[Je fais court, c'est mieux pour le jeu sinon Mole ne peut pas réagir en fonction de mes actions... ]

Sa main commençait à enfler dangereusement et une douleur vive l’emplissait. Son poignet avait prit une forme inquiétante et commençait à virer au bleu. Il fallait agir vite sinon un simple sort ne serait pas suffisant et il devrait aller voir les collègues de Ste Mangouste ce qui était hors de question. Il n’allait quand même pas leur expliquer qu’il avait collé une pêche de Moldu à cet imbécile de Mole. Non seulement il allait être la risée de tout l’établissement, oui car ce cher Mole est adoré de tout le monde, de plus, il allait passer pour un type violent et qui ne sait pas se contrôler alors qu’il ne s’est jamais battu à l’école normale il fricotait avec les filles pendant que les copains jouait sur leurs balais.

*Bon. Étape par étape Ars’ sinon tu vas pas t’en sortir. Stupide de sortir ta baguette devant du monde (même si c’est très tentant..)

Les Moldus autour d’eux commençaient à s’arrêter pour les regarder et même certains s’approchaient de Mole qui commençait à être entouré par une flaque de sang frais qui coulait depuis son front. Une image bien lamentable du pauvre Oubliator qui était très visiblement paniqué à l’idée de ne jamais retrouver ses lunettes chéries. Arsène, qui n’avait pas l’intention de le laisser filer se leva et se dirigea vers lui d’une démarche un peu chancelante, la douleur lui tapant dans les tempes. Il l’attrapa par le col sans ménagement et le remit sur ses jambes en tachant de le faire tenir debout puis il l’entraina avec lui dans une ruelle adjacente, loin des regards indiscrets.

Ça va aller, vous pouvez circuler. Il ne va pas mourir sous vos yeux.

Il le traina presque jusque dans la ruelle la plus proche puis il le laissa contre un mur, il pissait le sang, visiblement son arcade sourcilière avait sauté, probablement due aux lunettes qui étaient passées par là. Mais Arsène s’en fichait pour l’instant, il avait plus que mal au poignet gauche qui devait être en morceau. Maintenant qu’ils étaient dans un coin sombre et à l’abri des regards, il sortit sa baguette et la pointa sur mole pour lui exploser la cervelle sur son poignet douloureux et prononça à voix basse une formule qui lui remit les os en place. Le noiraud se retint de hurler tellement la douleur du déplacement des os était intense. Il n’avait aucune potion contre la douleur sur lui, il lui faudrait donc souffrir quelques instants.

Il s’appuya contre le mur et se laissa glisser jusqu’au sol, la douleur l’empêchant de se tenir droit. Son poignet reprenait gentiment une forme normale après être passé par tous les aspects immondes et inimaginables, puis il désenfla. La douleur diminua d’intensité jusqu’à disparaître complètement. Son poignet était guérit, il pouvait à présent s’occuper de Mole.

Arsène tremblait de tout son long comme si soudainement la température avait chuté. Il n'en était rien, la tension qu'il avait emmagasiné s'échappait lentement depuis le début de leur altercation et le brun était au bout du rouleau. Une boule à l'estomac lui donnait la nausée. Pour la première fois de sa vie, il ne savait pas ce qu'il devait faire. Il était pris dans un brouillard de pensées et d'images qui s'entrechoquaient dans sa tête. Il aurait fallu pouvoir y mettre la main pour tirer la bonne solution et faire disparaitre toute cette brume.

Il avait les mains moites et les serraient puis desserraient dans une nervosité un peu alarmante. Lorsqu'il avait vu Mole, il avait pensé que le simple fait de lui en retourner une le soulagerait. Mais c'était loin d'être le cas. Le brun avait une rancœur immense au fond du cœur et il n'arrivait pas à dire ce qu'il ressentait dans ce moment précis alors qu'il avait enfin le responsable à portée de main.

Mole s'était arrêté et visiblement il avait comprit qu'Arsène n'avait pas l'intention de le réduire en bouilli. Il avait besoin de parler. Oui le grand, le beau et l'intouchable Arsène avait besoin de parler et de partager ce qu'il ressentait. Il avait besoin de dire à Mole combien il pouvait lui en vouloir d'avoir fait ce qu'il avait fait et combien il le méprisait pour ce geste impardonnable. Il avait besoin de le lui dire en face et de lui montrer que ce n'était pas une simple erreur mais bien pire que ça. Le brun attendait, tendu, que le binoclare face un geste montrant qu'il regrettait. Mais cette attente fut vaine. Le brun ferma les yeux et soupira. Décidément ce type était complètement à l'opposé de ce que le courage et l'honnêteté pouvait signifier.

- Va t'en s'il te plait... Laisse moi... Je...

Que faire ? Visiblement il n’obtiendrait rien de lui ce soir et c’était bien dommage. Arsène ne savait pas s’il aurait l’envie de lui adresser la parole une autre fois, dans un autre lieu et dans d’autres circonstances. Il savait pertinemment que Mole ne ferait jamais le premier pas, il en avait la preuve sous les yeux à cet instant précis. Le brun n’avait plus envie de s’amuser, il allait donc lui foutre la paix pour ce soir à moi que l’autre décide soudainement de sortir de son silence.

Il s’approcha d’Edward Mole qui était à présent assis par terre la tête sur les genoux. Il avait encore ses lunettes dans la main et il ne comptait pas les garder en souvenir. Autant les lui rendre de toute façon, il avait suffisamment payé physiquement pour ce soir. Il s’arrêta face à lui et lui tendit ses lunettes qui étaient en piteuses état. Arsène avait la mine sombre mais toute trace de colère avait à présent disparut de son visage, il l’avait à nouveau refoulée au fond de lui-même dans un grand effort de self-control.

T’es plus décevant que je le pensais et tu me fais pitié. T’as même pas les couilles d’assumer ce que tu fais et ça tu vois, j’en reviens pas. Je te croyais quand même un peu moins lâche.

L’autre récupéra ses lunettes et Arsène tourna les talons, près à sortir de la ruelle et à oublier le binoclare pour ce soir…

[A toi de voir ]

Refoulant ses sanglots, Ed' entendit à peine les pas du Médicomage qui s'approchaient de lui. Mais il sentit la présence de l'homme tout proche. Sans y réfléchir, il se raidit, crispant ses mains sur sa tête, étouffant un reniflement. Mais l'autre n'esquissa aucun geste brusque. Relevant les yeux, le jeune Mole crut discerner un objet, que Vawdrey lui tendait. Ses... ses lunettes !

La main du brun saisit maladroitement la monture brisée. Un bref instant, les deux hommes furent reliés par l'ustensile. Tordu, brisé, cassé. Comme leur relation. Avant même d'apprendre à se connaitre comme collègues, ils s'entredéchiraient déjà. Ed le déplorait, mais il ne pouvait en être autrement.
Vawdrey conserva sa prise sur les lunettes le temps de lâcher quelques mots.

Edward les encaissa, stoïque. Il était en état de choc, et il avait du mal à comprendre ce que le médicomage lui disait. Le bel éphèbe abandonna enfin les verres à leur propriétaire, qui s'empressa de les coller sur son nez, plus par habitude qu'autre chose. Il se sentait moins désemparé avec ses binocles, quand bien même celles-ci étaient dans un état lamentable.
Et comme si ce semblant de clarté dans son champ de vision avait des effets dégrisants sur son esprit, les derniers mots de Vawdrey frappèrent le jeune homme.

Hoquetant une fois de plus, Mole héla le médicomage avant que celui-ci ne quitte la ruelle.

- Vawdrey, je... Je ne peux pas assumer une erreur si impardonnable, non... Mais...

Le brun s'interrompit une fois de plus. Il s'était lancé, le plus dur était fait, il fallait qu'il trouve la force de terminer !

- Je ne suis pas en état d'en parler ce soir... Je... te promets, nous... Nous aurons une vraie discussion... Bientôt...


Sa tirade lui donna l'impression d'avoir consommé ses dernières forces... L'Oubliator abandonna toute résistance et laissa retomber sa tête entre ses genoux, sanglotant cette fois-ci franchement. Vawdrey le prendrait certainement pour un lâche... Mais il n'avait jamais prétendu ne pas l'être.

Ses pas raisonnaient déjà sur le sol de la ruelle lorsque la voix de Mole s'éleva une nouvelle fois, faible, telle une complainte. Les paroles prononcées par le binoclare le stoppèrent net. Il avait visé juste, il avait enfin trouvé les mots pour débuter ce qui pourrait être suivi d'une discussion entre homme. Arsène en fut figé de surprise et d’angoisse à l’idée d’entamer enfin la discussion qui lui tenait tant à cœur. Il fut cependant vite deçu de voir que Mole se défilait une fois encore. Enfin, au moins il avait eu la bonté de reconnaître qu’il avait fait une énorme boulette et qu’il était pour lui difficile de l’assumer. Au moins le noiraud se rassurait en se disant que le binoclare ne dormirait certainement pas très bien cette nuit en repensant à sa foutu connerie. Bien malgré lui, un sourire satisfait et sadique apparut sur son visage, dévoilant ainsi à quel point il était content d’avoir gagné une partie de la bataille ; Mole avait des remords et cela le réconfortait. Il n’était donc pas seul à se sentir triste en pensant à sa mère et aux conséquences d’une erreur si bête. Ses pensées étaient très égoïstes, mais Arsène n’avait jamais été tellement compatissant, sauf avec ses patients. Il avait un tempérament de solitaire pourvu d’un égocentrisme très développé qui ne le gênait d’aucune manière.

* Bientôt ?

Il se demandait bien quand. En fait il ne s’imaginait pas donner rendez-vous à Edinouchet dans un pub pour boire une bière et s’expliquer. En fait il n’imaginait à aucun instant la présence du brun dans sa vie future. Il faisait partie de ces gens qu’il évitait comme la peste et qu’il considérait comme totalement insignifiant. Enfin disons si on enlevait le fait que Mole avait un jour bel et bien croisé sa route et marqué sa trace dans SA petite vie parfaite.

Le noiraud eu un rictus de déplaisir à cette pensée. S’imaginer qu’un imbécile comme Mole avait ainsi pu entrer dans sa vie d’une manière si fracassante et la marquer d’une telle manière le rendait littéralement malade. Tellement habitué à régler sa petite vie à sa manière, ça le déstabilisait terriblement de devoir avoir affaire à un abruti comme lui. Pire encore, être touché par sa rencontre lui donnait presque des envies de meurtres. Arsène chassa ces pensées noires de son esprit. Il n’était pas un criminel et jamais, au grand jamais, il n’oserait prononcer la formule d’un sort impardonnable. Non par crainte, mais simplement par déontologie.

A aucun instant il ne s’était retourné. A aucun moment il n’avait posé son regard méprisant sur l’oubliator qui était en ce moment en train de sangloter dans son dos. Il avait eu bien raison, il n’aurait pas supporté une image aussi déplorable et aussi lamentable. Alors qu’il sentait que l’employé du ministère en avait fini, Arsène reprit son chemin sans se retourner. Il avait prit note de la promesse de Mole et il ferait tout pour ne pas l’oublier. Il se donnerait d’ailleurs le temps de le lui rappeler aussi souvent qu’il le pourrait qu’il avait foutu une partie de sa vie en l’air.

Sur ces sombres pensées, il fit un demi-tour sur sa gauche dans un « pop » sonore et se volatilisa dans les airs, laissant ainsi Mole seul avec lui-même.

[Fini pour Arsène ! Merciiiii à toi pour ce super topic, me suis bien éclatée, enfin surtout Arsène :sifle: ... suite au prochain épisode ]