Cela faisait trois bonnes heures que Lucretia planchait sur son devoir d'astronomie à rendre pour le lendemain. Elle s'était installée dans son lit, les rideaux du baldaquin tirés pour ne pas déranger les autres avec la lumière, et parcourait du bout de sa plume les trajectoires que formaient les astres sur la carte du ciel qu'elle avait commencé à établir. Pour la cinquième fois, elle s'aperçut de l'incohérence de ce qu'elle avait fait et poussa un long soupir tout en effaçant de sa baguette magique les traits et shémas tracés sur son parchemin.
Elle avait songé à se coucher mais dut avouer qu'elle n'arriverait pas à trouver le sommeil tant qu'elle n'aurait pas terminé, ou du moins compris, ce foutu devoir. Trop de retard avait été accumulé dans d'autres matières par la Poufsouffle, et elle comptait sur l'astronomie pour lui donner des points en plus; ce n'était pas si difficile à faire en soi, mais cette carte du ciel qu'elle devait rendre demandait énormément de recherche.

C'est sur cette dernière pensée qu'elle eut l'idée de se lever, déterminée à en apprendre plus sur le sujet de son devoir avant de recommencer à faire n'importe quoi. Peut-être pourrait-elle atteindre la salle d'astronomie si elle était assez discrète... Ce n'était pas si loin de la salle commune des Poufsouffles, après tout...
Résolue, elle plia son parchemin, enfila une robe noire où elle glissa sa plume et sa baguette, puis souffla la bougie posée sur son chevet, ce qui l'obligea à rejoindre la porte du dortoir à tâtons.

Une fois dans le couloir qui rejoignait le hall d'entrée, Lucretia se sentit envahie par une vague d'appréhension mêlée d'enthousiasme. C'était la première excursion nocturne hors de sa salle commune que l'apprentie sorcière entreprenait... et oui, y'a un début à tout...
Le sourire aux lèvres, elle rejoignit d'un pas rapide mais silencieux l'escalier de marbre et commença son ascension...

**Le château est magnifique de nuit !... Dommage qu'on soit censés en être privés...**

Arrivée à son but, un peu essouflée, elle redouta un instant que la porte de la salle d'astronomie ne soit fermée. Elle fut d'autant plus surprise de la voir déjà entrouverte... Elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur et la poussa doucement. La porte ouverte qui menait au sommet de la tour n'attira pas tout de suite son attention. Elle se dirigea vers les cartes affichées aux murs de la pièce et rechercha ce qu'il lui manquait pour son devoir.

Quelques minutes plus tard, satisfaite de son travail, un courant d'air frais et revigorant l'attira vers la petite porte qui la conduisit à l'extérieur. L'explosion de points lumineux de cette nuit sans nuages l'émerveilla durant un long moment, où elle levait la tête sans s'apercevoir qu'elle n'était pas seule.

Lorsqu'elle revint à la réalité, elle sursauta et faillit pousser un cri en voyant un jeune homme étendu au sol, tout près de ses pieds. Constatant qu'il était bien vivant et qu'il semblait admirer lui aussi les étoiles, elle reprit ses esprits et rit nerveusement:

-Oh, je ne t'avais pas vu, excuse moi. Tu m'as fait une de ces peurs! Je pensais bien être la seule à venir faire un tour dans les hauteurs du château à cette heure-ci...

Profitant de la lune qui se reflétait sur le visage du garçon, elle put apercevoir ses yeux, d'un bleu intense, et des traits qui ne lui étaient pas étrangers...
Elle s'apprêta à lui demander s'il était à Poufsouffle, mais quelque chose la poussa à garder le silence, attendant d'abord une réaction du jeune homme. Elle ne voulait pas être trop bavarde, sûrement par peur de briser une atmosphère rendue magique par le scintillement des astres autour d'eux...

Tony était perdu dans la beauté scintillante du ciel et celui-ci avait perdu toute notion du temps. Une heure, deux heures, dix minutes, il aurait été incapable de dire combien de temps il avait passer à regarder les étoiles. Tout d'un coup, il sembla entendre une voix très lointaine qui résonna quelques instants dans sa tête et il mis quelques instants avant d'analyser les paroles qu'il venait d'entendre:

*De quoi j'ai fais peur! Un tour dans les hauteurs... une tour dans la peur?? C'est quoi ce délire?*

"WHAOUU!!" Une jeune fille venait d'apparaître brusquement aux yeux de Tony et celui-ci ne put contenir cette expression de frayeur momentannée.

Reprenant rapidement ses esprits en croyant qu'il avait rêvé, il constata qu'il y avait bien là une ravissante créature venu s'interposer entre lui et la vaste et sombre étendue des cieux...

"Je... je... excuse moi d'avoir crié... et de t'avoir fais peur par la même occasion,... j'ai... comment dire... été _un peu_ surpris! D'ailleurs je le suis toujours un peu...", dit'il en se redressant légèrement sur ses coudes.

"...que me vaut... hum... le plaisir de cette visite?" demanda t'il en rougissant légèrement à la vision de cet ange semblant être tombé du ciel...

Lucretia ne s’était pas attendu à un tel « WHAOUU !! » de frayeur, pensant que le garçon étendu sur le sol de pierre s’était aperçu de sa présence depuis un certain temps. S’appuyant sur ses avant bras, il balbutia des paroles d’excuses avec une expression de surprise qui fit penser à la Jaune et Noir qu’elle l’avait peut-être réveillé…

Lorsqu'il parut reprendre ses esprits, il lui demanda ce que lui valait le "plaisir" de cette visite. Lucretia le regarda puis laissa échapper un rire cristallin, un rire tout sauf moqueur: Elle était également ravie de cette rencontre et répondit au garçon en lui adressant un grand sourire:

-Oh, je crois que cette... "visite" relève plus du hasard que d'autre chose... en fait j'étais venue pour faire quelques recherches pour un devoir d'astronomie, et j'ai vu la porte ouverte alors...

Elle s'interrompit pour prendre place à côté du brun aux yeux bleus, assise en tailleur sur la dalle froide. Elle lui souriait toujours tandis qu'elle l'observait. Derrière ses fines lunettes, ses pupilles semblaient encore remplies des étoiles qu'il venait de contempler, et la jeune fille avait ainsi l'impression de pouvoir plonger dans le ciel rien qu'en regardant ses yeux.

Elle essaya de sortir de ses rêveries lorsqu'elle reprit la parole:

-Je suis preque sûre t'avoir déjà aperçu dans la salle commune de Poufsouffle, je me trompe? Par contre je ne crois pas connaître ton nom... le mien est Lucretia.

Sans s'en apercevoir, elle avait dit tout cela d'une voix douce, comme hypnotisée par son regard. Le fait de s'être assise à côté de lui, en cette si belle nuit, au sommet de la plus haute tour du château, l'avait rendue quelque peu nerveuse , et elle sentit ses joues se réchauffer peu à peu malgré la température hivernale.

Tony resta ébahi face à la douceur de sa voix et, pendant quelques instants, il sembla oublier tout ce qu'il avait vécu jusqu'à présent et sa seule envie était de profiter au maximum de chaque mot émis par cette fille:

"Je... je... mon nom est Tony, Tony Anderson! Très heureux de faire ta connaissance Lucretia. En effet, je suis bien à Poufsouffle mais je ne crois pas t'avoir déjà croisée car si tel était le cas, je n'aurai pas pu t'oublier...", aussitôt qu'il venait de terminer sa phrase, le jaune et noir rougissa de ce qu'il venait de dire, ses paroles ayant involontairement quittées ses pensées. Toutefois, quelque chose lui faisait comprendre qu'il avait eu raison...

Tony était véritablement tombé sous un charme inconnu émanant du plus profond de l'âme de son interlocutrice et il pénait à aligner plus de deux mots consécutivement:

"Je... tu... es en quelle année?" ,lui demanda t'il en la regardant constamment dans les yeux, qu'elle avait tout comme lui d'un sublime bleu azur.

Tony ne comprenait alors pas sa propre réaction envers la magnifique jaune et noire présente depuis quelques minutes à peine . Il n'en connaissait quasiment que le nom et il avait été pourtant enchanté par une force mystérieuse le poussant audacieusement à ce qu'il n'oserait faire par rapport à quelqu'un d'autre...

Lucretia éprouvait une étrange sensation au creux de l'estomac due à la réaction de Tony, mais elle en était en même temps étonnée: en effet, depuis qu'elle avait quitté son école maternelle moldue à Dublin , personne n'avait paru aussi troublé en présence de la jeune fille.
Lorsqu'il prit la parole après la question de Lucretia, celle-ci s'obstinait toujours à penser que l'air extasié de Tony devait être du à la fatigue, n'arrivant pas à croire que quelqu'un puisse ainsi tomber sous son charme. Mais lorsqu'il lui dit qu'il n'aurait pas pu l'oublier si il l'avait déjà croisée à Poudlard, elle dut se rendre à l'évidence et sentit ses joues prendre feu si intensément qu'elle hésita un instant à prendre sa baguette pour se jeter un sortilège d'Aguamenti à la figure (où comment casser tout un mythe en 10 leçons, par Lucretia Ulwarth ).

Ne quittant toujours pas ce lien intense qui s'était maintenant établi entre leurs deux regards, la Jaune et Noir répondit à la question de Tony:

- Je suis en deuxième année...

Le sourire qu'elle lui adressa se voulait profond et passioné mais la paralysie qu'elle pouvait maintenant sentir dans tous les membres de son corps rendirent ce sourire plutôt gêné, tandisqu'elle ajouta:

- Le ciel est magnifique... J'avais déjà pensé à aller regarder les étoiles ici, un soir, comme tu le faisais à l'instant mais je n'avais encore jamais trouvé le temps... Ca me manquait car j'aimais beaucoup passer des heures entières à cela quand je partais à la campagne, en Irlande...

Elle détourna alors enfin le regard pour le poser sur le ciel couleur d'encre qui les surplombait, profitant de cette diversion pour essayer de soulager un peu sa nervosité croissante...

La voûte céleste était magnifique. Chaque étoile, chaque âme dans le ciel brillait de mille feux, offrant au monde une nuit d’une rare beauté. Malgré tout, seuls quelques privilégiés avait ce soir accès à ce superbe spectacle et les deux jaunes et noirs en faisaient partis.

Seul l’infime éclairage de la lune permettait à Tony d’apercevoir le sublime visage de la fille, pourtant tout près. Elle avait une bouche dégageant une grande délicatesse, un nez fin et de belles joues aux teintes rougeâtres, le tout se mariant parfaitement à ses yeux bleus parsemés d’étoiles. Celle-ci tournant soudainement la tête vers l’étendue infinie de l’espace, Tony fit de même puis regarda brusquement vers la forêt, surpris par quelques hululements.

Rompant alors le silence qui s’était installé pendant quelques secondes entre eux deux, il se retourna vers Lucretia:

« Moi je suis…euh… en première année ! » dit-il avec un sourire charmeur en étant toutefois surpris mais heureux de s’adresser à une deuxième année… « Alors comme ça tu viens d’Irlande ! » continua t’il en reprenant petit à petit son assurance habituelle, « En ce qui me concerne, tu remplaces le « r » par un « s » et tu sais où j’habite ! », acheva t’il en réprimant un léger rire…

Le jeune Poufsouffle en relevant instinctivement les yeux, sentait le rythme de son cœur augmenter bizarrement et celui-ci commençait à avoir une montée de chaleur, la température de la nuit étant pourtant d’une fraîcheur non négligeable. Sachant qu’il ne ferait pas l’erreur cette fois d’aborder le sujet de la famille, il demanda à l’ange venu se poser près de lui :

« Et…euh… sinon ça se passe bien tes journées ? », et, sans qu’il puisse retenir quoique ce soit, Tony continua : « Tu… tu as des yeux magnifiques ! »

Cette fois, ses joues se teintèrent d’un rouge flamboyant et mais ne pu toutefois pas détourner son regard d’elle, comme retenu par un lien invisible…

- L'islande? On doit mourir de froid là bas! avait-elle répondu en riant en se tournant vers Tony, plongeant à nouveau dans son regard envoûtant.

Pour un première année, Tony lui paraissait beacoup plus mature que la plupart des camarades de Lucretia de deuxième année. Le Jaune et Noir dégageait même une telle aura de protection qu'elle aurait juré qu'il était plus vieux qu'elle si il ne lui avait pas dit.
A nouveau, Lucretia se sentait prisonnière de ses yeux, si toutefois on remplace la prison par le Paradis terrestre... Elle l'écoutait parler avec plaisir tandisqu'il lui demandait comment se passaient ses journées à Poudlard.

Elle ouvrit alors la bouche pour répondre et, à ce moment précis, elle crut que son esprit lui jouait des tours quand elle entendit ce que Tony ajouta, d'une voix qui trahissait sa spontanéité, sa sincérité. Le coeur de Lucretia fit un bond dans sa poitrine et elle tourna de nouveau la tête vers Tony, brusquement, avant de rouvrir la bouche pour répondre quelque chose. Mais en s'apercevant que ses yeux étaient toujours posés sur elle, elle fut incapable de dire quoi que ce soit et détourna encore le regard vers l'horizon étoilé devant elle. Avec un sourire qu'elle ne parvenait pas à cacher, elle tenta tant bien que mal d'articuler:

-Je... Oh, merci, tu... es sincère? Je veux dire... enfin, ça me fait bizarre, ria-t-elle avant d'ajouter: Je n'ai pas l'habitude qu'on me le dise, c'est tout.

Sa panique un peu dissipée, elle l'observa à nouveau. Lui ne s'était pas détaché une seule seconde de la contemplation de son visage, et derrière le sourire de Lucretia se bousculaient toutes sortes de pensées. Elle essayait de trouver quelque chose à dire le plus vite possible, et eut finalement pour idée de s'allonger sur le sol, à la hauteur de Tony, pour mieux profiter du spectacle que leur offrait l'univers.

- Je crois que je vais faire comme toi... Elle lui avait presque murmuré ces mots, puis elle posa sa tête sur le sol et s'émerveilla:

-C'est beaucoup mieux comme ça... c'est magnifique! On ne voit rien d'autre autour, juste le ciel... Elle hésita un instant, avant d'ajouter: ... et toi...

Tony rigola avec elle lorsqu’elle parla de l’Islande puis il répondit :

« Tu sais, l’Islande est une région c’est sûr relativement froide mais la température y est quand même agréable ! »

Suite au compliment qu’il fit à Lucretia, Tony ne s’était pas forcément attendu à une telle réaction de sa part. En effet, il fut agréablement surpris de voir que cela lui apporta un semblant de plaisir mélangé à un naturel sentiment de surprise :

« Bien sûr que je suis sincère ! Je trouve d’ailleurs que tu as une voie très mélodieuse et c’est toujours un plaisir de t’entendre parler », dit-il en rougissant de plus bel, et en sentant une intense chaleur lui traverser le corps et l’envahir de toute part.

*Tony ! Tony ! Dans quoi tu te lances là ? Qu’est-ce qu’il t’arrives ?*

La jaune et noir avait toujours ses magnifiques yeux rivés dans les siens et il sentait son cœur battre à tout rompre, lorsque celle-ci entreprit de s’allonger près de lui. C’était fini, Tony ne pouvait plus bouger et chacun de ses membres semblaient ne plus répondre.

Il fut alors définitivement cloué sur place lorsqu’elle ajouta « …et toi… ».

Les pensées de Tony s’entrechoquèrent rapidement dans sa tête, et il savais qu’il ne devait pas louper ce moment fabuleux, extrêmement rare dans la vie d’un homme. C’est ainsi que dans un ultime effort, il déplaça sa main vers la sienne avant de la caresser avec son pouce. Ne semblant quasiment plus contrôler son corps tant l’émotion partagée était intense, Tony se redressa légèrement et vint placer sa tête au dessus de la sienne, les yeux dans les yeux…

Lucretia avait fermé les yeux un instant, et lorsqu'elle les rouvrit, elle mit plusieurs secondes à réaliser que le visage de Tony se trouvait à quelques centimètres du sien. Elle sentait également qu'il lui caressait la main et son coeur se mit à battre tellement fort qu'on aurait presque pu l'entendre, tandis qu'elle sentait sur sa peau la respiration du jeune homme qui se rapprochait d'elle...

Surprise et hésitante, elle bougea légèrement la tête (jurant que leurs lèvres venaient de s'effleurer) et déposa un baiser au creux de son cou. Elle souriait toujours lorsqu'elle lui murmura à l'oreille:

- On ne se connaît qu'à peine...

Elle pouvait sentir son doux parfum qui l'ennivrait et dut se faire violence pour résister à la tentation de l'embrasser.
Lorsqu'elle dégagea doucement sa main de celle de Tony, un vent froid la saisit et elle reprit la parole, toujours avec cette voix douce malgré le fait qu'elle frissonait un peu:

- Tu... Tu restes ici encore longtemps? Je viens de réaliser qu'il fait si froid... On pourrait peut-être descendre dans la salle d'astronomie?

Elle effleura son visage du sien pour le regarder à nouveau en face. Le lien entre leurs deux regards se faisait de plus en plus intense à chaque fois qu'il se recréait...



[HJ: Je te propose qu'on attende encore un topic ou deux avant qu'il se passe quelque chose ^^ On pourra en apprendre un peu plus l'un sur l'autre et j'adore cette période de "tension"... :-p ]

Tony se sentait si bête mais à la fois heureux de la réaction de Lucretia... il avait su à l'intérieur de lui ce qu'elle allait répondre et c'était sous une force incontrôlable qu'il s'était avancé vers elle. Honteux d'avoir brusqué à ce point les choses, il resta un instant face à face avec elle, pouvant distinguer chaque étoile et chaque constellation dans le bleu de ses yeux. Soudain il se releva brusquement, dévoilant sa taille et sa carrure un peu plus développés qu’un habituel garçon de son âge et alla s'appuyer sur la balustrade, en posant son menton sur ses bras. Le regard perdu dans le reflet lunaire du lac, le jaune et noir murmura alors des paroles, sa voie étant comme bloquée en voulant passer au delà un certain décibel :

« Je…je suis désolé ! je ne… je ne… je voulais voir tes yeux de plus près… », dit-il en souriant ironiquement. « Je crois que tu as raison… »

Malgré tout, il n’arrivait pas à bouger, comme paralysé en se remémorant tout les derniers évènements qui lui étaient arrivés ces derniers temps :

*-Je t’avais prévenu Tony, fais attention !*
*-Mais non tu as bien fait, continue et marque encore le coup !*
*-Si tu fais ça Tony, il t’arrivera des malheurs, je te le déconseille…*

Estimant alors le pour et le contre des nombreuses pensées qui traversait son esprit dans un tel moment, Tony se résigna et resta ici sans bouger, tout ses muscles semblant déconnectés du reste du corps et son esprit plus que jamais isolé…

Hj: Moi aussi j'aime beaucoup cette période de "tension" comme tu dis! ^^ Mais bon c'est Tony, il est un peu space, faut pas lui en vouloir... C'est bien de l'avoir un peu calmer!

Lucretia s'étonna de la réaction de Tony, qu'elle avait trouvé un peu brusque. Quand il se leva, elle s'aperçut qu'il était beaucoup plus grand qu'elle et ressentit à nouveau cette agréable sensation de protection.

- Tony?

Elle se releva doucement et le rejoignit près de la balustrade, où il était accoudé, la tête dans les mains.

- Ca va? lui demanda-t-elle avec un sourire qui avait pour but de le mettre en confiance (Lucretia rit et sourit tout le temps je sais :-p).

Ne voyant qu'une partie de son visage, elle lui prit doucement la main pour la ramener vers elle. Voyant qu'il regardait toujours le lac l'air songeur, elle tendit son autre main vers sa joue et attira délicatement son visage vers le sien.
Maintenant qu'ils étaient debout, Lucretia devait relever légèrement la tête pour le regarder dans les yeux. Elle profita alors d'un élan de confiance en elle pour glisser d'un air amusé (**"Non Lucretia je te previens, ne fait pas ça...""Mais si, pourquoi le prendrait-il mal?""Comme tu voudras idiote, mais je t'aurais averti..."**) ses mains glacées sous le tee shirt de Tony, les plaçant contre la peau douce et brûlante de son dos:

- Tu sens comme c'est froid? Je crois qu'il est temps de rentrer...

Tout en le soutenant du regard, elle se tourna vers la porte qui menait à l'intérieur du château, incitant Tony à la suivre...

Lucretia s'était approchée si délicatement que Tony, toujours perdu au fin fond du lac étoilé, sursauta intérieurement en entendant sa voie mélodieuse lui demander comment ça allais. Celui-ci lui répondit toujours à voie basse:

"Non ne t'inquiète pas ça va! C'est juste... c'est juste que j'ai réagis... comme un... imbécile. J'espère juste que tu ne m'en veux pas!?" dit'il avec un pointe d'inquiètude.

Aussitôt il fut comme envoûté par quelque chose... en effet, une sensation extrêmement agréable lui traversa le corps et une chose d'une douceur absolu vint délicatement lui toucher le visage avant de se plaquer contre son dos. Il sentit alors les mains glacées de Lucretia et fut parcouru d'un frisson alors qu'ils se regardaient maintenant dans les yeux.

"Tu as raison, tu es glacée! Viens vite avant de prendre froid...", dit'il avec son habituel ton protecteur, sa voie ayant soudainement retrouvée son entrain habituel...

Tony passa alors son bras autour de son cou, lui frotta le dos et recouvrit de ses mains celles de Lucretia pour les rechauffer. Ils avancèrent ensuite vers la porte et il regarda les étoiles une dernière fois, comme pour leur dire au revoir, comme pour dire au revoir à cette merveilleuse soirée. La peau de l'ange aux yeux bleus qui l'accompagnait était douce comme la soie et le garçon ne put réprimer un nouveau frisson au contact de ce précieux tissu...

Lucretia, encore tremblante de froid, se tenait maintenant devant la cheminée de la salle d'astronomie. Elle repensa à la question que Tony avait murmuré tout bas, quand il était parti s'accouder à la balustrade, et s'étonna de ses propos:

- Pourquoi tu te traites... d'imbécile? J'aurais sûrement fait la même chose à ta place. Elle rit à nouveau. En tout cas... je ne sais pas combien de temps nous sommes restés la haut mais... enfin... j'ai passé une... une magnifique soirée...
Une vague de chaleur l'envahit, constrastant douloureusement avec le froid saisissant qu'elle ressentait quelques secondes auparavant. Elle s'aperçut alors que ses mains étaient restés dans celles de Tony depuis qu'ils les avait pris pour les réchauffer à l'extérieur. Elle eut un sourire gêné et observa le feu quelques instants. Spontanément, ces mots vinrent alors s'ajouter à ce qu'elle venait de dire:

-Tu dois me trouver un peu bête, ou... naïve, peut-être, de m'enthousiasmer aussi vite... Ce que nous avons échangé la haut n'avait peut-être rien d'exceptionnel pour toi, ça t'arrive peut-être souvent, je ne connais pas ta vie sentim...euh, ta vie privée... Je veux dire, en ce qui me concerne c'est la première fois que... que je partage autant d'émotions avec quelqu'un...

Elle avait dit tout cela d'une voix saccadée et incertaine, sentant sa timidité remonter à la surface à toute vitesse comme un ballon retenu sous l'eau et qu'on aurait lâché...
Elle se sentait en cet instant affreusement maladroite et se concentra sur les mains encore froides de Tony qu'elle serrait fort entre les siennes, les caressant pour les réchauffer (la bonne excuse)...

Malgré la merveilleuse nuit qui règnait dehors, Tony ne fut pas mécontent de rentrer se réchauffer au coin du feu. Maintenant toujours les sublimes mains de Lucretia entre les siennes, Tony s'asseya en tailleur près des flammes et l'incita en quelque sorte à faire de même... quand la jaune et noire s'interrogea sur les paroles qu'il avait prononçait dehors:

"Nan, je ne voulais pas dire ça... je... euh..." soudain, entendant que Lucretia aurait fait de même, il lui fit part de son plus beau sourire et fut vraiment réconforté par de telles paroles. "Je... je ne voulais pas te mettre... mal à l'aise... tu as raison, nous... nous connaissons tout juste..." dit'il, se sentant une nouvelle fois rougir.

*Oh non pas encore!*

"C'est vrai que j'ai aussi passé... une soirée fabuleuse et je... suis pour une fois heureux de n'avoir pas réussi à m'endormir! Je te remercie d'être venue rajouter une étoile de plus de mon ciel... hum..." ,il ressentit alors une nouvelle chaleur l'envahir, mais celle-ci contrastant nettement avec celle des flammes tant elle procurait un incommensurable plaisir.
Continuant de l'écouter à parler, il fut encore comme envoûté par ses paroles tant sa voie unique dégageait un sentiment de sincérité et de bonheur partagé...

...Une fois ses propos achevés, elle se tu mais Tony n'arrivait pas un entreprendre une nouvelle discussion. Il semblait alors à ce moment très fragile, comme si la jaune et noire, embellie par le reflet des flammes sur son visage, pouvait lire son coeur comme un livre ouvert...

"C'est tellement agréable d'être ici... en ta... compagnie!", lui murmura t'il quand même, son regard timide zigzaguant entre l'âtre de la cheminée et les yeux mers du sud de la fille...

Lucretia était maintenant assise en tailleur tout près du feu, en face de Tony qui, au grand soulagement de la Jaune et Noir, avait l'air sincère quand il lui disait qu'il avait passé une fabuleuse soirée en sa compagnie. Il la compara alors à une étoile qui était venue s'ajouter à son ciel, et jamais Lucretia n'avait été aussi flattée ni aussi embarrassée de sa vie.
Reprenant rapidement ses esprits, car elle ne voulait pas laisser passer un aussi bon moment à cause de la timidité, elle se pencha un peu plus vers lui pour venir lui parler au creux de l'oreille...

- Toi aussi, merci... de tout mon coeur...

Elle n'avait pas prévu initialement d'ajouter "de tout mon coeur" mais encore une fois, les mots avaient trahi ses sentiments et elle se demanda une fois de plus si elle ne s'enthousiasmait pas un peu vite.

- Je pense que... je vais aller me coucher... lui dit-elle en se redressant légèrement.

La chaleur et le crépitement des flammes, le contact de leurs mains et leurs visages encore une fois si rapprochés, tout ces éléments se rassemblèrent alors soudainement pour pousser Lucretia à faire ce qu'elle n'aurait jamais pensé faire auparavant. Comme lorsqu'elle était allongée sur les dalles froides de la tour, Lucretia se pencha très lentement vers Tony et vint l'embrasser au creux de son cou, mais cette fois beaucoup plus longtemps... Et se sentant poussée par une force invisible et enivrante, elle continua doucement, recouvrant sa nuque et tout son cou de baisers en remontant vers son visage tandisque ses bras étaient venus l'entourer sans qu'elle ne s'en rende compte...
Le parfum et la texture de sa peau la transportaient dans un état d'ivresse qu'elle n'avait jamais connu auparavant, et elle découvrait une partie de ce dont elle était capable par la force des sentiments, une partie de sa personnalité dont elle n'avait jamais soupçonné l'existence.
Ce fut lorsque ses baisers commençaient à atteindre le bas du visage de Tony qu'elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire et se trouva terriblement embarassée. Sans laisser le temps au Jaune et Noir de reprendre ses esprits, elle se détacha de lui et se leva, regardant partout dans la pièce, puis vers le feu en évitant de croiser le regard de Tony toujours assis au pied de la cheminée.

- Je...bon, je vais y aller, euh... je suis vraiment désolée, je sais pas ce qui m'a pris... Parfois mes comportements sont un peu... contradictoires... *hum*...

Elle disait cela mais savait très bien que ce qu'elle venait de faire émanait de son désir le plus profond...

- Enfin, ce n'est pas ce que je veux dire, c'est juste que... Je ne connaîs pas très bien mes limites...

En temps normal, Lucretia aurait alors ri pour détendre la situation. Cependant, à cet instant précis, ses sentiments se bousculaient et explosaient dans son esprit et elle fut incapable d'articuler un mot de plus.
Dans un ultime effort d'assurance, elle le regarda une dernière fois dans les yeux, intensément, profondément, elle essayait de lui communiquer dans ce regard toutes les sensations qu'elle éprouvait...

-Bonne nuit Tony...

Et, durant tout le trajet qui la séparait de la porte de la salle d'astronomie, elle ne brisa pas le lien entre leurs deux regards bleu azur, ce lien se brisant durement une fois que la porte fut refermée derrière elle...