Tout en marchant d'un air assuré le long de la rue principale, Tarod sentit comme une présence derrière lui, qui semblait le suivre des yeux. Il ne craignait pas de se retourner... Certainement que l'un des poivrots s'était perdu dans sa fuite, et persistait dans son ressentimment pour le mangemort. Ricanant doucement, il se retourna, et ce qu'il vit manqua de le faire hoqueter de surprise. Loin de ressembler aux poivrots de tout à l'heure, une jeune fille se terrait sur le sol, visiblement perdue et livrée à elle même. Qu'est-ce qui avait bien pu l'amener en ces lieux ? Suicidaire... Le mot résonna dans son esprit comme un gong. Il appréhendait plus que tout l'idée d'un suicide, rebutté par sa propre expérience. Laissant retomber une partie de son masque agressif, il s'approcha letement de la jeune fille...

"Tu n'as pas à me craindre... Seule la curiosité m'amène à toi... Que fais tu ici ? Pourquoi n'essayes tu pas de t'en sortir ?"

Il attendait une réponse, et avait parlé d'une manière plus véhémente qu'il l'aurait voulu. Elle savait qu'il était un mangemort, et ne pouvait pas avoir râté la scène précédente. Tarod soupçonnait que la jeune fille soit une élève de Poudlard. cela ne pouvait impliquer qu'une chose... Elle était en fugue, et il serait mal avisé de la brusquer après tout ce qu'elle avait dû vivre. Un conflit intérieur embrasa soudainement le jeune homme. Pourquoi se montrer clément avec un tel personnage ? Cela ne correspondait pas à son étiquette de mangemort. Il avait parfaitement le droit de souiller son image, mais pas celle des autres mangemorts. Poussé par un instinct basique de répulsion, il faillit faire demi tour.

Mais un léger regard sur les environs le fit totalement changer d'opinion. Une troupe d'hommes sortait du bar le plus proche. Il avait été stupide de rester ici, à la portée de leurs yeux. Avec une rapidité de félin, il attrapa la jeune fille avant qu'elle ait eu le temps de lui répondre ou de faire quoi que ce soit, et partit en longeant le mur, ainsi protégé de l'éclairage public. Découvrant une rue piétonne non fréquentée, il s'y précipita et ne lâcha la jeune fille qu'une fois qu'il fut certain qu'il ne risquait rien....
Désormais, il attendait une réponse, non pas comme un moralisateur, mais comme une personne intéressée...

[ hj : Désolé pour la longueur douteuse, l'inspiration me viendra lorsque les deux personnages seront en discussion... ]

Elle grelottait. Ses petites mains ainsi que ses avants bras étaient recouvertes de plaque rouges vives, brûlés par la vapeur de sa potion. Elle tenait toujours sa baguette fermement, une fine baguette noire dont le manche était sculpté avec délicatesse. Ses grands yeux verts posés sur le jeune homme, elle le regarda s’avancer vers elle. Qu’allait-il donc faire ? L’achever pour avoir assisté à cette scène ? Mégane aurait pu pointer de nouveau sa baguette, mais elle ne le fit pas. Pourquoi ? Elle l’ignorait elle même.

Elle se recroqueville un peu plus lorsqu’il s’adressa à elle, mais ne montra aucun signe de peur sur son visage, les yeux toujours plongé droit dans ceux du Mangemort. Il lui parla, avec une certaine gentillesse. La curiosité ? Mégane attisait-elle donc son intention ? Lentement, pour répondre à sa question, elle sortit sa main gauche de dessous sa cape. Une toute petite main, brûlée par la vapeur. Elle pointa du doigt un corps allongé sur le sol, dans un autre coins de la rue, les yeux grands ouverts et le visage encore plus brûlés que la fine peau de la fillette. Il vivait encore, il était juste victime du sortilège Immobilus que Mégane avait lancé dans l’espoir de faire fuir ses agresseurs.

Ce qui l’avait le plus choqué n’avait pas été l’agression en elle même, mais les effets que la potion de Mégane avait fait sur le sorcier allongé ainsi que sur ses propres bras. Soudainement consciente que tout cela n’avait plus rien d’un jeu, que ce qu’elle faisait pouvait bel et bien blesser, voir même tuer, elle avait besoin d’un peu de temps pour assimiler le pouvoir que donnait certaines choses. Elle quitta alors des yeux le jeune homme pour porter son regard sur les débris de verre qui jonchaient le sol. Elle tendit de nouveau la main pour les ramasser, allez savoir pourquoi, mais se ravisa au dernier moment, se souvenant que la potion était acide. Puis elle ne pu plus rien faire du tout.

En effet, à la vue d’autres sorciers ivres sortir d’un pub, le Mangemort avait attrapé Mégane et courrait à présent vers un endroit plus sûre. Ce ne fut pas chose aisée pour Mégane qui avait les jambes flageolantes. Ses forces l’abandonnant brusquement par ci par là, elle devait sans cesse se cramponner au bras du Mangemort pour ne pas tomber. Elle rougit un peu. Ce n’était pas dans ses habitudes de se faire aider de manière quelconque. Encore moins par un inconnu.

Il lâcha enfin Mégane lorsqu’ils furent arrivés là où le Mangemort considérait qu’ils étaient en sécurité. Là, elle retomba sur le sol, essoufflée. De nouveau assise, elle leva la tête vers le Mangemort et consentît enfin à parler. D’une vois étonnamment ferme mais pas irrespectueuse pour autant, elle montra ses bras aux jeune homme.

« Voilà le pourquoi de mon immobilité. L’endroit o^vous m’avez trouvé respirait la vapeur d’une potion défensive que j’ai lancé sur les sorciers que vous avez fait fuir. Ils m’avaient attaqué quelques instants plus tôt. »

Elle reprit sa respiration. Parler de manière si détachée alors que l’on est à bout de force est un effort assez difficile. La fillette toussa plusieurs fois, sans doute les vapeurs avaient également atteint ses poumons.


( HRP : c'est à mon tour d'être désolée pour la petite longueur...)

Ravaler sa fierté… oui, ça, il le fallait. Se faire aider n’entrait pas dans les habitudes de Mégane. Ceci dit, cette fois ci il fallait admettre qu’elle n’avait pas d’autre option et que l’aide du Mangemort était des plus utiles. En effet, que serait-il advenu d’elle s’il l’avait laissé ? Sa simple venue avait été salutaire pour la jeune élève. C’était là une chose bien étrange, un Mangemort était connu pour donner la mort et non pas pour secourir. Mais qu’allait-il faire d’elle, à présent ?

Elle se laissa glisser contre le mur, les forces l’abandonnant. La respiration lente, elle écouta les paroles du jeune homme. Une bourrasque de vent glacé vint ébouriffer les longs cheveux blancs de Mégane qui grelotta de froid. A nouveau elle se recroquevilla, enroulée dans sa cape.

Elle ne su quoi répondre aux paroles du jeune homme. Elle ne s’était pas attendue à ce genre de réponse… se montrer clément, et lui laisser la vie sauve ? C’était à croire que Mégane réalisait seulement maintenant le danger que cela impliquait de se retrouver nez à nez avec un Mangemort. Ceci dit, elle intercepta le mouvement des yeux du jeune homme, plongeant soudain vers le bas. Elle tenta de capter son regard afin d’y lire une quelconque émotion. Elle qui avait toujours souhaité rencontrer un membre de l’armée de Voldemort, elle était servie. La jeune fille souhaitait apprendre, savoir pourquoi et comment fonctionnait cette branche de l’ordre noire. Cela étant, la perspective de taper causette avec un partisan du Lord qui venait de lui accorder l’extrême clémence d’être en vie était loin d’être rassurant.

« Pourquoi ? » demanda-t-elle alors, les sourcils froncés.

« Pourquoi m’aider alors qu’il vous suffit de pointer votre baguette sur moi pour que je tombe morte sur le sol ? Une simple première année comme moi peut-elle vraiment vous étonner ? Et si j’étais enfant de Moldu ?»

Elle lutta contre elle même afin de ne pas regretter ses paroles. Où avait-elle la tête ? Ce qu’elle venait de dire était purement et simplement de la provocation, et c’était loin d’être un acte réfléchit.

Les yeux de la jeune fille s’agrandirent d’étonnement lorsque le Mangemort les soigna partiellement. Elle l’observa, abasourdie. Elle, lui avoir sauver la vie ? Ah, c’était la meilleure ça ! Comment une petite sorcière de première année pouvait-elle sauver la vie d’un Mangemort, je vous l’demande ! Cependant là où le jeune homme faisait erreur, c’était dans son affirmations à penser que Mégane considérait les mangemorts comme invincibles. Elle avait d’ailleurs eut un petit accro avec une autre élève de sa maison à ce sujet. En effet, la jeune fille avait déclaré de manière si naturelle qu’elle ne croyait pas en l’invincibilité que ça en était devenu choquant pour certaines oreilles. Ceci dit, les paroles du jeune homme eurent leur effet sur Mégane qui décida de se relever.

Très péniblement, elle saisit le mur de ses mains tremblantes et se hissa difficilement sur ses jambes. Adossée contre le mur, essoufflée, elle regarda à nouveau le Mangemort. A présent, elle ne pouvait plus cacher ni sa cravate, ni son insigne.

« Je dois vous remercier… » murmura-t-elle, gênée.

Elle n’admettait jamais devoir remercier quelqu’un. C’était un acte de faiblesse, pour elle. Ceci dit, il fallait savoir dire certaines choses en temps voulu.

« Mégane Decircée… »

Elle accompagna sa réponse d’un suspens. Elle aurait souhaité lui demander son nom également, seulement elle se doutait qu’il ne lui répondrait pas. Elle l’interrogea alors du regard.