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 Rencontre au sommet [terminé]
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MessageSujet: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyVen 15 Déc - 17:15:09

En ce brumeux vendredi de Décembre un lutin de Cornouailles aurait paru sage comme une image en comparaison au jeune vert et argent qui n'avait céssé de jouer de ses nerfs, et pour leur plus grand malheur de ceux des autres également, à longueur de temps et sans répit tant il appréhendait la soirée.
D'autant plus que lorsqu'il avait reçu la réponse de Pénombre, il n'avait pas soupçonné un instant qu'il serait confronté à nombre de problèmes, se contentant de renvoyer une réponse positive et enjouée. L'imbécile ! Tout d'abord il était confronté au couvre-feu du réglement qui obligeait les élèves de premières années à demeurer dans leur salle commune à partir de 21H30, or son rendez-vous, qu'il ne manquerait pour rien au monde, était une demi-heure après.
Ensuite il n'avait pas idée, mais alors pas la moindre, de ce que pouvait bien être la salle sur demande... Il s'était alors renseigné tant bien que mal auprès de ces homologues qui l'avait grossièrement aiguillé vers l'aile nord du château.
Enfin il ne s'était pas demandé si il plairait à Pénombre... Car ce qui aurait pu poser problème à d'autres n'en était pas un pour lui. Il était confiant, il débordait de confiance même quand à son charme et à sa prestance. Il plaisait, il plairait, c'était comme une loi de la nature comprenez-vous ?

Narcisse avait donc quitté l'antre des serpents en catimini, rasant les murs il s'orientait à la fébrile lueur de sa baguette... Il avait atteint sans difficulté l'aile nord du château, enfin il avait tout de même fait un grand détour, une statue particulièrement menaçante de nuit l'ayant dissuadé d'emprunter une allée jugée plus qu'hasardeuse. Un froussard ? Mais vous plaisantez, ne confondez pas courage et folie Narcisse est un garçonnet de onze ans, et puis il était en avance alors autant ne pas prendre de risques inutiles. Il arpentait désormais un couloir sombre, plutôt poussiéreux il n'y avait là pas âme qui vive.


*Alors, l'aile nord, un couloir sombre, je dois y être c'est bon. Sombre, sombre, louche ça correspondrait mieux il n'y a même pas une fichue porte. Ah mais, leurs sornettes sont peut-être vraies, moi qui était persuadé qu'ils se jouaient de moi... Bien, penser à la salle sur demande et elle apparait qu'ils disaient.
Salle sur demande, salle sur demande, SALLE SUR DEMANDE.
Sans rire mais c'est une blague !*

Il était parvenu au bout du couloir sans que rien ne se produise, il jura à voix basse en consultant sa montre, dans quelques minutes il serait 22H, l'heure fatidique approchait à grand pas et il ne serait pas au rendez vous... La championne l'avait pourtant prévenu, elle n'admettrait pas un retard. Il déglutit, fit demi-tour et s'élança dans le couloir comme si presser la marche allait le mener plus vite à la mystérieuse salle.

*Salle sur demande, salle sur demande, SAL-LE SUR DE-MAN-DE...*

"Salle sur demande", finit-il par laisser échapper malgré lui.

Résigné, adossé contre le mur le jeune sorcier soupira. Comment la championne de Serpentard trouverait de l'intêret à un gosse pas fichu de trouver une porte dans un couloir, aussi mystérieuse et magique soit-elle...


Dernière édition par Narcisse Anasar le Lun 28 Juil - 8:53:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyLun 18 Déc - 16:13:22

Noyée par l'obscurité du crépuscule, la forêt interdite semblait, au loin, plus menaçante et dangereuse que jamais, défiant insolemment de toute sa grandeur ombrageuse quiconque de s'y aventurer dans une promesse terrifiante de tourments. Le vent glacial qui se propageait d'arbres en arbres donnait aux hautes cimes sombres des palpitations quasi animales dont la jeune Serpentarde ne parvenait à en détacher son regard aux travers des fines arcades de la cour intérieure qu'elle franchissait pour se rendre dans l'Aile Nord du Château. Silencieuse comme une ombre, inexorable comme le levé de la lune opale dans les cieux hivernaux, la nuit s'avançait lentement sur l'immense Citadelle de Poudlard, dévorant la lumière naturelle, parcelles après parcelles comme s'étouffe dans sa propre cire la flamme d'une bougie, enlaçant plus étroitement les fières tours de l'édifice de sa noirceur particulière, de son mutisme étrange. Sa froide présence ténébreuse envahissait, engloutissait le parc jusqu'aux cieux et dissuadait sans peine les moins courageux de s'y aventurer comme les plus téméraires et inconscients de s'y ruer. Et bien qu'on pouvait aisément avoir l'illusion de percevoir, parmi les ombres obscures du crépuscule et les reflets blêmes de la lune, de bien sombres menaces et autant de funèbres présages, la venue de Dame Nocturne annonçait pourtant la fin de semaine, sonnant dans le soulagement général la dispense de tenue des cours pour le week-end. Enfin s'achevait la semaine de labeur et de travail dans l'esquisse de deux maigres jours de repos que la quatrième année estimait avoir amplement mérité, elle accompagna d'un léger soupir heureux cette pensée. Car enfermée entre les murs de pierre des bâtiments intérieurs jusqu'une heure après le coucher de soleil, la journée de la brune aux yeux clairs avait été incroyablement longue et pénible comme si le sort s'était particulièrement acharné à réclamer par avance l'élevé prix d'un week-end calme et paisible durant lequel la lourde contrainte et la ferme obligation s'effileraient au profit de la liberté consommée et du plaisir assouvi. Cette soirée s'annonçait, en effet, des plus surprenantes et intéressantes car par un cruel manque de temps et de disponibilité, la jeune fille ne s'était guère adonnée à l'art complexe du combat à la baguette depuis ses derniers entraînements aux côtés de son père durant les grandes vacances estivales. Depuis trop longtemps déjà, son sang bouillait d'étreindre à nouveau le risque, la menace et le danger, cette adrénaline propre aux duels qui faisait tant battre son coeur, la folle tension d'une concentration totale et absolue qui effaçait, le temps d'un affrontement, le reste du monde. Il n'y aurait plus que Narcisse, sa baguette magique, sa volonté de vaincre et sa force contre celle de la brune. L'intensité de cet instant où elle se sentait véritablement si vivante, si forte, dans l'apprentissage de l'autre, de ses techniques, dans la défaite, dans la victoire, le partage et la rivalité n'atteignait son paroxysme qu'aux brèves secondes où la mort la frôlait de sa glaciale fau, où l'imminent danger devenait menace mortelle.

Pénombre avait la passion des lames, des combats armés, des duels et des affrontements dans les règles de l'art et elle aimait spécialement se mesurer à des adversaires dont elle ignorait tout. Narcisse en faisait partie et la jeune fille se demandait s’il soupçonnait l’ampleur de cette douce faveur dont il l'honorait par sa demande ? Et quel noble égard appréciable il lui adressait à requérir ainsi sa compagnie pour combattre et son aide pour apprendre ? Pouvait il imaginer quel plaisir elle aurait à s'offrir au duel ? Sans compter que la fervente curiosité de la demoiselle en avait été largement sollicitée par cette signature au bas des lettres que son camarade de maison lui avait adressées car elle ne doutait pas qu'il soit un vert et argent, nul autre élève n'aurait complimenté une championne de des Serpents, ni émit la moindre requête combative à son intention et encore moins écrit de pareils mots sur les Lions de Gryffondor. Ce nom dont elle ne savait à qui il appartenait ne cessait de l'intriguer tout comme cette personnalité qu'il lui tardait de découvrir et dont certains traits se trahissaient d'ors et déjà dans les tournures de phrases et le vocabulaire employés durant sa correspondance avec la jeune Craft.

Quittant la cour intérieure pour pénétrer dans les bâtisses qui conduisaient plus au Nord de la Citadelle, la Sang froid préféra franchir une petite porte de bois sur sa droite dans l'angle mort de la tour plutôt que d'emprunter l'entrée principale dans un soucis d'éviter de passer devant l’une des salles de repos des professeurs au rez-de-chaussée et la jeune fille progressa prudemment dans les sombres couloirs étroits qui s'offraient à elle, aux aguets du moindre bruit suspect. Sans relâcher sa concentration, Pénombre se remémorait silencieusement les évènements qui la conduisaient à présent vers la salle sur demande du troisième étage. La surprise d'abord de trouver cette lettre posée sur son lit ce soir là alors qu'elle venait tout juste de rentrer de l'entraînement de Quidditch de son équipe où elle jouait comme poursuiveuse, puis la joie, la curiosité mêlée à un certain intérêt avaient animé son vert regard à mesure que ses prunelles de jais en avaient parcouru chaque ligne manuscrite. Tant de questions sur l'identité de cet inconnu, tant d'interrogations sur les raisons qui avaient poussé le jeune Narcisse à lui écrire étaient nés et avaient pris place dans son esprit sans qu'elle ne puisse s'en défaire, sans qu'elle ne puisse fournir à chacune d'elles qu'hypothèses et suppositions. Pénombre désirait en connaître davantage sur lui, savoir de qui il s'agissait, dans quoi il avait été forgé, de quel tempérament le garçon avait été doté et si ce sorcier était à ce point remarquable qu'il se le disait. Voilà pourquoi elle avait longuement réfléchi à un moyen discret autant que subtil de le tester. La Serpentarde était également parfaitement consciente qu'elle ne pouvait, ni ne le souhaitait d'ailleurs, élaborer d'épreuve qui lui fournirait en une seule fois l'intégralité des réponses qu'elle avait l'intention acquérir à force de fréquentation. La descendante des Craft désirait plus que tout prendre le temps de l'approcher, de le découvrir, de le percer à jour mais il y avait pourtant quelques choses dont la brune ne pouvait souffrir l'ignorance trop longtemps ce qui l'incita à rassembler toutes les interrogations au sujet de Narcisse qui lui trottaient en tête et d'en coucher les principales à l'encre au verso d'un morceau de parchemin. Rapidement, Pénombre en vint à sélectionner celles dont elle voulait avoir certitude dans les plus brefs délais, les plus importantes à ses yeux, celles qui l'encourageraient à s'avancer vers Narcisse ou au contraire, à se détourner du Serpentard. Trois d'entres elles furent choisies pour base à la bonne entente des deux adolescents, pour comparaison avec la brune. Etait il téméraire, rebelle ? Hésitait il à braver les règles de l'école ? Etait il malin ? Pour ses deux premières questions, Pénombre n'eût pas de mal à trouver comment en avoir preuves irréfutables, comment avoir connaissance de sa manière de réfléchir concernant ces points là. Il suffisait simplement à la poursuiveuse de lui proposer un rendez vous à une heure tardive, dépassant quelque peu les limites du couvre feu encore en vigueur dans le Château pour avoir confirmation ou infirmation des maigres hypothèses qu'elle avait établi sur son compte, pour découvrir ce qui constituait une partie de sa nature propre. Mais comment vérifier ensuite qu'il était bien digne d'intérêt mentalement ? Que provoquer pour s'en assurer ? Son nom ne lui disait, hélas, rien et ce fait particulier l'incita à penser qu'il devait être, tout au plus, en seconde année, probablement même en première année car l'absence de l'héritière des Craft à la dernière répartition des nouveaux ne lui avait pas permit de faire connaissance avec ceux ci et il y avait de grandes chances pour qu'elle ait manqué, de la sorte, d'assister à la répartition de ce fameux Reptile. Ayant quitté ses vêtements de Quidditch pour des habits plus confortables après une chaude douche, Pénombre s'était allongée de dos sur son lit, relisant une nouvelle fois la missive du Rusé et mêlant les mots de l'adolescent à ses hypothèses les plus fiables, la brune aux yeux clairs eût soudainement une idée qu'elle jugea brillante. Roulant sur le côté, elle tendit la main afin de se saisir d'un nouveau morceau de parchemin vierge qu'elle posa sur le plat de son chevet, attrapant ensuite une plume bleu sombre tenue pour sa favorite, la poursuiveuse la trempa ensuite dans l'encre avant de poser sur le support jauni sa fine écriture inclinée.


Citation :
« Bonsoir Narcisse,

Quelle étonnement de trouver ce parchemin sur mon lit ce soir là, mais tant qu’à pénétrer dans ma chambre par effraction, j’aurais préféré vous y trouver au lieu et place de cette douce missive, nous aurions pu faire connaissance et discuter à cet instant d’un endroit convenable de rendez vous, loin des yeux et oreilles indiscrètes. Mais soit, ce hibou est de mes plus fidèles et fiables, aussi l’ai-je choisi pour vous contacter. Il ne m'a, en effet, pas été offert l'honneur de vous rencontrer et puisque vous semblez si remarquable que cela, il va bien évidemment de sens que nous forcions un peu le Destin dans une rencontre organisée. Mon temps m'est hélas compté et précieux mais je ne refuse jamais de côtoyer le talent et nous avons certainement des choses à nous apprendre mutuellement.

Je vous propose donc de vous rendre dans la salle sur demande au alentour de 22 heures vendredi soir après le dîner pour éviter d’éveiller les soupçons, nous y verrons bien ce que vous valez en affrontement direct. Si l'impossibilité de vous y rendre en temps et en heure vous était imposée ou si d'autres projets vous sont prévus ce soir là, merci de m'en tenir informée dans les plus brefs délais.

Ne tardez pas dans les couloirs et par égard, soyez ponctuel.

Amicalement.

Pénombre Craft. »

Lorsque enfin elle eût achevé sa rédaction, la jeune fille laissa un mince sourire se dessiner sur son visage. La rentrée ne datait, en effet, que d'un peu plus de trois mois et peu de première année avait, en si peu de temps, pris conscience de l'existence d'une salle sur demande dans les murs de l'école alors qu’un nombre encore moindre d'entre eux savaient comment y avoir accès. C'était un bon test de malice et de potentiel car il lui faudrait sûrement se renseigner discrètement auprès de ses camarades de classe ou de maison, sans attirer l'attention des enseignants sur lui et la concentration exigée par la pièce enchantée pour la matérialiser à ses souhaits serait également un bon test mental. Encore fallait il qu'il soit bien un nouvel arrivé auquel cas, le plan qu'elle venait d'élaborer n'attendrait pas les objectifs pour lequel il avait été crée. De toutes façons, Pénombre aurait certainement choisi cette salle pour s'entraîner au combat en situation réelle car on pouvait la modeler selon toutes volontés et que l'endroit se révélait être intime et aussi insonorisé que sûr, ce qui étaient tout autant de précieux atouts étant donné que le couvre feu était dépassé et que se rendre en extérieur lorsque la nuit régnait était inenvisageable et dangereux pour ce genre d'activités. La lumière de leurs sorts et le son de leurs incantations risqueraient, en effet, d'attirer les prédateurs de la forêt comme les professeurs de l'école et il ne lui était pas réellement limpide que les premiers soient plus menaçants que ces derniers. Une fois encore, l'apprentie mage fit appel à ses souvenirs, tentant de recréer mentalement avec le plus de détails possibles les visages des jeunes garçons qu'elle avait déjà croisé sans un mot dans la grande salle, les couloirs de Poudlard, la salle commune... Ceux dont la vert et argent ignorait l'identité et qui pouvaient plus ou moins correspondre à l'idée que la quatrième année s'était faite de son correspondant, analysant le regard et l'attitude de chacun d'eux afin d'y déceler le moindre indice permettant de penser qu'il pouvait éventuellement s'agir de ce mystérieux Narcisse. Mais tout cela était quasiment vain en considération de l'absence totale de tout indice concernant le physique du sang froid dans sa correspondance avec elle et la poursuiveuse le savait pertinemment.

Un léger bruit étranger à ses propres pas vint brusquement la tirer de ses pensées et la Rusée se colla immédiatement au mur, tous ses sens en éveil, l'ébène de sa baguette fermement pointée devant elle. Mais rien, les secondes s'écoulèrent ensuite paisiblement sans que rien ne vienne de nouveau troubler la quiétude des lieux. Finalement, la poursuiveuse se décida à se remettre en marche et son regard se posa enfin sur une longue statue familière qu'elle avait découverte en milieu de première année. Le couloir qui s'étendait juste à la droite d'une broche de marbre sur sa toge de pierre permettrait à la demoiselle d'atteindre son lieu de rendez vous. Prudente, la descendante des Craft jeta un dernier coup d'oeil circulaire dans les parages afin de s'assurer de sa solitude et le son lointain d'un clocher l'informant qu'il était 22 heures précises l'accompagna lorsqu'elle s'engouffra dans l'étroit conduit sombre qui menait à la porte invisible de la salle sur demande. Pénombre l'y découvrit enfin, là, assis à même le sol qui devait certainement être d'un froid mordant, un jeune garçon d'une douce blondeur se tenait à proximité de l'entrée dissimulée. Un sourire illumina le pâle visage de la jeune sorcière lorsque ses sombres prunelles se posèrent sur lui avec un intérêt étrange, une curiosité palpitante et ce qui ressemblait à un franc plaisir. La brune laissa son regard le parcourir lentement pour découvrir une silhouette fine mais dynamique et une allure visuellement agréable. S'approchant silencieusement du Serpentard, elle se rendit compte qu'il avait l'air un peu plus jeune qu'elle, ce qui ne la dérangeait pas certes mais qui ne lui permit pas de trancher franchement entre son éventuelle appartenance aux étudiants de première ou de seconde année. Il était plutôt séduisant et elle tendit sa fine main à son camarade, lui adressant poliment dans un murmure :

" Bonsoir. Es tu Narcisse ? "


Dernière édition par Pénombre Craft le Mer 20 Déc - 18:39:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyLun 18 Déc - 16:13:40

Mais soudainement, cette même perturbation sonore que précédemment vint briser le silence retombé entre les deux serpents, une sorte de cliquetis régulier, métallique et étouffé comme un trousseau de clé teintant au fil de pas contre une paroi solide recouverte de tissu. Le son était encore un peu lointain mais éminemment plus près que lorsque la Serpentarde l'avait perçu la première fois et il se rapprochait relativement vite de leur position. La jeune fille connaissait par coeur cet endroit et elle savait pertinemment qu'il n'y avait aucune autre pièce alentour, ni renfoncement à des dizaines de mètres à la ronde qui pourraient leur servir d'abris si le concierge ou un des préfets de l'école venait à les surprendre ici. Ils peineraient sûrement à fournir des explications sur leur présence en ces lieux à des heures si avancées, aussi s'empressa t elle de se concentrer sur les premières pensées de salle qu'elle put rassembler le plus expressément et clairement possible. Quelques secondes infiniment longues passèrent ainsi tandis que la tension s'appesantissait à mesure que s'intensifiait le cliquetis métallique dans le couloir puis, lentement, sous la volonté de la brune aux yeux clairs un cisaillement long et droit d'une hauteur approximative d'un mètre quatre vingt se dessina sur les parois du mur. D'abord infime, puis de plus en plus marqué jusqu'à ce qu'une embrasure profonde n'y prenne réalité et qu'il ne se dégage une porte de la façade de pierre. Dès que l'espace fut assez large pour s'y faufiler, Pénombre attrapa fermement son compagnon par le bras et l'attira à l'intérieur, refermant doucement la porte derrière eux dans un claquement qu'elle s'employa à rendre peu sonore.

Ce qui l'étonna immédiatement, ce furent que ces yeux n'eurent pas besoin de s'habituer à la différence de luminosité car le tamisé agréable qu'il régnait dans la salle sur demande, ses halos jaunes, orangés et rouges emplissaient l'endroit de leur chaleureuse présence tandis qu'un doux parfum d'encens au ylang-ylang, à la bergamote, aux subtiles notes de girofle, de ciste et de myrrhe se dissipait lentement dans la pièce. Durant un instant, Pénombre, qui faisait encore face à la porte qu'elle venait de clore, n'osa se retourner pour découvrir ce que son esprit paniqué avait crée de toute pièce mais sachant que les deux adolescents ne pourraient pas en ressortir pour la modifier avant d'être sûrs que tout danger soit écarté, elle finit par se résigner. Après tout fermer les yeux ou les détourner de ce qui était n'empêcherait pas la vérité d'être, alors autant qu'elle en prenne connaissance. Lentement et non sans appréhensions, la poursuiveuse se dégagea du chêne sculpté de la porte et fit doucement volte face, balayant sensiblement la salle des yeux. Large et octogonale, l'endroit était quasiment vide à l'exception d'immenses étagères en bois massif recouvertes pour la plupart de livres anciens, certaines d'armes blanches en vitrines et d'autres d'objets en argent que la guerre avait défiguré. Mais ce n'était pas tout car les précieux meubles tapissant chacun des murs entouraient un petit canapé douillet aux teintes sanguines qui prenait place au pied de la façade qui leur faisait front. Une multitude de coussins de la même couleur que celui ci mais d'une palette de nuances infinies, du rouge vif au grenat, jonchaient ses abords directs alors que le feu embrassait de petites niches rectangulaires en altitude, une creusée parmi chacun des huit murs de pierre qui constituaient l'endroit. Le sol était recouvert d'un large et épais tapi auburn et moelleux qui avalait les dalles froides et donnait l'irrésistible envie de se déchausser quant au plafond, il était haut, voûté et sa surface concave était recouverte de bas reliefs décolorés représentant d'antiques batailles que les temps avaient effacé des mémoires depuis bien des siècles. Cette configuration spéciale et les éléments qui la constituaient rendaient l'ambiance douce, intime et romantique mais n'était pas sans lui rappeler le petit boudoir de son Manoir où elle s'était toujours senti en sécurité. C'était d'ailleurs certainement pour cette raison qu'elle avait inconsciemment pensé à cette salle particulière en ce moment précis. Imperceptiblement, Pénombre se mordit la lèvre inférieure, car ce n'était pas que la brune aux yeux verts regrettait de l'avoir amené dans ce lieu secret et personnel, mais il était vrai que Narcisse lui était parfaitement inconnu, que personne hors de son sang n'y avait jamais pénétré et que son âme lui semblait étrangement être à nue dans cette pièce qui l'avait vue grandir. Tentant de rendre opaque ses sentiments à cet égard, la Serpentarde trouva du regard celui du jeune garçon et s'adressa à lui d'une voix où transcendait une pointe de taquinerie :

" Te plait elle ? "
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyLun 18 Déc - 22:07:26

Tout s'était si vite enchainé !
Une ombre, aussi furtive qu'un fauve la nuit, était venu à sa rencontre, il avait de suite reconnu la mystérieuse Pénombre. Quelques mots, un doux murmure, puis le tintement caractéristique du trousseau de clé de Rusard. On l'avait saisi, poussé contre le mur qui l'avait engouffré sans aucune peine, sans même qu'il n'aie le temps de protester.

D'abord la surprise. La surprise de découvrir qu'il venait de pénétrer dans une salle dont il ne soupçonnait nullement l'existence, de trouver devant lui une porte, la fameuse porte qu'il avait tant et tant cherché ces dernières minutes. De bois de chêne elle semblait antique, les nervures et noeuds du bois lui donnant un incroyable cachet, comment avait-il pu la rater...
Puis vint l'émerveillement, celui de découvrir le somptueux décor dans lequel on venait de l'immerger. Ces fresques guerrières qui habillaient le plafond, éclairées de rouges, oranges et jaunes halos, semblaient prendre vie sous les tièdes couleurs. A sa grande surprise il reconnut la révolte des gobelins de la fin du XIXeme siècle, la face écrasée de leur chef, particulièrement menaçant, l'ayant marqué depuis sa toute jeune enfance. Balayant verticalement la pièce de son regard d'acier il s'arrêta sur les nombreux âtres rougeoyants, logés dans de triangulaires où des flammes ténues se livraient à un ballet des plus gracieux et coloré. Plus bas encore de nombreux coussins, le rouge dans toutes ses déclinaisons, de la pourpre au grenat, du rougeoyant au terne, toute la palette sanguine s'offrait à son regard abusé par tant de charmes. Et ce tapis auburn qui semblait l'appeler à s'y allonger pour tomber dans les bras de Morphée était totu simplement irresistible quoi qu'un peu démodé. Contre les murs hormis des bibliothèques et vitrines renfermant des armes et des livres tous aussi antiques les uns que les autres, des canapés, rouges bien évidemment...
Tout celà était d'un glamour et d'une intimité un peu gênante, une sensualité extrême se dégageait du lieu si bien que le jeune garçon en vint à se demander la nature des projets de Pénombre pour cette soirée...

En effet le peu d'expérience qu'il avait eu avec les filles avaient été pour le moins... chaudes, brûlantes même. Il y avait d'abord eu Tara Cloud, poupée blonde ingénue au possible, particulièrement séduisante elle avait pris un malin plaisir à séduire le malheureux garçonnet, naïf quand au jeu de l'amour. En véritable tigresse elle avait multiplié les assauts si bien qu'elle l'avait bouffer, comme il l'avait redouter ayant toujours eu cette terrible impression d'être un morceau de viande sous le regard affamé de la fillette. C'était cette délurée qui l'avait initié au baiser, expériences fortes agréables en dépit de la violence de chacune de ses rencontres avec la belle. Puis il y avait eu Drusiella, tout aussi directe et bien plus désinvolte... Avant même qu'elle ne sache son nom et lui le sien elle était à califourchon sur lui, vêtue d'un simple chandail et de ses sous-vêtements, lui caressant la cuisse d'une de ses mains, les cheveux de l'autre. Puis elle s'était attaqué à son cou de ses lèvres, lui comme paralysé tant il était surpris et incrédule n'avait su tirer parti de la situation, d'ailleurs il n'avait jamais compris ce qu'elle avait voulu obtenir avant d'en parler avec un camarade plus âgé qui l'avait traité d'imbécile heureux...
Et ensuite il avait rencontré Kate, alors qu'il se promenait dans les couloirs en pyjama à la recherche des douches publiques celles de Serpentard étant monopolisé par les garçons les plus âgés. Dès lors il avait compris qu'il allait passer à la casserole et cette expression avait pris tout son sens ce matin là, lorsque confiné entre le mur et le corps de la jeune fille il avait vu, dans les yeux émeraudes de sa camarade, un désir aussi profond qu'un gouffre.
Enfin il y avait eu Alyssa qui était la moins directe de toute mais sûrement la plus sincère. Elle l'aimait, d'un amour maladif et douloureux, lui était trop jeune pour comprendre quelque chose à l'amour et ne demandait qu'une seule chose à la gente féminine, qu'elle le laisse en paix.
Il y avait également Etiolona, sûrement la plus grande de toutes ses rencontres. Leur joute orale au lac avait tout simplement était grandiose, un chef d'oeuvre dans le genre, et si il avait dominé l'échange il n'ne demeurait pas moins qu'elle s'était avéré dangeureuse et remarquablement douée en la matière si bien qu'ils finirent par tomber d'accord pour s'entendre, l'un ayant gagné le respect de l'autre. Leur visite dans les cuisines avait également était une fameuse tranche de vie, une expérience sur laquelle il n'était pas encore capable de mettre les bons mots (le sujet est en cours...).

Aussi avait-il des raisons, et de bonnes raisons, de craindre le pire de la part de Pénombre, fille bien plus âgée que ses camarades, autrement dit bien plus expérimentée. Il se retourna enfin pour l'observer, ayant déjà oublié sa première question relative aux présentations. Il la trouvait plus belle que jamais, peut-être était-ce parce qu'il ne l'avait jamais vu de si près. Il décelait dans la gracieuse silouhette de la jeune sorcière quelque chose d'étrangement félin, ce qui la rendait indéniablement séduisante en dépit du danger.


*Est-ce celà une femme fatale ? Il faudra que je me renseigne...
Pfiou cette odeur, on croirait avec mis le nez dans la boite à tisanes de la vieille !*

Lorsqu'il plongea ses yeux gris, tristes et mélancoliques, dans l'émeraude des iris de son ainée il ressentit soudainement un mal être, la sensation d'avoir mis les pieds dans la tanière du fauve. Il n'en ressortirait pas indemne... Charmé par l'opacité des yeux de la belle il semblait impressionné et quelque peu idiot, les quelques mots taquins furent necessaires à briser l'enchantement. Il répondit alors, d'une voix d'un froid naturel, avec une attendrissante naïveté, mais en était-ce vraiment...

"Vous me plaisez beaucoup, euh, désolé... vous parlez de... la pièce bien entendu... n'est-ce pas, quoi d'autre ? Elle est à mon goût également, euh non, enfin si, mince..."

Un sourire confus se dessinait sur ses lèvres à mesure qu'il s'enlisait, la pourpre colora légérement ses joues. Cependant, au fond de son regard d'acier perçait, tel l'imperceptible spectre, l'éclat de la malice.
Le jeune garçon avait revêtu un jean neuf, il portait une chemise blanche au col ouvert que recouvrait une veste de costard noir, ouverte. Autour de son coup une cravate, verte et argent, au noeud désséré, touche négligée qui lui donnait un charme particulier. L'ensemble lui allait comme un gant, le jeune garçon, ses cheveux courts et blonds cuivrés en bataille, avait une gueule d'ange, les traits de son visage gracieux et nobles étaient magnétiques. De prime abord il était singulièrement séduisant et charismatique, autant de qualités dont il était conscient et jouerait,car elles étaient, avec son esprit affuté et sa langue aiguisé, ses principaux atouts comme ses faiblesses...
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyMer 28 Mar - 14:13:26

[ Pourras tu jamais me pardonner cet ignoble retard ? Sad Vraiment toutes mes plus plates et sincères excuses pour cet horriiiiiiiiible retard, je comprendrais que ne souhaites plus répondre Sad Sad ...]


Tandis que la Rusée offrait à son jeune camarade de maison, l'ample occasion de détailler visuellement autant que de découvrir l'intime pièce que la descendante des Craft avait invoquée plus inconsciemment que volontairement, celle ci se défit lentement de sa longue veste sombre d'uniforme, l'accrochant à l'un des hauts portes manteau en tête de loup argenté qui avoisinaient la porte par laquelle ils avaient pénétré la salle sur demande, maintenant heureusement close. L'épais par dessus doublé dévoila aussitôt un débardeur aussi noir qu'une nuit sans lune, à la coupe sportive et près du corps, aux larges bretelles de coton tressé, fermement croisées dans le dos, qu'un l'écusson émeraude et argent venait frapper, apparent, juste au dessus du pectoral gauche. A la tenue d'entraînement de l'animagus venait seulement s'ajouter un pantalon strict de la même couleur ténébreuse que son haut, coton fluide, pratique, solide et réglementaire, nuls protections dévouées à l'usage du combat par la baguette, nuls pièces de métal ou de cuir bouilli ne venaient dissimuler ses avant bras pâles et nus ou ses genoux sous les tissus sombres de son bas d'uniforme, rien ne promettait de supporter, de dévier ou d'amortir les contre coups des sorts offensifs qu'elle pourrait avoir à encaisser, rien. Juste elle, son mental, son corps et sa baguette d'ébène. Juste elle, ses aptitudes à réfléchir, observer, étudier et comprendre dans des délais très brefs, à synchroniser parfaitement son enveloppe charnelle et son âme pour trouver la faille, frapper fort et juste, mais également à affiner, avec la meilleure précision possible, dans des temps aussi courts que faisables, ses actions à celles du Serpentard qu'elle pensait défier, mettant inexorablement à l'épreuve les capacités d'adaptation et d'analyse sous contraintes et menaces de l'apprenti sorcier. Car Pénombre ne doutait pas qu'elle allait, sans tarder, provoquer en combat le jeune et séduisant Narcisse dans un duel pour en tester, d'abord les bases techniques et pratiques que le vert et argent avait déjà certainement reçues par son Père mais aussi pour déceler quelles imperfections de positions ou de prononciation il avait peut être encore et qu'il faudrait rectifier.

C'était la seule manière pour la poursuiveuse de savoir ce qui faisait défaut à son partenaire, autant que ce qui lui manquait à elle-même, car en effet la quatrième année allait certes juger opportun de dévoiler à l'adolescent certaines approches purement caractéristiques aux membres de l'ancienne famille des Craft mais la brune aux yeux d'un vert agressif de limpidité pressentait aussi certainement que sa propre respiration et la suivante, que le blondinet lui faisant face allait, de la même façon, lui offrir un regard nouveau et bien plus vaste sur les maintes étendues de possibilités d'actions et de réactions en combat. Ils s'échangeraient, de toutes évidences et même sans le vouloir, les arcanes combatives de leur famille et ils apprendraient l'un de l'autre, Pénombre en était intimement convaincue et c'était également cela qui l'avait irrésistiblement attirée jusqu'ici, à des heures si tardives et dangereuses pour leur séjour à Poudlard... Enfin, plus tard, la demoiselle le confronterait de nouveau à la bataille pour mesurer les progrès accomplis et l'inciter, par la compétition et l'adversité à s'améliorer encore et encore. S'élevant toujours plus loin, plus haut et repoussant sans cesse, sans répit, ses propres limites avec lui, dans la sueur et la douleur, dans la complicité et le respect que deux combattants peuvent et doivent avoir, tel que Sven Craft, le Père de la Serpentarde de quatrième année le lui avait appris. Et ils s'entraîneraient ainsi régulièrement, du moins l'espérait elle, jusqu'à ce que la poursuiveuse considère ne plus rien avoir à lui enseigner et que les deux élèves en sortent, chacun, plus fort et plus éveillé qu'auparavant.

Pourtant prise dans ses pensées, la Sang froid avait inconsciemment, machinalement, laissé ses sombres prunelles de jais parcourir avec lenteur et précision la douce silhouette dynamique du blondinet, étudiant insensiblement la manière avec laquelle il se déplaçait dans la pièce circulaire, la façon avec laquelle il bougeait, fluide, rapide et elle hypothésait sur la présence, la quantité et l'efficacité des muscles de l'adolescent. Rapidement, presque tout de suite, la poursuiveuse nota l'inadéquat de sa tenue. Surtout la veste qu'il portait encore, si belle, si élégante soit elle, le vêtement finirait irrévocablement par entraver ses mouvements d'attaques et d'esquives, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute dans l'esprit de la Championne des Serpents. Il était certes vrai que ce par-dessus remarquablement bien taillé conférait à son porteur une classe très agréable et appréciable, vieillissant un tantinet le blondinet dans une immanquable maturité intrigante, certes également vrai qu'il mettait particulièrement en valeur l'angélique apparent de ses traits, déjà largement rehaussés par la blancheur immaculée de la chemise qu'il avait revêtu mais ce n'était pourtant pas réellement un habit pratique pour un affrontement, même à la baguette. Cette simple constatation fit lentement naître une série de questions dans l'esprit attentif de la jeune fille. Etait il vraiment venu pour se battre ? Etait ce sincèrement dans ses intentions d'étudier, en compagnie de Pénombre, les arts du combat par le sortilège ? A y faire plus attention, seul son pantalon d'un bleu particulier, d'une matière étrangère au monde des sorciers, paraissait pouvoir être digne d'un jogging ou d'un pantalon d'entraînement. Vêtu ainsi, les deux sorciers auraient très bien pu partir en balade nocturne dans le parc de la Citadelle, ou bien pourquoi pas jusque dans les ténèbres glacés de la forêt interdite ? Mais, il était décidément clair qu'ils auraient été un peu difficile de penser, de prévoir qu'il se rendait dans une aire de duel habillé de la sorte. Ce n'était pas que cela lui seyait mal, au contraire, bien au contraire...

Brusquement, la descendante des Craft tilta. Peut être était ce exactement la raison pour laquelle il avait spécialement choisi cette tenue ? Particulièrement pour ne pas que quelqu'un de guère intentionné ou d'à cheval sur les règles n'ait de soupçons sur la manière dont le jeune Serpentard allait passer sa soirée. Si c'était effectivement le cas, Narcisse avait fait preuve de prudence et de ruse. Un léger sourire naquit sur le visage pâle et serein de la jeune fille, il ne lui restait plus qu'à vérifier si ce détail relevait bien d'un trait d'intelligence et non de hasard. Lentement, la demoiselle s'approcha de lui, en silence comme à son habitude mais le jeune Serpent sembla avoir perçu son avancée et se retourna. De nouveau, leur regard se croisa un instant et elle pénétra l'acier gris, tendre autant que solide de ses iris. Narcisse avait un charme étrange, un rien désinvolte, entêtant, attirant et pourtant aux allures profondément involontaires et douces, à la fois empruntes d'une folle confiance et d'une désarmante innocence. Il était un contraste à lui seul, intriguant encore une fois, par ce silence murant ses pensées. Que pouvait il donc penser à cet instant où leur regard se mêlait ? A cette seconde où Pénombre cherchait à entrevoir son âme ?

La Championne fut lentement tirée de ses réflexions par la voix de son camarade de maison, un peu froide, un peu distance mais également teintée de quelque chose de subtilement plus chaleureux, une façon, une hésitation touchante d'enchaîner les mots et bien que c'était la première fois que la quatrième année l'entendait, la voix du jeune garçon appuya encore davantage les premières esquisses de personnalité que la Sang Froid venait de construire à l'égard de son futur compagnon de Duel. Il l'avait vouvoyée... Cette marque de respect et de politesse lui fit un drôle d'effet et l'animagus laissa, une nouvelle fois, un léger sourire se dessiner sur son visage. L'imaginait il si vieille pour mériter telle attention de langage ? Ses yeux clairs se plissèrent et son expression devint finalement rire. Franchissant trois des quatre mètres qui la séparaient du Serpentard, la demoiselle posa doucement ses deux mains fines et pâles sur la naissance des épaules de Narcisse, gardant son regard figé dans le sien, elle lui adressa dans un semi-murmure mi-jovial, mi-taquin :

" Tu peux me tutoyer Narcisse. A moins que tu ne préfères gagner ce droit à la pointe de ta baguette ? "

Ce disant, la brune aux yeux verts laissa ses doigts agiles glisser sans hâte contre la chemise blanche du sorcier, à l'intérieur de sa veste sombre, épousant le creux de ses clavicules, les courbes de ses trapèzes avec une tendresse manifeste plus que dissimulée. Lentement, inexorablement, les mains fermes et meneuses de la poursuiveuse guidèrent, sans même lui laisser le choix, le par-dessus noir vers l'extérieur, entraînant les coudes de la veste à couler jusqu'aux poignets du blond, le col à recouvrir ses omoplates dans une langueur de secondes muettes. Enfin, la veste échoua au sol dans un bruissement léger. Pénombre qui n'avait pas quitté des yeux son camarade lui susurra cette fois-ci :

" Saches que si tu me veux comme professeur, j'exigerais que tu combattes torse nu, Narcisse. "

C'était loin, très loin d'être une fantaisie futile ou une extravagance quelconque, détournée, non, il y avait de très bonnes raisons pour que la demoiselle ne décide d'imposer cette condition à son partenaire et s'il acceptait, l'apprenti mage ne tarderait pas à comprendre de quoi il s'agissait. Pourtant, à cet instant précis, la poursuiveuse avait prit grand soin de garder secret ses projets, simplement dans le but de partir à la découverte de la personnalité de Narcisse, de commencer à le cerner. Pénombre avait besoin de savoir qui il était et comment il avait l'habitude de réagir à une provocation plus qu'explicite pour penser puis entreprendre une stratégie d'attaque...

Détachant lentement ses mains des avants bras du Reptile où le retrait de la veste les avaient conduites, la descendante des Craft retrouva des distances normales, enserra sa baguette d'ébène de la main droite avant d'ajouter, de nouveau taquine :

" A toi de voir..."
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptySam 7 Avr - 13:21:00

HRP: Comment ne pas pardonner à une si belle plume ? Rolling Eyes

Narcisse eut bien du mal à cacher sa surprise lorsque son ainée l'avait saisi par les épaules, après avoir ri de ses babillages. Il demeura plutôt docile, en fait il était partagé entre le charme qu'irradiait la belle et la curiosité. Le fait qu'on vienne à son contact, qu'on le touche, était loin de lui être étranger depuis qu'il était à Poudlard. En effet le jeune garçon exerçait comme un magnétisme auprès de la gente féminine, parfois il le vivait comme une bénediction, pour le moment il avait davantage s'agit d'une malédiction. Tel une poupée de chiffon elles lui en avaient fait voir de toutes les couleurs, certaines l'embrassaient et le couvraient de caresses, d'autres, et parfois les mêmes, le frappaient. Il n'aurait su dire lequel des deux traitements étaient le plus pénible... Il soutint le regard pétillant d'amusement de Pénombre, puis lui répondit avec orgueil.

"Je gagnerais ce droit à la pointe de ma baguette, puisque vous me le proposez. Après tout, je suis venu pour apprendre, quoi de mieux que ce premier défi."

L'assurance du jeune garçon était surprenante, caractéristique du fils unique et démusérement considéré. Cependant elle put déceler dans le triste regard de l'enfant un léger instant de trouble, de doute, qui disparut aussitôt.
Le séduisant sorcier ne connaissait pas grand nombre de sortilèges, il étudiait à Poudlard depuis deux trimestres désormais et il avait beau exceller dans de nombreuses matières il n'en demeurait pas moins un novice. Cependant sa grand-mère l'avait quelque peu formé, puis, sorcier doué, il avait appris en autodidacte l'année de ses dix ans. Ayant forcé la porte de l'étude de son père, condamnée depuis son incarcération, il s'était plongé dans sa bibliothèque avec une soif de pouvoir et d'apprentissage insatiable. Beaucoup de sortilèges étaient bien trop compliqués pour le jeune enfant, aussi en avait-il retenu qu'un nombre restreint. De nombreuses fois il avait poussé son entrainement jusqu'à l'épuisement, tombant de sommeil dans l'austère pièce où chaque objet, aussi futile fut-il, lui rappelait son père. Ce bureau de bois sombre, impecablement rangé, cette bibliothèque dont les ouvrages étaient classés avec rigueur, ces plumes d'aigles dans le pot de fer blanc, cette salamandre lovée dans la cheminée, froide depuis si longtemps et ces tableaux du XIXe si austères: c'était Alaster réifié. Les gris iris du sorcier parurent plus tristes encore, la mélancolie s'était emparée du nouvel élève de Craft.
C'est alors qu'elle le ramena sur terre, parcourant son corps de ses mains téméraires. Il releva la tête, cherchant le regard de la Serpentard, puis lui adressa un sourire timide. Ses yeux pétillaient d'un éclat rieur désormais, à nouveau le jeune garçon se partageait entre la malice et l'innocence, en expert. Sa veste chut sur l'auburn tapis, puis la féline jeune fille exposa son unique condition. Une seconde fois le jeune sorcier eut du mal à cacher sa surprise, ses lèvres déssinèrent à nouveau ce sourire timide alors que son regard, ô combien agaçant puisque impénétrable, faisait hésiter entre malice et innocence. Une évidence, le jeune garçon avait l'esprit prompt et en comprenait bien plus qu'il ne le laissait paraitre. Il répondit alors, un grain d'humour dans sa froide voix:


"Il est vrai que la température ne cesse de monter ici, vos désirs sont des ordres, maitresse..."

Le gosse avait souligné son dernier mot, insistant ainsi sur l'ambiguïté du terme employé. Une fois de plus il montrait qu'il n'était pas aussi naïf qu'il en avait l'air, bientôt Pénombre découvrirait que cette gueule d'ange abritait un esprit calculateur et trompeur. Narcisse était un personnage, jour après jour de ses talents d'acteurs il jouait, nul ne l'avait encore perçu sous le masque bien qu'Etiolona l'ait effleuré. Dans une autre vie (autre forum) il avait été comparé à une armature de fer brillante et rutilante, rouillée dans ses mécanismes, rongée de l'intérieur: l'apparence le définissait, il n'était qu'apparence... Et l'apparence n'était qu'illusoire, à l'intérieur que le vide, la pourriture, le chaos. Il n'en était pas conscient mais il était son pire ennemi, sa beauté une nemesis fatale, son génie esclave de son ego surdimenssionné n'était bon à rien...
Beaucoup d'élément lui manquait quand il essayait de résoudre l'équation de sa vie dont le résultat était, pésentement, la solitude. Ces élèment les aurait-il un jour... Ou était-il condamné à finir seul, sa vanité (ou orgueil, il s'agit d'un autre débat...) pouvait le rendre aveugle...
Pénombre en revint au défi, son ton provocateur promettait une soirée haute en couleurs.


*A toi de voir... Tu ne crois pas si bien dire.*

Plein de surprises le jeune garçon tira sur le noeud de sa cravate, le rendant un peu plus lâche encore, puis déboutonna sa chemise. Reportant son regard sur Pénombre elle put voir qu'il se retenait de ne pas sourire, si il avait été d'abord gêné il ne faisait aucun doute que pour lui, la glace était désormais brisée. Avec élégance il enleva sa chemise, puis la laissa choir sur sa veste. Enfin il enleva ses chaussures qu'il déposa à côté de ses vêtements, il serait plus agile les pieds libres de leur pesante prison de cuir.
Chose surprenante il avait gardé sa cravate, le noeud de tissu lâche se balançant à son cou. Le torse du sorcier révélait le fruit d'un entrainement quotidien, bien qu'encore celui d'un enfant le corps de Narcisse était vigoureux. Sur ses épaules, ses bras, ses pectoraux et enfin ses abdos (qu'il contractait très probablement) se dessinait une fine musculature. Bien entendu ce n'était pas là le corps d'un altérophyle, mais celui d'un jeune homme athlétique.
Il retira de sa poche sa baguette, courte il s'agissait d'un modèle de duelliste, en ébène. Défiant son ainée du regard il attendit la suite des instructions.
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyVen 11 Mai - 13:09:18

[ I love you . Désolée, ce n'est pas aussi bien que mon dernier post mais le temps m'a manqué ^^". J'espère que tu aimeras quand même Very Happy. ]

Pénombre ne considérait pas avoir davantage besoin d'échauffer son corps, ses muscles et ses articulations, étant donné la vitesse et la promptitude avec laquelle la quatrième année avait gravit les pâles marches de marbre blanc de l'escalier qui l'avait conduite en ces lieux, auprès de Narcisse, considérant cet effort, aussi soudain qu'intense, que la Sang froid avait imposé à son corps lorsqu'elle avait perçu une autre présence, plus menaçante que celle du jeune sorcier, non loin du sombre couloir menant à la salle sur demande. L'animagus fit cependant quelques mouvements circulaires appuyés des poignets tout en attendant patiemment la réponse du blond à sa requête conditionnelle. Et tandis qu'elle faisait à présent tournoyer dans ses fines mains agiles, sa baguette de bois noir aux fins entrelacs légers de lianes acérées qui se mêlaient aux symboles magiques gravés sur la toute la longueur de l'instrument, la voix de son compagnon d'entraînement lui parvint par delà les quelques mètres qui les séparaient à présent. Le séduisant mage qui lui faisait actuellement face ne semblait vraiment pas manquer d'assurance ou de confiance en lui et cela ne surprit guère la poursuiveuse, au vu et au su du simple contenu de la missive qu'il lui avait adressée, qui était à l'origine même de cette rencontre et qui l'avait ainsi conduite en ces lieux secrets si tard. Les paroles de Narcisse, son attitude ainsi que sa personnalité gestuelle n'avaient, dès lors, cessé de confirmer les initiales conclusions et attentes que la Serpentarde avait développé à son égard durant l'analyse faite de son écriture, du lexique employé dans sa requête encrée ainsi que des formules grammaticales choisies et depuis que Pénombre avait pénétré cette salle qu'elle avait forgé malgré elle de ses souvenirs, il n'avait pas une fois déçu les traits comportementaux majeurs qu'elle avait tiré pour lui, bien que nombre de fois déjà, elle fut surprise de la manière dont il les matérialisait...

Et une fois de plus, la réponse du garçon à sa petite taquinerie lui parut autant insolemment téméraire qu'attirante, pétillante de provocation sourde, une sorte de signe pertinent d'indépendance, d'indomptabilité, de fierté et d'intelligence dans lequel elle en ressentait moins d'acceptation que de défi, moins de soumission que de force, comme si le descendant de la famille Anasar lui démontrait effrontément qu'il savait également jouer à ce petit jeu que la brune aux yeux clairs affectionnait tant, qu'il y était même doué et qu'il ne craignait pas de se confronter à une pratiquante incontestablement plus expérimentée et entraînée que lui même. Du moins le percevait elle ainsi... Comparable à l'attitude que pourrait avoir l'héritier d'une illustre lignée orgueilleuse et autonome, Narcisse paraissait lui signifier habilement que le feu ne l'effrayait pas, qu'il y tendait presque la main, confiant, en gardant ses prunelles sombres dardées dans les siennes.

Encore cette sensation qui émanait de lui. Encore ce mélange étrange et d'une même mesure, indissociable d'innocence, d'enfance, de force adulte, d'intelligence accomplie et de confiance excessive, encore cette aura contradictoire de sens et pourtant tellement homogène autour de son corps masculin. Pénombre en était plus que fervemment piquée dans sa curiosité, intriguée particulièrement et indéniablement par cette armure mentale à laquelle elle commençait à se heurter et qui l'empêchait de découvrir le noyau dur qui constituait la mystérieuse entité humaine de Narcisse, qui lui défendait d'approcher intimement son âme. Jamais la quatrième année n'avait rencontré pareille personnalité, d'apparence si inoffensive, douce et pure mais aux complexités que la poursuiveuse pressentait plus ténébreuses, dissimulées et sombres et dont elle venait à peine d'entrevoir l'immense réalité bien qu'elle ne l'eût jamais sous estimée. Mais ce qui lui plaisait davantage que le secret irrésolu qui entourait le sorcier, c'était sa franche combativité. Car bien que c'était à sa demande que l'animagus avait consenti à braver la nuit afin de lui offrir, de lui distiller quelque peu de son savoir en terme d'affrontement et de duel à la baguette, jamais Narcisse n'avait prit la place de soumission, d'infériorité qu'un élève motivé adoptait quasiment systématiquement, bien que souvent inconsciemment, vis à vis de son enseignant, plus riche et plus puissant de part ses connaissances et son expérience que lui même. Il n'existait pas cela entre les deux élus de Salazar Serpentard. Le jeune mage, lui, esquivait les contraintes invisibles du code classique établi depuis l'aube des temps entre le professorat et son auditoire, entre le maître et l'élève. Relançant habilement, il combattait déjà avant d'avoir lancé le moindre sort, ne dépassant jamais de mots les frontières qui auraient incitées Pénombre à le déclarer indigne de recevoir son enseignement mais n'adoptant jamais de comportement passif ou soumis. A l'écoute, réceptif mais fier, droit, d'égal à égal, tel que les deux Reptiles l'étaient. Même lorsqu'elle l'avait testé, prit au dépourvu, tenté de le déstabiliser pour mettre à jour quelques facettes de son caractère... Et comme la Serpentarde l'avait initialement pensé, elle sut à cet instant qu'elle apprendrait également de lui et sans doute davantage que ce que la jeune fille avait pu croire en entrant dans la salle sur demande.

Sans gène apparente, ni provocation particulière mais plutôt curieuse et appréciative, Pénombre le regarda lentement se dévêtir, déboutonner soigneusement sa chemise blanche et mettre à nue la chair pâle que le fin tissu recouvrait. Ce que Narcisse était en train de faire juste sous son regard d'un vert limpide et agressif sonnait singulièrement familier à sa mémoire et l'héritière des Craft laissa brièvement et sous contrôle, son esprit vagabonder dans les méandres de ses souvenirs passés par simple sentimentalisme. Ce n'était effectivement pas la première fois que la Serpentarde provoquait ce genre de situation où un garçon particulier à son jugement, perdait ce qui l'habillait, se dénudait, que ce soit par la force ou la douceur, la nécessité induite par des évènements spontanés ou au contraire, préalablement bien calculés par la Sang froid, que ce soit une action issue des conséquences de divertissements aussi dangereux que ceux de la séduction ou des paris à surenchère, la jeune Craft avait toujours aimé mesurer son esprit, sa résistance et sa force au sexe opposé et cela n'avait jamais réellement cessé depuis l'aube de ses jours au sein de la citadelle de Poudlard. La brune avait sans doute conquit plus que de raisons sans jamais dérober ni liberté, ni engagement, sans jamais rien conserver de ceux qu'elle aurait pu entraver de ses chaînes, n'emportant dans le sillage de son départ que le souvenir de leur peau chaude, leur baisers endiablés ou violents, l'étreinte puissante de leurs bras, le trouble ou la dureté de leur regard... La poursuiveuse avait séduit avec davantage de plaisir et d'envie que d'autres n'auraient pu le faire, avait également vibré, espéré et désiré, tantôt victime, tantôt bourreau dans un interminable jeu de chasse, d'attrait et, parfois même de sincérité et d'amour. Mais la descendante des Craft ne pouvait, n'avait jamais pu se lier à l'un d'eux, trop indépendante, trop fière, trop jeune et trop abîmée par la vie pour pouvoir nourrir la stabilité et la constante d'un relation à long terme. Elle appelait ce temps là, ses "jeunes années" car il y avait déjà plus d'un an que la brune aux yeux clairs n'avait plus réellement chassé et mit à l'épreuve l'un des membres de la gente masculine. Ce n'était pas vraiment que la jeune fille n'y trouvait plus de quelconque intérêt mais plutôt qu'elle avait mûri avec le temps et bien que parfois, l'envie furtive de perturber le calme d'une personnalité lui reprenait l'espace d'un instant, la descendante des Craft n'avait pas encore trouvé l'esprit fort qu'elle souhaiterait ardemment défier.

Le regard agressif de limpidité de la Serpentarde de quatrième année s'était instinctivement figé sur le balancement régulier de la longue langue de tissu aux couleurs de Serpentard qui se mouvait avec lenteur contre la peau de Narcisse, au gré de ses mouvements, pendante, abandonnée contre la nudité de son torse. Ses pensées s'orientèrent, tel un réflexe, à l'analyse de ce qu'elle visualisait, en délaissant peu à peu les souvenirs ravivés quelques minutes auparavant. Le nœud était certes lâche mais il enserrait encore assez fermement le cou pâle de l'adolescent pour faire naître irrémédiablement une tactique offensive dans l'esprit guerrier et entraîné de la jeune duelliste. A bien analyser ses propres observations et les conclusions qui en découlaient, Pénombre comprit rapidement que les chances de réussites de son attaque allaient grandement être influencées par les conséquences, échec ou succès, d'un effet de surprise. Aussi manqua t elle volontairement de saluer son adversaire comme l'usage et la coutume le commandaient avant chaque combat et d'un geste rapide, précis, arma et leva sa baguette d'ébène pour en pointer l'extrémité en direction du nœud du blond, prononçant d'une voix forte et assurée l'incantation la plus basique qu'elle connaissait, celle dont la maîtrise, par la force du temps et de l'expérience, lui était ainsi devenue aussi instinctive que de respirer, aussi efficace que le contrôle de son propre corps en temps réel :

" Accio cravate ! "

Un flux de lumière bleuté en jailli violemment et s'élança de front, à vive allure, tel une bête affamé, vers sa cible désignée. Laissant Pénombre, attentive et concentrée, à ses questionnements quant à la rapidité et la qualité des réflexes de son jeune opposant. Le sortilège était puissant et son effet serait immédiat. S'il soumettait Narcisse, celui ci serait inexorablement attiré à rejoindre la main de la Championne des Serpents, dans des délais si brefs qu'il n'y avait que très peu de chance que le blond ne puisse réagir avant que ne survienne le contact de leur deux corps l'un contre l'autre. Il ne lui restait plus désormais que des opportunités d'esquives ou, moins probable, de parades s'il disposait dans sa botte d'une défense adéquate, pertinente et suffisamment résistante. A moins que l'adolescent, délicieusement joueur ou imprévisible, ne préfère encaisser l'enchantement et se servir ensuite de leur toute nouvelle proximité pour parvenir à mettre la demoiselle en difficulté, directement au corps à corps. Adopter un style de combat aux distances bien plus courtes qui n'autorisaient nulles fautes ou écarts, infligeant à l'esprit une torture de concentration et d'écoute, d'observation et une entière disponibilité physique à l'affrontement. Aux yeux de Pénombre, c'était très exactement l'étape supérieure d'un duel, l'accroissement du nombre et du poids des contraintes. Finalement, l'animagus se rendit compte que son approche pourrait également faire test de témérité pour Narcisse car la réponse qu'allait faire son camarade de maison à cette déclaration franche d'hostilité lui permettrait certainement de juger de quel sorte de combattant il s'agissait et de mieux cerner sa façon de réagir, pour tenter d'atteindre les mécanismes de ses pensées. Allait il privilégier la prudence de l'éloignement ou bien tenter l'effet de surprise en bravant le danger ?
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyJeu 24 Juil - 8:53:06

Le Serpentard n'avait qu'à peine eu le temps de pousser un hoquet de surprise que déjà le mince filet bleuté, jailli de la singulière baguette de son adversaire, avait atteint sa cravate et coupé court à sa surprise.
Ainsi la mystérieuse Pénombre, réputée excellente duelliste, ne respectait même pas la règle la plus élémentaire du duel sorcier: le salut. Pareille transgression en disait long sur le style de combat contre lequel il lui faudrait lutter, tout comme sur le caractère libre, voire subversif et rebelle de son nouveau professeur. Les méthodes promettaient d'être originales, quoique probablement douloureuses. En effet l'agressive Serpentarde ne ménageait pas son élève, son attaque ô combien vicieuse, perverse même, se révélant avoir des effets des plus pernicieux sur le petit garçon dont le visage entier, alors même qu'il était inexorablement attiré vers elle, exprimait une surprise de toute candeur. Son noeud s'étant resserré, le sombre tissus de sa cravate lui mordait les chairs, dessinant en l'espace de quelques secondes un cercle rouge sur le cou délicat du vert et argent. Pire encore, l'air venait à lui manquer et une panique soudaine, purement somatique, gonfla ses yeux de larmes ardentes. Il lui fallait réagir avant de ne plus pouvoir prononcer le moindre mot, il ne pouvait pas perdre, il le refusait de toute son âme.

Alors la détresse naissante de Narcisse, qui avait succédé à la surprise, laissa place à un calme des plus hivernales. Telle reprise en main témoignait d'une farouche volonté, d'une maîtrise de soi féroce, lesquelles étaient nées d'un extraordinaire orgueil. Il ne perdrait pas, du moins pas encore, pas sans avoir prouvé son incommensurable valeur.
Affermissant avec vigueur la prise de sa baguette, il en dirigea l'extrémité vers son cou et prononça d'une voix étouffée, mais presque sereine, la salvatrice formule:


"Diffindo."

La cravate, soudainement libérée, vola à toute vitesse jusqu'à Pénombre. Narcisse, quant à lui, poursuivit sa course sur un bon mètre avant de tomber à genou, entraîné par l'élan magique du sortilège de Craft.
Il se releva d'un bond, ne quittant pas des yeux son adversaire, puis porta sa main libre, la droite, à son cou. Ses iris grises, jusqu'alors si tristes, s'étaient endurcies: son regard était devenu aussi froid que l'acier. Presque perpendiculaire à l'auréole rougeâtre qu'avait marquée la cravate sur sa peau d'enfant, le sang commençait à perler le long d'une fine coupure. Celle-ci, ne put-il s'empêcher de penser, de même que les stigmates de l'étranglement, serait du plus mauvais effets... Il lui faudrait porter continuellement son écharpe, d'abord pour des raisons évidentes d'esthétisme, dans la mesure où il cultivait et aimait son corps comme s'il avait s'agi d'une oeuvre d'art; ensuite parce qu'il aurait bien du mal à en expliquer les raisons au corps professoral. Son sacrifice était donc nécessaire, aussi nécessaire qu'une riposte à la hauteur de l'offense.

Le jeune sorcier, à quelques mètres de Pénombre désormais, darda sur elle sa baguette. L'expression qu'il pouvait lire dans les yeux de la belle, celle qui se dessinait sur son corps tout entier, finement musclé, sous une effusive tension, lui parut des plus félines, fauve pour être exact. Il ne fallait en aucun cas laissait place à l'hésitation, avoir cure du respect que le maître inspirait à son élève, de même que du trouble que sa belle aînée faisait naître en son coeur d'adolescent.


"Si je gagne, tu vas au bal de fin d'année avec moi," lança-t-il d'une voix assurée, presque injonctive mais aussi froide que de coutume.

Narcisse, sûrement présomptueux, ne connaissait en fait qu'un nombre restreint de sortilège, ce qui lui laissait peu de chances de victoire. Il comptait sur un hypothétique effet de surprise de sa déclaration, pourtant hautement sérieuse, pour frapper la Serpentarde d'un maléfice.

"Expelliarmus,"enchaîna-t-il presque immédiatement, prononçant la formule et en décrivant la gestuelle avec la maîtrise d'un élève rompu à sa pratique.

Une flèche sanguine jaillit de l'ébène de sa baguette dans un crépitement, fondant à toute allure sur la jeune fille. Il s'agissait du sortilège qu'il maîtrisait le mieux, l'ayant appris à 10 ans de sa grand-mère que la crainte que son petit-fils chéri ne sût se défendre avait motivé l'enseignement. Compte tenu de la distance qui séparait les deux duellistes, le choix d'un pareil sort semblait judicieux, dans la mesure où il serait difficile à éviter. C'était cependant sans compter les talents de Pénombre...

Il n'en demeurait pas moins que le jeune Serpentard semblait quelque peu exercé au duel. La position de ses jambes, prêtes à l'esquive, de ses bras, qui n'avait rien de maladroite, la prise ferme de sa baguette et jusqu'à l'expression de sérénité et de concentration qui s'était emparée de son beau visage trahissaient un entraînement, sinon des prédispositions certaines pour l'art du combat sorcier.
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyVen 25 Juil - 15:48:29

Ce fut d’un plaisir innommable, d’une allégresse presque immorale, cette soudaine et acerbe surprise s’esquissant avec délice sur son doux visage angélique, innocent. Cette violente douleur imméritée qu’il eût hâtivement à combattre, cette volonté fière, indomptable et obstinée qu’il déployait à lui résister de tout son être et cette exquise rage de vaincre qui avait brusquement repris le dessus au fond des ténèbres de ses prunelles... Un régal tellement inavouable, une délectation purement indécente... Il était tout simplement magnifique ainsi, étrange charisme révélé par la blessante épreuve, sublimée par la torture infligée. Emerveillée autant que profondément surprise, la quatrième année dévorait des yeux les larmes cuisantes qui avaient mythifié le regard du vert et argent, à cet instant où ses propres actes avaient frôlé l’humiliation, l’affront, l’injure. Car l’anglaise avait très vite compris que l’atteinte physique, celle, cruelle, qui laissait marques et séquelles cicatricielles, serait la pire des indignités, le plus insoutenable des outrages qu’elle pourrait commettre contre son compagnon d’entrainement, dans les conditions qui lui avaient été offertes ce soir là. En effet, la féline avait rapidement saisit, en étudiant soigneusement l’enfant aux traits sages et angéliques qui lui faisait face, que cet avilissement serait l’un des plus difficiles à gérer pour lui, l’un de ceux qui auraient sans doute le plus de chance de le déstabiliser, actes dégradants, impardonnables pour qui choye tendrement son apparence, parfait piège capable, bien davantage que d’autres, de lui faire perdre son calme et sa concentration.

Pénombre l’observait, impassible, ses intenses prunelles de jais détaillaient avec une attention bienveillante, les contractions musculaires de Narcisse, sa façon de se mouvoir, de tenir son corps, tentant d’y déceler les prémices d’une défense, d’une éventuelle contre attaque… Leur affrontement en devenait terriblement piquant et l’ancienne Championne des Serpents se prit au jeu, avide de découvrir de quelle façon son partenaire comptait se défaire de cet assaut savoureusement honteux et déloyal. Car à ses yeux, il s’agissait plus d’un test destiné à mesurer les capacités d’improvisation de son camarade de maison, sa vitesse de réaction mais également d’entre apercevoir l’étendue de son ingéniosité, de ses tangibles acquis et de la malice pratique, en temps réel, dont il était capable de faire preuve et usage sous contrainte psychique que de vraiment manquer de respect aux règles classique et élémentaires de Duel et de part la même, d’offenser son adversaire. Et la quatrième année fut loin, très loin d’être déçue de ce dont elle eût plaisir à être témoin. L’expression combattive, si froide, tellement belle de par sa profonde dureté, qui s’était ébauchée sur son visage, la lamentable chute au sol qui avait suivi son assaut sans que la prestance de sa tenue, l’orgueil de ses gestes toujours si aisés, contrôlés, de sa position altière ne s’en trouve réellement affectée. Aucune peur, aucune indécision n’entachait l’assurance, la dextérité de ses mouvements lorsqu’il lança le salutaire Diffindo. Il avait eu une présence d’esprit remarquable dans de pareilles ardues circonstances et son talent particulier renforçait la maturité, la séduction qui se dégageait étrangement de son aura lorsqu’il combattait... Plus que son jeune âge, Narcisse avait, l’espace d’un moment, paru semblable à un homme.

Un instant, l’ex poursuiveuse s’était d’ailleurs laissée surprendre dans sa contemplation, fascinée par la découverte des ressources insoupçonnées de sa force intérieure face à sa propre cruauté, la complexité de l’esprit de son cadet, trahit par ce regard changeant qui l’intriguait tant, dissolvant subitement son air triste et profond dans une glaciale fermeté métallique. Mais brusquement quelque chose alerta considérablement sa vigilance, la tirant par la même de ses pensées, quelque chose de dangereux, de menaçant qui déversa violement en elle un flot de sensations profanes d’humanité, macabres autant qu’effrayantes. Un carmin exquis, une divine odeur cuivrée, tiède, comme un aimant irrésistible s’offrait à ses sens en éveil, exacerbés par un appétit sourd et ignoré, dévastateur et abyssal. Le regard profondément limpide de la Reptile se troubla, jeté au sol dans un ultime déni, l’affreuse compréhension de ce qui s’était déjà emparé d’elle…

« Non… Non, pas maintenant… »

Se murmura t elle.

La descendante des Craft n’avait découvert et expérimenté ses dons d’animagus que très récemment et n’avait, par conséquent, que peu de maitrise sur le puissant instinct animal du fauve qui sommeillait, tapis au fond de son âme. Et il y avait exactement tout ce qui aurait pu réveiller ce chasseur endiablé assoupi en ces lieux de lutte, faire réagir la bête encore enchaînée dans les méandres de sa raison, toujours à l’état sauvage… L’adrénaline d’un combat, la fervente résistance d’une proie qui, en se débattant habilement, ne faisait qu’accroitre l’insolente provocation qu’elle dégageait inconsciemment mais plus impitoyable que tout ça, le sang, le sang pur de Narcisse qui coulait lentement le long de son cou pâle semblait pour l’ocelot, d’un délice insurmontable, un irrésistible appel, une supplique poignante, insensée. Son alter égo sanguinaire n’aspirait qu’à y céder de toute son existence, s’abandonner passionnément à la gorge de Narcisse et à ce sombre dessein il s’investit totalement à prendre le dessus sur l’humain, lâcha toute la fureur de sa volonté carnassière contre son antagoniste et tenta violement de s’imposer, mélangeant son aspect félin au corps de la jeune sorcière dans le but de la dominer, d’assujettir sa rivale. Une autre sorte d’affrontement venait de naître dans l’esprit torturé de Pénombre, aussi inattendu qu’indésiré, aussi déchirant qu’incontrôlable, tant singulier qu’ardemment désespéré. Bridée, contrainte au silence, l’entité animale qui composait indissociablement l’incandescente brune cherchait à tout prix à s’exprimer, encouragée par des mois de frustration, durant lesquelles, Pénombre n’avait pas pu donner libre cours à ses envies félines. Elle se sentit défaillir. Au fond d’elle, la sorcière ressentait, de plus en plus intense, l’envie sourde, altérée et pourtant si maladivement impérieuse de poser ses lèvres tout contre la gorge pâle de Narcisse, embrasser fougueusement sa blessure et goûter enfin à la tiédeur suave de son fluide vital. Sous l’emprise d’une exultation naissante clairement sanguinaire, l’une de ses fines mains pâles cherchait à atteindre, hors de sa volonté, guidée comme dans un rêve, la nuque du première année.

D’un lointain écho entêtant, l’attaque psychique se fit littéralement implacable, si prompte et violente qu’elle ne laissa guère d’opportunités de victoire à la verte et argent car même si celle-ci avait tenté de rassembler les fragments de sa conscience humaine afin de refouler l’esprit envahisseur qui s’appropriait sans pitié les récents souvenirs gravés dans son âme, anamorphosait ses désirs en réalité plus carnassière, l’ancienne poursuiveuse avait nettement perçu la conviction que ses défenses finiraient par être terrassées, entrainées par une démente envie de vaincre, une excitation démesurée, l’attrait fou du sang pur, chaud, encore palpitant dans une veine si délicate…

Au sein de son mental, le son fut soudainement soufflé comme une bougie et le silence s'imposa. Les prunelles de l’ancienne Championne des Serpentarde s’étirèrent verticalement en une longue langue d’encre, la couleur de ses iris se teinta intensément d’or tandis que les crocs de l’animal s’allongeaient, menaçantes lames acérées d’une pâleur morbide, aigues et vives, dans la bouche de la jeune fille. Les fins traits de son visage tirés par la tension, la brune aux yeux clairs prit sa propre tête dans ses mains comme s’il n’avait fallu qu’un geste pour contenir ce qu’elle ne pouvait plus contrôler... Une fine couche de pelage aux couleurs chaudes de l’été dévora lentement la peau pâle de son corps. Deux moitiés égales d’un organisme unique, deux forces composant l’entité consciente qu’était la Reptile, deux esprits séparés, indépendants qui ne s’étaient pas encore apprivoisés, l’un sans cesse méfiant de l’autre, suspicieux et craintif de perdre sa place au profit de son ombre. Deux personnalités distinctes viscéralement en quête d’une harmonie commune s’affrontant pourtant pour le pouvoir, pour survivre à l’autre, exister.

Ses forces physiques, mentales l’abandonnèrent progressivement, dissoutes dans l’infini gouffre d’une détermination bestiale, une hardiesse énergique et passionnée qui la submergea en un instant, laissant son corps féminin se dérober subitement sous elle, la laissant glisser au sol sous forme féline, haletante, à bout de souffle, le cœur battant si fort dans sa poitrine qu’il en résonnait dans ses tempes. Graduellement, les volutes de son désir chasseur s’accentuèrent assez pour que l’héritière des Craft n’en perde vaguement ses pensées les plus rationnelles, sa conscience purement pensante et ne enlise quasi totalement dans les abîmes obscurs d’une cruelle lucidité de prédateur. Pénombre fut coupée de la réalité et les paroles de son adversaire se perdirent, brisées, sans jamais atteindre la conscience de la jeune sorcière. Au même moment, le Serpentard de première année marqua sa contre attaque d’une voix forte et sûre. Dans un silence tendu, l’ocelot se cambra vainement sur le côté et tenta d’éviter tant bien que mal le superbe sortilège impeccablement lancé par son compagnon, mais trop tard, le puissant flot de magie vint le projeter violement contre le mur opposé. Il percuta férocement l’épais bois verni d’une étagère, payant douloureusement l’inattention qui l’avait empêché d’anticiper, de réagir. Le bois des supports horizontaux éclata dans un fracas assourdissant, des éclats organiques volèrent en tout sens dans un épais nuage de poussières et de pages arrachées, le portant supérieur, atteint fondamentalement dans sa stabilité s’écrasa dans un vacarme infernal sur le reste des décombres en une destruction folle.

Le souffle fut chassé en un spasme de ses poumons quand une inquiétante ombre dorée tachetée de jais se défit du poids des nombreux et anciens livres qui pesaient sur lui. Un souffle chargé en hoquets écumeux, sanglants qui témoignaient indéniablement de l’insensée violence du choc que venait de subir l’animal. Une intelligence malveillante luisait fervemment dans les grands yeux du félin, une froide certitude. Le conflit entre fureur et douleur n’était pas d’une vision rassurante. D’un geste vivace, l’ocelot se ramassa brusquement sur lui-même et sa toux furieuse se changea en rugissement de défi quand ses iris dorés se posèrent avec une convoitise provocante, une cupidité non dissimulée sur la fine coupure qui s’étirait, vive couleuvre rougeâtre sur le blême cou du jeune sorcier. Avec une rapidité dangereuse, le fauve s’élança soudainement vers sa proie, ses solides pattes griffues tendues en avant dans une mortelle promesse sans rédemption. A cette si faible distance et en tenant compte de l’extrême rapidité de l’attaque, il n’y avait que de très infimes chances que la bête ne manque sa cible. Le duel venait d’atteindre son apogée…
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyDim 27 Juil - 11:16:44

Le jeune anglais, comme entièrement happé par son esquive, n’avait pas remarqué le trouble soudain qui s’était emparé de son adversaire alors qu’il se relevait, armant déjà sa riposte.
Lorsqu’il releva les yeux, un éclair rougeâtre fondant instantanément vers la Vert et Argent, il parvint fugacement à distinguer la frêle silhouette de Pénombre, en proie à une effervescence surnaturelle, agitée de spasmes violents, mue tel un pantin par d’invisibles forces. Partagé entre la fascination et l’horreur l’apprenti sorcier contemplait les traits de l’experte duelliste se distordre, ses courbes s’effacer, épousant de force une étrange physionomie, sa taille se réduire, ou s’allonger, sa peau brunir sous une épaisse couche de poils, pour enfin revêtir une toison tachetée. Et son visage dont le nez, à l’instar de ses dents, s’étirait démesurément ! Que lui arrivait-il ? Tout se passait comme si elle allait imploser, comme si sa carcasse ainsi tourmentée, dévorée par un monstre secret, allait vomir une abomination.
Inconsciemment, le duelliste avait esquissé plusieurs pas en arrière, son bras encore tendu en avant, parfaitement droit dans l’allongement de sa baguette. Cette vision fantasmagorique, comme hallucinatoire, l’avait comme partiellement paralysé, à moins que la peur ne l’eût possédé quelques instants.

Lorsque l’écarlate missile percuta la créature qui se dressait à la place de Pénombre, Narcisse crut reconnaître un grand chat, un léopard peut-être. Le secret de la Championne des Serpentards venait de lui être révélé, toute sa force résidait dans la métamorphose, dans l’abandon de la faiblesse de son corps pour épouser toute la vigueur, la célérité et la bestialité de celui d’un fauve. Il recula encore de quelques pas, cette fois bel et bien conscient de ses gestes, puis se remit en garde, jambes légèrement fléchies, alertes, bras gauche en avant, sa main serrant fermement sa baguette.
L’ocelot, projeté en arrière avec une formidable force percuta une des vitrines qui tapissaient la salle, en explosant l’antique armature et hérissant les airs d’éclats de verre, de morceaux de bois et de divers bibelots dans un feulement de rage qu’avait assourdi le vacarme. Loin de rester à terre à lécher ses plaies, le fauve se releva avec cette extraordinaire énergie propre à la rancœur, à la rage même.

Le jeune sorcier recula jusqu’à se trouver acculé contre une vitrine d’armes, à la gauche d’un âtre rougeoyant dont l'éclat était bien trop faible pour que le feu dissuadât le félin d’approcher. La peur avait laissé place à l’effroi sur le beau visage de l’enfant, une grimace horrifiée en étirant les traits de coutume si délicats; le spectre de la crainte avait révulsé ses yeux gris. Lorsque le félin, dont le regard jaunâtre semblait dépourvu de toute trace d’humanité, se ramassa sur lui-même, s’armant telle une arbalète, le Serpentard serra les dents. Son bras tremblait alors que se découvrait, dans un bond prodigieux, les crocs immaculés et acérés de la bête, fendant l’air dans l’attente de déchirer les chairs tendres de l’adolescent.

Était-ce la présomption de sa dernière déclaration qui avait ainsi transformé Pénombre en une bête sanguinaire ? L’avait-elle seulement entendue ? Peut-être ne faisait-elle que le mettre à l’épreuve ? Ou alors elle ne le prenait pas au sérieux et voulait le punir de sa témérité !


« J’ai déjà embrassé une fille tu sais, » articula-t-il avec peine d’une voix que la peur étranglait, ne trouvant rien de plus inapproprié à formuler en guise de défense.

Le choc était imminent, la mort, peut-être, serait sa compagne…
Les jambes de Narcisse se dérobèrent alors, ses genoux ployant sous le poids de la terreur. L’orgueilleux duelliste hurla à pleins poumons, comme pour exorciser le traître démon qui faisait fléchir son corps. Sa froide et maîtresse volonté se heurtant au jeu inconscient de son corps, il maintint au prix d’un effort de l’esprit sans précédent ses jambes droites, parvenant à demeurer à peu près debout.
Bientôt il pourrait sentir sur sa peau l’haleine tiède du monstre, la déchirante caresse de ses griffes et l’acerbe tranchant de ses dents. Dans un élan de défense instinctif le jeune anglais dressa de ses bras nus un rempart devant son visage, ses paupières voilant dans un même temps ses tristes iris gris. Tel un roc, mais fragile, le fils d’Alaster Anasar demeurait dans l’attente du coup.

Les reflets roux des flammes dansaient sur son corps imberbe, conférant à l’infortuné acteur la froide éloquence des plus grands rôles pathétiques. Malheureusement la situation n’avait de théâtral que son dénouement tragique et Narcisse, s’il jouait bel et bien et malgré l‘absence d‘un public, jouait sa vie.
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet [terminé]   Rencontre au sommet [terminé] EmptyDim 27 Juil - 13:03:18

Là-dessus, au fond des forêts
L’ocelot l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.


Comme après un long sommeil aux rêves agités, aux délires vivaces et aux sensations étrangement trop réelles qu’elle ne sut, de prime abord, distinguer la nature véridique ou illusoire des évènements qui embrumaient encore son mental, Pénombre reprit lentement, péniblement ses esprits. Son corps engourdi, courbaturé était couvert d’une sueur sèche, glaciale qui l’étreignait tel un linceul et de sang, beaucoup de sang... Le froid, la souffrance, le chaos mental. Comment pouvait-on ressentir une si fiévreuse douleur s’il ne s’agissait que d’une illusion ? L’oppressante étreinte, l’étau rompu d’un violent effort achevé ?

Mais que s’était il passé ? Il lui fallut bien quelques longues secondes pour que l’ancienne Championne des Serpentarde ne renoue difficilement avec le fil de son existence, n’identifie l’endroit l’abritant et ne retrouve les raisons qui l’y avaient conduites. Sa voix, brisée, s’étrangla soudainement dans un souffle lorsqu’elle perçut la présence inerte du blondinet, juste là, tout près d’elle-même :

« Narcisse ! …»

D’un geste rapide et anxieux, la Serpentarde força son esprit à redevenir clair et prit fébrilement connaissance des signes vitaux de son jeune camarade. Elle peina franchement à trouver son pouls, la subite peur de ne rien percevoir rendant ses mains tremblantes, et cette dramatique découverte la paralysa d’inquiétude, laissant une expression tourmentée prendre forme sur son visage ensanglanté par transfert. La brune aux yeux clairs ne maitrisait que très peu de sortilèges de soin qui lui semblait efficaces dans ces tragiques circonstances et de toute façon, elle n’avait strictement aucune idée de l’endroit où pouvait bien être sa baguette d’ébène dans ce foutu capharnaüm. Il ne paraissait plus saigner mais l’état de son jeune camarade était, sans conteste, des plus graves, il fallait d’urgence le transporter à l’infirmerie, appeler impérativement de l’aide. Mais si tard dans la nuit, y aurait-il encore quelqu’un ? Et comment pourrait-elle bien expliquer aux adultes les raisons d’un tel massacre dont elle était, de plus, entièrement responsable, sans dévoiler son précieux secret ? La vie de Narcisse semblait dépendre de cet incommensurable sacrifice.

Son corps était très violement griffé à de nombreux endroits, signes évidents et cruels de sa lutte avec la fureur de l’animagus, sa douce peau plus pâle encore que d’habitude donnait l’impression d’un serein, d’un profond sommeil morbide. Il était tellement silencieux, inexpressif, lui toujours si enjoué, si pétillant de vie et d’orgueil… C’en était bouleversant de tristesse. Sans s’en rendre compte, de lourdes larmes roulèrent le long de la joue souillée de la Rusée et vinrent à la rencontre, gravité aidant, du visage inanimé du garçon.

« Je t’en prie… Restes en vie… »

Lui souffla-t-elle, telle une sourde prière en déposant un faible baiser sur son front glacial, ses longs doigts fins perdus dans sa chevelure jadis dorée, maintenant salie par un carmin devenu grenat, sang mêlé à celui de la descendante des Craft. La quatrième année était bien trop faible pour espérer le déplacer, même magiquement, mais la culpabilité, l’ombre de la mort si proche des deux Serpents l’empêchait de quitter le chevet de son compagnon d’arme, de s’éloigner de son corps cruellement figé. Un noir désespoir, un tourment abyssal la prit au cœur en cet instant où, chancelante sous le coup de l’épuisement et d’une douzaine de blessures dont certaines encore ouvertes, elle s’était résolue à se lever dans un gémissement déchirant, un supplice et, après un dernier regard angoissé en arrière, s’était élancée dans le couloir muet, sombre, engloutie par la nuit, en quête d’un secours vital pour son malheureux élève...
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