|
| | |  Sujet: Malaise et colère à prévoir [Samael] ![Malaise et colère à prévoir [Samael] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Mar 12 Juin - 9:35:44 | |
| Selene ne s’était pas montrée de la matinée, tout simplement parce qu’elle l’avait passée à la volière. Comme souvent en ce moment, elle recevait du courrier, mais elle n’était pas en mesure de le lire. Et pour cause, elle avait perdu la vue depuis plusieurs années maintenant. Mais ce n’était pour cela que l’on pouvait l’entendre se plaindre, au contraire, la jeune fille ne disait jamais rien sur sa cécité, et elle ne l’utilisait pour atteindre un but. C’était sa fierté, arriver à faire ce qu’elle voulait sans que l’on prenne en compte le fait qu’elle était infirme. Après tout, elle marchait toute seule, mangeait toute seule, et faisait beaucoup d’autres choses toute seule. Elle n’avait jamais eu énormément beaucoup de reconnaissance pour ceux qui utilisaient une quelconque infirmité pour faire croire que tous les infirmes sont faibles. Selene s’était toujours violemment révoltée contre cette idée toute faite, et on était souvent surpris par la force d’esprit de la jeune fille. Pourtant, elle ne payait pas de mine, elle semblait plus frêle que jamais, et pourtant elle se débrouillait seule et tenait à ce qu’on la laisse agir comme elle l’entendait, sans aucune aide.
En cette fin d’après midi, le soleil semblait déjà tomber parce qu’il faisait de plus en plus froid. Contrairement à toute une partie de sa famille qui était originaire d’Islande, Selene craignait beaucoup le froid, mais ce n’était pas pour cette raison qu’elle comptait rentrer maintenant. Au contraire, emmitoufflée derrière une simple cape fine, elle marchait tout simplement à l’aide de son habituelle canne d’aveugle. Elle la tenait fermement et marchait lentement, certes, mais elle avait une démarche qui demeurait tout de même fière. Le peu d’élèves qu’elle avait croisés s’étaient demandé ce qu’elle faisait là, toute seule, alors qu’elle devrait demander à quelqu’un de l’aider à marcher. A ce genre de réflexion idiote, Selene avait répliqué avec un sourire plutôt moqueur qu’elle demanderait de l’aide à quelqu’un lorsqu’elle serait complètement folle ou qu’elle aurait perdu l’esprit. Vraiment, qu’est-ce qu’elle pouvait détester ce genre d’idée sogrenue...Il y en a vraiment qui n’ont rien d’autre à faire...
Alors que cette fin d’après midi s’annonçait bien calme, une violence douleur se mit à lui scier littéralement les yeux. Selene n’avait pas mis son bandage autour des yeux, et elle les avaient ouverts toute la journée durant. Forcément, l’air sur ses pupilles rouges sang autrefois blessées profondément n’avait rien causé d’autre qu’un peu plus de dégât. Paniquée, la jeune fille sentait que des larmes étaient en train de monter aux bords de ses yeux étranges et pourtant magnifiques. Mais ces pleurs n’étaient ni d’eau, ni signe d’une quelconque tristesse, c’était tout simplement sa maladie qui la rappelait à l’ordre. Et pour cause, ce ne fut pas de l’eau qui s’écoula, ce fut des longs traits de sang qui commencèrent à perler le long de ses joues. N’écoutant désormais plus sa peur du froid le moins du monde, Selene se dépâcha de trouver le Lac, mais elle constata avec horreur que celui-ci était complètement gelé, pour tout arranger...Elle enleva sa cape avec violence, pressée par le temps et surtout sentant que le sang continuait inlassablement à s’écouler de ses yeux fragiles et malades. Elle pris sa canne d’aveugle et frappa de toutes ses forces contre la glace jusqu’à ce qu’elle ne se fende pour qu’elle sente ses genoux se refroidir violemment avec l’eau qui s’échappait. Elle posa sa canne à côté d’elle et pris de l’eau dans ses mains, essuyant ainsi le sang qu’elle avait sur le visage avec virulence. Elle s’était mise à trembler, et pour cause, la douleur dont elle était victime était particulièrement insupportable. Il y avait eu plusieurs élèves qui s’étaient rendu compte de la scène, et sentir leurs regards désolés sur elle ne lui donnait envie que d’une chose, faire preuve de froideur à leur égard. Mais elle n’y accorda bientôt plus d’attention tandis que l’eau glacée avait empêché ses yeux de pleurer encore des larmes de sang...
Soulagée, Selene se calma petit à petit, tandis que les élèves la laissaient seule avec son problème, et elle sentit la colère monter en elle. Non seulement on la prenait toujours pour faible, mais en plus on la fuyait à la première occasion ! Belle preuve de maturité, vraiment ! Elle pris soudainement sa cape entre ses mains pour la porter à ses dents et faire ainsi en sorte qu’elle se déchire. Elle plaça le morceau de tissu noir autour de ses yeux qui avaient perlés de sang précédemment et soupira, visiblement épuisée. Il y avait pourtant plusieurs semaines qu’elle n’avait pas eu une telle crise, c’était ce qui expliquait son angoisse. Ayant peur de bouger, elle préférait rester là, les genoux dans l’eau, en attendant que la douleur disparaisse complètement d’elle même. C’était ce qu’on lui avait toujours conseillé, éviter de brusquer ses yeux, sinon c’était la certitude d’avoir une autre crise très bientôt...Et elle préférait hautement éviter une telle erreur.
Elle sentit soudainement une brise glacée balayer sa chevelure flamboyante et un soupir s’échappa bientôt de ses lèvres. Après tout, c’était bientôt l’heure de se rendre à la Grande salle, et il valait mieux qu’elle évite de s’y rendre. La raison ? Selene avait le visage encore plein de sang avec le nettoyage plus qu’approximatif qu’elle avait pu faire, et surtout, elle n’avait même pas la force de parler tellement cette crise l’avait affaiblie. Alors il valait mieux qu’elle évite de parler pour ne pas se mettre en colère. Du moins, elle sentait que rester encore un moment dans l’eau était la meilleure solution pour faire retomber le peu de fièvre qu’elle avait, sa colère et surtout, la douleur qui lui sciait encore un peu les yeux... |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mar 12 Juin - 19:01:38 | |
| Le soleil tombait déjà quand le garçon se décida à sortir un peu. Il attrapa son sac et un pull gris au vol, l’enfila en descendant les escaliers, et se dépêcha de sortir enfin à l’air pur. En poussant les portes du château qui s’ouvraient sur le parc, Samael sentit une grand bouffée d’air froid lui fouetter le visage, et ce qui en aurait découragé plus d’un le fit sourire. Un air pur et vif, froid, comme celui de son pays natal. C’est avec ce fin sourire qui le caractérisait tant qu’il se dirigea vers le lac d’un pas rapide, sans adresser un regard aux gens autour de lui. Il n’était pas là pour faire du tourisme, ni pour discuter, mais simplement pour se dérouiller l’esprit, s’aérer et profiter de ces quelques instants de liberté.
Solitaire de principes, une balade tranquille était exactement ce qu’il lui fallait après une journée de cours. Il attaignit le lac, et s’approcha de la rive gelée. L’eau s’était transformée en une fine pellicule de glace qui luisait au soleil de mille feux. Le jeune garçon posa un pied sur la glace, appuya un peu dessus pour le plaisir de la sentir craquer. Il se balada ensuite autour de l’entendue d’eau gelée, son regard se promenant sur les autres élèves sans vraiment les voir.
Mais ce qui attira son regard fut un groupe de jeunes qui s’empressaient de partir plus loin, dans la ferme intention de fuir. Samael fronça les sourcils et s’avança vers l’endroit qu’ils semblaient quitter si précipitamment. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit une silhouette, les genoux dans l’eau, un bandeau sur les yeux, qui semblait perdue car elle ne faisait pas un geste. Il ne voyait pas son visage, et ne pouvait deviner quelle était son expression, mais entre les jeune qui venaient de déguerpir et la jeune fille qui gisait agenouillée dans l’eau, sa première pensée fut de croire à une mauvaise blague.
Le jeune Serpentard s’approcha alors de la fillette, et s’accroupit près d’elle, derrière elle, si bien qu’il ne pouvait voir son visage. Il se racla doucement la gorge pour la prévenir de sa présence, et posa une main sur son épaule, dans l’intention de l’aider, si elle le souhaitait, bien évidemment.
« Excusez-moi, vous avez eu un problème ? Vous avez besoin d’aide ? »
Samael avait pris soin de ne mettre aucune agressivité dans sa voix, et il attendit patiemment la réponse de la jeune fille. Il remarqua alors sa canne blanche qui trainait aux pieds de la fillette, de l’autre coté de ses genoux. Il se rappela soudain des bruits qui avait courut sur l’admission d’une personne aveugle, et la nouvelle ne l’avait pas intéressée outre mesure. Si elle savait se débrouiller, tant mieux, il ne voyait pas l’intérêt d’en faire un sujet de conversation. Mais les potins étaient les plus grands plaisirs des filles, et la nouvelle s’était répandue très rapidement à travers Poudlard.
Le jeune homme se demanda soudain si les élèves qui étaient partis n’avaient pas profité de l’infirmité de la fillette pour lui jouer une mauvaise blague, mais ne dit rien. Il devinait qu’il serait mal venu de lui parler de ses yeux à ce moment là. En tout cas, lui, si fier, aurait détesté qu’on lui rappelle son handicap alors qu’il était en position de faiblesse. Il se tut donc, en attendant de savoir ce qu’il pourrait faire pour aider la jeune fille. Ce faisant, il porta sa main instinctivement à son médaillon, et au pendentif que lui avait offert Maëlyne. |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mer 13 Juin - 11:26:34 | |
| Selene ne s’attendait pas du tout à faire une crise en plein parc, et malheureusement c’était ce qui venait de lui arriver. Elle n’avait pas été à l’infirmerie plusieurs jours durant, mais elle avait faire pire encore, parce qu’elle n’avait pas remis de bandage sur ces yeux de toute la journée. Cette erreur lui était toujours fatale, et ça n’avait pas manqué, elle avait eu une nouvelle crise. Cet évènement de douleur, la jeune fille ne le connaissait que trop bien, et elle était certaine maintenant qu’elle allait passer Noël à l’infirmerie, toute seule, allongée sur un lit et les yeux bandés. Comme d’habitude…De toute manière, depuis son arrivée, il n’y avait pas eu un seul jour où elle n’avait pas été contrainte d’aller à l’infirmerie pour faire vérifier ses yeux. Elle n’avait pas seulement du mal à se pardonner d’être si faible, elle voulait quelque chose qu’elle ne pouvait avoir, la faculté de voir de nouveau…
Agenouillée dans l’eau, Selene ne pensait plus à rien d’autre car la douleur aussi bien morale que physique qu’elle éprouvait en cet instant. Elle n’entendait plus aucun bruit, les élèves qui avaient ris de sa faiblesse devaient enfin être partis…Décidément, c’était incroyable comme les autres humains peuvent être mauvais dès qu’une personne sort de leur moule de normalité. C’était le cas pour la jeune fille, qui n’était pas comme tout le monde. Solitaire, elle voyait le monde d’une manière totalement différente et ne souriait jamais, comme si aucune chose ne pouvait lui procurer une quelconque joie. C’était sans doute le cas, parce qu’elle avait perdu toute notion du bonheur. Sans aucun souvenir du dernier sourire qu’elle avait pu avoir, il n’y avait que la douleur qui était son quotidien. La douleur et la solitude.
Entendant soudainement des pas se dirigeant vers elle, Selene se figea complètement pour mieux écouter. Si jamais c’était une personne qui comptait se moquer d’elle, ce n’était guère le moment. Dans un tel instant de faiblesse, la jeune fille pouvait vite devenir virulente si on s’en prenait à elle…Mais lorsqu’une main amicale se posa doucement sur son épaule, elle sursauta de surprise. C’était tellement rare qu’on ne veuille pas la chercher pour la mettre en colère qu’elle était légèrement surprise de ce geste si soudain. Une voix s’éleva bientôt dans l’atmosphère et dès qu’elle fut en mesure de comprendre que c’était à elle que l’élève parlait, elle compris bientôt que cette personne n’était pas là pour lui vouloir un quelconque mal. Mieux que cela, elle pouvait comprendre qu’il l’avait vue par hasard…
« Un problème…Oui, on peut dire cela ainsi. Mais ne vous en faites pas, ce genre de malaise fait partie de mon quotidien maintenant. »
A ces mots, Selene se leva sur ses jambes sans faire preuve d’aucune fierté. Non, elle était simple dans ses gestes, et elle ne tentait pas l’impossible pour attirer un quelconque regard vers elle. Au contraire, tout ce dont elle avait besoin, c’était qu’on la laisse en paix jusqu’à ce qu’elle ne cesse de souffrir. A tâtons, la jeune fille pris sa canne entre les mains et se plaça juste devant le garçon sans faire attention. Avant même qu’elle n’ait pu le toucher, elle releva son visage perlant encore d’un peu de sang comme pour lui demander de se pousser de lui-même. Mais elle ne pouvait pas l’obliger à bouger, ce fut pourquoi elle se déplaça d’elle-même, repartant non pas vers le château mais vers le parc. De toute manière, seul un vent plutôt glacé pouvait calmer sa plaie aux yeux. Et elle n’avait absolument aucune envie de se rendre à l’infirmerie pour que Madame Pomfresh lui passe un savon…Non, elle était bien assez dépitée comme ça, il ne fallait pas en rajouter.
Elle eut soudainement une pensée pour Maëlyne, sa cousine…Cela faisait deux ans maintenant qu’elle n’avait pas eu de nouvelles d’elle, et pourtant elle avait espéré la croiser parce qu’elle avait appris qu’elle était à la maison des Serdaigle. Mais elle n’avait aucun moyen de savoir qui la connaissait et qui ne la connaissait pas étant donné qu’elle ne voyait rien…Tout ce qu’elle savait de sa mère, c’était que Maëlyne était son portrait craché et que l’on aurait dit deux sœurs…Ce fut à cause de cette pensée soudaine que Selene oublia complètement la cape déchirée qu'elle avait laissée au bord de l'eau...
|
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mer 13 Juin - 13:39:13 | |
| La jeune fille lui répondit enfin, d’un ton qui n’admettait pas vraiment de réplique. Ne vous inquiétez pas…. Mouais, d’accord. Samael n’était pas vraiment convaincu et hésitait à passer son chemin alors que cette fille était à la limite du malaise, et semblait bien frêle et fragile. Il secoua la tête, et se passa la main derrière la nuque. Il ne pouvait pas décemment la laisser là, c’était tout de même la moindre des choses.
Mais la jeune fille se releva, sans fierté, sans rien demander, à l’aide de sa canne. Ce faisant, elle se retrouva nez à nez avec le garçon, et une étrange impression de déjà vu lui traversa l’esprit. Outre le fait que son visage ait encore de nombreuse trace de sang, et d’après ce qu’il voyait, elles ne pouvaient venir que des yeux bandés de la jeune fille, elle ressemblait étrangement à quelqu’un qu'il connaissait. Il n’eut aucun mal à mettre un nom sur le visage qui ressemblait à celui de la jeune griffondor. Le jeune homme fronça les sourcils tant la ressemblance était frappante. Etait-ce sa sœur ? Maëlyne lui avait bien dit qu’elle était fille unique. Mais qui d’autre qu’une sœur pouvait en être le portrait craché ?
Le jeune homme, perdu dans ses pensées, ne vit pas tout de suite qu’elle partait, n’appréciant apparemment pas sa compagnie, ni celle de qui que ce soit d’ailleurs. Elle se dirigeait vers le parc, alors qu’elle semblait avoir un besoin immédiat de soin, mais Samael haussa les épaules. Il n’était pas sa nourrice, ni son garde du corps. Il allait la laisser partir lorsqu’il remarqua qu’elle avait oublié sa cape près du lac. Le jeune homme secoua la tête car cet incident le fit à nouveau penser à la jeune fille de serdaigle.
**Décidément…Non seulement son visage ressemble de façon étonnante à Maëlyne, mais en plus, elle semble tout aussi tête en l’air…. **
Il se tourna vers la jeune aveugle qui s’éloignait et soupira. Il ne pouvait pas la laisser ainsi, sans cape, dans ce froid d’hivers, sans cape. Elle était déjà assez mal en point avec son malaise pour qu’elle évite d’attraper la grippe en plus. Samael ramassa sonc le bout de tissu déchiré qui avait miraculeusement échappé à l’eau glacé du lac, et court après la jeune fille qui s’était déjà bien éloignée. Il la rattrapa rapidement, et s’arrêta à ses cotés, reprenant son souffle avant de parler.
« Vous avez oublié votre cape, mademoiselle. »
Il lui tendit d’abord, puis se rappelant de son aveuglement, la posa sur le bras de la fillette. Il put ainsi revoir le visage de la jeune fille, et l’étonnante ressemblance le frappa à nouveau. Samael l’interrogea alors, sans y réfléchir vraiment.
« Dites, vous ne connaitriez pas une certaine Maëlyne ? Maëlyne Almarik. »
Qui pouvait-elle bien être ? Le jeune garçon ne pouvait s’empêcher de se sentir très intrigué sur le mystère de ces deux jeunes filles très semblables physiquement. Peut-être ne la connaissait-elle pas, et le prendrait elle pour un fou. Il ne lui resterait plus qu’à passer son chemin, en se demandant si, lui aussi, un presque clone… |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mer 13 Juin - 15:24:31 | |
| Selene s’était engagée à ne pas trop parler aujourd’hui pour ne pas se fatiguer, mais elle avait eu du mal à s’en empêcher. C’était bien étrange d’ailleurs, elle n’aimait pas qu’on la prenne en pitié, et donc elle pouvait se montrer odieuse avec quiconque essayait. Mais en vérité, alors que sa famille tenait absolument à ce qu’elle haïsse cordialement sa cousine Maëlyne, elle n’avait fait que l’adorer un peu plus.
Elle l’avait rencontrée alors qu’elles n’étaient toutes deux que des enfants, et c’était juste avant que Selene ne perde définitivement la vue. Sa cousine lui avait immédiatement sourit alors qu’elle avait été sur la défensive avec tous les autres membres de la famille. Mais pas avec elle, au contraire. Elle lui avait tendu la main et ne l’avait pas repoussée. C’était pour cette raison que la petite fille qu’elle avait été s’était empressée de la protéger autant qu’elle le pouvait des autres adultes, et cela en l’emmenant dans sa cabane secrète, en pleine forêt. Elles y avaient joué, discuté toute la journée durant, jusqu’à ce que le soir ne soit presque couché. Mais lorsqu’elles étaient rentrées, la mère de Maëlyne avait giflée sa fille alors que la mère de Selene n’avait rien dit, à part à sa fille d’aller dans la chambre sans manger, chose à laquelle elle s’attendait. Elle était complètement désolée pour sa cousine, surtout que tout était de sa faute. Elle savait qu’il ne fallait pas qu’elles rentrent tard, mais comme ça avait été la première fois qu’elle pouvait se livrer à quelqu’un, elle n’avait écouté son cœur d’enfant, et c’était sa cousine qui avait payé pour elle. Par la suite, Selene avait perdu la vue et Maëlyne était venue la voir à l’hôpital. Elle avait refusé toutes ses visites sauf celle de sa cousine, qu’elle attendait avec impatience. Mais alors qu’elles discutaient tranquillement, sa mère était arrivée et avait mis sa cousine dehors. Depuis ce jour, elle ne l’avait plus revue et n’avait plus eu vraiment de nouvelles…
La voix du jeune élève qui l’avait abordée précédemment parvint de nouveau jusqu’à ses oreilles, la stoppant littéralement sur place. Il avait vu juste, elle avait oublié sa cape à l’endroit même où elle était restée pendant plusieurs minutes après sa crise. Ses yeux lui faisaient toujours aussi mal, mais elle eut tout de même le courage d’enlever son bandage, qu’elle ne supportait déjà plus. Et alors que l’élève lui posait sa cape déchirée sur son bras, elle leva son regard d’un rouge sang si particulier et pourtant si magnifique sans hésiter. C’était peut-être parce qu’elle voulait qu’il ait peur une bonne fois pour toute et s’en aille, ou bien qu’il reste en sachant qu’il était avec une personne aveugle…
Lorsqu’il la questionna, Selene eut un regard et une expression sur son visage qui était visiblement très surprise. Si elle la connaissait ? Oui, elle lui devait même de ne pas avoir abandonné tout espoir en ce monde. Mais elle ne l’avait plus revue et elle se demandait bien ce qu’elle pouvait bien devenir, seule à Poudlard. Selene était l’une des rares personnes à connaître le secret de sa cousine, et ce fut pourquoi elle se permit un très léger sourire qui disparut presque instantanément dès qu’elle eut une nouvelle pensée pour elle.
« Oui, je la connais. C’est ma cousine, et de surcroît une personne très chère à mon cœur. Elle est le symbole même de la bienveillance et de la gentillesse, et pourtant on l’a toujours piétinée avec ardeur…Surtout ma famille et ses parents. Mais dites-moi, pourquoi me posez-vous cette question ? L’avez-vous déjà croisée ? »
Cette question trôtait dans son esprit depuis qu’il lui avait demandé si elle la connaissait. Selene n’avait pas bougé et lui avait parlé en tentant de le regarder droit dans les yeux, même si ses yeux rouges étaient toujours aussi perdus dans le vague. Peut-être ne méritait-elle pas la gentillesse de Maëlyne, mais elle espérait tout de même ardemment qu’elle la reverrait un jour… |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mer 13 Juin - 15:56:18 | |
| Le garçon avait à peine rendu la cape à la griffondor que celle-ci enleva son bandage qui cachait ses yeux, comme si celui-ci l’excédait. Samael put enfin voir les yeux de cette jeune aveugle, et en fut aussi surpris qu’émerveillé. On aurait dit deux rubis qui luisaient, scintillants. Aussi étranges que magnifiques, le jeune homme ne dit rien, contemplant les yeux de la fillette qui ne pouvaient plus le voir.
La jeune fille eut une expression de surprise lorsqu’il lui parle de Maëlyne, et Samael comprit qu’il avait vu juste. Elle la connaissait, ou du moins l’avait connu. Bon, et était-ce sa sœur ? Cette question lui trottait dans la tête avec insistance, bien que Maëlyne lui ait assuré être fille unique. Il ne doutait pas de la parole de la jeun serdaigle, mais celle-ci n’était peut-être pas au courant. Le jeune homme secoua la tête doucement en souriant pour lui-même.
** Arrêtes de te faire des films, là, ca en devient ridicule…**
Les paroles de Griff ‘ lui apprirent alors que c’était sa cousine, et s’entendait apparemment très bien avec elle. Les termes élogieux qu’elle employa le firent sourire, heureux de voir qu’une autre personne appréciait cette jeune fille fragile et pourtant si gentille. La jeune aveugle lui demanda alors si il l’avait déjà croisé, et Samael ne put que se remémorer leur rencontre peu approprié à la discussion qui avait pourtant fini par des confidences sur leurs passés respectifs. Un instant, le jeune homme se demanda si la jeune fille connaissait le lourd passé de Maëlyne, mais n’osa rien dire. Si quelqu’un devait en parler, c’était l’aiglonne, pas lui.
« Oui, je la connais. Je ne l’ai rencontré qu’une seule fois, mais nous avons pu beaucoup discuter. Je suis d’ailleurs tout à fait d’accord avec toi lorsque tu en parle avec des termes aussi agréables…. Je suis content de voir qu’il y a quelqu’un d’autre sur qui elle peut compter.»
Le croirait-elle ? Elle semblait si méfiante que Samael ne pouvait s’empêcher d’en douter. Le jeune garçon frôla le pendentif de la jeune fille, encore une fois, avant de reporter son regard sur le griffondor. Elle semblait vivre son aveuglement avec une force et simplicité qui étonnait ‘Mael, et pour cela, il la respectait.
Le jeune homme se rendit bientôt compte qu’il ne s’était même pas présenté. Peut-être Maëlyne lui avait-elle parlé de lui. Cela faciliterait sans doute le dialogue, et abaisserait peut-être un peu de la méfiance de la jeune fille. Il leva les yeux vers ceux de la griff’, tout en sachant qu’elle ne pouvait le voir, mais peut-être pouvait elle le savoir, au son et à la portée de sa voix.
« Au fait, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Samael Laüs. A Serpentard, en première année, comme vous, il me semble.»
Il se demanda si la jeune fille avait le même nom de famille que Maëlyne. Détail sans importance sans doute. Mais ‘Mael cherchait à deviner les pensées de la jeune fille, de comprendre comment elle réfléchissait. C’était une chose qu’il faisait toujours en rencontrant de nouvelles personnes, mais ici, la tache était nettement plus compliqué car il se servait habituellement du regard des gens pour cela. Et les yeux de la jeune aveugle, s’ils étaient magnifiques, n’exprimaient plus rien d’autre qu’un regard lointain.
« Vous ressemblez beaucoup à Maëlyne, vous savez… »
Il avait dit cela comme ça, parce que leur ressemblance était vraiment frappante. Il se rendit compte que sa phrase pouvait paraitre déplacée car elle ne pourrait sans doute jamais le voir, mais le jeune serpent haussa les épaules. Elle semblait prendre suffisamment bien sa différence pour qu’il ne doive peser tous ces mots. Du moins, il l’espérait. |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Jeu 14 Juin - 8:49:24 | |
| Selene ne pensait pas du tout que sa cousine avait pu se faire un ami, mais elle était ravie de l’apprendre. Du moins, elle pensait que s’ils avaient beaucoup discuté, c’était que quelque part ils s’appréciaient. La jeune Gryffondor se demanda maintenant si elle avait autant de besoin de son soutien que cela maintenant. Bien entendu, elle tiendrait toujours les promesses qu’elle lui avait faites et elle la protègerait toujours autant, mais elle n’était pas sûre que le fait de lui parler serait bénéfique. En effet, elles avaient vécu ensemble des moments de joie, de sourire et d’amusement, mais elles avaient été également les spectatrices de beaucoup de peine et de désolation. Et derrière son apparente force face à sa cécité, la jeune fille n’en restait pas moins fragile. C’était simple, il suffisait qu’on la provoque pour qu’elle se laisse de nouveau envahir par sa colère. Et elle ne voulait absolument pas que Maëlyne paye pour ce dont elle n’était absolument pas coupable.
Selene ne pouvait s’empêcher d’être méfiante en cet instant, tout simplement parce qu’elle venait de faire un malaise et qu’elle n’était pas au meilleur de sa forme. Elle savait que ce n’était pas une raison pour avoir un mouvement de recul à chaque geste du garçon, mais elle ne pouvait décemment pas s’en empêcher. Alors qu’il avait parlé avec une voix amicale et non froide, la jeune fille se contenta de hocher la tête pour toute première réponse. Ses yeux la faisaient abominablement souffrir, mais elle refusait de remettre son bandage. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu’elle était sans cesse contrainte d’avoir les yeux bandés, et elle en avait assez. Tout ce qu’elle voulait, c’était avoir l’impression de pouvoir voir les gens sans aucun masque servant de barrière. Ce fut pourquoi, en cet instant, ses deux yeux d’un rouge sang se mirent à briller plus intensément encore. C’était peut-être le fait de parler de Maëlyne qui la chamboulait tant…Ou bien le fait qu’elle allait avoir de la fièvre si elle continuait à ne pas écouter les conseils avisés de l’infirmière.
« Maëlyne est une personne bien fragile…Elle est comme du cristal. Elle se briserait si on la prenait avec trop de dureté. Mais alors que je lui avais promis de toujours la protéger et l’aider, j’ai perdu la vue et ma mère lui a refusé l’accès de ma chambre. Je l’ai perdue de vue, je ne sais même pas si elle va mieux aujourd’hui. Lorsque nous étions plus petites, je m’acharnais pour qu’elle réussisse à me sourire…J’espère qu’elle va bien. »
Selene avait baissé son regard aussi rouge qu’un rubis vers le sol pour éviter de montrer qu’elle était en colère contre elle-même. Mais c’était limpide comme de l’eau de roche, elle s’en voulait de ne pas avoir eu la volonté nécessaire pour dire à quel point elle était vitale à son cœur. Elle était comme une sœur, comme son double, et elles étaient autrefois capables de se comprendre en se regardant simplement, sans se parler. Mais c’était trop tard maintenant, et si elle avait souffert en son absence, c’était sa faute et uniquement la sienne. C’était pour cette raison qu’elle s’en voulait, parce qu’elle lui avait fait la promesse de toujours la protéger et qu’elle n’avait pas été en mesure de la tenir.
Alors qu’une douce sensation de douleur s’insinuait comme un souffle glacé dans ses veines et donc dans tout son corps, le jeune élève se remit à parler pour se présenter. C’était un peu comme s’il voulait rompre le silence, et Selene ne pu que lui envoyer un regard reconnaissant. C’était tout ce qu’elle pouvait faire, le remercier s’il veillait bien sur Maëlyne. Il avait au moins l’avantage de voir bien, même très bien, chose à laquelle elle avait dit adieu il y avait de cela quelques années maintenant.
« Je m’appelle Selene Harvenaight. Je suis effectivement en première année, à Gryffondor. Et je suis surprise qu’un Serpentard tel que vous soit ami avec une Serdaigle comme Maëlyne…Ils n’ont pas une bonne réputation. Mais je ne m’en soucie pas, je ne fais aucune différence entre les maisons. Pour moi, un être humain est un être humain. »
Selene avait toujours été remarquablement mûre pour son âge, et elle le prouvait de différente manière, notamment en ne jugeant jamais les gens par apparences. Elle n’était pas capable de voir, mais elle sentait tout ce que l’on pouvait penser d’elle rien qu’en sentant le ton de la voix ou le souffle qui s’échappait des lèvres des élèves. Mais ça, elle ne savait pas bien comment elle était capable de le faire. Elle le faisait, c’est tout ce qu’elle voulait savoir. Elle eut soudainement une autre mine surprise dès qu’il lui annonça qu’elle ressemblait beaucoup à Maëlyne. Il était observateur, et surtout il devait apprécier sa cousine pour lui dire ça. Selene ne le prenait pas comme un reproche, mais plutôt comme un gentil compliment.
« Je sais. On nous prend souvent pour deux sœurs, mais je ne pense pas être digne d’une telle comparaison. Maëlyne possède une gentillesse, une bonté que je n’ai pas. Et puis…Je lui dois tant…Elle a beaucoup souffert à cause de moi et de ma famille. De même que ses parents n’ont jamais été tendres avec elle. Mais ça, si vous la connaissez, vous devez le savoir. »
|
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Ven 15 Juin - 19:33:40 | |
| Alors que la griffondor parlait de sa cousine, ses étranges pupilles écarlates s’étaient misent à briller de façon tout à fait étonnante, et cela lui sembla louche. Se pouvait-il qu’elle ait de la fièvre ? Après le sang qu’il avait vu sur le visage de la jeune fille, quelques instants auparavant, et vu l’état dans lequel elle l’avait trouvé, Samael n’en aurait pas été étonné. Cependant il n’osa rien dire, rien fait parce qu’à chacun de ses mouvements, le corps méfiant et en alerte de la fillette s’était reculé. Il essaya de se concentrer sur les paroles de la jeune fille, et crut comprendre qu’elles avaient été très proche, elle et sa cousine. Elle formula le vœu que Maëlyne aille bien, et ‘Mael ne lui répondit que ceci.
« Elle se bat pour apprendre à vivre, elle aussi… »
Le jeune Griff’ baissa les yeux pour cacher sa colère mais Samael l’avait déjà lut dans ses paroles et dans sa voix. Elle était trop évidente et trop présente pour qu’elle puisse la cacher réellement, et le jeune garçon s’en rendit compte. Il ne put s’empêcher de se demander ce qu’il s’était passé entre elles deux, ce qui avait bien pu briser cette ancienne complicité qu’il devinait très forte. Par respect pour cette inconnue, il s’abstint de commentaires et de questions. La jeune fille se présenta ensuite à son tour, non sans lui avoir jeté un regard reconnaissant alors qu’il brisait le silence et engageait la conversation.
Elle commença par dire qu’il était étrange qu’un serpy soit ami avec sa cousine qui était à Serdaigle, et le jeune garçon la considéra alors comme ces personnes pour qui la maison veut absolument tout dire, non sans déception. Cependant la jeune fille ajouta qu’elle ne le jugerait pas sur ce critère, et un fin sourire étira les lèvres du garçon. Il haussa les épaules avant de répondre de ce ton un peu moqueur, sans pour autant en être méchant.
« J’aurais été un Serpy comme on le dit, je ne serais sans doute jamais venu vous voir pour savoir si vous aviez besoin d’aide. Je ne serais jamais allé à la rencontre de Maëlyne non plus, et j’aurais perdu quelque chose… » Avoua-t-il.
Ils parlèrent ensuite de leur étrange ressemblance, et Sélène sembla en être flattée, avant d’ajouter qu’elle ne le méritait pas. Elle peignit un portrait si élogieux de sa cousine, et pourtant si similaire à Maëlyne qu’il en sourit, avant de comprendre qu’en faisant ceci, elle se dénigrait tout autant. Et à la dernière phrase que Sélène dit, Samael pensa au lourd passé que l’aiglonne lui avait raconté. La griffondor était elle au courant, et était-ce bien ce qu’elle insinuait par là ? Le jeune garçon ne pouvait pas se permettre de faire une gaffe la dessus.
Et parce qu’il ne sut ce qu’il devait répondre, il se contenta de prendre doucement la main de la jeune fille pour la poser sur son coup, à l’endroit où reposait le pendentif de Maëlyne. Il n’était pas certain qu’elle le connaissait, mais si c’était le cas, elle comprendrait très certainement ce qu’il signifiait, et l’informerait peut-être de ce qu’il savait de sa cousine.
« Je pense que vous ne devriez pas vous dénigrer ainsi. Vous avez le courage de vivre simplement avec votre aveuglement, sans comédie et sans trop de fierté. Peu de gens peuvent s’en vanter, et c’est quelque chose que vous devriez reconnaitre chez vous. »
Samael admirait la façon dont elle vivait son handicap. Plus jeune, il s’était demandé quel sens, quelle sensation, il préférait perdre s’il était obligé d’en effacer un. Il avait choisit la parole car c’était ce qu’il lui servait le moins. Il aimait la vue pour admirer les paysages nocturnes, les couleurs et comprendre les expressions. Il aimait l’odorat pour l’odeur des saisons, des pièces et des personnes. Il aimait l’ouïe pour pouvoir deviner aux voix des gens ce qu’ils pensaient vraiment, pour entendre la musique de l’eau, du vent et des chant. La parole ce qui lui était le moins utile….
Son regard s’attarda à nouveau sur les pupilles dilatées de la jeune fille, et cette fois-ci, il ne put rester sans rien faire. Il posa vivement sa main sur le front de la griffondor et la retira lentement. Elle était brûlante, et couvait certainement une fièvre très forte. Il lui lança un regard surpris à cause son insouciance qu’elle ne pouvait voir.
« Vous avez beaucoup de fièvre, vous devriez à l’infirmerie, je crois… » |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mar 19 Juin - 17:20:09 | |
| Selene n'était pas bien habituée au fait de parler à quelqu'un à coeur ouvert, mais cette fois c'était légèrement différent. Ils ne parlaient pas de la première inconnue venue, mais bien de Maëlyne, la seule personne qu'elle ne voulait pour rien au monde voir blessée ou triste. Elles étaient toutes deux foncièrement différentes, mais dans le fond, elles n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre, et c'était ce fait qui ravissait la jeune Selene. Comment aurait-elle pu exprimer quelque chose qu'elle ne pouvait décemment pas voir? Il lui fallait mettre des mots sur les choses pour identifier, les ressentir et les comprendre. Mais le douloureux sentiment qu'elle ressentait à l'égard de sa cousine n'avait d'égal que celui de marcher aux côtés de sa honte. Car oui, la jeune rouge et or était plus qu'honteuse de n'avoir pas eu la force de protéger celle qu'elle considérait autrefois comme sa soeur. Elle avait toujours admiré profondément cette fragilité qu'elle affichait sans trop le savoir, fragilité qui pouvait se révéler force dès qu'elle avait un joli sourire dessiné sur ses lèvres. Mais non, il avait fallut qu'elle soit éloignée d'elle et qu'elle ne puisse plus jamais la voir, l'entendre, la soutenir. Selene s'en voulait beaucoup, mais elle rendait également leurs deux familles respectives responsables. N'avaient-elles pas été une barrière à leur amitié durant de nombreuses années et encore aujourd'hui?
" En fait, Maëlyne ne se bat pas pour apprendre à vivre, elle se bat pour qu'on la laisse vivre telle qu'elle est vraiment. Vous savez, elle n'a pas toujours été habillée en garçon, et elle n'a pas toujours eu cette fragilité qui donne tellement envie de la serrer dans ses bras. Avant, c'était moi qui étais perdue et c'était elle qui me guidait, avec une force et une conviction qui n'étaient dignes que d'elle. C'est sa famille qui l'a brisée...Sa famille et bien d'autres choses dont je doute qu'elle vous ait parlé."
Dans son for intérieur, Selene savait pertinemment qu'elle avait raison et que Maëlyne ne s'était pas étendue sur un certain sujet. C'était cette chose qui les avaient séparés il y avait deux ans tout juste. Ce n'était la faute ni de l'une, ni de l'autre, du moins elle pensait. Ses souvenirs de cette époque étaient plutôt flous, elle ne se souvenait pas exactement de ce qui s'était passé ce jour là, mais elle savait que sa cousine était restée plusieurs jours en état de mort cérébrale, tout ça à cause de son père qui l'avait frappée cette fois au lieu d'abuser d'elle. Selene venait juste de perdre la vue lorsqu'elle avait appris la nouvelle, et elle s'était ruée dans la chambre de Maëlyne pour savoir s'il n'y avait plus aucun espoir ou si, comme elle l'espérait ardamment, elle pouvait encore faire quelque chose pour la sauver. Elle avait toujours été son soutien, comme une soeur pour elle. Lorsqu'il pleuvait, elle l'avait toujours emmenée dans un endroit sûr. Lorsqu'elle pleurait, elle séchait ses larmes en la consolant doucement. Lorsqu'elle hurlait, elle chassait ses peurs avec une douceur dont elle seule était capable. Et enfin...Lorsqu'elle avait peur, elle la réconfortait en inventant plusieurs choses ou idées qui étaient capables de la rassurer. Ce temps là, Selene ne se serait jamais permise de l'oublier ou de le mettre de côté. Bien au contraire, elle s'était promis de toujours y songer, surtout si jamais elle sentait Maëlyne de nouveau en danger. Et alors que sa cousine était seule dans cette grande école qui ne voulait visiblement pas d'elle, elle se devait d'être présente maintenant. Les rôles étaient simplement inversés pour un temps bien court...
La jeune rouge et or se permis de lever son regard de rubis vers Samael qui dictait qu'il aurait perdu quelque chose si jamais il n'avait pas rencontré Maëlyne. Selene ne pouvait pas lui donner tort, car elle, si elle ne l'avait jamais rencontrée, c'était son âme qu'elle aurait perdu. Et ça, elle en était tout à fait consciente. C'était pour cette raison qu'elle voulait plus que tout la retrouver, la rassurer sur le fait qu'il y a toujours une lumière qui reste allumée, même pour les aveugles comme elle, et même pour ceux qui paraissent ce qu'ils ne sont pas. Selene savait que ce message, elle se devait de lui transmettre, de lui faire comprendre...Qu'importe si les élèves sont mauvais avec elle, il faut à tout prix qu'elle garde la tête haute. Voilà le message qu'elle devait lui transmettre...
Selene allait répliquer aux paroles du jeune Serpentard mais celui-ci attrapa bien vite sa main et la posa sur son cou, et plus précisément sur un pendentif. Cet objet...Ce fut comme si un flash lui transperçait le coeur, et l'élève eut un violent sursaut dès que sa main rentra en contact avec le collier. Oui, elle se souvenait du jour où Maëlyne l'avait fait, c'était même limpide comme de l'eau de roche...Emue, tremblante, Selene s'écarta rapidement du garçon, comme si elle avait encore du mal à contenir ses émotions, qui débordaient toutes les unes après les autres...
" Maëlyne a fait cette chose alors qu'elle était partie de chez elle pour se réfugier dans une cabane abandonnée en pleine forêt. Je l'avais trouvée facilement parce qu'elle m'en avait longuement parlé...Et ce jour là, la détresse que j'ai lue dans ses yeux, je m'en souviendrais toute ma vie. Elle faisait ce pendentif que vous portez, je m'en souviens comme si c'était hier, et elle n'avait même pas osé lever son regard vers moi, comme si elle avait honte d'une chose. Je l'ai convaincue de retourner chez elle, chose qu'elle a faite puisqu'elle m'a toujours écoutée. Mais c'est ma faute...Si elle n'était pas retournée chez elle, jamais elle n'aurait eu cet état de mort cérébrale à l'hôpital alors que je venais de dire adieu à la lumière pour le restant de mes jours..."
Selene ne contenait plus ses larmes, et elle les laissa librement couler tandis qu'elle parlait, serrant parfois un peu violemment ses poings pour être certaine de ne pas craquer de manière trop violente. Si elle le faisait, ses larmes de cristal allaient se transformer en gouttes sanguines, et il fallait à tout prix qu'elle l'évite. Alors qu'elle parvenait peu à peu à se calmer en reprenant le contrôle de ses émotions avec un courage surhumain, elle sentit la main presque froide de Samael se poser sur son front, qui lui, était plus que brûlant. C'était une évidence qu'elle était fiévreuse et qu'elle risquait gros à ne jamais écouter les conseils de l'infirmière, mais elle s'en fichait. Elle partait du principe que si jamais Maëlyne souffrait, elle se devait de réparer son erreur...Même si elle ignorait encore le moyen de s'y prendre. Tout doucement, Selene s'avança vers un arbre et se laissa glisser en soupirant...Peut-être que s'il savait toute la vérité il aurait plus de chance qu'elle d'aider Maëlyne...
" Si elle vous a donné ce pendentif, c'est parce qu'elle a une confiance sans faille en vous et qu'elle veut vous transmettre un message. En tout cas, elle doit ressentir un sentiment très fort pour vous avoir dicté son passé et vous avoir offert le seul trésor qu'elle possède. Maëlyne a manqué de mourir, et c'est moi qui ait réussi à lui faire comprendre que même si elle se trouve dans un tunnel qui ne finit pas, il y aura toujours au bout un peu de lumière chaleureuse et rassurante pour la protéger. Moi, je n'ai plus la volonté de protéger Maëlyne. Je vais veiller sur elle, mais vous pouvez également le faire, alors je vous le demande comme une faveur. Elle est en danger à cause de sa famille et de la mienne. Elle n'a personne à qui se confier, en qui donner sa confiance et avec qui partager la multitude de sentiments qui l'oppressent...Je vous en prie, aidez là vous qui le pouvez...Moi je n'ai plus aucune force. Je l'adore...Elle est ce que j'ai encore de plus cher...Mais moi je ne peux plus rien désormais."
A ces mots, Selene ferma les yeux, sans s'évanouir. Comme pour se punir des mots qu'elle venait de prononcer, de l'abandon qu'elle venait de faire sans pouvoir faire autrement, elle laissa s'écouler une larme sanguine, puis une deuxième. Elle sentait bientôt la douleur recommencer à lui brûler les yeux, mais elle savait que c'était le prix à payer pour sa lâcheté. |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] Mer 20 Juin - 10:30:16 | |
| Sélène repris la parole pour discuter de Maëlyne. Elle semblait vraiment bien la connaitre, et de ce qu’elle disait, le jeune garçon put comprendre que les rôles de protecteur/protégé n’avaient pas toujours été dans ce sens là. Maëlyne n’avait pas toujours été aussi fragile, et Samael s’imaginait sans peine la jeune fille qu’elle avait dû être avant d’être détruite par ses parents. Elle avait apparemment beaucoup aidé Sélène lorsqu’elle avait perdue la vue, et ‘Mael commençait à comprendre les liens qui pouvaient les relier. Un peu comme deux sœurs. Un peu comme ils s’étaient soutenus, son frère et lui.
Le jeune homme revit alors les images des derniers mois de vie d’Antoine, et un gout amer lui traversa le palais. Un gout de sang et de regret, de haine et de colère. Ils étaient restés ensemble jusqu’au bout, et c’est ce qui avait coûté la vie de son frère, une partie de son enfance. Il comprenait les sentiments qui pouvaient relier ces deux jeunes filles dont le passé difficile et les aléas du destin avaient rapprochés. Il hocha alors la tête, bien qu’elle ne puisse pas le voir.
« Maëlyne ne m’a sans doute pas tout dit, et je lui ai caché certain aspect de mon passé aussi. Mais ce que je sais d’elle et ce que j’ai appris à connaitre d’elle me suffit amplement pour l’apprécier beaucoup. »
Que l’aiglonne ne lui ait pas tout avoué ne le surprenait pas du tout, il n’avait jamais eu l’audace de penser qu’il savait déjà tout de la jeune fille. Lui aussi n’avait pas parlé de certains aspect peu reluisant de son enfance. Il lui avait caché tout ce qui concernait sa vie dans les rues de la grande ville, des chapardages, des bandes de gamins, de leurs bagarres, et de leur survie. Tous ces incidents dont il avait honte, tout ce qu’il n’avait pas osé dire. Samael avait pourtant parlé du principale de son passé à Maëlyne, et ne le regrettait absolument pas. Pouvoir avouer certains de ses regrets, quelques unes de ses fautes l’avait soulagé, et l’aidait beaucoup.
Lorsque la main de la Griff’ entra en contact avec le métal du pendentif, elle eut un sursaut violent, et lui dit connaitre ce pendentif. Elle lui expliqua un peu où et quand elle l’avait fait, et soudain, des larmes de culpabilité se mirent à glisser de ses yeux rouges. Sélène lui avoua que c’était de sa faute si Maëlyne, qui avait suivit ses conseils, était tombée en mort cérébrale. Le jeune garçon mit un instant à assimiler ce que venait de lui raconter la fillette, et sentit son cœur se serrer. Oh, il connaissait bien cette culpabilité. Pour l’avoir ressentit longtemps, et parce qu’il la gardait encore dans son cœur, il savait la reconnaitre.
Le jeune homme, qui ne pouvait trouver les mots pour la consoler, se contenta de prendre la main fiévreuse de la jeune aveugle, et de la serrer. Il aurait aimé pouvoir la consoler, mais Samael ne ressentait que trop cette culpabilité au fond de lui pour pouvoir lui dire sincèrement que ce n’était pas de sa faute. Bien sur, il savait que Sélène n’y était pour rien. Mais en le lui disant, il craignait de se juger en même temps et donc de ne pas réussir à la convaincre. Et rien n’était pire qu’un mensonge, dans ces cas là.
Sélène prononça alors de mots qui le touchèrent profondément. Protéger Maëlyne ? Prendre soin d’elle ? Il ferait tout ce qu’il pouvait, il le sentait, mais quel était donc ce danger qui rodait sur elle en rapport avec sa famille ? Le jeune garçon ignorait de quoi la Griffondor parlait, mais ce qui était sur, c’est que quoi que fût le danger, il ne laisserait pas l’aiglonne se débrouiller toute seule. Il se contenta alors de serrer un peu plus la main de Sélène qu’il tenait toujours.
« Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider. Elle a assez souffert comme ça pour qu’on puisse laisser impunément les autres continuer. Mais ne dites pas que vous ne pouvez rien pour elle, je pense que c’est faux. Maëlyne a besoin de la présence de ceux qui lui sont cher, de ceux qu’elle pourra aimer et qui l’aimeront telle qu’elle est, comme la fille qu’elle est vraiment. Je crois qu’elle a besoin de vous. »
Sélène s’était laissé tombé par terre, et des larmes recommencèrent à rouler sur ses joues. Mais ce qui affola le garçon, c’était que ces perles avaient une étrange couleur sanguine, laissant sur la peau de la jeune fille de vagues trainées rougeâtre. Il fallait absolument qu’il l’emmène à l’infirmerie, elle ne pouvait pas rester comme ça. L’infermière saurait bien quoi faire, sans doute. Le jeune homme s’accroupit près d’elle pour être à la même hauteur.
« Il faut que je vous emmène à l’infirmerie. Est-ce que vous avez la force de vous levez encore ? »
Son ton n’admettait plus aucune réplique, et qu’elle le veuille ou non, cette solution était sans doute la plus appropriée à son état alarmant. |
| | | | | | Sujet: Re: Malaise et colère à prévoir [Samael] | |
| |
| | | | |
Sujets similaires | |
|
| | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|
Accueil