Richard croyait rêver. Tant dis qu'il déambulait dans les couloirs de Poudlard, tous les souvenirs lui montaient à la tête. Un sourire béa et presque enfantin s'était dessiné sur ses lèvres .Pendant toutes les années où il avait étudié à Poudlard, il se demandait ce que ça faisait d’être professeur. Comment gérer une classe, comment les intéresser assez longtemps pour qu’il n’y ait pas de dissipation. Des questions cruciales, quelques peu stressants aussi occupaient l’esprit de notre ancien Gryffondor tandis que celui-ci montait les marches pour rejoindre la salle des professeurs.

Un sourire - toujours le même, tellement grand qu'il aurait pu s'étirer jusqu'aux oreilles. Pendant sa scolarité il n’avait pas arrêté de se représenter cette salle et voilà que désormais elle lui était accessible. Une satisfaction de plus, même si c’était – on doit l’avouer- un ancien désir d’enfant. Mais qu'on soit enfant ou adulte, ça fait toujours autant plaisir de voir un souhait exaucé. Après malgré son sérieux, sa haute carrure et son poste, dans son esprit le fait d’être aventurier impliquait aussi d’avoir des restes d’enfance – un grand gamin en somme et pourtant ça ne se voyait pas. Ainsi donc pendant l’espace de quelques secondes on aurait cru voir un enfant qui avait enfin eu ce qu’il voulait.
Se reprenant assez rapidement – histoire que personne ne le voit – il entra alors dans la pièce. Richard resta dans l’entrée pendant quelques minutes afin de bien observer la salle. Si quelqu’un à ce moment là le voyait, il aurait pu croire pendant un instant que les yeux du directeur de Gryffondor étaient en train de scintiller. Oui… un regard scintillant tant sa joie était grande.
Etape suivante… Il devait regarder le niveau de sa classe, ce qu’ils avaient fait, ainsi donc le professeur se dirigea vers une sorte d'armoire - ici étaient entreposés tous les cours, il suffisait désormais de trouver les Défenses contre les forces du mal. Ceci étant fait, il prit le livre de classe et alla s'asseoir à la grande table prévue pour tous les professeurs de Poudlard et commença à le feuilleter. La plupart des choses lui rappelaient de bons souvenirs quand il était étudiant ici lui-même, désormais c'était à lui d'expliquer le pourquoi du comment à ses élèves. Il lui fallait un plan structuré. Ne rien laisser passer. Ça rentrait aussi dans le bon fonctionnement d'un voyage. Oui en quelques sortes cette expérience était une nouvelle aventure qui commençait. Tout aussi enrichissante que celle qui venait de se terminer, bien sur c'était complétement autre chose et on ne pouvait pas comparer ce qu'il avait vécu en Afrique et ce qu'il allait vivre ici. Enseigner ici allait certainement lui rajouter de la stabilité dans sa vie.

A cette pensée notre monsieur ne put s'empêcher de hausser un sourcil, rien auparavant n'avait été stable dans sa vie, il lui faudrait donc s'adapter à cette nouvelle situation. Mais pour Richard l'adaptation faisait partie des qualités nécessaires pour être un bon aventurier: s'adapter à la météo - au climat, à son entourage, aux us et coutumes... Ainsi donc il ne devrait pas y avoir de problèmes quant à son adaptation à son nouveau rôle. Du moins il l'espérait du fond du coeur. Une fois installé il commença donc à feuilleter le livre. Ses élèves avaient visiblement eu un TP sur le patronus, du moins ceux de septième années, les autres étaient encore beaucoup trop jeune, quoi qu'on ne sait jamais, de nos jours les jeunes sont assez souvent sous-estimés, mais tout de même il était rare d'observer un élève de moins de 16 ans faire un patronus parfait... Aussi ils avaient pratiqué le "riddikulus" ... hmmm, un rire lui échappa alors, qu'est-ce qu'ils s'amusaient d'habitude dans cette classe!

Prenant alors un parchemin et une plume, Richard se mit à écrire le plan de son futur cours qu'il allait donner le lendemain, la salle était encore vide, mais au loin on pouvait entendre les voix des étudiants, mais aussi des professeurs. Le directeur espérait à ce moment rencontrer ses collègues et pouvoir vraiment mettre son empreinte pour ainsi dire dans ce monde.

À l'occasion de la commémoration, Elizabeth était rentré chez elle, en Écosse, pour retrouver son mari et ses enfants lors de ce jour férié. Cette décision, prise quelques jours à peine plus tôt, se révélait être une de celles qui nous sauvent la vie. Le moldu fou armé n'avait fait aucun mal à sa famille. Et la dame en était grandement rassuré.

Cependant, savoir que ses élèves s'étaient retrouvés à courir pour échapper aux balles mortelles la mettait mal à l'aise. Elle possédait certains talents en Duel et Défense contre les Forces du Mal et, même si elle n'aurait pas pu arrêter le désormais nommé terroriste moldu, elle aurait pu protéger les élèves. Mais le destin en avait décidé autrement.

Devait-elle s'en vouloir de ne pas avoir été la pour SES élèves ? Ou au contraire, devait-elle être heureuse d'avoir échappé, elle et sa famille, à ce massacre ? Peut-être était-ce les deux à la fois. Savoir ses enfants et son mari en sécurité, sains et saufs, était une pensée réconfortante. Quant aux élèves, Eli tentait de se rassurer en se disant qu'il était censé y avoir suffisamment d'auror pour éviter cela. Sans doute que les autorités actuelles n'étaient plus vraiment compétentes et que la relève devrait très vite être assurée.

Pour revenir à ses élèves – et plus particulièrement ceux de Poufsouffle- la dame prenait régulièrement de leur nouvelles. Quelques jours seulement après l'annoce concernant le réveil à Sainte Mangouste de la préfète des Blaireaux, Ambrine Illunia, sévèrement touchée par balle – à ce que la dame avait pu entendre – Elizabeth décida de lui écrire, simplement pour s'assurer que la rééducation se passait bien, mais aussi pour savoir quand pourrait-elle refouler le sol de Poudlard. Elle ne comptait pas lui poser de questions sur sa blessure, ni même sur l'incident, car elle ne voulait pas faire resurgir les terribles horreurs de ce jour maudit. Aussi prit-elle le temps de bien choisir ses mots, et d'une écriture fine et délicate, lui confia quelques mots de bon rétablissements ainsi que ses salutations.

Une fois lettre cachetée, elle se dirigea vers la volière et demanda à une chouette appartenant à l'école de faire le trajet contre quelques bouts de gâteaux. Elle n'avait jamais voulu d'un oiseau de compagnie, préférant, et de loin, la douceur et la souplesse des chats, ou bien encore le silence des poissons. Heureusement que bons nombres de ces animaux étaient en « libre service », où qu'elle se trouve.

Revenue à son bureau, elle regarda par la fenêtre, pensive, se demandant combien de temps mettrait cet événement à s'effacer de la mémoire des enfants et adolescents. Sans doute qu'il y restera toujours, les affectant de moins en moins. Un adulte, et encore, sait comment réagir, face à ce genre de situation. Mais qui est apte à enseigner comment réagir face à un moldu armé à des gamins ?

À force de s'enfoncer dans ses pensées, la dame se remémora l'arrivée d'un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Un certain Powell, si sa tête ne lui faisait pas défaut. Ce qui, sans prétention aucune, arrivait rarement.

Aussi, afin de se dévêtir de ces sombres pensées, Eli se leva et décida d'aller à la rencontre de ce cher et nouveau collègue. Se dirigeant premièrement vers son bureau, elle n'y trouva personne. C'est donc tout naturellement qu'elle s’avança vers le troisième étage, dans la salle des professeurs. Cette avait été celle qu'elle avait côtoyé en premier à son arrivée. Peut-être que ce Mr Powell avait eu la même idée qu'elle.

Arrivée devant la porte, elle frappa deux petits coups puis entra. Bingo. Le nouveau professeur était bien là, travaillant déjà.

- Bonjour, Mr Powell je suppose ? Je suis Mrs Chatterton, Elizabeth de mon prénom. Professeure de Métamorphose et directrice de Poufsouffle.- dit-elle avec un sourire polie. Enchantée de faire votre rencontre. Votre arrivée à Poudlard s'est bien passé ? Vous n'avez pas eu trop de difficultés à reconnaître le lieu ? Je suppose que vous étiez élève ici?


[Hj : Pardon, peu d'inspiration pour ce début, je me rattrape au prochain post. ]

(d'après les dires d'Apo' Richard est ici depuis le début de l'année, mais on aura qu'à dire que c'est un sorte de flashback)

***
Ca faisait déjà quelques minutes ou quelques heures que Richard était arrivé dans la salle. Il fallait avouer que le temps passait vraiment d'une manière bizarre ici. On ne le voyait pas filer. Les minutes, les heures, tout se confondait. Seule l'horloge de la salle, avec ses petits bruits toutes les heures rappelait à la réalité, et encore - le professeur n'y avait pas foncièrement prêté attention. D'abord plongé dans sa lecture du cahier de classe, puis la bibliographie des différents livres étudiés par ses futurs élèves - il fallait bien qu'il connaisse leur niveau avant de leur donner cours. Il fallait que ça soit parfait. Il fallait aussi qu'il fasse impression... Quoi que... Richard savait pertinemment qu'il était un aventurier célèbre... Mais d'un autre côté cet état des faits était un peu hors sujet à ce niveau là. Ce n'étaient pas ses compétences d'aventurier qui allaient être mises en valeur durant les années à venir... Ou tout du moins le temps qu'on lui laisserai pour rester ici.
Heureusement Richard écrivait déjà quelques idées sur son parchemin - c'était bon signe. Visiblement l'imagination et les idées ne lui manquaient pas, et pour cause. Il avait vu et entendu tellement de choses ces derniers temps qu'il aurait toujours quoi raconter ou partager, mais il fallait aussi que ça fasse un bon cours - ce qu'il allait raconter devait aussi intéresser les élèves, si ceux-ci s'ennuyaient, ça n'allait pas marcher. Non il était fortement conseillé de trouver quelque chose de captivant, qui retienne l'intention, limite qui excite les élèves, et même fasse apparaître des sourires. Là seulement saurait-il que son cours est parfait. Le sourire d'un élève, ses yeux qui scintille et le vif intérêt qui se lit dans ses yeux est le plus beau des cadeaux qu'un professeur pourrait rêver d'avoir. Mais il était déconseiller de mettre la barre trop haut tout de suite, quoi que c'était bien aussi d'avoir des challenge, c'est ce qui est le plus formidable quand on est aventurier. Mais là dans ces conditions il fallait aussi acquérir le respect - pas forcément l'admiration - mais surtout capter l'intention et la motivation des élèves - voilà le but ultime que s'était fixé Richard. Tout du moins pour commencer.
Les créatures mythiques et légendaires semblaient l'inspirer pour un premier puis deuxième cours. Il était passionné par les croyances, les légendes et puis les apparitions - même les moldus y croyaient. Les Banshees, les loups garous, les vampires, les zombies... Qui d'entre eux existait réellement. Des croyances ou superstitions qui parfois faisait qu'on croyait la personne folle si jamais elle en parlait. C'est pour ça aussi que la magie n'était pas forcément bien vue parmi ceux qui ne la pratiquaient pas ou qui même ignoraient son existence.
Ses pensées furent arrêtées par l'entrée inattendue d'une de ses collègues. Il faut dire que c'était normal - après tout ce n'était pas la salle des professeurs pour rien, mais la salle avait été si calme jusqu'à présent, que Richard en avait oublié le monde extérieur trop obnubilé par son élan d'inspiration. Voilà que venait d'entré une jeune femme. L'un des professeurs sans nul doutes *No shit sherlock*. Le directeur s'amusa lui-même à cette pensée.Il ne tarda pas alors à se lever et à saluer la dame comme il se devait

"Oui c'est bien moi, c'est un plaisir de faire votre connaissance."

Ainsi donc la jeune femme était non seulement professeur de métamorphose mais aussi directrice de Poufsouffle. Richard était bien content de rencontrer enfin un des trois autres directeur de maison. A sa première question il sourit et hocha alors la tête de haut en bas

"En effet, ça fait bien longtemps, j'ai eu le temps de vivre bien des choses avant de revenir ici. Heureusement pas trop de choses ont changées, cet endroit est un véritable labyrinthe, quand je suis arrivé ici, je me suis fait surprendre par les escaliers comme un véritable débutant"

Un rire lui échappa alors, eh bien oui, après vingt ans d'absence on n'est pas forcément vigilant aux us et coutumes auxquels on était auparavant habitués. Après avoir serré la main de celle qui venait d'entrer, il prit à nouveau place sur sa chaise et invita sa collègue à en faire de même: ils seraient bien plus à l'aise assis pour continuer leur conversation

"Et vous-même? Cela fait longtemps que vous êtes arrivée? Comment se passent les cours?"

Autrefois élève, il aimait beaucoup les cours de Métamorphose, il fallait même avouer qu'il était doué, bien plus en tout cas qu'en Etudes de Runes... A ce souvenir Richard eut un nouveau sourire. En même temps ce n'était pas étonnant de prendre le chemin des souvenirs d'enfance dans l'endroit où il a passé le plus clair de son temps à cette époque. Les matchs de Quidditch, les coupes gagnées à chacue fin d'année, les cérémonies de répartition... Toute une vide passée ici, oui. Et depuis tant de choses s'étaient passées.

"Ce qui me rassure, c'est qu'il y a encore des personnes que je connais ici, comme Minerva. Au moins ça aide à vraiment reprendre ses repères. Et vous? Connaissez-vous des personnes ici?"

Richard se tut, il ne fallait pas non plus qu'il l'assassine de questions comme ça, au risque de lui faire peur, de la faire fuir, ou de mal commencer leur relation, non il fallait à tout prix éviter ça. Aussi il prit une pochette, y entreposa le parchemin à demi-plein et se tourna vers sa collègue, fin près à l'écouter et à faire plus ample connaissance - ce qu'il espérait aussi faire, avec le temps bien sur avec le reste de ses collègues. Il le ferait certainement un à un, pour être sur de vraiment bien les connaître et de pouvoir amplement être satisfait et se sentir vraiment comme étant un membre du groupe pour ainsi dire. Le sourire aux lèvres et le regard sur la demoiselle il n'attendait plus que la réponse de celle-ci devant son invitation à s'asseoir à ses côtés, mais aussi de répondre à ses nombreuses questions. A ce moment le directeur ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait été un peu trop bavard, mais ça lui avait manqué ce côté relationnel. On n'a pas trop l'occasion de vraiment se rapprocher des gens lorsqu'on bouge autant que Richard avait voyagé durant sa période d'aventure. Il fallait qu'il se réhabitue à ne pas être trop avare et curieux. Quoi que... de ce qu'il savait, personne n'était jamais mort d'avoir été curieux... enfin ça non plus ce n'était pas sur.