Flash Back

Marchant d’un pas long et mesuré, Rodolphus Lestrange parcourait un couloir sombre et délabré, sa canne frappant le sol avec sècheresse à chacune de ses enjambées. Il s’arrêta au niveau d’une porte large et haute, ornementée d’écritures fines et antiques que seul un adepte de la magie noire aurait pu déchiffrer.
Il leva le bras, sa baguette grise surgissant de son costume noir, et dessina un motif complexe dans les airs. Une image flottante noirâtre surgit de sa baguette, s’immobilisa quelques secondes à hauteur de son visage puis se dissipa instantanément, ne laissant derrière elle qu’une odeur de brulé.
La porte s’ouvrit alors lentement et il pénétra dans l’antre de sa chambre. La pièce, trop petite à son goût, avait été aménagée par son elfe de maison comme il l’avait ordonné. Un immense tapis rouge brodé s’étendait sur le sol et des sculptures, peintures et étagères en tout genre tapissaient les murs de pierre. Quelques bougies avaient été déposées sur les tables de chêne, et des chandeliers en forme de serpents étaient suspendus au plafond.
Des rideaux de soie noire étaient accrochés à la fenêtre et à son lit de bois à baldaquin. Les portraits de ses ancêtres étaient disposés de telles façon qu’il les avait en face de lui en dormant. Il y avait aussi une bibliothèque d’ébène, aussi grande que la taille de sa chambre l’imposait, dans laquelle étaient entreposés de nombreux livres de magie avancée, ainsi que de l’argenterie marquée de l’insigne Lestranges.
Le regard de Rodolphus Lestrange trahissait une certaine insatisfaction résignée : l’endroit était bien moins luxueux, spacieux et élégant que son manoir. Lui qui avait horreur de « l’inconfort », c’était pourtant tout ce que lui suggérait cette chambre.
Il nota qu’il devrait punir l’elfe pour son travail inadmissible.
Il se dirigea vers l’armoire près de son lit, explora les quelques dizaines de costumes qui y étaient entassés, puis se laissa choir sur la chaise, - le trône -, de son bureau. Il sortit d’un tiroir une feuille blanche de qualité supérieure ainsi qu’une plume et encrier d’argent. Ses longs doigts blancs s’en saisirent et il griffonna le papier d’une écriture nette et majestueuse.

«Ma Chère Bellatrix,

Les portes de mon manoir te sont ouvertes pour le diner de ce soir. Lucius et Narcissa seront présents.

R.L. »

Il glissa la lettre dans une enveloppe qu’il scella du sceau Lestranges.
En cet instant, il eut le plaisant sentiment d'avoir accompli ce à quoi il avait toujours aspiré: il était désormais Mangemort, l'un des plus fidèles au Mage Noir. Il n'avait plus d'aspirations, plus d'objectifs à atteindre si ce n'etait de réaliser ceux de son maitre. Il pouvait profiter de la vie telle qu'il l'envisageait, pleine de plaisirs, de luxure, et de tortures.

Il regarda autour de lui. Cette chambre était vraiment désolante. Il se promit de ne plus y mettre les pieds. Sauf, bien sûr, par ordre du Seigneur des Ténèbres.

Fin flash back