Septima soupira. Autant des fois la Gazette était très interessante, autant les faits relatés pouvaient s'avérer d'une futilité déconcertante, comme cette histoire de moldu qui se serait retrouvé sur le Chemin de Traverse par on ne sait quel moyen alors qu'il ne connaîssait nullement l'existence du monde des sorciers.
La Dame prit une gorgée d'hydromel avant de tourner la page. Heureusement que le bon goût du breuvage compensait en quelques sortes l'ennui que lui provoquait la lecture du journal. Cependant, elle continuait à lire, tournant la page pour attérir sur celle du sport. Elle n'en avait que faire, mais la grande barre publicitaire pour le match du lendemain n'echappa pas à son regard. Il y aurait sûrement beaucoup de monde là bas et probablement de nombreux élèves auraient une autorisation de sortie pour aller voir le match, car elle savait bien que les Harpies avaient une grande renommée... Tout ça pour la simple et bonne raison que c'était une équipe de filles, vraiment minable!

Septima posa son exemplaire de la Gazette à plat sur la table. Elle porta toute son attention sur son verre qui hélas se devait d'être dégusté: une femme comme elle ne devait pas se saouler et avec un verre, elle savait qu'elle ne risquait rien. Alors pour se distraire, elle jeta un coup d'oeil aux environs. A part quelques ivrognes habitués, aucune conversation ne faisait grand bruit, ce qui était bien dommage car quelquefois il lui arrivait d'entendre des noms qu'elle s'amusait à analyser à l'aide de la numérologie pour savoir de quel genre de personne il s'agissait, mais là, rien.
Son regard se porta alors vers le bar, où une silhouette encapuchonnée pas très grande et entrée quelques instants plus tôt commandait à boire. Elle se demandait bien quel genre de sombre petit individu pouvait fréquenter les lieux. L'hypothèse d'un élève de Poudlard n'était pas exclue, mais par un tel soleil printanier, la plupart des jeunes batifolaient dans le parc. Enfin Septima ne se posa pas la question plus longtemps, son attention se reportant finalement vers son verre d'hydromel, pour s'en delecter d'une nouvelle gorgée.

Finalement, elle posa son verre pour se resaisir du journal, lisant de plus près l'annonce publicitaire qui prévoyait le match comme une rencontre exceptionnelle. Elle s'apprétait même à prendre connaîssance du prix d'une place (bien que la sienne eut été gratuite) lorsque des bruits de pas se rapprochèrent, suivis d'une voix feminine semblant pourvue d'un ton calme.
L'enseignante tourna la tête vers la silhouette encapuchonnée qu'elle avait remarqué tout à l'heure et qui disait être élève à Poudlard. Septima haussa les sourcils, étonnée de voir une étudiante ici, mais aussi surprise qu'elle ose venir la voir et la salue sans oter sa capuche.

"Bonjour Miss Bodom. Je suppose ne pas vous avoir comme élève puisque je connais le nom de tous ceux qui viennent à mes cours. Mais si vous me connaîssiez, vous sauriez que le professeur Vector n'apprécie guère qu'on la salue sans oter sa capuche."

Le regard sec de Septima resta dirigé vers la demoiselle en attendant une réaction de sa part. Cependant, elle se sentait tout de même flatée qu'une élève ne l'ayant même pas en cours ose venir la voir ici, dans un pub aussi peu châleureux. En somme l'endroit où élèves et professeurs n'aimaient pas se rencontrer, mais dans ce cas, la professeur d'Arithmancie jugea qu'il pouvait peut-être s'agir de quelqu'un intéréssé par sa matière dans le sens où Miss Bodom n'avait pas encore prit soin de s'installer à une autre table.
Septima désigna d'un signe de main la table où elle était assise.

"Mais nous sommes en week-end et non pas à Poudlard. Moi-même je m'autorise une consommation, alors pourquoi ne pas la partager avec une élève?"

Elle parut moins sévère, après tout elles étaient à la Tête de Sanglier, le genre d'endroit où les conversations semblaient souvent bien plus sombres que celles supposées s'établir entre élève et professeur. Et puis un peu de compagnie ne lui ferait aucun mal.

La dame d'âge hocha la tête avec un mince sourire, acceptant les excuses de la jeune élève et ne cherchant pas à en savoir plus. Personne n'était à l'abri d'un oubli, aussi infime soit-il. La chose se serait produite en classe, demander pardon n'aurait pas suffit, seule une longue redaction aurait pu repentir la demoiselle de cet oubli. Mais cela demeurait sans rancune, Septima consciente que la jeune Miss Bodom ne pouvait connaître la dame et son tact que par ce qu'en disaient les élèves.
Soit, tout était rentré dans l'ordre et l'enseignante se delecta d'une nouvelle gorgée d'hydromel, laissant Narcissa s'installer à son aise. Il lui fallut aussi soigneusement plier son journal, n'en ayant plus l'utilité aux vues de la conversation qui s'engagerait probablement bientôt.
Mrs Vector redressa ses binocles, même si celles-ci étaient censées parfaitement tenir grace à un enchantement, elle avaient tendance à glisser sur son nez lorsqu'elle lisait. Elle aimait à les porter droites, comme si le fait que l'on ne puisse voir ses yeux de fer qu'à travers une fine couche de verre la rende plus forte et plus asurée. Quoique, elle n'avait pas besoin de plus d'assurance, l'âge et le fait qu'elle excelle dans son domaine lui ayant conféré toute celle dont elle avait besoin.

Une fois ses binocles remises, remarquant que la demoiselle avait terminé de s'installer, Septima leva son regard vers elle, toute ouïe. Les premières phrases prononcées par la jeune Serpentarde la firent sourire. Les verts et argent étaient majoritaires pour le moment à son cours, l'idée d'en accueillir une nouvelle dans l'année qui suivrait l'enchantait et ce même si elle se montrait totalement impartiale en cours.
La question que posa enfin Nacissa étonna la dame d'âge, il ne lui semblait pas avoir entendu d'autres élèves auparavant lui avoir demandé ce genre de chose, mais il faut dire qu'elle était plutôt discrète et il n'était pas simple de l'interpeller en plein couloir pour l'interroger. Sa première réaction fut donc de hausser les sourcils, l'air quelque peu surprise. Elle prit ensuite une petite inspiration et aborda de nouveau ce mince sourire qu'elle adressait la plupart du temps aux élèves donnant une réponse correcte.

"Vous faites là un très bon choix, Miss Bodom. Et pour répondre à votre question, les seules choses que je demande sont l'aciduité, l'attention et des efforts. L'Arithmancie est une matière à part entière, et ceux qui commetraient l'effront de ne venir à mon cours uniquement dans l'optique de passer le temps en seraient rapidement expulsés."

Septima hocha la tête de manière à signifier qu'elle ne plaisantait pas. Bien entendu, loin d'elle l'idée de soupçonner Narcissa de quoi que ce soit, pour que l'élève vienne jusqu'ici afin de demander des renseignements elle devait être motivée, mais l'enseignante tenait à rappeller ce point.
Elle pensait que sa réponse resumait parfaitement la chose, même si en théorie il n'y avait pas de cursus pré-requis, mais il n'était probablement pas necessaire de le mentionner. Alors pour montrer qu'elle ne marquait pas une pause, mais qu'il s'agissait là de tout ce qu'elle pouvait dire, Septima but une nouvelle gorgée en gardant un oeil sur Narcissa. Après avoir posé son verre, elle prit un air dégagé et réengagea la conversation.

"Avez-vous d'autres questions Miss Bodom?"

Elle en tous cas, elle en avait une. Une petite idée avait germé dans son esprit et pour le moment la prestation de la jeune verte et argent lui avait plut. Si l'élève lui paraissait de confiance et aimait le Quidditch, en echange d'une promesse de participation à son cours, elle pourrait sûrement lui offrir une place dans les loges des invités, pour le match du lendemain. Mais elle n'en parla pas pour le moment, pas tant qu'elle ne jugerai pas l'instant propice. Et puis qui sait, peut-être Miss Bodom n'aimait-elle pas non plus le Quidditch, mais ça elle n'en savait rien.

En ce samedi, Daphné n’avait pas de cours et rien n’était prévu à son horaire. Sa meilleure amie avait disparu dans la nature après avoir apprise la nouvelle de l’arrestation de son père, qu’on soupçonnait de faire parti des mangemorts au service de Lord Voldemort. La jeune Greengrass savait pertinemment que ce n’était pas bien car elle connaissait bien la famille de cette dernière. Elle lui manquait terriblement et elle n’aimait pas cela ne pas savoir où elle était. Elle était surement retournée avec sa mère qui devait être morte de tristesse en sachant que son mari se trouvait en ce moment même à la prison des sorciers, gardé par les terribles détraqueurs. Elle essaya de ne pas penser à ce qui pourrait arriver à son amie d’enfance qu’elle avait connu à l’âge de 5 ans car cela lui faisait imaginer des scénarios atroces dans lesquels elle se faisait tuée sans hésitation par des hommes encapuchonnés qui voulait la réduire au silence pour la fin de ses jours.

À dix heures du matin, elle se trouvait dans sa salle commune à lire un bon livre. Elle était surement la seule à ne pas être sortie dehors pour se promener au lac, au parc ou à l’orée de la forêt avec ses amis mais l’idée ne lui tentait guère. Elle voulait être seule pour penser à la fuite de sa meilleure amie. Elle sortit enfin des cachots et décida d’aller faire un petit tour à Pré-au-Lard, à La Tête De Sanglier. Elle pourrait être seule et l’idée de prendre de la bièraubeurre lui tentait bien. Le Serpent sortit donc dehors, habillée seulement d’une petite veste car le temps avait changé et il faisait beaucoup moins froid qu’en hiver dehors. Elle longea le lac et prit un raccourci pour arriver plus vite à sa destination finale.

Elle entra dans le pub sombre, discret et un peu reculé des autres magasins et boutiques de tout genre dans le petit village. Cela faisait quelques fois qu’elle y allait et elle aimait la tranquillité du lieu. Il était vrai qu’on racontait que des mangemorts se cachaient là mais Daphné n’avait point peur d’en rencontrer un et de plus, elle ne croyait pas à ces paroles. Les serviteurs du seigneur des ténèbres ne risqueraient pas de traîner dans un endroit public, de peur de se faire arrêter par les aurors qui traînaient depuis quelques temps à l’entour du bar. Elle alla s’asseoir au comptoir et commanda au serveur une bièraubeurre. Celui s’empressa de lui en apporter une et la lui donna en grognant quelques paroles incompréhensibles. Daphné ne prit pas la peine de le remercier, ne jugeant pas cela très nécessaire.

Elle but tranquillement sa boisson et son regard se posa aussitôt sur deux personnes qui se trouvaient proches d’elle. L’une était un professeur de Poudlard, nommé Septima Vector. Elle l’avait comme enseignante d’arithmancie depuis le début de sa troisième année. Elle l’appréciait beaucoup, presque autant que le professeur de potions car elle savait tenir tête aux élèves turbulents à qui elle enseignait. Elle était très stricte et voulait que les règles soient toujours respectées et Daphné appréciait beaucoup cela. L’autre était une jeune élève de deuxième année qu’elle avait dû croiser quelques fois dans sa salle commune car elle était dans la même maison qu’elle. Elle s’approchait doucement d’eux, avec l’intention d’entamer la conversation pour un peu connaissance avec eux.

« Bonjour, excusez-moi de vous déranger ainsi mais je n’ai pu m’empêcher de venir vous rejoindre. Professeur, je crois qu’on se connaît déjà mais vous, je n’en suis pas si sûr. Je me nomme Daphné Greengrass, Serpentard et fière de l’être, en ytroisième année. »

Septima constata avec satifaction que Miss Bodom était une élève travailleuse, tout du moins en se basant sur ce que la demoiselle avait répondu à ses explications. Cela faisait plaisir de voir que parmi les nouvelles générations, il existait toujours autant de jeunes gens acidus outre la maison de Rowena. Certes elle n'avait jamais eu -ou très rarement- à se plaindre des Serdaigles, mais ailleur d'autres lui avaient donné du fil à retordre, entre ceux qui étaient persuadés de pouvoir tenir tête à la dame et certains qui étaient déséspérants de par leur incapacité à comprendre, cas qu'elle avait eu à déplorer parmi de nombreux élèves au cours des années, y compris chez certains Serpentards qui s'étaient avérés plus actifs qu'intellectuels. Ce qui n'était probablement pas le cas de Narcissa puisque celle-ci annonçait déjà sa présence aux cours de l'année qui suivrait.
Septima sortit une plume de son sac à mains et saisit la Gazette, commençant à écrire dans une coin dégagé du journal. Elle releva l'espace d'un instant ses petits yeux gris en direction de la jeune verte et argent, lui adressant un regard intrigué. Puis elle se remit à écrire, comme si son calcul suffirait à répondre à la question qu'elle pouvait se poser en cet instant.

Narcissa Bodom = 5+1+9+3+9+1+1+1+2+6+4+6+4

Elle termina son calcul mentalement, un petit sourire dévoilant ses dents blanches, puis elle rangea sa plume après avoir replié son journal. Enfin, ses yeux se relevèrent vers sa future élève. La main de Septima vint se loger près de son cou, pour en ressortir son fameux pendentif d'or massif représentant le chiffre sept. Elle le montra à Narcissa, une lueur de fierté dans les yeux.

"Je ne sais pas si vous vous êtes déjà intéréssée à la numérologie Miss Bodom, si c'est le cas, navrée de répeter ce que vous avez déjà pu constater. Je suis certaine que vous ne manquerez pas aux recommandations que je vous ai donné quant à mon cours. En outre je vois un certain potentiel en vous: nombre d'expression sept, si les chiffres ne me trompent pas -et ils ne l'ont jamais fait- votre ambition digne de la maison de Salazar Serpentard pourrait vous conduire à de grandes choses. Mais sachez que cela n'a rien à voir avec la divination, tout ne dépend que de vous et de vos efforts. Mon cours pourra probablement vous aider, et ce même si vous ne décidez pas d'en faire un métier. L'Arithmancie est un excellent allié dans le quotidien, ceux qui ignorent la puissance des chiffres passent à côté de grandes chose Miss Bodom, de grandes choses..."

Elle acheva son discours sur un ton mysterieux, non pas à la manière de Trelawney qui tentait de rendre crédible ce qu'elle disait. En effet, le mystère dans sa voix s'était fait sombre, dissimulant d'obscurs secrets dont seule elle avait la clé. Son cours était une chose, sa manière de le donner en était une autre. Sa stature d'enseignante lui permettait de repérer certains élèves, mais aussi de tenter d'influencer sur certains, grace à sa maîtrise des mots, mais aussi de l'analyse. Elle aurait put totalement se tromper sur ce qu'elle avait dit de Miss Bodom, mais elle n'était pas sans ignorer que donner une impulsion ou user de la flaterie suffisait à en motiver certains. C'était le cas de cette ancienne élève maintenant membre des Harpies à qui Septima avait prété une attention toute particulière. Elle avait repéré dans cette brute de batteuse un certain potentiel, et même si la sportive n'était pas excessivement intelligente, elle avait autrefois participé aux cours de Septima jusqu'à sa septième année, demandant sans cesse conseil à l'enseignante quant à la manière d'interpreter les chiffres, lui ecrivant encore régulièrement pour savoir que déduire des dates auxquelles étaient prévus les matchs, de la température et de la vitesse du vent ces jours-ci. Certes l'enseignante n'avait pu s'aventurer dans des prévisions douteuses, mais ses simples mots avaient réussit à installer la confiance en soi et la reflexion dans le coeur de la batteuse, et ce tout en sachant que Septima détestait le Quidditch.
Il suffisait en fait d'aimer l'Arithmancie pour attirer les bonnes graces du professeur Vector. C'était sans doutes la raison pour laquelle elle s'était montré aussi clémente avec Narcissa, probablement touchée par le fait que la demoiselle vienne à elle dans le seul but de s'informer sur la noble matière des chiffres.

S'en vint alors une nouvelle demoiselle, à Serpentard elle aussi. Septima la reconnut pour l'avoir comme élève dans son cours, une troisième année du nom de Daphné Greengrass. L'enseignante la laissa se présenter auprès de Narcissa, ne manquant pas de remarquer sa réplique quant à la maison des verts et argent. Si il y avait une chose qui n'avait pas changé depuis quanrante ans -la dernière année de Septima à Poudlard- c'était bien la fierté des élèves quant à leur maison, chose qui amusait Septima: était-il possible de concevoir Poudlard sans ses quatres maisons? Elle en doutait fort.
Les deux élèves ayant finit d'échanger quelques mots, Septima put enfin prendre la parole, saluant courtoisement la dernière arrivée.

"Bonjour Miss Greengrass. J'éspère que votre rédaction sur le nombre de réalisation est en bonne voie."

Car Septima était très exigeante sur le contenu des copies: elle ne voyait ses élèves qu'une fois par semaine et estimait qu'avec ce délai ils aient le temps de rédiger quelque chose de complet et de correct.