Nervia se reveilla ce dimanche matin par un rayon de soleil venant délicatement effleurer son visage. Un coup d'oeil à son réveil lui indiqua qu'elle pouvait rester au lit encore un peu. Elle avait écrit sa lettre hebdomadaire à ses parents la veille au soir et n'avait donc pas à se lever immédiatement pour le faire. Elle sourit. Plus qu'une semaine et c'étaient les vacances. Malheureusement avant ça il fallait en passer par les examens, et le bal de fin d'année. Les deux évènements lui causaient beaucoup de soucis. Oh bien sur elle était prête pour les contrôles: elle avait passé le dernier mois à ne penser qu'à ça et à réviser tout ce qu'elle pouvait. Mais la petite blonde, ultra perfectionniste, était persuadée qu'il lui restait des lacunes. Ou qu'elle oublierait des choses au moment de l'examen. Elle résistait tout de même à la tentation de se servir des sorts ou des potions miracles que lui proposaient les élèves d'année supérieure. Le bal était un autre problème. Il lui fallait être jolie, voire accompagnée et ce n'était pas vraiment ses points forts. Ses amies ne parlaient plus que de ça et elle se sentait un peu à l'écart, si peu intéressée qu'elle était par la mode et les garçons.

Un hibou tapota à la fenêtre. Elle reconnut Mo, la chouette de son père, et se leva pour lui ouvrir. L'oiseau se percha sur sa table de nuit, tendant sa patte afin qu'elle puisse décrocher le petit paquet qui y était attaché. La petite fille libéra Mo et lui fouilla dans son tiroir pour trouver du Miamhibou. La chouette repartit, laissant la Serdaigle ouvrir le colis. Elle y trouva deux pains au chocolat, probablement sortis du four le matin même, ainsi qu'une nouvelle plume et un petit mot rédigé par son père:

Citation :

Bonne chance ma chérie pour tes examens. Nous sommes de tout coeur avec toi. Maman te dit de bien dormir et de ne pas manger trop gras mais elle t'envoie quand même ses pains au chocolat, pour t'encourager. Moi je t'ai mis une nouvelle plume, tu m'as dit que l'ancienne était un peu abimée et c'est important de bien présenter ses devoirs. Bisous ma Nervia.
Papa et Maman.

La petite blonde esquissa un sourire et regarda par la fenêtre. Le temps était vraiment magnifique à quelques jours du mois de juillet. Il n'était que dix heures du matin mais il faisait déjà assez chaud pour se promener dans le parc... voire réviser dans le parc. Cette idée enthousiasma Nervia qui s'empressa de s'habiller. Sa robe noire, ses chaussettes bleu et bronze, ses bottines noires, son chapeau.

*Oh puis on est dimanche! Pas de chapeau!*

Elle reposa le couvre-chef sur son lit, rassembla ses livres de Sortilèges, de Botanique et de Défense contre les Forces du Mal, un rouleau de parchemin, sa nouvelle plume et son flacon d'encre, sans oublier les deux pains au chocolat qui lui serviraient de petit déjeuner, avant de quitter son dortoir, puis la salle commune des Serdaigle. Elle descendit de la haute tour, arriva dans le grand hall d'entrée, passa les portes et se retrouva dehors, sur le perron du chateau. Un large sourire s'étala sur son visage. Il faisait chaud, mais d'une chaleur très agréable, pas du tout étouffante. La pelouse était déjà sèche de sa rosée, elle pourrait donc s'asseoir dessus sans être trempée. Elle dévala les marches en courant et se dirigea vers les serres, ainsi elle pourrait observer les plantes au programme si elle avait quelques trous de mémoire. Il n'y avait encore personne dehors, tous devaient dormir ou manger dans la grande salle.

Elle se dénicha un coin sympathique, près d'un gigantesque arbre. Les serres étaient à une dizaine de mêtres. Elle s'assit sur le gazon ras et doux, déposa ses livres près d'elle et étendit les jambes. Ca faisait un bon moment qu'elle n'avait pas profité du parc comme ça. D'ailleurs elle n'en avait jamais réellement profité... Elle prit un pain au chocolat et le mordit à pleines dents. Il était encore tiède, le chocolat encore un peu fondant. Elle ferma les yeux pour profiter pleinement de cet instant de calme avant l'effort intellectuel.

Dès huit heures ce matin-là, William fut réveillé en sursaut par la certitude d'avoir oublié quelque chose... Aller en cours, par exemple! Il sauta hors du lit, affolé, et s'habilla à une vitesse encore jamais vue chez lui. Sa cravate dénouée autour du cou, il jeta son sac sur son dos et se rua hors du dortoir au pas de charge. C'est en traversant la salle commune où traînassaient quelques élèves en pyjama qu'il commença à avoir un doute... Il jeta un regard à sa montre où, au-dessus de l'heure, s'affichaient les petites lettres "SUN". Dimanche... quel idiot... Il s'était levé persuadé qu'on était lundi... Bon, maintenant qu'il était habillé, il n'allait pas retourner se coucher... Il quitta la salle commune, en marchant lentement, et descendit prendre son petit déjeuner en bâillant.
Il s'attarda une bonne demi-heure à table et prit un solide petit déjeuner, avec oeufs au lard, toasts, céréales et thé. Le repas fut interrompu par le retour du hibou qu'il avait envoyé à ses parents quelques jours auparavant. Will prit la lettre, offrit la couenne du lard à l'oiseau et quitta la Grande Salle pour aller lire sa lettre dehors.
Il ouvrit l'enveloppe en descendant les marches du perron et lut sa lettre en marchant un peu au hasard dans l'herbe.

Citation :

Will, (ça, c'était la partie rédigée par son père, virile et presque froide)
Nous avons bien reçu ta lettre, et nous tenons à te féliciter pour les notes que tu as eues. Voilà qui est de bon augure pour tes examens. Il faut d'ailleurs que tu nous confirmes les dates de tes examens et surtout celle de ton retour à la maison afin que nous puissions nous organiser.
Susan a reçu les félicitations des professeurs pour les deux premiers trimestres. Elle a été classée première dans toutes les matières. (Bien sûr, songea Will, vaguement déprimé...). Elle nous demande souvent quels sont tes résultats, et je crois qu'elle serait contente que tu lui écrives. (Ben tiens... et elle, elle ne peut pas le faire?)
J'attends avec impatience le retour de mon second. Je m'ennuie un peu, tout seul en mer! (Enfin une note un peu affectueuse)
Papa.

Mon chéri, (là, on entrait dans la partie maternelle, nettement plus affolée)
Tu as passé longtemps sans écrire, j'étais morte d'inquiétude! (une semaine, terrible). Ne pourrais-tu pas demander s'il n'est pas possible d'installer un téléphone? je serais tellement plus tranquille! (je t'ai déjà expliqué que c'est impossible, m'man...)J'espère que tu manges bien et que tu prends bien soin de toi... Ne fais rien de dangereux, surtout, et si tes professeurs te demandent d'effectuer un travail trop dangereux, n'hésite pas à refuser. (Elle était persuadée que les cours magiques étaient affreusement dangereux... et elle était loin de la réalité).
J'ai vraiment hâte de te revoir! Envoie-moi vite de tes nouvelles.
Je t'embrasse.
Ta maman qui t'aime.

Will plia la lettre et la fourra dans sa poche. Elle ne contenait pas grand-chose de nouveau... sinon l'habituelle inquiétude de sa mère. Il fallait lui écrire au plus vite, pour essayer de la calmer un peu. Il allait s'asseoir au soleil pour rédiger sa réponse, lorsqu'il aperçut, un peu plus loin, une connaissance. Il s'approcha donc sans bruit, par derrière, et attendit d'être assez près pour claironner:

-Salut Nervia!!

"-AAAAAH!"

Le cri de Nervia retentit dans le parc, et mourut près de la forêt interdite. Il faut dire que personne n'oserait entrer dans un endroit si sinistre, pas même un cri de frayeur. La petite fille, tellement occupée à manger sa délicieuse viennoiserie, n'avait pas entendu que quelqu'un s'approchait et se laissa donc surprendre par ce "Salut Nervia" pourtant si anodin. Mue par un reflexe d'auto-défense appris au long de cette année en cours de Défense contre les Forces du Mal, elle porta la main à sa baguette qui trainait comme à son habitude dans sa poche et se retourna vivement vers son agresseur. Son agresseur? Alors qu'il connaissait son prénom? Oui mais les agresseurs sont parfois fourbes leur avait appris le professeur Lupin. Aussi se retrouva-t-elle assise sur l'herbe, la baguette pointée sur un individu en robe noire qui lui était debout.

"-William?"

La petite fille, interloquée, ne pensa même pas à baisser sa baguette. Il ne s'agissait que de son partenaire d'Astronomie qui avait surement, et avec une grande réussite, cherché à lui faire peur. Il tenait un morceau de parchemin dans la main et semblait ravi de son effet.

"-C'est malin, tu m'as fait peur... Tu veux t'asseoir?"

Elle se retourna pour se mettre dans la position où elle était l'instant d'avant, désignant l'herbe devant elle. Elle en profita donc pour cesser de menacer le garçon de sa baguette. Que lui aurait elle fait de toutes façons? L'aurait elle élevé dans les airs? Tiens d'ailleurs c'était une bonne idée ça, elle devrait lui demander d'essayer... Elle rangea l'instrument dans sa poche et reprit son pain au chocolat qui, heureusement, était tombé sur son sac et pas dans l'herbe. Qui savait où le chien du garde chasse faisait ses besoins... Les battements de son coeur redevenaient lents et réguliers. Elle sourit à son ami.

"-Qu'est ce que tu viens faire là ce matin? Réviser?"

Elle désigna d'un geste de la main ses livres éparpillés devant elle et poussa un petit soupir d'éternelle insatisfaite. Le garçon n'avait surement pas ce genre de problèmes, il était un des meilleurs de la promotion. Elle mordit à nouveau dans son petit déjeuner et, se remémorant les règles de la politesse, attendit d'avoir la bouche vide avant de reprendre.

"-Tu veux un pain au chocolat? Ma maman les a fait ce matin et me les a envoyé avec Mo, la chouette de mon papa, qui lui m'a envoyé une nouvelle plume. Tu as vu, elle est bleue, c'est joli non?"

William avait prévu d'effrayer légèrement la jeune Serdaigle, mais il n'avait pas prévu qu'elle pousserait un tel hurlement. A n'en pas douter, on l'avait entendue jusqu'à Pré-au-Lard... Un sourire confus s'étala sur le visage du Gryffondor, qui se sentit un peu coupable d'avoir causé une telle terreur à Nervia. Il marmonna:

-Salut... ça va? désolé, je ne pensais pas que tu aurais si peur...

Il s'assit à côté d'elle et regarda son étalage de livres, ainsi que le pain au chocolat qu'elle venait de récupérer. Il regretta d'avoir tant mangé au petit déjeuner, il aurait bien aimé goûter à la cuisine de Mrs Leakey... Il secoua la tête et répondit:

-Merci, je n'ai pas faim... mais c'est gentil. Tu révisais pour les examens?

Il posa son sac devant lui, y rangea sa lettre et fit l'inventaire des livres et cahiers qu'il avait emportés. Peut-être pourraient-ils travailler ensemble... Will aimait bien travailler avec Nervia, ils étaient plutôt efficaces tous les deux... Il lui sourit et annonça:

-Moi aussi, je voulais travailler un peu... Enfin, d'abord, il faut que j'écrive à mes parents... Ma mère est folle d'inquiétude... Tu comprends, mes parents sont des Moldus et ils ne se rendent pas bien compte de ce que je fais ici... Alors il faut que je leur écrive en leur donnant plein de détails, pour les rassurer. Tes...

Il allait demander si elle était de famille sorcière, mais il se rappela qu'elle avait parlé de la chouette de son père... ce n'était pas un animal très commun chez les Moldus. Il reprit donc:

-Tes parents sont des sorciers? Ils ne doivent pas habiter trop loin pour t'envoyer des pains au chocolat...

La petite serdaigle sourit à son ami. Au moins il s'excusait de son geste. Bien que, en y réfléchissant, ça n'avait rien de terrifiant, Nervia était juste quelque peu... parano. Elle le regarda s'asseoir et sortir ses livres. Apparement il était venu ici dans le même but qu'elle. Sauf qu'il avait déjà mangé.

"-Oh... tu ne sais pas ce que tu perds ils sont vraiment délicieux. Et je dis pas ça juste parce que c'est ma maman. Elle est boulangère ét a fait toute sa formation en France. Et là bas ils font les meilleurs pains au chocolat du monde."

Et voilà, elle racontait encore sa vie... Elle avala la dernière bouchée de sa viennoiserie. Elle avait pris soin de manger la partie contenant le chocolat en dernier. Ce n'était pas la manière la plus délicate de manger, surtout en public, mais elle les avait toujours dégusté de cette façon. Elle se passa la langue sur les dents afin de ne pas y laisser de miette et sourit de nouveau à William.

"-Oui je suis venue ici pour travailler... J'ai encore quelques révisions à faire avant l'examen de Botanique de demain. Et il faudrait peut être que je révise quelques Sorts..."

Le garçon confirma son envie de travailler, mais il devait apparement écrire une lettre d'abord. Elle comprenait parfaitement puisqu'elle même envoyait une lettre chaque semaine. Il la questionna ensuite sur ses origines. C'est vrai qu'ils n'avaient jamais abordé le sujet. Ils passaient tous leurs TP d'Astronomie ensemble pourtant mais ne parlaient que de planètes et de cours. Ce qui n'empêchait pas Nervia de savoir que le garçon était d'origine moldue, puisqu'il l'avait dit lors du débat sur les maisons.

"-Bah mon papa est sorcier mais pas ma maman. Elle s'habitue un peu à notre monde mais comme elle y est pas souvent bah elle comprend pas tout. Heureusement que papa la rassure. Et ils habitent à Londres, au dessus de la boulangerie de maman. Elle se lêve très tôt pour faire cuire les pains au chocolat, ils sont prêts vers 6 heures du matin en général. Et Mo est une chouette postale ultra rapide."

Bla bla bla... Elle regarda William, tâchant de voir si ses bavardages ne l'ennuyaient pas trop. Voyant qu'il ne sortait pas de plume pour écrire sa lettre elle lui en proposa une.

"-Tu as ce qu'il faut pour écrire ta lettre? Sinon je peux te prêter ma plume, mon pot d'encre, ou même du parchemin si tu veux?"

HJ: Nervia, on n'a pas fait beaucoup de RPs, mais je fais comme si on se connaissait bien^^
Si jamais mon post est de trop, envoyez un MP^^

Un beau soleil se levait en ce beau dimanche sur le beau dortoir des beaux des élèves de Serdaigle. Mathias se réveilla rapidement, seul, comme d'habitude... Toute l'année, son dortoir avait été entièrement vide, malgré les trois lits qui occupaient les autres coins de la pièce. En même temps, il avait bien remarqué que très peu de garçons avaient été répartis à Serdaigle, il ne voyait que Trevor et lui, d'ailleurs. De toutes manières, le pauvre Français était si timide qu'il n'avait pas énormément d'amis... S'il avait tendance à s'attacher rapidement, ce n'était pas forcément le cas de tous ses camarades. Ceux qu'il considérait vraiment comme des amis sincères étaient Ambre, la jeune fille muette de Serdaigle, Nervia, une petite blondinette également à Serdaigle, et peut-être Trevor, même si apparemment, le sentiment n'était pas partagé... Il se souvint aussitôt de Lynn, avec qui il avait aussi passé quelques moments au cours de l'année, en particulier lors des "cours" qu'il lui donnait, et aussi de Jessie, qui même s'il ne partagreait pas une relation privilégiée avec le jeune Français, avait tout de même gagné son affection. Malgré tout, ce qui manquait le plus à Mathias était sa famille, ses frères et sa mère. Il n'arrivait pas à oublier, preuve de sa solitude générale, puisque ceux cités qu'il considérait comme des amis étaient souvent avec d'autres...qu'il n'osait pas aborder... Malgré cela, le jeune garçon trouva la force de prendre une bonne douche, s'habiller, et de sortir prendre le soleil dans le parc.

Une fois dehors, Mathias se laissa aller à ses pensées. Bien sûr, le hasard fait bien les choses des fois, il tomba sur quelqu'un de connu. Nervia, en l'occurence. Elle était accompagnée de William, à qui Mathias n'avait jamais parlé, mais qu'il avait déjà vu lors de tous les cours de l'année. Première année à Gryffondor, lui semblait-il. Au départ, il voulut aller saluer la jeune fille, mais après avoir vu qu'elle n'était pas seule, il se résigna, il n'osait pas... Apparemment, ils étaient en train de réviser, d'après les nombreux livres qui parsemaient l'herbe verte sur laquelle ils étaient assis. Lui-même avait déjà pas mal travaillé, et il ne voulait pas en faire des tonnes de plus. Niveau sortilèges, son arsenal s'était considérablement allongé depuis le début de l'année, il espérait ainsi pouvoir montrer ce qu'il savait faire aux Professeurs. Il voulut contourner Nervia et William, aussi discrètement que possible, mais il trébucha sur une racine d'arbre. S'il s'était rattrapé à temps pour ne pas tomber, la racine avait cédé sous la force de son pied dans un bruit pas très agréable.

La petite fille était soulagée de voir que son ami s'interessait à ce qu'elle racontait. Même elle trouvait ses monologues ininteressants par moments alors les autres... Mais le Gryffondor l'écoutait et lui posait des questions... dire que les vacances étaient dans une semaine et qu'elle ne le reverrait pas avant deux mois. Ceci dit elle pourrait peut être lui écrire pendant les vacances, si ses parents étaient d'accord pour recevoir des hiboux...

*Mais n'importe quoi, tu le connais à peine! Il a peut être pas envie d'être ton ami, juste un partenaire de TP...*

"-Moi non plus j'ai plus faim pour l'instant... donc si jamais tu change d'avis le second pain au chocolat sera toujours là... au moins jusqu'à cet après midi."

Elle sourit de sa gourmandise. C'était rare qu'elle puisse se retenir de manger mais le dîner de la veille était particulièrement copieux et elle devait manger léger, comme lui avait préconisé sa mère. Elle regarda William rédiger le début de sa lettre et ouvrit elle même son livre de botanique. Elle venait de trouver le chapitre sur les arbres, celui qui lui posait le plus de problèmes, lorsqu'il releva la tête pour lui poser une question. Nervia ouvrit la bouche pour répondre et fut coupée dans son élan par un bruit sec à quelques mètres d'eux. Elle releva la tête, en cherchant l'origine et son regard se posa sur Mathias dont le pied était pris dans une racine. William courait déjà vers lui et elle le suivit.

"-Mathias? Tu vas bien?"

Elle le contourna pour l'aider à dégager sa chaussure de l'arbre et revint se poster face à lui, le regard interrogatif.

"-Toi aussi tu t'es levé tôt! Tu venais faire quoi dans le parc? Moi j'étais venue pour réviser et puis j'ai croisé William, tu le connais? Il est à Gryffondor. Et on va réviser ensemble. Enfin pour l'instant on parle plus qu'autre chose."

Elle sourit et se retourna vers William à ses côtés.

"-Mon papa il est Médicomage à l'hopital Ste Mangouste à Londres, chef du service des blessures liées aux animaux magiques. Et toi tes parents ils font quoi? Oh au fait tu connais Mathias? Il est à Serdaigle avec moi."

HJ: Merci de m'accepter

Mathias n'eut pas le temps de faire trois pas après s'être dégagé de l'arbre que déjà Nervia et William étaient venus à son aide. S'il paraissait normal que Nervia intervienne, de part sa générosité et le fait qu'elle connaisse bien Mathias, le jeune Gryffondor venait de courir aider un inconnu, sans paraître dérangé le moins du monde, une chose que Mathias remarqua tout de suite avec admiration. Mais il n'avait rien. Il répondit timidement.

Heu... Non, j'ai rien, plus de peur que de mal... Ah, salut Nervia! dit-il déjà d'une voix plus assurée en voyant son amie arriver.

Il ne s'attendait pas à se faire remarquer autant, lui qui était pourtant si discret d'habitude... Enfin, à présent, il n'avait plus aucun prétexte pour éviter d'interférer entre les deux enfants qui semblaient aussi bien se connaître.

Oui, tu es William, c'est ça? On a passé pratiquement tous les cours ensemble. Oui, moi c'est Mathias.

La petite fille regarda les garçons se présenter l'un à l'autre, bien qu'elle ait déjà fait les présentations. Les deux se ressemblaient assez, pas par leur physique mais par leur caractère. Et elle les aimait bien tous les deux aussi était elle persuadée qu'ils pourraient bien s'entendre, voire devenir amis. Enfin ils n'en étaient pas encore là.
William fit un pas en avant en proposant au Serdaigle de s'asseoir avec eux pour réviser et papoter. Il lança ensuite un coup d'oeil à la petite fille, semblant guetter son approbation. Un large sourire naquit sur son visage et elle confirma l'invitation.

"-Oui, tu peux venir avec nous, si tu veux. Ca serait sympa. Enfin j'avoue que maintenant que j'ai trouvé des gens avec qui parler, je suis pas sure d'être encore très motivée pour réviser la botanique... Même si j'ai encore quelques problèmes avec les arbres..."

Elle n'aimait pas du tout avouer ses faiblesses en cours, et pourtant elle en avait, nottament en vol sur balai où elle n'avait jamais réussi à effectuer un virage sans tomber. Enfin après tout ses camarades aussi étaient humains et ils devaient aussit avoir des problèmes dans certaines matières. Du moins elle l'espérait.
N'attendant pas la réponse de Mathias, comme si celle ci devait obligatoirement être positive, Nervia se dirigea vers l'endroit où elle et William avaient laissé leurs affaires, se rassit sur l'herbe, et sortit son livre de botanique, avec un petit soupir de découragement.

"-Vous venez?"

William se sentait bien, tranquillement installé au soleil avec deux Serdaigle plutôt sympathiques- il ne connaissait pas Mathias, mais sa première impression était favorable... Il regarda Nervia se plonger dans son manuel en se disant qu'il ferait bien d'en faire autant, et il attrapa son sac; mais c'était pour y ranger la lettre à peine entamée adressée à ses parents, et la plume encore pleine d'encre. Ceci fait, il tourna la tête vers Mathias et lui adressa un sourire franc- le genre de sourire qui veut dire "Dans trois jours, c'est les vacances, elle est pas belle la vie?" Ledit sourire s'élargit lorsque le Serdaigle lui dit qu'il semblait détendu... cette remarque prouvait que Will cachait bien son jeu, parce qu'il était mort d'inquiétude au sujet de ses examens... Simplement, il avait toujours eu l'habitude de ne pas le montrer, de sorte que ses camarades croyaient qu'il était parfaitement serein. Il ne détrompa pas Mathias et répondit:

-Euh... j'essaie d'être calme, oui... Ce n'est pas évident, mais ce n'est pas en stressant que je réussirai mes examens! Et toi, tu n'es pas trop inquiet?

Il se tourna vers Nervia pour vérifier que leur conversation ne la dérangeait pas, même s'il n'avait guère de doutes à ce sujet. Elle avait paru si contente que Mathas vienne les rejoindre! Et le Gryffondor, lui aussi, était heureux de faire la connaissance du Bleu et Bronze, même s'ils étaient à la veille d'une séparation de deux mois.

Nervia écouta les conseils que lui donnait son camarade de Serdaigle. Elle lui sourit, toujours le nez dans son livre, à présent ouvert au chapitre sur la mandragore.

"-Oh tu sais, les heures à reviser je les ai déjà faites tous les jours depuis plus d'un mois... J'aimerai tellement réussir, papa serait fier de moi et ça montrerait à maman que ce n'était pas peine perdue de venir ici... Enfin la Mandragore je gère déjà pas mal... mais tu as raison, c'est important de relire tout ça encore un peu... Merci."

Elle commença donc à se tester elle même, en s'interrogeant mentalement sur les propriétés et utilisations magiques de cette plante qu'ils avaient si longuement étudié. Elle entendit vaguement Mathias complimenter le Gryffondor sur sa sérénité, et celui ci lui répondre qu'il stressait quand même. Elle releva la tête, leur adressant à tous les deux une petite moue qui signifiait clairement qu'elle ne se faisait pas de soucis pour eux.
Après quelques instants passés à fixer son livre, elle se rendit compte qu'elle était capable de réciter toute la leçon par coeur si on le lui demandait. Jugeant donc inutile de s'attarder plus sur le sujet, elle revint au chapitre des arbres... Qu'elle abandonna presque aussitôt. Son livre glissa au sol et elle ne fit pas mine de le rattraper. Elle étendit ses jambes devant elle, veillant à ne pas bousculer les affaires de ses amis, et posa mains sur l'herbe, légèrement en arrière de son corps. Elle se retrouvait ainsi dans une position semi allongée, nettement plus propice au farniente qu'au travail.

"-Bon... je sais que c'est pas comme ça que je vais progresser mais là j'en ai vraiment marre..."

Elle leva la tête vers le ciel, comme si son seul désir était de bronzer, et regarda à nouveau les deux garçons, une petite moue gênée sur le visage.

"-Honnètement... les examens c'est pas ce qui me fait le plus peur... Par contre le bal... Je n'y étais pas allée cet hiver, j'étais rentrée chez moi. Mais cette fois le départ se fait le lendemain et je crois qu'on est obligés... Je suis jamais allée à un bal de ma vie moi!"

William sourit en voyant Nervia poser son livre de botanique... Evidemment, elle ne devait pas pouvoir se concentrer avec Mathias et lui en train de bavarder... et elle avait raison, c'était vraiment lassant de réviser. Will en avait vraiment assez lui aussi, et il avait vraiment hâte que tout soit fini... Cette impression de toujours lire la même chose, et cette certitude de tout oublier à mesure des révisions... Vivement l'été, deux mois entiers sans rien à faire- sauf les devoirs de vacances, Will avait entendu dire que les profs en donnaient, et cela l'avait surpris... Il trouvait que ce n'était pas très équitable pour les élèves issus de familles moldues, et qui ne pouvaient bénéficier d'aucune aide... Enfin, ces travaux ne seraient probablement pas notés... cela rassura un peu le petit Gryffondor qui se laissa aller, à-demi allongé sur l'herbe, souriant béatement à Nervia et Mathias. Dans son esprit, en revanche, les choses étaient moins roses... Il repensait au bal, au refus d'Ambre lorsqu'il lui avait demandé d'être son cavalier... Bien sûr, une jolie fille comme elle devait avoir du succès... En attendant, Will n'osait plus demander aux filles de sa connaissance de l'accompagner, et au rythme où ça allait, il allait sans doute se retrouver sans partenaire. L'air de rien, il répondit:

-Oh, le bal, ce n'est qu'un mauvais moment à passer... Et puis, à ce moment, on aura les résultats des examens, alors ça ira mieux... enfin, j'espère!

Il sourit, comme pour s'excuser de plaisanter sur un sujet douteux, et demanda, l'air dégagé:

-Vous savez avec qui vous allez au bal, vous?

HJ: Désolé de retarder ce RP qui au départ était à vous :sifle:

La réponse de William surprit le petit Serdaigle. Quelle conviction! De toutes manières, comment Mathias pouvait-il deviner que cette année serait bien la seule où il stresserait horriblement pour un examen. Il fallait prendre ce type de choses avec calme, autrement, ça ne passerait jamais. Et il FALLAIT que ça passe. Passer comment? En deuxième année, bien sûr. Il avait de plus une inquiétude supplémentaire qui était celle des grandes vacances: comment allait-il faire pour retourner en France? Sa mère n'aurait certainement pas assez d'argent pour lui acheter un billet d'avion. Enfin... Pour le moment, rien n'était sûr. Si Mathias écrivait régulièrement à sa mère, les réponses étaient assez espacées dans le temps. Le trajet France-Angleterre était long pour une lettre, et avant d'avoir des nouvelles de sa famille, Mathias devait bien patienter une semaine, voire plus longtemps lorsque sa mère envoyait un colis, ce qui arrivait une fois tous les mois. Dans le colis se trouvait généralement une nouvelle dose de potion Polyglotte, le seul moyen pour Mathias de parler courremment Anglais et de pouvoir suivre normalement ses études de sorcellerie.

C'est bien que tu le prennes avec autant de calme, je t'envie vraiment... Disons que c'est déjà exceptionnel que je sois admis ici, je n'ai pas envie d'aller à Beaubâtons, et de rater cette chance en ratant un examen! Mais oui, il vaut mieux ne pas s'énerver inutilement... Si on peut appeler ça inutilement...

Mathias remarqua que l'envie de réviser de Nervia était repartie aussi vite qu'elle était arrivée. Cela fit sourire le jeune garçon qui s'assit en face de la jeune fille. Les trois élèves se tenaient maintenant en cercle, ou plutôt en triangle, une position très conviviale, renforcée par le fait qu'ils se trouvaient à l'extérieur sous un beau soleil. Lorsque la question du bal fut soulevée, Mathias pinça les lèvres, mais garda silence. Il avait oublié ce satané bal de fin d'année... Déjà, il avait dû sortir tellement il s'ennuyait lors de celui de Noël, car il ne connaissait personne à ce moment-là, et n'avait donc ni amis, ni cavalière. De toutes façons, il ne savait pas danser. Lorsque William demanda en quelle compagnie Nervia et Mathias iraient au bal, il ne put rester muet plus longtemps, de peur de paraître impoli.

Je ne dirai pas que ça me fait plus peur que les examens, mais c'est vrai que je n'ai pas envie d'y aller... Moi, j'étais au bal de Noël, mais j'étais tout seul, je me suis beaucoup ennuyé... Et là, William, je n'y vais avec personne, personne ne m'a invité, et de toutes façons, je crois que personne ne le fera. J'aimerais bien, pourtant, comme c'est un bal, j'aurais voulu passer un bon moment avec quelqu'un...

*Quoique je n'aurais jamais osé...*

La petite fille se sentait bien en compagnie des deux garçons. Son envie de réviser avait fondu comme neige au soleil, et, même s'ils parlaient encore un peu des examens de fin d'année, l'ambiance était vraiment plus détendue. Elle avait abordé le sujet du bal et ses deux amis avaient l'air d'avoir de quoi dire dessus. La petite fille ne savait pas tellement ce qu'en pensait William, en tous cas la réponse Un peu comme pour Nervia en somme. Le Gryffondor leur avait demandé s'ils y allaient seuls ou accompagné, la fillette répondit donc à la question.

"-Moi non plus, personne ne m'a invité, et je n'ai invité personne donc je ne risque pas d'y aller avec quelqu'un. Mais ça ne me manque pas vraiment plus que ça. Enfin j'aimerai bien y aller avec quelqu'un, au moins on est sur de pas danser tout seul, pour autant qu'on veuille danser, a vrai dire je suis nulle en danse... Mais si je n'y vais avec personne cette année, tant pis, ça sera pour l'année prochaine, enfin j'espère..."

Elle adressa un grand sourire aux deux garçons, comme pour montrer qu'elle n'était vraiment pas affectée par la situation. Elle souleva une de ses mais et l'observa. Sa paume était striée de rayures, marques de l'herbe sous ses mains. Soudain elle se souvint d'une phrase que Mathias venait de prononcer avant qu'elle ne prenne la parole. Un des mots l'avait intrigué. Elle se retourna vers lui et lui demanda:

"-Tu as dit un truc tout à l'heure, j'ai pas vraiment compris... C'est quoi Bobaton?"

HJ: Encore retard

Mathias fut assez surpris de l'avis de ses deux congénères sur le bal. Apparemment, leurs pensées étaient presque simlaires, ils n'allaient au bal que dans "l'espoir secret" de pouvoir trouver quelqu'un avec qui danser. De toutes façons, de manière générale, personne n'inviterait un première année, non? C'était ce que tentait de se dire le jeune Français, nouveaux venus, malgré l'année passée à la vitesse de l'éclair, et surtout les plus jeunes de l'établissement, beaucoup de premières années seraient seuls. Si c'était vrai, ce serait un moyen de se dire qu'ils n'étaient pas les seuls... Mais voulait-il vraiment vérifier? D'un coup, le petit Serdaigle prit une décision radicale.

Oh, et puis non, je n'irai pas. Ca n'en vaut pas la peine, je serai encore tout seul, je vais m'ennuyer. Qui voudrait parler à un petit première année? Je ferai autre chose, je lirai, ou... Bah, j'improviserai, je trouverai bien quelque chose à faire...

C'était la meilleure solution. C'est vrai, après tout, le mieux pour éviter l'ennui lors d'un évènement est de ne pas participer à l'évènement! Ou alors de trouver quelqu'un... Rho, c'était bien compliquée. Et la question de Nervia, redoublée par le regard attentif de William, sortit finalement les trois enfants du terrible bal de fin d'année. Assez surpris, Mathias ouvrit des yeux ronds devant la perplexité de ses camarades.

Vous ne connaissez pas Beauxbâtons? Je croyais qu'elle était plus connue que ça... L'académie de Beauxbâtons est la plus grande école de magie française, si ce n'est pas la seule... Nervia, je crois que tu le sais déjà, mais je le dis pour William, je suis Français d'origine. J'ai été envoyé ici...pour...diverses raisons...

En se rappelant qu'il avait été envoyé à Poudlard car son niveau avait été jugé trop haut pour la "simple" académie de Beauxbâtons, Mathias devint rouge pivoine, il n'osait pas vanter ainsi des mérites qu'il n'avait pas devant son amie Nervia, et devant William qu'il connaissait à peine. Gêné, le jeune Serdaigle continua tout de même.

Bref... Je n'avais jamais mis les pieds en Angleterre avant le début de l'année, et je ne parlais pas un mot d'Anglais! Mais ma mère est aussi sorcière, elle a réussi à préparer une potion Polyglotte, du coup, c'est comme si je parlais Anglais courramment. C'est pratique! Mais sans ça, je ne pourrais pas vous parler aujourd'hui. Il faudra bien que j'apprenne un jour, de toutes façons...

"-Boarf moi j'irai quand même mais si je m'ennuie, je remonterai. Personne ne s'apercevra de mon absence je suppose..."

Voilà, le sujet du bal semblait clos. La petite blonde écouta attentivement la réponse de Mathias sur Bobaton, l'académie de magie de France. Elle resta la bouche grande ouverte durant toute l'explication du garçon. Elle n'avait jamais pensé qu'il pouvait y avoir d'autres écoles, puisque des élèves de toutes nationalités semblaient se presser à Poudlard, mais il était logique après tout qu'il existe plus de sorciers que ça dans le monde. Et ce n'était pas la seule révélation qu'elle venait d'avoir.

"-Tu... tu es français? Je ne le savais pas du tout! Et puis tu parles si bien anglais, sans accent et tout... Moi je suis à moitié française, du côté de ma maman. Elle était boulangère en France avant de rencontrer mon papa et de s'installer à Londres. Et je suis souvent allée en Normandie, là où habitent mes grands parents. Tiens d'ailleurs..."

Elle posa les yeux sur son deuxième pain au chocolat posé sur son sac, l'attrapa et le tendit au jeune Serdaigle.

"-Tu en veux? Ma maman m'en a envoyé ce matin, des vrais fait par elle, exactement les mêmes qu'en France."

Elle était heureuse de savoir qu'elle avait tant de points communs avec son camarade. D'ailleurs elle se sentait un peu comme un mélange des deux garçons avec qui elle partageait sa matinée, mais en fille: William était anglais de parents moldus, Mathias était français de parents sorciers (en tous cas sa mère...) et elle était... un peu de tout ça. Cette pensée la fit sourire brièvement avant qu'elle se rappelle la dernière révélation du garçon.

"-Mais alors tu ne sais pas du tout parler anglais sans prendre ta potion? Et tu ne retiens pas le sens des mots une fois qu'elle a cessé de faire effet? Et ça te fait comprendre toutes les langues ou juste une en particulier? Enfin si tu te décides à apprendre un jour, je serai ravie de t'aider, même si je parle très peu français..."

Lorsque Mathias répondit, William le regarda, fasciné. Il n'aurait jamais dit que ce garçon-là était étranger... Il parlait tellement bien anglais, sans le moindre accent... décidément, la magie avait encore bien des secrets pour lui! Il remarqua à haute voix:

-Ah, je savais bien que j'avais lu le nom de Beauxbâtons quelque part... c'était dans l'Histoire de Poudlard, je crois...

Oui, certainement, au chapitre consacré à une ancienne compétition entre écoles de sorcellerie, le Tournoi des Sorciers ou quelque chose comme ça... Il s'en souvenait, à présent. Il se tut cependant, écoutant Mathias parler de sa potion. Cela l'intéressait au plus haut point... Et s'il en confectionnait avant de partir en vacances en France, l'été suivant? cela faciliterait bien des choses... Il sourit à Nervia lorsqu'elle raconta qu'elle était à moitié française- tous les trois étaient donc liés à la France, d'une façon ou d'une autre. Will expliqua:

-Moi, je suis anglais à 100%, mais je passe trois semaines en France chaque été! Mon père et ma mère adorent ce pays... on va dans la campagne, près de Bordeaux.

Il se tourna vers Mathias et lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis un petit moment:

-Dis, tu crois que ta mère accepterait de me donner la recette de la potion polyglotte? ce serait génial pour quand je vais en France, parce que je parle très mal le français...

La potion Polyglotte intéressait tout particulièrement la petite fille. Pouvoir parler une langue qu'elle ne connaissait pas était un rêve, qui lui permettrait entre autres de pouvoir mieux discuter avec ses cousins français et tous les camarades qu'elle retrouvait en Normandie tous les étés. D'un air songeur, elle verbalisé certaines de ses pensées.

"-Ca doit faire bizarre... Mais être tellement bien... Je me demande comment on fait pour choisir quelle langue on veut parler. Un ingrédient particulier dans la potion? Si j'appréciais un tant soit peu Rogue, je lui demanderai... A moins que tu puisse le demander à ta maman cet été? Enfin bon moi le français je le baragouine vite fait... Je suis loin d'être bilingue. Par contre l'anglais je maitrise!"

Elle afficha un grand sourire, comme pour faire écho au rire cristallin du Serdaigle quelques secondes plus tôt. Elle aimait entendre ses amis rire. Elle se tourna à nouveau vers William, ravie d'avoir trouvé un point commun qui les réunissait tous les trois, et qui surtout les distraiyait en cette fin de révisions.

"-C'est joli vers Bordeaux aussi... J'y suis allée une fois avec mon papy, il voulait me montrer les vins et tout, mais j'aime pas du tout ça. Et toi, Mathias, tu habites où en France? Je connais pas tout mais j'ai vu une bonne partie de l'ouest et du nord quand même."

Soudain, un mouvement attira son attention du coin de l'oeil. Elle tourna la tête et aperçut une petite araignée aux longues pattes qui grimpait sur ses parchemins. Elle poussa un petit cri et se leva d'un coup. Merlin qu'elle détestait ces bestioles!

Au cri que poussa Nervia, William se redressa, affolé. Qu'avait-elle vu pour s'échapper ainsi? En suivant son regard, il s'aperçut de la présence de l'araignée. C'était donc cette innocente petite bête qui faisait peur à la Serdaigle? Will adorait les animaux, araignées comprises. Il ne perdait jamais une occasion de les observer... Il tendit la main et la bestiole grimpa sur ses doigts. Le petit garçon se leva alors pour aller déposer l'araignée un peu plus loin, non sans avoir admiré auparavant son abdomen noir aux fines rayures claires. Elle était toute petite, et Will regretta fugitivement de ne pas avoir sa loupe sur lui... Il s'approcha d'un buisson, à quelques mètres des l'endroit où ils discutaient, et y posa la bête en soufflant dessus pour l'encourager à partir. En se retournant vers ses camarades, il adressa un sourire à Nervia:

-C'est bon, le danger est passé!

En relâchant l'araignée, son regard s'était posé sur sa montre... Il y avait une demi-heure qu'il discutait avec les deux Serdaigle! Leur compagnie était très agréable, mais une petite voix vertueuse soufflait à William que ce n'était pas en bavardant qu'il obtiendrait de bonnes notes à ses examens. Un peu gêné, il songea à prendre congé, mais la petite voix vertueuse fut bâillonnée par une petite voix pleine de bon sens qui répliquait: "mais il faut bien qu'il se fasse des amis!"... De toute façon, il avait travaillé toute l'année, ce n'était pas une heure de révisions en plus ou en moins qui changerait tout... Will se rassit près de ses camarades et s'allongea paresseusement dans l'herbe en disant:

-Je regarderai à la bibliothèque s'il y a quelque chose sur cette potion... Je demanderais bien à Rogue, mais il est tellement affreux...

Il avait baissé la voix pour dire cela, et lancé un regard autour de lui, comme si le maître des potions pouvait être caché sous une pâquerette. Il se tourna vers Mathias et Nervia, attendant leur avis- après tout, c'était surtout sur les Gryffondor que Rogue s'acharnait.