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 o0°. L'envers du miroir .°0o
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MessageSujet: o0°. L'envers du miroir .°0o   o0°.  L'envers du miroir  .°0o EmptyDim 8 Oct - 14:34:40

*Titre de ta nouvelle : L’envers du miroir
*Présentation de l'histoire : Quel miroir choisir ? Il y en a tellement… Tellement qui la représentent, qui lui montre ses mauvais côtés. Sans trop réfléchir, Samera va passer à travers l’un des miroirs pour se retrouver au cœur d’un monde étrange, fantastique, où elle va apprendre à aimer, à donner sans rien attendre en retour…
*Protagonistes : Vous verrez mais ils ne sont pas nombreux…
*Catégorie : 4ième année de Drago, Harry et les autres.
*Genre : Fantastique- Aventure- suspense
* Nombre de chapitres : Pas encore déterminé !
*Complet : Non, forcément, pas encore !


1 .Larmes de pluie

Le ciel était noir et la pluie battait contre les fenêtres des quelques maisons en ruine ou miséreuses. Des éclairs de temps à autres venaient éclairer l’immensité nuageuse et ténébreuse qui semblait instable et prête à s’abattre à tout moment sur notre pauvre monde. Sous cette incessante averse, une petite fille courrait, faisant retentir à chaque pas l’eau qui avait pénétré dans ses petits souliers vernis. Sa robe sombre ornée d’artifices bourgeois blancs lui collait à la peau, tout comme ses longs cheveux fins et pâles qui lui collaient au crâne et au visage sous le poids du liquide qui tombait du ciel à flot. Ses yeux rouges étaient plissés afin qu’elle y voit quelques chose dans la nuit sans pour autant recevoir de grosses gouttes de pluie qui lui brouilleraient la vue, mais rien à faire, l’obscurité était opaque et cette nuit semblait étrange, comme si elle était éternelle. Elle trébucha sur quelque chose et s’écorcha les mains en retombant violemment sur le sol humide et glissant. Des petits cailloux venaient de pénétrer sous sa peau et lui brûlaient les paumes comme on pique un martyre. Elle se releva, un petit gémissement de douleur étouffé par le sifflement du vent, et tenta d’expulser les corps étrangers sans succès. Elle se remit alors en route, courant le plus vite possible et manquant de tomber à chaque enjambée. La fillette avait peur, était désorientée et perdue dans ce milieu hostile.

C’est alors qu’une ombre passa, imprécise et rapide, dans ce décor propice aux mauvaises rencontres. Samera s’arrêta, le cœur battant et ses sens en éveil. Elle savait l’Allée des Embrumes mal fréquentée, surtout à cette heure tardive et elle ne comptait pas finir ses jours ici, sous ce ciel pleurant toutes les larmes de l’univers, quoique ça la soulagerait peut-être, maintenant sa vie ne rimait plus à rien… Tout était de SA faute ! Ca c’était passé en fin d’après-midi, dans le terrain de Quidditch, à ce moment il ne pleuvait pas encore mais le ciel grisonnait déjà au loin. Les Gryffondors s’entraînaient comme chaque vendredi et le commentateur officiel de Poudlard était assis dans les tribunes afin de noter quelques commentaires élogieux pour les lions. Une fois n’était pas coutume et la verte et argent avait décidé d’aller tuer le temps dans les gradins du stade, histoire de se moquer des performances pitoyables des élèves de la maison de Godric. Elle avait emmener un petit groupe de Serpentards avec elle, plus on était de fous plus on riait ! La troupe s’installa donc bruyamment et commença à scander une chanson de mauvais goût.


« Les Bouffondors sont les champions,
Le gardien laisse passer chaque balle,
Nous aimons les lions,
Pour gagner contre eux nous n’avons aucun mal !
Les Boutondors sont les vainqueurs,
Le Souaffle va partout sauf dans les mains de leurs poursuiveurs,
En ce qui concerne les batteurs, ils font toujours un malheur,
En envoyant les cognards sur leur attrapeur !
Ca n’arrange rien pour ce dernier qui utilise son balai pour se ramasser !
Les Bidondors sont nos rois,
Face à eux toujours on triomphera ! »

Au début, les joueurs ignorèrent les moqueries des serpents mais lorsqu’un de ces derniers fit tomber l’attrapeur à coup de sortilège, ils cessèrent de voler et vinrent à la rencontre des troubles fêtes. Samera trouvait tout cela terriblement excitant et ferait n’importe quoi pour saccager un peu plus leur séance d’entraînement.

- Qu’est ce que vous faites ici espèces de sales petits emmerdeurs ? Ennuyer lâchement des premières années de vous suffit plus ? Enfin c’est déjà ça, vous osez vous attaquer à quelqu’un de votre taille, voire de supérieur…

C’était le capitaine de l’équipe qui s’était adressé à eux sur un ton qui ne plut vraiment pas à la jeune Kervern, elle lui répondit du tac au tac d’une façon plus que sèche :

- Personne ici ne nous égale, encore moins toi Windfall ! La preuve, tu as besoins de toute une meute de toutous aussi habiles sur balais qu’un Troll sur un monocycle pour assurer tes arrières ! Descends un peu de ton perchoir et prouve ce que tu avances !

En d’autres termes, elle venait de provoquer une élève plus âgée et plus expérimentée qu’elle en duel. Bien entendu, il ne se ferait pas à la loyal, tous les moyens étaient bons pour gagner ! Son opposante descendit de son Nimbus et sortit sa baguette de sa poche avec vivacité et détermination. Sam’ sourit, amusée par l’étincelle de colère qui brillait dans les yeux de la poursuiveuse et sortit elle aussi sa baguette en ébène d’une façon ferme et assurée. Un calme pesant s’installa sur le stade, seul le vent qui se levait sifflait doucement et ébouriffait les chevelures des adolescents présents. La Serpentard attaqua la première avec un « Expelliarmus » facilement contrer par la lionne. Celle-ci riposta avec un « Locomotor Mortis » bien ajusté qui frôla la tête de Kervern qui s’était abaissée au dernier moment et qui lançait déjà un nouvel assaut.

-Immobulus !

Lellia évita celui-ci de peu et remercia Dame Chance brièvement, car elle devait être rapide face à cette petite écervelée habile et fougueuse. Elle opta pour un « Incarcerem » mais à peine le sortilège lancé, elle fut touchée de plein fouet par un sort qui venait de derrière elle et elle passa par-dessus la rambarde pour aller s’écraser une quinzaine de mètres plus bas, sur l’herbe dure et fraîche du terrain. Ceci faillit entraîner une bagarre générale mais les Gryffondors préférèrent aller aider leur capitaine qui était en mauvais état et ne se relevait pas. Samera chercha du regard l’auteur de ce coup de maître et tomba sur Léo qui se tenait aux côtés de Kate, comme d’habitude, la baguette à la main. C’était un Serpentard de quatrième année, il était un an plus âgé que Samera mais ils s’entendaient bien et avaient déjà fait plus d’un mauvais coup ensemble. Les verts et argent éclatèrent de rire et descendirent des tribunes après avoir crier diverses insultes à l’égard de leurs ennemis qui tentaient tant bien que mal de réveiller Windfall toujours inconsciente…

Plus tard, vers dix-huit heures trente, Narcissa Bodom arriva la respiration saccadée dans la salle commune de Salazar où le petit groupe de Serpentards avait expliqué fièrement leurs exploits et où Samera terminait à présent un devoir de potions plus que complexe et terriblement ennuyeux. Elle en était à quarante six centimètres de parchemin quand la quatrième année lui annonça qu’elle avait entendu en passant devant l’infirmerie où Lellia Windfall était toujours dans un était comateux, que McGonagall allait faire son possible pour la renvoyer chez elle, en France, pendant quelques semaines pour lui apprendre à se tenir avec du travail pour toute une vie !


- Je te jure ! Cette vieille pie ne semblait pas plaisanter et la colère la rendait encore plus hideuse que d’habitude, un véritable massacre, pire qu’un dragon lorsqu’il copule avec sa femelle ! Une vraie furie !

A ces mots la troisième année paniqua, retourner chez ses parents moldus était la pire chose qui puisse lui arriver ! Elle serait de nouveau séquestrée dans un grenier sombre et lugubre, battue à coup de fouet ou de martinet et coupée du monde extérieur… Ils ne la laisseraient plus jamais ressortir, elle avait eu la chance de s’échapper une fois et ça ne se reproduirait pas une deuxième ! Pour toujours elle vivrait sans raison, dans la douleur et l’indifférence et ça elle ne le voulait pas… Elle ne le voulait plus ! Sam’ maudit Lellia Windfall et espéra qu’elle meurt dans d’atroces souffrances ! Tout ça était de sa faute ! Si elle n’était pas tombée, si elle avait été un temps soit peu attentive elle ne serait pas obliger de fuir ! Si cette Gryffondor avait été à la hauteur, si elle n’avait pas encore mentit sur son cas et si elle n’avait pas oser défier la puissance incarnée, les Serpentards en d’autres termes, elle ne serait pas allongée sur un lit à moitié morte et la descendante des Kervern ne serait pas en train de courir sous une pluie battante vers l’Allée des Embrumes… Cette dernière détestait Windfall et si elle s’en sortait, elle ferait tout pour lui pourrir la vie !

L’ombre passa de nouveau mais plus proche cette fois, Sam’ entendit même l’eau vibrer sous ses pas. Elle se tourna dans tous les sens, telle une girouette, sa baguette à la main et l’estomac noué par la peur, la colère et le stress. L’ombre devint une forme incertaine, puis une silhouette et enfin, la fillette put distinguer une longue cape sombre à capuche d’où pendaient des mains sans bâton de bois magique. L’inconnu voulait lui montrer qu’il ne lui voulait pas de mal. Méfiante de nature, elle ne baissa pas la garde et se prépara à l’attaque, bien que dans sa tête les images se bousculent mais pas les sortilèges. Le « Sans identité » semblait courbé ou bossu, il marchait lentement mais ses mouvements étaient souples et vifs, il ne se stoppa qu’à quelques mètres de la jeune fille qui hurla d’un façon glaciale mais un peu paniquée :


- Qui êtes-vous ? Laissez-moi tranquille misérable !

Ce fut une voix calme et grave qui répondit sur un ton apaisant à la furie :

- Baisse ça ! Je ne te veux aucun mal, si mon but était de te tuer je l’aurais fait depuis longtemps… Et baisse d’un ton veux-tu ? Ce n’est pas une gamine insolente et perdue qui va me dicter ma conduite ! Maintenant sois raisonnable, si tu restes ici tu mourras soit d’une pneumonie, soit de la violence des clochards ! Viens avec moi, je n’habite pas loin…

- Et qui me dit qu’une fois à votre merci vous n’allez pas me tuer ? Ou me garder en esclave ? Ou encore me battre ? Ou pire, vous offrir ma vertu !

Répondit Samera qui n’avait pas trop réfléchit avant de parler, ce qui était rare, et qui commençait à rentrer dans une de ses fameuses crises de nerfs dont seule elle avait le secret et qui la rendaient incontrôlable. L’inconnu se rapprocha encore, toujours paisible, et lui tendit une main doucement et sans geste brusque ni précipité.

- A toi de choisir, raison ou folie ? Je pense que pour l’instant tu n’es pas sur la bonne voie, mais il est toujours temps de changer tu ne crois pas ? Allez, viens…

Samera se laissa alors envahir par ses émotions et tomba dans les bras de l’homme encagoulé, cet homme à la voix rassurante et sage, cet homme qui ne voulait que l’aider… Des larmes coulèrent sur ses joues blanches et glacées mais avec la pluie qui se déversait toujours sur le paysage lugubre des îles britanniques, on ne perçut pas que les gouttes qui perlaient sur sa peau étaient celles de son chagrin…
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MessageSujet: Re: o0°. L'envers du miroir .°0o   o0°.  L'envers du miroir  .°0o EmptyMar 10 Oct - 18:07:56

2. Autour d’un vase de breuvage, discutons malheur…

C’est donc sous un temps de chien (pour ne pas dire autre chose) que Samera traversa l’Allée des Embrumes au bras d’un inconnu qui à première vue ne lui voulait pas de mal. Ce dernier ne lui dit plus un mot mais l’entraîna à pas rapide cette fois, vers une maison qui d’extérieur ne donnait pas envie d’être visitée. Les fenêtres étaient cassées, une toile était pendue en guise de porte et voletait tel un ectoplasme gardien des lieux, les briques étaient usées et mangées par la saleté et la verdure et enfin, quelques planches de bois moisies barraient tant bien que mal le souffle du vent qui tentait de s’engouffrer par les fenêtres inexistantes. Un scénario digne d’un film d’horreur ! Heureusement pour la petite Kervern, elle n’en avait jamais vu et elle s’épargna donc de se représenter les diverses façons dont elle pourrait vivre la pire nuit de sa vie ou la mourir justement ! De toute manière, son esprit était bien trop occupé à haïr Lellia, McGonagall et ses parents. Ils entrèrent enfin dans la maison, si on pouvait encore qualifié l’endroit comme ça, en ruines et ce fut comme si la jeune fille changeait de dimension. Plus de pluie, sauf quelques gouttes qui tombaient ici et là, plus de vent glacial dans les oreilles et dans les cheveux et plus ce bruit fatiguant du martèlement de l’eau sur le sol. Les prunelles sombres de l’hôte se baladèrent dans l’ensemble de la pièce qui n’était pas très glorieux. Le parquet était sale, humide, rongé par les champignons. En guise de salon, de vieux cousins jaunis et usés par le temps trônaient minablement dans un coin de la pièce près d’une bibliothèque branlante contenant une cinquantaine de vieux grimoires poussiéreux et recouverts d’une opaque toile d’araignée, une petite table tout aussi miteuse tenait sur trois pieds et deux épais volume au centre de ce salon improvisé. Le papier peint se décollait par endroit sur les murs mangés par l’humidité et les cafards et aux côtés des quelques meubles d’occasion sans doute trouvés dans des débarras, une imposante cheminée de pierres grises gardait dans son ouverture de vieilles bûches carbonisées et mortes depuis pas mal de temps.
Quel endroit exécrable ! Enfin, c’était toujours mieux que les rues de l’Allée des Embrumes !

La jeune albinos âgée de treize ans et des poussières, après avoir méticuleusement observer les alentours, se tourna vers celui qui l’accueillait dans sa modeste, très modeste, demeure. Il avait ôté sa cape et elle ne put retenir un cri de surprise ! Elle s’attendait à tout sauf à ça ! En général, une voix correspondait avec le physique d’une personne, mais ici cette théorie au combien ridicule s’écroulait complètement ! Elle s’était imaginée voir un homme dans la fleur de l’âge, la quarantaine environ, avec des cheveux bruns aux tempes poivrées, des yeux sombres comme des scarabées brillants dans leurs orbites, un menton très carré et une barbe de plusieurs jours. A travers sa cape elle avait vu son léger problème de dos et s’était transformé ça en une blessure de guerre qui l’empêchait de se tenir droit, mais jamais elle n’avait pensé se trouver face à un vieillard à la longue barbe grisonnante lui tombant jusqu’au nombril ! Les yeux du vieil homme pétillaient et on pouvait y distinguer une pointe de malice, sa bouche était mince mais souriante et s’ouvrait sur des gencives quelques peu édentées par endroit, sa peau était blanche quoiqu’un peu sale et surtout ridée et ses oreilles légèrement décollées, un visage bienveillant et sympathique en gros ! Ses doigts étaient longs et fins, laissant percevoir le moindre détail de ses articulations, sa cape bleue foncée était assez large pour lui et se soulevait à chacun de ses pas, comme par magie, pour ne pas qu’il se prenne les pieds dans sa robe, ce qui laissait entrevoir des mollets noueux mais en bonne santé. Ses pieds étaient d’une longueur impressionnante et Samera faillit éclater de rire en pensant qu’il chaussait au moins du cinquante-quatre, mais elle se reteint, elle n’avait pas envie de retourner sous la pluie ! L’inconnu portait une longue chevelure argentée en une tresse compliquée jusqu’au milieu du dos qu’il avait légèrement courbé, la vieillesse sans doute ! Voyant l’intérêt que lui portait la presque adolescente, il lui sourit amusé, l’œil pétillant et lui dit d’une voix pleine de malice et de gaieté :


- On dirait que tu n’as jamais vu d’homme centenaire ! Je vois que mes mollets t’intéressent, je dois avouer que j’en suis assez fier aussi, j’ai toujours eu un physique plus qu’avantageux ! Mais trêve de plaisanteries, tu grelottes et je déteste le bruit des dents qui calquent, ça me rappelle le jour où mon frère a ensorcelé la cousine de la meilleure amie de la sœur de ma mère et que ses genoux se sont tellement entrechoqués qu’ils ont finit par prendre une teinte bleuâtre ! Un spectacle vraiment horrible, même pour un homme de ma stature, je peux te l’assurer… J’ai nommé ce cas la Schtroumphite ! Ne me demande pas pourquoi je ne saurais pas te répondre, ça m’est venu, comme ça ! Non mais tu t’es vue ? Tu es plus mouillée que moi quand je prends mon bain annuel !

Samera resta bouchée bée face à cet énergumène qu’on aurait pu enfermer dans un zoo tellement il était étrange et… Original ! Il parlait terriblement vite mais faisait des pauses, comme si par moment, il perdait le fil de ses idées. Il pointa sa baguette biscornue vers elle et un souffle d’air chaud sécha partiellement sa chevelure pâle et ses habits abîmés et chiffonnés. Il alluma ensuite un feu magique mauve dans la grande cheminée et se dirigea vers les coussins, invitant la Serpentard à en faire autant. Elle s’exécuta, prenant bien soin de ne pas être trop en contact avec les vieux « poufs » mangés aux mites et elle se décida enfin à prendre la parole pendant que le vieux tas d’os faisait apparaître ses énormes lunettes style aviateur, modèle très démodé, et deux tasses de thé.

- Je ne me suis pas encore présentée, je m’appelle Samera… Heu pas trop de sucre si c’est possible je le…

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, l’étranger ne l’écoutait pas et remplissait les tasses qui devaient faire une trentaine de centimètres de hauteur de deux liquides différents. Une tasse, celle de Samera, contenait une substance turquoise et la deuxième, celle du barbu par déduction, d’une mixture rosée. De la fumée s’échappait des deux récipients, signe que leurs contenus étaient bouillants, il lui tendit avec précaution une tasse, ou plutôt un vase vu la taille de l’engin et il répondit avec ce petit air amusé qui était le sien :

- Ce n’est pas à moi que tu vas apprendre à préparer des cocktails ma p’tite, je suis le champion toutes catégories confondues et ils sont tous de ma composition ! Ne fais pas une tête pareille, personne n’en est jamais mort… Du moins je pense… Que soit ! Bois ! Bois je te dis !

Son ton s’était fait autoritaire sur la fin et ses yeux n’étaient plus du tout pétillants mais plutôt froids. Face à ce changement de comportement, l’invitée ne sut trop comment réagir et opta pour la solution la plus sage et la plus irréfléchie, boire le contenu étrange de l’énorme verre. Elle en but trois gorgées et sentit un océan de saveurs atteindre ses délicates papilles. D’abord, la violette, puis la myrtille, la mûre, la framboise avec pour couronner le tout une puissante chaleur se diffusant dans chaque parcelle de sa peau et de son être. Elle se sentit mieux et rebut encore quelques gorgées avant de plonger un regard rempli de merci dans celui du « barman ». Elle posa la lourde tasse qui lui brûlait les mains tellement elle était chaude sur la table instable et écouta le vieil homme qui semblait vouloir en dire le plus possible, comme si elle allait disparaître d’une minute à l’autre. Vraiment bizarre ce vieil illuminé !

- Mais dis-moi, que faisais-tu seule à une heure pareille dans l’Allée des Embrumes ? Ce n’est pas un endroit pour les filles de ton âge… Tu n’es pas sensée, en plus de cela, être à Poudlard ? Je me doute qu’être sous la gouverne d’un vieux sot comme Albus ne doit pas être facile tous les jours mais c’est le prix à payer si tu veux avoir un niveau de sorcellerie potable… Quoique regarde-moi, je suis certain que je suis bien plus fort que toi et que n’importe quel anglais et pourtant je ne sais ni lire, ni écrire ! Enfin, je déchiffre bien un mot de temps en temps mais de là à m’enfiler tout un grimoire ! Ce n’est pas dans les livres qu’on apprend à vivre petite, crois-en mon expérience, la meilleure façon de t’instruire est d’affronter la vie un peu plus chaque jour, la vie et ses épreuves, et la pire chose que tu aies à affronter c’est toi-même ! Et oui ! Tu es ta pire ennemie… Enfin, tu acquerras cette sagesse et cette vision des choses avec l’âge…

Les phrases du vieux fou firent réfléchir Sam’ qui en effet avait appris à vivre, trop tôt sans doute… Les épreuves de la vie, les tests, les embûches qu’elle mettait sur le chemin des vivants, elle les affrontait depuis sa naissance et s’était endurcie à force de surmonter ses problèmes et non en bouquinant… Le vieillard avait raison sur toute la ligne ! Après ces réflexions, elle daigna quand même répondre à ses questions sur une voix légèrement froide mais pas hostile, seule la méfiance l’obligeait à rester distante.

- Je faisais ce que toute jeune fille ferait là à une heure si tardive, je fuyais mes problèmes, faisais une pause et je cherchais la solitude pour faire le point sur ma misérable vie… Tout ça pour une stupide Gryffondor qui a osé se croire plus forte que moi et qu’il le regrette toujours, sur un lit de l’infirmerie dans une autre dimension que des spécialistes moldus appellent coma… Je la hais, tout comme cette McGonagall et ceux qui m’ont mise au monde… Ils m’ont volé mon enfance et jamais je ne retournerai auprès d’eux ! Jamais !

Elle s’était mise à crier sur la fin et ses mains tremblaient de colère. Le simple fait de parler ou de faire allusion à ses parents la rendait folle et on pouvait voir dans ses yeux rouges des braises qui annonçaient la tempête. Elle ne savait pas pourquoi elle parlait à cet étranger de tout ça, elle n’avait pas pour habitude de se confier mais sachant qu’elle ne le reverrait plus jamais, il n’y avait pas de danger qu’il se moque d’elle ou qu’il perçoive une quelconque pointe d’affection dans son initiative ! Face à cet pointe d’énervement, l’homme l’invita à continuer son histoire, prétextant qu’il n’avait pas souvent l’occasion d’en entendre et la fillette accepta donc de poursuivre après avoir bu quelques grosses gorgées qui la calmèrent.

- Je suis née en France, mon père, Loïc Kervern ne m’a jamais aimé et ma mère, Armel s’est toujours fait une joie de me pourrir la vie. Tout ça parce qu’ils ne me trouvaient pas à leur image, pas assez forte, pas assez jolie, pas assez intelligente, pas assez Kervern… J’ai vécu dans un grenier aménagé pour moi, un grenier obscure, froid comme l’hiver et empli de tristesse et de solitude. Je n’en sortais jamais, à force de me répéter que la population ne voulait pas de moi et que je n’étais de toute façon pas assez bien pour elle, je me suis dis que j’avais de la chance d’avoir des parents qui voulaient tout de même me garder sous leur toit. Seulement, ces derniers passaient leur temps partout sauf à la maison, jamais une tendresse, même pas un mot gentil, les seules fois où je les voyais c’était pour recevoir des coups ! Un fouet était d’ailleurs suspendu sur une étagère de mon grenier. Je sais que pour vous ça peut sembler stupide, mais je n’ai pas eu d’enfance, aucun contact avec l’extérieur avant mes onze ans ! A cet âge, je me suis échappée et j’ai retrouvé mon précepteur, celui qui avait découvert mes prédispositions pour la magie. Ensembles, nous sommes venus en Angleterre et je suis allée à Poudlard une poignée de mois plus tard… Ma vie se résume à ça, un grenier et une école ! Niveau variété j’ai vu mieux…

Elle avait regardé son opposant sans ciller, de son regard pénétrant et supérieur, son regard habituel en gros. Sa voix ne tremblait pas, elle était posée et sans émotions. Seule une pointe de dégoût persistait. Mais au fur et à mesure de son discours, sa tête s’était mise à tourner, et sa vue peu à peu se troublait. Elle comprit qu’elle avait été droguée et avant de s’effondrer elle regarda « le sac d’os » comme si elle allait le tuer et elle bafouilla comme elle put :

- Je vous… confiance… Vous… regretter…

Elle tomba sur le sol, plongée dans un sommeil magique, le vieillard se leva et fit disparaître le contenu de l’énorme verre de Samera. Il dit alors sur un ton grave :

- A toi de te battre contre ton ego, contre tes fantômes, prouve que la lumière ne sait pas totalement éteinte en toi… Lorsque tu te réveilleras, tu pourras remercier le vieil Abelforth Dumbledore…

Il se tourna ensuite vers le plafond et il commença à siffler. Au bout de deux minutes, il tapa du pied et hurla d’une voix mécontente :

- Traductor, stupide volatile, viens ici tout de suite crâne de piaf ! Ah enfin ! Vas auprès de mon frère et dis lui que la fillette est avec moi, en sécurité… Dis lui qu’elle fait un long voyage spirituel … Non pas un bagage superficiel ! Contente-toi de dire qu’elle est avec moi !

Le perroquet aux milles couleurs sortit en marmonnant des paroles incompréhensibles sous la pluie drue, vers le château de Poudlard alors que le vieux sorcier installait une couchette à l’enfant endormie…
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