Incrédule et bouche bée. C’est à peu près ce qui pouvait résumer en deux mots l’expression de Miss Decircée face au peu de réaction que manifesta le grand sorcier tout de noir vêtu.

Près d’un an et demi d’absence. Un an et demi sans nouvelles, sans aucun signe de vie, rien. Elle n’y avait pas réellement prêté attention… Elle savait que Lucius avait des obligations qui ne pouvaient se discuter, et cela lui prenait en toute logique un temps considérable. Et bien qu’il lui manquât, elle ne chercha pas outre mesure d’aller à sa rencontre, sachant qu’un beau jour leur chemin se croiseraient à nouveau. Néanmoins, Mégane aurait espéré un peu plus d’enthousiasme de la part du Sorcier à l’occasion de leurs retrouvailles.

« Je suis contente de te voir… » Eut-elle à peine le temps de dire avant que Lucius ne lui expose la vaste surface de son dos…

D’un geste lent, alors que le Mangemort faisait brusquement demi-tour, la jeune fille posa une petite main sur sa joue, à l’endroit même où son sombre ami y avait déposé une petite caresse dans un geste affectif. Sa peau était glacée. Cette sensation troubla la Vert et Argent qui se souvenait des deux grandes mains chaudes serrant les siennes pour la rassurer, un jour où nombre de questions étranges étaient venues engourdir son esprit. Le regard vide, le pas lourd… Mégane en était presque certaine : quelque chose n’allait pas.

« Dangereux ? Oui, il y a même un cadavre là bas ! disait-elle en désobéissant obstinément aux conseils de Lucius et trottinant à ses côtés Il est étendu par terre ! Je revenais du magasin où j’suis allée acheter quelques ingrédients pour mes potions quand j’suis tombée dessus, et tu sais quoi, dis, tu sais quoi ? Bah j’suis prête à parier qu’il a été tué par l’avada, et, et, et, à en juger par l’heure à laquelle j’l’ai vu pour la dernière fois bah il pourrait m’être utile puisque dans le grimoire bah ils disent que… Nyaha il est là !! »

Trop absorbée par son bavardage et occupée à déchiffrer les émotions du Sorcier pendant le trajet, elle n’avait pas fait attention au chemin emprunté et, par conséquent, ne s’était aperçu qu’elle était retournée sur les lieux du crime que lorsqu’elle s’était trouvée à nouveau nez à nez avec le cadavre.

« Comment t’as pu en arriver là ? Bah en marchant de là bas à de là… » répondit-elle d’une voix qu’elle voulait sur le ton de la plaisanterie mais qui sonnait faux.

Mégane avait peur de comprendre. Et si le responsable de la mort de ce bonhomme n’était autre que son ami Lucius ? Cela expliquerait son humeur des plus brumeuse…

Elle resta en un premier temps songeuse, observant le Mangemort se pencher sur le corps sans vie. Puis, petit à petit, un sourire carnassier étira ses lèvres pâles. Maintenant que Lucius était avec elle, elle ne risquait presque plus rien… aussi pourrait-elle prendre tout son temps pour récupérer le précieux ingrédient…

A petits pas serrés, elle s’approcha de son ami et posa une main blanche sur son épaule. Et là, d’une voix de conspiratrice, Mégane chuchota à l’oreille de Lucius :

« Tu crois qu’un simple sortilège d’attraction suffirait à déloger ses yeux de ses orbites ? »

[ HRP : avec toutes les excuses pour ce retard impardonnable et la qualité plus que médiocre de cette réponse...]

[HJ : désolé pôur ce retard et ce grand manque d'inspiration...]

Lucius regarda la jeune française dans les yeux. La question de cette dernière l'avait interloqué. Elle venait de lui demander qui il était. Depuis le temps qu'elle le connaissait, elle devrait le savoir maintenant. Le Mangemort observa Mégane sans rien remarquer de suspect. Il était de nouveau perdu dans ses pensées. Il cherchait une réponse à donner.
Il poussa un soupir.

Pour toi, je peux être un ami. Pour d'autres, je suis un meurtrier, un serviteur du mal.

Le son de sa voix était dur, glacial. Son visage semblait vide d'expression.

Tu sais, j'aurais tout fait pour te protéger, quitte à me sacrifier s'il le fallait. Mais aujourd'hui, les choses sont différentes. J'ai bien peur que très bientôt, tu n'entendras plus jamais parler de moi.
Ce pourrait être la fin d'un cycle...

Lucius remit sa capuche sur sa tête. Cette fois-ci, il avait l'air inquiet. Visiblement quelque chose le préoccupait mais il n'avait pas envie d'en parler à la jeune serpentarde. Il tendit un bras vers Mégane pour la serrer contre lui mais il se ravisa. Il savait que ce serait peut-être la dernière occasion qu'il avait d'être avec elle mais il ne voulait pas inquiéter celle qui ne le voyait aps comme juste un horrible individu de l'allée des embrumes.
Lucius enleva un médaillon autour de son cou. Dessus, il y avait deux lettres gravées l'une sur l'autre. C'étaient les initiales du Mangemort. Au dos de la médaille, il avait un visage jeune et fringant avec des yeux rieurs. Les yeux s'ouvraient et se refermaient, tout comme la bouche caractéristique de Lucius. Il tendit le médaillon à Mégane dont le regard pétillait devant une nouvelle curiosité.

Ce médaillon n'a aucun intérêt et encore moins de propriétés magiques qui pourraient servir. C'est ...

Il posa le médaillon dans le creux de la main de Mégane qu'il referma soigneusement.

... une babiole sans intérêt.

Il aurait aimé dire d'autres mots mais il ne pouvait pas. Devant le regard de la jeune serpentarde, il comprit qu'elle était troublée par son attitude mais il n'aimait pas les adieu car ça en était un.
Il venait de s'agenouiller en face de Mégane et ses yeux étaient embués. Il fit un effort pour ne pas pleurer et pour bien cacher son regard à celui de Mégane.

[HJ : à moi encore de m'excuser pour ce grand retard. J'espère que ma réponse te plaira, et qu'elle ne te paraîtra pas trop arrosée à l'eau de rose ^_^]

Cela devenait douloureux. Les multiples entailles dont la jeune fille était victime commençaient à la bruler, à l'élancer désagréablement. Elle sentait ses vêtements s'humidifier de plus en plus, quelques perles tièdes s'écouler le long de ses poignets. Bientôt, quelques gouttes vinrent s'écraser sur le sol. L'albinos ne remarqua rien, absorbée par les paroles de Lucius.

Bien entendu que Mégane savait qui il était. Il y avait eu assez de signes, assez de sous-entendus... Mais la jeune fille voulait l'entendre de sa bouche. Voir s'il se considérait comme tel, ou pas. Car Lucius n'avait rien à voir avec l'image habituelle que l'on donnait des Serviteurs du Lord Noir, rien à voir. Il semblait juste perdu et blessé.

Elle ne dit rien. Elle se contenta d'écouter, de l'observer, gardant ses grands yeux verts plongés dans les pupilles du Mangemort. D'assimiler petit à petit ce que l'homme qu'elle considérait comme son ami, son guide, son mentor... tentait de lui faire comprendre. La fin d'un cycle.

La nouvelle fut accueillie sans aucune réaction visible de la part de la jeune élève, hors-mit peut-être un léger mouvement de ses sourcils. Le regard perdu, elle cherchait une réponse sur le visage du Mangemort qui démentirait ce qu'il venait de dire. Mais lorsque celui-ci déposa un médaillon au creux d'une main abîmée et tremblante, la Vert et Argent sentit monter en elle une vague de déception. Ainsi donc, ça recommençait.

Elle serra le poing si fort que le médaillon s'enfonça douloureusement dans sa chaire. D'une voix lente, elle déclara :

"Alors... une fois encore, c'est la même chose. Une fois encore, je me retrouve toute seule..."

Une boule affreusement lourde vint lui nouer la gorge. C'était comme-si des dizaines et des dizaines de mots tentaient de se frayer un chemin jusqu'à ses lèvres, mais que cette boule refusait de leur céder le passage.

"Tu... tu vas partir, exécuter les ordres d'un sorcier qui n'en a certainement rien à faire de toi, mais toi, c'est réellement ce que tu veux?"

Il ne fallait pas qu'elle croise le regard de Lucius, à présent à genoux devant elle. Elle ne s'aperçu même pas que ses petits doigts blancs, ceux qui n'étranglaient pas le médaillon, s'étaient logés autour de ceux de Lucius et les serrait de toute leur petite force. Ne pas relever la tête. Ne pas le regarder. Sinon, elle ne pourrait plus les retenir, elles qui s'accumulaient au bord de ses yeux. Elle les posa sur le collier à présent rougis par le sang de ses plaies qui avait coloré le bijou.

"Une babiole sans intérêt, hein?"

Un rire amer accompagna ses paroles, tant dis que sa voix se faisaient de plus en plus tremblante.

"On dirait que tu as autant d'estime pour ce médaillon que pour toi même. Tu... tu as tout faux, tu... Tu es quelqu'un de bien, Lucius, et ce médaillon, pour moi, représente beaucoup. Je te remercie... Je le garderai précieusement... Parce que je... tu..."

Incapable de le fuir davantage, elle leva enfin les yeux vers son Mentor, qui semblait lui aussi la fuir. Son visage, son regard, lui, tout simplement, lui qui l'avait aidé, réconforté, qui représentait tant pour elle, lui qui allait partir...

Elles coulèrent, alors. Les grands yeux d'un verts à présent éteint de Mégane ne purent les retenir plus longtemps. Elles coulèrent, en silence. Et bientôt, d'une voix brisée, elle ajouta :

"Pour moi, tu peux être un ami. Mais tu es bien plus que ça. Ma famille..."

Elle inspira profondément, pour ne pas éclater en sanglot. Elle ne devait pas. Elle ne deviendrait pas si faible...

Respirant à fond, elle se redressa, durcit ses traits. Droite, elle passa le médaillon autour de son cou. Elle savait ce qui lui restait à faire...

Lucius était toujours agenouillé face à Mégane. Il la regardait comme si c'était la dernière fois. Il voulait graver cette image dans son esprit pour qu'elle l'aide à tenir jusqu'à la fin. Il remarqua que la jeune élève ne le regardait pas dans les yeux. Ce devait être trop difficile pour elle. Il connaissait son passé. Il savait combien elle avait souffert et forcément, elle n'était pas très heureuse à l'idée que Lucius pourrait sortir de sa vie à partir de maintenant. Elle tenta de le dissuader en lui demandant si c'était ce qu'il voulait.
Autrefois tout était différent. Avant d'être mangemort, il aspirait à des choses différentes. Lui qui avait rêvé d'être auror et d'être tout ce que n'était pas son père, qui n'était qu'un sorcier faible, pratiquant la magie noire. Un fou qui admirait la pureté de son sang, un dégénéré...

Non, tu ne seras pas seul. Jamais. Sur cette Terre, il y a beaucoup d'autres personnes qui vont t'aimer et qui vont compter pour toi. Des personnes gentilles et attentionées, des gens bien.

*Tout le contraire de moi...*

Lucius tenta de faire un pâle sourire. Il n'avait pas encore répondu à as question sur ce que lui voulait réellement, si son avis comptait. Lorsqu'il était devenu mangemort, à aucun moment il n'avait regretté de l'être devenu. C'était un bon moyen de se venger du ministère, des sorciers en général et de ceux qui lui avaient piqués sa place...
Après la chute du Seigneur des Ténèbres, il avait décidé d'agir seul. Il ne tuait pas forcément des sang-de-bourbe, ni des moldus. N'improte quel sorcier qui se dressait sur son chemin ou lui faisait un affront, devait mourir. Il avait vécu une vie d'exilé et il devait bien le reconnaître, il n'avait pas tué tant de monde que ça. Pas autant que depuis qu'il était de nouveau le serviteur de Lord Voldemort.
Maintenant, il n'avait plus le choix, il devait lui obéir ou il serait tué par ce dernier. il doutait sur le fait qu'un môme de quinze ans puisse vaincre son maître. Peut-être qu'un jour il le pourrait mais ce jour là était loin d'être arrivé. Si ç'avait été le cas, Lucius l'aurait peut-être aidé. Il n'était pas comme tous ses lâches qui ont peur de Lord Voldemort et qui ne feront jamais rien pour le mécontenter de peur d'être torturé. Ni comme tous ses fanatiques qui ne voyent que par lui. Pour l'instant, Lucius restait de son côté car il était en fuite et que malgré tout, son maître représentait une bonne protection. Bien sûr, il devait lui obéir, comme avant...

Mégane regarda le médaillon. Lucius avait détourné son regard de la jeune serpentarde. Ses yeux étaient posés sur les pavés. Il écoutait ce qu'elle lui disait et il eut une sensation étrange. Il se sentait mal en entendant les propos de Mégane. Elle le considérait comme sa famille, comme si lui, Lucius morden, pouvait faire parti d'une famille. L'un des êtres les plus détestable d'Angleterre. Pourtant, elle le considérait comme quelqu'un de bien. Il aurait tant aimé que ce soit vrai et que d'autres qu'elle le pense, comme Dumbledore et ses anciens professeurs. Cette question le hantait depuis des années. Lorsqu'il était à Poudlard, les professeurs l'aimaient bien et ils étaient content de voir que le dernier Morden ne suivait aps la trace de son père. Pourtant, ajourd'hui, il a fait pire que lui.
Il chassa cette idée de son esprit et il porta son attention sur le médaillon. Mégane l'accrocha à son cou. Le mangemort remarqua les traces de sang dessus. il prit la main de la jeune élève et il remarqua les blessures à son poignet qui avaient dû être faites pendant cette stupide attaque. Il s'aperçut de toutes els blessures de son amie. Il eut un âle sourire avant de pointer sa baguette sur chacune des plaies superficielles qu'il pouvait réparer. Il sortit un mouchoir propre de sa veste et l'enroula autour de la main de mégane.

Avoue que pour quelqu'un que tu aimes bien, je réussis à te mettre dans des situations très délicate...

Il se força à rire tout en croisant le regrd de Mégane. Il se rappela que c'était la dernière fois qu'il la voyait et il sentit une vague de colère montée en lui. Pourquoi ce serait la dernière fois ? Qui l'a décidé ? Bientôt il aurait une tâche à accomplir pour le Mage Noir. Même s'il échouait, il avait une chance de survivre à la colère de son maître et c'était toujours mieux que rien mais il savait que s'il le laissait en vie, Lord Voldemort se vengerait sur un de ses proches. Il l'avait vu faire plus d'une fois. Seul les lâches acceptent de laisser mourir ceux qu'ils aiment afin de pouvoir survivre.
Lucius,grâce à Mégane, avait retrouvé quelque chose qu'il avait perdu : l'espoir.

Je veux que tu me promettes de ne pas quitter Poudlard tant que je n'aurais pas repris contact avec toi. Je ne t'enverrais pas de hibou, n'importe qui pourrait écrire un message à ma place pour te piéger. Lorsque je te contacterais, tu n'aurais aucun doute, tu sauras que c'est de moi.