La peur fait faire aux gens des choses complètement déraisonné parfois ; ils agissent stupidement, ont des gestes maladroits, la voix qui tremble, une attitude nerveuse. C'était exactement le comportement qu'adoptait Théophilius, membre de la Triade, face à Xenophius, son lointain cousin. Il était bien pitoyable, priant la bonté du vieux sorcier, à genoux devant celui-ci, ses grands yeux sombres, animés par une terreur sans pareille. Ses pauvres mains flétries s'étaient jointes, et il demandait pardon, avec toute cette naïveté si représentative de la malheureuse plèbe. Sa barbe hirsute, et ses quelques cheveux sales rappelaient la misère dans laquelle il s'était trouvé les trois jours durant lesquels il avait été enfermé dans les cachots, en attendant le retour de Xenophius.

« Assez ! Tes plaintes et gémissements n'ont aucune raison d'être, Théophilius. Tu as volé ta propre famille, et ta trahison sera justement châtiée ! Tu aurais pu venir me demander de te prêter de l'argent, mais eu lieu de ça, tu as préféré te servir dans le coffre de la Triade comme un vulgaire voleur ! Alors maintenant, debout fils de Caïus, et affronte ton destin avec la dignité d'un McGregor ! »

Le dénommé Théophilius, avala péniblement sa salive, et consentit finalement à relever le menton, puis il se redressa avec difficultés, et enfin, pour une dernière fois, il baisa respectueusement la chevalière en or sur la main que son maître lui tendait, embrassant ainsi, la Mort. Le chef de clan le toisa de toute sa puissance et d'un geste sec et précis, il entailla le cou de son ancien fidèle, qui s'effondra brusquement, ses mains se portant instinctivement à sa plaie ensanglantée, tandis qu'il essayait de parler, s'étouffant avec son sang, pitoyablement. Xenophius eut la politesse de se pencher à ses côtés, alors que celui-ci lui déclara, dans un râle rauque « Gloire à vous ». Le directeur de la coopération magique posa une main presque compatissante sur l'épaule de son cousin, puis se releva, le visage froid et dur.

« Nettoyez tout, et occupez vous de la préparation de ses funérailles. Pas demain, j'ai une partie d'échec à terminer avec mon vieil ami Vlad. »

Sans ajouter un mot, le mage noir sortit à grands pas de son bureau, sous les regards remplis d'un profond respect de ses sbires. Nul n'était choqué d'une telle attitude, non pas qu'elle soit habituelle, car il était bien rare qu'un McGregor ne trahisse, mais la désinvolture du chef de clan et son impassibilité face à la mort d'un de ses cousins, et sa manière peu fine de reporter un enterrement au profit d'une partie d'échec étaient très propres au personnage. Il n'avait aucune morale, et surtout n'était pas affecté par le geste de son cousin, tout simplement parce que Théophilius n'était qu'un bâtard. Il avait été adopté par un McGregor, et portait depuis leur nom, et avait la prétention de faire partie de leur famille, ce qui avait toujours fortement déplu à Xenophius. Qui le voulait ne devenait pas forcément un McGregor. Alors, s'il l'avait toléré toutes ces années, par respect pour la volonté de son défunt et lointain oncle, il ne lui avait jamais fait de cadeau, et ne s'était jamais attendu à être satisfait du travail d'un chien errant. Il l'enterrerait donc avec dignité et respect, car telle était la dernière volonté du père, mais ne considérait nullement sa mort comme un grande perte. Mais le simple fait de devoir enterrer dans le cimetière réservé aux membres de sa noble et illustre famille, contrariait fortement Xenophius. Le vieil homme stoppa d'ailleurs sa marche impérieuse dans le vaste hall de la demeure, tournant la tête vers son frère, Alix, qui se trouvait là.

« Vérifie les droits de Théophilius. Il doit bien y avoir une loi dans le Code de Galimé qui condamne les bâtards, traîtres de surcroît. Et veille à ce que tout le monde respecte le couvre-feu. »

Sur ces quelques ordres, le noble sorcier franchit la porte pour transplaner, laissant son aîné prendre sa place l'instant d'une soirée, avec toutes les responsabilités de la famille. Lui, avait une autre affaire ce soir, pour laquelle il était d'ailleurs, déjà en retard. Le maître du jeu lui avait demandé de participer à l'interrogatoire de gobelins, et l'enjeu étant important puisqu'il en tirerait un intérêt sur ce coup-là, Xenophius avait accepté la requête de son allié de l'ombre. Il réapparut donc dans une ruelle mal éclairée de l'Allée des Embrumes, et entama une marche silencieuse en direction du point de rendez-vous, où la mystérieuse Dame rouge l'attendait probablement, puisqu'elle serait son acolyte lors de cette mission. Le vieux mage arriva enfin en bas de l'immeuble, et marqua un temps d'arrêt, relevant sa baguette pour percevoir la magie qui se dégageait du lieu. Aucun piège ne semblait avoir été monté, et la seule magie obscure en cet endroit, servait à faire tenir les murs. Dans sa fine analyse, il perçut enfin une autre source de pouvoir, qu'il reconnut alors immédiatement. La tueuse à gages était là. L'aura magique qu'elle dégageait n'avait pas échappé à l'expertise du vieil homme dans le pub, le soir de leur première, et d'ailleurs seule rencontre, jusqu'à ce soir, et il le reconnaissait très bien.

Un sourire satisfait prolongea la commissure de ses lèvres, et le sorcier, sous le regard mi-intrigué mi-inquiet d'un homme errant sombrement, pénétra dans l'immeuble. C'était sale, et miteux, bien tout le contraire de la demeure McGregor. Xenophius s'avança lentement, et poussa prudemment du bout de baguette la porte de l'appartement. Il s'y faufila, sa cape noire frôlant le sol poussiéreux, et il s'avança dans l'ancienne demeure, sa baguette tendue en avant pour l'éclairer, et il finit par voir les trois gobelins prisonniers, et la sorcière vêtue de rouge, confortablement installée.

« Bonsoir. »

Sa voix était froide, et la mage noir n'avait en réalité, aucune envie de s'éterniser en ce lieu piteux. Il n'avait qu'une hâte : rentrer chez lui et boire un bon whisky. Il n'ôta d'ailleurs même pas sa cape, et garda aussi ses gants de cuir noirs. Il planta son regard sur la ténébreuse, attendant qu'elle applique à son tour les formes de politesses, avant d'entamer les choses les plus sérieuses, et avouons-le, les plus intéressantes. Des informations sur le système de sécurité de Gringott's, ce n'était pas rien.

L'air distrait, la sorcière tapotait sa baguette magique sur sa cuisse avec impatience lorsque la patriarche McGregor dans toute sa splendeur pénétra dans la pièce délabrée. La tueuse leva les yeux vers le nouveau venu qu'elle salua d'un signe de tête naturel, comme si rien de ceci ne sortait de l'ordinaire. La sombre lady brûlait d'en terminer au plus vite, aussi elle ne s'attarda pas avec trop de formules de politesse, ne daignant même pas se lever. Elle n'était pas à un réception de la haute société en tant que Duchesse Von Königsberg, ils étaient là pour arracher des infos aux gobelins, pas pour échanger des formalités. Il était là, alors l'interrogatoire pouvait commencer. Tournant la tête avec mépris en direction des deux créatures, se demandant un instant de manière elle allait procéder.

D'un coup sec du poignet, elle lança un « revigor » aux Gobelins pour qu'ils reprennent connaissance. Un sifflement rauque de douleur s'éleva de la gorge de l'une des créatures qui, se ressaisissant jeta un regard mauvais à ses tortionnaires. Les gobelins n'avait pas la même manière de penser et d'appréhender les choses que les humains, mais cela importait peu. Aussi fières, arrogantes et fourbes que soient ces créatures, elle saurait les briser. Leur résistance ne lui donnerait que plus de plaisir à les voir plier. Avec l'intonation glaciale et indifférente de la tueuse implacable qu'elle était, la dame rouge annonça le tableau.

« Bien. Je vais vous laisser le choix. Première solution, vous nous dites tout ce que nous voulons savoir sans omettre le moindre détail et je vous promets une mort rapide et indolore. Ou alors, deuxième solution, vous refusez de coopérer, nous obligeant à vous extirpez les informations par la force et cela entrainera des souffrances indésirables et vaines sachant qu'à la fin, j'obtiens toujours ce que je suis venue chercher. »

Ella savait, en observant l'expression haineuse et obstinée des créatures, qu'elles refuseraient de révéler les secrets si bien gardé des leurs aussi facilement. Aucuns des gobelins ne coopéreraient sous la menace, mais ça n'était pas son problème. L'ancienne mangemort avait indiqué ce qui allait se produire, car elle aimait que ses victimes sachent ce qui les attendait. Elle ne bluffait jamais et si les créatures choisissaient la voie de la douleur tant pis pour elles. Inébranlable et indifférente à tout ce qui se jouait sur les visages des gobelins, la tueuse poursuivit d'une voix égale à elle même:

« Quels sont les systèmes de sécurité dont dispose la banque de Gringott's ? »

Un silence pesant suivit cette question, sans que ni les gobelins, ni les bourreaux ne fassent le moindre mouvement. Puis, lentement, celui qui semblait être le plus vieux des gobelins jeta un coup d'oeil à ses pairs comme s'ils étaient unis par une entente implicite ou comme s'il voulait faire passer une mise en garde muette. Reportant finalement son attention vers la silhouette vêtue de rouge, il prit la parole pour eux trois.

« Nous ne vous révèlerons jamais rien, même sous la torture. »

Un sourire presque attendri étira les lèvres de la ténébreuse. Tant de naïveté et de fausse certitude chez ces êtres pourtant réputé pour leur perspicacité était touchant. Cela l'amusait beaucoup. Elle sourirait de ce sourire annonciateur de très mauvaises choses qui signifiait que l'interlocuteur devrait vraiment s'inquiéter de ce qui allait suivre. La légilimens échangea un regard entendu avec Xenophius, qui – elle le savait- connaissait grâce aux rapports de ce cher James quelles étaient ses compétences en la matière. Pauvres petites créatures ignorantes. Elles ne savaient pas à qui elles avaient affaire. Se levant finalement de sa chaise, la ténébreuse se recula pour céder la place à McGregor. C'était une invitation à commencer les réjouissances et ce changement d'interlocuteur permettait également de déstabiliser les gobelins. Ella se retirait comme si elle était à court de moyens pour faire fléchir la volonté des créatures alors qu'en réalité, c'était seulement pour mieux revenir en force plus tard.

« A vous l'honneur. »

[C'est pas terrible, sorry :/ ]

Celle qui se faisait appeler la « Dame Rouge » ne répondit que par un présomptueux et nonchalant signe de la tête. L'aura de froideur et de cruauté qu'elle tentait de créer amusait Xenophius, qui, bien loin d'être déconcerté ou même perturbé par la jeune sorcière, sourit. Les nouvelles générations avaient tendance à se croire toujours plus fortes et rusées, mais elles oubliaient bien trop souvent que l'expérience de leurs aînés valaient largement plus que n'importe laquelle de leur force. Ainsi, le vieux patriarche ne se sentit nullement menacé ou même seulement insulté. La seule arme que possédait la jeune femme était son don de légilimencie, mais le vieil homme l'aurait probablement tué avant même qu'elle ne parvienne à franchir le seuil de son esprit.

Poussant un léger soupir, le mage noir observa son interlocutrice se lever pour débuter l'interrogatoire des créatures ligotées à leur merci. Sa petite mise en scène fit son effet sur les gobelins qui semblaient se préparer psychologiquement à la torture qu'ils allaient endurer, bien qu'ils refusent pour l'instant de répondre à sa question. La ténébreuse se retira alors pour laisser à Xenophius le soin d'entamer les festivités. Il adressa un regard à la sorcière qui se plaça en retrait, puis s'avança doucement de ses trois futures victimes. Le plancher grinça sous les pas lents du vieil homme, arrachant de traîtres frissons aux créatures. Si leur fierté inébranlable les animait toujours, un éclat de peur avait jaillit au fond de leurs prunelles, et le sorcier se délectait avec sadisme de leur terreur. Elles le reconnurent enfin lorsque son visage dur fut éclairé par un faible rayon de la lune qui traversait les stores délabrés. Xenophius baissa son regard hautain sur les créatures, puis leur déclara d'une voix assurée qui ne tolérait aucune protestation :

« Vous devez comprendre qu'il est véritablement dans votre intérêt de coopérer, gobelins. Tuer des créatures magiques ne m'apporte aucune satisfaction, sachez-le. »

D'apparence, les gobelins étaient silencieux. Mais intérieurement, dans leur petite tête, et cela Xenophius le savait, la peur défendait leur vie et était prête à collaborer, tandis que l'orgueil défendait l'honneur prêt à tout pour protéger le secret. S'attaquer pour soutirer des informations à des créatures aussi fières n'était pas une tâche simple, mais le vieux mafieux n'avait nulle crainte, il avait fait céder des hommes bien plus forts, et sa capacité à faire souffrir était grande. McGregor échangea un regard entendu à sa complice ; les prisonniers avaient choisi de se taire. Pour l'instant... Balançant la tête avec consternation, l'ancien mangemort leva sa baguette en direction du gobelin qui s'était prononcé au nom de ses confrères précédemment, et d'un geste vif et sec, il fit apparaître un fin serpent d'un noir intense sur ses épaules. Le dénommé Gorbok écarquilla soudain les yeux, tandis que les deux autres frémirent. Le reptile s'enroula alors langoureusement autour se son cou fébrile. C'était en réalité un détecteur de mensonges. Lorsque la victime mentait, le serpent percevait le tension, le rythme cardiaque augmentait, et s'enroulait alors davantage. Bien sûr, il ne s'agissait pas d'un manque de confiance en les talents de la Dame Rouge, mais Xenophius préférait bien plus ses techniques à lui.

« Je vais vous poser la question une seule fois. De quels dispositifs de sécurité dispose Gringotts ? »

Un faible « Je ne sais pas » s'échappa instinctivement des lèvres presque inexistantes du gobelin, ce qui conduit alors le serpent à resserrer son emprise, étranglant bientôt la créature. Un froncement de sourcils contrarié se manifesta alors aussitôt sur le sorcier qui déclara sur un ton égal :

« Mauvaise réponse. »

Presque aussitôt un craquement horrible et glauque retentit dans la pièce, suivit du cri déchirant du gobelin. Son jambe gauche était brisée, la rotule sortant même du genou. L'horreur visuelle n'était toutefois probablement rien face à la douleur que devait ressentir le gobelin en cet instant. Celui-ci observa avec terreur le sang coulait abondamment le long de sa jambe, et l'os dépasser anormalement se sa chair. Le vieux directeur de la coopération magique internationale, lui, secoua la tête, navré. Quel gâchis...

« Votre sang a bien plus d'importance que celui de beaucoup de sorciers, et sachez bien que faire couler du sang magique, du sang noble ne m'amuse guère. Je préférerais davantage saigner ces impurs qui souillent notre monde. »

Il se répétait, certes, mais l'importance de son discours était bien réelle. Il aurait cent fois plus préféré torturer et tuer un des ces bâtards au sang souillé, plutôt qu'un être magique, dont le rang et le statut dans la hiérarchie valait bien plus que celui d'un né moldu. Sans laisser de temps de réaction au gobelin, Xenophius s'éloigna, laissant la Dame Rouge passer à l'acte à son tour.

Après avoir cédé sa place à Xénophius, la ténébreuse s'était rassise sur sa chaise et contemplait la scène avec la même distance qu'aurait eu un observateur assistant à une pièce de théâtre. Néanmoins, elle n'était pas exactement inactive et détachée, en réalité, la sombre dame réfléchissait. Elle fixait les gobelins pour déterminer la meilleure approche, goûtant leur résistance mentale et tâtant le bouclier de leur volonté pour trouver leur faiblesses. A vrai dire, elle aurait pu d'entrer de jeu, forcer leur esprit pour aller chercher les informations souhaitées au fond de leur inconscient, mais elle répugnait à entrer dans la tête de créatures si méprisables et à la perception si différente. Oh bien sur, elle s'y résoudrait s'il n'y avait d'autre moyen de leur arracher leur secret, mais cela ne servirait qu'en dernier recourt. Voilà pourquoi, elle réfléchissait au moyen de les faire flancher. Une potion de vérité aurait naturellement été envisageable, sauf que si cela empêche le mensonge, cela ne contraint pas le consommateur a parler, donc le problème aurait été le même.

La Dame rouge demeura de marbre dans son attitude d'observation froide et détachée alors même que les os du premier Gobelin craquaient de la même manière que lorsqu'on arrache une cuisse de poulet, le sang en plus. La créature hurla, mais la douleur ne semblait pas entacher le moins du monde son obstination à garder le silence. Leur approche n'était vraisemblablement pas la bonne. L'intimidation et la torture étaient sans effet et de ce que l'Allemande avait appris de la personnalité qu'elle lisait dans le regard des créatures, elles étaient suffisamment insensibles pour laisser n'importe lequel des leurs se faire torturer et tuer sans ciller. Quelle perte de temps. Tout ce sang et cette jambe à moitié arrachée pour rien. Elle n'était pas vraiment porté sur la boucherie et franchement elle n'avait aucune envie de devoir expliquer les éventuelles tâches de sang sur sa robe ou ses chaussures. Comme Xenophius s'écarta pour lui laisser de nouveau le champs libre, la tueuse fit claquer légèrement sa langue sur son palais pour témoigner de sa désapprobation.

En croyant pouvoir emporter leur secret dans la tombe, les gobelins étaient aussi naïf que McGregor pensant que son expérience lui donnerait l'avantage en duel. Certes, il pouvait être meilleur stratège, mais elle pourrait anticiper chacune de ses actions, car elle les lirait dans son esprit à la seconde même où elles naitraient dans son esprit. Du moins, tant qu'il ne passerait pas maître en Occlumencie. Mais qu'importe. Les seuls qu'elle détromperait ce soir seraient les gobelins.

Adoptant une approche un peu différente, la jeune femme s'avança vers celui chez qui elle avait décelé la plus grande fragilité. Le plus jeune, le plus attaché à la vie et celui qui aurait été le plus près de parler si l'ancien n'avait pas pris la décision pour eux tous.

« Qu'en penses tu, Rapsec ? Crois tu qu'il vaille la peine de s'infliger autant de souffrance pour protéger de l'or qui ne vous appartient même pas et dont vous ne pourrez de toute façon jamais profiter ? »

La question avait décontenancé le Gobelin qui hésita. Il ne s'attendait sans doute pas à ce qu'on sollicite son avis, en particulier dans pareille situation.

« Je.. »

« Connais tu avec exactitude tous les dispositifs de sécurité dont Gringott's est doté ? »

« Non ne dis.. » Tenta de s'interposer le vieux Gobelin en outre-passant la douleur de sa jambe brisée. Mais l'Allemande lui scella les lèvres d'un coup de baguette avant qu'il ait pu prononcer un mot de plus. De toute façon, Gorbok ne parlerait pas, donc il n'avait pas besoin de sa langue. Comme s'il n'y avait pas eu la moindre interruption, la légilimens pressa son interlocuteur dans l'avoir quitté des yeux.

« Alors ? »
« Non.. je.. j'en connais seulement une partie.. seuls quelques anciens connaissent ceux des niveaux inférieurs.. »

Une pensée involontaire le trahit, l'image floue de Gorbok puis celle du troisième gobelin se formant dans l'esprit de la créature apprenant à la ténébreuse que les deux autres seraient sans aucun doute en mesure de leur révéler l'ensemble des réponses qu'ils désiraient. Après tout le maître du Jeu ne laissait rien au hasard et il s'était certainement bien renseigner avant d'ordonner l'enlèvement de ces trois gobelins là. On pouvait donc être quasiment certain que chacun d'eux avait au moins une information capitale à leur transmettre. Rapsec avait participé à la restauration de l'établissement bancaire et à la modernisation des systèmes de sécurité après la petite incartade de Potter deux ans plus tôt. Gorbok était l'un des plus ancien gobelin travaillant à Gringott's encore en vie et quant à Brokdur, il était le gardien des clés et des lieux de Gringott's. S'il existait d'éventuels passage secret souterrains, une issue de secours ou quoi que ce soit d'autre, il était forcément le mieux placé pour être au courant.

Cependant même la légilimencie, ne faisait pas tout, encore fallait il trouver les questions justes à poser à chacun pour obtenir des informations précises et utiles. Le regard de la Dame Rouge vrilla un instant celui du gobelin le plus âgé dans l'hypothèse ou la révélation de Rapsec le ferait penser ce qu'il voulait précisément leur cacher, mais apparemment ce dernier maîtrisait au moins les bases de l'occlumencie vu qu'il s'entêtait à visualiser un mur de brique aussi infranchissable que le coffre fort qu'ils visaient. Soit. S'il fallait qu'elle force ses défenses, elle devrait se concentrer sur ça et pourrait difficilement mener un interrogatoire précis dans le même temps. Prenant sa décision, la tueuse se retourna vers le directeur de la Coopération magique internationale et déclara:

« Je crois que l'on devrait procéder autrement, Xenophius. Je vous laisse mener l'interrogatoire et je me charge d'aller chercher les réponses dans l'esprit de ses vermines. »


[HJ: En fait, je te laisse poser toutes les questions et en fonction je transmets les bribes d'informations que le gobelin désigné peut fournir. Plus les questions seront ciblées plus tu auras des chances d'obtenir des réponses précises
Je préfère procéder comme ça, ça me permet de tenir le rôle du MJ en donnant les infos en fonction de tes posts, c'est le plus simple]

[Bon c'est vraiment fait à l'arrache, mais c'est pour pas bloquer plus longtemps le scénario :) ]


Ce genre d'activité de l'amusait pas du tout. Il aurait largement préféré envoyer un employé pour torturer les créatures. Le sale travail, il ne s'en chargeait plus depuis longtemps, mais ici, c'était différent. Il pouvait tirer de cette affaire un bien lourd profit et il sentait que son alliance avec Leoni et le mystérieux maître du jeu l'aiderait beaucoup pour ses projets personnels. C'était donc un mal pour un bien, et même s'il ne prenait aucun plaisir à s'abandonner aux tortures physique et psychologique des gobelins, il se réconfortait en pensant aux quelques milliers de gallions qu'il gagnerait avec cette sombre affaire. De quoi l'aider à mettre de côté son ennui. Car oui, Xenophius s'ennuyait. Il n'éprouvait plus les joies macabres et malsaines d'autrefois pour le mal et le supplice qu'il infligeait à ses victimes, non pas que le bourreau éprouve des remords, mais il ne trouvait plus d'amusement en cette activité. Désormais, il n'agissait plus que par intérêt, et dans le cas présent, il s'était lui-même contraint à accepter d'interroger les gobelins, et avait refusé à contre coeur d'envoyer Coleen à cette besogne, dont il était certain, elle se serait amplement rassasiée.

Observant avec désintérêt la silhouette enveloppée dans le carmin d'une élégante cape s'avancer vers les trois captifs, il s'installa ensuite sur la chaise que venait de quitter la Dame Rouge. Son index et son majeur joints, caressèrent alors distraitement son menton, tandis qu'il réfléchissait calmement à la meilleure solution qui se présentait à eux pour s'approprier les secrets si bien gardés et défendus des gobelins. La souffrance physique qu'il avait infligé à l'un d'eux ne semblait pas atteindre la limite de sa force mentale. Il demeurait parfaitement muet à propos de l'objet de leur convoitise, au plus grand désespoir du chef de clan. Quelles créatures bornées et sottes ! Mais au fond de lui-même, Xenophius était convaincu qu'il pouvait briser ces créatures, les faire parler de force. Nul ne pouvait résister à la douleur qu'il se promettait de lui infliger !

Mais ce n'était pas l'avis de la jeune et ténébreuse sorcière, qui semblait vouloir souhaiter une approche plus douce. Si sa fierté sans failles ne l'en n'empêchait pas, le vieux mage aurait probablement reconnu que cette idée était bonne et bien réfléchie, mais Xenophius n'avait d'approbation que pour ses propres idées. En réalité, il s'en voulait intérieurement de ne pas y avoir songé lui-même, lui qui connaissait bien la caractère des gobelins, il aurait du savoir que nul supplice ne les plierait à des aveux. Mais d'autres affaires et préoccupations personnelles le troublaient, et même s'il avait du mal à le reconnaître, il était fatigué. Le grand et redoutable homme d'affaires qu'il était était réellement épuisé par toutes les stratégies, tous les plans d'attaque et de défenses que ses affaires l'obligeaient à créer. Il n'avait plus autant de vivacité d'esprit. Qu'il le veuille ou non, il lui fallait prendre du repos, et déléguer du travail à ses employés.

En attendant, il donna son approbation à la proposition de la jeune femme, et se leva donc pour aller interroger les prisonniers. Plantant son regard dans chacun des gobelins, tour à tour, il évalua lequel d'entre eux il allait questionner le premier. Celui qui venait de répondre à la Tueuse semblait bien plus jeune que ses deux confrères. Xenophius porta toute son attention sur ce dernier, le fixant avec fermeté. Il demanda, lentement et avec froideur :

"Gringott's possède-t-elle des passages secrets ?"

Le vieil homme espérait que le jeune gobelin se trahisse par des images, des visions de ces passages dans son esprit, que la legilimens n'aurait plus qu'à capter. Il s'agissait de précision dans le questionnement, et de rapidité pour la Dame Rouge. Aussi furtives soient-elles, les images qu'elle verrait auraient toute leur importance.