Eliad se levait lentement de son lit, il avait de la fièvre, alors que dans la salle commune des serpents, la température ne devait pas excéder celle d’une période glaciaire. Pourtant tout le monde dormait paisiblement, largement emmitouflé dans leurs draps et réchauffés uniquement par les flammes de la cheminée qui, ce soir, avaient fort à faire. Il y avait sûrement de la magie derrière tout ça, car le feu ne s’éteignait jamais en ce moment… On avait du lancer un sort Duracellum sur les braises encore chaudes…

Eliad se rhabilla puis sortit non sans claquer la porte du dortoir, à grand fracas. Mais ça ne semblait avoir réveillé personne, mis à un part un grognement de çi de là, réprobateur, mais somme toute peu efficace, car Eliad tournait déjà les talons et prenait la direction des escaliers…

Encore. Comme si toutes les nuits, il était destiné à errer sur ces marches, fantôme en couleur, fantôme à moitié mort de froid. Sa prochaine destination serait l’infirmerie, Mme Pomfresh lui avait montré lors d’une discussion l’utilité des diverses potions qu’elle avait en réserve, tout comme ses effets néfastes d’ailleurs. Une discussion qui aurait pu être plus intéressante encore, si elle lui avait laissé en emporter une… Pas de chance.

Eliad se retrouve donc à la porte de l’infirmerie, qu’il pousse… Mais en y réfléchissant bien, elle aurait du être fermé, étrange non. Pomfresh ferait-elle des heures supplémentaires pour un malade récalcitrant ?

Le grincement annonce son arrivée, et la personne au sol annonce qu’il ne s’est pas trompé…

Une malade récalcitrante, probablement même une folle, était assise sur les fesses juste devant lui, une sucette à la bouche, comme un thermomètre moldu qui lui aurait dit sa température… Sauf qu’elle n’y avait pas droit…

« Bonsoir, je suis l’apprenti docteur, et je viens de Sainte Mangouste. »

Il connaissait la jeune fille qui était au sol. Lucy Duncan. La chevaleresque de la maison Serdaigle, s’il devait y avoir une personne qui se battrait sans fin pour planter un drapeau bleu sur la tête des élèves de Poudlard ce serait bien elle. Voire même le planter sur la tête du Sévère Rogue, si elle jugeait que c’était un symbole assez fort. Bien sur, il aurait été étonnant qu’elle le prenne sérieusement pour un médecin, mais il espérait que sa maladie, lui ait entraîné des hallucinations, lui permettant de se faire passer pour ce qu’il n’était pas.

« Alors d’abord, vous devriez vous rallonger, et puis non, qu’est ce donc que cette sucette ! Ce n’est pas pour vous ! »

Il s’empare de l’objet et le garde dans sa main, le rapprochant des lèvres de Lucy, comme pour la narguer, chaque fois qu’il lui disait une parole ou une autre.

« Relevez vous ! Vous êtes malade et vous devez garder le lit, regardez vous êtes à peine capable de marcher… »

Par réflexe, il porta la sucette à la bouche avant de la reprendre quelques secondes plus tard.

Mais ! Mais qu’est ce que j’ai fais ! Je l’ai mis à la bouche, je vais être malade, ça y est, c’est bientôt la fin…
Prendre sa sucette avait été simple… Partager ses saletés de microbe bleu aussi…

Elle ne veut pas mourir ? Décidément c’était le comble. Là voilà qui commençait à le prendre pour ce qu’il n’était pas. Il pouvait lui faire peur, l’obligeant à se servir des lits comme seule protection, elle les aurait renversé devant lui et il aurait pris un malin plaisir à faire des bruits d’animaux effrayants. Peut-être un gloussement de poule sur le point de pondre. Oui, c’était bien effrayant ça…

Mais sa maison l’interdisait de se donner en spectacle, même si cela pouvait être drôle. Il devait trouver un moyen de tourner tout ceci à son avantage et de briser le sale petit caractère de cette serdaigle, briseuse de tête… Lucy Duncan, je serais ton tourment. Il prit alors conscience d’une petite voix dans son esprit qui s’exprimait, à travers le courant de ses pensées, et qui tapotant en lui, tentait de se faire entendre. Sa morale. Elle lui disait que ce n’était pas bien de profiter d’une femme déjà bien malade… Mais justement… Il allait au contraire la guérir.

Eliad se prit soudainement un vase sur l’épaule, trop surpris par cette attaque, il n’était pas parvenu à l’esquiver.

Il essaya de la relever, mais avant qu’il puisse la saisir, elle avait déjà commencé à s’appuyer sur la table et à esquisser quelques pas. Il se mit devant elle, espérant la mettre dans son lit au plus vite…

Mais c’était sans compter ses réflexes de survie. Alors qu’il essayait de l’aider, son bras bougea maladroitement et se changea pour un crochet du droit, hop, il tourna autour d’elle. Un autre de ses gestes désarticulés se transforma en revers du gauche. Elle titubait, mais ses bras envoyaient des coups dans tout les sens, elle n’en avait pas conscience. Eliad se jeta sur le coté pour la laisser enfin se glisser dans son lit…

Suite des divagations dans quelques secondes…

3, 2, 1…

Une échelle et puis quoi encore ?

« Je pense que vous avez un fort taux de fièvre. Laissez moi vous soignez, je connais quelques potions qui pourront vous faire dormir… »

En même temps que de vous faire pousser du poil aux orteils.

« Le magicobus ? Allons je doute que vous ayez envie d’être trimballé dans un magicobus plein de monde, qui serrera votre corps et qui fera ressembler votre tête à un gallion… »

Déjà que sans ressembler à un gallion, enfin bref, hum…

Eliad appose une main sur son front… Humide, moite. Un cas qui sera facilement soignable pour peu qu’il ne se trompe pas dans les potions. Il se dirige vers l’armoire toute proche et en ressort deux potions. Pas la peine de tremper sa sucette dans la potion pour qu’elle se soigne, pour l’instant, une simple cuillérée fera l’affaire.

Eliad tout en la regardant, commence à se sentir trembler… Il faiblit. Pourvu, se dit-il, que ce microbe bleu, ne soit pas un virus mangeur de chair… Il finit par se demander, si lui aussi ne va pas aller se coucher dans un autre lit. Mais avant, il attend que les effets de la potion agissent… Et surtout de savoir quels effets, ils vont avoir.

Devant sa requête, pourtant des plus légitimes, l'apprenti médecin affirma qu'elle avait beaucoup de fièvre, et qu'elle devait lui faire confiance ! La bonne blague, alors qu'il parlait de l'endormir ! Qu'allait-il faire ? L'obliger à avaler d'étranges pilules qui se révèleraient être du LSD ? Et puis quoi d'autre ? La simple idée d'être impuissante face à ce malade mental traumatisait Pinpin. Il était certain qu'il n'avait plus toute sa tête. A ce compte-là, autant l'envoyer en colis direct à Azkaban. Découpé en tous petits morceaux, c'était d'ailleurs sans doute plus prudent. A moins qu’il ne soit porteur d’un virus très dangereux qui détraquait le cerveau et mettait en péril la race humaine ! Là, il n’y aurait plus qu’une seule solution pour éradiquer le danger : un lance-flamme. Evidemment, le problème se trouvant dans le fait qu’un misérable incendio ne suffirait pas à brûler et assainir une personne contaminée, et qu’elle n’avait pas l’appareil moldu sous la main.

- Touche moi pas ! l'avertit Lucy.

Le jeune médecin lui expliqua ensuite que dans le magicobus elle aurait finit par ressembler à un gallion. Seulement, prise par la fièvre et les délires du fin fond de son lit, la blondinette ne comprenait pas le moitié de ce qu'il lui racontait. Il voulait lui donner beaucoup de gallions ? Eh bien, elle était partante ! D'après ce qu'elle avait cru comprendre, devenir riche n'était pas le genre d'évènement que l'on pleurait, et elle était même prête à faire un effort pour sourire. Alors elle adressa à Eliad son plus charmant sourire, tandis qu'il lui posa sa la main sur le front. Aussitôt, son sourire disparut, pour laisser place à une grimace douloureuse. Il lui semblait qu'on venait de lui appliquer des glaçons sur la tête, lui transperçant au passage le cerveau de froid. Elle gémit plus qu'elle ne grogna, une fois de plus abandonnée par ses forces, repoussant la main qui la glaçait.

Etrangement, dès que la Bleue et Bronze eut vaguement repoussé le jeune médicomage, il s'éloigna, comme s'il retrouvait finalement la raison et avait vu qu'elle allait parfaitement bien. Son sens de l'équilibre était juste un peu altéré par la fatigue, rien de bien important... En moins d'une minute, tandis qu'il s'agitait au loin, du moins, à l'autre bout de la pièce, elle sombra dans un état de somnolence, très agréable. Ayant l'habitude - bien malgré elle - de parler dans son sommeil, elle commençait à marmonner quelques mots dans son état semi-inconscient, et commençait à s'apaiser doucement lorsqu'un objet froid s'enfonça dans sa bouche. La différence de température conjuguée à la violence du geste firent sursauter brusquement la petite Serdaigle, son coeur battant la chamade. Son premier réflexe fut de recracher le tout, comme elle aurait aimé l'avoir fait quelques jours plus tôt avec Mme Pomfresh. Mais aussitôt, on lui colla une autre cuillère pleine de sirop dans la bouche, et on la força à avaler. On. Plutôt le jeune manitou, qui s'amusait à jouer avec sa vie.

- J'vais t'péter laggle ! dit-elle d'une voix faible qui se voulait agressive.

C'est alors que Lucy, qui n'était déjà pas bien grosse, se sentit devenir de plus en plus légère. A tel point que son corps s'élevait dans son lit... Elle flottait déjà à un centimètre au dessus de son matelas, et ne cessait de se sentir moins pesante de secondes en secondes... Etait-il possible que cette potion l'ait emplie d'apesanteur ? Car le fou étant toujours posé solidement sur ses deux pieds, et n'ayant pas l'air de vouloir tenir compagnie au plafond, elle devait reconnaître que le phénomène ne concernait pas la pièce. Seulement elle. Comment se faisait-il que Pompom ait eu ce remède si étrange dans son armoire ? Ce qu'elle ne savait pas évidemment, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un médicament conventionnel. Plutôt un cocktail spécial régime inventé par l'infirmière rondelette qui peinait à assumer ses poignées d'amour. Comme jour après jour elle voyait les blessés revenir du quidditch, et que sa vocation était de soigner les gens et non pas de les blesser, peut-être se disait-elle également que le sport n'était pas fait pour elle ? Et au final, quoi de plus simple que d'avaler une goutte à peine par jour pour mincir ? Mais le médicament avait certaines limites de poids, conformes aux attentes de Mme Pomfresh, qui était également contre l'anorexie. Pinpin ayant un poids plus léger que celui que l'infirmière voulait atteindre, avait donc droit aux effets secondaires. Mais comme elle était plongée dans son délire...

- Je m'envole, je m'envole, je m'envooooole ! chantonnait-elle sur l'air de Peter Pan.

Voilà qu'après avoir défié les lois de la vie et de la mort, la blondinette remettait en cause la gravité terrestre. Il faut croire qu'elle était l'exception à la règle de la nature, celle qu'il faut sans cesse apprendre par coeur pour éviter de faire exploser le monde à la suite d'une erreur de manipulation. En l'occurrence, elle n'était pas prête d'exploser, mais si elle avait été consciente, aurait entonné avec plaisir un tic-tac répétitif, dans le seul but d'inquiéter Eliad. Sauf que consciente, elle ne l'était pas. Elle était incapable de reconnaître le Serpentard qui se trouvait devant elle, et s'accrochait mollement avec ses bras à son lit. Lucy n'allait pas pouvoir tenir longtemps d'ailleurs. Ses yeux brillants de fièvres étaient devenus deux kaléidoscopes qui reflétaient ses délires, tandis que le plafond devenait un ciel nocturne envahit des diamants scintillants qu'étaient les étoiles...

La perspective de jouer à l’apprenti docteur était intéressante, surtout quand la patiente en question était une pauvre Serdaigle, complètement raide… Mais si les virus avaient des tentacules, Eliad aurait été attrapé plus vite qu’un lapin qui courre devant une lionne.

« Touche moi pas ! »

Touche… Quoi ?

La voilà qui délirait. C’en était trop. L’auscultant avec ses doigts sur sa chair ferme et rugueuse, qui avait la même sensation au toucher, que du poisson pané, il tentait d’apaiser la douleur. Sa fatigue qui la rongeait. Son délire qui la perdait dans l’inconscience. Symptôme étrange, virus obstinément bleuté. La patiente semblait perdue. A l’aide de sa force restante, elle repoussa sa main.

« Laggle ? Laggle ? Alors que moi, je fais tout pour te soigner… Tss, quelle méchanceté. »

Ce n’est que lorsqu’elle commença à flotter dans les airs, qu’Eliad mesura la conséquence de ses actes…

… Son mélange de potions avait produit un effet moins intéressant que prévu. La Serdaigle s’envolait dans les airs sans qu’il lui pousse des ailes de gargouille dans le dos. La voilà donc qui flottait dans les airs sans balais, et sans le lit pour la retenir.

Allez ce n’était pas comme s’il y avait une fenêtre ouverte et qu’elle allait pouvoir s’envoler hors du château, et retomber, une fois les effets de la potion terminée, sur des centaines de mètres plus bas. Il n’allait pas avoir cette chance. Mme Pomfresh n’aimait pas trop les fenêtres ouvertes, comme si les microbes voulant fuir ses potions, allaient s’envoler par la fenêtre et contaminer toute l’école. Et hop, des heures de travails en plus, comme si le quidditch qui allait bientôt débuter, n’allait pas l’occuper assez comme cela…

Il tenta un stupefix, mais rata sa cible. Prise dans une profonde inconscience, elle s’amusait à voleter autour de la pièce. Papillon gracile aux ailes invisibles. Il ne tenta pas de l’incendier, mais réfléchis sérieusement à l’idée de la foudroyer à chacun de ses passages. Il ne manquait plus que les rires hystériques et elle serait devenu une parfaite petite sorcière, fidèle à sa maison. Les bleus et … Déprimant. Loin des verts et argents dont il faisait partie.

Encore un passage au dessus de sa tête, il dégaina une nouvelle fois et la frappa de plein fouet. Elle retomba lourdement et creva l’oreiller du lit le plus proche… Ainsi que le matelas. Il y avait maintenant une pluie de plume tout autour d’elle.

« Non, mais c’est pas vrai… Elle essaye de faire quoi là… »

Il réfléchit à concocter un nouveau mélange de potions, mais il devient faible à nouveau… Et qui sera là pour le soigner à lui… Elle ? Pas avant qu’elle ne reprenne vraiment ses esprits.

Le mal de tête le reprenait de nouveau. La fièvre faisait couler sur son front, des milliers de gouttelettes et tout s’accélérait de plus en plus. Et alors que Lucy gisait dans son lit, volaille déplumée aux cheveux longs, elle décidait soudainement de se lever pour aller le soigner. Non mais décidément qu’est ce qu’elle avait bien dans la tête pour faire ça, au lieu de rester sagement allongé et d’attendre…

Bon il essayait de lui faire boire toute l’armoire et même, bientôt, manger un ou deux ingrédients, mais ça n’allait quand même pas l’achever… Et puis on dit bien, que quand un remède est mauvais, c’est qu’il est efficace…

Il la regardait tituber jusqu’à l’armoire et en tirer une potion… Au hasard, bien sur. Elle n’allait pas croire qu’il allait la boire quand même… Même si des tas de marteaux venaient écraser son système nerveux, et que des chiens lui mordillaient la jambe, il n’allait pas être assez stupide pour le faire… Et puis pourquoi Miss Pomfresh ne pouvait pas étiqueter correctement ses potions… Ou ranger son armoire normalement. C’est vrai ça, on pourrait alors trouver la potion adéquate sans avoir besoin d’empoisonner tout le monde…

« Elle aurait du être plus sérieuse, c’est vrai ça… Je devrais en parler à McGonagall… Mais après, c’est Rogue qui nous soignerait… Pas une bonne idée. »

Il attrapa la potion et la posa sur la table de chevet. Le chevalier vert porta ensuite la jeune fille titubante et la remit une nouvelle fois dans le lit. Sa main passa rapidement sur quelques protubérances, mais pas celle de son visage… Il se sentit rougir. C’est à peine s’il avait pu approcher une femme dans sa vie, qui n’ait pas l’apparence d’une professeur ou d’une vieille marâtre. Et puis au fond, elle était jolie cette Lucy, alors pourquoi lui vouloir tant de mal…

Le mal de tête cessa alors qu’il s’approchait de son visage… Lentement, très lentement. Des idées lui venaient alors, et pas toutes bonnes à dire, pourtant, il avait soudain ce désir… Cette pulsion…

Pour que ça cesse, il décida alors de commettre l’impensable… Il se mit à boire la fiole mauve. Le goût était horrible… A son tour, il tituba aussi…

Puis ses pulsions le rattrapèrent. Et il se pencha, se pencha plus encore… Et il déposa un baiser sur ses lèvres… Le contact était doux…

Quelque chose se mit à chatouiller ses lèvres par la suite. Il sourit, suite à l’effet que ça avait… Puis il déposa sa main sur la joue de Lucy… Sa main couverte de poils noirs…

De poils ? En un instant, il sentit ses cheveux pousser très vite, et son corps se couvrir de fourrures… Plus un espace de peau libre sur tout son corps. Sans trop savoir à quoi il ressemblait maintenant, il ne pouvait même plus faire un pas, sans prendre le risque de s’emmêler à ses longs poils.

"Qu'est ce qui m'arrive encore! Mais pourquoi j'ai bu cette potion! Elle m'a ensorcelée avec ses lèvres, c'est pas possible!"

Sa fourrure commençait à le démanger sérieusement. Il avait passablement l’impression qu’une colonie d’insectes poilivores s’était précipitée sur lui pour commencer à le dévorer. Il ne leur avait fallu que quelques secondes pour le mordre et quelques minutes pour faire apparaître sur lui, ces démangeaisons. Sans doute étaient-ils livrés avec la potion. Un bonus… Ils enlevaient toutes les pellicules et les saletés qui pouvaient être sur notre corps. Un sorcier, avec une autorisation du ministère, ferait fortune chez les moldus.

Lucy se leva soudainement et se mit à le serrer dans ses bras. Son aspect poilu lui donnait une forte ressemblance avec une grosse peluche mais ce n’était tout de même pas une bonne raison. Elle resta là un moment agglutiné à lui, comme Marianna Taylor sur une biéraubeurre, ou pire encore. Mais à force de s’appuyer sur lui, il trébucha en reculant sur une mèche de ses cheveux et il tomba à la renverse, Lucy atterrit sur lui, douloureusement.

« Ouf ! Tu ne peux pas faire attention ! »

Décidément le placard de Miss Pomfresh contenait bien plus de poisons que celui de Rogue. Il se débarrassa de cette immonde sangsue qui n’avait, de toute évidence, plus toute sa tête. Alors il la porta une nouvelle fois et l’allongea dans son lit, son front brûlant révélant que la fièvre avait repris. Il s’imaginait plaqué un coussin sur son visage et ainsi, malgré les râles, mettre un terme à son agonie. Eliminer une bonne fois pour toutes, la préfète des Serdaigles… Ca serait des points en moins pour les Serdaigles, mais pour le Serpentard, s’il était reconnu coupable, il passerait ses aspics à Azkaban. Mauvaise idée, là bas, on torturait les gens bien plus vite que la préféte elle même le faisait.

« Que faire, que faire… »

Lucy semblait trouver le repos cette fois, son visage semblait s’être apaisé, alors il retourna vers l’armoire et choisit quelques fioles. Le sort « Finite incantatem » aurait été inutile dans ce cas là, le sort l’accablant venant d’une simple potion. Il allait boire la fiole quand il hésita…

« Eh ! Mais qu’est ce que vous faîtes ici ! Mais qui donc vous a emmené ici, sans que j’en sois averti sur le champ ! Je demande des explications tout de suite ! »

Pomfresh apparemment était prise d’énervement soudain, ce qui était normal au vu d’une fille allongé dans un lit, en train de divaguer, et de prononcer des mots qui n’avaient aucun sens… Ah et il fallait rajouter à ça l’homme peluche juste devant elle.

« Allongez-vous tout les deux ! Je vais préparer les potions de soin. »

En l’absence de réponse de sa part, elle ordonna à Eliad de s’allonger, il se demandait même si elle avait pu le reconnaître sous tout ses poils. Elle s’affaira à ses curieux mélanges, elle seul savait vraiment comment les mélanger d’ailleurs… Puis elle donna la potion à Eliad qui la but d’un trait. Il sentit sa peau brûler, mais les poils tombaient un à un… Quand son lit fut entièrement couvert de poils, il s’endormit. Miss Pomfresh soigna Lucy à son tour, puis elle quitta l’infirmerie, les laissant de nouveau tout les deux, seuls…