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 Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé]
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé]   Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé] EmptyDim 8 Fév - 19:00:37

Les vêtements, humides et chauds, se froissaient sur les bancs. Les robes s’étiraient lascivement, les couleurs se confondaient, se mélangeaient aux pantalons blancs. A terre, des chaussures sans paire, renversées sur le flanc. Les balais, abandonnés au milieu des protèges-jambes s’enlaçaient contre un mur, les gants de cuir, réunis au hasard d’un lancé, s’effleuraient amoureusement les doigts. Une nature morte, pleine de charmes, lourde en promesses, s’offrait au fusain de l’observateur. Les garçons, harassés par un entrainement de quidditch particulièrement éprouvant, ponctué d’averses et de bourrasques, s’étaient retirés en des lieux secrets. Les nippes sans vie se refroidissaient peu à peu, loin des formes qu’elles avaient épousées et protégées. Les corps, nus et fatigués, s’offraient aux jets brûlants des douches. Derrière le vestiaire, à l’abri des curiosités extérieures, trois Serpentard goûtaient sans pudeur aux vertus de l’eau. La peau halitueuse, purifiée, devenait brillante, lisse, et glissante. Ils étaient beaux, à l’aube de leur adolescence, dans l’éclat insolent de leurs jeunes années. Pas un mot, pas un regard. La camaraderie bannissait la sensualité suggérée. Enfermés, pensifs, sous leurs cascades, ils n’essayaient pas de troubler le silence intime qui les enveloppaient. A force, de samedis passés sur le terrain, le spectacle était devenu habituel. N’étaient-ils pas de bons compagnons ? N’étaient-ils pas faits de la même façon ? Isaac, les yeux obstinément fixés sur le carrelage blanc de la paroi essayait de s’en persuader. Damien n’était qu’un insignifiant première année, il partageait son dortoir avec Nathan depuis ses débuts à Poudlard. Il les avait vus plusieurs fois, il n’avait aucune raison de se troubler. Seulement, c’était avant.

Avant quoi ? Avant le grand chamboulement du bal de Noël, le baiser de Lucy, la danse avec Orion et ses commentaires au match de Serdaigle et Poufsouffle là où, pour ennuyer le préfet des bleus et bronze, il avait très clairement confirmé les soupçons de l’école. Il l’avait dit, montré, les regards avaient définitivement changés. Il le sentait, il se sentait différent, soumis à une critique plus vive, peut-être, mais libéré d’un carcan. Dans les couloirs, les garçons lui semblaient de plus en plus beaux. Il se surprenait à détailler leurs visages, comme il ne l’avait encore jamais fait auparavant, à leur trouver milles grâces, à s’attacher à des détails qui devaient les rendre encore plus attirants. L’intonation d’une voix, la profondeur des prunelles, l’épure des lèvres, … tout maintenait ses sens en éveil. Etait-ce l’éblouissement des premières semaines ? Devrait-il s’y habituer un jour, quitter ces drôles d’émotions à force de trop les éprouver ? Pourrait-il se lasser de ces visions, et ne plus s’emballer pour le sourire d’un garçon qui, quelques mois plus tôt, lui aurait semblé assez quelconque, qui l’était sans doute, mais il voyait au-delà. Oui, il voyait bien au-delà des critères de beauté des filles, il en saisissait davantage, parce qu’il était un garçon aussi. Les garçons qui partageaient ses préférences vivaient-ils la même chose ? Malgré son assurance, il se sentait terriblement seul, livré à l’inconnu, aux regards hostiles, intrigués, incompréhensifs de la masse. Il ne pouvait pas en parler, même si ses amis l’écoutaient. Ils ne traversaient pas les mêmes choses que lui, s’ils pouvaient le soutenir, ils ne pouvaient rien lui apporter, ils ne pouvaient pas répondre à ses questions, lui tendre le réconfort d’un « C’est un peu pareil pour moi… ». Et, si par malheur, il se tournait vers ses coéquipiers, il savait qu’il les gênerait maintenant. C’était ainsi, enraciné au plus profond des esprits. Un gay ne peut pas regarder un garçon, surtout nu, sans perversité. Vous pensiez naïvement qu’il se réjouirait de l’heure de la douche ? Vous voyez bien que les préjugés son tenaces. Isaac détestait ce moment. On l’épiait, on le surveillait, attendait le faux pas pour paniquer. Point de délices et d’amours grecques, la douche était un véritable supplice.

Il devait bien sûr résister dans un même temps à cette tentation. Mais, encore une fois, pas pour les raisons que vous croyez. Il n’avait aucune vue sur Nathan, et encore moins sur Damien. Les corps masculins le fascinaient. Il voulait les dessiner du regard, sans désir, afin de mieux les apprécier. Ils n’étaient pas semblables, non, et ne se savouraient pas de la même façon. Si l’un avait de belles jambes, l’autre ne pouvait que vanter la finesse de sa taille. Entiers, ils avaient peu d’arguments mais, en les découpant, on leur trouvait des qualités. Non, ils n’étaient pas tous désirables. Que s’imaginaient-ils donc ? Leurs craintes étaient terriblement orgueilleuses. Mais, ses propres regards se dérobaient lorsqu’il faillait. Soudain, cette chose si naturelle prenait la dimension d’un interdit. Il se la refusait lui-même. L’ambigüité était là, même dans l’innocence. Ainsi, il préférait s’attarder sous le jet, et laisser le temps à ses camarades de retrouver le vestiaire. C’était mieux. Ils lui épargneraient les regards fuyants et obligés. Seul, il s’accordait quelques minutes de sursis. Ils avaient eu froid dehors. Après leur défaite contre Gryffondor, Pénombre leur avait préparé un programme assez intense. Ses muscles se détendaient doucement. Les bavardages de ses camarades s’éloignaient, et il ne devait pas s’attarder. Il coupa l’eau, se détacha du mur et traversa le sol mouillé. Sa serviette était de l’autre côté, négligemment jetée sur ses affaires.
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MessageSujet: Re: Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé]   Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé] EmptyDim 15 Fév - 21:21:13

[Je poste enfin avec toi Yeux.]

Pour des raisons évidentes de gestion de l’espace, de susceptibilité féminine et d’harmonie architecturale, les vestiaires sportifs communément consacrés aux effectifs du sexe fort de chacune des équipes de Quidditch se dessinaient dans leur importance, en un demi-cercle étendu, à large courbure, dont l’arcade de délimitation offrait une multitude de points d’accès vers quelques demi-douzaines de douches individuelles, qu’une esquisse de cloison chaste achevait de séparer sans grande détermination. Silencieuse au creux humide et lumineux de l’une d’entre elles, Pénombre Craft laissait dériver avec négligences, quelques disparates pensées et réflexions songeuses en son sein, lesquelles s’écoulaient métaphoriquement sur l’immatérielle essence lisse de son esprit comme l’eau brûlante glissait contre son corps fourbu, rendu à sa nudité la plus originelle. Les sombres tatouages tribaux, qu’elle avait conservés de ses deux ans d’apprentissage hors de la Citadelle renommée de Poudlard, se mouvaient lentement sous l’épiderme laiteux de sa peau, exaltés dans leurs mouvements lascifs par la chaleur diffuse de l’eau claire, ils enlaçaient étroitement l’intégralité de ses épaules diaphanes, dévorant sa gorge en serpentant de volutes inégales jusqu’à l’orée de son menton, de ses tempes dissimulées sous l’épaisseur de mèches ténébreuses, et semblaient étrangement autant d’aveux d’une présence étrangère qu’une ombre portée.

La mélodie rayonnante de voix féminines que la jeunesse attirait à des tonalités élevées, joyeuses et enthousiastes, se mêlait intimement aux froissements légers de vêtements dont on se défaisait avec négligence, aux bruissements aigus que délivraient les jets d’eaux dans la vigueur de leurs fonctions élémentaires, ainsi qu’aux accents mutins, discontinus, de jeux d’eau espiègles auquel s’adonnaient bruyamment ses partenaires d’entrainements. Et aussi confusément que lui parvenaient les brides saccadées de leur présente conversation animée, et aussi indifférente que la Ténébreuse s’estimait à l’égard de la discussion des autres joueuses de Serpentard, l’Anglaise ne pouvait que présumer l’ardeur de ses consœurs à commenter l’originalité de la toute nouvelle collection vestimentaire parue, l’audace troublante des matières utilisées ou bien encore la légèreté veloutée de son design coloré, rien qu’aux interjections enflammées qui lui parvenaient au-delà du rideau sonore des lieux.

Malgré la frénésie pénible d’averses qu’agrémentaient de furieuses bourrasques de vent sévissant impitoyablement à l’extérieur, l’insolente brune ne s’attarda guère sous la chaude caresse aqueuse des douces ondées qui l’enveloppaient avec bienveillance car ce soir là, d’importants desseins appelaient sa hâte en d’autres endroits et compagnie. Ainsi, tandis qu’elle s’affairait avec impatience, à ordonner son équipement dans un solide sac de toile désigné à cet effet, ses sombres prunelles d’onyx frôlèrent alors furtivement, l’écusson de Capitaine qui ornait avec distinction son sombre pardessus maculé, lequel juxtaposait d’une fierté altière le Blason Emeraude et Argent de l’uniforme, y revenant ensuite, irrésistiblement attirés par le déshonorant souvenir d’une pesante culpabilité engendrée par l’humiliante défaite qu’ils avaient subie, quelques semaines auparavant. Le match de Quidditch contre les disciples de Gryffondor s’était effectivement achevé sur une bien sinistre conclusion, laquelle avait cruellement englouti tout les brûlants espoirs d’une maison entière, qui, ayant pu s’épanouir dans la confiance arrogante d’une supériorité évidente, se perdaient à présent dans les cendres amères d’une logique imparable. Deux victoires déjà admises par les Blasons Sang et Or alors qu’il ne restait seulement que deux matchs à disputer, ne leur offriraient, dans le meilleur des cas, qu’une bien âcre et acide égalité avec la communauté prétentieuse des Lions.

A ses mordants raisonnements, la jeune sorcière de septième année s’humecta lentement les lèvres dans la discrète expression physique d’un titanesque et courageux effort de son esprit, concentré sur la reprise d’un contrôle déjà vacillant sur ses tumultueuses émotions naissantes, se risquant vainement à infléchir de sa ferme volonté la réaction violente qui tentait pourtant de s’emparer d’elle avec virtuosité, tordant déjà l’emprise solide de ses mains pâles sous une colère aussi furieuse que dévastatrice.

Pénombre Craft était en effet, un Capitaine de Quidditch exigent, implacable et sans cœur, qui ne mélangeait que trop rarement la chaleur conviviale d’une camaraderie de maison et l’aspect ludique du sport, à ses insatiables appétits de gloire et de succès, à ses instincts de compétition, aussi naturels que dominants, qu’entretenaient de voraces désirs exacerbés de domination. Ainsi, lorsque les sept Reptiles de l’équipe se rassemblaient sur le terrain d’entrainement ou sur le Poudlard Stadium, se regroupaient en une seule et même entité représentante des couleurs de Salazar Serpentard, l’espace aérien de jeu ne lui était alors plus que lieu contesté et endroit de discordes, champ de bataille à conquérir, ses frères et sœurs de maison devenant dés lors, fidèles compagnons d’armes tandis que les adeptes d’autres maisons se métamorphosaient également en de féroces opposants, barbares ennemis sur lesquelles elle avait une soif démesurée d’appliquer la suprématie de son fier Blason, de soumettre ces pauvres hères dépourvue d’ambition et de puissance à ce pouvoir abrutissant que distillait fiévreusement son appartenance aux Verts et Argents.

C’est pourquoi, si la descendante des Craft n’entretenait guère l’habitude de quelques modérations stupides à l’égard de ses efforts fournis, physiques ou mentaux, en terme d’investissement sportif ou de rigueur athlétique et si personne n’avait réellement débattu sur les terribles raisons leur ayant injustement dérobé une victoire plus que méritée, la Capitaine de Quidditch avait pourtant nettement durci ses entrainements en la discipline, tout en exigeant silencieusement, davantage de ses camarades, sur une durée plus longue, qui mordait avec profondeur sur leurs heures de temps libre, qu’une fréquence saturée à deux fois par semaine condamnait à la pénitence de l’échec.

Tout en s’aventurant hors de la demi-lune architecturale constituant les quartiers féminins dans lesquels conversaient encore joyeusement les deux poursuiveuses et l’attrapeuse de l’équipe des Rusés, l’ancienne Championne du Tournoi des quatre maisons se laissa mentalement investir par ces nombreuses questions et énigmes qu’elle avait préalablement soulevées, quelques mois auparavant, lorsqu’elle avait eu vent de certains évènements particuliers qui firent lentement germer l’ombre d’un complot dans son esprit acéré, ces derniers impliquant notamment les singuliers actes de son Préfet de maison lors du bal de fin d’année donné à Poudlard, mais également ceux du jeune Orion O’Neill, remarquablement connu pour ses fréquentes frasques amoureuses. Et plus fraîchement encore, suite aux étranges rumeurs circulant avec virulence dans les couloirs loquaces de la Citadelle, il y avait également plus de deux semaines à ce jour, qu’elle n’avait guère hésité à faire valoir tout le pouvoir de ses nouvelles fonctions de Rédactrice en Chef de la Gazette de l’Ecole afin d’obtenir l’intégralité des commentaires enregistrés des plus récentes rencontres sportives. Pénombre y avait immédiatement décelé l’incroyable potentiel vengeur que contenaient les insolites faits ainsi que l’ampleur délicieuse de cet abysse infernal de souffrance dans lequel elle pourrait aisément plonger la sotte Préfète en Chef Bleu et Bronze, si tant n’en fut que son intelligence ne sache soigneusement préméditer son conflit et son préjudice, qu’elle sache également s’obtenir les faveurs conspirées d’Isaac Deniel. A présent, il lui fallait donc convaincre ce sorcier, dont l’Animagus connaissait plus intimement la réputation que l’intellect, les habitudes sportives du Reptile ou techniques, aptitudes physiques, manies d’attaques ou de défenses en termes athlétiques, sans néanmoins être capable d’exposer les traits profonds de sa personnalité complexe.

La pâleur agressive de son regard, aux lumineux reflets de jade, suivit attentivement les nombreux lacets du chemin remontant directement vers le célèbre Château sans y percevoir l’ombre d’une silhouette familière, ce qui incita la Ténébreuse à en conclure qu’aucun n’avait encore regagné la quiétude obscure de leur fosse aux Serpents.

L’indiscipline suintante de son interminable chevelure d’encre évoquait une chevauchée sauvage, à bride abattue, que la générosité d’une pluie diluvienne aurait troublée tandis qu’elle se dirigeait avec détermination vers les vestiaires des garçons, bravant péniblement la tourmente glacée de rafales orageuses. L’anglaise salua avec un respect sobre mais chaleureux, ses compagnons de vol alors que ces derniers quittaient les lieux tout en discutant gaiement, sur le ton allègre des athlètes satisfaits, avant de leur adresser également quelques mots bienveillants et encourageants à l’information de leurs épatants progrès sur le terrain mais également au sujet des nouveaux horaires de rendez-vous prenant effets des la semaine suivante. Prudente, la sorcière ne s’enquit que vaguement de l’absence du Préfet Vert et Argent à leurs côtés, se justifiant auprès d’eux par la désinvolture feinte, de devoir s’entretenir de quelques irritables défauts stratégiques avec lui.

Lorsque Pénombre s’engouffra enfin dans le large évasement s’ouvrant sur la salle principale, tout en longueur, elle fut aussitôt assaillie par une épaisse langue de vapeur d’eau, qui enlaça lascivement l’étoffe ombreuse de ses vêtements tandis que la pièce lui sembla déserte et profondément silencieuse. A quelques détails près dans la forme intérieure de la structure et l’espace ainsi dégagé, il n’y avait que peu de différence avec l’aspect général de la loge commune des filles.

« Isaac ? »

Commença-t-elle d’une voix assurée, la puissance de son interrogation se déliant d’intensité, à mesure que la batteuse s’engageait dans la tranchée conduisant à l’espace collectif, explicitement dévoué aux toilettes du corps.

« Is… »


Ses pâles iris aux lumineux reflets de jade, découvrirent alors subitement, d’une agréable surprise, la nudité embrassée de ce corps masculin tout juste éveillé à l’adolescence.

La grâce de ses mouvements était d’un joli ravissement gracile malgré la liberté manifeste de sa virilité et l’eau ayant sensuellement appesanti les sombres mèches du garçon sur son front, celles-ci rehaussaient avec un charme délicat, la finesse de son visage encore imberbe alors que les translucides coulées aqueuses, épousaient plaisamment la saillance soutenue de muscles récemment rompus à l’effort, magnifiaient son corps masculin d’une fine pellicule luisante qui le dérobait à d’ancestrales légendes oubliées, le matérialisait de cet ailleurs perdu, sur la terre souillée des hommes. Il était simplement magnifique, ainsi vêtu de sa seule innocence.

Les prunelles de jais de l’héritière des Craft avaient lentement cédé à la tentation soudaine d’en détailler plus amplement, plus effrontément, la perfection de ce corps, offert avec l’absolution d’un hasard involontaire, à son audacieuse contemplation, et un long instant passa tandis qu’elle ne se livrait silencieusement qu’à cela.

« Aurais-tu un moment à m’accorder ? Il y a quelque chose dont je désirerais m’entretenir avec toi… Beau gosse. »

Lâcha-t-elle finalement sans prélude, ses dernières paroles épicées d’un délice piquant sans qu’elle n’en détournât pourtant les yeux de son corps. Ce disant, l’Anglaise s’étant figée d’étonnement, se remit lentement en mouvement dans la longueur des lieux et se posa élégamment sur le banc qui se présentait face du poursuiveur, sans toutefois ne jamais chercher à perturber la beauté de sa nudité, explicite, en lui tendant quelques affaires inutiles, voire superficielles.


« Te rappelles-tu du contenu de tes derniers commentaires concernant Orion O’Neill, lors du dernier Match Officiel de Quidditch, opposant les Aigles aux Blaireaux ? »

Arqua-t-elle en déposant soigneusement les deux manches, noués ensemble par une épaisse lanière de cuir, de son balai d’entrainement et de sa batte de frappe, contre la tranche métallique du support d’acier.

« Il se trouve que Ewora et moi entretenons une sorte de… Désaccord.... Vois-tu ?»

Ce détaillant, l’héritière des Craft se rendait davantage compte à quel point son entreprise était délicate et dangereuse, reposant en grande partie sur la façon avec laquelle, la Serpentarde exposerait la nature exacte des objectifs de son plan. Mais le plus grand espoir de Pénombre, sur la base d’informations et de déductions pesées, était, pour l’instant, d’obtenir la coopération manifeste de son confrère de maison.

« Et que la plonger dans de profonds brasiers de déceptions et de douleurs sentimentales s’avère être pour moi, la plus délectable des vengeances que je lui doive… »

Isaac était bien loin d’être stupide et la descendante des Craft en avait pertinemment conscience, voilà pourquoi elle ne s’aventurait pas clairement à préciser le détail immédiat de ses plans et que la sorcière entamait à présent un jeu de pistes mental qui lui permettrait d’estimer à la fois, la réalité des capacités intellectuelles du Serpentard mais également l’ardeur de ses animosités envers l’écœurant couple d’Aiglons, avant qu’elle n’envisage de se compromettre définitivement en une alliance loyale d’intérêt.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé]   Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé] EmptyVen 13 Mar - 18:55:55

L’eau caressait la jeunesse de sa peau, dessinait la lente métamorphose de son corps. Ces derniers mois l’avaient changé. Les entraînements réguliers de Quidditch ciselaient son torse, sa silhouette s’élevait, s’affinait, s’élançait. Il perdait les dernières rondeurs de l’enfance et gardait pourtant une délicate fragilité, qui, malgré l’extrême étroitesse de ses hanches, le tournaient vers la féminité. Créature hybride, insolente et désirable, l’adolescent tendait son visage vers le pommeau de la douche. Les lèvres entrouvertes, colorées par la chaleur de l’onde, il semblait, conscient de sa beauté, attendre les regards appréciateurs. Mais, piégé dans sa cascade, Isaac abandonnait la réalité. Il divaguait, songeait aux gloires à venir, à l’inconnu du Chemin de Traverse, à Orion O’Neill qu’il aurait été amusant, plaisant peut-être, de troubler ici-même. La fatigue alourdissait son esprit, la vapeur saturait l’air. Il n’avait aucune envie de quitter le réconfort du jet, d’affronter l’humidité et la tempête du dehors. Derrière les parois, le monde était glacé. Il s’endormait à moitié, bordé par la touffeur ambiante, bercé par l’écoulement de l’eau. Entièrement livré à l’élément aquatique, il releva à peine l’entrée d’une nouvelle personne et ne s’en soucia que peu, supposant qu’il s’agissait d’un camarade étourdi. L’intrusion le sortit cependant de sa léthargie. Sa main trouva le bouton métallique, il le tourna, renversa sa tête en avant pour libérer ses cheveux de leur masque aqueux. Ses mèches d’ébène s’entortillaient, les gouttes perlaient à leurs pointes, glissaient sur la courbe de ses épaules. Pénombre et lui évoluaient dans deux univers différents. Sa présence était trop incongrue pour qu’il la relève. Mais le son de sa voix la concrétisa, et lui fit l’effet d’un brutal retour à la réalité.

Il sursauta, et se retourna vivement. Un cri surpris lui échappa. Pénombre, ici, là, face à lui, batte en main. Comment ? Pourquoi ? Depuis combien de temps ? Sa stupeur tenait sa pudeur à distance. Le pauvre préfet ne comprenait pas du tout ce qui était en train de lui arriver. Il considéra sa capitaine un instant, bouche bée, comme s’il doutait encore de ce qu’il voyait. La septième année n’était encore jamais venue le trouver. Ils ne s’adressaient la parole que sur le terrain, leurs rapports s’arrêtaient là. Que signifiait ce revirement soudain ? Sans s’excuser, elle lui demandait un entretient. Mais… c'est-à-dire ? Ici ? Alors qu’il était vêtu du plus simple appareil ? Si Isaac ne chercha pas à se cacher, il conservait la méfiance d’un animal débusqué. Pénombre était un prédateur, à tous les sens du terme. Croqueuse d’homme reconnue, elle était aussi l’une des Serpentard les plus redoutées. Une aura de respect émanait d’elle, si puissante que son caractère effronté la saisissait. Elle réussissait à l’intimider, à éveiller sa crainte, et il se sentait étrangement menacé. La Belle ne se déplaçait jamais sans raison. Qu’avait-il fait pour mériter une telle faveur ? Que lui voulait-elle ? Sa nudité ne l’aidait pas à relativiser son état. Isaac n’était pas un garçon réservé, il se moquait bien d’être vu, mais, face à cette grande jeune fille, il se trouvait très vulnérable. L’absence de vêtements le mettait d’emblée dans une position de faiblesse. Pénombre s’en amusait, cruellement, en l’appelant « beau gosse », en attardant sur lui des regards lubriques atrocement gênants, comme si elle se préparait déjà à le dévorer.

Et, tandis qu’il se ressaisissait doucement, sa Capitaine poursuivit en s’installant tranquillement sur le banc le plus proche. Il avait tout d’abord craint un reproche sur son jeu, l’annonce d’une mise au ban, d’une exclusion pure et simple de l’équipe, mais les propos de la jeune fille le glacèrent encore plus vivement. Elle revenait sur ses commentaires emportés, et sa fausse déclaration d’amour qui avait raisonné dans le stade tout entier lors du dernier Match. Plusieurs Serpentard, parmi les plus traditionnalistes, n’avaient pas du tout goûté la plaisanterie. Le nouveau préfet des Vert commençait à faire trop parler de lui, et à ternir, selon leurs termes, l’image de la maison en revendiquant des penchants tout à fait répugnants. Même s’il restait provocant, Isaac savait qu’à force d’assumer son homosexualité trop bruyamment il s’opposait à des retours musclés. Il ne pouvait ignorer les regards ouvertement hostiles de certains garçons. On le guettait, on surveillait ses ‘fantaisies’ et les jugeait de plus en plus durement. Pénombre venait-elle le mettre en garde ? Il ne connaissait la sombre demoiselle que de réputation. Elle pouvait le soutenir comme l’enfoncer. Et si elle décidait de parler au nom des autres, l’échange s’annonçait pénible… L’expression d’Isaac avait nettement changée. Il était sur la défensive désormais, près à parer le moindre propos déplacé. D’un pas raide, il rejoignit sa capitaine et tira une serviette blanche pour la nouer autour de sa taille. Il ne s’assit pas, et la fixa, de ses prunelles d’airain, attentif à la suite de ses paroles. Elle l’intrigua.

Les menaces ne vinrent pas. Pénombre mentionna Néoki. Il acquiesça doucement et daigna prendre place à ses côtés, plus intéressé. Visiblement, il s’était inquiété en vain. Sous ses airs insouciants, Isaac était d’une exceptionnelle méfiance dès que l’insolite le frôlait. La jeune fille allait donc parler affaire avec lui, lui reprocher peut-être de s’être immiscé, sans le savoir dans ses intrigues. Cela devrait-il les rallier ou entretenir leur rivalité ? Il ignorait les histoires de « grands », et s’en fichait. Si son aînée lui demandait de se retirer, il refuserait. La vengeance lui appartenait. Orion et Neoki étaient à lui. Il s’était promis de les briser avant la fin de l’année le soir du bal de Noël, et son esprit obtus ne le détournerait pour rien au monde de ses objectifs. Pénombre hésitait, il le sentait. Elle s’aventurait sur un terrain hasardeux, quittait son aisance du début, pesait chaque mot. Elle tournait autour de la question, suggérait, ne disait rien. Le préfet découpait tout avec soin. Il était évident qu’elle avait quelque chose de délicat à lui proposer, et qu’elle espérait obtenir son accord. Entre eux, les rôles s’équilibraient. Il retrouvait une part de pouvoir. L’hérifière Craft aurait-elle besoin de ses services ? Cela l’étonnait, elle avait prouvé à maintes reprises qu’elle n’avait pas besoin d’aide pour nuire aux autres. Allait-elle lui demander de concrétiser son histoire avec le préfet des aigles ? Ce serait absurde puisqu’il avait prouvé, en s’exposant à l’opprobre public, qu’il comptait bien faire éclater le petit couple de bleu et bronze. Les pistes se réduisaient, il ne lui restait plus que l’idée d’un éloignement en douceur ou d’un partage tacite des rôles. Il faudrait donc marchander… Cette perspective ne lui déplaisait pas, et sa première réplique fut impudemment moqueuse.


- Grand bien t’en fasse !

Il lui renvoya un sourire en coin. Le ton était donné, et, prenait une revanche, puérile, certes mais toujours efficace, sur la septième année, en la remettant à sa place. S’ils devaient débattre, alors elle n’était plus sa capitaine, ils devenaient deux adversaires. Cependant, Isaac n’avait pas l’intention d’irriter la demoiselle. Il n’était pas idiot et connaissait ses intérêts. Elle devait préciser sa pensée, afin qu’il puisse mieux cerner ses intention et adopter la position adéquate.


- Mais nous avons, semble-t-il des objectifs qui se chevauchent…, dit-il d’une voix plus mesurée. Ciel, qu’allons nous faire ? qu’attends-tu de moi ? Que je m’incline ou que je serve tes desseins ?


Toujours à la limite de la provocation, Isaac montrait à Pénombre qu’il ne serait pas sa dupe. Son aînée ne le sous-estimait pas, et cherchait, il le devinait, à évaluer ses capacités. Il s’était bien gardé de trop en dire, c’était à elle de poursuivre.
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MessageSujet: Re: Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé]   Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé] EmptyMar 21 Avr - 21:44:50

Si Pénombre Craft estimait effectivement qu’Isaac Deniel était le candidat idéal pour le machiavélique plan qu’elle avait établi dans le sombre dessein de nuire et de détruire cette purulente névrosée alcoolique qui leur servait de Préfète en Chef, la Capitaine de l’équipe de Quidditch ne se privait pourtant guère de le juger aussi immature que sottement prétentieux, de cet orgueil égal arrogance qu’infirmité aveugle qui l’empêchait avec un entêtement récurrent de se rendre compte de la réelle profondeur des manœuvres de l’héritière des Craft, des rusés tenants et aboutissants de ses sournoises manigances, comme cette dernière en avait pu obtenir de nombreuses preuves lors de ses copieuses attaques dirigées vers la blondissime Ange Dawster. Par plusieurs fois, en effet, certains fidèles à sa cause et à son respect lui avaient rapporté la façon incomplète, dépréciative et erronée avec laquelle le jeune Préfet de Serpentard avait largement considéré les subterfuges pourtant mûris de la Septième année en de vulgaires suites d’imperfections grotesques et maladroites, dont il n’en percevait, par chance et évidences, qu’une infime partie de leur juste portée. Sans le savoir, le fils de Moldus s’était ainsi fait prendre dans la toile ramifiée et visqueuse de leurres, de mensonges et de tromperies qui caractérisaient chacune des stratégies de la Ténébreuse.

Et c’est de la sorte que l’Anglaise avait pris connaissance de la manière discutable avec laquelle le brun avait établi un raisonnement dévalorisant au sujet de son Ainée lorsque celle-ci avait peu discrètement jeté un maléfice de Crache limaces à la petite poursuiveuse des Vert et Argent mais également de quelle façon il avait naïvement réitéré son erreur de jugement dans la rocambolesque affaire de la Bombabouse du Parc ayant impliqué l’un des disciples les plus crédules de première année issu de la maison des Gryffondors. Il n’avait pas prudemment attendu de connaitre l’ensemble du phénomène ainsi que ses ramifications effectives et avait plutôt basé ses conclusions sur un acte isolé sans prendre en considération l’ensemble du contexte ainsi que la totalité des faits, présumant finalement de maladresse et de gaucherie qu’en toute ignorance de cause, ce qui avait en fait été un coup de maitre. Pénombre pensait donc deviner que son jeune coéquipier d’équipe ne savait pas encore se servir des apparences afin de déguiser soigneusement quelques objectifs convoités en de simples erreurs de parcours, ne savait également pas les reconnaitre dans un attirail expérimenté d’influence. Voilà pourquoi Isaac Deniel lui apparaissait donc aisément quoique dangereusement manipulable, sous couvert de lui présenter les choses de façon aussi ingénue que possible, prenant garde de lui faire miroiter le plus de failles possibles qui le conforterait fatalement dans le fait que l’Animagus ocelot était bien loin d’être une personnalité à craindre, qu’il était effectivement le plus malin des deux et que la réputation de la jeune femme était totalement infondée, usurpée. Ainsi, l’ancienne Championne des Serpents aurait tout le loisir d’étudier ses cohérences de pensées, de fondre sa garde et sa méfiance sans qu’il ne se doute du piège dans lequel il serait attiré car Pénombre ne commettrait certainement pas, à contrario de son confrère de maison, la même méprise que lui, en ne prenant prudence de jauger avec pertinence de l’intelligence de son partenaire, en le sous estimant trop rapidement sans pourtant connaitre toute la teneur de ses stratagèmes.

Le plus important de ce travail de fond avait d’ailleurs probablement déjà été effectué si l’on considérait les prédispositions outrageantes que le jeune garçon paraissait posséder, lesquelles l’incitaient à dévaloriser sciemment ou pas d’ailleurs mais tout du moins systématiquement, chaque notable talent qu’il rencontrait. Elle savait assurément qu’il ne vouait aucune sorte de culte à ses ainés comme la plupart de ses camarades mais aussi qu’elle n’aurait pas pu mieux servir ses propres intérêts qu’en le laissant se croire invincible et plus terrifiant, respectable et plus rusé que tout autre être vivant entre les murs de la célèbre Citadelle et c’est pour cette raison précise que la Capitaine de l’équipe de Quidditch n’aurait certainement pas à cœur le concept même de lui retirer ce qu’il désirerait à tous prix entretenir et sauvegarder. Qu’il pense que la réputation terrible de la Ténébreuse n’était que poudre aux yeux ne dérangeait guère l’unique fille de Sven Craft si elle pouvait espérer en tirer le profit escompté. Alors son Préfet pouvait bien la mépriser s’il le désirait, parler comme si le sens de la domination ne faisait l’ombre d’un doute, d’une évidence car Pénombre se savait infiniment plus redoutable que ce que les petites pensées du Play boy pouvaient à présent le concevoir. Qu’il l’appelle ‘ ladite Terrible Craft ‘ dans son dos, qu'il la juge faible d'imposance, l’heure n’était pas encore à s’imposer à lui comme une figure prédatrice et cruelle, sans scrupules ni pitié car elle venait justement requérir sa complicité ce soir là, non écraser sa fierté d’une impardonnable traitrise.

Avec nostalgie, la Serpentarde de septième année se prit à concevoir d’une mielleuse perspective que ses deux longues années d’absence loin de l’institution reconnue de Poudlard avait assurément effacé la renommée virulente de ses sombres méfaits, rendant ainsi à son casier scolaire, jadis aussi dissuasif et lourd de sens que sa vile réputation, une pureté des plus neigeuses, arborant à présent toute la candeur insipide et l’innocence candide d’une vierge fillette de Poufsouffle. On lui avait oublié sa médisante virtuosité à détruire des personnalités aimées et respectées, comme l’étaient à l’époque encore les Gryffondors Seamus Finnigan ou bien Camille Arway, en répandant efficacement par le biais de scandales publiquement révélés plus d’honteux mensonges aux dérangeantes semblances de véracités que d’authenticités aussi fades que soporifiques, en la nommant Rédactrice en chef de la Gazette. On lui avait pardonné les plaies infligées à la folie de son corps sur ses camarades, ses craches-limaces lancés sur des premières années sans défenses, ses tortures morales sur Lellia Windfall en lui confiant les nobles fonctions de Capitaine de l’équipe de Quidditch de sa maison. On l’avait gracié de ses malveillances et de ses mensonges, de ses adultères, ses tromperies, ses humiliations, ses coups et blessures, on avait effacé ses honneurs à combattre le Nindu dans la cage de la première épreuve du Tournoi des quatre sorciers, lorsqu’elle avait risqué sa vie pour partager la gloire de son nom avec celle de son écusson et ce qu’il restait à présent de ses odieux actes lui ayant fièrement offert le digne surnom de Ténébreuse, de Terrible n’était désormais rien de plus que des spectres insignifiants et imprécis, pâles réminiscences de toute la sombre gloire qui lui avait un jour assuré l’appréhension, la crainte et le mépris sur son passage. Car on l’avait redoutée, on l’avait honorée au premier coup d’œil d’un silence respectueux sans qu’il n’ait jamais été besoin d’étaler son patronyme sur la place publique dès sa quatrième année d'études à Poudlard. Alors qu'elle n'avait été rien de plus qu'une renégate marginale à ses débuts scolaires.

Mais maintenant que son Géniteur n’était plus, maintenant qu’elle s’était éveillée dans l’heure grise précédant l’aube de son calvaire, Pénombre ne possédait plus que cette réalité agressive, sordide et pandémique qui reflétait péniblement l’ancestrale notoriété perdue de son Clan, une antique gloire désormais entachée du fulgurant venin de la haute trahison envers la Résistance active du Monde Magie visant à anéantir la menace que Voldemort élevait de son ombre sur chaque existence insoumise à Sa loi. Les terribles suspicions officielles, les allégations journalistiques avaient aussi iniquement que posthumément, accusées Sven Craft d’avoir appartenu aux Partisans du Lord Noir, nourrissant scandaleusement une foule bestiale et assoiffée de coupables, d’insultantes rumeurs qui propageaient avec une monstruosité innommable, la lèpre d’une honte sans précédent sur la Lignée des Craft et avait écorché, maculé la progéniture de Sven d’une immonde façon qui défiait effrontément l’imagination.

Alors si Isaac ne semblait guère disposer d’une logique de raisonnement aussi tortueuse et maligne que celle de la Rédactrice en Chef de Poudlard, Pénombre lui reconnaissait toutefois un potentiel de nuisance tout à fait acceptable, sans compter que ses propres affaires l’avaient longtemps affiché favorable à la destruction du couple Ewora-O’Neill. Alors, fidèle à ses premières décisions, l’Anglaise se conjugua insouciante et confiante afin de museler la méfiance de son poursuiveur, de favoriser l’épanouissement de son sentiment de supériorité sur son ainée mais sa voix, toutefois peu habituée à ce manège pénible, vibrait d’une autorité si usuelle et habituelle, que Pénombre eût bien de maux en à contrôler l’inflexion :

« J’attends que nous conjuguions nos efforts afin de satisfaire à nos désirs. Nos intérêts se chevauchent effectivement et il serait tellement triste de ne profiter de ce fait pour augmenter nos capacités à obtenir plus entièrement ce que nous n’aurions de peine à posséder partiellement. Car tu es exactement la personne qu’il me faut et si je ne m’abuse, il me semble que tu ne pouvais rêver meilleure trouble fête pour ce que je pense être tes plans.

Je suis celle pour laquelle Neoki Ewora a entretenu le plus de haine et de dégout cumulés de toute son existence et je possède un réel don pour séduire toutes sortes d’adolescents. Pour ma faveur, ils feront ce qu’il me plait sans opposer de résistances que mes charmes ne pourraient vaincre et Ewora ne saurait essuyer de nouvelles adultères sans rompre définitivement avec son fiancé volage. Lequel serait alors tout naturellement à toi, il en va de soi bien entendu.»


Erreur factice de débutante qui suivait à merveille son plan.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé]   Partageons nos amours derrière les vestiaires... [Pépé] EmptySam 6 Juin - 11:19:52

Isaac accordait peu de crédit aux personnalités de l’école. Un rien enflammait le peuple, et les esprits ordinaires figeaient les portraits dans le temps. Les hommes changeaient, évoluaient, mais les réputations ne bougeaient pas. Immuables, elles traversaient les années, s’accrochaient à votre image, rendaient inquiétante une âme affaiblie et frappaient de folie un individu guéri. Les époux bien rangés devenaient libertins, les voisins les plus adorables dissimulaient des rictus méprisants derrières leurs beaux sourires. Souvenez-vous, murmurait-on. Le passé désignait les fautes, ou les instants de gloire, il faisait le bonheur des pensées unilatérales. Les petites gens s’attachaient à leurs convictions, comme si, entre la naissance et la mort leur univers tenait dans une chrysalide hermétique. Rien ne changeait. Ils filaient une vie confortable, instillaient la vanité, et s’y complaisaient. De jours en jours, les mêmes discours se répétaient. Ils étaient heureux, ignorants, inutiles. Leur existence n’était qu’une ronde vide de sens, ils poursuivaient le cycle, suivaient une société qu’ils ne voyaient plus grandir, chérissaient leurs idées reçues et dépassées. Ainsi, les réputations se justifiaient à une époque, mais sonnaient souvent creux à l’oreille du profane. Les nouveaux venus devaient se fier aux jugements des anciens. Isaac n’avait pas connu le règne de Pénombre Craft. Il se référait à des échos, aux propos de ses aînés nostalgiques, les fiers adeptes du « c’était mieux avant ». Le nom de la septième année était resté. Il se répandait au milieu des rumeurs de couloirs depuis sa première année. L’aura mystérieuse de Pénombre, ladite Ténébreuse, fascinait l’imagination des plus jeune. Elle brillait par son absence, et son retour avait soulevé de nombreux débats. Les anciens se réjouissaient de la nouvelle. Ils retrouvaient un guide, un symbole. Les cadets s’en méfiaient, en se remémorant quelques histoires sordides, l’ignoraient, puisqu’ils s’étaient fait leur place sans elle, ou demeuraient sceptique. L’opinion du préfet de Serpentard était divisée, mitigée. Pénombre imposait, il le sentait bien. D’une féminité affirmée et glaçante, la jeune fille dissuadait les plus téméraires. Elle était forte, assurée, même les élèves les plus âgés évitaient de la contrarier, à moins de combattre à armes égales. En troisième année, Isaac n’avait pas le niveau de la défier, et, à dire vrai, il s’en fichait. L’idole des « grands » ne lui évoquait rien. Il appartenait à la nouvelle génération, les intrigues qui précédaient son entrée à Poudlard ne le concernaient pas. La résurrection de Pénombre Craft ne lui inspirait, tout au plus, qu’une vague curiosité. Il l’avait observée de loin ces derniers mois, afin de comprendre ce phénomène si prompt à soulever les passions. Et, finalement, il avait été déçu. La terrible septième année s’était contentée d’enfantillages, impressionnants peut-être pour les gamins de son époque, mais ridicules pour des novices qui ne demandaient qu’à être impressionnés. A quoi rimait cette petite guerre avec Ange Dawster ? S’il y avait quelque chose à comprendre, des desseins cachés, ils lui échappaient totalement. Isaac n’y décelait que l’œuvre d’une Serpentard ennuyée, qui, au lieu de retourner jouer dans la cour des grands, s’amusait avec le menu fretin. Soit, ses affaires ne l’intéressaient pas. Pénombre était sa capitaine, elle tenait l’équipe d’une main de fer, et on ne lui en demandait pas plus. Il n’avait pas envie de la connaître.

Pourtant, la jeune femme était là, assise à côté de lui. Elle était venue le trouver, et couvait des intentions encore insondables dans son esprit tortueux. Isaac ne sous-estimait pas Pénombre, loin de là. Effet de style ou non, la brune apparaissait comme quelqu’un de stable et réfléchi, mesuré et calculateur. Il ne la comprenait pas, était le premier à railler ses dernières facéties jugées puériles, mais, devant elle, il n’oserait pas la mépriser. Oui, elle lui était supérieure. Si elle cherchait à lui nuire de la même façon qu’elle avait nuit à Ange, il n’avait rien à craindre d’elle. Mais Pénombre gardait une belle réserve, elle restait imprévisible et il n’avait aucune envie de se laisser manipuler. Elle ne lui faisait pas peur. Elle agitait un met appétissant, un plat d’intrigante qu’il lui tardait de découvrir et d’évaluer. Un bon vert et argent ne pouvait que suivre le jeu. Il était difficile d’y résister. D’une certaine façon, la Ténébreuse le charmait, gardait le rôle de la Tentatrice, les appâts physiques en moins. La suite de son discours traça une proposition plus concrète, mais volontairement fallacieuse. Sa comparse manquait de naturel, et il ne le devina pas à sa voix, mais à ses tournures fleuries, indirectes. Les phrases passaient une à une dans l’esprit aigu du préfet. Isaac l’écoutait, le regard droit et sérieux, presque absent. Il restait sur ses gardes, désespérément farouche. La présence de l’héritière Craft était trop insolite pour ne pas éveiller ses soupçons, et les bruits qui couraient sur le personnage n’aidaient pas. D’abord, elle essayait de le mettre en confiance, en évitant de lui dire ce qu’elle attendait de lui. Elle paraphrasait, essayait de le flatter, utilisait un vocabulaire ampoulé pour en venir enfin à ce qui les intéressait, sa haine envers Neoki Ewora, sa volonté de la détruire. Mais, s’il se trompait au sujet de Pénombre, la belle ne s’égarait pas moins en essayant d’endormir sa vigilance. Isaac était d’une nature directe, les longs palabres l’agaçaient, les flagorneries ne l’atteignaient pas. D’une franchise à toute épreuve, il possédait un amour-propre d’acier. Et ceux qui croient en eux se passent aisément de compliments, de l’avis des autres tout court. En cherchant à l’attirer dans ses filets, la septième année dressait ses défenses. Il fallait jouer carte sur table avec lui. Isaac n’était pas difficile à manipuler en réalité, il suffisait de miser sur la réactivité de son tempérament emporté. La fougue de son âme l’aveuglait vite. Mais, à froid, il était redoutable, obtus et buté.

Son histoire avec Orion O’Neill ne regardait que lui. Il l’avait troublé à plusieurs reprises, au bal, au match de Quidditch, et au Speed dating de la saint Valentin, sous l’apparence d’une fille. Le préfet de Serdaigle lui avait même dévoilé une tendance à la jalousie. Il voyait d’un mauvais œil les approches d’Alix Ylian, tapette avérée mais non assumée de son dortoir. Il le surveillait, les imaginait déjà ensemble alors qu’il n’en était absolument rien. Isaac ne s’amusait pas à flirter avec le garçon. Il ne faisait pas beaucoup attention à lui, et préférait guetter les réactions de sa proie bleu et bronze. Seul, il vaincrait. Orion ne demandait qu’à céder. Il vacillait entre deux bords, hésitait encore, mais finirait par basculer. Il s’occuperait de son cas, doucement, par étapes, sans le brusquer, afin de mieux le posséder, de le faire venir à lui au lieu de le solliciter. Car il ne désirait pas le Serdaigle, c’était le Serdaigle qui brûlait pour lui d’un désir inavoué. Son scénario n’envisageait pas les choses différemment. Isaac se montrait patient. Sa victime, très expressive, n’arrivait pas à le lasser. Il adorait le tourmenter, mesurer son pouvoir sur lui, lui adresser des sourires provocants qui rendaient son regard fuyant. Pénombre gênait ses projets, et cela signifiait qu’il gênait les siens. Il la dévisagea avec insistance, silencieux. Elle promettait de lui laisser Orion. Où était le piège ? Il ne le voyait pas. Cependant, il n’avait pas l’intention de se faire mener par le bout du nez, en scellant un pacte trompeur, destiné à l’évincer, puisque, dans l’immédiat, la jeune femme trouverait plus facilement grâces aux yeux de son cher aiglons.


- Ainsi tu voudrais m’utiliser pour nuire plus efficacement à Ewora…
, résuma-t-il lentement. Cette fille m’insupporte, et j’espère la voir tomber bientôt. Sur ce point, nous nous entendons. Orion est un homme faible, je sais que je pourrais le faire céder, j’y travaille. Si nous arrivons à tomber d’accord, nous pourrons frapper plus fort à deux, je te l’accorde. – Il détourna le regard un instant. - J’entrevois déjà de belles possibilités d’action. Cependant Pénombre, puis-je te faire confiance ? Tu es venue me trouver, c’est donc que tu as déjà une longueur d’avance sur moi, que tu as médité la question. A deux sur le même front pourtant, nous nous ferions défaut… Continue je t’en prie… Qu’as-tu imaginé pour nous ?

Le timbre bas, dénué de chaleur, prouvait qu’il ne prenait pas la discussion à la légère. Le pli de ses lèvres frémissait parfois, ironique ou intrigant. Il veillait, affrontait Pénombre en lui opposant des murailles évidentes, qui ne laissaient entrevoir qu’un esprit stratégique, dépouillé de sentiments. Il était toujours ainsi lorsque l’adversaire semblait digne de sa méfiance.
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