- Nom : Lovegood
- Prénom : Luna
- Age en HJ : 20 ans
- Age du personnage : 12 ans
- Comment avez vous connu le forum? par une recherche Google






En se réveillant ce matin-là, Luna ne s'était pas sentie particulièrement excitée. Et elle avait eu parfaitement conscience qu'en cela, comme en tant d'autres points, elle se différenciait singulièrement des autres sorciers et sorcières de son âge. Mais elle ne s'attarda pas sur cette pensée, c'était là un fait qu'elle avait appris à accepter. Au fond, peu importait ce que les autres pouvaient penser. Elle continuerait à fonder ses actions uniquement sur ce qui comptait vraiment, comme le lui avaient appris ses parents.

Evidemment, maman n'était plus là pour le lui dire. Elle était morte depuis plus de deux ans maintenant. Mais avant, elle lui avait très souvent parlé de l'importance de ne jamais renier ses convictions. Maman était une sorcière extraordinaire, qui s'impliquait toujours à fond dans les projets qu'elle menait, sans se soucier du qu'en-dira-t-on. Oh, bien sûr, les gens l'avaient encore plus dénigrée en la voyant continuer malgré leur réprobation non dissimulée, et derrière leurs faux regrets, Luna avait bien vu qu'ils cachaient mal leur satisfaction de pouvoir se répéter que ces projets insensés avaient fini par la tuer. Mais papa lui avait dit de ne pas faire attention, et d'être toujours fière de sa mère, qui était une grande sorcière. Et Luna savait que c'était lui qui avait raison, parce qu'elle sentait que c'était la vérité, et papa lui avait appris à se fier à son intuition. Evidemment elle aurait aimé que maman vive encore, ou au moins qu'elle ne meure pas en laissant à peine de quoi enterrer son corps, ou au moins que ça ait eu lieu ailleurs que juste devant elle. Mais elle savait que maman avait estimé tous les risques qu'elle prenait justifiés, et qu'en effet ses travaux avaient permis de grandes avancées dans la compréhension de la magie incontrôlée. Luna avait lu tout ce que maman avait publié, et puis elle avait lu beaucoup d'autres livres pour pouvoir comprendre ces articles parce qu'ils étaient vraiment compliqués, mais grâce à ces efforts elle avait pu s'assurer que son intuition ne s'était pas trompée. Maman avait eu raison de s'acharner, ses théories étaient les plus jolies jamais énoncées.

Luna se félicita intérieurement d'être à présent capable de penser au décès de maman aussi sereinement. Elle se rappelait avoir beaucoup pleuré, juste après. Mais grâce à papa, ça n'avait pas trop duré. Il avait tout fait pour la consoler. Il lui avait répété qu'il l'aimait, et que tous les deux, ils s'en sortiraient, qu'il fallait que maman soit fière d'eux quand ils la reverraient de l'autre côté. Quand Luna avait repensé à tout ça après, elle avait encore plus admiré son papa, parce qu'elle savait bien qu'en réalité, il avait dû se sentir encore plus abandonné qu'elle. Mais comme il l'avait dit, ils avaient su se débrouiller, même si maman n'avait jamais cessé de leur manquer. Pendant deux ans, papa et elle avaient voyagé tout autour du monde, à la poursuite d'animaux plus fabuleux les uns que les autres, dont la seule idée la faisait rêver. Et s'ils ne les atteignaient presque jamais, c'était presque tant mieux, parce que la difficulté ne faisait qu'ajouter à la valeur de leur quête. Ce qui n'avait été au départ qu'un projet improvisé pour se changer les idées tout en fournissant au magazine de papa des reportages exotiques était rapidement devenu pour elle la plus exaltante période de sa vie.

Elle avait donc infiniment regretté de devoir finalement rentrer dans le Devon un mois plus tôt. La vieille Angleterre lui paraissait si peu colorée désormais. A de multiples reprises, la pensée de prier papa de la laisser continuer à voyager avec lui l'avait titillée. Elle ne voulait rien tant que poursuivre encore les Ronflaks Cornus, les Srougitours Enamourés ou les Filsims Vagissants. Mais elle y avait renoncé. Parce que si elle savait que papa aurait sans doute fini par accepter, elle savait aussi que papa tenait vraiment à ce qu'elle fasse ses études dans cette école où il avait rencontré maman. Elle avait bien vu combien il était enthousiaste quand il l'avait emmenée acheter des fournitures scolaires dans le Chemin de Traverse. Elle avait eu toutes les peines du monde à le dissuader de lui offrir un chaudron en argent à touillage automatique et alarme à surchauffe alors que la liste stipulait seulement un chaudron basique en étain - maman était très douée en potions et il espérait certainement que sa fille le serait autant. Il voulait qu'elle devienne une sorcière accomplie, comme maman l'était. Et Luna elle-même était assez raisonnable pour reconnaître que si elle étudiait sérieusement pendant juste quelques années, elle pourrait bien mieux aider papa dans son métier. Et que même si ces juste quelques années lui paraissaient affreusement longues maintenant, elles ne représentaient rien dans la vie d'un sorcier, il lui faudrait juste se montrer patiente. Alors elle avait souri et accepté l'idée de la rentrée comme la perspective lui faisait autant plaisir qu'à lui. Et au fond, peut-être était-ce réellement le cas, parce que rendre papa heureux était ce qu'elle souhaitait par dessus tout.

Lorsque le cours de ses pensées eut atteint ce point, elle ne put rester au lit plus longtemps. Il lui fallait se lever sans plus traîner, pour éviter que papa ne soupçonne sa réticence. Elle entendait déjà dans la cuisine la vieille bouilloire se mettre à chanter – aujourd'hui, c'était un air d'opéra qu'elle ne connaissait pas. Le petit déjeuner allait bientôt être prêt. Elle espérait juste que le toaster était de meilleure humeur – la veille, elle avait malencontreusement renversé son jus de citrouille sur lui, et après, il avait systématiquement fait brûler toutes les tartines.

Luna passa vite fait dans la salle de bain pour faire un brin de toilette avant de s'habiller. Mais ayant eu le malheur de stationner un peu trop longtemps à côté du miroir, elle n'eut pas le temps de repartir avant d'être apostrophée. Le miroir tenait apparemment à lui faire savoir que sa coiffure laissait à désirer. Luna réprima une grimace et résista admirablement à la tentation de tirer puérilement la langue. Mais par contre, elle se regarda cette fois directement dans la glace pour délibérément donner à ses cheveux blond sale un aspect encore plus broussailleux. Il fallait toujours écouter les conseils donnés. Elle tenait à se montrer telle qu'elle était dès le début à ceux avec qui elle passerait sa scolarité. Elle savait d'expérience que de toute manière ils la jugeraient trop bizarre pour être fréquentée même s'il lui prenait l'envie de se donner une apparence plus conventionnelle. Rien que son regard semblait déstabiliser, avec ses yeux vaguement brumeux et globuleux, et il n'y avait aucune chance qu'elle puisse le changer. Alors elle avait d'autant moins de raison de chercher à changer le reste. Même, ils devaient être soulagés qu'elle aime porter des boucles d'oreilles excentriques, puisque ainsi elle leur fournissait un moyen de se détourner de ses yeux.

Pour la rentrée, elle choisit une paire avec des pendants en formes de citrouilles bleues. Des citrouilles bleues aussi grosses que ses yeux. Satisfaite du résultat qu'elle observa dans le miroir, elle rejoignit la cuisine juste avant que papa n'y entre également, l'air ravi. Ils prirent ensemble un copieux petit déjeuner, en bavardant agréablement, et terminèrent la discussion en allant à la gare. Luna resta enjouée jusqu'au départ du train. Jusqu'à ce que papa ne puisse plus la voir. Mais papa avait promis qu'il lui écrirait toutes les semaines, et qu'il la tiendrait informée de ses quêtes, alors elle se persuada qu'elle n'était pas triste. Et elle ne se sentit pas triste non plus quand un groupe de quatrième année lui fit quitter son compartiment pour prendre sa place sous prétexte que son chapeau aère-méninges prenait trop de place, pas triste non plus quand à l'arrivée des première année la regardèrent avec incrédulité quand elle déclara qu'il faudrait nourrir davantage les sombrals parce qu'ils étaient trop maigres, pas triste non plus quand comme par hasard une des bombabouses lancées par un nommé Peeves en bienvenue éclata juste là où elle se tenait et donna à tous les autres une bonne raison pour s'écarter. Tout ça ne comptait pas. Tout ça ne la concernait pas.

Elle se contenta de se laisser mener, et ne prêta de nouveau attention à ce qui l'entourait que quand elle se trouva à l'arrêt, avec ce qui semblait être le reste des premières années, dans une salle immense apparemment dénuée de plafond. Autour d'elle, les autres élèves murmuraient dans un mélange d'excitation et d'anxiété, semblant penser qu'ils allaient devoir passer des examens. En y pensant, elle aurait dû demander à papa comment la répartition se passait. Voilà qu'ils la rendaient nerveuse. Non pas qu'elle se soucie personnellement de la maison dans laquelle elle serait affectée, pour elle n'importe laquelle en valait une autre, elle était simplement là pour apprendre. Mais elle savait que papa serait heureux si elle allait en Serdaigle, comme maman, ou au moins en Gryffondor, comme lui. Alors quel que soit le teste, elle espérait qu'elle réussirait. Une chance sur deux, ça restait raisonnable, non? Elle aurait dû y réfléchir avant. Elle aurait cherché un lutin de risigni et lui aurait chanté une chanson à boire, il paraît qu'on peut ainsi s'attirer immanquablement la bonne fortune dans ses études. Mais trop tard à présent.

Une sorcière âgée avec un chignon strict, donnant l'impression de se donner du mal pour paraître affreusement sévère, s'avança devant eux pour leur expliquer la procédure. Elle fut un peu déçue en voyant le chapeau placé au cœur de la cérémonie. Il était bien moins beau que le sien. Elle ressentit une vague de commisération à son égard. Et commença à réfléchir à la possibilité de marchander : manifestement, c'était un objet qui pouvait penser et interagir avec d'autres êtres... si elle lui proposait de le laver, de le teindre avec la nuance qu'il souhaiterait et de le décorer avec plein de jolis quolifichets colorés, peut-être qu'il accepterait de la placer en Serdaigle? ça pouvait valoir la peine d'essayer...

Quand son nom fut appelé, elle se dirigea vers le tabouret avec petit sourire vaillant. Essayer ne coûtait rien. Elle devait se fier à son intuition.

Huuumm ...





Je dirais....






SERDAIGLE !!


[Superbe Fiche Félicitations ]

[Merci beaucoup! Je suis vraiment ravie d'avoir été acceptée, pour ce que j'ai pu en voir, ce forum a l'air d'excellente qualité, avec des joueurs très impliqués... j'ai hâte de jouer! ]


Le verdict tombé, Luna retira le chapeau et se releva. Serdaigle. Finalement, le Choixpeau n'avait même pas voulu de ses services en échange de son affectation. Mais le pauvre, il n'était vraiment pas beau, comme ça. Et il devait s'ennuyer, si sa seule occupation pendant tout le reste de l'année était de répéter sa petite chanson de présentation. Peut-être que plus tard, quand il serait moins occupé, elle devrait retourner le voir pour le convaincre d'essayer une teinture fushia.

Enfin, pour l'heure, elle devait rejoindre les rangs. Elle avait déjà repéré quelle était la table des Serdaigle, mais les élèves qui y étaient déjà installés lui faisaient de grands signes en poussant des cris. Au moins, sur ce trajet-là, elle ne risquait pas de se perdre.

Et si les acclamations étaient un peu moins convaincues que pour les précédents élèves affectés à cette même maison, et si certains la regardaient avec des expressions perplexes semblant se demander comment une fille à l'air aussi demeurée pouvait rejoindre la maison prônant par dessus tout les vertus de l'intelligence et de la raison, elle ne daigna pas le remarquer.

Elle était désormais une élève de Serdaigle. Papa allait être tellement heureux quand il saurait.

[Je ne pouvais pas ne pas t'accueillir !!! Trop contente que tu sois là et ta fiche est géniale !]

Neoki se demandait ce qui se passait cette année. Bizarrement, l'année précédente, il n'y avait eu que très peu de Serdaigle répartis, et elle en avait fait partie, c'était la classe quand même 8) . Mais alors cette année, c'était une vraie épidémie. A croire que d'être à Serdaigle était à la mode, alors que les Serpentards et Gryffondors, eux, se faisaient un peu moins appeler par Super Choixpeau ! Neoki aimait le Choixpeau, certes, un peu destabilisant, mais tellement intelligent. Si elle avait pu en faire son métier, elle l'aurait fait ! Mieux qu'un psy, mieux qu'un prof de divination, le Choixpeau savait tout sur les gens ! Il était merveilleux, même si physiquement parlé, il laissait à désirer. En parlant de ça, une jeune fille qui ressemblait quelque peu au Choixpeau de par son allure, s'avança sur l'estrade et mit le couvre chef sur sa tête. Elle était blonde, mais avait les cheveux sales et tout ébourrifés.

**Elle aurait au moins pu se laver avant de venir, c'est un si grand jour, elle se rend pas compte par Merlin !**

Et encore, là, Neoki n'avait pas le droit à l'odeur... Soudain, le Choixpeau s'écria :
"SERDAIGLE !"

La préfète se leva, et hurla :
"OUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAI ! Encore un !!!" En regardant tous les élèves autour d'elle un grand sourire aux lèvres. Mais quand elle vit les expressions de leurs visages beaucoup moins joyeux, même s'ils paraissaient tout de même contents d'avoir à nouveau une élève de plus, elle comprit. Et oui, c'était que la jeune fille qui venait d'être répartie ne semblait tout de même pas des plus intelligentes. Mais ne disait-on pas qu'il ne fallait pas se fier aux apparences ?

La nouvelle approcha alors de la table, et bizarrement, les autres élèves déjà installés commençaient à pousser des cris de dégout.

**Qu'est-ce qui se passe ?** Certains changèrent même de place.
**Mais ça ne se fait pas enfin !!!! Je vais y aller moi, ils ont pas honte quand même !!!**

Légèrement triste pour la jeune fille, Neoki s'avança donc vers elle et s'installa à côté. Aïe !!!!!!!!!!!
**Ca pue ici !!!**

"Ho ho ! Ca sent la bombabouse par ici ! Qui a osé en jeter une ? Hein ? Hé les petits nouveaux, je suis votre préfète, je vous préviens, celui qui a jeté une bombabouse ici va se prendre une retenue avec le professeur Trelawney. Je ne vais quand même pas vous retirer des points dès le premier jour !" dit alors Neoki aux nouveaux d'un ton exaspéré. Pensant que l'odeur allait se dissiper et ne se rendant pas comte que c'était Luna qui avait reçu la bombabouse, elle lui adressa la parole avec une voix pincée (elle se bouchait le nez tant que possible en même temps).

"Bienvenue à Serdaigle, je suis Neoki Ewora, ta préfète. Sympa tes boucles d'oreilles." dit-elle alors honnêtement.
"Et ton chapeau est heu... original !" Bien sûr, Neoki n'aimait pas particulièrement le chapeau pour le moins étrange de Luna mais c'était plus parce qu'il n'était pas approprié à la situation que parce qu'il n'était pas beau.

**Mettons la à l'aise**

"Alors, contente d'être à Serdaigle ? C'était la maison dans laquelle tu voulais aller ? Tu le savais, tu le sentais ? Ou tu te demandais quelle maison le Choixpeau choisirait ?"

Tout le monde passait à l'interrogatoire de Neoki. Déjà d'un, c'était son rôle, et de deux, elle aimait connaître les nouveaux et les mettre à l'aise. En même temps, si elle avait été choisie comme préfète, ce n'était pas pour rien. Ces qualités étaient innées chez elle et Dumbledore l'avait remarqué. 8)

[Wow, que de compliments! Merci beaucoup, j'espère que je ne te décevrai pas. ]


Quand les élèves qui entouraient la place à laquelle Luna s'apprêtait à s'asseoir se mirent à s'écarter, Luna ne s'en alarma nullement. Elle avait appris à considérer ce type de comportement comme parfaitement normal. Enfin, là, ils le faisaient peut-être un peu plus ostensiblement que c'était habituellement le cas. Et ils grimaçaient drôlement.

Bah, peu lui importait. Elle venait d'intégrer la maison qu'elle voulait, et elle se promettait d'étudier sérieusement pour apprendre tout ce qu'il fallait. C'était tout ce qui dépendait d'elle, et elle y était fermement décidée. Le reste, quel qu'il soit, elle saurait s'en accomoder. Ce n'est pas comme si on pouvait persuader les autres de changer.

Elle s'assit donc sans manifester le moindre sentiment, ayant déjà laissé son regard errer de nouveau dans le vague. Elle ne remarqua pas tout de suite qu'une fille plus âgée avait remonté la table à contre-courant pour venir s'installer juste à côté d'elle. Aussi ramena-t-elle son regard dans sa direction avec une expression légèrement surprise quand elle l'entendit prendre la parole. Mais elle ne s'adressait pas à elle, évidemment. Luna dirigea son regard vers le plafond. L'un des nuages avait une forme de Rustigouf. Elle sourit.

Ah, mais si, cette fois on lui parlait. La fille ne s'était toujours pas écartée, et elle se présentait. Luna se faisait un devoir de se conformer aux règles de courtoisie, comme ses parents le lui avaient appris. Elle ne pouvait donc plus l'ignorer. Et au cours de leurs précédentes années de voayages, papa lui avait bien expliqué qu'il fallait respecter les coutumes des étrangers et les imiter, aussi bizarre que ça puisse paraître, pour ne pas risquer de les vexer. Elle répondit donc en se bouchant un peu le nez, comme la fille le faisait.

"Je suis Luna Lovegood."

Oh, c'était plutôt rigolo, les mots sortaient complètement déformés. Le phénomène méritait plus ample analyse. Elle répéta donc pour elle même, le nez toujours pincé, oubliant pour quelques instants son interlocutrice.

"Luna Lovegood. Luna Lovegood."

Elle se reprit ensuite, et hocha simplement la tête aux compliments, ne sachant pas franchement quoi en faire. Dans le Poudlard-Express, les élèves lui avaient bien fait comprendre ce qu'ils pensaient de ses boucles d'oreilles et de son chapeau. Et de l'ensemble de sa personne, pendant qu'ils y étaient. Elle n'avait pas vraiment envie de relancer ce sujet.

Heureusement, la préfète avait rapidement enchaîné. Oh, et elle avait plein de questions. Avait-elle vraiment envie de lui parler? Luna la fixa quelques instants avec perplexité. Cette expression faisait encore plus ressortir ses yeux atypiques, et avec son regard comme vitreux et incapable de se focaliser, elle mettait habituellement les gens particulièrement mal à l'aise à ces moments-là. Et son regard se fit à peine moins distant tandis qu'elle répondait. Il fallait se rendre à la terrible évidence : sans doute était-ce là son expression habituelle.

"Oui, je crois que c'est mieux que je sois à Serdaigle. Même si n'importe quelle maison aurait pu convenir. Je ne savais pas où je serais affectée."

Elle s'était exprimée sur un ton tranquille, étrangement peu concerné. Apparemment, pour elle, toute l'excitation liée à la répartition était déjà retombée. Si même elle s'était sentie excitée à un moment donné. Et elle ne semblait pas non plus particulièrement intimidée ou intriguée par le statut de la préfète. En fait, elle donnait plutôt l'impression d'être dans sa propre bulle et de peu s'intéresser à ce qui pouvait se passer en dehors.

Mais Luna respectait les règles de la courtoisie, et ça ne se faisait pas de se détourner de quelqu'un avant la fin de la conversation. Après avoir repassé les questions dans sa tête et estimé qu'elle avait répondu à tout, elle attendit donc, le regard toujours un peu dans le vague, que la préfète mette fin à la discussion. D'après son expérience, cela devrait arriver dans les secondes à suivre. Avec un peu de chance, elle pourrait retrouver le Rustigouf.

Alors que Neoki venait d'adresser la parole à la nouvelle, cette dernière lui répondit en se bouchant le nez elle aussi.

**Elle aussi elle trouve que ça pue ! Ca m'étonne pas, je sais pas où ils ont placé la bombabouse mais ils manquent pas d'air quand même !**

Mais bizarrement, la jeune fille répéta plusieurs fois son nom.
** Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle est bizarre, mais rigolote !** La préfète se mit à rire devant les pitreries de Luna. Apparament, la nouvelle se foutait complètement des compliments que Neoki lui faisait. Elle ne faisait que hocher la tête. Y avait pas à dire, elle était vraiment étrange. Bien sûr, la deuxième année (si tu arrives en première, je suis en deuxième... Olala, je suis trop douée en maths !!! 8) lol) avait aussi des goûts assez spéciaux parfois. Disons qu'en mode, euh... en quoi ? La mode ? Connais pas... Les magazines, très peu pour Neoki, sauf pour les rubriques tests, numérologie et potins... Tout ce qui était friperies ne l'intéressait guère. D'ailleurs, ce n'était pas sa faute, les vêtements qu'elle aimait bien étaient soit un peu trop avant gardistes, soit, complètement démodés, ce qui finalement revenaient un peu au même. Neoki n'était pas du tout une fille fashion... Pas comme Lavande par exemple, qui elle ne se souciait que de son apparance et des garçons...

Pour en revenir à l'accueil de Luna, la préfète lui faisait l'habituel interrogatoire. Mais pour continuer dans les étrangetés, la petite blonde la regardait avec des yeux si expressifs d'incompréhension et de perplexité, si ronds et globuleux, que Neoki se mit à rire. Mais finalement, la jeune fille répondit ce qui calma la deuxième année.

"Oui, je crois que c'est mieux que je sois à Serdaigle. Même si n'importe quelle maison aurait pu convenir. Je ne savais pas où je serais affectée."

La préfète répondit du tac au tac :
"N'importe quelle maison aurait pu te convenir ? Tu penses que tu aurais pu aller à Serpentard ? Nan parce que bon, l'ambition c'est bien, c'est clair, moi-même je suis ambitieuse, mais tout faire pour parvenir à ses fins, même des coups très bas, ne pas avoir peur de blesser quelqu'un par exemple, je trouve ça un peu dommage. Enfin, disons que sur cette maison, je suis un peu partagée. Par moment, je me dis que j'aurais pu y aller moi aussi, mais à d'autres moments, quand je vois leur comportement parfois ignobles et en plus pas très futés pour certains, je comprends pourquoi je n'y suis pas. Enfin, je vais pas te présenter à Crabbe et Goyle non plus, mais tu les rencontrera bien assez tôt par toi même à mon avis. Corréa est pas mal dans son genre aussi. Enfin, je t'en dirais pas plus... Il faudra que tu te fondes ton avis sur eux toute seule ! Mais sinon, c'est vrai que pour Poufsouffle ou Gryffondor, même si chacune de ces deux maisons comporte aussi quelques crétins, la plupart des élèves sont quand même bien sympathiques."

**Soiiiiiiiif !!!!**

Bla bla bla bla bla bla ! A force de parler, comme d'habitude, la préfète était morte de soif. D'ailleurs, un verre de jus de citrouille se trouvait juste devant elle, c'était le moment d'en profiter au lieu de baver devant. Elle tendit donc la main vers le verre, et apporta le récipient à ses lèvres. Le liquide orangé se répandit dans son corps et lui redonna bien des forces pour reprendre une longue tirade telle que celle qu'elle venait de faire, mais... Elle n'avait plus rien à dire pour l'instant ! Finalement, elle se tût donc et observa Luna avec de grands yeux. N'allons pas jusqu'à dire qu'elle la déshabillait du regard, mais s'en était pas si loin !

**Elle a vraiment les cheveux salles. Il ne faut pas que j'oublie de passer devant la salle de bain avant d'emmener tous les premières années au dortoirs ce soir !**

Luna ne comprenait décidément pas l’attitude de la préfète. Neoki avait ri en l’entendant jouer à répéter son nom, mais au lieu d’enchaîner sur des moqueries ou de laisser tomber, elle avait enchaîné en lui posant quelques questions personnelles. Neoki avait encore ri devant ses yeux de merlan frit, mais avait tout de même prêté attention à sa réponse, et pire encore, elle semblait vouloir continuer à bavarder avec elle. Positivement incompréhensible.

Cela rassura toutefois un peu Luna de constater qu’à la table des Serdaigle, et notamment parmi les premières années, un certain nombre semblaient partager sa perplexité.

Mais bien que décontenancée par l’attitude de son aînée, s’il y a une chose que Luna savait faire, c’était écouter. Elle écouta donc. Et s’émerveilla intérieurement de la capacité de la préfète à débiter si spontanément un tel discours. Pour sa part, il lui fallut réfléchir à ce que Neoki venait de dire avant de songer à ouvrir la bouche pour répondre. Luna se sentait incapable de donner la moindre réponse sans prendre le temps de la peser. Elle ne savait pas comment les autres faisaient pour toujours répliquer si rapidement. Prendre en compte l’ensemble des éléments à sa disposition lui demandait du temps.

Et en l’occurrence, ne connaissant encore absolument rien des Serpentards, elle ressentit le besoin de les observer avant de pouvoir émettre une quelconque opinion. Pendant que la préfète humidifiait sa gorge à renfort de jus de citrouille, elle se tourna donc vers leur table et prit le temps d’observer plusieurs élèves puis d’en tirer quelques déductions avant de se retourner vers Neoki.

"Je pense vraiment que n’importe quelle maison aurait pu me convenir, oui. Quelle que soit leur table, les élèves se ressemblent, non?
Et si tu ne m’avais pas dit que c’était leur ambition qui caractérisait le plus les Serpentard et que j’avais dû deviner, j’aurais dit que c’était la solitude. Ils ont tous l’air tellement solitaires. Et peut-être que c’est la même chose? Quand on grandit seul, on apprend à ne dépendre que de soi-même et à faire tout ce qu’il faut pour s’en tirer, non?"

Luna tourna encore brièvement la tête vers la table des Serpentard, son regard se fixant sur une élève de première année, avant de fixer Neoki dans les yeux pour confirmer avec un hochement de tête faisant tournoyer les motifs de son chapeau.

"J’aurais pu être l’une d’entre eux."

Elle eut ensuite un petit haussement d’épaules.

"De toute manière, j’aurais du mal à prendre les stéréotypes de maison au sérieux, non? Je veux dire, Serdaigle est la maison des élèves les plus studieux… et pourtant le Choixpeau m’y a envoyée. Si quelqu’un d’aussi peu doué pour les études que moi peut entrer à Serdaigle, pourquoi n’y aurait-il personne de doux à Serpentard?"

Elle dirigeait maintenant vers la préfète un regard tranquille et légèrement interrogateur. Il était très clair qu’elle pensait tout ce qu’elle venait de dire. Et que l’aveu de son possible manque d’intelligence à une préfète de sa maison avec une franchise aussi crue n’était nullement de nature à la tracasser. Elle s’était selon elle contentée d’énoncer un fait.

Luna semblait tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de dire quoique ce soit. Peut-être avait-elle peur de dire des bêtises ? Elle semblait si sage. Un peu excentrique par sa tenue et ses expressions mais elle paraissait plutôt calme et réfléchie. D'ailleurs, lorsqu'elle parla de Serpentard, la nouvelle semblait être très compréhensive.

**Tu les connais pas, tu diras pas ça plus tard, crois moi !**

"Oui, les élèves se ressemblent, si on veut... On est tous des humains et qui plus est des sorciers, si c'est ce que tu veux dire." répondit alors Neoki.

Et puis Luna commença à dire qu'en fait, si les Serpentards étaient ambitieux, c'était sans doute du faite de leur solitude...

** Qu'est-ce qu'elle raconte ?**

"Ohhh, il ne sont pas aussi seuls que tu le penses. Là, les nouveaux, je veux bien, mais tu verras, quand ils sont en bande, ils sont vraiment pas tendres. Et t'en fais pas, ils sont copains dans leur maison, même si c'est peut-être la maison où on entend le plus parler de disputes internes. "

Luna poursuivit en expliquant qu'elle aurait très bien pu être l'une d'entre eux et ça, la préfète ne le pensait pas mais alors pas du tout. Déjà, un Serpentard était incapable de réfléchir tout comme la blonde aux yeux de poissons pensait. Puis elle ajouta qu'intelligente et studieuse comme elle était, elle ne comprenait pas pourquoi elle était tombée à Serdaigle. Neoki avait bien sûr la réponse et c'était évident comme il était évident que le nez était au milieu de la figure.

"Arrête de raconter n'importe quoi !"dit en riant la deuxième année."Tu ne me semble pas du tout stupide, bien au contraire. Un Serpentard ne réfléchit pas du tout comme toi tu réfléchis. Va discuter avec eux et tu verras que pour eux, tu n'es rien de plus qu'une sang impur, à moins que tes deux parents soient sorciers bien sûr. Ils t'insulteront à tout bout de champ, te lanceront même des sorts rien que pour le plaisir de te faire du mal. Leur but est de faire peur et en même temps, de s'amuser à torturer des âmes en peine. Et crois moi, je les ai assez fréquenté pour le dire. J'ai même été copine avec leur préfète. Enfin, c'est bien terminé tout ça, même s'ils peuvent parfois être de brillants alliés. En tout cas, on a quand même un peu de chance d'être à Serdaigle. Ils nous traitent de têtes d'ampoules ou de lèches bottes, mais à part ça, rien de bien méchant..."

**J'aurais pas dû en dire autant, dire qu'ils pouvaient parfois être de bons alliés... J'aurais pas dû dire ça ! Pourvu qu'elle ne se pose pas de questions à ce sujet...

La préfète marqua une pause, le temps de reboire un peu de jus de citrouille et de s'apercevoir que Dumbledore allait prendre la parole. La conversation fut donc quelque peu interrompue par les règles énoncées par le grand Maître de cérémonie et par le banquet qui apparaissait sur les tables. Mais malgré tout, Neoki avait toujours la ferme intention de ne pas s'arrêter là. Alors qu'elle se servait une cuisse de poulet, elle dit à Luna :
"Je sais pourquoi tu es à Serdaigle. Ici, il n'y a pas que des personnes intelligentes, ce qui caractérise la maison, c'est aussi la sagesse, et crois moi, tu as des paroles de sage. Si seulement tout le monde pouvait t'écouter et penser comme toi, tu pourrais répandre la bonne parole dans toute l'école ! Malheureusement, tu te rendras vite compte en fréquentant tous ces élèves que c'est impossible. Et je suis persuadée que tu n'es pas si bête que tu le prétends. Les résultats en cours ne veulent pas dire grand chose même si c'est mieux d'avoir de bonnes notes pour les examens à venir. Ce qui compte, c'est ce que tu apprends, et l'usage que tu feras de la magie. Et tes remarques jusqu'à maintenant sont tout, sauf idiotes. Le Choixpeau a eu raison de te placer à Serdaigle."

Alors que tout le monde était déjà au dessert, la préfète, elle, n'avait toujours pas commencé sa cuisse de poulet qui trainait dans son assiette. Elle ne voulait pas se montrer malpolie et parler la bouche pleine et comme elle ne faisait que jacasser, elle n'avait pas eu trop le choix pour l'instant. Il était évident que Luna se sous-estimait et la jeune fille avait horreur de ça. Même si elles n'étaient pas encore amies, Neoki n'aimait pas que quelqu'un se rabaisse. En même temps, cela n'avait pas l'air de beaucoup préoccuper son interlocutrice. Elle avait énoncé tout ça comme une vérité générale et que de toute façon, elle ne pourrait rien y changer, elle n'était pas douée en cours et puis c'était tout... C'était pourtant dommage. Se rabaisser n'aide pas forcément à progresser. Il faut savoir évaluer ses compétences, savoir bien sûr quand on a des difficultés, mais utiliser ses forces pour combler ses lacunes. Personne n'est parfait.

Histoire de rattrapper le retard accumulé au cours du banquet, la préfète se mit à dévorer sa cuisse de poulet comme une goinfre. Limite si elle n'aurait pas aussi mangé les os. Ainsi, elle parvint à arriver, comme tous les autres, au dessert.