La nuit noire, c’est ce que préférait la Serpentarde. Pas de soleil, pas de chaleur, seulement que la noirceur ainsi que la froideur. C’est à ce moment là de la journée qu’elle avait décidé de partir. Elle n’alerterait personne, la plupart des élèves de l’école dormaient. Elle ne risquerait pas de réveiller grand monde non plus. Couchée sur son lit, le regard fixant le plafond, elle attendait patiemment que la grande horloge de Poudlard sonne minuit. Les minutes passaient lentement, paraissant une éternité pour la jeune fille. Elle entendit alors retentir le « dong » habituel des douze coups de l’horloge.

**C’est l’heure…l’heure de dire adieu à cette école…et ses élèves…**

Orphée se leva lentement de son lit à baldaquin, regardant pour une dernière fois les rideaux verts et argent des lits. Elle prit la poignée de sa valise, faisant attention à ne pas réveiller les filles de son dortoir. Elle avait préalablement rangé ses affaires la veille, surprenant quelques une des filles. Elle n’avait pas l’habitude de faire du ménage. Tout doucement, elle ouvrit la porte du dortoir, la refermant derrière elle. Elle descendit l’escalier puis passa la porte de la salle commune. Elle allait reprendre le train pour retourner chez elle…finir l’année à la maison pour ensuite recommencer dans une nouvelle école l’année suivante. C’est que voulait son père avant qu’il ne meure. Qu’elle change d’école pour aller à Durmstrang, où elle pourrait s’entraîner à la magie noire…La troisième année sortit donc du hall sans faire de bruit, traînant sa valise derrière. Vu le vent froid qui soufflait, elle dû resserrer sa cape contre elle. Le mois de novembre touchait à sa fin, l’anniversaire d’Orphée approchait à grand pas…La jeune fille leva la tête vers la lune, puis poursuivit son chemin vers le lac. Elle voulait encore faire une chose avant de partir…On pouvait entendre les pas de la jeune fille dans une grande partie du parc, l’herbe étant givrée. Elle vit enfin le lac, cet étendu d’eau où elle avait passé si peux de temps. Déposant sa valise contre le sol, la Serpentarde s’avança lentement vers l’eau, y regardant son reflet. Elle avait changé depuis qu’elle était à Poudlard. Elle ressemblait à sa mère, sur ses vieilles photos au temps de l’école…L’ancienne préfète effaça son image d’un revers de main, s’éloignant du lac et de son eau glacée. Elle alla prendre place sur sa valise, puis glissa sa main dans sa poche, sentant un poids au fond de celle-ci. Lorsqu’elle en ressortit la main, une chaîne argentée se balançait lentement au gré du vent.

**Je devrais l’envoyer balader au fin fond du lac…quoi que…**

La jeune élève soupira puis accrocha le pendentif à son cou. Elle qui avait renoncé à remettre la chaîne que Drago lui avait offerte, elle venait de céder une fois de plus à la tentation. Orphée croisa ses bras contre elle, s’appuyant légèrement sur ses genoux. Elle semblait attendre quelqu’un…mais qui viendrait dehors à cette heure-ci? Elle, elle le savait. Elle attendait patiemment l’arrivée de quelqu’un et elle savait que cette personne allait venir. Il ne restait plus qu’à attendre…

Le ciel venait de se mettre à verser ses flocons, parsemant la longue chevelure brunâtre de la jeune fille. Momentanément, elle avait fermé les yeux, posant sa tête contre ses genoux, repliés contre elle. Tant de souvenirs refaisaient surface, lui rappelant comment tous les moments passés à cette école lui étaient chers. Une partie d’elle-même resterait dans ces lieux, la rattachant ainsi à cet endroit qu’elle aimait tant. Elle partait certes, mais elle ne savait pas encore si elle allait revenir ensuite. Ce serait le choix de sa belle-mère, c’était tout de même elle qui prenait soin d’elle, elle qui l’élevait comme sa fille depuis l’âge de cinq ans…Elle ferait toutefois tout ce qui était en son pouvoir pour la faire changer d’avis, la renvoyer ici vite fait.

Une légère brise se mit à souffler, ébouriffant la chevelure de la Serpentard. Elle n’était pas prête à partir, elle ne voulait pas…Quelque chose la retenait, la poussait à rester. Ses amis lui manqueraient énormément. Si elle ne revenait pas, elle devrait s’en refaire d’autres…Kyle venait tout juste de revenir, elle avait eu le temps de le revoir. Elle allait manquer le bal de Noël, elle qui n’en manquait pas un…De toute façon, elle y serait sûrement allé toute seule…ou peut-être qu’elle serait resté dans la salle commune à se morfondre dans son coin…Sa fine mais se reporta de nouveau sur le collier, faisant tourner le pendentif entre ses doigts. Un vide, c’est tout ce qu’elle ressentait depuis sa séparation avec Drago. Un vide qu’elle ne pourrait sûrement pas combler…

La jeune fille rouvrit les yeux, entendant le bruissement d’une cape contre le sol enneigé. Il était là…tout près d’elle. Un mince, très mince sourire effila les lèvres de l’ancienne préfète. Cependant, elle ne voulu pas le regarder, du moins pas pour le moment. Elle avait trop de regret…Elle suivit du regard le jeune homme emmitouflé de blanc, jusqu’à ce qu’il s’agenouille devant elle. Dans ses yeux, elle put lire qu’une tonne de question se bousculait dans sa tête. Il ne lui en posa cependant aucune, ce qui ne l’étonnait pas. Ce fut donc elle qui prit la parole la première, pratiquement en murmurant.

- Je m’en vais…pendant une semaine, tout ou plus…Je dois régler quelques trucs avec ma belle-mère…Seulement, je ne sais pas si je vais revenir…ça dépendra de ce qu’elle voudra…

Orphée releva le regard, fixant enfin celui du préfet. Sa main se porta instinctivement sur sa joue, comme elle avait l’habitude de le faire avant. Ce simple contact lui fit chaud au cœur. Elle n’avait pas osé lui adresser la parole depuis leur rupture. Elle n’avait pas osé aller le voir non plus…La jeune fille regrettait amèrement sa décision, Drago devait sûrement le savoir…Elle attendit donc une réponse, ou simplement une réaction…

Un fin déluge de petites particules glacées entamait son chemin pour rejoindre leur semblable sur le sol, les uns se noyant dans l'eau glacée du Lac, d'autres mourant sur les joues des Serpentard et d'autres simplement tombaient sur le sol. Parmi ceux tombant sur Drago, peu laissaient des traces apparentes. La froideur des petits flocons qui dansaient dans l'air environnant permit au Préfet de reprendre ses esprits, de laisser le parfum enivrant de l'hiver se diffuser autour de lui. C'était un nombre infini qui venait dire des aurevoirs à la gloire de l'ancienne Préfete de Serpentard, c'était presque mythique, envoûtant...

Il la voyait sans conteste, il voyait l'hésitation, la colère, l'impuissance face à la discussion menant à son retour au Manoir Familial, surement quémander par la belle-mère de la troisième année. Une pensée surgit ensuite dans l'esprit du blond, l'un arrive, le retour de Kyle et un autre part, Orphée. Quel hasard que ces deux destins se croisent pour se séparer à nouveau. Les fins doigts d'Orphée jouait avec le pendentif, s'entrechoquant contre la peau d'ambre de la jeune fille. Le simple fait de toucher ce souvenir, de revenir sur le passé que Drago chassa de sa tête de telles idées, les tourments, la fin...

Elle se tourna vers lui, prennant connaissance de sa présence. Il crut voir l'ombre d'un sourire éclairer le visage d'Orphée tandis qu'elle prennait conscience de sa présence sans étonnement comme si, étonnamment que cela puisse paraître, elle savait qu'il viendrait à elle ce soir, à ce moment précis, pour une raison que pour le moment elle était seule à connaître. Pourtant, le regard de la Serpentard le fuyait, fuyant Drago comme on chasse un mauvais souvenir, comme d'une décision qu'on regrettait. Il ne s'en formalisa pas et posa ses prunelles sur elle, sans tremblement, sans la fixer ni la quitter des yeux, simplement son acier se mêlant à la blancheur du paysage...

Il était à genou face à elle quand Orphée daigna lui accorder un regard. Elle l'analysa de manière brève comme si ce n'était guère difficile pour elle de tracer les apparitions que laissaient passer parfois son masque d'impassivité. Face à un mur bloquant l'accès de ses paroles, l'ancienne Poursuiveuse du prendre la parole, ce qu'elle fit d'un ton que Drago n'eut cru possible. Il se mêlait dans le rugissement du vent, le crépitement des feuilles se tordant. Cependant, il entendit chacun de ses mots et chacun d'eux s'entrechoquaient au précédent. Elle partait, pour vrai et pour un temps indéterminé. C'était le moment, malgré sa répulsion à parler, c'était ici et maintenant ou jamais.

Je vois, si tu juges cela nécessaire eh bien saches que mes pensées t'accompagnent et j'espère que tu reviendras parmis nous bientôt. Ne laisse pas cette femme dicter ta conduite, tu ne l'as jamais fait. Ne la laisse pas faire taire l'orage intérieur, bouillant et indomptable qui vit en toi et qui fait de toi, Orphée, une personne si extraordinaire...

Il aurait préféré une claque à ce geste si représentatif, si commun, si passé. Il laissa le contact chaud de la main d'Orphée contre sa joue de glace. Il était dans son élément, le froid, la glace et elle, son royaume demeurait le feu, la chaleur. Contraires. Drago osa un sourire, un mince sourire certes mais un sourire tout de même. Sortant ses mains de sa cape, il la prit dans ses bras, dans la mesure du possible à genou et s'éloigna quelques secondes plus tard, reprennant sa position initiale et laissant à la jeune fille le soin, et la possibilité, de lui dire ce qu'elle voulait lui dire en ce peut-être dernier jour dont il aurait conscience d'être au même endroit au même moment..

Suis ta Destinée et devient ce pourquoi tu vis Orphée, que cela doive passer par Poudlard ou par un tout autre établissement. Suis ce que ce que te dit le bouillant caractère au fond de toi.

Il se redressa, laissant une toute dernière chance à la troisième année.

Orphée avait maintenant une boule dans la gorge. Savoir qu’elle allait partir, laisser tout ce qu’elle aimait derrière elle…Elle ne voulait pas perdre tout ce qu’elle avait de plus précieux au monde. Sa sœur, enfin, demi-sœur, venait pratiquement d’arriver. Elle ne lui avait pas encore parlé une fois qu’elle devait reprendre le chemin du manoir, où elle resterait certainement enfermée pendant tout le temps qu’elle serait là, parlant du testament de son père, de ses dernières volontés…Bref, de tout ce qui allait complètement l’ennuyer.

Sa main glissa dans la neige parsemant le sol de son manteau blanc. Elle adorait l’hiver, sa saison préférée. Malgré qu’elle aimait la chaleur, elle passait le plus clair de son temps dehors à se promener ou simplement se rafraîchir les idées. De ses prunelles ambrées, la Serpentarde fixait Drago. C’était peut-être la dernière fois qu’elle le voyait…Elle serait si loin de lui, si loin de tous ses souvenirs passés en sa compagnie, tout ce qu’elle avait fait et tout ce qu’elle aurait pu faire encore…

La jeune fille écouta les paroles de son compagnon, acquiescant silencieusement à ses dires. En effet, Orphée était une jeune fille bouillante, pleine d’énergie et débordante d’idée. Il était rare de la voir se faire dire ce qu’elle devait faire et qu’elle le fasse. Au contraire, elle préférait être libre, faire ce qu’elle voulait, sans contrainte ni règlement à suivre. Elle ne devait pas se laisser faire. Elle n’avait pas l’habitude de le faire…et ça ne se passerait sûrement pas comme ça…elle reviendrait…

- J’ai l’intention de revenir. Je ne veux pas perdre tout ce que j’ai ici, tous mes amis, cet endroit…Je me sens comme chez moi ici…Tu sais très bien que je n’ai pas l’habitude de me laisser faire, ce n’est pas mon genre. J’ai un fort caractère, je le sais et ma belle-mère le sait également. Elle à parfaitement conscience qu’elle ne me fera pas changer aussi facilement…

Drago s’approcha lentement d’elle, la prenant dans ses bras. Orphée ferma automatiquement les yeux, les larmes lui étant montées aux yeux. Elle ne voulait pas pleurer, pas une nouvelle fois…Le Serpentard mit toutefois fin à l’étreinte, reprenant parole. Suivre son cœur, c’est ce qu’elle devait faire selon lui. Seulement, son cœur était bouleversé. Elle ne savait plus quoi faire, plus quoi penser. Elle se releva donc en même temps que lui. Elle allait suivre son cœur…

- Je voulais te le dire avant, mais j’en étais incapable…Je regrette ce que j’ai fais, ce que j’ai dit l’autre jour…Je voulais pas…je le pensais pas…Sache que peut importe où je me trouverai, près ou loin de toi, je t’aimerai toujours, et ce malgré moi…Et que tu vas me manquer énormément…Je n’ai pas envie de partir…

Les larmes se mirent doucement à rouler contre son gré sur les joues de la jeune fille. Elle aimait encore Drago, elle ne voulait pas le quitter et ne plus le revoir…Elle se retourna, se rassoyant sur sa malle, baissant le regard vers le sol.

Drago se tenait droit face à la troisième année, il n'appréciait pas les adieux ni les mots à ce point bouleversant que certains en perdaient l'usage de la parole. Il détestait avoir affaire à des émotions, car lui-même se refusait à subir l'influence de l'une d'elle, excluant la colère qui filtrait ses défenses à l'occasion. Il observait du coin de l'oeil la réponse d'Orphée, qui tardait comme si les mots se heurtaient à un mur, un geste de sa part, la main de la Serpentard tombant au sol. Il sentait son regard de braise sur lui et ne cherchait pas à l'esquiver et la laissait faire son deuil, deuil de quitter Poudlard, Serpentard et lui par la même occasion. Quitter tout ce qui s'était passé, des souvenirs et des faits du passé. Y arriverait-elle? Il l'espérait, car Orphée était forte et déterminé. Elle prendrait le temps nécessaire puis jugerait de ce qui serait le mieux pour elle, il le croyait...

Pourtant, les paroles du Préfet semblaient prendre un sens dans la jeune fille, elle semblait se laisser emplir par les mots pour mieux s'en souvenir, les garder en elle comme un secret qu'on chuchote à l'oreille. Une fois qu'elle les eut assimilés, elle reprit la parole, d'une voix claire et déterminée. Drago l'écouta, laissant tomber contre son visage ces petites particules de ciel contre sa peau de porcelaine.

Je le sais, je sais tout ça. Pourtant, une raison t'éloigne de ce second chez-toi et, si Merlin en décide ainsi, tu reviendras. Que tu reviennes dans un mois ou dans deux ans, tous ceux que tu connaissais t'attendrons, aussi ouvert que les Serpentard peuvent l'être, dit-il un sourire aux lèvres.

Un brin d'humour, dans de telles circonstances? C'est étrange mais venant de Drago, assez extraordinaire. Il soutenait le regard ambré d'Orphée jusqu'à ce qu'il disparaisse quand il la prit dans ses bras. Il la sentit se tendre puis se détendre en l'espace de quelques secondes et, se fiant à lui-même, il eut l'impression que ce simple geste avait eu plus d'impact que toutes ses paroles précédentes. Lorsque le contact fut rompu, elle se redressa, revenant à sa hauteur et reprit, d'une voix qui se voulait assurée.

Il ne s'y attendait pas, mais pas du tout à une telle déclaration. Que dire, que répondre? Drago l'ignorait sincèrement. Seulement, les mots d'Orphée lui esquissèrent un sourire, simple mais vrai. Relevant les yeux, mêlant l'acier de ses prunelles aux brunes velouté de l'ancienne Préfète, il lui répondit.

Tu as suivi ton coeur, suivi mes paroles. Tu sais que tout va bien aller et franchement, si cela est arrivé c'est pour une raison, malgré tes regrets. Cependant, une chose que tu sais, que les regrets n'ont aucunement raison d'être. Tout arrive pour quelque chose. Maintenant, il te faut partir, sinon je ne suis plus sûr que tu y arriveras.

Des larmes, des larmes de tristesse et presque de soulagement. Elle avait été honnête, c'est à croire qu'Orphée Parker prenait de l'assurance, était plus prêt de ses émotions et de ce que son coeur désirait. Drago savait qu'il avait fait tout pour qu'elle atteigne un tel stade et un filin de bonheur s'insinua dans ses veines. S'approchant de l'endroit où la jeune fille s'était assise, sur ses bagages, il lui redressa le visage, plongeant son regard dans le sien et, un sourire aux lèvres, lui entonna une dernière parole.

Il ne faut pas pleurer pour le passé mais sourire pour le futur, allez Orphée, laisse de nouveau emplir ce qui fait de toi une personne aussi rayonnante de vie, ce qui m'a fait jadis tomber amoureux de toi...

Il lui frôla le front de ses lèvres, puis, toujours face à elle, il recula, recula, recule jusqu'à pivoter. Redressant sa cape ainsi que son capuchon, il regarda le ciel se vider de sa cargaison floconnée et, d'un souffle et un murmure inaudible, il laissa ces mots se perdre dans l'environnement glacé..

Mais seul Merlin sait que tu me manqueras...

Il entama un retour vers le Château de Poudlard mais, le chemin était tout de même long, laissait une dernière chance à Orphée de lui dire aurevoir...

Le ciel laissait tomber ses flocons, parsemant la cape d’Orphée d’une légère couche blanchâtre. Tout doucement, elle leva la tête vers le haut, fermant les yeux. Les milliers de petits flocons venaient s’échouer contre la peau de la Serpentard, picotant légèrement le visage de celle-ci dû à la différence de température des deux corps. Se retrouver dans le froid ainsi lui faisait le plus de bien, malgré que son départ lui fasse l’effet contraire.

Après quelques minutes, elle reposa son regard ambré sur Drago. Elle voulait garder un souvenir de lui, même si elle revenait par la suite. Avoir une image de lui gravée à jamais dans sa mémoire, à laquelle elle pourrait jeter quelques coups d’oeils s’il lui manquait trop…Bien qu’elle commençait à être habituée aux deuils, ayant perdu sa mère ainsi que son père, le fait de quitter Poudlard, de savoir qu’elle n’y reviendrai peut-être pas…c’est ça qui la virait tant à l’envers…

Orphée écouta les paroles de Drago sans broncher. Bizarrement, les paroles du préfet eurent comme effet d’accrocher un sourire aux lèvres de la jeune fille. En effet, il avait raison. Bien qu’elle parte quelques temps, lorsqu’elle reviendrai, tout le monde serait là. Personne ne l’oublierait, du moins elle l’espérait…Elle ne sut toutefois quoi répondre à ses dires, préférant donc se taire, laissant le silence prendre le dessus.

Sa déclaration…Drago ne devait sûrement pas s’en douter. Il devait penser qu’elle ne ressentait plus rien, sinon pourquoi lui aurait-elle demandé de mettre fin à leur couple? De nouveau, elle écouta ses paroles dans le silence le plus total. Encore une fois, il avait raison. Elle n’avait plus l’envie de partir, mais plus du tout, bien qu’elle ne l’avait pas du tout au début!

Lorsqu’elle se mit à pleurer, le Serpentard vint se placer devant elle, lui relevant la tête de ses fins doigts. Son regard se posa dans le sien, ne cherchant pas du tout à le fuir. Une nouvelle fois, elle pleurait. La cause? Drago…Cependant la phrase qu’il lui dit lui remonta le moral. Depuis la mort de son père, Orphée avait énormément changée, passant de solitaire à sans vie. Avec le temps, elle finirait sûrement par retrouver son habituelle joie contagieuse. Les yeux de l’ancienne préfète se fermèrent doucement lorsqu’il posa ses lèvres contre son front. Bien que ce contact risquerait fortement d’être le dernier avant plusieurs mois, voir même des années, celui-ci l’emplit de joie.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, le Serpentard reprenait déjà la route de l’école. C’était donc le moment venu pour elle de s’en aller, de retourner chez elle pour un temps indécis…Toutefois, elle se leva puis se dirigea rapidement vers lui, avant qu’il ne soit à porté de vu. Après quelques minutes de marche rapide, elle arriva finalement derrière lui. Hésitant quelque peu, elle l’enlaça finalement, posant son menton contre son épaule, fermant les yeux. Puis, tout doucement, pratiquement dans un murmure, elle lui parla pour la première fois depuis tout à l’heure.

- Tâche de ne pas m’oublier…Et envois moi des hiboux de temps à autre, je veux avoir des nouvelles de ce qui se passe à Poudlard…

Un fin sourire effila les lèvres de la Serpentard. Elle posa un baiser contre sa joue puis retira ses bras de la taille de son ami, à contre cœur. Malgré tout, elle reprit le chemin vers sa valise, le sourire aux lèvres. Reprenant ses bagages, elle se dirigea vers le village de Pré-au-Lard, où elle trouverait un train qui la ramènerait chez elle…