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 C'est grave docteur ? [PV Arsène]
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  • Hayden Rosenheart
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MessageSujet: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMar 5 Juin - 10:26:17

Un courant d’air frais traversa la pièce et un frisson violent parcourut le corps d’Hayden. Cent fois déjà elle avait voulu appeler à l’aide, mais le tissu sale qu’il lui avait enfoncé dans la bouche l’en avait empêché, et les menaces de son tortionnaire l’en avait dissuadé. Dans un geste désespéré, elle tenta une nouvelle fois, vainement, de se soustraire à ses liens, s’arrachant un long gémissement de douleur. Le fil de fer barbelé qui maintenait ses poignets et ses chevilles contre les accoudoirs et les pieds de la chaise lui meurtrissaient la peau, avec la finesse d’une lame de rasoir. Une énième larme coula sur joue souillée par le sang et la crasse. Elle baissa les yeux sur son propre corps et ses larmes redoublèrent. Elle était recouverte d’ecchymoses, de multiples entailles –pas assez profondes pour la mettre en danger de mort, mais bien assez pour la faire saigner et souffrir atrocement– , une partie de son bras était sévèrement brûlé. Pendant un bref instant, elle fut soulagée de ne pas pouvoir constater l’étendue des dégâts sur son visage : elle se rappelait vaguement s’être violemment cogné la tête sur le coin d’un meuble pendant son combat avec Valère, et le sang séché qu’elle pouvait apercevoir sur ses longs cheveux blonds ne présageait rien de bon. Sa lèvre inférieure était fendue, et son arcade sourcilière gauche était douloureuse. Elle avait du mal à respirer, chaque inspiration lui causant une douleur vive aux niveaux des côtes. Elle ne put retenir un éternuement et la douleur manqua de lui faire perdre conscience. Les effets de la potion paralysante que son geôlier lui avait fait ingérer de force se dissipaient, elle reprenait peu à peu le contrôle de son corps. A quoi bon ? Elle était si solidement attachée qu’il lui était impossible de faire le moindre mouvement.

Elle sursauta quand la porte devant elle s’ouvrit d’un coup sec pour laisser passer le dangereux psychopathe qui l’avait kidnappée plutôt dans la soirée. Elle aurait voulu se débattre, mais ça n’aurait fait qu’aggraver les choses, et mieux valait fait croire qu’elle était toujours paralysée. Il s’approcha d’elle et lui caressa la joue avec une infinie douceur. Il semblait prendre un plaisir sadique à lui souffler le chaud et le froid. Il se plaça dans son dos et se baissa pour se mettre à hauteur de son oreille avant de chuchoter d’une voix sensuelle et mielleuse qui la glaça d’effroi.


« On va repasser sur la table si tu veux bien… »

Elle ne voulait pas mourir. Pas ici, pas comme ça. Une larme de plus coula sur sa joue. Rien qu’une seule. Elle ne lui ferait certainement pas le plaisir de fondre en larme. Constatant son manque de réaction, il retourna se placer devant elle et lui releva le menton à l’aide de sa main. Prise d’un désespoir hystérique, elle lui cracha au visage, le parant ainsi au niveau de la joue d’un subtil mélange de salive et de sang. La réaction ne se fit pas attendre, et après lui avoir collé une gifle magistrale, il serra sa main autour de son cou. Hayden paniqua, incapable de faire le moindre geste pour se défendre. Elle suffoquait. Lorsqu’il la relâcha, elle sembla agoniser quelques secondes. Ses côtes fêlées, peut être même cassée, l’empêchaient de retrouver son souffle. Tousser n’était même pas envisageable. Il dégaina sa baguette si rapidement qu’Hayden manqua de mourir de frayeur, ne pouvant retenir un gémissement apeuré plutôt grotesque. Qu’allait-il encore bien pouvoir lui faire ? Lorsqu’il lui intima l’ordre de ne pas chercher à s’enfuir, elle comprit qu’il allait la détacher et une lueur d’espoir dansa dans ses yeux. Lorsque d’un coup de baguette, il desserra ses liens, dans un ultime effort, elle le poussa et s’élança vers la porte. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est cette intense douleur à la jambe gauche qui manqua de la faire s’effondrer sur le sol. L’instinct de survie aidant, elle serra les dents, sentant tout son corps sur le point de se disloquer, et tenta d’ouvrir la porte. Fermée à clef. Vaincue, elle se laissa glisser au sol. Lorsqu’elle vit Valère pointer sa baguette sur elle, elle sut que c’était fini. La dernière chose qu’elle sentit fut le choc entre sa tête et le bois de la porte, puis tout devint noir.

**

Lorsqu’elle ouvrit enfin les yeux, Hayden prit soudainement conscience qu’elle mourait de froid. Elle se rendit également compte qu’au lieu d’être solidement attachée dans la tanière de Valère Araley, elle se trouvait allongée face contre terre en pleine nature. Il faisait sombre. Trop sombre. Elle roula sur le dos, la douleur au niveau des côtes était insupportable. Elle était entourée d’arbres et ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. En redressant péniblement la tête, elle distingua au loin une lumière assez vive. Comment avait-elle atterri ici ? Etait-ce encore un jeu pour son ravisseur ? Cherchait-il à lui faire croire qu’elle allait s’en sortir pour mieux la rattraper par la suite ? Elle semblait pourtant être seule… Cela n’avait aucun sens ! En tentant de se lever, elle constata que la douleur paralysait presque tout son corps. Elle n’avait pas le choix, elle devait puiser dans ses dernières ressources pour atteindre la lumière et trouver des secours. Péniblement, elle se dressa à quatre pattes et, à l’aide d’un arbre, se mit enfin debout. La douleur la transperçait de part en part comme des milliers de petites aiguilles. Elle serra les dents, tandis que ses joues ruisselaient de larmes, ne pouvant contenir quelques gémissements. Elle pouvait marcher, même si elle boitait de manière grotesque et que chaque mouvement la faisait souffrir le martyr. Sa robe noire qu'elle avait trouvé si belle en l'achetant était à présent en lambeau. Un craquement derrière elle lui fit perdre tout son sang-froid, elle accéléra autant que ses jambes le lui permettaient, la respiration saccadée et brûlante, semblant au bord de l’évanouissement. Elle devait soutenir le poids de son corps sur tous les arbres qui passaient à sa portée pour se maintenir debout. Sans même prendre la peine de regarder devant elle, elle continuait sa lente et difficile progression à travers la végétation, fixant toujours un point invisible derrière elle pour s’assurer qu’on ne la poursuivait pas. Elle était terrifiée. Lorsqu’elle percuta quelqu’un, elle voulut hurler mais en fut incapable. Elle tomba lourdement au sol, dans la pelouse fraîche et rassurante de l’UMA. Sa vision était complètement brouillée et elle s’agrippa comme elle put à la jambe de la personne qu’elle avait percutée. La peau de ses doigts était arrachée en de multiples endroits et il lui manquait un ou deux ongles. Ses poignets étaient en charpie à cause du fil barbelé. La douleur la força à lâcher prise.


« Aidez… M… Moi… »

Elle n’était même pas capable de distinguer à qui elle parlait, elle priait intérieurement pour qu’il ne soit pas un ennemi.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMar 5 Juin - 19:14:00

La soirée au Magic Night Club battait son plein depuis un moment déjà lorsqu’Arsène décida de sortir prendre l’air. Il n’y était pas venu accompagner, comme souvent d’ailleurs. Il avait plaisir à venir aux soirées estudiantines parce que c’était l’occasion d’abaisser les barrières entre étudiants et professeurs. Un certain nombre de ses collègues se laissaient par ailleurs souvent tentés par ces soirées fortes amusantes.

Le perron de l’UMA était plein d’étudiants sorties fumer une clope et Arsène les imita sans honte, sortant même une allumette pour l’allumer. Né-moldu vous dites ? Et dire que pendant des années il avait tout fait pour le dissimuler. Mais il fallait dire que depuis un an ou deux, les nés-moldus avaient passablement la côte et il n’était plus réellement question de les ennuyer avec des histoires de sang, bien que certains conservateurs ne dérogent pas à la règle. Un type l’accosta pour lui piquer une clope qu’Arsène lui tendit sans se faire prier.


Merci M’sieur !

Le professeur lui fit un signe de la main avant de s’éloigner pour descendre les marches menant au parc. Il vouait marcher quelques pas avant de retourner dans la salle bondée. Ça faisait quelques mois qu’une aussi bonne soirée n’avait pas eus lieu, mais ce soir le monde entier semblait à la fête. Descendre les marches lui remémora la soirée où il en était venu aux mains avec Andrzej et où les deux hommes avaient fini par se taper dessus coucher dans l’herbe. Mémorable, bien qu’assez pitoyable il fallait l’admettre. Tout ça pour une femme qui avait fini par lui faire un enfant dans le dos.

Un bruit venant de la forêt bordant le parc attira son attention. On aurait dit que quelqu’un venait de transplaner. Qui cela pouvait-il bien être ? Et surtout qu’elle idée de transplaner dans la forêt. A moins de s’appeler Elanor Levika, il ne voyait pas qui pouvait être aussi maladroit. Intriguée, le médicomage écrasa sa cigarette sur le sol et s’avança prudemment, sortant sa baguette. Il ne vit rien et n’entendit plus rien. Enfin c’était quand même suffisamment étranger pour attiser son attention et le mener à pénétrer dans la dite forêt pour y faire un petit tour.

Celle-ci était beaucoup moins glauque que la forêt interdite et était plutôt bien entretenue. C’était en fait plutôt un bois avec des arbres régulés qui se suivaient et qui permettaient d’évoluer autour d’eux sans nécessiter la présence d’un chemin. La visibilité n’était pas des meilleures à cause de la nuit, mais les hauts troncs plutôt fins permettaient d’avoir une vue générale plutôt bonne et de ne pas se faire tomber dessus par une quelconque bestiole trainant dans le coin.

A part déranger quelques lapins et un renard en pleine chasse, le professeur de Soins Magiques ne trouva rien de très convaincant et décida au bout d’une vingtaine de minutes de retourner à la soirée avant que celle-ci ne prenne fin. Il garda sa baguette en main, on ne sait jamais, et rebroussa chemin afin de se diriger vers la haute bâtisse qu’il pouvait distinguer à travers les troncs bien droits des arbres. Au bout de quelques minutes, il rejoint la pelouse de l’UMA et décida de ranger sa baguette dans sa poche.

A peine fait, une respiration bruyante attira son attention sur sa droite, le faisant se retourner vivement et plisser les yeux en direction du bois qu’il venait de quitter quelques secondes auparavant. Qu’est-ce que ?

Il n’eut guère le temps de se poser plus de questions car quelqu’un s’effondra à ses pieds tout en s’agrippant à son pantalon.

« Aidez… M… Moi… »

Le médicomage ressortit sa baguette aussi vif que l’éclair.

Lumos

Une légère lumière vint éclairer la silhouette d’une jeune femme blonde couchée par terre, tremblante. Tout en allumant sa baguette, il s’était baissé afin de se mettre à la hauteur de la personne qu’il ne distinguait pas très bien, était-ce de la saleté ou… du sang séché ?

Qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?!


Sentant l’urgence de la situation, le médicomage redressa le corps pour regarder le visage meurtris qu’il n’eut guère de mal à reconnaitre malgré les ecchymoses multiples et le sang à la fois sec et encore frais qui ruisselait sur le visage de son étudiante.


Hayden ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Vous vous êtes fait agressée ?


Sans attendre de réponse, il leva la baguette haut dans le ciel, comme si subitement la silhouette de celui qui avait fait ça allait apparaitre au loin. Il venait de ratisser le bois sans rencontrer personne, celui qui avait agressé la jeune femme devait probablement déjà être très loin d’ici et ne prendrait surement pas le risque de se faire prendre. Quoi qu’il en soit, il était hors de question de rester ici avec Hayden qui tremblait de froid et de probablement bien d’autres choses. Délicatement, il passa le bras de la jeune femme autour de son cou pour la prendre dans ses bras.

Elle n’était pas bien lourde et cela lui facilita les choses pour la transporter le plus rapidement possible à l’intérieur de la bâtisse. Bien que cela nécessite de faire un léger détour, le médicomage décida très rapidement de ne pas prendre la porte principale de l’UMA, surchargée d’étudiants en manque de sensations fortes. S’il pouvait éviter d’exposer la jeune femme déjà suffisamment meurtris aux yeux de ses petits camarades, il pouvait bien prendre le temps de faire le tour par l’arrière de la bâtisse. D’autant plus qu’il ne savait pas si son étudiante avait été abusée sexuellement ou pas. D’ailleurs, rien n’interdisait de penser que c’était l’œuvre d’un des étudiants de la soirée vu que la femme était accoutrée d’une robe de soirée noire, bien qu’en piteux état.

Agilement, il gravit les quelques marches menant à la petite entrée et pénétra dans l’Université déserte à cette heure-ci. Il monta rapidement jusqu’à son bureau où il avait tout son matériel de médicomagie. En annexe de son bureau, il y avait une sale avec un brancard où il lui arrivait de soigner les bobos urgents. Il avait fréquemment des joueurs de quidditch qui venaient après de mauvaises chutes, il était donc largement équipé pour soigner les blessures en tout genre. En second sur la liste, venait les blessures par les créatures magiques furieuses qui s’en prenait aux étudiants maladroits. Le plus délicatement possible, il déposa l’étudiante sur le brancard et lui installa un coussin sous la tête.


Hayden, vous m’entendez ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qui vous a fait ça ?

C’était important qu’il ait les premières informations avant de lui soigner ses blessures. Si elle avait été agressée, ce qui était visiblement le cas, il devait le signaler à la Police Magique et éventuellement faire un constat. Attendant les réponses de la jolie blonde, il la recouvrit momentanément d’une couverture.
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  • Hayden Rosenheart
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMar 5 Juin - 21:31:33

    « Hayden ... s’est passé ? ...agressée ? »

    Elle ne comprit pas un traitre mot de ce qu'il venait de dire mais se sentit presque soulagée en reconnaissant la voix d'Arsène. Complètement dans les vapes, sur le point de se laisser aller à l'inconscience, elle esquissa un sourire rassuré mais regretta subitement son geste. La blessure qu'elle avait à la lèvre venait de se rouvrir et un goût métallique plutôt désagréable vint titiller sa langue. Elle se laissa faire, comme un pantin désarticulé, pendant qu'Arsène la soulevait sans peine. Instinctivement, et autant que son corps le lui permettait, elle se pressa contre lui, la tête sur son épaule, et se mit à pleurer, s'agrippant d'une main au col de la chemise de son professeur comme un naufragé à sa bouée de sauvetage. Elle n'avait que faire de la douleur qui rongeait la peau à vif de ses doigts contre le tissu, elle avait besoin de sentir qu'elle n'était pas seule, que toute cette macabre histoire n'était à présent qu'un lointain souvenir. En cet instant, elle eut l'impression de redevenir une enfant : Fragile, vulnérable, secourable. Elle sanglotait silencieusement dans les bras de son professeur de Soins. Elle pleurait de haine, de douleur, mais aussi de soulagement. Le danger était écarté, et plus jamais ce désaxé ne poserait les mains sur elle. Elle s'était sentie tellement impuissante ce soir... Araley s'est servit d'elle comme d'un jouet, un jouet qu'on pouvait maltraiter, qu'on pouvait abîmer, et même casser. Elle n'avait fait que subir sans même pouvoir se défendre. Elle s'était montrée faible. Trop faible.

    « J'ai mal... » murmura t-elle, encore trop sonnée pour se rendre compte qu'il ne fallait pas être médicomage pour se rendre compte qu'effectivement, elle n'était pas au mieux de sa forme.

    Lorsqu'Arsène pénétra dans l'université, elle fut éblouie par la lumière trop vive et ferma les yeux, avant de les rouvrir presque aussitôt. Elle se sentait basculer, il fallait absolument qu'elle reste éveillée pour le moment. Hayden était complètement désorientée, elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit dans laquelle elle se trouvait. Toutefois, elle fut soulagée lorsque le médicomage l'allongea doucement tout en lui glissant un coussin sous la tête. Tandis qu'il la recouvrait d'une couverture, il se mit à lui poser plein de question. Sa tête lui tournait, sa respiration était sifflante et anarchique, son cœur tambourinait avec violence dans sa poitrine, elle ne sentait pas en état de répondre. Pourtant, elle devait bien se forcer.


    « Ara... Araley... » expliqua t-elle le plus distinctement possible. « Il m'a emmenée... Attachée... Il avait des scalpels... Des... J'ai essayé de... »

    Incapable de tenir un discours cohérent, et même tout simplement de finir sa phrase à cause des tremblements et des sanglots qui l'agitaient, elle se contenta de fondre en larmes. La douleur était insupportable, insoutenable. Comme si son corps entier prenait feu, et que les flammes venaient lécher chaque centimètre de sa peau diaphane. La jeune étudiante avait l'impression de flotter dans un univers irréel. Elle n'était ni éveillée, ni endormie, tout lui apparaissait abstrait, lointain. Même la voix d'Arsène semblait distante, comme s'il s'adressait à elle alors qu'elle était immergée dans l'eau. C'est alors qu'elle réalisa quelle chance elle avait eu de tomber miraculeusement sur lui ce soir. Elle aurait voulu esquisser un sourire, mais le souvenir de sa lèvre fendue l'en dissuada presque immédiatement. Elle osait à peine poser les mains sur le brancard, ses doigts partiellement à vif la faisant souffrir le martyr. Elle tourna doucement la tête pour regarder ce que faisait le médicomage et grimaça en sentant une tension au niveau des cervicales. Elle n'arrivait pas à retrouver une respiration normale. Sujette à l'hyperventilation, la captivité et sa tentative de fuite n'avait pas jouer en sa faveur, et, comme tout à l'heure, la douleur au niveau de ses côtes l'empêchait de prendre de longues inspirations pour se calmer. Elle avait l'impression qu'elle allait suffoquer d'une minute à l'autre si on ne lui venait pas en aide.

    « J'ai du mal... » commença t-elle d'une voix éteinte tout en tâtonnant avec difficulté sur sa gauche pour toucher son professeur et s'assurer qu'il l'entende. « À respirer... »

    En vérité, dire qu'elle avait du mal à respirer était un euphémisme. Elle avait l'impression qu'un dragon avait décidé de s'asseoir sur sa cage thoracique. Elle devait faire peine à voir... Recouverte d'ecchymoses plus ou moins foncées sur la majeur partie du corps, des estafilades parfois imposantes sillonnaient sa peau d'ordinaire si blanche, des marques de strangulation devaient être clairement apparentes sur son cou et son visage portait encore les séquelles des sévices de son agresseur. Elle aurait bien volontiers soupiré d'agacement si son état le lui avait permis. Pensée plutôt étrange pour fille qui venait de se faire sauvagement torturer par un désaxé, mais elle tentait à tout prix de focaliser son esprit sur autre chose que la douleur qui l'assaillait. Douillette de nature, elle comprenait à présent le vrai sens du mot souffrance. Elle avait tourné de l'œil plusieurs fois pendant que Valère la charcutait, mais ce dernier ne lui avait laissé que peu de répit : il s'était assuré qu'elle ne tombe jamais trop longtemps dans l'inconscience et qu'elle profite elle aussi du spectacle. Ce taré avait du se délecter de ses hurlements, de ses larmes, de ses supplications désespérées, de ses vaines tentatives de fuite. Il avait du prendre plaisir à la voir se tordre de douleur, comme un prédateur jouant avec sa proie jusqu'à l'hallali avant de se décider à l'achever. Elle réprima un haut-le-cœur en repensant à ce qu'elle avait enduré, aux mains de Valère touchant son corps sans la moindre pudeur pour mieux la blesser, à son regard de dément à travers lequel elle avait pu deviner tout du long le plaisir malsain qu'il avait prit à l'entendre implorer sa pitié.

    Elle se rendait bien compte qu'elle n'était pas d'une grande aide à son professeur, mais elle ne sentait pour le moment pas la force d'entrer dans un long monologue explicatif. Il fallait d'abord qu'elle retrouve une respiration normale, qu'elle tente tant bien que mal de se calmer, de se détendre. A présent, elle n'avait plus à avoir peur, elle ne pouvait pourtant s'empêcher de trembler, mais cela n'avait plus rien à voir avec le froid. Elle s'en voulait de s'être montrée aussi imprudente, aussi stupide. La chute du Seigneur Noir ne signifiait pas que le monde était devenu rose et idyllique, il y aurait toujours des détraqués. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Elle aurait dû se faire accompagner, elle n'aurait pas du passer par cette ruelle sombre par laquelle elle passait tous les soirs pour transplanner en toute discrétion, oubliant ainsi les principales règles de sécurité qu'on lui avait enseigné lorsqu'elle était plus jeune. Elle avait tout simplement récolté les fruits de son inconscience. Un tordu l'avait rouée de coup, l'avait tailladée et lui avait fait ingérer toutes sortes de potions plus horribles les unes que les autres. Il l'avait déchirée comme du papier, et elle était la seule fautive. Se sentant terriblement impuissante, elle se remit à pleurer, pourtant consciente du pitoyable spectacle qu'elle offrait à son professeur de Soins.

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  • Arsène Vawdrey
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    Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyDim 17 Juin - 20:12:24

Hayden était encore consciente, il le sentait à travers les vibrations de son corps que provoquaient les larmes qui coulaient chaudement sur ses joues rouées de coups. C’était incroyable de penser que sa cage thoracique pouvait encore se soulever alors qu’il voyait à travers sa robe noire aussi meurtrie de son corps, les traces de coups laissées par son agresseur. Il l’avait sentie pleurer tout le long du chemin, ses doigts écorchés agrippés au col de sa chemise qui ne mit pas long feu avant de rougir du sang de son étudiante.

Maintenant qu’elle était allongée sur le brancard de l’annexe de la salle de Soins Magiques, il se rendait mieux compte de l’étendu des dégâts que l’agresseur fou d’Hayden avait fait à son corps. Professionnel, il se rendait compte que ces blessures n’étaient pas anodines et n’avaient pas dû se faire dans la douceur mais au contraire dans d’atroces souffrances. Les sourcils du médicomage étaient froncés alors qu’il évaluait d’un coup d’œil très rapide l’étendu des dégâts alors que son étudiantes semblait ne pas pouvoir retenir ses sanglots et articuler le moindre mot.

Délicatement, il passa sa main sur le front de la jeune femme, prenant soin d’éviter de toucher les éventuelles blessures qu’il pourrait y trouver. Les cheveux blonds étaient maculés de sang et il fit des allées et venues sur le front pour tenter d’apporter un minimum de réconfort à l’étudiante. Alors qu’il allait se décider à lui administrer une potion pour la calmer et cesser ses souffrances, elle prononça enfin le nom de son agresseur : Araley. Valère Araley, psychopathe qui s’en était déjà pris à d’autres femmes avant Hayden, notamment Ophélia Benson, une amie très chère.

Chut… ça va aller Hayden… Il n’est plus là et il ne reviendra pas…

La jeune femme exprimait ses difficultés à respirer, il pouvait le comprendre. Ce n’était pas improbable qu’elle souffre d’un pneumothorax. Au plus vite il lui donnait un somnifère profond, au plus vite il pourrait lui administrer les premiers soins. Il ne souhaitait pas l’emmener à Ste Mangouste tout de suite, ce n’était visiblement pas nécessaire et ils risqueraient de perdre du temps là-bas entre toutes les urgences de la nuit et ses collègues parfois peu collaborant.

Dans les placards de la salle, il se mit à chercher une potion qu’il savait avoir quelque part pour les urgences comme celles-ci. Il essayait d’en avoir toujours une d’avance, une habitude qu’il avait prise à Ste Mangouste, ça évitait de voir ses patients se vider de leur sang sur les brancards des urgences en souffrant atrocement. Après quelques hésitations sur les étiquettes, il trouva enfin une « potion de soins avancés ». C’était une dose d’hippogriffe mais toujours utile dans ces situations. Au moins Hayden serait paisible quelques heures.


Hayden ! Vous m’entendez ? Avalez cette potion, ça va vous soulager…

Avec précautions, le professeur de soins magiques souleva la tête de son étudiante et rapprocha le goulot de la potion pour qu’elle puisse en avaler le contenu. Ce n’était pas une mince affaire, mais il finit par réussir à lui faire avaler le contenu de la bouteille sans trop de difficultés. Quelques minutes plus tard, elle dormait profondément. Il était temps d’évaluer l’ampleur des dégâts. Seul, ça n’allait pas être une mince affaire et il devrait faire fit de la pudeur de la jeune femme. Quoi qu’au vu de l’état de sa robe, elle ne devait plus être à une indiscrétion de plus pour la soirée. D’autant plus que dans sa situation s’était une question d’urgence.


* * * * *
Trois heures plus tard, le médicomage était assis au bureau de la salle de classe, terminant d’écrire un rapport complet à Natalee Shevelin pour l’informer par hibou-express de la situation d’Hayden Rosenheart. Le petit hibou noir se tenait sagement sur un des pupitres de la salle de soins magiques, attendant impatiemment qu’Arsène ait terminé de décrire l’étendue des blessures dont souffrait son étudiante toujours étendue sur le brancard. Dans sa missive, il informait par ailleurs l’auror qu’il attendrait le petit matin pour emmener la victime à Ste Mangouste pour une éventuelle convalescence.

D’un regard fatigué, il laissa ses yeux se poser sur le premier rang de sa classe, pensant à son étudiante aux cheveux toujours maculés de sang allongée à l’endroit où il l’avait installée trois heures auparavant. Un drap blanc la recouvrait de façon à dissimuler ses parties intimes. La robe noire quant à elle était posée dans un coin de la pièce avec les chaussures de la demoiselle et le reste de ses affaires. Ça n’avait pas été une mince affaire de faire l’étendue des dégâts fait par Araley, mais fort heureusement la situation était moins dramatique qu’Arsène l’avait supposé au départ. De multiples fractures simples avaient pu être remises en place, les plaies superficielles étaient déjà roses cicatrisantes grâce à ses cataplasmes et des bandages entouraient les plaies plus profondes.

En définitive, Araley s’était surtout donné à cœur joie d’écorcher superficiellement la jeune femme, ne lui prodiguant aucune blessure mortelle. Il est évident qu’à la longue et sans soins elle serait sans doute morte sous la torture, mais elle avait heureusement pu s’extraire des griffes de son agresseur à temps, avec les dernières forces qu’il lui restait.

La potion ne tarderait pas à voir ses derniers effets s’évaporer et l’étudiante ne tarderait pas à se réveiller bientôt. Il avait préparé scrupuleusement des potions antidouleur et une nouvelle potion de sommeil pour la jeune femme. Il n’avait pas encore tout à fait terminé de soigner Hayden, n’ayant pas estimé urgent de soigner les plaies qui parsemaient son dos. Celles-ci restaient superficielles et il préférait compter sur la collaboration de sa patiente pour la mettre sur le côté, plutôt qu’user d’un sortilège de lévitation.


Viens Elween !


Le hibou noir s’envola jusque vers le médicomage et tendit sa patte droite pour qu’il puisse y attacher la missive. Puis, sans demander son reste, il s’envola à tir d’ailes par l’une des fenêtres de la salle de classe qui laissait entrevoir les étoiles et la lune pas encore pleine. Attendant encore quelques minutes, Arsène retourna dans la petite annexe.
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  • Hayden Rosenheart
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMar 19 Juin - 15:24:22

    Hayden s'agitait nerveusement sous le drap blanc qui couvrait son corps, semblant se défendre contre une menace invisible. Dans un ultime sursaut, elle ouvrit brusquement les yeux. Elle était dans un état de panique avancée et son cœur battait la chamade. Les yeux rivés sur le plafond, elle eut un peu de mal à remettre de l'ordre dans ses idées. Tout autour d'elle semblait flou, comme si elle s'était amusée à regarder le monde qui l'entourait à travers le fond d'une bouteille. A première vue, elle semblait seule. Elle mit quelques secondes avant de se souvenir des divers événements qui l'avait amenée à se retrouver allonger nue dans une pièce qu'elle n'avait même jamais vu, désarmée et incapable de faire le moindre geste. Tout son corps était engourdi, ses membres semblaient peser une tonne. Jamais encore elle ne s'était réveillée dans un état pareil. C'était encore pire que tout ce qu'elle avait pu vivre jusqu'à aujourd'hui. Il lui était déjà arrivé de se réveiller avec une grosse gueule de bois, comme après la nuit qu'elle avait passé à boire avec Emmanuel dans la salle commune de l'UMA, mais ça n'avait rien à voir avec ce qu'elle vivait en ce moment. Combien de temps avait-elle dormi dans cette pièce ? Elle avait l'impression de s'être assoupie pendant des jours et des jours, alors qu'en réalité, cela n'avait du surement durer que quelques heures tout au plus ! Elle se rappela soudainement qu'Arsène était également sensé se trouver là, et que puisqu'elle s'était endormie habillée, il y avait de forte chance pour que ce dernier ce soit occupé de lui retirer ce qui lui restait de vêtement. Si elle avait un jour imaginée se retrouver nue devant le professeur Vawdrey, la réalité différait très légèrement du fantasme. En temps normal, elle se serait sentie honteuse qu'un homme l'ait déshabillé dans son sommeil, mais elle réalisa que c'était, pour le moment, le cadet de ses soucis.

    Si la fin de la soirée était plutôt claire dans sa tête blonde, ce qui s'était passé avant restait pour elle un épais mystère. Elle ignorait par quelle miracle elle avait bien pu se retrouver allonger face contre terre dans la pelouse de l'UMA, alors que son dernier souvenir lui prouvait clairement que lorsqu'elle avait perdu conscience, elle se trouvait encore dans la planque d'Araley à se faire torturer par ce sociopathe pervers. Enfin bref, ça n'était pas le moment de penser à ça, le plus important, c'est qu'elle était tombée sur son professeur de Soins et qu'elle était à présent hors de danger. Elle ne savait pas exactement où elle se trouvait, mais elle était certaine de se trouver quelque part dans l'enceinte de l'UMA, ce qui signifiait qu'elle n'avait plus rien à craindre. Elle ne put contenir un long soupir de soulagement tout en tentant de se redresser. Elle y renonça très vite, constatant que malgré le fait que ses plaies soient quasiment toutes refermées et ses os ressoudés, la douleur la tiraillait encore. Elle pouvait se permettre de respirer normalement sans souffrir, bien que prendre de longues inspirations était pour l'instant toujours exclu. Elle tourna doucement la tête sur la gauche, sans rien remarquer de particulièrement intéressant pour elle, puis sur la droite, tombant nez à nez avec sa robe de soirée noire. Ou tout du moins ce qu'il en restait. Elle ne risquait pas de pouvoir se rhabiller de si tôt. Arsène ne revenait toujours pas. Peut-être avait-il estimé qu'elle ne se réveillerait pas avant de longues heures et qu'il était allé vaquer à ses occupations. Il fallait qu'elle fasse un effort. Elle avait échappé aux griffes acérées du criminel le plus rechercher d'Angleterre, ça n'était pas pour mourir de soif ou de faim sur ce brancard.

    Ses yeux tombèrent sur une carafe remplie d'eau. Il aurait fallu qu'elle arrive à se redresser, à faire un seul petit pas en se tenant comme elle pouvait au meuble qui se trouvait près du brancard et elle pourrait s'en saisir. Après de nombreux efforts et quelques grimaces, elle se retrouva en position assise, tenant tant bien que mal le drap sur son corps. Elle était seule, mais elle préférait ne pas prendre le risque. Se tournant sur le côté, elle laissa ses jambes pendre dans le vide mais préféra attendre quelques secondes avant de poser le pied par terre. Ça n'était pas le moment de s'écrouler de tout son long, ses blessures étaient partiellement cicatrisées, certes, mais un choc trop violent les rouvrirait sans peine. Tendant la main vers le meuble le plus accessible, elle se hissa et descendit délicatement du brancard. Lorsque son poids se répartit uniformément sur ses deux jambes, elle cru qu'elle allait défaillir. Elle serra brusquement les dents pour s'empêcher de gémir. La douleur était encore vive, et la fatigue n'avait fait que l'accroitre. Si elle ne s'était pas soutenue, elle se serait surement étalée de tout son long. La douleur n'était pas non plus fulgurante, et s'était considérablement amoindrie depuis son arrivée, mais elle ne s'y était pas attendue. Ses jambes tremblaient, menaçant de se dérober sous elle. Elle attrapa la carafe et revint s'asseoir sur le brancard. Elle était pratiquement épuisée. Elle était pourtant sportive ! Elle but avec une avidité à peine dissimulée. Elle se pencha en avant pour ne pas mouiller le drap qui la couvrait et en profita pour se mouiller le visage, cela la réveillerait peut-être pour de bon. Lorsqu'elle vit le liquide se teinter de rouge, elle insista sur ses cheveux pour les rincer un minimum.

    Elle se sentait faible. Ses cheveux blonds mouillés, qui avaient partiellement retrouvés leur couleur d'origine grâce au lavage approximatif, gouttaient sur ses épaules dénudées, elle se surprit à frissonner. Finalement, elle aurait peut-être du faire plus attention et réfléchir avant de faire ça. A présent, il s'agissait de sortir de là et de se repérer, ou encore mieux, de retrouver Arsène. Pour la seconde fois, elle se leva avec difficulté, veillant cette fois-ci à ne pas trop forcer sur ses jambes, s'appuyant excessivement sur tout ce qui pouvait lui servir d'appui. La pièce était toute petite, elle en serait donc rapidement sortie, mais le plus dur resterait à faire. Tenir le draps d'une main, un meuble de l'autre et avancer en même temps n'était pas une tâche aisée. Alors qu'elle était sur le point d'atteindre la porte, sa main ripa sur la table où était disposés quelques potions et des chutes de bandages, et elle s'effondra. Dans un éclair de lucidité, elle lâcha le drap et tenta au mieux d'amortir sa chute, le choc ne fut donc que minime. La douleur n'en fut pas moins vive, et les fioles qui s'étaient cassées en tombant au sol avaient fait un boucan de tous les diables. Allongée sur le dos et sur le drap, elle se sentit soudainement ridicule. Extrêmement ridicule. Le mal aise redoubla lorsqu'elle croisa le regard de son professeur. Plus par principe que par réelle pudeur, elle cacha ses parties intimes de ses mains, aussi rapidement que lui permettaient ses membres engourdis. Après tout, il était inutile de se presser, il l'avait déjà vu nue. Elle songea pendant une seconde que la situation ne pouvait pas être pire. Elle ferma les yeux, honteuse et désespérée.


    « Désolée... » lâcha t-elle d'une voix fluette, réprimant la douleur qui parcourait son dos.

    Si elle avait réussi à se déplacer de manière approximative quelques secondes plus tôt, elle se sentait à présent complètement engourdi. La chute n'avait pas du arranger son état. Elle espérait simplement qu'il n'allait lui faire la morale. Après tout, c'était lui qui avait disparu et qu'il l'avait abandonnée dans cette pièce dont elle ne connaissait rien. Et puis de toute façon, elle était déjà bien punie. Qu'y avait-il de plus humiliant que se retrouver nue et paralyser devant un de ses professeurs ? Elle n'oserait surement jamais plus le regarder en face. Encore une fois, toutes les pensées les plus saugrenues en cet instant étaient les bienvenues, elles permettaient à la jeune femme ne pas prêter attention à la douleur, ni aux souvenirs et aux flash-back traumatisants qui menaçaient d'envahir son esprit. C'était la seule manière qu'avait trouvé son esprit pour ne pas sombrer dans la folie : faire complètement abstraction. Elle voulait à tout prix éviter d'y repenser. Et le regard d'Arsène, aussi professionnel soit-il, sur son corps nu était au final surement le meilleur moyen de détourner son attention. Elle devait être en plein déni, mais pour le moment, elle s'en fichait complètement. Incapable de se relever par elle-même, elle attendit patiemment que le Médicomage trouve une solution pour la rallonger sur le brancard.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMer 27 Juin - 16:21:10

Le médicomage se sentait assez courbaturé. Il n’avait pas imaginé terminer la soirée à soigner une étudiante très mal en point. Il s’étira vivement en se relevant de sa chaise de bureau, baillant silencieusement. Tout en se grattant l’arrière du crâne, il se dirigea vers le lavabo qui se tenait à l’entrée de la pièce pour se débarbouiller légèrement. Il ne se trouva pas si fatigué que ça en se regardant dans la glace qui surplombait le lavabo en porcelaine couleur crème. Il s’aspergeait le visage d’eau lorsque son attention fut retenue par un bruit provenant de la pièce où était allongée Hayden. Un bruit de verre qui se brise sur le sol. Il resta momentanément stoppé dans son élan et son premier réflexe fut de fermer le robinet d’eau pour tendre l’oreille. Probablement Hayden s’était-elle déjà réveillée, mais il ne comprenait pas le lien entre elle et le bruit qu’il venait d’entendre.

Prenant néanmoins le temps de se sécher vite fait le visage, le professeur de soins magiques ne se fit pas attendre pour rejoindre l’annexe dont il ouvrit la porte prudemment. Un geste bien heureux car il évita de justesse de bousculer la jeune femme étendue sur le dos, totalement exposée à son regard.

Elle lui adressa un « désolé… » alors que lui-même resta sans voix debout à côté de son étudiante, surpris de la retrouver ainsi étalée de tout son long, dissimulant péniblement ses parties intimes avec ses mains écorchées remplies de bandages. Il ouvrit la bouche pour s’exprimer, mais la referma bien vite. Que dire dans un moment pareil ?

Agilement, il attrapa un drap sur l’étagère à sa gauche, profitant par la même occasion pour détourner son regard tétanisé par le corps nu d’Hayden. Il fixa intensément le drap blanc. Plusieurs pensées le traversèrent. D’abord il se demanda comment elle avait terminé à cet endroit, elle avait dû se faire mal rien qu’en se levant, alors en tombant. Mais ensuite, il ne put s’empêcher de penser qu’elle était vraiment hyper canon. Lorsqu’il l’avait dévêtit, Arsène s’était assuré de le faire en conservant le plus possible l’intimité de la jeune femme, aussi ne l’avait-il pratiquement pas vu nue dans son ensemble, s’était arrangé pour recouvrir toute partie du corps inutile à sa vue. Là il était servi et autant dire qu’il ne s’attendait pas à ça en pénétrant dans la pièce. Il retint difficilement un petit sourire gêné en dépliant le nouveau drap sur le corps de son étudiante qui semblait ne pas savoir où se mettre.

Il s’accroupit et évita de croiser son regard, de peur de perdre tous ses moyens. L’alcool qu’il avait bu lors de la soirée au Magic Night Club l’avait aidé à rester en état de parfait éveil pendant qu’il la soignait, mais la quantité qu’il en avait ingurgitée ne lui permettait pas de rester de marbre devant une telle situation. Il déglutit sans rien dire tout en invitant Hayden à se redresser. Il passa un bras sous son dos nu et l’autre sous les jambes meurtries de la jeune femme.


Je vais vous ramener sur le brancard…

Il aurait voulu légèrement la sermonner, lui dire qu’elle n’aurait pas dû se lever toute seule, qu’elle aurait dû attendre son retour et surtout qu’elle ne devait pas faire confiance à des inconnus et sortir seule le soir parce que c’est ainsi qu’on se faisait enlever par des psychopathes et… Bref, il ne dit rien. Il n’avait rien le droit de dire, ça ne le concernait pas. Toutefois, il se sentait émotivement impliqué en la voyant dans cet état lamentable, exposée, meurtrie. Il avait vu tout ce que ce salaud lui avait fait. Il n’avait pas eu besoin de serrer les dents, l’habitude professionnelle de voir tout et n’importe quoi l’avait endurci et il arrivait à rester de marbre ; il était par ailleurs un pro pour ça. Mais il n’avait pas à ce moment-là penser voir le corps d’Hayden dans son intégralité recouverts des marques sombres des assauts laissés par son agresseur. Aussi canon soit-elle, il avait eu sous les yeux avant tout l’œuvre d’un déséquilibré mental et l’idée que le corps d’Ophélia ait pu se retrouver dans le même état l’empêchait subitement de rester de marbre.

Aussi délicatement qu’il le pu, il reposa la jeune femme sur le brancard, point de départ de ses péripéties qui l’avaient menées à se retrouver à sa merci. Car finalement c’était bien ça, elle était parfaitement à sa merci et le pouvoir qu’il pouvait avoir sur elle dans son état de total soumission ne l’aidait pas à oublier le chef-d’œuvre d’Araley. Il avait par ailleurs bien envie de le buter celui-là !

Tremblant, il tourna le dos à Hayden, s’appuyant contre le brancard, une main sur le visage. Calme, on retrouve son calme. Elle avait réussi à le déstabiliser et il n’aimait pas ça du tout. Bien qu’elle aurait certainement eu besoin de quelqu’un pour la serrer dans ses bras, il ne pouvait pas se le permettre, il n’en avait pas le droit. Il soupira et inspira le plus silencieusement possible avant de se retourner pour faire face à la blonde aux cheveux tachés de sang. Il croisa son regard et lui sourit aimablement. Il hésita avant de prendre la parole.

C’est mieux de… rester coucher pour l’instant. Rien de grave, plus de douleur que de casse, mais vous n’êtes pas en état de rentrer chez vous je pense. Et… il reste des blessures dans votre dos qu’il faudrait que je vois. J’attendais que vous soyez réveillée pour cela.

Il avait plus ou moins repris contenance et il en profita pour se diriger vers les fioles qui étaient à présent pour la plupart en morceau par terre. Fort heureusement, il en restait une pour soulager les douleurs. Il l’a pris et l’amena à Hayden.


Tenez. Buvez ça. Ça va soulager vos courbatures.

Il la laissa prendre la fiole avant de reprendre.

J’ai dû faire un rapport à Natalee Shevelin, auror qui s’occupe du cas… Araley. Je pense qu’elle aura encore quelques questions à vous poser, mais ce n’est pas urgent…

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  • Hayden Rosenheart
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMer 27 Juin - 19:14:38

    La jeune étudiante en Médicomagie s'était attendue à tout sauf à ça, en conséquence, elle était incapable de prononcer le moindre mot, d'esquisser le moindre geste. Elle aurait bien aimé qu'un petit manuel existe, comme par exemple "Milles et unes situations embarrassantes : Savoir quoi faire" , elle l'aurait tout de suite acheté. Enfin de toute façon, même si un tel livre avait existé, il n'aurait surement pas relaté une histoire comme celle qu'elle vivait, c'était bien le genre de mésaventure qui n'arrivait qu'à elle. Une mésaventure gênante, aussi bien pour elle que pour Arsène, humiliante, absurde, et tellement d'autre qualificatif encore... Les yeux toujours fermés, elle remercia intérieurement son professeur d'avoir garder le silence, et de toute façon, qu'aurait-il bien pu dire qui n'aggrave pas d'avantage le ridicule de la situation ? Elle gardait les paupières closes par peur de croiser son regard. Elle aurait immanquablement rougit, ce qui aurait été déplacé et inconvenant : elle n'avait aucune raison de rougir, Arsène était son professeur, médicomage de surcroit, le regard qu'il portait sur son corps était forcément professionnel n'est-ce pas ? Il devait être suffisamment embarrassé, peut-être même plus qu'elle ne l'était, pour qu'elle en rajoute encore une couche ! Elle soupira discrètement en sentant un drap blanc revenir couvrir son corps, cachant une bonne fois pour toute sa nudité. Elle se décida enfin à ouvrir les yeux. Arsène semblait fuir son regard, et c'était au final une très bonne chose, elle décida d'en faire de même. Elle se redressa légèrement mais non pas moins péniblement à la demande muette d'Arsène pour qu'il puisse la prendre dans ses bras et la soulever de terre. Pendant une demie seconde, elle songea à s'accrocher à lui pour maintenir un semblant d'équilibre et ne pas peser trop lourd, mais se ravisa tout aussi rapidement. Inutile d'agir de manière inconsidérée en jetant de l'huile sur le feu.

    Feu. Chaleur. Est-ce qu'elle pouvait penser ne serait-ce qu'une seule seconde à autre chose que les mains d'Arsène sur son corps nu ? Juste une seconde ? Il fallait qu'elle reste sérieuse, ça n'était ni le moment ni l'endroit pour avoir ce genre de pensées déplacées. Et d'ailleurs, elle n'était tout simplement pas autorisée à avoir ce genre de pensées ! Par Merlin, Arsène était vieux niarkhéhé , et puis c'était son professeur, et elle était censée être en convalescence. Elle ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Peut-être la peur d'avoir frôler la mort, le besoin de sentir une présence avec d'elle, la reconnaissance, le soulagement d'être saine et sauve. De toute façon, c'était sans importance, il fallait juste qu'elle apprenne à rester à sa place. Elle se contenta d'acquiescer silencieusement lorsqu'il lui indiqua qu'il allait la reposer sur le brancard, qu'aurait-elle pu dire d'autre ? Le remercier ? De toute façon, les mots resteraient coincés en travers de sa gorge. Elle aurait aimé pouvoir disparaître dans un trou de souris pour ne jamais plus réapparaître. Le bras d'Arsène contre son dos provoquait en elle une infime douleur à cause de ses plaies, mais cette douleur était accompagnée d'une source de chaleur reposante, apaisante. Elle ne pu empêcher un mince sourire venir se dessiner sur ses lèvres charnues tandis qu'Arsène la reposait avec délicatesse sur son lit de fortune.


    « Merci » marmonna t-elle, toujours honteuse en cherchant à accrocher son regard sur tout ce qui n'était pas Arsène.

    Oui, bon, ce n'était pas la punchline la plus accrocheuse de tous les temps, mais ça avait au moins eu le mérite de briser la glace. D'ordinaire, Hayden adorait le silence, ces moments où personne n'ouvrait la bouche, où personne ne se sentait obligé de faire la conversation à l'autre, mais là, c'était complètement différent. Ça n'était pas agréable le moins du monde, c'était excessivement gênant. Lorsqu'il se mit à lui sourire, elle se détendit subitement et lui sourit en retour. Il fallait qu'elle se repose, pas qu'elle se prenne la tête avec des questions saugrenues à laquelle elle ne trouverait jamais de réponse. Elle acquiesça avec un sourire coupable lorsqu'il lui indiqua qu'il valait mieux qu'elle reste allonger. Pour ça, il n'avait vraiment à s'en faire ! Après l'humiliation qu'elle venait de subir, elle n'était pas prête de recommencer ce genre de connerie... Il lui annonça également que la douleur qu'elle éprouvait au niveau du dos était normale puisqu'elle n'avait pas encore été soignée à cette endroit là. Il attendait qu'elle se réveille. Elle attrapa la petite fiole que lui tendait le médicomage et se redressa pour l'avaler d'un seul trait.


    « Si seulement il ne s'agissait que de courbatures... » ronchonna t-elle en rendant le flacon vide à Arsène et en se rallongeant doucement.

    Il enchaîna à propos d'un rapport qu'il avait du faire à une certaine Auror nommée Natalie Shevelin, qui s'occupait visiblement personnellement du cas Valère Araley. Hayden grimaça en entendant le nom du psychopathe qui avait tenté de la tuer quelques heures plus tôt. Elle n'avait jamais rencontré cette Shevelin, mais elle était de tout cœur avec elle. Si elle pouvait rapidement mettre la main sur lui et lui faire ravaler de son extrait de naissance, la jeune blonde n'en serait que trop heureuse. Un bonheur malsain. Il ne fallait jamais se réjouir de la mort, c'était son crédo. Mais bon, dans un cas comme celui-là, elle pouvait bien faire une petite entorse à son propre règlement ! Elle aurait bien sur à répondre à quelques questions, à raconter encore et encore sa mésaventure aux officiers chargés de l'affaire, elle n'était pas prête de passer à autre chose. D'ailleurs, la nouvelle ferait vite le tour du monde magique, sachant que ce criminel défrayait la chronique, elle ne connaitrait donc pas la paix avant un long moment.


    « J'y répondrais volontiers quand j'aurais retrouvé une tenue descente et l'usage de mes jambes » répondit-elle, ne pouvant contenir un petit rire ironique.

    Mieux valait en rire qu'en pleurer n'est-ce pas ? Et puis elle avait déjà versé assez de larme comme ça pour en rajouter une couche. Repensant aux paroles d'Arsène à propos des plaies de son dos, elle roula sur le ventre avec précaution pour ne pas tomber bêtement du brancard et se retrouver à nouveau dans une position compromettante. Elle dégagea ses longs cheveux blonds pour les ramener sur le côté en grimaçant lorsqu'elle du tendre son bras vers l'arrière, et repoussa le drap jusqu'à ses fesses, qu'elle prit cette fois grand soin de laisser cachées titeuple ...

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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMer 27 Juin - 21:07:51

L’étudiante sembla tout autant mal à l’aise qu’Arsène, ce qui était tout à faire normal et même très logique. Qui aurait eu envie de se retrouver nu et à la merci de quelqu’un alors qu’on venait de se faire agresser ? Assez affolante comme situation et très flippante probablement. Dans tous les cas, Arsène fit de son mieux pour reprendre contenance et éviter de laisser son regard suivre les courbes qui se dessinaient sous le drap blanc. Courbes que son œil professionnel avait fait en sorte de ne pas remarquer et surtout que son cerveau avait enfouit au fond de son subconscient. Mais le corps d’Hayden dans son intégralité était gravé dans son esprit. Il avait la vision de sa beauté parfaite, de ses seins magnifiques et de ses courbes alléchantes, mais il avait aussi la vision des ecchymoses et écorchures laissées par Valère. Pensées assez atroce qu’il avait du mal à enfouir au fond de son esprit, maintenant qu’elles s’affichaient au grand-chose, il était plus que difficile de passer au-dessus pour ne voir que le reste et laisser ces détails de côté.

Elle ronchonna lorsqu’elle aborda le thème de ses courbatures. Il sourit légèrement et la fixa pendant qu’elle but la fiole qu’il lui tendait. Il se rappela avec quel entrain elle l’avait suivi durant son stage à Ste Mangouste, ses hauts talons rivés à ses pieds, sans baisser la cadence pour autant. Il avait été impressionné par la volonté de la jeune étudiante, il avait apprécié son silence brisé uniquement par des questions précises et ciblées. Elle avait été pour lui l’étudiante parfaite, posée, intrépide, qui jamais n’avait fait un pas de travers et qui surtout avait su rester professionnelle jusqu’au bout. Alors que beaucoup de ses congénères passaient leurs stages à lui baver dessus, Hayden avait toujours su faire la part des choses et rester professionnelle.

Il ne savait pas pourquoi toutes ces pensées remontaient à la surface à ce moment-là. Peut-être parce qu’il revoyait ces courbes fabuleuses courir dans les couloirs, se pencher sur un patient, et surtout parce que son ton lui rappelait celui qu’elle avait probablement employé lors de son stage pour dédramatiser une situation délicate.

Elle lui retendit la fiole pour se rallonger, ramenant le médicomage à la réalité. Arsène trouvait qu’elle avait relativement bon moral face à la situation dans laquelle elle se trouvait. Soit elle était en plein déni, soit elle avait une force de caractère monumentale. Probablement qu’elle se trouvait être en plein déni et la chute serait rude. Au fond de lui, il souhaita être là le jour où elle réaliserait réellement ce qui lui était arrivé, le jour où elle mesurerait la précarité de sa situation. Il souhaita pouvoir lui apporter un certain réconfort ce jour-là.


Ne vous en faites pas. Rien ne presse pour les questions.

Enfin, ce n’était pas tout à fait juste, il y avait quand même urgence si les aurors souhaitaient arrêter ce dégénéré sans qu’il ne fasse d’autres victimes. Mais pour l’heure ce n’était pas nécessaire qu’Hayden se tracasse avec ça. Il fallait plutôt qu’elle se concentre sur autre chose. Spontanément, elle s’installa de manière à pouvoir mettre son dos en évidence. Arsène l’aida à ajuster le drap blanc sur les courbes singulières de ses fesses, dévoilant son dos meurtris. Il n’était pas sûr que la position soit la plus adéquate pour soigner la jeune femme ; installée sur ses autres blessures. Aussi préféra-t-il préciser.

Si la position vous incommode dites-le moi. Il y en a pour un petit moment.

Probablement que la potion ne suffira pas à soulager totalement tous ses maux. Aussi préféra-t-il qu’elle l’informe si elle ne se sent pas bien. Rester coucher sur ses poumons n’était pas idéal et il espérait qu’elle ne ferait pas un malaise.

Le médicomage prépara quelques cataplasmes à l’aide des ingrédients présent dans le buffet derrière lui. Il prépara également des compresses chaudes pour appliquer sur les plaies le moment venu.

Pendant la préparation de son matériel, il aborda Hayden, préférant la garder réveillée. Il n’avait pas spécialement envie qu’elle se remémore ce qui lui était arrivé, mais il avait besoin de certaines précisions pour soigner certaines plaies. Il avait pas mal galéré sur certaines écorchures sur son ventre et il souhaitait pouvoir peaufiner au maximum ses cataplasmes.


J’ai besoin de précision sur ce qu’il a utilisé pour vous blesser. Je sais que ce n’est pas évident pour vous de vous souvenir et d’en parler, mais c’est important pour la suite.

Terminant de préparer son matériel, Arsène refit face à la demoiselle étendue devant lui. Des lardasses assez impressionnantes traversaient le dos de sa patiente de long en large. Ce n’était pas beau à voir et il allait devoir être minutieux pour les faire disparaitre. Ce soir, il ne pourrait guère faire mieux que les soigner et les refermer. Aussi ne tarda-t-il pas. Il prit sa baguette dans sa main gauche et s’approcha de la jeune femme.

Je vais commencer par nettoyer la plaie, ce n’est pas très agréable, mais c’est obligatoire comme vous le savez.

Avant de s’y mettre, il caressa la chevelure blonde, dans un signe encourageant de réconfort. Il ne voulait pas la voir souffrir et surtout pas qu’elle se remette à pleurer. Il se mit à murmurer tout en suivant le parcours sinueux des plaies :

Curo… Curo… Curo…

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  • Hayden Rosenheart
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MessageSujet: Re: C'est grave docteur ? [PV Arsène]   C'est grave docteur ? [PV Arsène] EmptyMer 27 Juin - 23:20:37

    « Je... » commença t-elle d'une voix fébrile, sentant les larmes lui monter aux yeux à nouveau. « Des dagues et... Des sortilèges pour le dos... Des scalpels aussi... »

    Elle ne voulait pas repenser à tout ce qui c'était passé plus tôt ce soir là, elle préférait oublier, ne plus jamais avoir à en parler, ni même à y penser ne serait-ce qu'une seule seconde. Elle refoula une fois de plus ses pleurs et se concentra pour essayer de faire le vide dans son esprit tourmenté. Elle ne devait penser à rien, juste à la présence chaude et réconfortante de son professeur de Soins. Elle devait se focaliser sur ça, et tout irait mieux. Il lui annonça que le nettoyage des plaies serait surement un peu désagréable, elle acquiesça silencieusement. Elle n'appréhendait pas la souffrance. Après tout ce qu'elle avait subit, Arsène aurait pu renverser de l'alcool à 90 sur ses plaies qu'elle n'aurait même pas bronché. Elle avait cru mourir sous la torture tant la douleur était vive, elle avait cru devenir folle, alors elle n'était plus à ça près. Et puis elle savait que le Médicomage était doué, et qu'il ferait en sorte de la blesser le moins possible.

    En sentant les doigts d'Arsène caresser avec douceur ses longues boucles blondes, elle ne put contenir discret gémissement de bien-être et ferma les yeux, profitant de l'instant, oubliant sa douleur, sa peur, profitant de ce contact doux et tendre dont elle avait bien besoin. Elle frissonna à ce contact inattendu. Avec tout ce qui venait de lui arriver, et même si elle refusait pour l'instant de l'accepter, elle avait besoin de sentir qu'elle n'était pas seule, qu'il ne lui arriverait plus rien, tout simplement, qu'on prenait soin d'elle. Elle se mit à sourire, la tête toujours sur le côté pour pouvoir respirer. En tant normal, elle aurait surement réagi autrement, comme toute autre personne dans sa situation, elle se serait débattue, aurait fondue en larme, aurait été incapable de prononcer la moindre phrase cohérente. Mais avec Arsène, elle se sentait apaisée, elle lui prêtait, à tord ou à raison, une confiance presque aveugle. Cela faisait bientôt deux ans qu'elle le voyait régulièrement pendant ses cours à l'UMA, et plus récemment, elle avait eu l'occasion de travailler avec lui lorsqu'elle avait fait son stage à Ste Mangouste. Derrière le professeur se trouvait le Médicomage : Sérieux, professionnel, talentueux. Elle l'avait vu s'occuper des patients, soigner les blessures, apaiser les esprits, mettre en confiance, elle l'avait vu exercer son métier avec passion et habilités. Elle n'avait pas peur.

    Elle ne put retenir une légère grimace lorsqu'il commença à nettoyer ses plaies. A force de laisser ses pensées vagabonder ça et là, elle avait relâché son attention et s'était laissée surprendre par la sensation désagréable que provoquait les sorts d'Arsène sur son dos. En même temps, ça ne pouvait pas lui faire que du bien ! D'ailleurs, il avait raison, la position qu'elle avait adopté n'était pas des plus confortables. Elle n'était pas très à l'aise. Elle était appuyée sur ses côtes, fatalement, elle l'était donc également sur ses poumons. Au vu de ce qu'elle avait subi à ce niveau là, ce genre de pression n'était peut-être pas recommandé. Elle sentait déjà qu'elle avait plus de difficulté à respirer. Rien de grave bien sûr, elle n'allait pas suffoquer d'une minute à l'autre, mais c'était assez prononcé pour qu'elle ressente une gêne. Attendant qu'Arsène en ait terminé avec le nettoyage de ses plaies, elle se redressa très légèrement et très lentement en prenant peu à peu appui sur ses avant-bras. Bon, ça n'était pas génial non plus, une douleur légère la tiraillait au niveau de l'épaule droite, mais au moins, elle pouvait respirer librement. Elle ne s'était pas non plus trop surélevée, premièrement car cela aurait handicapé Arsène dans les soins qu'il lui procurait, et deuxièmement, elle n'avait pas encore la force nécessaire pour supporter tout son poids dans les bras. Elle réajusta le drap en niveau de sa poitrine et attendit patiemment que le Médicomage lui indique la marche à suivre. Elle tourna la tête vers lui et plongea ses prunelles bleues dans les siennes. Elle se sentit obligée de se justifier par rapport à son changement de position, et puis comme ça, si il y voyait un inconvénient, il pourrait toujours lui indiquer comment s'allonger.


    « J'éprouvais une gêne pour respirer. Mais si ça n'est pas pratique je peux toujours changer de position... » expliqua t-elle en lui adressant un petit sourire qui ne sonnait pas joyeux, mais totalement vulnérable.

    En même temps, qui ne l'aurait pas été après une telle expérience ? Elle avait été capturée et torturée par un sadique qui aurait sans doute finit par la tuer si elle n'avait pas eu la chance incroyable de parvenir à quitter les lieux. Elle s'en voulait terriblement. Elle l'avait croisé au bal d'Halloween qui avait eu lieu à l'UMA, elle lui avait parlé, elle lui avait raconté tellement de chose sur elle, elle avait été tellement inconsciente. Un profond sentiment de culpabilité l'envahit soudainement et elle se mordit la lèvre inférieure. Peut-être qu'au fond, elle méritait ce qui lui était arrivé. Peut-être que ça lui servirait de leçon. Il avait su la mettre en confiance dès les premiers mots qu'ils avaient échangé. Il avait eu l'air si galant, si propre sur lui, si raffiné, alors qu'en réalité, c'était plutôt tout le contraire. Il avait fallu qu'elle tombe sur
    le sociopathe par excellence. Ses yeux s'assombrirent. Ça n'était vraiment pas le moment de s'apitoyer sur son sort. Elle était saine et sauve, Arsène à ses côtés pour la soigner et prendre soin d'elle, elle n'avait aucune raison de se laisser aller au chagrin et à la morosité, il fallait qu'elle tienne le coup. Elle aurait tout loisir de craquer plus tard, pour l'instant, il fallait tenir bon ! Le Médicomage avait besoin d'un oreille attentive pour lui apporter des précisions supplémentaires, pas d'une vieille loque sanglotante. Une petite gifle mentale et c'était repartit, on se reprend ! Une fois chez elle et guérit physiquement, elle pourrait se laisser aller aux larmes, aux cris, à la fureur même si elle le désirait, personne ne serait là pour le voir, et c'était ce qui comptait le plus. Elle était faible, mais elle voulait à tout prix éviter que les autres s'en rendent compte.

    D'ailleurs, elle ne pensait qu'à sa petite personne depuis son arrivée ici, mais il était fort probable qu'Arsène avait bien mieux à faire que de s'occuper d'elle à une heure pareille.


    « Je suis désolée... D'être arrivée comme un cheveu sur la soupe... Et d'avoir surement gâché votre soirée. » s'excusa t-elle d'une voix d'où transparaissaient les sanglots refoulés. « Merci. »

    Avoir gâché la soirée d'Arsène aurait probablement du être le cadet de ses soucis, mais cela lui permettait de se concentrer sur autre chose que sur la colère qu'elle ressentait contre elle même, la douleur émotionnelle qui lui tiraillait le ventre, le profond sentiment d'impuissance qui l'envahissait chaque seconde un peu plus.

    Spoiler:

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