Zut de zut. Pourquoi donc son chat s’était il sauvé en plein milieu de la nuit ? Ou plutôt, pourquoi, alors qu’elle s’était réveillée, Aely s’était-elle sentie obligée de partir à la recherche de Sal’ alors qu’elle savait pertinemment qu’il était aller chasser les souris du château, comme toutes les nuits et qu’elle n’avait strictement aucune chance de le retrouver ? Elle n’en savait fichtre rien. Enfin, si. Mais se mentir lui coûtait bien moins cher que de se dire qu’il ne fallait surtout pas qu’elle se rendorme pour ne pas être assaillie par ces affreux cauchemars qui revenaient la hanter tous les soirs depuis qu’elle avait lu la lettre de ses parents. Effectivement, c’était bien plus facile de se lever et d’aller arpenter les couloirs, en chaussons et robe de chambre !

Il était sans doute très tard ( tôt en fait ) puisqu’il n’y avait aucun bruit dans les dortoirs. La petite vipère passa par sa Salle Commune, laquelle était faiblement éclairée par un reste de feu dans la cheminé. Aely ne s’attarda pas. Arrivée dans le couloir, elle jugea plus prudent de se promener dans les cachots plutôt que dans les étages, à cette heure, Rusard était sans doute en train de patrouiller et il y avait de fortes chances qu’elle tombe sur Miss Teigne, chose dont elle n’avait absolument pas envie. La jeune fille s’apprêtait à partir dans le couloir du fond lorsqu’un reflet attira son attention.

Là, sur le sol, luisait un fils très fin qui passait sous la porte de la première galerie. Aely sourit dans la pénombre. Qui avait donc pu être assez bête pour dérouler un fils derrière lui ? Ca faisait vraiment Petit Poucet comme technique ! Emportée dans sa curiosité, la jeune fille s’éclaira d’un Lumos et poussa la porte. Tout en avançant, elle ramassait le fils de soie, et son impatience grandissait de savoir quel élève s’était aventuré dans les recoins les plus sombres du château. En tous cas, il ne devait pas être de Serpentard, car il avait fait mille et un détour, et il était évident que tous les Verts et Argents connaissaient comme leur poche les cachots !

Un bruit de pas se fit entendre derrière une porte qui se trouvait devant elle, et Aely éteignit sa baguette avant d’entrer. La porte se referma avec un bruit sourd et la personne qui se trouvait là se retourna en un sursaut. C’était un garçon de Poufsouffle, très petit puisqu’il devait faire une tête de moins que la petite vipère et qui abordait une chevelure d’un vert gazon fort intrigant. Néanmoins, l’intrus se sentit obliger d’hurler se qui tira Aely de ses réflexions capillaires.

-Mais... mais, c'est mon fil que tu tiens dans la main! Espèce de gros imbécile! Comment je vais faire pour retrouver mon chemin maintenant??? On t'a jamais appris a pas toucher aux affaires des autres???

Evidemment, il était de notoriété publique que jamais une personne saine d’esprit n’aurait parlé ( beuglé ) sur ce ton à un Serpentard, et surtout pas dans les cachots. Aely, qui n’avait pas été envoyée chez les disciples de Salazar par hasard réagit au quart de tour.

« Lumos Maxima » dit-elle. Le sort eu le don d’éblouir le Poufsouffle mais la jeune fille enchaîna. « Expelliarmus ». La baguette du garçon vola à l’autre bout de la pièce et s’éteignit.

Aely prit son air le plus hautain et dédaigneux lorsqu’elle prit la parole, avec une façon très caricaturale des Serpentards. Elle eu un sifflement méprisant de vipère en colère.

« Tsss… Ce n’est pas très prudent de se promener la nuit dans les cachots… Tu ferais mieux de changer de ton. Je n’ai qu’à dire Nox et à filer d’ici discrètement et tu resteras un bon bout de temps à moisir ici, à moins que ce cher Baron Sanglant ai pitié de toi et te ramène… Mais rien n’est moins sûr ! Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Aely en aurait pleuré de frustration. Pourquoi, mais pourquoi ? Après avoir récupéré sa baguette et l’avoir observé un peu, le garçon avait reprit un ton sympathique, en s’excusant ! Ce n’était pas la faute de la gamine si elle était plutôt petite et menue ! Mais quand même, elle avait mis toute sa force dans son ton glacial, il aurait pu faire un effort pour la prendre un minimum au sérieux ! Mais non ! C’était encore une chance qu’il fasse sombre, en pleine journée, qui sait si cet andouille ne serait pas venu lui ébouriffer les cheveux et lui donner des bonbons devant son air, tellement, comment ? Innocent ? Elle ne pourrait donc jamais être une personne méchante, écrasant tous les nuisibles sur son passage ? Elle serait obligée de garder ce rôle, celui de la petite fille à protéger. C’était désespérant. Et injuste.

Pendant ce temps, le Poufsouffle – il n’y avait qu’eux pour être si sympathique, en pleine nuit et dans un cachot – aux cheveux verts, continuait à blablater comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde et demanda si elle pensait qu’il avait perdu son fils. Pardon ? Il la prenait pour une idiote où il le faisait exprès avec ces questions pourris, là ? Elle répondit, toujours un peu méchante même si elle n’avait plus le cœur à y mettre toutes ces convictions.

-Non, je me demandais juste qui pouvait être assez bête pour utiliser une technique aussi moyenâgeuse…

Et il ne répondit pas, continuant à parler de sa première année à lui, où les plus jeunes élèves de l’école étaient tous couchés à neuf heures. Aely sourit contre son grès en pensant qu’il était un train de lui faire la scène des meilleurs souvenirs ! Youpi ! En plus de tomber sur un Poufsouffle nabot – on ne sait jamais, elle aurait pu rencontrer un grand Gryffondor musclé, hum oui, dans sa tête, tous les rouges sont blonds et musclés, bizarre nan ? -, le garçon avait l’air d’être un incorrigible bavard. En plus, maintenant qu’elle y pensait, s’il avait récupéré sa baguette, c’est que son sort n’avait pas du être aussi efficace qu’elle le pensait.

-Moi c’est Caleb au fait. Et toi ?

La fillette poussa un soupir. Voilà. Elle n’avait plus qu’à se présenter, elle aussi et ils seraient super copains ! Mais comme elle était petite, qu’elle faisait des sorts pourris et qu’elle avait une bouille d’ange, elle ne pouvait pas vraiment se permettre une autre solution.

-Aely. Aely Strange. Pas du tout enchantée..., et pour éviter de se donner mauvaise conscience, elle répondit à sa précédente question, je suis insomniaque alors je me promène. Une idée fit tilt dans son esprit. Pourquoi tu cherches la réserve des Potions ? Devant son air ébahit, elle continua, contente et sûre d’avoir trouvé ce qu’il faisait ici. Mais oui ! Il n’y a rien d’intéressant dans les cachots pour un Poufsouffle qui ne les connaît même pas ! Sauf la réserve ! Elle sourit, triomphante. Alors tu cherches quoi ? Et pour le décider à parler, elle soupira de façon assez mélodramatique. J’adooore les Potions…

Du Polynectar ? Rien que ça. Aely ne le croyait pas du tout. Sinon, il ne lui aurait pas dis si facilement. Surtout que Caleb avait bien précisé dans toutes les Salles Communes. Il ne croyait quand même pas qu'elle allait l'aider à pénétrer dans ses propres dortoirs ? La fillette le classa dans la catégorie des menteurs moyens. Même s'il avait répondu très vite, le mensonge laissait à désirer. Néanmoins, si elle le menait à la réserve, il serait bien obligé de lui dire la vérité, non ? Sauf s'il était suicidaire. C'était déjà risqué de voler, alors si en plus il volait plus d'ingrédients que prévu, cela ne manquerait pas de mettre au courant le professeur de Potion.

« Bon. Je te conduis devant. »

Aely se demandait bien ce qu'elle était en train de faire. Une bêtise, à coup sûr ! Elle savait où se trouvait la Réserve, mais elle n'allait quand même pas l'ouvrir pour lui, si ? A moins qu'elle lui dise qu'elle était d'accord à condition qu'ils fassent la potion ensemble. Elle était bien intéressée pour le faire... Pour le moment, la vipère décida de le conduire devant son Graal. Elle déambulait dans les couloirs, poussant les bonnes portes et empruntant les bons couloirs. Le Poufsouffle, qui n'avait pas jugé bon d'allumer sa baguette peinait à la suivre. Un peu énervée de devoir l'attendre à chaque virage, la jolie rousse lui prit la main en râlant.

« Plus vite ! Sinon, on ne sera jamais rentré avant le matin ! Tu avances comme un escargot handicapé ! »

Et elle repartie de plus belle, traînant derrière elle Caleb. Au bout d'un petit moment, Aely s'arrêta devant une porte en bois et se tourna vers lui.
Il était un tout petit peu plus grand qu'elle, et bizarrement, ses cheveux semblaient être naturels.

« Maintenant, il faut le code. Je le connais. Mais avant, je veux la vérité. Qu'est-ce-que tu veux faire ? Si tu ne me le dis pas, je pars. Je suis pas sûre que tu retrouves ton chemin. Mais, si tu me le dis, je me tairais. Pas un mot à quelqu'un. Promis. »