L'odeur se faisait plus forte, plus précise, plus nauséabonde aussi. Un mince filet de fumée commençait à se montrer, tout fin, à peine visible au ras du sol, puis un peu plus consistant... tout juste plus épais que la fumée d'une cigarette... que la fumée d'un feu de joie... que la fumée d'un incendie. L'épaisseur alarmante du nuage incita William à presser le pas, en direction d'un petit cachot moisi où personne ne mettait jamais les pieds. Apparemment, la fumée venait de là, à en juger par les volutes blanches et opaques qui suintaient par la porte. Restait à savoir ce qui se passait là-dedans. Le préfet des Lions se demanda un instant s'il ne serait pas plus prudent d'aller chercher Rogue, dont le bureau se trouvait à quelques mètres de là ; mais il détestait suffisamment le directeur de Serpentard et les rencontres hors cours avec lui pour préférer aller se rendre compte par lui-même. Si la situation l'exigeait vraiment, il pourrait toujours aller toquer à la porte de l'ancien maître des potions.
L'odeur devenait vraiment intenable, et l'épaisseur de la fumée empêchait presque d'y voir. Mais qu'est-ce qui pouvait bien se passer là-dedans ? Nyctangel Broly avait essayé de réfléchir et s'était flambé ses deux neurones ? Des trolls malades faisaient un concours de pets ?
William parcourut les derniers mètres au pas de course, et s'arrêta net devant la porte du petit cachot. La porte n'était qu'à demi-fermée et laissait s'échapper un flot continu de fumée. Le préfet l'ouvrit d'un coup de pied, façon film policier, et dégaina sa baguette en même temps.
Sur le pas de la porte, le jeune homme embrassa du regard la situation- si l'on peut dire. Un gamin, un chaudron, et des saloperies en tout genre qui coulaient dans le récipient. Le tout, bien sûr, éclairé par un feu démentiel qui accélérait la production de fumée. Et le gamin- William ne le voyait pas bien à travers la fumée- qui demandait benoîtement s'il était spécialiste du rattrapage des âneries des première année... saligaud, va.

-Finite, marmonna William en pointant sa baguette vers le feu.

Les flammes s'évanouirent ; déjà une bonne chose. Cela ne stopperait pas immédiatement la transformation des divers produits qui avaient coulé, mais c'était déjà un début. Le rouquin s'avança ensuite vers le gamin et put l'identifier. Morgan quelque chose, un petit Serpentard teigneux- Page lui avait raconté, sous le sceau du secret, qu'elle s'était battue contre lui et le lui avait montré. Raison de plus pour lui tomber dessus. Sa baguette toujours en main, William se planta devant le petit et demanda :

-Mais t'es complètement CON ou quoi ?

Question posée uniquement pour la forme ; la réponse ne faisait aucun doute. Se lancer à faire des potions dans un coin aussi inapproprié, et surtout lorsqu'on n'avait pas la moindre compétence en ce domaine, était la preuve d'une insondable bêtise. Désignant les fioles du bout de sa baguette, le préfet reprit, apparemment très calme- mais la tension de sa voix était bien perceptible :

-On peut savoir ce que tu fous ?

Au lieu de se livrer à des occupations de son âge, du genre jouer à la bataille explosive ou aux Bavboules... comme si un gamin de première année pouvait concocter des potions tout seul, avec ses petites mains et les deux sorts qu'il devait maîtriser à grand-peine après quelques semaines de cours. Inconscient... le préfet commençait à se dire qu'il tenait sa première retenue. Un Serpentard, en plus... bonne pêche.

C'est à Canary Bay Ooooouuuuuh! Oooooouuuuuuh!
Des filles qui vivaient - en secret
C'est à Canary Bay Ooouuuuh! Oooooooouuuuuh!
Des filles habitaient - par milliers

Bon soit, un morceau sortit il y a quelques années par un groupe français – pays natal de notre chère Zézette -, un groupe nommé Indochine. Mais vous n’avez point rêvé mes très chers ! Zélie COlien était en train de chanter. Attention, je n’ai pas dit Chanter, avec un grand C itout itout. Non, elle fredonnait des jolies paroles, ce n’est pas comme si elle avait fait le conservatoire non plus … Breffons. Nous sommes donc un vendredi soir (enfin pour moi on est plutôt samedi mais soit, à un jour près, on va pas chipoter inh…) et, et … Et bien ça ne changeait pratiquement rien dans la vie de Zélou le chou. Bon, il est inutile de vous dire que la vie de Zézette était particulièrement fascinante, chaque jour n’est pas comme un hier ! Et le demain n’est jamais comme aujourd’hui ! Et l’après-demain ne sera pas comme demain ! Et je pourrais continuer jusque demain, là ça changera pas grand-chose BREF ! Je disais donc, vendredi soir, avant ou après dîner, je sais pu xD.

En fait, je parie tout ce que j’ai (et j’ai pas grand-chose) que vous vous demandez, mais qu’est-ce que Zézette peut bien faire dans ces cachots inh ? Et bien je vais tout de suite vous répondre … J’en sais rien. C’est quoi, le RP, ça prévient pas, l’inspiration vient, comme ça, sans crier « Gare ! », sans rien crier du tout d’ailleurs. Mais toujours est-il que, la rouquine se trouvait belle ( ) et bien dans ces cachots au moment propice (oupas) Mais là, je viens de trouver une raison au pourquoi du comment et au non pourquoi du pas comment Zélou le chou était dans les cachots : elle faisait sa ronde. Ouais ouais ! Une ronde, comme les petits préfets, vous savez, les faux-culs là, qui se font passer pour des bons élèves en arithmancie alors qu’ils ne savent même pas compter jusqu’à six. Elle faisait donc une ronde en tant que : Capitaine de Quidditch. Et oui ! Croyez le ou non (Ons’enfout) Zélie avait elle aussi une insigne, sauf que ça ne montrer pas qu’elle représentait la loi, et la non bêtise, mais ça représentait qu’elle était une très bonne joueuse de Quidditch avec beaucoup d’autorité (nocomment) Ca, désolée, mais c’est juste la classe quoi. Donc finalement, je viens d’écrire deux paragraphe et j’ai pas avancée d’un pouce Ca aussi, moi je dis respect, et je m’excuse, je vais me faire engueulée par William et sa mauvaise humeur habituelle.

Je fais des bêtises. Ah non ! Je ne fais pas de bêtises. Tu ne fais pas de bêtises. Il ne fait pas de bêtises. Nous …

- Mais t'es complètement CON ou quoi ?

Ah non, je ne pense pas non. Désolée.

Stop. On rembobine. Qui venait d’insulter Zézette là ? Inh ? J’peux savoir au juste. Et d’abord si vous n’aviez pas compris, Zélou le chou c’est une fille, bande de patate, vous méritez la potence ouais. Avec une corde ! Et une guillotine ! Tout à la fois ! Mouhahahaha !
La rouquine avança alors, telle une aventurière qui allait connaître une terrible et magnifique aventure (Ouais ouais, avec William Craig, j’vous dis pas l’truc de malade XD) La cinquième année ( ) vit alors soudainement, comme ça, tout d’un coup, une personne, peut-être deux, à vrai dire, avec tout ce brouillard, déjà qu’on voyait le ciel dans la Grande Salle, mais en plus si on pouvait le toucher dans les cachots, c’était le pompon !
Ah ouais mais nen, ils n’avaient pas prévu de brouillard à la radio magique ce matin, hmm.. Etrange Mais que ce passait-il bon sang (Miam!) de Bonsoir ! (Bonsoir!) Bon, la nature lâche de Zézette lui dit de partir en courant parce que souvent quand y’a du brouillard, et ben y pleut. Mais la nature courageuse de Zézette lui dit de voir ce qui se passait parce que souvent quand y’a du brouillard après y fait beau. Que faire ? Ouais, là, on venait de lui poser un véritable ultimatum. (Ultimatoume, c’est rigolo non ?) Bon.

Pic. Nic. Douille. C’est. Toi. L’andouille.

William Craig est révélé comme être un … Pas andouille. Oui, c’était la nature courageuse qui venait de gagner. Zélie jura avant de s’avancer prudemment vers la silhouette qui se dessinait plus ou moins nettement dans le brouillard. La rouquine reconnu immédiatement le préfet de Gryffondor, même si elle ne connaissait que son nom de famille, breffons. La rouquine vint se poster alors derrière le Gryffondor, en silence.

- On peut savoir ce que tu fous ?

Ouais d’abord ! On peut savoir ce que tu fous ?

Même si Zézette ignorait à qui elle parlait réellement, elle vit une autre silhouette, qui faisait sa taille. (Zélie ne fait qu’un mètre quarante-cinq.) La classe. Un première année. Et un Serpentard ! N’est-il pas choupinet ?
La rouquine cligna des yeux et vit troublement (trouble, vous savez, quad on voit trouble) des choses qui ne faisaient pas partie des choses qu’on voyait d’habitude. Enfin si, un chaudron ou quelque chose comme ça, du liquide par terre et tout le tralala. Les yeux de la cinquième année s’illuminèrent soudain. Un première année qui travaillait ses potions, n’est-ce pas choupinet tout ça ? Zélie poussa alors Craig pour mieux voir le petit Serpentard, elle passa sa main dans ses cheveux (Au Serpentard inh ><) et dit d’une voix joyeuse.

Meu c’est un bon petit garçoooon ! Y travaille les cours de potiooooons ! Craig, tu te rends compte qu’on vient de découvrir un Serpentard en état de faiblesse ? Alors mon petit ? Tu veux un bonboooon ? Ou veux-tu qu’on te blesse ?

(J’hallucine, les rimes de foulayk’s ! oO)

La rouquine sortit alors sa magnifique, grande et belle baguette magique, et réfléchit quelques instants. Là, elle ne savait pas trop quoi faire, elle remettait juste un petit peu l’autorité du préfet, et risquait de se faire cuire comme une boulette de viande. Mais bon, Craig n’avait pas à insulter un première année qui ne demandait qu’à travaillait, même si ça devait être un ignoble garçon qui faisait plein de bêtise, c’était un Serpentard quand même. Genre le petit serpent il faisait semblant d’être grand, méchant et être une victime. Mouahahaha. Bon. Restons sérieux, le temps d’un paragraphe. La baguette légèrement appuyée sur le menton, Zélie gardait les yeux dans le vide. Que faire ? Encore un ultimatum, et ben dites donc ! Elle n’était pas faite que pour ça Et puis après tout, c’était Craig qui avait employé le « on », elle était simplement venue au secours d’un préfet qui avait juste un peu de mal.

Et moi j’dis ça j’dis rien mais peut-être que le petit a fait un mélange et puis maintenant que tout est par terre ça va faire un trou dans le sol et nous mener dans un passage secret ! Vas voir Craig ! C’est toit l’homme de la famille situation Si y’a un passage secret qui mène heeeu… Dans les dortoirs des filles de Poufsouffle j’pourrais p’tet tuer Jemiah Tails ! Vas voir j’te diiiiis sitOplé

Ouais ouais, sait-on jamais. Ces trucs là ça arrivait toujours quand on s’y attendait pas. Et comme on s’y attend pas, ben forcément, ça arrive inh. Ca va de soit n’est-ce pas ?

Moi j’dis c’est pas normal que ça sente comme ça et qu’y ait du brouillard inh… J’suis p’tet pas Dumbledore, mais j’sais reconnaître des choses étranges au choses... ... Pas étranges. Même si on vit dix mois sur douze à Poudlard. Y’a p’tet la maison du calmar géant en dessous de ce cachot T.T

Le préfet fit un « finite » qui coupa au moins le feu sous le chaudron… Bon, cela devrait améliorer un peu les choses, c’était déjà ça de pris. Puis, le rouquin vint se planter droit devant lui, pas bon ça… Même à travers le brouillard, ils se voyaient bien maintenant, et visiblement, il allait lui passer un savon…

« Mais t'es complètement CON ou quoi ?
-Ah non, je ne pense pas non. Désolée.
-Ah non, je… … …? »

Tiens ? Y’avait de l’écho dit donc dans ce cachot. Même que l’écho était drôlement intelligent, il en rajoutait. A peine le temps pour Morgan de prononcer une négative qu’une voix avait suivit… Coupant cours à la protestation que voulait émettre le sale gosse, surpris d’entendre sans voir quelqu’un d’autre dans l’épaisse purée de poix.

« On peut savoir ce que tu fous ?
-Ouais d’abord ! On peut savoir ce que tu fous ? »

Ca, ce n’était décidément pas un écho de tafiole, mais bon, la voix était trop féminine. Donc c’est qu’il y avait forcément quelqu’un d’autre… Ils étaient venus à 2 ? Deux préfets en même temps ? Cela allait être gratiné pour lui… La seconde personne ne tarda d’ailleurs pas à montrer le bout de son nez et de sa chevelure rousse. Heureusement, elle arborait un blason de Serdaigle, manquait plus que ce fut la petite rousse de l’autre jour avec laquelle il s’était battu, puis avait organisé ce-dont-on-ne-doit-pas-parler. Etonnamment, elle était à la fois plus âgée que Morgan tout en ayant une taille proche de la sienne… Mais elle semblait par contre mille fois plus délurée que lui… Oserions-nous dire, allumée ? Oups, on a osé.
Moui, se devait être une hallucination provoquée par les effluves de la potion. Ou alors il était mort et Dieu s’il existait avait une drôle d’hôtesse d’accueil pour son paradis (ou en enfer, c’est selon, ce qui expliquerait certaines choses). Mais non, il était bien vivant et elle reprit même la parole en lui ébouriffant les cheveux.

« Meu c’est un bon petit garçoooon ! Y travaille les cours de potiooooons ! Craig, tu te rends compte qu’on vient de découvrir un Serpentard en état de faiblesse ? »

Ah, deux informations de taille à noter. Le préfet des Rouges et or se nommait Craig et elle avait compris ce que le sale gosse faisait dans ce cachot. Décidément, il l’appréciait déjà beaucoup avant même de la connaître. Morgan fit l’ellipse sur la dernière remarque. Il n’eut pas le temps de répliquer, et ne put que faire un signe d’acquiescement de la tête que la bleue et bronze reprenait déjà la parole.

« …bonboooon ? »

Bonbon ? Qu’est ce que cela venait faire dans la discussion -hum, discussion disait dialogue, et c’était pour le moment mal barré sur cette nuance- dans la situation dirons plutôt ? Arf, il n’avait pas eu le temps de prêter beaucoup d’attention au début de la phrase dans toute cette pagaille, que venait faire le terme bonbon au beau milieu d’un cachot enfumé par un chaudron en délire, et parmi les mots « travaille », « potion » et « faiblesse » ?

« …qu’on te blesse ? »

Encore une autre phrase qu’il n’avait pas suivi, mais cette fois, le sale gosse affichait une mine inquiète, pourquoi le blesser ? Il ne l’était pas, et ça se voyait, elle parlait de rattraper les dégâts que la potion aurait pu, mais n’avait pas fait sur sa personne ? Puis, avec un léger temps de réflexion, Morgan remarqua que ses phrases rimaient… C’était p’tetre juste pour ça qu’elle avait évoqué la possibilité de le blessé, enfin, Morgan l’espérait.
Puis, la rousse sembla prise de réflexion, ce qui lui laisserait un peu de temps pour pouvoir enfin ouvrir la bouche… Mais il n’avait plus grand-chose à dire, dans sa situation, il ferait mieux de se faire petit, tout petit, encore plus que d’habitude, parce que de toute évidence, quoiqu’il fasse, quoiqu’il dise, le préfet le prendrait mal…

« Euh… J’pas grand-chose à dire de plus que la jeune fille là… Y parait qu’il faut bosser ses cours, alors je le fais… Certains s’entraînent avec leurs sorts dans les classes vides, bah moi j’m’entraine sur les potions de première année. »

S’il avait voulu y mettre un ton blasé, il n’aurait pas pu. Les interventions de la Bleue et Bronze le prenait trop au dépourvu pour pouvoir tenir un masque et une intonation, si bien que cela devait transparaitre dans sa voix. D’ailleurs, elle fit un nouveau discours qui eut pour effet cette fois de totalement déconcerté le Serpentard. Trou dans le sol ? Passage secret ? Tuer Djemiatailes ?... Maison d’un CALMAR GEANT ?! O.O
Décidément, elle en avait de l’imagination ! Parce que ce n’était que de l’imagination hein ? Dites ? Pour de vrai ? C’était une blague hein ? Enfin, toujours était-il que la mixture avait finalement atterri sur le sol, le chaudron ayant fini par chavirer de son support sous l’effet des réactions, et que le brouillard maintenant se résumait à l’effet acide sur le sol poussiéreux, décollant toute la crasse et faisant apparaître peu à peu ce qu’il y avait en dessous. Et voici comment la plus grande future marque de nettoyant pour sol aura été inventée par un sale gosse (ne pas utiliser sur sol précieux, porter des gants). Et à défaut de trou dans le sol, il transparaissait maintenant décrassé ce qui semblait être un dalle…Relevable, bien que l’anneau de fer jadis utilisé pour cela avait disparu et n’avait laissé que son empreinte sur la pierre.


« …Vous pensez qu’il faut voir c’que c’est ou pas ? »


Il mourrait d’envie d’aller voir, mais en présence du préfet et d’une autre personne, tout deux plus âgés, il valait mieux se tenir tranquille.

[hj : désolée de la reprise des paroles / qualité du post, mais je souhaitais faire avancer et pas vous bloquer. Si vous n’êtes pas d’accord sur l’idée folle amusante de Zezette que j’ai voulu suivre, me mp que j’édite ]

L'esprit humain a toujours tendance à noircir le tableau, quel qu'il soit. Mais les circonstances sont là pour nous rappeler qu'on peut toujours connaître pire. Nettement pire. Là, par exemple, William estimait avoir sa dose avec le petit Serpentard fan des potions et son chaudron fumant que nul ne savait éteindre. Il risquait de périr asphyxié (dans l'exercice de ses fonctions de préfet, cela lui aurait valu un superbe trophée), il risquait de tomber malade sous l'effet de cette fumée, il avait les yeux qui piquaient... bref, il pensait qu'il avait déjà son quota d'ennuis. Mais le Destin, l'implacable Destin aux mains glacées avait prévu autre chose pour corser encore la situation déjà pas folichonne du préfet. Le comble de la misère humaine, la tuile suprême, le coup de guigne magistral.
Zélie Colien.
Oui, vous avez bien lu ; plus redoutable que Jack l'Eventreur et le Yéti réunis, la capitaine des Serdaigle venait de pénétrer dans le cachot, telle une goule assoiffée de sang tiède... Dit comme ça, ça file la frousse, hein ?
Dit autrement, on pourrait simplement signaler que Zézette et ses gros sabots avaient jugé bon d'aller se mêler de choses qui ne les concernaient guère, et que William n'appréciait pas beaucoup cette ingérence.
Déjà et d'une, parce que la gredine s'amusait à faire écho aux paroles sèches du préfet des Lions. Faire oeuvre d'autorité quand quelqu'un fait le répète-jaquot, c'est difficile. Et surtout parce qu'une fois lassée de répéter le moindre mot de Will (qui avait d'ailleurs préféré se taire), elle s'était lancée dans une diarrhée verbale qui donnait le tournis. Mais il n'y avait donc pas moyen de la faire taire ? Un bouton ? Un endroit où on enlevait les piles ? Son interprétation du sérieux du gamin était en soi exaspérante, mais le bouquet fut son laïus sur la possibilité d'aller assassiner Jemiah Tails en passant par un trou du sol, à moins que le calamar géant n'habite dessous... Ne pouvant en supporter davantage, William se tourna vers elle et lui cria :

-MAIS TA GUEULE !!!

Il n'avait pas l'habitude de parler sur ce ton, mais si elle proférait encore le moindre son, il se sentait prêt à l'étrangler de ses propres mains... les vertèbres craquent, la Serdaigle prend une délicate teinte bleue et elle se tait... hmm, jouissif.
Il n'y eut pas besoin d'en arriver là ; Zélie se taisait, pour le plus grand plaisir du roux. Quel plaisir de mettre ses oreilles au repos... Le petit Serpentard avait hasardé une explication- comme si c'était une circonstance atténuante ; travailler ses potions sans avoir la moindre idée de la sécurité était plutôt criminel... William lui lança un regard assassin, et le mioche se tut. Deuxième bonne nouvelle.
Tout à son soulagement, le préfet des Lions n'avait pas remarqué que ses deux camarades étaient fascinés par un spectacle inattendu : la « potion » attaquait le sol, et révélait ce qui devait être un passage, une trappe, enfin quelque chose qui semblait confirmer les hypothèses débiles de Zélie. Sûr, elle allait encore s'exciter, se mettre à couiner des sottises plus grosses qu'elle... et cette seule perspective suffisait à mettre William d'une humeur de scroutt. Aussi, lorsque le Serpentard suggéra d'aller voir, répliqua-t-il avec mauvaise humeur :

-Pas question. Si tu veux te rendre utile, tu vas voir Rogue et tu lui racontes... mais pas question que qui que ce soit (il toisa Zélie) touche à cette dalle.

Si elle y touchait, et même si elle se remettait à délirer, il ne répondait plus de rien. William ne se rendait même pas compte que son avis revêtait peu d'importance aux yeux de ses deux camarades ; Kharante avait parlé davantage à Zélie qu'à lui, qui avait déjà abondamment prouvé, en quelques instants, son ancrage solide du bon côté de l'ordre et de la légalité. Évidemment, s'ils voulaient aller explorer, ce n'est pas lui, avec son insigne et ses petits bras musclés, qui allait les retenir. Tout au plus passait-il pour un grincheux- mais ça, un préfet en a l'habitude.

Décidément, ce préfet était d’un vulgaire ! Eux qui étaient sensés montrer l’exemple, bah c’était râpé. Il n’avait pas été choisi pour sa diplomatie exemplaire celui là.
La Bleue et bronze se chargea de faire les présentations… Zélie Colien, 5eme année… Capitaine de l’équipe de Serdaigle de Quidditch ! Tiens, Morgan la reverra donc dans d’autres circonstances manifestement. Puis elle enchaîna sur le préfet… Et n’apprit rien de nouveau au sale gosse… Enfin si, première année, mais ça, le Serpent se douta qu’il ne s’agissait que d’une pique provocatrice… Devait-il se présenter quand même ? Elle ne le lui avait pas demandé, mais ce serait la moindre des politesses. Néanmoins donner son nom au préfet le dérangeait quand même… Quoique, il ne serait pas bien dur pour lui de l’apprendre… Faisant la part des choses, Morgan prit le parti de ne s’adresser qu’à Zélie, et lui répondit donc :

« Moi, c’est Morgan Kharante… »

Inutile de rajouter qu’il était en première année à Serpentard, ça se voyait… Alors que le Rouge et Or répliqua qu’il fallait qu’il aille voir Rogue, la capitaine de Quidditch plaqua le préfet contre le mur… Morgan nota dans un coin de sa tête : « ne jamais la vexer ». Entre l’écorce et l’arbre, il ne fallait pas mettre le doigt dit-on. Morgan appliquait cette consigne scrupuleusement sur le moment, laissant Zélie répliquer à « Craig ». D’ailleurs, quand elle revint vers lui, elle souleva un point important. Evidemment, il n’y avait pas pensé, s’il allait voir Rogue, son directeur de maison ne lui ferait jamais porter le chapeau ! C’était certain, la Bleue et bronze avait trouvé l’argument imparable. Même l’autorité des préfets ne pouvait rien face à l’autorité professorale. Il se tourna pour s’adresser au Rouge et or tandis que la Serdaigle le poussait pour passer.

« J’voudrais pas dire, mais elle a pas tort là. »

Puis suivant les pas de Zélie, il s’arrêta le temps qu’elle fasse l’Evanesco… Bonne idée, ça leur facilitera l’approche sans risque. Elle regarda en premier dans le trou, et déclara qu’il s’agissait d’un tunnel… Vers un endroit où l’on pouvait imaginé que pleins de trucs se trouvaient ! Ignorant totalement le préfet et ses consignes, l’enthousiasme de la capitaine de Quidditch l’avait gagné et il n’avait que pour seule envie d’explorer lui aussi.

« Evidemment qu’on va voir ! »

Joignant les actes à la parole, il s’approcha du trou et posa ses deux mains sur le rebord avant de se laisser glisser le long de la paroi lentement le long de la paroi. De sorte qu’il se retrouva suspendu à bout de bras au rebord. Il mesurait environ 1m40, il le restait donc ainsi que 60 cm en tout et pour tout entre le sol et lui, ce n’était pas haut, l’hauteur de deux règles classiques mises bout à bout. Quand il lâcha le rebord, il ne fallut qu’une seconde pour qu’il atterrisse à pieds joints sur la surface meuble du bas… De la terre. Il commençait à s’avancer dans le noir en direction de la lumière au bout du tunnel ( *o* ) quand il trébucha sur quelque chose… Il ne se cassa pas la gueule, mais pas loin.

« Lumos »

S’éclairant de cette petite lueur verte, Morgan regarda ce sur quoi il avait buté. C’était une sorte d’échelle rouillée… Enfin, échelle, dans l’état où cela se trouvait, on aurait plus dit des bouts de fers mis bout à bout dans un certain agencement. Sans même évoquer la finesse des barreaux… Le sale gosse grimaça, ils en auraient sans doute besoin pour sortir tranquillement, mais l’état de la moitié de l’échelle semblait indiqué qu’elle n’était pas complètement fiable… Peut être qu’il existait un sort pour solidifier tout ça, mais en première année, Morgan ne le connaissait pas. La soulevant malgré tout et la déposant contre la paroi proche de l’entrée, il interpella les deux « grands » resté en haut.

« Vous venez ? J’ai trouvé ça, mais faut faire attention, les barreaux sont rouillés. »

Dans tout les cas, ce truc serait sans doute nécessaire pour remonter quand il le faudrait. Parce que si descendre était aisé, Morgan se voyait mal remonter les 2 mètres comme ça, tout seul, et sans sortilège adapté à sa connaissance.

Ni une ni deux. William empoigna Zélie par sa tignasse rousse, l'envoya au sol d'un bon coup de poing dans la mâchoire, et la roua de coups de pieds histoire de lui apprendre les bonnes manières. Bientôt, le sang de la Serdaigle se mêla à la potion, et le mélange produisit une étrange fumée nauséabonde, aussi nauséabonde que la présence de la demoiselle....

Coupez ! William s'était laissé entraîner par ses rêves les plus sauvages, simplement en entendant la teigne ramener son insupportable grande gueule. Mais jamais le préfet des Lions ne se serait laissé aller au point de perdre son self-contrôle ; on est Anglais ou on ne l'est pas... Jamais le rouquin n'avait giflé une donzelle (sauf Précieuse McLane, mais ça ne comptait pas) et ce n'est pas cette pimbêche de Colien qui le pousserait à inaugurer cette indigne pratique.
Bref, le rouquin inspira un grand coup et évita de regarder Zélie lorsqu'elle jugea bon de le présenter comme un élève de première année. Grosse rigolote, va. Elle allait lui faire perdre son sang-froid de maître zen, à force... Il ferma les yeux un instant, se força à ne pas répliquer...
En revanche, lorsqu'elle le plaqua au mur, il sentit que toute patience le quittait. La Miss Colien le prenait de haut, de très haut, sans se rendre compte qu'elle risquait de prendre la suite de McLane au palmarès des gifles... Il se retint à temps de lui balancer un coup de poing dans la bedaine, et la laissa s'approcher de la trappe. Qu'elle se fasse donc bouffer par la calmar, qu'elle disparaisse à jamais dans ce trou humide, qu'elle crève !!
Sa façon de le traiter de trouillard finit par avoir raison de la patience de William. Toisant la Serdaigle, il répliqua :

-Ne confonds pas prudent et trouillard, Colien... Tout le monde n'est pas con au point de se jeter dans la première trappe venue simplement pour essayer d'aller chez les Poufsouffle assassiner Jemiah Tails. Visiblement c'est ton cas... Je te savais stupide, mais pas à ce point. Une découverte.

Il avait mis tout son mépris, toute son hostilité dans sa voix. Qu'elle ose répondre, et c'était lui qui ne répondait de rien. Se faire traiter de trouillard alors qu'il essayait seulement d'être raisonnable, c'était trop. Et entendre cette pintade suffisante parler avec tant d'assurance était intolérable.
Pendant ce temps, le petit Serpentard s'était glissé dans le trou, et il montrait une espèce d'échelle qui ne demandait qu'à se briser. Excédé, William déclara :

-Démerdez-vous, puisque vous avez décidé de vous conduire comme des inconscients. Moi, je ne vais certainement pas me mettre dans ce pétrin. Amusez-vous bien.

Et sans laisser aux deux autres le temps de répondre, il quitta la pièce. Pour avoir passé une nuit dans la réserve de Rogue, en compagnie du directeur de Serpentard, il savait qu'il valait mieux ne pas se jeter inconsidérément dans n'importe quel passage à Poudlard... Qu'ils se débrouillent, qu'ils aillent donc explorer puisqu'ils aimaient tant l'aventure. Il aurait essayé de les en dissuader.

[HJ : désolé de filer si vite, mais je ne vois pas vraiment d'autre issue... on se retrouvera^^]