La solitude est une chose étrange que très peu de personnes peuvent réellement apprécier à sa juste valeur, en effet, pour une grande majorité des gens la solitude consiste en une fuite des personnes que l’on apprécie pas pour soit se retrouver avec des personnes que l’on aime et qui ne souffrent pas de devoir endurer un silence prolongé soit de parvenir à trouver un endroit désert. Pourtant la vraie solitude est celle dont on a besoin pour se sentir bien, pour se régénérer et être soit même l’espace d’un instant. Une solitude de l’esprit et non du corps qui n’a pas besoin d’un éloignement physique mais bel et bien d’un égarement de l’esprit à la limite du mutisme, de l’autisme et même parfois de la folie. Ethan n’avait compris cette vérité que depuis qu’il était avec Drusiella car sa petite amie n’était pas vraiment du genre à accepter de le laisser seul alors il avait trouvé une autre méthode : penser à autre chose, se fermer totalement et entièrement au reste du monde afin d’atteindre un des recoins paisibles de son esprit, là où personne ne pourrait jamais l’en déloger, cet endroit que lui seul pouvait connaître et dont il ne parlerait jamais à qui que ce soit. D’ailleurs c’était bel et bien pour cette raison qu’il avait commencé la lecture de plusieurs livres sur l’occlumencie, il n’avait pas envie que d’autres personnes arrivent à pénétrer ses pensées. Cette chose, et seulement celle-ci pourrait lui faire perdre le peu de compassion qu’il lui restait. Parce que se battre avec une autre personne que ce soit à coups de poings ou à coups de sorts est une chose simple et facile, tant que l’on ne va pas trop loin mais se rendre compte qu’une autre personne arrive à lire en vous, à vous connaître parfaitement et dans les moindres détails est une chose absolument inacceptable pour le garçon. Pour l’instant ses pouvoirs n’étaient pas assez grands et sa maîtrise de lui pas encore suffisamment poussée pour qu’il puisse réellement envisager d’apprendre cet art si difficile mais il essayait néanmoins de le comprendre et l’étudiait aussi souvent que cela lui était possible. Quoi qu’il en soit en cette douce après-midi d’octobre, il se décida à se rendre à Pré au Lard, petit village dans lequel il ne s’était encore jamais rendu étant donné que l’année précédente il pensait encore devoir se retrouver véritablement seul pour goûter à cette solitude qu’il affectionnait tant. Mais à présent, les choses ayant évoluées, il se rendit seul dans le fameux petit village afin d’y faire quelques emplettes mais surtout pour s’oublier l’espace d’un après midi dans ses pensées.

Il revêtait comme d’habitude son uniforme de Serpentard, sa cravate légèrement desserrée laissant ainsi sa chemise suffisamment lâche pour être confortable, son épais manteau sur les épaules et son écharpe autour du cou, il descendit tranquillement jusqu’au petit village, son regard vert pâle tourné vers le sol et ses mains au chaud des ses poches, sa chevelure brune à l’allure mal coiffée mais pourtant calibrée au millimètre près volant doucement dans le vent. A le voir ainsi, avec sa carrure d’athlète et sa grande taille on aurait parfaitement pu le prendre pour un adolescent de 14 ou 15 ans aimant particulièrement le Quidditch mais la vérité était toute autre puisqu’il n’en avait que 12 et n’aimait le Quidditch que pour le poste de batteur qui lui permettait de frapper ses adversaires à la vue de tous et avec l’approbation de chacun. Alors que son pas se faisait plus lent à proximité du village il sortit quelques secondes de ses pensées afin de regarder autour de lui, le village était en pleine ébullition alors que midi n’est plus si loin, de nombreux élèves de Poudlard allaient d’échoppes en échoppes en quête d’une quelconque friandise, d’un habit ou encore d’accessoires dont ils n’auraient plus besoin passés le premier quart d’heure d’utilisation. Les gens et tout particulièrement les enfants étaient ainsi, ils ne pouvaient s’empêcher d’acheter des choses sans importances dont ils n’avaient pas réellement besoin, soit pour faire comme les autres, soit pour être celui que les autres imitent mais jamais par une réelle nécessité. Il entra alors dans le village, le vent ne lui faisant plus aucun effet étant donné que l’intégralité de ses pensées étaient tournées vers de plus grandes interrogations qui le tiraillaient depuis quelques temps. En effet, depuis toujours son ambition première avait été de dominer toutes les personnes qui l’entouraient car il était malin et était doté d’une force physique plus importante que la plupart des autres enfants de son âge, il se savait fait pour commander mais la question était : était il prêt à tout pour cela ? Avant il le pensait mais plus les jours passaient plus la perspective de devoir tuer quelqu’un un jour le tourmentait. Certes, il était sadique mais de là à tuer quelqu’un…c’était réellement autre chose ! Beaucoup de Serpentards de son âge clamaient haut et fort leur envie de devenir mangemorts car ils haïssaient les sangs de bourbes, les sentiments d’Ethan vis-à-vis de cette catégorie de personnes n’était plus à remettre en cause puisqu’ils les détestaient également mais souhaitaient ils leur mort ? Après tout, à 12 ans, on est normalement loin de ce genre de préoccupation mais le descendant Mathnik le savait, si il voulait s’imposer et acquérir une certaine notoriété auprès du Seigneur des Ténèbres, il se devait d’être le meilleur et de se faire remarquer. Alors voilà, la question était : était il réellement fait pour devenir mangemort ?

Mais, il fut subitement arrêté dans ses réflexions par une attaque directe à sa personne. Il fut agressé par :…..le corps d’une autre personne ! En effet, tout à ses pensées, il n’avait pas pensé à l’hypothèse hypothétique que quelqu’un puisse marcher dans sa direction sans le voir et donc sans essayer de l’éviter. Il releva alors le regard et le planta dans celui de l’impudent, qui en fait fut une impudente. Une jeune fille qu’il connaissait qui plus est pour l’avoir déjà vu dans sa salle commune, la jeune Joana O’Donnell, sa préféte que de nombreux chuchotements accompagnaient dans son sillage à cause ou grâce de sa réputation de peste numéro 1 de tout Poudlard. Elle et son amie Lysa étaient censées maltraiter tous les Poufsouffles, chose qu’il avait bien du mal à comprendre puisque selon SA logique les blaireaux de Poudlard ne représentaient rien, non seulement leur emblème en lui-même était ridicule mais en plus il suffisait de quelques phrases bien calibrées pour leur faire peur ou les faire fuir. Bien entendu Ethan avait volontairement effacé de son esprit la rencontre plutôt musclée qu’il avait fait de l’un de ces prétendus blaireaux.

Mais malgré toutes ces données, il regarda tranquillement la jeune fille qui lui faisait toujours face, elle était plutôt jolie mais sa réputation de peste l’énervait plus qu’autre chose, au lieu de lui inspirer de la crainte ou du respect, elle lui tapait sur les nerfs à se croire si futée alors que de toute évidence les Poufsouffles n’étaient que des cibles faciles sans aucun intérêt. Le garçon leurs préféraient et de loin les Gryffondors ou encore les Serdaigles qui au moins avaient l’avantage d’avoir si ce n’est de la répartie au moins l’ignorance de se croire de taille à l’affronter. Mais il se remémora alors l’une des leçons les plus importantes qu’il avait appris à son arrivée à Poudlard, celle de ne jamais sous estimer les autres. Il essaya alors de gommer de son visage toute expression hautaine et se força même à sourire légèrement ce qui lui conféra une allure inquiétante car étrangère à ses habitudes.

« Alors O’Donnell on se cherche une robe pour le bal ? Pourtant les filles sans cavaliers sont l’objet de toutes les railleries. »

*Se forcer à se montrer gentil, allé essai Ethan, je suis sûr que tu en es capable.*

« Ou alors tu te cherches une nouvelle victime ? Je serais curieux de te voir à l’œuvre très chère préféte. »

Et oui, ces mots étaient de la gentillesse pour le jeune garçon maintenant il ne restait plus qu’à savoir si la jeune fille en penserait autant.

Pour changer un peu de ses habituelles rencontres « fortuites », Joana réussit à se maintenir debout, sur ses deux pieds; et son sac de friandises ne quitta pas ses mains. Ce qui était déjà un bon point pour la personne qui avait attenté à sa verticalité (qui lui était rentré dedans, quoi). Le mauvais étant que malgré tout, il allait se prendre un sacré savon pour avoir essayé de la renverser et pour ne pas avoir regardé où il allait. Enfin il ou elle. Mais d’après les statistiques qu’elle avait effectuées sur ses trois années précédentes, la probabilité de se faire rentrer dedans par un garçon était plus grande que pour une fille. D’autre part, un autre de ses calculs révélait qu’elle avait une grande tendance à tomber sur des pouffys et des gryffondors. Les serdaigles avaient beau toujours avoir le nez dans leurs bouquins, il semblait qu’ils regardaient plus là où ils mettaient les pieds que les autres (si on omettait bien sûr Iluvatar la suicidaire, lâchée dans un endroit bien glauque^^). Bref, elle s’attendait donc à tomber nez à nez avec UN bouffondor encore plus débile que la moyenne (qui était déjà bien basse), étant donné que les pouffys, eux, se papouillaient chez « bisou bisou et compagnie » tandis que tout ce qu’il y avait comme filles à l’école se trouvaient dans des boutiques de prêt-à-porter, ou plus pathétique encore, de location de vêtements….

Toutefois, pour bien la contredire, elle reconnût le vert de la cravate et des insignes de l’uniforme de la personne qu’elle avait face à elle. Au moins était-ce un garçon (histoire de montrer qu’elle n’était pas non plus totalement à côté de la plaque). La jeune fille ne l’incendia pas de suite. Les élèves de sa maison avaient le privilège de s’expliquer ou de s’excuser avant de se faire hurler dessus par la préfète de manière générale. De plus, celui-ci avait bien choisi son moment puisque la tornade irlandaise s’était adoucie avec tout le chocolat qu’elle venait d’acheter. Enfin, elle le reconnaissait, ce jeune homme là.

La préfète ne s’attachait pas à retenir les noms et les visages de tous les jeunes élèves de sa maison, auxquels elle servait de guide pendant les premiers jours (voire les premières semaines) de leur entrée à Poudlard. Mais il lui arrivait quand même de garder en mémoire les jeunes serpentards qui lui semblaient prometteurs, dignes d’intérêt. Les perles rares, graines de méchanceté et de cynisme, aussi mauvais dans le fond que sur la forme. Parfois des brutes épaisses, parfois des cerveaux fomenteurs de plans plus sournois et subtils…. Bien sûr, elle ne faisait pas du recrutement de quoi que ce soit (du moins pour l’instant), mais elle se disait que cela pouvait lui servir de connaître de tels gens, car il était fort probable que son chemin vienne croiser les leurs à une moment ou à un autre de son existence une fois adulte.

Le fait est qu’elle connaissait ce visage, et donc le garçon qu’elle avait devant elle. Ethan Mathnik. Deuxième année, toujours à se coltiner avec une descendante Black (comme quoi, ça pullulait dans cette école, à croire que c’était la seule famille de sang pur qui existait encore en Grande-Bretagne). La jeune fille avait aussi eu vent de ses quelques « exploits » face à la Je-sais-tout Granger -étonnant qu’il n’ait pas perdu de points sur ce coup là d’ailleurs- ou encore face à Cooper. Bien que la préfète n’approuvât que peu les rixes à la moldue, elle trouvait un certain potentiel à ce garçon. Il s’agissait de savoir ce qu’il adviendrait de lui. Allait-il passer à la guimauve en se trouvant une petite amie ? Continuerait-il sur sa lancée ? Serait-il intéressant de s’en faire un allié ?

La jeune fille mit un terme à ses réflexions pour en revenir à la situation actuelle. Elle était donc là, face à Ethan, et toute velléité (ou presque) de faire mordre la poussière, enfin la neige, à la personne qui l’avait bousculé s’étaient effacées. Presque car malgré tout, Joana n’apprécia que peu les remarques du jeune garçon à son égard. Décidément, le respect des plus âgés était une valeur qu’il était absolument nécessaire d’inculquer aux jeunes générations. Bon, d’accord, elle n’avait que deux ans de plus que lui, mais quand même.
Les propos de Mathnik étaient assez étranges. Cela ressemblait à de l’ironie mais qui n’avait pas été dite sur le ton de l’ironie. La quatrième année prit le parti de ne pas répondre aux pseudo questions du garçon. Et puis, qu’est-ce que c’était que ce moyen détourné d’essayer de lui faire dire si elle avait un cavalier ou non ?

* Non, ne pas répondre à la provocation. N’entre pas dans son jeu. Ne réponds pas. Un peu de cynisme quand même ?*

- Et toi, t’achètes des fleurs pour ta petite amie ? Grinça-t-elle.

Le jeune garçon reprit ensuite d’un ton qui se fit plus… gentil ?! Probablement encore de son espèce d’ironie non ironique. Il y avait quelques chose de doucereux dans son ton qui ne lui plaisait guère. Son besoin de lui rabattre son caquet lui revint, mais de le lui rabattre par autre chose que des paroles cinglantes. Toutefois, elle prit le parti de lui répondre.

- Là, je penserais aller avaler quelques chocogrenouilles devant une biéraubeurre, histoire de réchauffer les muscles tout engourdis des doigts qui me permettent de tenir ma baguette. Tu sais, c’est plus pratique pour agacer tes victimes, et ça évite les mauvais coups…

Elle ? Rancunière ? Mais quelle étrange idée est-ce donc là ? Il n’y avait aucune subtile allusion au combat « à la moldue » de Mathnik contre Cooper.

- Si tu veux te joindre à moi pour la prochaine partie de chasse, reprit-elle plus sérieusement.
En plus, en ce moment, les proies se font plutôt intéressantes. Si tu veux jouer la simplicité, tu peux cueillir les donzelles à leur sortie de magasin. Par contre, si tu cherches du vrai gibier, il y a leurs pauvres crétins de petits amis qui les attendent patiemment à Poudlard… ou à la Cabane hurlante.

Contrairement à ses habitudes, Ethan n’avait pas bronché lorsque Joana lui avait répondu de manière plus ou moins polie à ses commentaires qui eux non plus n’avaient pas vraiment brillé par leur politesse légendaire. A la place, il se contenta donc de regarder la jeune fille d’un air hautain et totalement désintéressé par ce qu’elle pouvait bien dire, ce qui était bien entendu totalement faux puisqu’il avait parfaitement bien noté sa petite allusion à son combat qui l’avait opposé au Poufsouffle et surtout il était des plus intéressé par ce que pourrait bien lui raconter une jeune fille qui avait réussi à se faire une jolie réputation au sein d’un collège tel que Poudlard où chacun rivalisait d’intelligence et de ruse pour se démarquer des autres. Quoiqu’il en soit sa curiosité fut piquée au vif lorsque la préféte lui proposa de chasser ensemble, après tout c’était une chance unique pour lui de voir la jeune fille à l’œuvre et de lui démontrer par la même occasion que les quelques ragots qui circulaient à son propos n’étaient pas totalement infondés. Mais d’un autre côté il était là pour être seul, non ?

Alors, que faire ? Suivre la jeune fille dans l’espoir de trouver une ou plusieurs victimes qui se montreraient à la hauteur de leur sadisme combiné et démultiplié par leur alliance ou bien décliner l’invitation et continuer son chemin comme si de rien n’était ? La question était difficile et avait au moins l’avantage d’occuper Ethan en cette journée d’automne mais que devait il faire au juste ? Oublier sa solitude salvatrice au profit d’une petite chasse en bonne et dû forme et peut être également développer une nouvelle « amitié » ? La préféte était convaincante avec sa proposition sous forme de défi et son offre tentante après tout cela faisait longtemps qu’il n’avait rappelé au peuple poudlardien qu’il était loin d’être un petit rigolo et malheureusement ce temps avait été mis à profit par certains (dont un poulpe) pour le discréditer, le faisant de ce fait passer pour un canidé tout dévoué à sa maîtresse et sans aucun caractère, erreur qui pourtant commençait nettement à se diffuser parmi tous les élèves. Il était donc plus que temps pour lui de remettre les pendules à l’heure, après tout, il n’était pas n’importe et même Drusiella malgré l’amour qu’il lui portait n’aurait jamais le dessus sur lui. A la simple idée de faire souffrir quelques têtes blondes, il sentit l’adrénaline, sa bonne vieille amie refluer dans toutes les parties de son corps. Quelqu’un allait souffrir, peut être même pleurer et ce ne serait certainement pas lui. Durant ces longues minutes son regard vert pâle s’était perdu dans l’immensité blanche du village mais ses yeux se rétrécirent légèrement devenant plus perçants, une lueur jaunâtre brillant dans chacune des billes vertes de son visage serein, la bête venait de se réveiller et elle ne pourrait se rendormir qu’après avoir accomplit un méfait. Ethan planta alors son regard dans celui de la jeune fille, un sourire provoquant mais séduisant se dessinant alors sur ses lèvres.

« J’accepte ton alléchante proposition mais…. »

Il se rapprocha alors de la jeune fille s’abaissant légèrement afin de se retrouver tout près de son oreille, sa voix se faisant d’autant plus caressant et séduisante mais un soupçon de malveillance se mélangeait à celle-ci. Son haleine chaude rencontrait la peau fraîche de la Verte et Argent tandis qu’il parlait.

« …je te propose d’y rajouter un enjeu supplémentaire… »

Il passa alors sa langue sur ses lèvres prenant tout son temps pour révéler son plan à la jeune fille, sachant pertinemment qu’ainsi il devait réussir à piquer sa curiosité mais également très certainement son impatience. Enfin, il parla sa voix état à présent perceptible que par celle à qui était destiné ses paroles.

«…un petit concours, celui d’entre nous qui arrivera à jouer le plus mauvais tour à la victime de son choix, Londubat mis à part bien entendu, une vraie victime étant nécessaire à la validation de ce petit défi… »

Le garçon se mit alors à tourner doucement autour de la jeune fille tout en caressant ses cheveux du bout des doigts afin de donner un effet supplémentaire à ses paroles.

« …le perdant devra obéir à tous les ordres du gagnant pendant un mois entier. »

A peine les paroles prononcées le deuxième année se retrouva une nouvelle fois devant Joana, une lueur inquiétante brillant dans ses yeux mais il semblait plus que jamais sûr de lui, d’un autre côté devait il réellement craindre une défaite face à elle ? Bien sûr que non, les hommes depuis toujours étaient supérieurs aux femmes, et il en serait de même cette fois ci ! Il pouvait en être sûr ! Il se recula alors d’un pas et changea radicalement d’attitude, il souffla doucement sur ses mains pour tenter de les réchauffer les frottant l’une à l’autre puis, il les replongea dans ses poches de pantalon tout en regardant autour de lui, adoptant de ce fait une allure décontractée bien loin du petit jeu qu’il avait entreprit quelques secondes auparavant, seuls ses yeux trahissaient l’excitation dans laquelle il se trouvait. Puis, en regardant à peine la jeune fille il continua comme si de rien n’était.

« Si tu es partante pour ce petit jeu, nous pouvons soit commencer aujourd’hui soit attendre un autre jour et aller nous réchauffer dans un des misérables bars de ce village pour discuter. Mais attention les deux attaques doivent se passer le même jour et sur des cibles différentes et surtout, pas le droit de copier ! »

Pour la première fois de la rencontre un sourire franc naquit sur ses lèvres, il trouvait son idée excellente et espérait grandement que la quatrième année soit du même avis que lui. Il commença alors à se dandiner légèrement pour se réchauffer un peu, son manteau avait beau être épais, sa fine chemise n’arrivait néanmoins pas à le tenir au chaud et il sentait le froid s’engouffrer sous ses vêtements le lacérant de toute part.

[HJ : Si ça te dit de faire ce petit concours j’ai pensé à plusieurs façons de le faire. Soit on fait ça de manière simple, en imaginant qu’on attaque quelqu’un et on s’arrange entre nous pour savoir qui a gagné ou alors on demande à 2 personnes de nos choix de jouer nos victimes non consentantes de nous rejoindre ici ou dans un autre topic et on constitue un petit jury qui nous dirons à qui ils donnent leurs voix. J’suis pas certain d’avoir été très clair mais si tu veux, on en parle mieux par MP. Par contre si ça te dit pas du tout, tu me le dis et je change mon post, y a pas de souci ! ]

La préfète continua à regarder son jeune camarade de haut. Allait-il accepter son offre ou bien relever ses commentaires et s’offusquer ? Apparemment, ça ne semblait pas le déranger qu’on médise de ses relations amoureuses. Bien, la préfète le prenait dans le sens d’un garçon qui ne se vexait pas pour rien, ce qui était déjà un bon point pour lui. Mieux encore, il acceptait sa proposition.

Tiens tiens, alors on voulait se mesurer à la « Terreur de Serpentard » ? S’il espérait détrôner la jeune fille, il pouvait toujours courir. A ce petit jeu là, elle restait encore la maîtresse absolue, en toute modestie, bien évidemment. De toute façon, personne n’avait été assez fou ni assez suicidaire (pas même Iluvatar qui est pourtant suicidaire en chef) pour oser lui contester son statut. Que c’était agréable de ressentir ce sentiment de puissance. Parfois, la jeune préfète se disait qu’elle en arrivait presque à comprendre le Seigneur des Ténèbres. Le pouvoir, c’était tellement excitant et enivrant. Savoir que l’on a la capacité d’influer sur les autres, et pas seulement sur les actions, mais même sur leurs vies…. N’était-ce pas cela le véritable pouvoir ? Rien à voir avec l’argent ou les choses matérielles, mais tout se jouait sur les âmes, et seuls les imbéciles croyaient que c’était l’argent qui faisait le pouvoir. L’argent n’en était qu’un instrument….

La jeune fille mit court au fil de ses pensées fortes d’ambitions mauvaises, et se recentra sur son camarade. Plutôt agréable à regarder, soit dit en passant. D’ailleurs, le garçon semblait le savoir et avait l’air de jouer de son charme. Il s’était rapproché d’elle pour lui présenter ses « conditions ». Inconsciemment, la jeune préfète avait très légèrement incliné la tête sur le côté pour mieux l’entendre peut-être, ou parce que son souffle chaud dans son goût, ce n’était pas si désagréable….

Par contre, s’il espérait ainsi l’avoir, il risquait d’être surpris…. Il n’avait peut-être pas encore tout à fait compris à qui il avait à faire. S’il voulait jouer à ce jeu là, ils pouvaient être deux. La jeune fille avait un avantage à elle, c’est qu’elle non plus n’était pas désagréable à regarder. Son seul problème était qu’elle était désagréable tout court, ce qui tendait à avoir un effet plutôt répulsif sur les garçons, et d’ailleurs sur tout être vivant de manière plus générale.

« Alors, cet enjeu ? »

Souffla la préfète d’une voix qu’elle voulût sensuelle, entrant ainsi dans le jeu de Mathnik. Tout en ralentissant ses mouvements, elle repoussa une partie de sa longue chevelure brune en bataille en arrière et les laissa retomber en cascade dans son dos, prenant le soin de laisser les quelques mèches rebelles qui lui barraient le visage. Cela conférait à la jeune fille un air plus machiavélique que jamais. Elle lança un regard -qu’on aurait pu aisément qualifier de félin étant donné la nature profonde de Joana à Ethan-, signifiant ainsi au garçon qu’elle avait compris son manège, et que maintenant ils étaient deux à y jouer….

Mais pourquoi s’amusait-il à la faire attendre comme ça ?
Ça faisait probablement partie de son petit numéro de charme, mais cela commençait aussi à agacer un peu la préfète, dont la patience n’avait jamais été la vertu principale.

« Un concours ?! … S’en prendre à de pauvres victimes… Tu m’intéresses… continue… »

Sauf qu’au lieu de continuer à parler, il continuait son numéro de charme. La jeune fille se retint de se baisser pour faire une boule de neige et la lui envoyer à la figure. Ça aurait pu être marrant, et surtout, ça refroidirait peut-être un peu ses ardeurs. Mais elle préférait d’abord le laissait finir ce qu’il avait à dire…. Si jamais il se décidait à finir.

* QUOI ?!* n’avait pu s’empêcher de penser la préfète.
Heureusement, aucune trace de ses réflexions internes ne transparaissait sur son visage. La quatrième année avait gardé une mine impassible. D’ailleurs, une lueur d’amusement et d’excitation s’était même allumée au fond de son regard clair.
Elle s’imaginait déjà ce qu’elle pourrait faire subir au jeune homme. Elle se rappela d’un pari qu’elle avait fait il y avait un moment déjà, avec le Balafré, d’ailleurs, il n’avait jamais été assez courageux pour le mener à terme. Cette fois-ci, elle espérait que ça irait jusqu’au bout, parce qu’elle avait des projets… beaucoup de projets pour le pauvre petit Mathnik qui ne savait vraiment, mais alors vraiment pas dans quoi il s’embarquait….

« Je serais plutôt partante… pour attendre un petit peu…. Une partie de chasse était tellement meilleure quand on a tout son temps pour mieux… la savourer. »

La jeune fille faisait des pauses entre les mots pour elle aussi renforcer l’effet de ses paroles. Elle s’était approchée tout près d’Ethan pour lui glisser ces quelques paroles, et avait placé son index contre son torse. Puis elle était passée outre le garçon et avait fait mine de s’éloigner. Elle fit quelques pas puis se retourna vers lui, avec un ample mouvement de cape derrière elle. Toujours sans le quitter du regard, elle rabattit la capuche sur son visage, l’arrêtant juste au-dessus du niveau des yeux.

« En attendant, on devrait s’abriter. Vu comment tu te dandines, c’est que tu meures de froid. Viens. » Dit-elle en lui indiquant d’un signe de tête le bar tout proche, la Tête de Sanglier. Elle préférait éviter les Trois Balais, qui était toujours plein à craquer d’élèves de Poudlard. La Tête de Sanglier était bien plus propice à leurs sombres projets.

Le jeune homme avait hésité quelques instants avant de se décider à rejoindre la préfète. La craignait-il à ce point là ou était-il impressionné pour une raison quelconque ? Elle l’avait vu lancer un coup d’œil à l’enseigne au dessus de l’entrée de l’échoppe. Non, ce n’était pas possible qu’il se laisse impressionner par cette pitoyable tête de sanglier ensanglantée. C’était tout juste digne d’effrayer un petit pouffy. Et apparemment le jeune homme semblait l’avoir compris puisqu’il avait délaissé sa contemplation pour la rejoindre et avait même daigné tenir la porte à l’adolescente.

La jeune fille avait observé toute la scène silencieusement, sans même prendre la peine de faire des réflexions sarcastiques. Quelque chose lui disait qu’il faudrait beaucoup que les habituels sarcasmes qu’elle lançait à quiconque troublait son repos ou croisait son chemin pour impressionner ce jeune homme là. Bien qu’il ne soit qu’en deuxième année, il semblait émaner de lui un certaine force de caractère qui n’en laissait pas plus d’un indifférent dans cette école, en étaient témoins certains de ses adversaires ou certaines de jeunes filles qui se faisaient prendre dans ses filets. Parce qu’il avait aussi un côté charmeur dont il était extrêmement conscient, à n’en pas douter. Cela en faisait un adversaire plutôt dangereux, duquel il fallait se méfier en chaque instant. Ce garçon représentait bel et bien un défi à la hauteur d’une O’Donnell, et la tornade irlandaise ne regrettait pas d’avoir accepté ce défi. Il était venue, elle l’avait vue, et aussi doué qu’il puisse l’être, elle le vaincrait. Car telle était la fierté voire l’arrogance des O’Donnell. Leur sentiment de toute puissance. Mais loin de se faire aveugler, elle en ferait l’instrument de sa victoire. Elle détruirait la victime qui lui serait proposée, aussi bien physiquement que moralement pour s’assurer une victoire qui lui revenait de droit.

Pendant quelques instants, la jeune fille ne bougea pas. Puis elle se décida enfin à passer devant le garçon et entrer par la porte qui lui était ouverte.

*Non, parce qu’on lui a appris les bonnes manières avec ça ? Qui l’eût cru ?*

La jeune préfète pénétra donc dans le bar glauque, gratifiant son charmant camarade d’un sourire cynique et fit un tour d’horizon de la pièce. En dehors d’un pochtron accoudé au comptoir en train de réclamer un énième verre de Whisky Pur Feu, de quelques silhouettes encagoulées en train de jouer à ce qui semblait être du « Magic Poker » dans un recoin de la salle et du barman accoudé derrière son comptoir à essuyer des verres avec un chiffon aussi propre qu’un veracrasse après un bain de boue, l’endroit semblait plutôt calme. Pas de tête blonde en provenance de Poudlard à l’horizon, ni de professeur de quelle maison que ce soit. Non, il semblait qu’ils seraient tout à fait en tête à tête, sans témoin plus ou moins gênant.

La quatrième année se dirigea vers le fond de la salle et s’installa à une table vide, relativement propre et pas trop bancale, le grand luxe quoi, dans un tel endroit. La jeune fille enleva de nouveau sa capuche et défit lentement le nœud qui maintenait sa cape, avant de poser celle-ci sur le dossier de sa chaise. Elle secoua vigoureusement sa longue chevelure auburn et passa sa main dans ses cheveux pour en ôter l’électricité statique liée au frottement avec la pièce de velours. Au passage, le tout de manière bien féminine, car il ne fallait pas oublier que le petit jeu avec Mathnik n’avait toujours pas pris fin. La jeune fille sourit imperceptiblement. Elle ne regrettait pas d’avoir pris la peine de s’habiller à peu près correctement avant de sortir. Bien évidemment, on restait loin de la tenue super sexy ou encore de la tenue très féminine à savoir jupe et compagnie. La préfète faisait dans la sobriété. Le jean, plutôt serré et légèrement évasé vers le bas ; et un pull à col roulé, lui aussi plutôt porté au corps ; et s’il y avait une chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher, à cette jeune fille, c’était sa silhouette. Pas franchement le look mannequin, mais quand même une silhouette relativement agréable à regarder, n’eût-ce été le regard glacé qui transperçait quiconque avait le malheur d’un petit peu trop loucher. La jeune fille s’installa alors, toute en finesse –être un félin, ça avait du bon- et croisa les jambes. Elle attendit que Mathnik daigne à son tour s’installer avant de faire un petit signe au serveur pour qu’il vienne se charger de prendre leur commande, ou du moins la sienne. Celui-ci, cependant n’avait pas l’air d’avoir remarqué la préfète et continuait impassiblement à essuyer son verre avec son chiffon poisseux. La jeune fille lui fit à nouveau signe avant de détourner son attention de lui. Elle ne lâchait pas Mathnik du regard. On disait que les yeux étaient les miroirs de l’âme et que sans avoir besoin d’être legilimens, la simple capacité de soutenir le regard de l’autre était la preuve d’une grande force de caractère. C’était risquer que l’autre arrive à voir au plus profond de vous alors que vous essayez vous-même de l’atteindre….

Sans décrocher son regard clair de celui de son jeune camarade, Joana sentit s’approcher le vieux barman crasseux. La voix de la jeune fille s’éleva alors, lente et doucereuse, comme aurait pu l’être celle d’un serpent si nos charmants amis reptiliens étaient capables de s’exprimer dans notre langue.

- Ce sera une biéraubeurre pour moi… et un jus de citrouille pour le jeune homme, ajouta-t-elle une pointe de défi dans la voix, ce que ne pourrait sûrement pas relever le goret occupé à servir.
Avant que celui-ci s’éloigne, la jeune fille ajouta, toujours en fixant Mathnik.

- Oh, laissez-la dans la bouteille, la biéraubeurre…. Je me charge moi-même des verres.

Joana continua de fixer le jeune Vert et Argent, et un sourire cynique s’étira sur ses lèvres. Elle se mordilla doucement la lèvre inférieure avant de laisser son sourire s’élargir un peu plus. Elle se demandait avec amusement comment le jeune homme allait bien pouvoir réagir à « l’affront » qu’elle venait ainsi de lui faire. Elle, alors qu’elle était la pauvre jeune fille, qui menait la danse, et se moquait de lui en se servant ce qui aurait pu passer pour une boisson plus virile que le jus de citrouille aux yeux de quelques petits crétins machos dont la cause était désespérée. La jeune fille se recula légèrement sur sa chaise, s’installant dans une position plus confortable. Au pire, il se vexerait et quitterait la pièce, et elle aurait
tout le temps de lui rappeler plus tard cette scène pitoyable pour lui, lorsqu’ils devraient se retrouver pour mettre leur défi à exécution.

Savez vous quelle étrange raison pousse les hommes à tenir les portes aux femmes ? Une quelconque galanterie ? Peut être dans un temps très lointain ou alors si la femme en question se trouve être : 1) de la même famille que le mâle ; 2) très moche. Mais en cet instant ce n’était pas la galanterie qui avait poussé Ethan à tenir cette maudite porte surtout que la demoiselle mettait du temps à entrer pour mettre au chaud, non non ce n’était bel et bien qu’une vile envie de… et bien de se montrer poli et courtois envers la gente féminine que représentait Joana en cet instant voyons... Mais de toute évidence la jeune fille en question ne paraissait plu vouloir bouger, puisqu’elle continuait de le regarder fixement, avait il un poireau dans le nez pour avoir droit à un tel regard ou bien hésitait elle à présent à rester en sa compagnie ? A croire qu’elle espérait qu’il n’accepte pas son invitation.

*Bon tu rentres ou faut que je te pousse l’O’Donnell? T’as perdue tes capacités motrices à cause de ma séduisante personne ?*

Mai heureusement pour lui, la situation se débloqua puisque enfin, elle se décida à entrer dans la petite auberge. A peine la jeune fille fut elle entrée dans l’hideux endroit qu’Ethan l’y rejoignit accueillant avec plaisir la douce chaleur qui chauffait la pièce et qui commençait à lui picoter ses doigts ainsi que ses joues rougies par le froid. Il remarqua bien le regard cynique de la jeune fille et regarda rapidement les personnes qui les entouraient le barman étant très certainement le plus intéressant des lieux étant donné qu’il détenait l’accès et donc la commande aux boissons les plus diverses et variées mais également car avec sa longue barbe il faisait naître un sentiment de déjà vu chez Ethan qu’il eut bien du mal à s’expliquer. D’un autre côté comme c’était la première fois qu’il mettait les pieds dans cet endroit il devait tout simplement se tromper. Il secoua la tête pour se débarrasser de ces drôles d’idées et regarda alors d’un air plutôt intéressé les personnages encapuchonnés qui étaient en train de jouer à un jeu qu’il ne connaissait pas. Quand il retourna finalement la tête, O’Donnell était déjà en train de s’installer à une table à l’autre bout de la pièce. En quelques pas, il la rejoignit et lui lança son plus beau sourire tandis qu’elle se mettait à l’aise, il profita d’ailleurs de cet instant pour noter une chose que peu de personnes lui avaient dit au sujet de Joana O’Donnell puisqu’elle était peut être une terreur pour les autres mais une terreur des plus charmantes pour lui.

Elle avait ce charme félin que peu de personnes possédaient et qui n’était pas pour lui déplaire, mais il ne devait pas pour autant oublier qu’elle était une prédatrice avant tout et qu’elle pourrait parfaitement mettre à profit ce petit avantage si il lui en donnait l’occasion, il cessa alors de la regarder et enleva à son tour sa veste qu’il jeta de manière désinvolte sur sa chaise puis il desserra encore d’avantage sa cravate se donnant ainsi un aspect rebelle et décontracté qu’il adoptait en toute occasion avant de reporter une nouvelle fois son regard sur elle. Ses yeux verts presque transparents semblaient défier en permanence la préféte alors que le garçon s’adossait confortablement à sa chaise, ses joues reprenant peu à peu leur couleur habituelle. Il fut légèrement amusé de la voir faire un geste au barman à deux reprises pour qu’il vienne les servir, signe que l’on pouvait parfaitement ignorer une O’Donnell sans en subir une quelconque conséquence. Mais cette dernière semblait bien plus occuper à défier sans cesse du regard le jeune garçon qui s’en trouva fort amusé que de s’occuper d’un quelconque barman. Ethan continua bien entendu de fixer la jeune fille avant de placer sa main gauche derrière sa tête dans un signe de décontraction totale, tout ceci n’était qu’un jeu, non ? Alors autant prendre tout cela en tant que tel.

Lorsque le barman parvint enfin jusqu’à eux, le Serpentard fut quelque peu surpris par la surprise de la brune mais n’en montra bien entendu pas la moindre trace. Ainsi donc, elle allait jusqu’à le défier d’une manière si basse ? Très bien, dans ce cas il lui montrerait qu’il ne fallait pas le sous estimer et que malgré ses allures de brute sans cervelle il n’en restait pas moins un Serpentard et donc un rusé. Il la regarda quelques instants notant ainsi une nouvelle fois son sourire cynique qu’il commençait presque à apprécier. Et, alors que le barman c’était éloigné pour préparer la commande, il s’avança jusqu’à se pencher au dessus de la table pour lui parler sur le ton de la confidence.

« Je te remercie d’avoir pris le soin de commander pour moi, tu as très bien fais en plus. Nombre d’élèves de Poudlard pensent que l’on doit forcément boire de la biéraubeurre lorsque l’on vient à Pré-au-Lard cependant je trouve que cet alcool ne fait que brouiller l’esprit or il n’y a que les faibles qui apprécient ce genre de sensation. »

Ethan prit alors tout son temps avant de se réinstaller confortablement dans sa chaise se délectant de sa réplique moqueuse et de l’effet qu’elle aurait sur la demoiselle. Un sourire moqueur flotta alors sur ses lèvres tandis qu’il se mettait à son aise, cette rencontre figurerait très certainement dans son top 5 des plus amusantes. Croyait elle réellement qu’elle pouvait ainsi se moquer de lui ? Seuls les fous et les personnes qui ne le connaissaient pas pouvaient penser de telles choses or, il ne savait pas encore dans quelle catégorie la ranger. C’est le moment que choisit le barman pour faire sa réapparition et posa un verre de jus de citrouille ainsi qu’une bouteille de biéraubeurre avec un autre verre sur la table. Les verres auraient presque pu paraître propres si Ethan avait été aveugle. A l’annonce du prix des consommations, le garçon sortit une petite bourse de cuir noir et donna un peu plus qu’il n’était demandé au propriétaire des lieux.

« Gardez tout et veillez seulement à ce que l’on ne nous dérange plus. »

Il reposa alors son regard vert sur la jeune fille avant de porter son verre jusqu’à ses lèvres, attendant de voir ce que pourrait bien lui répliquer la jeune fille, il savait qu’il lui avait laissé de multiples possibilités mais il avait un avantage certain sur elle, il ne la sous estimait pas.

La préfète n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien se passer derrière la tête de cette jolie frimousse qui lui faisait face. Aussi charmant que le jeune brun puisse être, la préfète savait fort bien qu’il fallait se méfier de ces airs angéliques qui cachaient un véritable manipulateur. Il y avait autour de cette table deux forces en présence, deux forces qu’il ne fallait sous-estimer sous aucun prétexte. Une reine indétrônable et conquérant sans limites.

Certes, cela pouvait paraître tellement dérisoire quand l’on considérait que les deux protagonistes autour de cette table n’étaient que deux adolescents de respectivement 14 et 12 ans.

Un léger sourire venait d’apparaître sur les lèvres du jeune homme. Mais qu’est-ce qui pouvait bien le faire de sourire de la sorte ? En suivant son regard elle constata que celui-ci était porté sur le verre qu’elle venait de se faire apparaître. Quoi ? Est-ce que c’était encore un de ses espèces de sourires pseudo-ironiques et supérieurs ?! Il croyait pouvoir faire mieux que ça peut-être, lui, le misérable deuxième année ? Non, en fait, ce regard là ne semblait pas chargé de sous-entendus et de critiques. C’était
le regard d’un juge plus objectif, de celui qui semblait constater quelque chose. Ou peut-être son esprit était-il en train de vagabonder ailleurs, Merlin seul le savait.

Le silence venait glisser autour d’eux et doucement se poser au milieu des deux jeunes gens, comme une feuille fraichement détachée d’un arbre vient se déposer au sol. Et comme la feuille parfois emportée par une bourrasque soudaine et s’élevant dans les airs pour mieux retomber un peu plus loin, quelques paroles s’élevaient et semblaient aussitôt étouffée par cette chape de silence qui s’était installée autour d’eux. Mais c’était là un silence qui n’avait rien de particulièrement lourd, étouffant ou gênant. Du moins, dans l’optique de la préfète semblait-il tout à fait à sa place.

C’était un duel silencieux qui avaient pris place, où chacun se jaugeait, se jugeait, essayait de percer la carapace de l’autre pour mieux le percer et mettre à jour ses intentions. On aurait dit que chacun de leur geste était calculé, mesuré, et que chacun essayait d’évaluer son adversaire, le recours aux mots n’étant plus là qu’un artifice qui cachait la réalité de ce qui était en train d’avoir lieu en ce moment. Le langage, faux, artificiel, chargé d’hypocrisie et d’autres maux, qui souvent ne semblait servir qu’à débiter de quelconques banalités.

Quelque chose changea dans le regard d’Ethan, la préfète en était persuadée. Depuis un moment qu’elle le regardait drapé dans son silence, elle avait remarqué que son expression s’était durcie. Impossible de savoir ce qu’il pouvait se passer à l’intérieur de cette tête brune. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’était assombri de la sorte. Leurs regards se croisèrent et son expression sembla se détendre quelque peu. Elle ne savait pas quelle conclusion tirer de ce qu’il venait de se produire. Avait-il réalisé qu’il ne pourrait pas la battre ? Elle ne préférait se laisser aller à aucune conclusion hâtive pour le moment. Et s’il essayait seulement de lui donner l’impression d’être perturbé pour la manipuler ? Elle ne commettrait certainement pas l’erreur de le sous-estimer. D’ailleurs il avait semblait plus énervé que simplement perturbé….

Et maintenant, le voilà qui reprenait du poil de la bête, et quelle bête…. Son regard et son sourire de prédateur avaient repris place sur son visage. La figure du séducteur de tout à l’heure avait repris sa place et ses fonctions, après ce petit intermède où il semblait enfin s’être laissé aller à être un peu lui-même, au naturel, et pas simplement l’image qu’il s’était forgée. Loin de se laisser démonter, la préfète se pencha à son tour un peu plus en avant, accoudée à la table, et soutint le regard de son camarade et adversaire.

Le duel au sommet reprenait, et c’était sans compter sur le fait que c’était tout de même deux serpentards hors normes qui se confrontaient l’un à l’autre.

La voix de la jeune irlandaise se fit à nouveau suave et quelque peu sifflante quand elle lui répondit.

- Les lions se croient les seigneurs de la jungle. Mais ils auront tôt fait de comprendre que la force du lion ne vaut rien contre la ruse du serpent.

La jeune fille fit une pause, avala une gorgée du breuvage ambré que contenait encore son verre et passa sa langue sur ses lèvres pour être sûre de ne pas en laisser échapper.

- Et sache que si la vermine de bas étage fait mon casse-croûte, ce n’est pas de cela que se constitue la base de mon alimentation. T’a-t-on déjà dit qu’il fallait savoir varier sa nourriture ?

La jeune fille continua à la fixer dans les yeux, tandis que son sourire s’élargissait sur ses lèvres, se faisant à son tour plus vorace. L’espace d’un instant, ses pupilles s’étirèrent pour ne plus être qu’une ligne verticale brun clair, mais reprirent aussitôt leur apparence normale. Cela lui arrivait parfois, que le félin en elle se réveilla en même temps que ses instincts de prédatrice. Elle avait encore un peu de mal à avoir un contrôle total sur son animae et il arrivait parfois à la jeune fille que ces yeux deviennent ceux de l’animagus qu’elle était. Heureusement, la plupart du temps, personne ne s’en rendait compte, et elle espérait qu’une fois encore cela aurait échappé à son interlocuteur.

- Ce ne sont pas ces misérables moufettes qui m’ont mises au rang où je me trouve désormais, mais plutôt des morceaux… de choix, oserais-je dire. Car il s’agit tout de même de vermine, bien que d’une autre sorte. Je te parle bien sûr du Balafré, et de sa clique, comptant ainsi le Moucheté roux et le Poulpe à dreadlocks, si tu vois de qui je veux parler….

Elle se doutait bien que le Vert et Argent son cadet serait suffisamment malin pour comprendre que la jeune fille faisait allusion à Potter, Weasmoche et Jordan. Evidemment, qui n’avait pas entendu parler de ce bal en seconde année où elle s’était débarrassé des deux premiers grâce à ses talents à la baguette ou encore de ’éternelle jouxte qui l’opposait au troisième ? Elle avait su les tenir en respect, et d’ailleurs, Potter avait perdu son duel cette année là… et avoir un serviteur de cet ordre là, ce n’était pas rien, surtout pour l’image de marque de ce dernier et pour la notoriété de terreur dont se vantait la jeune fille. Mais cela, elle ne perdrait pas son
temps à le redévelopper à son camarade. Qu’il en ait entendu parler ou non, un autre défi les attendait de toute façon, et permettrait soit de conforter la place dominante de Joana, soit…. Non, il n’y avait pas d’autre alternative possible, puisque de toute façon, elle allait gagner.

[HJ: Hiiii je suis désolé d'avoir mis autant de temps pour te répondre, j'espère au moins que cette réponse te plaira ^^]

Il est amusant de voir comme la plupart des gens sont prompts à se vanter pour un rien. Offrez leur une seule occasion de vous raconter leurs faits d’armes et jamais vous ne vous trouverez opposé à un refus quelconque. Jamais il ne leur viendrait à l’idée de refuser un tel récit. Et finalement, jamais ils ne vous sembleront plus loquaces que pendant ces récits de bravoure et de victoire incontestable, jamais leurs adversaires ne vous sembleront plus insurmontables que lorsqu’ils vous en parleront. Et pour quelle raison ? La vanité tout simplement. Il est si tentant de se présenter sous le meilleur aspect possible à la première occasion que l’on vous offre. Et puis après tout, n’est ce pas là ce qu’attend toute personne vous questionnant sur vos fiertés personnelles ? Un récit tragique, larmoyant mais ô combien glorieux pour vous. Le genre de récit que l’on ne lit que dans les livres et que chacun aimerait pouvoir raconter en se mettant à la place du héro. Alors finalement, n’est ce pas la faute de celui qui écoute si le beau parleur se perd dans ses divagations sans intérêt ? N’était ce pas là finalement le but de sa question ? Bien entendu mais…il existe une autre réalité, plus sombre que tout le monde voudrait oublier mais dont personne n’est épargné. La compétition. Tout ici est question de compétition. « Raconte moi ce que tu as fais de mieux dans ta vie, ce dont tu es le plus fier et comme ça je pourrais comparer, me trouver meilleur et finalement me rassurer quand au grandiose de ma propre existence. »

Oh bien entendu, la Serpentard ne s’était pas perdue dans de telles divagations, elle était restée sobre, n’avait fait mention que de quelques noms…des noms qui renvoyaient à des histoires, des murmures dans les couloirs de l’école, des rumeurs. Et elle n’était pas stupide, elle savait pertinemment que ces noms résonneraient aux oreilles d’Ethan pour lui rappeler les histoires qu’il avait entendu à son arrivé à Poudlard, des histoires qui maintenant prenaient toute leur ampleur. Elle n’avait pas besoin de se perdre dans des explications, pas besoin d’en dire d’avantage, elle était suffisamment connue pour ne pas en avoir besoin.

Un sourire en coin ostensible s’était peu à peu formé sur les lèvres d’Ethan tandis qu’il écoutait la préfète. Bien entendu elle n’avait pas vraiment donné d’indications sur la manière dont elle s’y était prise pour se faire sa réputation mais ce qu’elle avait dit était suffisant, largement suffisant. Elle venait tout simplement de lui signifier qu’elle n’avait aucune difficulté pour remettre à leur place, ceux que certains faibles d’esprits considéraient comme « la crème de l’école », une manière comme une autre de se donner un certain prestige mais ce n’était pas là le genre de bagatelles qui allaient impressionner le jeune homme. Haussant les sourcils tandis qu’il soupirait bruyamment, il commença à jouer avec son verre, le faisant rouler sur le côté sans prononcer le moindre mot mais il était clair qu’il ne faisait cela que pour provoquer son interlocutrice, lui montrer qu’il n’était pas, ne serait ce que l’espace d’un instant, impressionné par ce qu’elle venait de dire. Bien au contraire, cela n’était qu’une piètre information pour lui. En effet, se contenter de Gryffondors et de Poufsouffles était là une erreur qu’il n’aurait jamais commise. Il était clair pour lui que les seuls élèves étant un tant soit peu intéressants se trouvaient tous à Serpentard et si Joanna n’en faisait pas mention cela dénotait une carence certaine dans son alimentation, une carence qu’il ne comptait pas combler mais bel et bien mettre à profit. Sans même prendre la peine de lever le regard pour voir le visage de la 4ème année, il reprit la parole, prenant un ton à la fois charmant et léger….un ton qui ne faisait que tourner en dérision ce qu’il venait de se dire.

« Impressionnant. Tu t’attaques donc aux Gryffondors ? Voilà qui est très noble de ta part de leur faire comprendre quelle est leur véritable place dans la société mais dit moi…cela doit te frustrer de ne pas avoir de réel adversaire ? Parce que pour avoir croisé quelques lionceaux…je dois avouer qu’ils ne tiennent du lion que leur impressionnante faculté à rugir fort mais à ne jamais agir. »

Relevant alors enfin le regard, il sourit d’autant plus marquant ainsi le dédain total qu’il avait pour ces êtres qu’il jugeait comme inférieur. Leurs sentiments grotesques, leurs amitiés infantiles, leurs joies stupides, tout ce qui les caractérisait le répugnait, à plus forte raison alors que sa cousine en faisait partie. La honte de la famille à n’en point douter. Moins il la voyait, mieux il se portait et cela faisait déjà plusieurs semaines qu’il ne l’avait vu et n’avait entendu parlé d’elle, tout ce qu’il savait c’est qu’il encourageait toute personne saine d’esprit à lui jouer des mauvais tours, voilà qui était pour lui d’une grande satisfaction. Chassant de son esprit cette traître à son sang, il donna une légère impulsion au verre qui ne tarda pas à rouler le long de la table pour finir sur le pavé de la taverne, en petits morceaux blancs et tranchants comme des centaines de petites lames. Bien entendu ce n’était pas pour rien qu’il avait fait cela mais il reprit la parole comme si de rien n’était, sa politesse excessive faisant sentir tout l’irrévérencieux de ses questions.

« Et dit moi dans toute cette alimentation n’y a-t-il rien de véritablement intéressant ? Un adversaire à ta hauteur ? Un sorcier digne d’intérêt ? Ou bien as-tu trop peur d’être moins forte que tu ne le pensais ? Cela expliquerait tes choix d’adversaires….hormis moi, bien entendu. »

S’interrompant dans ses paroles, il s’adossa à la banquette, passant une main dans sa nuque, attendant la répartie acerbe qui ne saurait trop tarder. La politesse étant maintenant passée, il voulait jauger son adversaire, savoir de quoi elle était capable. De quoi elle était capable face à lui. Pas par la magie, pas par les points mais verbalement. Savoir si elle avait suffisamment de répartie pour être réellement digne d’intérêt. Certes pour l’instant chacune de leurs phrases étaient calculées, calibrées, mesurées mais maintenant que l’attaque avait débutée, la question était de savoir comment elle allait réagir, or nul doute que cela allait être des plus intéressant. Enfin, le patron de cet infâme bouiboui prit la peine de se déplacer pour balayer les débris du verre d’Ethan, qui, sans même le regarder passa une nouvelle commande.

« Apportez nous une autre biéraubeurre et un jus de citrouille pour la jeune fille, il ne faudrait pas que son esprit s’embrouille….n’est ce pas, très chère ? »

Sa voix s’était faite terriblement suave et charmante durant cette commande, il cherchait de toute évidence à l’agacer, la faire sortir de ses gonds, voir comment elle réagissait lorsqu’on la remuait un peu. Allait elle exploser ou bien au contraire garder son sang froid ? Bien entendu cela n’apporterait rien à Ethan…si ce n’était la satisfaction de remporter une petite joute verbale, une défaite qui, il en était sûr, serait difficile à supporter pour la jeune fille. Fallait il encore qu’il ait le dessus mais là-dessus, il n’avait aucun doute. Le patron repartit afin de chercher les boissons commandées, marmonnant quelques mots à propos du comportement de ces « sales gosses de riches », le genre de commentaires dont Ethan se moquait totalement….comme si il n’était pas déjà au courant que ses parents étaient riches et que son comportement n’était pas des plus….poli, en cet instant. Pour l’instant, tout ce qui l’intéressait c’était Joanna et il ne la perdait pas des yeux un instant, son sourire charmeur ne se délogeant plus de ses lèvres dans une dernière tentation au défi, comment allait elle réagir ? C’était bien là sa seule préoccupation.

[hrp : bon, là, je crois qu’il y a prescription. Plus d’un an que dure ce topic, on va battre un record, mdr]

Cette joute verbale tendait à s’étirer un peu trop en longueur au goût de la préfète. Après tout, elle était seulement descendue à Pré-au-lard, le temps de faire un aller-retour pour refaire ses provisions de chocolat. Ah oui, pour fuir ce bal d’Halloween aussi. En y réfléchissant bien en fait, non, elle ne comptait pas rentrer à Poudlard de sitôt. Un écho de gloussement hystérique retentit à ses oreilles et acheva de l’en dissuader. En plus, c’était elle qui l’avait invité à boire avec elle. Non, en fait, elle avait tout son temps.
Mais alors pourquoi ne parvenait-elle pas à se départir de cette impression qu’elle le perdait ?

Elle n’était pas dupe et savait bien que Mathnik essayait de la faire sortir de ses gonds, de l’enrager, de tout faire pour la déstabiliser. Mais l’entreprise ne serait pas si facile, car la tornade irlandaise ne comptait pas céder. C’eût été ne faire que bien trop plaisir à ce jeune arrogant mâtiné misogyne.
Sauf qu’il n’y avait que ça, essayer de s’entre-déstabiliser, de voir céder l’autre. Cependant, avec le caractère des deux jeunes gens, cela risquait de s’éterniser.

Son camarade avait commandé une deuxième tournée de boissons.

- Dans sa bouteille, le jus, lança-t-elle au serveur avant que celui-ci n’ait la mauvaise idée d’en verser le contenu dans l’un de ses verres infects.

Elle lança alors un regard en biais à son jeune camarade, mais ne daigna pas répondre à la dernière pique que le garçon venait de lui lancer. Au lieu de cela, elle se reporta à ce que Mathnik avait dit un petit plus tôt.

Il n’y avait pas à dire, la modestie, ce n’était vraiment pas son rayon. La tornade irlandaise sauta sur l’occasion de ce petit discours où le Vert et Argent s’auto-complimentait encore tout en adoptant cette attitude qui, selon lui et quelques unes de ses groupies, faisait tomber les filles.

- Tu te considères donc comme une exception parmi les sorciers, comme quelqu’un qui ne « rugit pas plus fort qu’il agit » ?

La jeune préfète laissa échapper un petit rire ironique, pour remettre un peu ce jeune prétentieux à sa place.

- Si je cherchais de vrais sorciers à combattre, ce ne serait pas dans Poudlard que je les trouverai. Quoique, il y a quelques bons éléments à Serpentard.

Dit-elle en pensant plus particulièrement à Eidan. Par son regard, elle indiqua clairement à Mathnik qu’il ne devait pas s’y méprendre. Ce n’était pas à lui qu’elle venait de faire référence.

- Oh, mon esprit est clair et lucide. Mais tu as raison, laissons l’alcool aux alcooliques.

Un sourire digne du chat de Cheshire étira les lèvres de la vile serpentarde. Oh, les frasques de la cousine du jeune homme étaient plutôt bien connues à Serpentard, étant donné les ravages que faisait celle-ci durant les bals.

Le regard de la jeune fille s’était fait beaucoup plus perçant tandis qu’elle scrutait les changements dans l’attitude du jeune homme. Mais celui-ci continuait à la regarder de son air charmeur, de lui faire son habituel numéro de séducteur. Or, ce numéro commençait à lasser la jeune fille.

- Beaucoup de blabla, mais bien peu d’action malheureusement. Ces discussions creusent ne nous mèneront à rien, je suppose.

Elle poussa un soupir profondément ennuyé. Elle bascula sa tête en arrière et s’étira tel un félin. Elle regarda ensuite à nouveau le jeune homme, et appuya son coude sur le rebord de la table. Elle posa son menton sur le dos de sa main et regarda arriver les deux boissons.

Elle avait toujours devant elle son verre de biéraubeurre désormais vide. La préfète, d’un élégant coup de baguette, nettoya à nouveau son verre, avant de se servir elle-même le jus de citrouille. Toujours installée dans une posture désinvolture, elle regarda le serveur poser la biéraubeurre devant son camarade serpentard, tandis qu’elle-même commença à siroter un peu de son propre jus.

Avec un nouveau sourire mi-ironique mi-charmeur, la préfète attrapa son paquet de friandise, se saisit d’une chocogrenouille et en lança une autre en direction du garçon.

- Tu devrais manger, ça devrait t’éviter de raconter n’importe quoi, Mathnik.

[hrp: désolée, elle est pas extra la réponse... ]