:11

Voila la nouvelle sur laquelle je bosse depuis déjà deux mois et que je compte bien finir avant Février pour un concours local. Cette histoire sans prétention englobe beaucoup de personnages créés par moi et Lily sur pas mal de forum depuis deux ans.
Ainsi Sullivan, Xaolin et Julius sont de ma création, mais VonLenon, Matteo et Artémis appartiennent à Lily.
Alors, laissez vous emporter par le Londres de Jack l'éventreur. Avec des morceaux de Livious à l'intérieur.

*Titre de ta nouvelle : La Folie des Sullivan.
*Présentation de l'histoire : Dans un Londres morbide, un nouveau tueur en série apparait et s'en prend à la bourgeoisie. Affaire trop banale pour Julius, londonien pur sang qui compte y mettre fin très rapidement.
*Protagonistes : Julius MacPhralain, inspecteur à quelques années de la retraite et Sullivan, étrange bonhomme dont on ne sait rien sinon qu'il doit aider le vieil homme dans son enquête.
*Catégorie : Autre
*Genre : Policier.
* Nombre de chapitres : 4 Chapitres à l'Acte I.
*Complet : Non
Spoiler:
Act I : Corps à Cœur.

Dix-neuf heure, la pendule sonne et le brouillard s'étend dehors.
Corset serré, elle pose son masque et s'admire devant la glace. Ses longs cheveux noirs, achetés pour l'occasion, font magnifiquement ressortir ses yeux bleus. Elle donne un coup de tête en arrière et lance un regard froid, je m'attelle derrière elle pour arranger sa robe de velours rouge. Le velours est une matière fascinante, ses reflets sombres et ses éclats de couleurs qui vous arrivent dans l'œil, comme des bouts de verre. Je prends ses cheveux pour les associer en une coiffure compliquée, piquant quelques roses préparées pour l'occasion puis je me fonds dans l'ombre d'un rideau. Elle m'a toujours appris à disparaître lorsqu'il le faut, comme à présent.
Ses paupière tombantes font le tour de la salle puis, avec dignité, elle sort ,emportant ses longs gants écarlates. Je balaie quelques pétales qui sont tombés et vais à la cuisine. Elle s'appelle Alice, une grande dame de cette ville, moi je ne sais plus... Elle m'a dit d'oublier, depuis je n'ai plus de nom. Parfois je m'appelle Monica ou encore Léonie. Comme elle décide. Je vois sa calèche s'éloigner dans la brume et j'attends. Que faire d'autre ? Courir, peut être.
Je ferme la porte derrière moi et reste plantée là.
Elle revient. Déjà. Au loin, j'entends l'horloge sonner deux heure. Déjà.
J'attrape son manteau et l'accroche à une patère, il est trempé. Il doit pleuvoir dehors. Je l'aide à se déshabiller, comme chaque soir le velours est encore plus rouge que la veille, je vais la laver. Le vêtement est poisseux. Maudite pluie de Londres.


~*1*~


La soirée est ennuyeuse à mourir, pour MacPharlain.Malgré sa famille aisée, malgré les quelques honneurs dûs à ses enquêtes résolus il était hors de ce temps doré, hors du mouvement de valse qu'imprimait les pas des danseurs. Parfois, son regard s'attarde sur un valet qui passe discrètement moucher les bougies et en rallumer d'autre. Lorsqu'il surprend le regard du vieil homme, il baisse la tête avec un air contrit ou désolé. Julius sourit, et son regard se perd à nouveau parmi la luxure. Dans sa tête, résonnent des notes de musiques étrangères à l'orchestre composé d'instrument à corde, des notes au goût de métal. Il est sûr que cela vient de Sullivan, que fait-il encore ? Il souffle dans les cheminées ? Le vieil homme sourit à cette hypothèse : c'est de l'harmonica. Sullivan joue de l'harmonica en attendant que le meurtrier se dévoile. Comme si tout cela n'était qu'un jeu. Hors du temps, c'était peut être ce point commun qui rendait audible à Julius l'étrange musique du jeune homme. Etrange jeune homme au visage balafré qu'on lui avait donné comme assistant. Le sourire du borgne lui filait souvent le bourdon. Il était exacerbé, son regard lui faisait penser à celui d'un chien un peu fou. Julius n'avait aucune confiance en ce personnage et l'avait placé en surveillance sur le toit.
La soirée se passe, banale, ils s'amusent. Parés de leurs plus beaux costumes, ils ne respirent que de cet air doré et si rare. Cette rareté qui le rend si précieux. Les dames portent du velours ou de la soie, un petit Venise au milieu de Londres trempée d'eau froide, une énorme gondole qui emporte loin ses participants sans bouger. Les couples s'entremêlent, se séparent et chacun va vers quelqu'un d'autre, ce soir, chacun ignore qui se trouve derrière les masques.
Une soirée parfaite pour mourir, pensa cyniquement Julius.
Un noble l'accosta alors que les musiciens faisaient une pause, son visage devint particulièrement sombre en reconnaissant le volumineux maitre de soirée. Cette relation était intéressante dans le cadre des enquêtes, bien moins dans d'autres cas.
« Voyez vous cela ?Julius MacPharlain, c'est bien la première fois que je vous répondez à une invitation ! »
Son habit de soie le serre tellement que le tissu tendu semble prêt à se fendre, il porte un loup agrémenté de plumes blanches et parait si petit par rapport à Julius. Ce dernier répondis d'une voix monocorde :
« Je ne pouvais pas rester dans l'ombre toute ma vie. »
Le rire tonitruant de l'aristocrate fusa. L'inspecteur aurait vendu son âme pour retrouver le calme qu'il avait perdu avec l'arrivée de l'homme.
« Vous avez bien raison. Moi même, je... »
Le discours l'intéressa tellement qu'il n'eut aucun mal à se concentrer sur la musique mécanique du borgne. Son regard repartit dans le vide, comment vérifier la maison à présent qu'il était bloqué à écouter cet homme ? Il ne devait pas parler de ces morts, cela paniquerait toute la gondole et elle risquerait de se renverser. Scotland Yard a déjà du mal à camoufler l'affaire à la presse.
L'harmonica de Sullivan s'arrêta, et il y eu un cri. La gondole va se renverser et tout le monde va passer par dessus bord. Julius se mis à courir vers ce qu'il estimait être la source du bruit. Il est reproduit à l'identique par chacune des nobles paniquée, cette maison est un dédale de couloir et de hurlement à présent. Sullivan apparaît totalement trempé dans un couloir, le vieil homme prend sa suite avec un peu plus de mal. A un virage, apparaît une femme en pleurs, effondrée devant une porte. Le jeune borgne la prend en charge tandis que Julius entre dans la pièce.
Trop tard. Le malade s'en était donné à coeur joie.

Une main flasque et livide dépassait du tissu qui recouvrait la victime. Julius remonta ses lunettes le long de son nez avant d'entamer la lecture des feuilles qu'il tenait en main. La description de la scène telle que trouvée et le rapport du légiste. Il énuméra avec un petit froncement de sourcils les différentes caractéristiques de la mort à l'intention de son collègue venu ramasser le cadavre.
"Peau découpée avec rage, cage thoracique brisée, cœur arraché. Dit-il avec flegme, comme s'il lisait une recette de cuisine. Le visage est, lui aussi, très abimé, cela à été difficile de mettre un nom sur ce morceaux de chair. Le coeur à été retrouvé un peu plus loin, dans la rue."
Le deuxième personnage hocha la tête après l'avoir écouté attentivement, Julius aurait apprécié que ce soit Sullivan. Mais après une nuit à surveiller les allée et venues dans la pièce, il n'avait trouvé meilleur endroit pour dormir qu'un des coin de celle-ci.
"Quel crime horrible, souffla l'enquêteur."
Du sang tapissait l'endroit comme l'âme tenace du crime. Julius alluma sa pipe et en tira une longue bouffée. Il pointa du doigt le sol où des traces montraient le passage de deux personnes avant que le sang ne sèche.
« Un homme nu-pied et et une trace continue. Peut être une robe ou un sac imbibé de sang.
-Une femme n'aurait jamais la force de commettre une telle chose. »
Le vieil homme ne pris pas la peine de répondre et rangea ses lunettes. Son regard maintenant légèrement flou fixa Sullivan dont la lente respiration rappelait justement celle d'une jeune fille, il se pencha vers le cadavre et recouvrit la main qui dépassait.
Edward Sylfer, un homme d'âge mur, n'avait surement pas eu de chance ce soir là : mauvais endroit, mauvais moment restait une des thèse les plus plausible. Il ne semblait avoir aucun lien avec les dernières victimes. Célibataire, il menait une vie aisée grâce aux dividendes de la compagnie d’import-export gérée par son frère. Rien ne le distinguait des autres, mais rien ne l'en rapprochait non plus.
L'enquêteur et les policiers emportèrent le corps, laissant Julius seul ou presque dans la pièce. Le presque, c'était Sullivan, dormant toujours comme un enfant. Le vieil homme profita des quelques instants de ce calme relatif puis un éclat de lumière attira son attention, il provenait de la main du dormeur. Sans la moindre considération, il déserra l'étreinte des doigts. C'était une pièce d'une livre sterling tachée de sang, donc témoin du crime, malheureux que l'on ne puisse pas faire parler le métal. Sur le coté pile était gravé « Je t'aime », sur le coté face, sous le portrait de la Reine d'Angleterre : « Elise. ». La diminution du prénom Élisabeth.
Combien d'Élisabeth parcourait Londres en ce moment ?Des milliers.
L'indice était maigre, pourtant le sourire exacerbé de Sullivan réapparut et avec lui, la haine de Julius.
Il savait. Ce maudit borgne savait beaucoup, mais il trouvait cela si drôle.


Dernière édition par Livious Sullivan le Mar 13 Jan - 13:06:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Hors HP] La Folie des Sullivan.   [Hors HP] La Folie des Sullivan. EmptyLun 12 Jan - 9:53:22

~*2*~


L'éclat argenté roulait le long du bureau de MacPharlain, le vieil homme jouait avec l'indice comme avec une balle. Il avait demandé la liste des personnes présentes lors de la soirée ainsi que leurs alibis. Mais à quoi cela pouvait-il servir ? Chacun portait un masque ce soir-là. Et la pièce du meurtre donnait sur l'extérieur par une porte-fenêtre. Tout le monde pouvait entrer. Pourquoi feu Edward avait-il cherché à s'isoler dans cette partie de la maison ? Les interrogatoires de la famille n'avaient désignés aucun ennemi potentiel. Trop de suspects sans qu'une seule Élisabeth ne montre le bout de son nez dans la liste d'invités.
Rien.
Le crime était brutal, les indices monstrueusement banals. Ils accusaient trop de monde, c'était sans doute leur pire défaut. La seule étrangeté était cette pièce... Sullivan était allongé de travers dans un des confortable fauteuil du bureau où siégeait Julius, il triturait son demi masque, resserrant les lanières de cuir, testant dureté du métal qui simulait un œil. Le blanc était fait de fer et la pupille d'argent, une création habile destinée à suggérer la présence de l'organe plutôt qu'à remplacer ou imiter l'original. L'inspecteur avait fini par apprendre le prénom de son compagnon de malheur : Felix. Cela lui allait étrangement bien. Le vieil homme se demandait encore comment un tel olibrius pouvait être mêlé à une enquête policière. La porte s'ouvrit, offrant une distraction plus intéressante.
« MacPharlain ?On a retrouvé un poème dans la poche du mort ! Ainsi que son destinataire et...
-C'est une des invités ?
-En effet. De plus, l'écriture ne semble pas être celle du Lord.
-Sans doute un écrivain public. Cherchez de ce coté-là. Avec Sullivan nous allons rendre une petite visite à celle qui aurait dû recevoir cette lettre. Bougez-vous un peu, Felix. »
L'interpellé lui lança un coup d'oeil surpris avant d'emboîter ses pas dans ceux de Julius.
Ce fut durant le voyage que l'inspecteur entendit la voix de son compagnon forcé pour la première fois, lorsqu'il lu le prénom de celle qu'ils devaient rencontrer : Alice.
« Alicia. »
Il avait mal compris ?Ce n'était pas le bon prénom, même si la différence était minime. Felix posa le poème à coté de lui et afficha un air frustré. MacPharlain en déduisit que tout ne marchait pas comme prévu. Cela lui fit plaisir.

Le manoir, la demeure, le château peut être. C'était un agréable mélange de plusieurs de ces mots que l'architecte avait réussi à mettre sur pied, et cela sans que la construction ne paraisse bancale. On aurait sans doute pu lui reprocher sa densité, cette habitation était grisante et très tassée. Un peu comme une femme qui se tient droite mais que l'apesanteur oblige tout de même à ressembler à un carré. Ces femmes, loin de la grâce et de la volupté, se révèlent souvent intelligentes et difficiles à berner. Julius se méfia donc dès son arrivée sur le palier. Felix montrait sans complexe l'air insouciant du gosse qu'il était, son demi masque, bien en place sur son visage. Il ne l'avait pas lors de leur toute première rencontre, ce masque. Qui avait bien pu le lui fabriquer ?
La porte s'ouvrit.
Une servante au visage long et plat les fixait d'un air ébahi. Après quelques minutes, ils remarquèrent vite que cette grimace n'était pas signe d'un ébahissement particulier, mais un état de fait naturel.
« Que puis-je pour vous ? »
Elle présentait un foutu accent que Julius avait toujours détesté. L'accent français.(Bien qu'il n'ait aucun reproche à faire à ce pays) D'ailleurs rien que pour cela, il était certain que Sullivan en possédait un.
« Scotland Yard. Nous voudrions voir Lady Alice VonLenon. »
Son visage se déforma alors dans un rictus assez laid.
« Veuillez me suivre. »
Ils entrèrent dans un hall immense, bien trop grand pour la demeure. La servante s'engouffra dans un couloir, laissant les deux hommes seuls. Sullivan regardait son reflet dans une horloge, il commença une série de grimace destinée à imiter la domestique française, mais il ne réussi rien de concluant sinon de rouler les yeux avec un air demeuré. Il haussa les épaule après s'être frotté l'arrière du crâne juste à l'endroit où Julius, exaspéré par son manège, lui avait donné une petite tape. Derrière la vitre, le balancier d'une belle mécanique égrenait patiemment les secondes. Felix Sullivan posa sa main contre le bois, sans doute pour sentir la balance à travers le bois opaque. Pouvait-il sentir cela? Non, impossible. C'était plutôt pour le cliquetis de la mécanique qu'il cherchait de ses doigts.
« Sullivan, c'est la dernière fois que je t'emmène. »
Le jeune chien fou vint alors reprendre sa place à coté de l'ancêtre.

« Ce qui s'est passé lors de la soirée ? »
Lady VonLenon avait de magnifiques cheveux roux, dignes d'une écossaise, sa voix était douce et posée comme une plume contre la peau. Une immense bibliothèque parcourait les murs; contre celle-ci luisait parfois l'éclat doré d'une échelle placée là pour aller attraper une antique reliure.
« En effet, cet homme m'a 'déclaré sa flamme', mais je l'ai repoussé. Voilà bien trois ans que mon mari est parti dans les colonies mais je ne supporterais pas de lui donner des cornes. »
Un sourire affable passa sur les lèvres cachées par la barbe, Julius écoutait attentivement, cherchant à examiner tout les différents tons de la voix de son interlocutrice. Sa neutralité était stupéfiante.
« Il est mort ?Mon dieu ! »
Même jusqu'à la touche d'étonnement mêlé de compassion. C'était sordide.
Après avoir mangé une grande partie des petits gâteaux que la Française avait apporté, Felix se révéla tout aussi passionné, mais plutôt par les livres qu’il examinait. Ce garçon et cette femme mettaient le vieil homme mal à l'aise.
« Je vous remercie de votre témoignage.
-Dites moi. Votre parfum. C'est l'Elise ? »
Sullivan feuilletait un traité de mécanique, qu'il referma avec ce claquement sourd, si particulier au papier. Alicia porta son regard vers lui et son masque de cuir. Les mots sortaient enroués de la gorge du borgne, comme si cela avait fait des années qu'ils ne s'étaient pas échappés.
« De quoi parlez-vous ?
-Votre servante. Alors ?
-Votre nez doit vous tromper.
-Excusez-moi. »
Les deux hommes quittèrent la pièce et passèrent dans le Hall avant de sortir. Le hall où l'horloge s'était arrêtée.
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MessageSujet: Re: [Hors HP] La Folie des Sullivan.   [Hors HP] La Folie des Sullivan. EmptyLun 12 Jan - 9:54:01

~*3*~


Sullivan parlait donc. Il n'était pas muet, ni même taciturne. Il expliqua par la suite à Julius que sa brulure au visage était assez récente et lui faisait mal à chaque mouvement de visage.Chose qu'il avait totalement oublié dans le hall.Il avait testé les grimaces devant la glace et découvert, que les douleurs qu'il ressentait s'étaient estompées. Sans doute ne l'élançaient-elles plus depuis longtemps, pensa Julius, en référence au sourire de damné qu'il montrait parfois. Felix perdit de sa superbe pour Julius, il lui sembla moins mystérieux, moins sûr de lui. Plus accessible. Pourtant, le jeune borgne ne fit aucune référence à l'Elise, le vieil homme se tût d'ailleurs à ce sujet. Un parfum. Encore un délire.
Assis de travers sur le siège du bureau, l'imbécile heureux triturait son masque pour tromper l'ennui. Julius avait le nez fourré dans un tas de lettres dont l'écriture concordait avec celle retrouvée sur les lieux du crime. Toute l'oeuvre d'un écrivain public. Tout allait bien dans ce petit monde, mieux si un taré ne se baladait pas dans la ville. Le vieil homme marmonnait contre ses yeux fatigués, le borgne l'imitait en grommelant contre les expériences scientifiques ratées. Julius n'y fit pas attention, la blessure de son compagnon était sans doute due à une explosion ou un jet d'acide. Chose rare ,mais pas impossible lorsque l'on patrouille dans la rue de la capitale anglaise. Non, vraiment, ce n'était pas ce qui l'intéressait en ce moment. Il classa la paperasse : quelques poésies sans intérêt, deux-trois papiers officiels bien calligraphiés... Le dernier document en date était un texte : « Quelques mots pour femmes et drogues. » retrouvé à son domicile. Le bonhomme, un dénommé Artémis Killery, demeurait introuvable. Fatigué, Julius retira ses lunettes et les posa contre son bureau avec un petit tintement. Le bruit fit sursauter Felix, le borgne remarqua que son supérieur le fixait. Un regard légèrement vide, un peu inquiétant, même pour un fou. Même un délire pourrait le faire avancer.
« L'Elise ? Pourquoi l'Elise ?
-C'est un parfum que je connais bien. »
Il arrangea la manche de sa chemise, pour faire patienter MacPharlain un peu plus.
« Il était dans la pièce du crime et chez MissVonLenon aussi. Alors, je pensais à un rapport. »
Le vieil homme se pinça l'arrête du nez. Bon, puisqu'il n'y avait que cela... Il tendis une lettre à Sullivan.
« Sentez »
Felix eu immédiatement la mauvaise impression d'être pris pour un chien.

« Bonjour Xiaolin.
-Monsieur MacPharlain ! Bienvenue ! »
La boutique était d'une propreté considérable, quelques dames regardaient l'énorme orgue à parfum qui s'étendait derrière le comptoir. Pourtant, dans la pièce, aucune odeur particulière ne flottait et une bougie était allumée dans un coin pour « manger les effluves qui risqueraient de tout briser. ». Chaque parfum était unique, même si le flacon portait le même nom, l'erreur humaine faisait l'originalité. La propriétaire était une asiatique dans la fleur de l'âge que Julius avait connu suite à une enquête sur les agissements d'un de ses domestiques. La femme était le nez de cet endroit et le fait qu'elle soit aveugle, n'aidant qu'encore plus dans son travail. Presque accroché à sa robe, un enfant d'onze ans dévisageait Felix et son masque. Matteo Lestrange, il servait de regard à la chinoise et qui la secondait dans toutes ses tâches, y compris la composition d'odeur. Un ancien gamin des rues. Julius attendis qu'elle ait fini de servir ses clientes et de prendre les commandes pour aller s'accouder au comptoir. Sullivan détaillait les bouteilles présentes dans la pièce. L'orgue à parfum avait de quoi l'occuper.
« Tu connais le parfum, l'Elise ? »
Felix nota dans un coin de son crâne que c'était bien la première fois qu'il entendait le vieil homme tutoyer quelqu'un. Xiaolin posa sa main sur l'épaule de Matteo.
« Ce n'est pas moi qui l'ai créé, mais il me semble que j'en ai reçu trois exemplaires, il y a peu. Il m'en reste un. »
Elle envoya l'enfant chercher le flacon restant.
« C'est un mélange très particulier et envoutant. Création espagnol, il me semble. »
Le flacon fut ramené et posé devant les deux enquêteurs, l'asiatique tâtonna un petit instant avant de trouver la base de la bouteille et de longer le verre pour arriver jusqu'au bouchon. Avec précaution, elle le retira et le présenta à son nez.
« Les Espagnols ont ramené beaucoup d'odeurs des Amériques. Si la première note est un simple mélange de fleur, iris et jasmin, le coeur et le fond me sont presque inconnus. L'odeur est très âpre et solide ,mais avec une touche de couleur, sans doute de la vanille. Ce sont des plantes qui couronnent, je ne sens rien d'animal.
-Qui t'as acheté les deux autres exemplaires ?
-Une domestique, elle n'a pas voulu nous dire le nom de sa maitresse. »
Julius trouvait que cela ne servait à rien.
« Connaissez-vous une autre fonction à ce parfum ? »
Felix s'était penché sur le flacon et l'avait sentis un peu, il avait vite retiré son visage, avec une grimace dégoutée. Vraiment, c'était de mauvais souvenir. L'asiatique sembla s'interroger.
« Non...Pas à ma connaissance. »
Le borgne eu un sourire, il remarqua que la main de Matteo s'était crispé sur le stylo alors qu'il récrivait au propre les commandes. Sullivan se tourna complètement vers lui.
« Et vous, Messieur Lestrange ? »
Le gamin sembla hésiter un moment, il regarda l'aveugle qui, sentant qu'elle devait lui faire un geste, en fit un d'approbation en hochant la tête de haut en bas.
« Ben, j'ai entendu dire que certaines personnes en inhale après l'avoir fait bouillir pendant un certain temps, de grandes quantités. Ou le mélange à de la farine et ,après l'avoir fait sécher, le respire sous cette forme.
-De la drogue ?
-Mais cela fait tomber les cheveux. Très rapidement et ils ne repoussent plus. »
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MessageSujet: Re: [Hors HP] La Folie des Sullivan.   [Hors HP] La Folie des Sullivan. EmptyJeu 4 Juin - 6:50:53

~*4*~



« De la drogue. »
La pièce continuait son chemin contre le bois du bureau, Julius avait ce sentiment imperceptible que tout allait bientôt devenir clair. Un fil ne demandait qu'à être tiré pour que l'écheveau soit démêlé. Le fil en question était devant lui, en travers de son fauteuil en cuir. Il jouait avec un flacon d'Elise, le dernier exemplaire, a chaque instant, l'essence manquait le sol de peu et remontait en hauteur grâce à un geste ample du jeune homme.
« Ce serait donc le poète. »
Felix releva la tête d'un air indolent.
« Ah ?
-Tout concorde. Le poète tue les riches qui lui demandent des rimes, il oublie cette pièce de monnaie sur les lieux du crime, cela le découvre à cause d'une drogue rare. Il suffit de le retrouver et de vérifier s'il est chauve ou non. »
La fenêtre laissa filtrer un peu de soleil, encore hésitant après les nombreux jours de pluie. Julius attrapa sa pipe à tabac et commença à la remplir. Sullivan posa sa main sur la face brulée de son visage, le vieil homme fit une grimace.
« Sullivan. Si tu pouvais remettre ton masque...
-Où sont les rapports d'enquête des cinq autres meurtres ? »
Les sourcils broussailleux de Julius se froncèrent. Il considérait le meurtre de Sir Sylfer comme le seul, mais il était vrai que d'autres morts avaient été signalées.
« Je ne vois pas ce que cela nous apporterai sinon étayer nos hypothèses. »
Mais le vieil homme se leva pour aller vérifier les dossiers. Il ouvrit le placard d'un coup sec de poignet, le bois craqua et une cinquantaine de feuilles de papier s'étalèrent sur le sol. Au pied de l'inspecteur qui avait ouvert un tiroir à présent sans fond. Felix se retint quelques instants de rire.
« Sullivan. Range moi tout ça. Et trouve le dossier « Arrache coeur. » »
Le borgne ne pu s'empêcher de montrer un sourire goguenard alors qu'il replaçait son demi-masque et se penchait vers le tas de paperasse.
Au bout d'une petite heure de tri, Felix passa encore dix bonnes minutes à ramper par terre pour chercher sous les meubles, pendant que Julius finissait son quatrième café.
Il fallu se résoudre à l'évidence : le dossier en question avait disparu. Julius se pinça le haut du nez.
« Bon. »
Il posa sa main sur le bureau et tapota la surface de ses doigts. Il détestait cette situation. Le sourire de Sullivan, l'absurdité des événements, ces documents disparus. Le sourire de Sullivan surtout. Celui-ci s'était relevé et le fixait de son unique œil, à côté de l'armoire. Il s'approcha du vieil homme. Sans doute n'aurait-il pas dû, car la réaction fut vive. Une veine battait sur la tempe de MacPharlain. Il avait attrapé son jeune assistant au cou et, de toute sa force, l'avait emporté vers le plafond. Felix essayait de se dégager de l'étreinte pleine de vigueur qui l'empêchait de respirer, battant des pieds dans une danse ridicule.
« Écoute le môme. Va falloir que tu parles. J'en ai assez. »
Il relâcha le cou pour attraper un pan de la chemise, dans l'intention de garder le jeune homme moitié asphyxié, debout.
« Tu te fous de moi depuis le début. Oui, Sullivan. Tu sais tout. Tout. Et moi, rien. »
Il s'arrêta un moment, la respiration du borgne sifflait. Le regard franc et déterminé de Julius contre son demi regard. Il semblait en pleine incompréhension.
« Je crois que c'est toi que je vais envoyer derrière les barreaux. Vol de documents officiels. Meurtre peut être. Mieux, je vais faire justice moi même. J'en ai assez de tes messes basses. »
La chemise craqua, Sullivan, sonné et suffoquant, tomba au sol. Le vieil homme se détourna de Felix qui respirait aussi aisément qu'un poisson hors de l'eau. Un agent se tenait dans l'encadrement de la porte, sa figure ronde et flasque palissant sous des cheveux crépus. Le jeune homme au sol lui lança un regard qui se voulait plein de remerciement mais dans lequel paraissait encore la surprise et la peur. Cette étrange scène le fit balbutier.
« Je...Que ?Mac Par...?
-Occupez-vous donc de vos affaires, Agent Kosh. »
Refroidi par cette réponse sèche mais qui n'était pas soumise à une intonation démente, son visage reprit un peu contenance. Il lissa son uniforme du plat de la main. Le personnage n'était pas bête, il comprenait que la situation était délicate et qu'à lui seul, il aurait sans doute du mal à régler ce soucis. Puis, il n'y avait pas mort d'homme. Pour l'instant. Il en parlerait à l'inspecteur-chef, tout de même.
« On a retrouvé le poète. Mais il ne veux pas quitter sa planque malgré tout nos efforts. »
Felix Sullivan ne suivit pas Julius lorsqu'il sortit de la pièce. Même pas du regard.

Le poète vivait dans un local délabré sous un toit, glacial en hiver, brûlant en été. Au plafond s'étaient installées quelques chauve-souris et des rats faméliques filaient entre les chevilles de Julius, il avait emmené avec lui l'Agent Kosh, Peter de son prénom. Jeune agent plein de rondeurs, celui-ci aimait s'occuper des dossiers administratifs car il jugeait les rues de Londres trop dangereuses pour lui : des tas de gens s’y faisaient assassiner, notablement plus que ne le disaient les journaux. Il le savait bien, c'était lui qui classait tout ces homicides et ces règlements de compte. Peter Kosh était ce qu'on appelle communément un jeune lâche ventripotent. Aussi, se balader par les temps qui courent, même sous les ordres d'un inspecteur, ne l'enchantait qu'à moitié.
Assis sur un lit, un homme torse nu avec une couverture sur le dos regardait le duo.
« Vous êtes de la police. Et ceux qui sont dehors aussi. Je suis pris au piège. »
Crâne chauve, regard accrochant les zones d'ombres autour des personnes présentes, os saillants, il était vraiment dans un sale état.
« Tuer pour l'argent, envoyer cette femme acheter l'Elise pour moi. Aimer Elise de tout mon cœur. »
Kosh s'éloigna d'un pas, Julius fouillait la pièce des yeux, il fut attiré par un éclat argenté sous la couverture qui cachait le bras gauche. Il s'éloigna également de quelques pas et tâtonna derrière lui pour trouver quelque chose pour trouver de quoi se défendre. Vite, mais sans mouvement brusque. Le poète chantait dans une sorte de transe.
« Elise. Je t'aime...Elise... »
MacPharlain fit un signe à Kosh qui, à force de reculer, était à présent bloqué par une table à trois pieds. Peter attrapa le dossier d'une des chaises tandis que le vieil homme avait en main un morceau de fer rouillé. Artemis Killery promena son regard sur le torse de l'agent Kosh.
« Elise, n'as-tu pas de cœur ? Je t'aime. Elise, n'as-tu pas de cœur ? Je t'aime, entends-tu. Elise, n'as-tu pas de cœur ? En voici un nouveau. »
Peter Kosh eu juste de le temps de se protéger derrière le bois pourri de la chaise avant que celle-ci ne se brise en deux. Le poète avait sauté en dehors du lit et avait balancé son bras gauche vers l'agent. Découvert, celui-ci montrait le pourquoi de l'éclat argenté aperçu par l'inspecteur. Une pièce d'armure entourait l'avant bras et la main, si finement manufacturée que l’on était en droit de se demander qui, à cette époque, pouvait l’avoir fabriqué. Manifestement, cette question ne fut pas la principale préoccupation de Julius qui assomma le psychopathe d'un coup unique et bien calculé. Il se pencha vers l'homme et retira la production métallique du membre. Il grimaça en découvrant que la main de l'homme était dans un état encore plus pitoyable que le reste de sa personne. Depuis combien de temps n'avait-il pas retiré cet engin ? Il l'examina. Du sang caillé couvrait les moindres recoins. Le gantelet se terminait par une pointe composée de trois parties qui pouvaient s'ouvrir, laissant apparaître un gant en maille dont les ongles étaient des pointes de dagues.
Julius imagina alors la mort horrible d'Edward Sylfer, dans une pièce un peu en retrait des autres, depuis laquelle l'on entendrait pas les éclats de voix. Il est seul, il se remet du refus d'Alicia VonLenon. Entre le poète drogué qui se précipite sur lui, brise sa cage thoracique avec la pointe, prélève son cœur. Le sang gicle. Sylfer crie. Personne ne l'entend. Les bruits sourds du gantelet défigurant l'homme avant de repartir avec l'organe sanguinolent.
Sur le poignet de l'objet était gravé un symbole, deux croches filaient vers le bas. Comme un S dont la partie supérieur aurait été déformée. Un S. Julius fronça les sourcils. Peter quittait peu à peu l'état de pétrification dans lequel ce trop plein d'action et de peur l'avait mis.
« Dieu...
-Voyons Peter, pas de blasphème. »
L'agent se signa. Julius sortit de la pièce faire un geste aux policiers dehors pour qu'ils viennent s'occuper du meurtrier. Il posa le gantelet dans une boîte de pièces à conviction. Pas de blasphème devant l'acolyte du diable. Ce démon de Sullivan...
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