Lukasz sortit du bureau de poste et inspira un grand coup, tentant de se calmer. Il tenait encore à la main la lettre et la coupure du journal polonais. Il les regarda encore une fois, les mains tremblantes. "Une famille entière assassinée". Son visage se crispa et il regarda la rue, laissant ses yeux bleus se perdre dans le vague. Il connaissait Jacek depuis ses débuts à Durmstrang, et son ami avait été un des rares avec qui il avait gardé contact. Il savait que sa famille avait toujours été opposée aux actions anti-moldus, et qu'elle avait vivement critiqué ce qui s'était passé en Angleterre, mais pas au point de... Ses poings se serrèrent, et il se laissa envahir par la rage. Jacek, ses parents, ses frères avaient été massacrés et démembrés, avec une sauvagerie inimaginable. Il n'avait même pas été possible d'identifier ce qui avait provoqué le carnage, mais peu de doutes restaient quant aux responsables. La guerre s'étendait jusque là-bas...

S'y reprenant à plusieurs fois, Lukasz alluma une cigarette et tenta de réfléchir froidement. Il aurait voulu tuer les responsables, et il s'étonna lui-même de ce qu'il ressentait. Il inspira une longue bouffée et recracha la fumée, qui tournoya lentement et se perdit dans le ciel. Le pire était qu'il ne pouvait rien faire, excepté rester ici, et espérer que les coupables payeront un jour. Il ne pourrait même pas aller à l'enterrement. Il commença à marcher d'un pas vif, se dirigeant vers le Chaudron Baveur. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer à Jacek et ses parents, leurs corps en morceaux, et son estomac se révulsa à cette idée. Il se rappela des quelques jours qu'il avait passé chez eux l'année dernière, comment ils l'avaient accueilli aussi gentiment. Il accélera ; il avait besoin de boire quelque chose.

Perdu dans ses pensées, il arriva à un tournant et ne vit pas l'obstacle. Percutant quelque chose, il trébucha et lâcha sa cigarette qui s'éteignit en tombant dans la neige, et sentit une douleur intense sur son tibia. Il se releva et pesta en polonais. Il releva les yeux, surpris et énervé. Le quelque chose était un homme, et il avait du le bousculer en se cognant sur sa canne. Agressif, et trouvant enfin un exutoire à sa rage, il ne put s'empêcher de lancer :

"Ca vous arrive de faire attention, parfois ?"

[HJ] Désolée pour les quelques mots pas très gentils
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Impassible, Griffin regarda le gamin se relever et épousseter ses vêtements à petits gestes. Il resta silencieux, les bras croisés sur la poitrine, se demandant si ce jeunot allait avoir le courage de répliquer. Le jeune homme releva la tête et le défia un instant du regard, Griffin ne broncha pas, il avait vu bien plus menaçant au cours de sa carrière, ce freluquet ne l'impressionnait absolument pas. Il fronça cependant les sourcils quand le regard du jeune homme descendit vers sa jambe estropiée.

- Quand on n'arrive pas à marcher, on fait attention où l'on met les pieds... Ou ce qu'il en reste. Et on regarde les gens autour, pour éviter de leur mettre des coups de canne.
Si Griffin n'avait pas été aussi maître de lui même, il aurait certainement collé son poing dans la figure de cet insolent. Il se contenta serrer les poings en décroisant lentement les bras, prêt à en découdre avec ce bellâtre arrogant.

**Je vais la coller dans ta grande gueule, ma canne, blanc bec! Ne put-il cependant s'empêcher de penser**
Visiblement très fier de sa trouvaille, le gamin releva la tête vers lui et lui lança un regard méprisant. Griffin fit un effort afin de ne pas mettre tout de suite sa menace à exécution. Il observa silencieusement le jeune homme sortir une cigarette de sa poche et l'allumer. Griffin vit la suite arriver gros comme un hippogriffe clignotant, le jeune homme lui souffla sa fumée à la figure, lui rappelant pourquoi il avait arrêté de fumer.

Griffin encaissa l'affront sans broncher, défiant même le gamin de recommencer. Celui-ci n'en fit rien et préféra tourner les talons et décamper. Griffin le suivit du regard un instant, décidé à ne pas le laisser partir aussi facilement. Un sourire mauvais aux lèvres, il tira sa baguette de sa cape et la pointa sur sa canne qui traînait toujours au sol. D'un sort informulé, il la projeta entre les jambes du jeune homme qui trébucha et s'étala de tout son long sur le pavage humide. Un petit rire moqueur s'échappa de la gorge de l'ancien Auror.

- Tu vois, tu as tes deux jambes intactes mais tu tiens encore moins bien debout que moi!
La moquerie dans son ton était inutilement blessante, mais il n'avait pu s'en empêcher. Il était conscient que son comportement était puéril, qu'il ne valait pas mieux qu'un première année de Poudlard, mais il s'en moquait. La raison lui dictait d'arrêter là et de laisser ce pauvre jeune homme tranquille mais la colère lui ordonnait, au contraire, de lui en coller une, au moins pour se défouler.

Entre les deux, l'hésitation fut de courte durée.

HJ : Ca aurait pu être pire ^^'
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Vicieux. Vicieux et traitre. Lukasz s'était demandé un moment si l'inconnu allait réagir, car sa remarque avait semblé touché un point sensible. Mais finalement rien. Et il s'était détourné, presque déçu. Il avait à peine fait quelques pas qu'il comprit son erreur. Le mouvement qu'avait aperçu le slave du coin de l'oeil avait été tellement rapide qu'il lui avait été impossible de réagir. Une douleur à la jambe un peu trop semblable à la première, et il se sentit fauché violemment. Ce qu'il voyait maintenant, c'était le ciel nuageux. Et il venait d'y perdre encore une cigarette.

- Tu vois, tu as tes deux jambes intactes mais tu tiens encore moins bien debout que moi !

Et l'estropié en profitait en plus. Le souffle coupé, le polonais voulut rétorquer une belle série d'insultes alambiquées, sans succès. Seul un espèce de chuintement s'échappa de sa bouche. Il inspira un grand coup et se releva avec une agilité surprenante. Hors de lui, il sortit sa baguette et se tourna vers le responsable de sa chute.

Ce fut le sourire moqueur qui fit exploser la boule de rage que gardait Lukasz en lui. Ce n'était même plus une question de bousculade, de coup rendu, mais une question de principe. On l'avait sciemment humilié, en y mettant toute la forme possible, et le sorcier devait payer pour cela. Le slave ne se rendit même pas compte que tout cela dépassait la question d'honneur, qu'il cherchait seulement une occasion de faire mal pour se défouler.

Il hésita un instant sur ce qu'il allait faire. Il se rappela alors du moment où il s'était retrouvé par terre, dans le caniveau, et d'un détail. Avec un sourire glacial, il leva sa baguette et pointa la bordure du toit, se préparant à faire tomber une lourde plaque de glace sur la toison argentée du sorcier. Il murmurra :

" Besoin de se rafraichir les idées ?"

Une petite voix dans sa tête ne cessait de lui répéter que si l'inconnu avait l'air si confiant et que s'il n'avait pas eu le temps de le voir lancer un sort, ce n'était pas pour rien. Mais il ne l'écoutait pas et en était incapable de toute façon.

[HJ]Désolée, c'est pas génial, je manque un peu d'inspiration en ce moment. ^^' [/HJ]
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Le gamin sembla hésiter un instant. La canne l'avait bien amoché, du sang s'écoulait sur son visage et il semblait avoir avoir du mal à respirer et à bouger. Une pointe de remord s'empara de Griffin, rapidement balayée par la douleur qui irradiait dans sa jambe et se répandait sournoisement en lui. Il prit appui sur sa canne et déporta son poids sur sa jambe valide pour soulager l'estropiée. Si le gamin résistait encore longtemps, Griffin aurait certainement du mal à finir cet affrontement debout. D'un autre coté, le jeunot ne semblait pas en meilleur état que lui. Griffin savait parfaitement que s'il arrêtait de jouer pour se prendre au sérieux, le morveux n'aurait même pas le temps d'esquisser le moindre mouvement de défense. Son but n'était pas de l'écraser, mais de s'amuser un peu à ses dépends.

Comment ça puéril? Pas du tout, joueur, simplement!

Griffin savait parfaitement qu'il se comportait comme un sale gamin mais il s'en moquait totalement. Il n'y avait plus personne pour lui reprocher son comportement déplacé et ses incartades, autant en profiter un peu tant qu'il en avait l'occasion. Et puis ce gamin lui avait fait un mal de chien avec sa patinoire, ça méritait quelques mauvais coups en représailles. Pas de quoi l'esquinter, bien sûr, il n'était pas cruel, mais juste de quoi lui faire payer d'avoir raviver sa douleur à la jambe avec autant d'ardeur. C'était de la pure mauvaise foi, il savait parfaitement qu'il était seul responsable de sa chute, mais il n' l'aurait jamais admis.

Le gamin marmonna quelque chose que Griffin ne saisit pas, mais en le voyant pointer sa baguette sur lui, l'ancien Auror n'eut aucun mal à deviner ce qu'il faisait. Seule la formule du sort lui parvint clairement. Griffin leva les yeux au ciel avant de lever un bouclier pour intercepter les traits enflammés qui fonçaient vers lui.

- Encore un Flambios! Ça va devenir une habitude.
Au moins, celui-ci n'était pas utilisé pour l'aveugler. Du coin de l'oeil, Griffin vit le gamin se jeter derrière un banc et renouveler le sort. Son bouclier était toujours actif mais il n'en eu pas besoin, les flèches le manquèrent. Le gamin devait commencer à fatiguer. Griffin prit le risque d'annuler les effets du bouclier bien que son adversaire puisse encore l'attaquer.

- Tu veux jouer à cache-cache?
Un petit sourire amusé effleura ses lèvres tandis qu'il pointait sa baguette vers le banc derrière lequel l'étudiant s'était réfugié. D'un mouvement complexe, il réduisit le banc à un tas de morceaux de bois qu'il balança à la figure du jeune.

- Trouvé! Nargua-t-il en observant le résultat.
Il avait remarqué plus tôt que son jeune adversaire avait du mal à bouger et qu'il effectuait des petits mouvements précautionneux, certainement pour s'épargner, ce qui laissait supposer qu'il était blessé. Un sourire mauvais se dessina sur le visage de Griffin.

- Et si on jouait au loup! Tu cours, je te chasse. Si l'un de mes sortilèges te touche, tu as perdu. Tu es prêt?
Il oubliait juste de dire qu'il n'avait pas l'intention de courir derrière lui, il ne le pouvait pas de toutes façons, mais il pouvait transplaner, et il le faisait très bien. Il leva lentement sa baguette, attendant la réaction du gamin. Allait-il fuir devant lui ou répliquer et l'empêcher de faire ce qu'il voulait? A vrai dire, les deux options lui convenait.