Mais qu'est-ce qu'il fout? Hayden pianotait impatiemment la petite table du café, à tel point que même ses petits dragons crachotaient de la fumée noir, stressés par l'attitude de leur maitresse. Elle vit le jeune homme arrivé. Oh my gosh ! L'aurait-elle reconnu ? C'est vrai qu'il avait toujours le même visage bien qu'il fut plus mature, plus homme. Néanmoins il reconnaissait bien son grand frère, et pour la forme elle lui lançait un regard noir. Deux minutes ! Oui elle éxagérait mais elle était comme ça. Néanmoins, elle remarqua avec beaucoup de plaisir que la montre au poignet était la sienne. Le jeune homme se planta devant l'aiglonne et lui tendit les bras avec un grand sourire :

« Je sais que je suis en retard, pardonne-moi. Mais tu crois que je mérite quand même un câlin? »

L'adolescente se leva et croisa ses bras avec une petite moue boudeuse, on ne se moquait pas d'Hayden Wyncall ! Elle lui répondit avec sa voix la plus froide:

Deux minutes de retard Monsieur Perks c'est inadmissible, je crains que je vais devoir vous suspendre de votre travail de grand-frère. Enfin..

Elle s'autorisa un petit sourire tout en regardant son présent au poignet du jeune homme.

Je crois que je vais pouvoir t'autoriser, mais ceci exceptionnellement évidemment.

Elle s'appuya sur l'homme que la jeune fille considérait comme ça famille. C'était son imagination ou le jeune homme avait encore pris de la carrure ? La petite avait grandi mais gardé sa minceur, voire sa maigreur maladive par certains côtés ; elle se posa sur son torse, profitant pour une des premières fois de pouvoir enfin se reposer sur quelqu'un physiquement et mentalement. Ce lâcher-prise eut pour première conséquence de verser quelques larmes. Tant d'années à devoir prendre en charge un changement total de foyer, s'occuper de sa grand-mère, son grand-père étant resté en Angleterre, c'était bien trop pour une seule fillette de 12 ans. Gênée, elle se dégagea de l'étreinte du jeune homme et essuya pitoyablement ses larmes, et s'excusa :

Je suis désolée, je gâche nos retrouvailles.. Elle tapa le torse du jeune étudiant de frustration et de colère non envers son frère mais plus envers elle-même. C'est de ta faute ça d'être... toi. La jeune fille tenta de reprendre contenance et remit son masque, et même si elle l'usait de moins en moins, il pouvait s'avérer très utile, maintenant, par exemple. Hayden lança un regard critique à la chemise du jeune homme et lui lança Toi, il faut qu'on aille faire les magasins, et d'urgence. Je suis devenue experte en soie tu sais ? Conclut-elle avec un petit sourire

Le beau brun savait qu’il n’allait pas sortir de cela sans reproche. Il connaissait l’attitude de Hayden et, malgré les années qui les avaient séparées, il était convaincu que ses manières exigeantes n’auraient absolument pas changées. Leur relation était telle qu’elle ressemblait à une vraie relation entre une sœur plus jeune et un frère plus âgé. Il la taquinait, parfois méchamment, et elle lui lançait des piques atroces lorsqu’elle le voulait vraiment. Mais on voyait toujours au creux des prunelles de la blonde, même si il lui arrivait de croiser les bras et de bouder, une lueur reconnaissante et un amour pur et inébranlable pour lui. Et il le lui rendait toujours. C’était plus fort que la distance, plus fort que le temps. Ils seraient toujours là l’un pour l’autre, peu importe ce qui pourrait arriver. C’est pourquoi son sourire ne quittait pas ses lèvres, même s’il sentit le regard de la petite se froisser à ses paroles. Et elle croisait ses bras, comme une petite princesse. Elle était définitivement tout aussi adorable que la dernière fois qu’ils s’étaient vus.

Le Gallois retint un petit rire à sa remarque, s’efforçant de garder un air stoïque et faussement coupable au visage. Mais il remarqua bien que la moue boudeuse de l’Anglaise se relâcha un instant. Il le savait bien, au fond, qu’elle était heureuse de le voir.

« Je sais, mademoiselle Wyncall, c’est un outrage. Vous êtes trop bonne avec moi », dit-il en laissant son sourire lui revenir aux lèvres alors que sa sœur s’approchait de lui.

Puis lorsqu’elle se nicha dans ses bras, c’était comme si les années de distance venaient de s’écrouler, comme si elles n’avaient jamais existées. Ses bras vinrent se serrer doucement contre le dos de la petite blonde et son nez vint trouver sa place un instant dans sa chevelure de blé. Il inspira doucement et soupira de bien-être. Elle avait la même odeur qu’avant, légèrement fruitée, comme des framboises. Emmanuel caressa légèrement le dos de la Serdaigle et sentit pour un instant ses poumons s’emporter. Est-ce qu’elle pleurait? Elle se dégageait doucement et son hypothèse fut confirmée. L’étudiant adressa un regard désolé à la jeune femme et lui fit non de la tête lorsqu’elle dit qu’elle gâchait leurs retrouvailles.

« Mais non, arrête... Tu ne gâches rien du tout. »

Il marqua une pause pour la laisser terminer son discours. C’était de sa faute parce qu’il était lui? Il aurait presque pu interpréter cela comme un compliment. Le jeune homme glissa l’une de ses mains sur le visage de sa petite sœur, essuyant une larme au passage, et rit doucement à l’entendre critiquer sa chemise. Bon, la voilà encore qui n’était jamais heureuse.

« Mais de quoi tu parles, je l’adore cette chemise! Si tu crois pouvoir mieux m’habiller que moi-même… »

Il soutint son regard très sérieusement pendant un moment mais ne put garder cet air plus longtemps. Il adressa un clin d’œil à la blondinette et la serra une fois de plus dans ses bras avant de dire :

« Tu m’as manquée, Hayden. »

Emmanuel déposa un bisou sur son front puis se dégagea avant de s’asseoir à la table une fois que la petite eut fait la même chose. La serveuse était encore un peu loin. Le jeune homme posa donc son regard dans celui de la blonde et lui adressa un tendre sourire.

« Alors… Où commencer?... Quoi de neuf? Est-ce qu’ils t’ont causé beaucoup de souci depuis ton arrivée? », termina-t-il en posa son regard sur les deux petits dragons qui avaient ralentis leurs jeux depuis qu’il était arrivé.

C'était comme si elle n'avait pas pleuré, comme si elle n'avait pas craqué devant cet homme. Tout était oublié à l'instant même où cela était passé, et c'est ce qu'Hayden appréciait chez son frère de cœur.

« Mais de quoi tu parles, je l’adore cette chemise! Si tu crois pouvoir mieux m’habiller que moi-même… »

L'héritière Wyncall était bien sûr, du haut de ses 14 ans, avec son éducation et son argent, persuadée qu'elle pourrait habiller cent fois mieux Emmanuel. Et elle se promit qu'elle le ferait peut-être aujourd'hui ou dans quelque temps, rhabiller son grand frère correctement, de sort qu'il ne lui fasse pas totalement honte.. La gamine prit l'air le plus sûre d'elle, et Hayden savait très bien le faire, pour contrecarrer son frère.

« Évidemment, et je te le prouverais un jour en refaisant ta garde-robe, foi de Wyncall ! Je dois d'ailleurs pouvoir t'obtenir des choses plutôt pas mal. Ça arrangera peut-être... tout ça, »dit-elle en le désignant avec un petit sourire condescendant.

De toute évidence, Hayden ne pensait pas un mot de ce qu'elle venait de dire, mais c'était toujours sa façon à elle, même après ces années de séparation, de montrer son affection pour Emmanuel. Qui aime bien châtie bien, et ce proverbe collait parfaitement à l'aiglonne. C'est vrai qu'elle n'était pas la personne la plus affectueuse qui soit, et le jeune Perks était une des rare personnes dont elle appréciait le contact.

Le jeune homme la regarda quelques instants tellement sérieusement que la Serdaigle crut qu'il allait faire une révélation choc. Un clin d'oeil, et ce moment étrange fut finit lorsqu'il ajouta ;

« Tu m'as manquée, Hayden. »

Pour cacher son émotion, l'adolescente lui donna une tape sur l'épaule, qu'il dut ressentir comme une caresse.

[color=violet]« Toi aussi idiot, oh et, elle sortit un petit écrin de la seule poche de sa robe, c'est pour toi, c'est ton signe chinois. »

Dans cet écrin se trouvait se qu'elle avait ramené pour le jeune homme de Chine, une statuette de jade représentant un cheval, le signe chinois de Manu. Elle s'assit ensuite à la table, suivi de près par l'étudiant qui le bombarda de questions ;

« Alors… Où commencer?... Quoi de neuf? Est-ce qu’ils t’ont causé beaucoup de souci depuis ton arrivée? » demanda-t-il en montrant Nan et Long. Ces derniers sentirent qu'il parlait d'eux puisqu'ils se tournère vers le jeune homme et crachèrent
La fillette répondit rapidement ;

« Comme tu peux voir... Ils sont plutôt possessifs. Mais ils sont tellement adorables, enfin... du moment que tu les nourrissent. » dit-elle avec un petit sourire. «Et toi ? Tu n'as jamais été très... bavard sur ta vie depuis que je suis partie,... »

Elle buvait une petite de gorgée de café tranquillement, observant attentivement une des seules personnes qui était là pour elle. Un éclair de solitude passa dans ses yeux alors que la dure réalité de sa vie la frappa en plein fouet. Elle était seule, tellement. Que se passerait-il si cet homme quittait sa vie , si son frère sortait de sa vie? Frère oui , car frère adoptif était définitivement non seulement trop long, mais aussi inapproprié. Elle serait seule au monde, littéralement, elle n'allait pas pouvoir compter sur ses parents, encore moins sur sa sœur...

Ses petits dragons continuaient à voltiger au-dessus de la table et s'approchèrent de leur maîtresse, la sortant de ses pensées. Les sorciers asiatiques avaient été géniaux le jour où ils avaient « créer » ces petites créatures. Tout comme les baguettes, ces petits dragons étaient destinés à un sorcier, mais le liens étaient crées et non spontanés et beaucoup moins puissants. Hayden avait eu la chance de voir deux dragonneaux sortir de l'oeuf achetés. Depuis, Da Mo (大魔) et Xiao Mo (小魔) ne la quittaient jamais.

En sortant de ses pensées moroses, l'adolescente se rendit bien compte qu'elle n'était pas la seule à ruminer dans son coin. Tant mieux. Elle ne serait pas la seule à se justifier.

Lentement, pour ne pas le brusquer serra de sa main, relativement petite par rapport à celle de son frère,et lui demanda avec attention ;

-Tu vas bien ?

Suite à se demande de rencontrer la prétendante de Manu, il se contenta d'un petit sourire puis ajouta « Ne t’en fais pas, je vais te la présenter le plus tôt possible… »
.
A sa réponse, la demoiselle fit un petit sourire satisfait, sadique si on la connaissait. La pauvre avait encore des fois du mal à se faire comprendre face à certaines personnes.

Il continua rapidement :

Et je suis désolée pour ton grand-père, c’est toujours un peu délicat ces situations-là. Mais dis-donc, c’est pour ça que tu es revenue ici? Tu ne m’en a pas dit beaucoup dans ta lettre… »

L'héritière Wyncall eut une petite hésitation et grimaça.


-En fait, je voulais t'annoncer quelque chose..
Hayden prit une grande inspiration, pour avoir du courage. Si je suis revenue directement après la guerre, c'est que le médicomage privé de la famille a déclaré ma grand-mère sénile et incapable de s'occuper d'elle-même. J'ai déjà été voir mon avocat une fois et il m'a dit que comme mes parents m'avaient reniée légalement, je n'étais pas obligée de revenir avec eux. Mais maintenant que je suis à la tête de toute une fortune, je ne peux évidemment y accéder directement et en totalité... Les aléas de l'administration,[/color]
ricana la jeune fille.
Bref, s'il m'arrive quoique ce soit, tu en seras le total bénéficiaire : tous mes biens.


Elle serra fort la main de son frère.


-Je vais te proposer quelque chose. Je sais que ça beaucoup d'un coup et tu n'es pas obligé de répondre tout de suite. Si je ne trouve pas de tuteur avant la fin de l'année scolaire, je devrais aller en orphelinat ou chez mon grand-oncle, jusqu'à mes 17 ans. Hem,
elle essaya de reprendre un contenance, en vain.
Est-ce .. est-ce que tu veux devenir mon tuteur ? Ce n'est que pour quelques années, et peu importe la décision que tu prendras tu resteras toujours mon héritier, ce n'est pas du chantage, je ne t'en ferais jamais...


Hayden fixa gentiment les yeux de Manu, se mordillant la lèvre d'apréhension.

Un silence. C'est ce qu'elle reçut comme première réponse. Hayden savait qu'il ne fallait pas être défaitiste, mais dans ces circonstances, demander cela à un étudiant, encore perdu dans la vie. Elle aurait peut-être dû demander à Ella. Quoique, elle n'aurait pas été vraiment la meilleure tutrice pour la société magique. Vu le nom de l'héritière Wyncall en tout cas. Comme d'habitude, l'adolescente déviait ses pensées pour ne pas avoir à penser aux plus douloureuses et difficiles.

La pression de la main d'Emmanuel la fit sortir de ses rêveries, elle leva les yeux vers son seul espoir pour le moment, les yeux étincelants d'impatience. D'abord savoir ce qu'il pensait de tout ça, mais juste savoir. Ne pas savoir st bien la pire des choses que l'on peut subir, c'est de ne pas savoir. Sans connaître les pensées et les décisions des autres, on ne pouvait prévoir. Et si son grand-père lui avait appris quelque chose de la vie, c'était bien cela. Prévoir les mouvements des autres, prendre un coup d'avance, prévoir tout. Malheureusement, lui n'avait pas prévu de mourir. Too bad.

« Oui… Je veux bien être ton tuteur. »

«Oui » « Oui » Etait-ce que c'était une hallucination ou son cœur voulait sortir de sa cage thoracique ? Plus fort qu'un oui de mariage (quel comparaison quand elle parlait de son frère), cet homme en face d'elle venait de faire d'elle la plus heureuse des personnes, de lui faire le plus cadeau de sa vie, celui qui vous empêche de sombrer avant même que vous ne commenciez. Telle une enfant de 4 ans qui découvre son plus beau cadeau de Noël, elle tapa rapidement des mes mains , faisant bouger ses long cheveux blonds. Sous le regard goguenard de la serveuse, elle se reprit, remit ses cheveux en place, et ré-ajusta sa robe. Manu continua :

« Seulement, il faudra juste m’expliquer un peu ce que ça implique. De mon côté, j’ai mon appart où je peux t’accueillir quand tu le souhaiteras, en dehors des temps de classe et durant les vacances. Et il me fera plaisir de te présenter à ma famille. Il faudra aussi que tu me donnes le droit d’expliquer un peu ta situation à ma famille et à Ela puisque tu deviens … littéralement, un membre de ma famille. Mais, oui, absolument, je suis prêt à être ton tuteur. Alors, au niveau légal, j’imagine qu’il faudrait que ce soit fait sous certaines conditions… Est-ce qu’il y a des choses en particulier que je dois savoir? Je vais avoir quelques trucs à signer aussi, je pense. Enfin, je… Je veux juste dire, j’y connais pas grand choses, dans ces trucs légaux, il faudra que tu m’expliques un peu. »



Elle prit une gorgée de thé , réfléchit quelques instants à sa réponse, son nez se fronçant légèrement ;

En fait, à part signer des papiers tu n'as pas vraiment grand-chose à faire. Je t'explique, déjà, il faut savoir qu'en étant la seule héritière de mes grands-parents, si j'ai l'accord du notaire , qui ne refuse jamais de fermer les yeux sur certaines choses moyennant contre-partie financière, je peux utiliser mon argent. Globalement, c'est grâce à ça que je choisis mon tuteur, il suffit juste de falsifier une émancipation en règle et le tour est joué. Il faut juste globalement un suivi de mon argent et de mon niveau de vie, que je ne dépense pas tout jusqu'à mes 17 ans et que je ne vive pas dans la rue en me prostituant, ce genre de choses. Hayden fit une petite pause dans sa tirade. Tu dois juste si je veux aller quelque part autre que ton domicile, ou le manoir Wyncall, te faire signer un papier comme quoi tu attestes que tu m'as autorisée bla bla bla, à part si tu es avec moi évidemment. Et même dans ce cas, s'il m'arrivait quelque chose, je suis sûre qu'on peut arranger les choses pour que rien ne t'arrive juridiquement parlant. Je te jure, c'est juste assez énorme comment le monde est corrompu et est à tes petits soins, même s'ils sont face à une gamine comme moi.

Mais, finit l'aiglonne d'un petit sourire malicieux, j'ai été élevée par l'un d'entre eux , je connais leur combine, seulement eux ne le savent pas. Et pour tes parents, Ela, toutes les personnes que tu dois prévenir , ne t'angoisses pas trop, tu as le temps de leur annoncer, au départ je peux prendre mes vacances à ma résidence il n'y aucun problème à ça, enfin de toute façon, je crois que je dois avoir deux tuteurs, et si la seconde personne accepte, j'espère que ce sera le cas, elle m'accueilleras sans problème, et il n'y aura pas de souci, tu peux prendre ton temps pour leur dire. En fait, tout cela sert à ce que l'un ou l'autre ne se joue pas de moi.

La gamine, qui par les épreuves de ces dernières années, n'en était certainement plus une, leva un sourcil, taquine ;
«D'autres questions Mr Perks ? »

Il se sentait idiot parfois, quand il parlait à Hayden. Parce qu’elle était, à chaque fois qu’il la voyait, plus mature encore que la dernière fois qu’il lui avait adressé la parole, et qu’elle en avait à apprendre même à un jeune homme de vingt-deux ans. Qu’avait-il à lui apprendre, lui? Ne mélange pas trop d’alcools différents? Protège-toi quand tu fais l’amour? Quelles leçons de vie enrichissantes, ça alors…C’en était presque idiot, à quel point il n’avait rien vécu à côté d’elle. Et elle était si jeune! À son âge, il n’aurait même pas pu commencer à imaginer toutes les épreuves qu’elle avait traversées. À son âge, tout ce qui l’intéressait, c’était les filles et le Quidditch. Et les notes aussi, c’est important. Mais il était tellement insouciant! Elle, elle avait tout vu. La mort, la violence, le désespoir. Pouvait-elle espérer être un jour insouciante? Probablement pas. Et c’était dommage. Elle n’avait jamais vraiment été une enfant. Lui l’était encore, malgré son âge, une fois de temps en temps. Lorsqu’il entrait chez Honeydukes, ou lorsqu’il jouait à des jeux vidéos moldus avec ses sœurs et son frère. Ou quand sa mère lui faisait son repas et son gâteau favori pour son anniversaire. Il espérait qu’un jour, peut-être avec lui, elle arriverait à oublier ses soucis et ses tracas pour devenir, ne serait-ce que quelques minutes, une enfant. Il l’espérait vraiment.

Le Gallois resta silencieux durant tout le temps où la blonde lui expliqua ce en quoi consistait son rôle à partir du moment où il signerait les papiers. D’accord, tout cela s’éclairait lentement. C’était plus simple que ce qu’il s’était imaginé. Hayden avait probablement déjà fait du travail de son côté pour arranger les choses afin que ça progresse plus vite à partir de maintenant. Il hocha la tête puis vola une gorgée à sa tasse, puis plongea son regard d’émeraude dans celui de l’Anglaise lorsque celle-ci mentionna une autre tutrice. Il fallut quelques secondes au cerveau de Manu avant qu’il ne se souvienne de l’épisode avec Ella. Cette même nuit où il avait fini dans la salle de bain du Poltergeist avec elle, puis dans son lit. C’était sans doute d’elle qu’elle parlait. Mais n’était-elle pas mariée avec un enfant, maintenant? Il lui semblait avoir lu quelque chose du genre dans la gazette… Il serait peut-être plus simple, ou mieux venu, pour Hayden d’habiter avec lui. Sa petite sœur tenait-elle à un tel point à son confort? Un fin sourire naquit sur les lèvres du beau brun puis, lorsqu’elle lui demanda s’il avait d’autres questions, il hocha simplement la tête et pris la parole. En même temps, il sortait son porte-monnaie et vint déposer, sur la table, le nécessaire pour payer pour eux deux ainsi qu’un pourboire pour la serveuse.

« C’est Ella, ton autre tutrice…? Parce que s’il se passe quoique ce soit avec elle, par rapport à ton logement, n’hésite pas à me le demander. Je vais avoir une stabilité d’emploi prochainement, ça sera tout à fait faisable que tu puisses vivre avec moi si tu veux. Mais si tu préfères être avec elle, je comprends, il n’y a pas de souci. Je veux juste que tu saches que, peu importe ce qui se passe, ma porte t’es toujours ouverte. »

Le jeune homme lui sourit une autre fois puis sorti de la porte arrière de son jean un petit calepin. Il en déchira un page et inscrit quelques mots et informations dessus. Il le plia attentivement, le donna à Hayden et ajouta :

« C’est mon adresse et mon numéro de téléphone moldu. Et sinon, tu peux toujours m’envoyer un patronus. »

Emmanuel regarda l’heure et, presque aussitôt, se leva. Il devait rencontrer sa superviseure de stage dans quinze minutes. Le Gallois s’approcha de la jeune fille, lui tendit la main et, une fois qu’elle fut debout, vint passer l’un de ses bras autour de ses épaules pour la serrer contre lui. Il l’étreignit une bonne minute, appréciant sa proximité et le soulagement de l’avoir près de lui, puis se redressa pour lui tendre son bras. Fallait rester galant. Le brun sortit de l’établissement puis s’arrêta près de la porte de celui-ci pour poser un baiser sur le front d’Hayden. Il la regarda ensuite et sourit sincèrement.

« À très bientôt, petite sœur. Fais attention à toi. »

Puis il se tourna et pris la direction d’une rue adjacente pour pouvoir transplaner.

Je t’aime, petite sœur.




[Terminé pour moi ]