Ambre était dehors depuis un long moment, à vrai dire, cela devenait même une habitude. Elle était seule, comme toujours, et il lui semblait qu’elle allait le rester, étant donné la violence du vent, et la douilletterie de certains. Pour sa part, Ambre voulait simplement s’isoler, et à cette heure et qui plus est par ce temps-là, il était clair qu’il n’y avait qu’au parc où elle pourrait se détendre loin des piaillement des filles en pleine "pêche aux garçons" ou bien les hurlements sauvages des petits de première année.
La fillette était donc dehors, par ce temps, et elle aussi n’était pas vêtue convenablement. En l’occurrence, elle était sortie drapée dans son éternel saree blanc, brodé de fils dorés, sur lequel elle avait passé sa robe de sorcière. Elle était pieds nus, comme toujours, et ses incroyables cheveux noirs étaient ramassés en une immense tresse d’un noir profond, dans laquelle elle avait glissé une fine guirlande de délicates fleurs de jasmins qui laissaient derrière elle un parfum subtil et frais.
Constatant qu’elle était seule, elle avait retiré sa robe de sorcière, se retrouvant donc en sari, dehors par ce vent. Ce n’était pas par coquetterie, ni par lubie, ou une subite envie de faire l’intéressante, mais plutôt un coup de blues soudain. Elle avait besoin de se sentir un peu plus proche de son pays.
Au milieu de son front trônait toujours l’éternel bindhi, mais, pour l’œil averti, il avait changé de couleur, il n’était plus rouge, comme avant, mais noir à présent. A ses chevilles, ses oreilles et ses poignets tintaient des bijoux assortis à sa tenue.
La petite serdaigle était tout au fond du parc, assise sur une souche sèche, face au lac. De temps à autres, elle se levait, ramassait une pierre et la jetait dans l’eau. Lorsque le garçon sortit dans le parc, la fillette était debout face au lac, et donc dos au château, et regardait le lac, perdue dans ses pensées.
Elle l’entendit arriver, mais ne le réalisa pas vraiment, trop absorbée par ses songes. La petite fille se remit à marcher le long du lac, les bijoux à ses chevilles tintant joyeusement à chacun de ses pas, c’est très certainement ce qui attira l’attention du garçon sur elle.
Elle non plus ne serait pas retournée au dortoir, même si on l’avait payée pour, elle avait horreur de cette ambiance bruyante qui y régnait, dans la salle commune des Serdaigle principalement, les dortoirs étaient certes plus calmes, mais encore trop bruyant pour la petite, surtout en cette période où elle avait grandement besoin de se retourner sur elle-même pour tenter de faire un point sur sa vie, et sur les dernier évènements qui avaient chamboulé sa petite vie déjà dépaysée.