[nb : merci Nino Ferrer et son « satané Mirza »…]

Z'avez pas vu mon chat ? Oh la la la la la

Où est donc passé ce chat
Je le cherche partout
Où est donc passé ce chat
Il va me rendre fou
Où est donc passé ce chat
Oh! Ça y est, je le vois !
Veux tu venir ici,
Je n'le répéterai pas
Veux-tu venir ici,
Mmmmm, sale bête va !
Veux-tu venir ici
Oh! Il est reparti

Cela faisait déjà une bonne demi-heure que la préfète des Vert et Argent courait après son chat, le charmant persan du nom de Zahan qui, par le génie d’un petit imbécile qui avait laissé la porte de la salle commune grande ouverte, venait de se faire la malle et de disparaître dans le dédale de couloirs du château. Bien évidemment, si la jeune fille avait pu faire usage de ses dons d’animagus et se transformer elle aussi en félin, elle aurait eu beaucoup moins de mal à retrouver la piste de l’animal. Zahan, le persan qu’elle possédait maintenant depuis aussi longtemps qu’elle était à Poudlard avait filé en quatrième vitesse lorsqu’il avait malencontreusement vu sa jeune propriétaire arriver avec une boite de comprimés. Ben quoi, il fallait bien les vermifuger ces petites bêtes là. Et Merlin savait que la magie n’y faisait rien, et que rien ne valait mieux que le comprimé de vermifuge. Sauf que ledit Merlin savait tout aussi bien que donner un comprimé à son chat, c’était toute une histoire.
(Cf : les chats et les comprimés)

M’enfin bref. La préfète était donc là, à traverser les couloirs du château en tous sens, à la recherche de ce fichu Zahan. A bout de souffle, celle-ci décida qu’elle en avait marre des chats et qu’elle voulait un hamster –parce qu’au moins un hamster, on peut le torturer sans trop qu’il râle-. Bonne résolution en tête, Joana se dirigea donc vers la volière, avec la ferme intention d’écrire à sa famille qu’elle ne voulut plus du machin poilu et galopant qui lui servait de chat, et qu’elle voulait qu’on lui envoie un animal pétrifiable et martyrisable à volonté.

*Non mais c’est vrai. Il est bien beau ce chat, mais il fout des poils partout. Et franchement, s’il n’essayait pas de bouffer tous les rats de ces imbéciles de pouffys ou de bouffondors qui de toute façon ont pas les moyens de s’acheter autre chose, il n’aurait vraiment aucune utilité…*

C’est toute bougonnante et ronchonne qu’elle pénétra dans l’antre des piafs de Poudlard. Tiens, d’ailleurs, tant qu’elle était là, elle pourrait en profiter pour bichonner un petit peu son hibou Emaissène, avant de l’envoyer jouer les facteurs. Cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas non plus occupée de cet animal de compagnie là. Lui au moins, il avait une véritable utilité. Transporter le courrier, se débrouiller pour manger, ne pas passer son temps à faire la tronche, et ne pas se mettre à se hérisser dès que la jeune fille était prise de crise d’animagite aigue.
Animagite : folle envie de pouvoir reprendre sa forme d’animagus –ici Lynx- pour aller bouffer du lapin au fin fond de la forêt interdite.
Après tout, si chat et lynx étaient tous deux félins, le chat de la jeune fille n’appréciait que très guère ce genre de cohabitation. Joana s’avança dans la pièce au plafond haut et émit un sifflement strident. Quelques hiboux se réveillèrent et d’autres s’envolèrent pour se percher un peu plus loin, tandis que la préfète cherchait son Emaissène adoré des yeux. Ce fût alors qu’elle le vit ; qu’elle les vit tous les deux en fait. Zahan était là, au milieu de la volière, et sautait de poutres en poutres, essayant d’atteindre les chouettes pas trop en hauteur pour les manger.
Non, mais il ne fallait pas pousser. Elle avait peut-être oublié de le nourrir récemment, mais quand même pas au point qu’il ait envie de s’en prendre aux piafs de l’école ?! Joana contempla la scène impuissante, tandis que le persan s’approchait dangereusement de son grand duc –mais il ne pouvait même pas essayer de s’en prendre à un AUTRE oiseau, cet imbécile de chat ?-. Alors que l’oiseau ne semblait pas l’avoir remarqué, le félin continuait dangereusement son ascension. La Verte et Argent ne vit alors plus qu’une solution. Très idiote, certes, mais une solution quand même.

Elle s’approcha de la poutre la plus basse et entreprit de l’escalader. Elle se balada ainsi de poutre en poutre, évoluant avec l’assurance qui lui avaient permis de développer ses talents animaliers ; dans le but d’attraper le chat pour l’empêcher d’engloutir l’oiseau. Mais quel imbécile de chat ! Et quel imbécile de piaf qui semblait roupiller tranquille et ne pas bouger d’un pouce de son perchoir !
Ça y est, elle se rapprochait. Elle allait bientôt les rejoindre. Pas une fois la jeune fille ne lança de coup d’œil au sol qui s’éloignait dangereusement. Le chat fit un bond soudain, et la cinquième année tandis le bras pour l’attraper. Elle eût la queue, ce qui provoqua un miaulement strident de la part de Zahan. Déséquilibrée par son mouvement, Joana perdit l’équilibre et bascula dans le vide….

Theodore était monté à la Volière dans le but d’envoyer une lettre à son paternel. Celui-ci ne l’aimait pas et ne l’avait jamais aimé ; Il a toujours été d’une dureté sans merci pour faire de Theo une machine de guerre, un Mangemort exemplaire.
Mais le jeune homme n’était pas vraiment sûr qu’il s’agisse de sa vocation. Il appréciait la Magie Noire bien entendu. Mais pas seulement, il aimait toute sorte de Magie. Il voulait tout savoir, tout connaître, tout expérimenté. Il ne souhait pas se retrouver au service de quelqu’un. Il voulait être le plus haut placé et gouverner toutes ces bandes de chiens.
Il avait du respect pour les personnes, mais seulement lorsqu’elles le méritaient. Il n’avait aucun ami proprement dit. Juste certaines affinités qui lui permettraient d’exercer son pouvoir.
Le jeune homme détestait la concurrence, il voulait tout avoir et tout pouvoir. Mais cela semblait impossible. Surtout lorsque l’on détient une nature et un caractère tel que celui de Theodore. Il était tellement changeant, irréaliste et rêveur.

Le Serpent était donc assis contre un mur de la volière. Une feuille blanche à terre, une plume à la main. Les yeux au ciel, il était une nouvelle fois plongé dans ses pensées.
Il était vêtu d’un pantalon fin noir, d’un T-shirt noir parsemé d’éclats émeraude. Puis une veste chaude, de couleur noire. Ses cheveux bruns cachaient la moitié de son visage, comme à l’ordinaire. Il cachait son désarroi derrière sa chevelure. Aussi pour une question d’esthétique il fallait bien l’avouer. Il prenait soin de son apparence physique et cela lui valait la cause de quelques abruties groupies. Mais il ne s’en formalisait pas, cherchant des personnes plus intéressantes. Bien qu’il appréciait les compliments.

Abandonnant l’idée de la lettre, il se mit à griffonner des bouts de phrase, des paroles, reflétant ce qu’il aimait, son état d’esprit.

Citation :

And I'm tired of being all alone
And this solitary moment makes me want to come back home …

Puis une apparition vint le sortir de ses écrits. Une jeune fille était en train de rugir et s’apprêtait à grimper sur une poutre. Le jeune homme n’avait rien entendu à ce vacarme, étant éloigné puis n’y portant pas vraiment d’intérêt. Mais à présent, lorsqu’il comprit que la préfète de sa maison escaladait de poutre en poutre pour récupérer son chat. La situation prenait des teintes comiques.
Mais le chat fit un bond, ce qui fit basculer la Serpentard dans le vide.

L’héritier Nott régit au quart de tour, sortit sa baguette et s’approcha rapidement. Il était trop loin pour amortir sa chute, il décida donc de la faire amener vers lui. Puisqu’il était le seul ici à pouvoir l’amortir. Tout était fait de dur et de pierre.
Il pointa donc sa baguette sur la préfète et prononça :

- Mobilicorpus !

Ainsi, il dirigea la jeune fille vers lui, elle ne s’écrasa pas au sol. Ce n’était peut être pas ce qu’il y avait de plus ingénieux, mais en tout cas, il l’avait sauvé d’une fracture du crâne.
Bien qu’elle ne soit pas grosse, avec le choc de la vitesse, les deux Serpents tombèrent à la renverse l’un sur l’autre.

A l’aide de sa baguette et du sortilège « Mobilicorpus », Theodore avait donc porté secours à sa préfète préférée et lui avait sans doute évité quelques fractures..
Parce qu’elle ne semblait pas en très bonne posture tombant ainsi dans le vide. Après avoir voulut ou plutôt tenté rattraper son chat, escaladant les poutres de la volière. En repensant à la situation, et à présent que la jeune fille était saine et sauve, le Serpentard eut un petit sourire face à cette scène comique et assez ridiculisant pour la Terreur des verts et argents.

Cette dernière justement ne semblait pas vraiment remarquer sur quoi, ou plutôt sur qui elle avait atterrie.
D’ailleurs, la préfète se reposait à présent bien sagement sur la poitrine du Quatrième année. Elle se blottit contre lui et ferma les yeux comme un bébé. Theo ne comprenait pas tout à fait ce qu’elle faisait. Sans doute que le choc de la chute lui avait soudainement monté à la tête.
Mais il ne bougeait pas, ne voulant pas ramener la jeune fille trop tôt à la réalité. Puis il ne trouvait pas forcément désagréable d’avoir une jolie fille allongée sur lui ^^
Cependant, quelques instants plus tard, la brune ouvrit les yeux et se releva légèrement. Puis on entendit :

- Miiiiiaaaaaoooooowww, Qqqqqshcccch, qqqqschchhhhchch.

Non, il ne s’agissait pas de la préfète qui se mettait à délirer, mais de son chat qui passait à vive allure devant les deux Serpents..

La jeune fille bougea ensuite ses jambes, puis ses bras. Sûrement pour vérifier qu’elle n’avait rien de cassé. Pendant ce temps, Theo ne bougeait pas, toujours sous la préfète, riant intérieurement.
Sa main gauche semblait lui faire mal, sans doute s’était tordu le poignet ou quelque chose du genre en retombant sur le garçon.
Après avoir brièvement vérifié son état physique, la brune semblait avoir repris un certain état mental en s’intéressant à celui qui l’avait aidé dans sa chute. Elle l’observa de bas en haut. Lorsqu’elle fut arrivée au visage du Quatrième année, elle s’écria :

- Par Merlin ! J’ai tué Nott !

Le dénommé Nott eut donc un léger sourire suite à ses paroles. Il était pourtant bien vivant, les yeux ouverts. Mais la jeune fille, encore sous le choc le croyait mort sous l’écrasement !

Il n’avait jamais eu de relations bien amicales avec sa préfète de maison, Joana O’Donnell. Mais il n’avait aucune véritable relation amicale de toute façon. Il se connaissait de nom, de vue, puis un peu plus. Tous deux venant de familles au sang pur, réputées. Mais il ne portait pas tant d’importance à cette valeur. Bien qu’il n’appréciait guère les enfants des moldus à Poudlard, il ne dénigrait pas tous les impurs. La valeur du sang, appartenir à une famille noble et aristocratique permettait de se mettre en valeur certes. Mais ceci ne faisait pas forcément accéder à la connaissance absolue et à la puissance extrême. Le mérite ne se voit pas uniquement à la valeur de son sang, il faut avoir une vision plus grande et plus mature sur la question.
Ceci était en tout cas les idées du jeune homme. Concepts qui ne partageaient d’ailleurs en aucun cas avec son paternel, qui lui était obsédé, comme tous ses clones, à la richesse et la pureté.
Ce n’était pas un enfant de cœur, mais il savait quand il le fallait ne pas s’arrêter à ce genre de futilités..

Joana se pencha, son visage se rapprochait dangereusement de celui du garçon. Ses lèvres semblerait-il étaient visées. Mais il n’eut droit qu’à une oreille.
Sans doute voulait-elle entendre sa respiration, par preuve de son maintien en vie !
Elle remarqua donc que tout allait pour le mieux, elle se redressa et se retrouva assise. Theo en fit de même après quelques secondes.
Etant à présent assis, son regard bleu dans celui de la jeune fille, la première chose dont il se préoccupa était :

- Tu souffres de la main gauche n’est-ce pas ?

Les paroles du jeune serpentard étaient venues prendre la cinquième année par surprise. En effet, si elle s’était préoccupée quelques instants auparavant sur son état de santé, elle venait temporairement de se désintéresser de lui pour s’occuper des brindilles dans ses cheveux et surtout de son poignet.

- Tu souffres de la main gauche n’est-ce pas ?

Joana se retourna alors vers lui. Elle n’eût pas besoin de faire trop d’efforts pour cela, étant donné que le Vert et Argent était toujours juste à côté d’elle, bien qu’il se soit finalement redressé. Les regards des deux jeunes gens se croisèrent et se captèrent l’espace d’un moment. Puis quand vint la question, la jeune fille baissa les yeux sur son poignet gauche qu’elle maintenait de sa main droite avant de les poser de nouveau sur Nott.

- Ca ? Oh non, c’est rien, mentit-elle effrontément.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait préféré mentir. Après tout, elle n’avait pas affaire à une de ces fichues vermines de bouffondor ou encore pouffy. Il était vrai que devant eux, jamais elle n’aurait osé faire montre de faiblesse. Après tout, c’était une jeune fille fière et forte et sans faille. Du moins, c’était l’image qu’elle aimait se donner. Et si celle-ci était plus que valable auprès de la majorité des vermines qui peuplaient Poudlard, il n’en était pas moins que la jeune fille n’appréciait que guère révéler ses faiblesses. Voilà pourquoi elle avait menti de la sorte !

La fierté et l’orgueil. Voilà ce qui constituait l’une des qualités fondatrices des serpentards après tout, n’est-ce pas ? Oui, bon, il existait quand même des situations où cet orgueil était plutôt déplacé. Dans ce cas précis par exemple. En effet, au premier abord, le ton du jeune homme n’avait pas été moqueur ni vindicatif. En plus, il était de la même maison qu’elle.

Mais quand même. Elle n’aimait pas se sentir en position de faiblesse, et ça, rien n’y changerait. Elle lâcha son poignet et se mit en tête de se redresser. Sans y faire attention, elle avait voulu se relever en s’aidant de ses deux mains, mais la gauche flancha et la jeune fille glissa, écrasant de nouveau son camarade. Elle se remit en position assise et lança un regard à Nott qui signifiait « pas de commentaire ».

Cela la mettait suffisamment de mauvaise humeur comme cela. Pour ne pas arranger les choses, son hibou s’était éveillé après tout le vacarme et venait maintenant se poser sur son épaule en lui mettant de petits coups de bec pour qu’elle le nourrisse.

- dégage de là, Emaissène, c’est franchement pas le moment, râla-t-elle en repoussant l’animal d’un geste de sa main encore valide.

L’animal vexé lui asséna un coup de bec un peu plus fort que les autres avant de s’envoler pour se reposer sur un perchoir plus en hauteur et la contempler d’un air mécontent.

Décidément, elle avait le chic pour s’attirer les ennuis, la petite brune….