[Le topic se déroule avant le bal d’halloween mais par contre on peut imaginer qu’elle est en stage plusieurs jours (ce qui est plus logique) et que le bal se situe entre deux jours^^]

Devenir son esclave, probablement pas. Faire le café, encore moins. Souffrir et être exténuée à la fin de la journée, plus probable. En espérant que le fait qu’elle soit en deuxième année ne la rende pas moins mature et moins tenace que ses compères des années supérieures. Arsène n’avait pas besoin de larbins pour lui faire le café, la machine à café magique s’en chargeait pour lui et il espérait apprendre des choses bien plus intéressante à son étudiante. C’était bien pour ça qu’elle était là, pour entrer dans le vif du sujet et non pas pour faire la paperasse inutile qui attendrait bien sagement sur son bureau.

La jeune femme le remercia chaleureusement de l’avoir pris en stage. Si elle se doutait fortement qu’elle ne serait pas assignée au café et à la paperasse, se doutait-elle que la journée risquait très sérieusement d’être éprouvante ? Certainement pas. Le médicomage, ne voulant pas la démoraliser tout de suite, s’abstint de tout commentaire et hocha simplement la tête pour répondre à ses remerciements. Elle se rendrait très vite compte que ses escarpins ne feraient pas l’affaire à coté de ses baskets Moldus signées Adidas. Tout s’apprend et peut-être que les immondes sabots prêtés par l’institution trouveront grâce à ses pieds.

Ça m’est égal du moment que vous suivez le rythme. Mais si je peux me permettre, trouvez-vous une paire de baskets moins dommage pour les jours suivants.

Il s’abstint de lui préciser que si elle risquait d’avoir mal aux pieds dès la première journée, ses escarpins eux ne seraient probablement plus utilisables d’ici quelques jours. A moins que la jeune femme aime se balader avec du vomit et de l’urine sur ses chaussures. Arsène aurait parié que non ! Mais ce n’était pas drôle de mettre tout de suite les étudiants en garde contre tout. Non seulement il fallait qu’ils se forgent le caractère par expérience mais en plus ça en ferait fuir plus d’un s’il apprenait avant même d’avoir commencé là où il mettait les pieds.

Un *ding* significatif indiqua au médicomage que l’ascenseur venait d’arriver. D’un signe de la main il laissa Hayden le précéder dans celui-ci alors qu’une voix retentissante annonçait « Rez-de-chaussée – Accidents Matériels – Réception – Sortie ». Du bout du doigt, il appuya sur le bouton N°4 et les portes de l’ascenseur se refermèrent dans un fracas de ferraille. Ils étaient seuls dans la cabine qui les mena avec rapidité dans les étages supérieurs. Un sorcier monta au deuxième étage pour les accompagner dans la fin de leur trajet. Le médicomage resta silencieux le temps de leur ascension, préférant débute l’entretien avec l’étudiante loin des oreilles indiscrètes.

Au quatrième étage, Arsène sortit de l’ascenseur, croisant une sorcière d’une trentaine d’année qui se dirigeait vers les portes d’un pas rapide. Elle le salua et l’interrogea d’un signe de la tête en direction d’Hayden.

Miss Rosenheart, une étudiante qui commence un stage.

Mais déjà les portes de l’ascenseur se refermèrent sur Amandine qui était probablement en route vers un cas inquiétant vers lequel les médicomages de nuit avaient passés une bonne partie de leur service. Un cas vers lequel ils passeraient probablement plus tard dans la journée. Une fois qu’ils auraient fait le tour de l’établissement magique. Ça pourrait être pratique si Hayden connaissait les lieux, à défaut de faire le café, elle pourrait se rendre utile différemment.

Le médicomage invita la jeune femme à le suivre dans le couloir jusqu’à une porte qu’il ouvrit, arrivant dans une pièce contenant un bureau et des étagères. Durant la semaine, une secrétaire se tenait assise sur le fauteuil et rédigeait des notes de suites à l’aide de multiples plumes à papotes qui couraient à cent à l’heure sur divers parchemins posés sur son bureau. Aujourd’hui le fauteuil étai désert, mais déjà une multitude de parchemins divers recouvrait son bureau en attendant d’être dictés le lundi suivant.

Voici le bureau de la secrétaire du service de Pathologies des Sorilèges. C’est en partie elle qui se charge de la paperasse. Encore faut-il lui fournir les documents pour clore les dossiers. Vous verrez elle est pleine de ressource et peut s’avérer très serviable si vous êtes aimable avec elle.

Puis, le médicomage se tourna vers LA machine à café et mis en marche la machine magique qui ressemblait partiellement à celle des moldus. C’était un cadeau offert par un certain John Murray il y avait quelque années. Le café y était tout à fait passable et faisait l’affaire quand on n’avait pas le temps de se le faire soi-même. Arsène se doutait que la machine était en réalité illégale et faisait partie de ce qu’on appelait le détournement d’objets moldus. Mais peu importe, personne n’irait dénoncer une pauvre machine à café.

Un café ?

Arsène s’en servit une tasse et il invita la jeune femme à entrer dans son propre bureau qui était dans une des pièces attenantes. Celui-ci était parfaitement ordré. Les étagères étaient recouvertes de livres de Médicomagie et de parchemin divers. Le bureau était cerné par quelques chaises. Arsène s’assit dans son fauteuil et sirota son café avant d’entamer l’entretien.

Alors dites-moi. C’est votre première expérience dans le domaine ? Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir Médicomage ?

Le médicomage observa la blonde lorsqu’elle entreprit de prendre connaissance des différents documents. Son comportement était déjà professionnel, même si la paperasse pouvait en soûler plus d’un, Hayden n’afficha aucunement son désintérêt face au règlement de l’hôpital que jamais personne n’avait dû lire tellement il était chiant. Un bon point pour elle ; elle alla directement à l’essentiel et signa le formulaire après l’avoir brièvement parcouru. Très bien, elle savait apparemment faire la part des choses et devait posséder un esprit sélectif. Parfait, il n’aimait pas se trimballer des étudiants qui se pavanent sans toucher le souaffle.

Son enthousiasme la précédait vu qu’elle entreprit de se lever avant qu’il ne l’informe qu’ils allaient quitter son bureau. Le médicomage ne retint pas son sourire amusé alors que lui-même se levait de son fauteuil.

Ne l’apprenez pas par cœur, vous allez très vite reconnaitre les lieux.

Et il espérait que son étudiante n’ait pas besoin d’une boussole pour s’y retrouver sinon ça risquerait de l’exaspérer assez rapidement. Trop exigeant lui ? Allez donc encadrer des étudiants quand vous êtes débordés et qu’ils ne sont même pas fichus de ramener des prélèvements là où il faut !

Sans perdre une minute, Arsène entraina la stagiaire dans le couloir du quatrième étage où se situait son bureau et son lieu de travail officiel de la semaine. Le weekend, c’était une autre paire de manches, il se retrouvait présentement à être le seul médicomage responsable. Il n’était pas tout seul, cela allait de soi, mais les autres médicomages n’avaient pour beaucoup pas encore tout à fait terminés leurs études ou étaient fraichement sortis de l’UMA.

Avant de sortir de son bureau, le trentenaire avait attrapé une pile de dossiers qui s’avérait être les dossiers des patients instables de la nuit qu’il devrait rencontrer au plus vite. La nuit, il n’y avait pas de médicomage en chef, enfin sauf en cas d’extrême besoin et les médicomages assistants avaient fait appel à sa collègue de la nuit. Ça devait donc être assez fameux et le professeur de Soins Magiques était particulièrement pressé de se rendre au chevet de leur premier patient dont il tendit le dossier à Hayden.

Dossier de Kyle Gordon a écrit:

Nom : Gordon
Prénom : Kyle
Âge : 35 ans
Profession : Membre de la brigade de police magique
Motif de consultation :
Dans le cadre de l’application de sa profession, Monsieur Gordon a fait une chute de 30m depuis son balai de service. Son balai lancé à 120km/h, un sortilège de confusion a fait perdre la maitrise de son véhicule à Monsieur Gordon dont la chute a été amortie par le toit d’une grange. Celle-ci s’est effondrée sous la force de l’impact de la chute qui a entrainé Monsieur Gordon dans les bêtes de fouin (espèce de nourriture moldu pour les animaux non-magiques).
Blessures constatées par les médicomages d’urgence sur les lieux :

• Multiples fractures ouvertes des membres et du bassin. Suspicion de fracture des cervicales non déplacées mais tassées. Nécessite l’intervention d’un médicomage spécialiste.
  
• Hémorragie interne généralisée.
  
• Traumatisme cérébral avec blessure diminuée par le port du casque de service anti-impact.
  
• Rupture de la rate.
  

J’espère que vous êtes bien accrochée. Notre premier patient ne sera pas de tout repos.

Et c’était peu dire vu l’état d’exténuation du médicomage qui lui avait fait le rapport en salle de remise de service une demi-heure auparavant. L’accident était arrivé au milieu de la nuit et il avait nécessité l’intervention de plusieurs médicomages sur place durant plusieurs heures. Le patient était arrivé à l’Hôpital il y avait une heure et demi.

Le voyage en ascenseur n’avait pas été des plus intéressants et la traversée du couloir du rez-de-chaussée pas plus que ça non plus. Mais à mesure qu’ils approchaient de la chambre de Kyle Gordon, plus l’agitation se faisait sentir de la part du personnel de l’Hôpital. Aucune panique et aucune angoisse, juste un stress professionnel et une concentration demandée en toutes circonstances.

Ah ! Professeur Vawdrey !

Bonjour Matthew. Je vous présente Hayden, étudiante de 2e année à l’UMA. Hayden je vous présente Matthew, médicomage depuis cet automne.

Arsène avait fait les présentations tout en jetant un œil dans la chambre du malade qui semblait plongé dans un autre temps. Le corps du policier était en suspension dans le vide, recouvert d’un simple drap qui protégeait ses parties intimes. Tant que l’analyse de sa situation ne serait pas terminée, il ne serait pas installé dans un lit.

Arsène invita son étudiante à entrer. Dans la chambre se trouvait une autre médicomage qui entreprenait de passer de manière passablement habile sa baguette magique sur le torse de Gordon. Le médicomage incita Hayden à garder le silence jusqu’à ce que la femme d’une quarantaine d’année, à la chevelure brune attachée par un chignon mal fait, n’arrête son geste. Elle avait un air sévère et des lunettes étaient perchées au bout de son nez.

Arsène. Dis-moi ce qui m’échappe.

La femme fit un léger signe de tête à Hayden et jeta un regard très bref à son badge pour prendre connaissance de son identité.

Bonjour ! Helen Campbell. Bienvenue chez nous.

Sans attendre, Arsène avait sorti sa baguette magique et fixa Hayden du regard, l’invitant à s’approcher. Il s’était positionné de l’autre côté du patient afin de le placer entre lui et l’étudiante.

Monsieur Gordon a subit un sortilège de sommeil et une potion antidouleur massive lui a été administrée. Il ne sent et n’entend plus rien. Prenez votre baguette et pointez sa poitrine à proximité du cœur. En la tournant très légèrement, vous devriez pouvoir capter le rythme de son cœur en vous concentrant suffisamment.

Pendant que l’étudiante commençait l’exercice, Arsène commença à examiner le corps avec sa baguette en marmonnant des formules peu claires tout en jetant des regards furtifs à Hayden.

[HJ : Les autres médicomages sont à ta disposition. L'écoute du coeur n'est pas extrêmement difficile, elle devrait pouvoir capter assez vite quelque chose...]

Hayden obtempéra lorsqu’Arsène lui indiqua comment s’y prendre pour entendre le cœur de son patient. Il savait qu’elle n’avait pas encore vu ça durant les cours car ils n’avaient pas encore eu l’occasion de faire beaucoup de travaux pratique durant ces deux dernières années, si ce n’est ce fameux cours sur les plaies. Mais cette année, il avait bien l’intention de reprendre les bases avec les années supérieures afin de s’assurer que les bonnes habitudes ne se perdaient pas. C’était l’occasion de réviser avant qu’ils ne partent en stage.

Lui-même était penché sur le patient, lui passant au scanner le haut du corps, tachant de repérer les moindres anomalies du bout de sa baguette magique. Evidemment pour détecter les problèmes, il fallait tout d’abord connaitre les normes. Et c’était là toute la complexité du métier de médicomage, c’est que souvent les normes variaient énormément et il était d’autant plus difficile de savoir avec précision si un éventuel problème n’était en fait pas une norme et vis-versa.

La situation de ce patient ne laissait cependant pas la place au doute. Arsène remarqua immédiatement le traumatisme cérébral qui avait nécessité en grande partie la mise en coma artificiel communément appelé ainsi par les médicomages d’origine Moldue. Mais cela ne semblait pas si grave et probablement que d’ici quelques heures et quelques sortilèges, le cerveau se verrait redevenir comme neuf. Ce qui retint l’attention d’Arsène, c’était cette histoire de cervicales. C’était apparemment bien cassé. Il faudrait effectivement attendre l’intervention du spécialiste de Ste Mangouste. Un vieux médicomage qui faisait encore des miracles mais qui comptait prendre sa retraite d’ici la fin de l’année.

Le médicomage n’approfondit pas la question, Helen Campell avait déjà investigué et il savait que ce n’était pas sur ce problème-ci qu’elle buchait. Il se redressa lorsque la médicomage commença à questionner Hayden. Il avait perçu sa surprise en entendant le cœur du patient battre. Ça avait toujours un drôle d’effet sur les étudiants la première fois. C’était probablement un des gestes les plus simples et un des premiers à apprendre. Ce n’était donc pas surprenant si l’étudiante avait capté quelque chose, c’était même rassurant, sinon probablement se serait-elle trompée de vocation.


Très bien, mais l’important n’est pas d’entendre, l’important est de savoir ce que l’on entend et ce que l’on devrait entendre. Un son bien perceptible et bien frappé indique un cœur qui fonctionne bien, le rythme doit également vous interpeler et l’irrégularité doit vous inquiéter. L’utilisation de votre baguette vous est indispensable, mais il vous faut aussi savoir capter les battements du cœur directement en touchant votre patient. Savez-vous à quels endroits ? et savez-vous ce que ces endroits vous indiquent ?

Le médicomage ne comptait pas interroger de manière aussi prononcé tous les actes que son étudiante aurait l’occasion de faire. Mais il lui semblait essentiel de rappeler à tout étudiant que la baguette magique n’était qu’un accessoire et qu’elle ne remplaçait en rien une analyse méticuleuse à la main. Biensûr sa théorie était souvent contestée, notamment auprès de ses confrères qui n’avaient pas d’origines moldues. Chacun ses méthodes, mais savoir reconnaitre des problèmes de santé sans baguette implique de savoir faire preuve d’une grande dextérité et peu par moment faire gagner du temps.

Arsène termina d’investiguer le torse du malade et se tourna vers Campbell.

Qu’est-ce que tu as déjà diagnostiqué ?

Pneumothorax droit, que j’ai laissé le soin à Matthew de résorber, des côtes cassées que je terminais de remettre en place à votre arrivée. Mais je me demandais s’il n’y avait pas un saignement au niveau de l’aorte.


Ou une rupture de l’estomac… La proximité de l’estomac et du cœur pose toujours un problème de diagnostique. Informa-t-il Hayden en lui lançant un regard professionnel En ce qui me concerne j’ai plutôt l’impression que c’est l’aorte, on va vérifier. Hayden, penchez-vous sur le patient et mettez votre baguette à ce niveau-là.

Le médicomage attrapa délicatement le poignet de l’étudiante pour diriger sa baguette à la base du sternum. Sans lui demander son avis, ni lui en dire plus, il se mit à bouger le poignet de l’étudiante et à marmonner une formule. Rapidement, un courant remonta le long de la baguette et on pouvait percevoir de manière assez précise, la manière dont le sang s’infiltrait dans l’énorme artère, tout cela au rythme du cœur qui pulsait. Le bruit ressemblait à celui de l’eau d’une rivière qui s’infiltre à vive allure le long des berges.

Si vous tendez bien l’oreille vous devriez entendre ce tout petit bruit qui ressemble à un ballon qui se dégonfle. Une fuite en somme. Infime, mais bien présente.

La micro fuite était rythmée par le cœur qui battait, ce qui rendait l’écoute presque mélodieuse. Arsène recommença à marmonner des choses quelques instants, maintenant toujours fermement le poignet d’Hayden. Puis, il stoppa son geste et lança un regard satisfait à Campbell. Matthew quant à lui s’était déjà approché pour analyser le patient avec sa baguette.