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 Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors
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MessageSujet: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyMer 9 Nov - 22:20:52

Les vendredis étaient toujours bien spéciaux au Bureau des Aurors. Bien que les effectifs étaient réduits le week-end et que la plupart des employés les plus anciens pouvaient profiter de leurs deux journées de congé, le Bureau restait ouvert sept jours sur sept, trois-cent-soixante-cinq jours par année, sans exception. Seulement, le vendredi, on se serait cru en début d’école élémentaire. Les gens parlaient beaucoup plus fort que d’habitude – et ce n’est pas peu dire -, on se chamaillait pour des raisons puériles, on se taquinait à outrage et on passait à deux doigts d’une bataille de nourriture à chaque pause de midi. Même les plus anciens et les plus sérieux – ceux avec leur bureau tout au fond, pas loin de celui de la directrice – se lâchaient un peu plus le vendredi, laissant échapper quelques blagues bien placées et quelques commentaires badins. Et aujourd’hui, cela risquait d’être encore pire. Pourquoi? Comment est-ce possible, vous demandez-vous? Eh bien… C’était vendredi le 29 Octobre, deux jours avant l’Halloween qui aurait lieu le dimanche. Le Bureau des Aurors n’échappait pas aux célébrations. Mot d’ordre; il fallait arriver déguisé, ne serait-ce qu’un peu, sinon on nous imposait un déguisement. Après la réunion matinale, les Aurors chargés de missions seraient autorisés à l’enlever, mais c’était bien la seule exception. Botter des fesses de Mage Noir en costume de Superman, c’est mignon mais pas très sérieux.

Huit heures, toujours pas un chat dans le QG. À l’entrée, on ouvrait doucement la porte. Le bruit distinct de petits talons faisait de l’écho contre les murs; c’était toujours un peu perturbant d’arriver dans un moment de silence. Mais c’était la routine matinale de la Directrice. Avec sa grossesse, elle ne pouvait plus passer toutes ses journées au Bureau – interdiction de la part du Directeur du Département de la Justice Magique – mais elle tenait à venir voir ses grands enfants au moins une fois par semaine. Et puis aujourd’hui, c’était spécial. Non seulement voulait-elle célébrer l’Halloween avec eux, mais elle avait convoqué tout le monde à une réunion pour discuter de la mission de surveillance qui aurait lieu le dimanche soir, à l’UMA. L’université avait organisé un bal costumé pour cette fête et on avait demandé au Bureau des Aurors de s’occuper du bon déroulement de la soirée. Plusieurs Aurors s’étaient proposés pour cette mission spéciale, mais il fallait faire une mise au point, que ça se discute, que l’on choisisse les effectifs. La réunion avait lieu dans une heure; la jeune directrice avait le temps de se préparer.

Avant de passer à son bureau, la Grecque navigua lentement entre les bureaux, suivie de près par un bon nombre de grandes tasses de carton. Elle s’arrêtait à chaque station, y déposant un petit paquet de bonbons – ce matin, les sacs étaient plus gros que d’habitude - et un café ou un thé, tout dépendant des préférences de chaque Auror. Une semaine après sa promotion, elle était au courant des caprices matinaux de ses employés. Il leur avait fallu un temps pour s’habituer mais bien vite, ils s'étaient adaptés; plus personne n’apportait son propre breuvage du matin. Mais il ne fallait pas enlever trop de travail aux Moucherons; les cafés ou les thés supplémentaires n’étaient pas fournis, et les pâtisseries non plus. La belle s’arrêta un instant devant les bureaux de ses deux chefs d’équipe, y déposa leurs bonbons et leur breuvage respectif et sortit de son sac à main deux petites peluches. Elle déposa entre les montagnes de papiers de Jared une peluche en forme de citrouille et, juste à côté d’une tasse de café vide du côté de Natalee, une peluche de bûcheron qui a la capacité de se transformer en loup. Une fois tous les petits cadeaux du matin à leur place, la sorcière agrippa sa baguette de pommier et, de quelques sortilèges bien simples, fit accrocher des banderoles d’Halloween sur les murs et au plafond et tamisa légèrement la lumière en plus de la rendre un peu rougeâtre. C’était parfait pour l’ambiance.

Satisfaite, la jeune femme tourna les talons et se dirigea vers la porte de son propre bureau, qu’elle déverrouilla d’un sort non prononcé. Elle entra, referma la porte derrière elle et se pencha sur le grand sac qu’elle portait dans sa main droite. Un fin sourire se peignit sur ses lèvres; elle avait trouvé le costume idéal. C’était d’ailleurs celui-là qu’elle comptait porter le dimanche soir. Après tout, des costumes pour femmes enceintes, c’est pas évident à trouver ou à fabriquer…

Dix minutes plus tard, elle était prête. Elle s’était déguisée en fée des bonbons. La Grecque portait une robe sans manche, ajustée juste sous le buste et se décollant complètement de son corps pour laisser respirer son ventre. Elle lui allait jusqu'aux genoux, principalement blanche avec un gros ruban rose incarnadin à la couture sous son buste et un accent de dentelle sous le jupon, du même rose. On retrouvait fixés à la robe d'un sort habile une grande variété de bonbons colorés à la fois durs et gélatineux, ainsi que des sucettes. La particularité de ces bonbons, c’était qu’à chaque fois qu’on en prenait un, un autre identique réapparaissait au même endroit. Ses cheveux d'un brun chocolat étaient légèrement ondulés et ramenés sur sa tête à l'aide d'une pince et elle tenait dans ses mains sa baguette magique camouflée en sucette géante. Ajoutons à cela du maquillage bien coloré et scintillant, des souliers roses à petits talons et des chaussettes blanches à froufrous. Mignonne comme il ne s’en fait plus.

Ça commençait à s’activer derrière la porte de son bureau… Quelques petites exclamations de surprise – le QG était rarement ainsi décoré – quelques rires, quelques bâillements. La Directrice passa derrière son bureau pour ramasser le dossier de la mission de dimanche et ouvrit lentement la porte de la pièce, se dirigeant d’un pas rapide vers la salle de conférence – sans négliger de saluer d’un signe de la main ceux qui étaient arrivés. Elle devait inscrire quelques trucs au tableau puis établir le plan de réunion. Après coup, elle pourrait se permettre de socialiser un peu avec son équipe. Elle en avait tellement envie! Une semaine sans les voir, c’était beaucoup trop long.

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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyJeu 10 Nov - 17:40:45

Chaque matin où Natalee s'éveillait dans ce lit maudit était un affront de plus que lui faisait le mauvais sort. Comme à son habitude, la lycane se leva du pied gauche, la mine froissée par une nuit trop courte.
Elle aurait volontiers passé la nuit au bureau plutôt que dans le petit appartement de fortune qu'elle louait en attendant de pouvoir retrouver sa maison. En réalité, elle aurait largement préféré passer la nuit dans Sa Maison. Le seul problème, c'était que temps que Valère était encore en vie, ou du moins en liberté, elle avait l'interdiction formelle d'y remettre les pieds. Trop dangereux.
Cet appart l'exécrait au plus haut point. Elle n'était ni à l'hôtel, ni vraiment chez elle. En d'autres termes, elle n'était nul part. Cela justifiait amplement de passer la nuit sur le canapé du bureau, la main proche des dossiers importants plutôt qu'ici. D'autant plus qu'aujourd'hui, c'était Halloween. Dormir au bureau lui aurait permis de voir enfin qui était le con qui, depuis des années, lui faisait des cadeaux anonymes débiles ce jour-là.

Au radar, Natalee se dirigea vers la salle de bain, non sans s'emmêler plusieurs fois les pieds dans ses fringues de la veille, qu'elle avait jeté par terre. La salle de bain était petite, comme à peu près toutes les pièces de cet appartement. Il n'y en avait pas beaucoup, d'ailleurs. Une chambre, une salle de bain, un salon et une kitchenette. La décoration n'était pas affreuse, mais il demeurait que ce n'était pas sa maison. Au moins avait-elle maintenant un espace à elle et ne dormait plus sur le canapé de Jared, qui, bien qu'il fut confortable, l'avait vite lassée.
Elle se jeta un regard à travers le miroir tout en mettant une couche de dentifrice sur sa brosse à dents, puis grimaça à la vue des cernes qui alourdissaient son regard. Depuis Juin, l'auror dormait trop peu. L'affaire Araley l'obnubilait comme jamais. Elle n'avait qu'une espérance, en finir au plus vite avant que les choses ne dégénèrent réellement. D'autant plus qu'à présent, elle avait conscience que le mage noir en avait spécialement après elle. Ce n'était pas franchement une bonne nouvelle, mais cela la motivait à travailler davantage, ce qui, chez Natalee, équivalait à ne faire quasiment que cela de ses journées, voir de ses nuits. Même quand il n'y avait plus rien à faire, elle restait souvent au QG des aurors à la nuit tombée, lorsque tous étaient parti, pour réfléchir devant la grande carte d'Europe où on localisait les déplacements vérifiés d'Araley, avec l'espoir de trouver un lien dans chacun de ses déplacements, un point central qui pourrait amoindrir la sphère de recherches.
C'était avec la tête pleine de toutes ces réflexions que Shevelin prit sa douche, puis se dirigea d'un pas plus assuré vers la petite commode, une serviette autour d'elle. Elle l'ouvrit, prit au hasard des vêtements, avant de se rappeler la consigne de la veille. Arriver déguisée, au risque sinon de se faire imposer un costume débile par la joyeuse bande de fêtards qu'étaient les aurors - et Ophélia.


« Fait chier... »

Marmonna-t-elle en jetant en boule son jean dans le tiroir, pour sortir finalement les seuls vêtements qui pourraient faire office de déguisement. Il s'agissait d'un pantalon moulant en latex et d'un débardeur noir, qu'elle raccourcit et déchira sous la poitrine d'un coup de baguette. Elle enfila le tout et alla se poster devant le grand miroir de sa chambre.
Ouais, bon. Elle n'avait pas encore l'air d'une fille qui venait de passer sous les griffes d'un loup-garou. Natalee réfléchit un instant, puis se décida. Quitte à se déguiser en soi-même, autant sortir le grand jeu. Elle pointa sa baguette magique en direction de son visage et prononça un sortilège de métamorphose. Aussitôt, ses oreilles s'allongèrent et se couvrirent de poils, jusqu'à émerger d'entre ses cheveux, près du haut de son crâne, comme des oreilles de loup. C'était plutôt réussi, pour un sort improvisé. Elle arrivait même à les bouger. Elle s'amusa un moment à les plaquer en arrière, à les dresser hautes de part et d'autre de ses tempes, comme si elle écoutait quelque chose d'intéressant, puis fila dans la salle de bain pour se maquiller. Elle farda ses yeux de fard noir et d'un épais trait de crayon khôl, puis ajouta une touche de rouge à lèvres carmin. Avec son teint pâle, fatigué, elle avait l'air d'une gothique sur le retour plus que d'une lycane, mais c'était déjà ça. Pour compléter son déguisement, elle fit apparaître sur ses hanches et son ventre dénudés de fausses entailles, ainsi que sur ses bras. Pour une fois, Ophélia allait être ravie de son déguisement, elle n'avait jamais fait autant d'effort pour Halloween.
La lycane déguisée en lycane prit ses clefs et sa cape posées sur la table basse du salon et transplana directement devant le ministère.

Le département des Aurors était encore calme. Pour tout dire, il n'y avait presque pas un chat, si on excluait quelques lève-tôt qui mangeaient des bonbons à leur bureau, la tête dans le brouillard, et le fléreur qui suivait Natalee en ronronnant, la queue en l'air. Personne ne savait ce qu'il fichait là, ni à qui il appartenait s'il appartenait à quelqu'un, mais il était devenu un genre de collègue à part entière, à qui on ne manquait pas d'apporter quelques mioubouffe le matin. Certainement était-ce pour cette raison, d'ailleurs, que l'animal collait Natalee au point de la faire trébucher à chaque pas.


« Arrête de te fourrer dans mes talons, j'ai rien pour toi, Bob. »

Bob - puisque c'était ainsi qu'on l'avait surnommé - l'observa d'un œil sidéré et se détourna d'elle avec un parfait dédain. Les talons de ses escarpins vernis à plateforme claquaient dans le QG tandis qu'elle se dirigeait vers son bureau, et ses collègues lui jetèrent un regard surpris.

« Je ne savais pas que tu possédais de vraies chaussures, Lee ! »

S'esclaffa l'un d'eux, l'air goguenard. Elle répondit par un regard noir avant de se laisser tomber devant son bureau. Machinalement, elle prit sa tasse de café mais, avant de terminer de porter celle-ci à ses lèvres, se figea, les yeux ronds. Ah, elle se disait aussi que c'était calme, beaucoup trop calme pour un vendredi d'Halloween. Natalee reposa son café et se leva, en prenant l'objet orange et noir que quelqu'un avait eu la charmante idée de mettre sur son bureau, accompagné d'un petit mot : « Trick or dick ».

« Quelqu'un a oublié son godemiché sur mon bureau ! »

S'exclama-t-elle sous les rires hilares de ses collègues. Il leur en fallait définitivement peu.

« Je peux savoir de qui vient cette connerie ? Je vous préviens, si personne ne se dénonce, vous aurez tous pour mission d'aller embrasser le cul de Bob sous le gui, à Noël !
- Oh allez Lee... Y a des chocolats avec, de ta marque favorite en plus ! »

En effet, en plus des sucreries habituelles distribuées par Ophélia Benson, il y avait une boite pourpre qui libérait une agréable odeur de chocolat. Elle l'ouvrit et découvrit, presque avec surprise, qu'elle était remplie de chocolats en forme de pénis. Bravo les gars, quel humour décapant. Un sourire amusé aux lèvres, l'auror se réinstalla sur sa chaise et porta son regard sur une peluche qu'elle n'avait pas encore remarqué. Il s'agissait d'un bûcheron avec une grosse moustache, bien viril, affublé d'un air quelque peu... allemand. Elle haussa les sourcils, interloquée. C'était quoi encore, un cadeau débile de ses collègues ? Non, la chose était avec les bonbons d'Ophélia et, quand elle regarda aux alentours, elle remarqua qu'il y avait aussi une peluche sur le bureau de Jared. Seulement, lui avait bénéficié d'une petite citrouille toute choupi, qui la regardait avec un sourire et un air niais. Elle ricana, et prit le bûcheron dans ses mains. Aussitôt, le bûcheron se métamorphosa en loup (ben oui quoi, c'est une peluche magique). D'accord, donc le bûcheron, c'était elle en fait ? Elle alla pour la planquer dans le tiroir de son bureau, espérant en vain que personne ne l'avait vu, quand une silhouette familière s'approcha.
Natalee adressa à Jared le regard le plus naturel possible, ce qui n'était pas bien facile avec une peluche qui venait de reprendre sa forme de bûcheron dans une main, un god avec des testicules en forme de citrouille dans l'autre et des oreilles de loup sur la tête.


« Y a partouze ce soir ? Jared en kilt, Natalee sans soutif, ça sent l'orgie !
- D'où tu sais que j'ai pas mis de soutif, toi ?
- Ça se voit. » Rétorqua Heathcliff, avec son sempiternel air malin.
Natalee baissa le menton et tira sur son débardeur en prononçant un très joli « Et merde. ».
« T'inquiète, il n'y a pas grand chose à voir. »

Natalee posa le sex-toy, plongea sa main dans la boîte de « bites » et en lança une dans la tête de Heathcliff, qui se la prit en plein dans le nez, sous les regards appréciateurs de ses coéquipiers.

« Met-la dans ton slip, ça remplacera le néant qu'il contient. »
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyJeu 10 Nov - 21:00:38

Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué. Nous ne pouvons donner suite à votre appel. Tududuuuuuut ! Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué. Nous ne pouvons donner suite...

Jared raccrocha d'un geste brusque et se gratta la tête, déconcerté. Pas attribué.. On se foutait de qui, là ? Ce numéro avait été celui de sa mère depuis toujours, et il pouvait le composer les yeux fermés, à force. Et d'ailleurs, la question ne se posait même pas, puisque sur son téléphone, le numéro était enregistré. Par acquit de conscience, il vérifia les chiffres, puis appuya à nouveau sur la touche verte.

Le numéro que vous avez demandé...

L'Auror se retint de jeter le téléphone contre le mur, maudissant sur tous les tons les services téléphoniques britanniques. Pour une fois, il avait vraiment besoin de parler à sa mère – pas seulement pour lui redemander sa recette de shortbreads, disons. Il devait joindre sa mère pour décommander – ô chagrin – sa présence au dîner de famille qui se tiendrait le soir même... Le ministère requérait sa présence, et le service passe avant tout, pas vrai ? Il n'aurait donc pas la joie, ce soir-là, de parler politique avec ses deux beaux-frères débiles, de se casser les dents sur l'éternel gâteau trop cuit concocté par sa soeur cadette, de lâcher Gallions et bonbons dans les mains avides de ses neveux, de surveiller l'ambiance toujours explosive entre ses parents – le tout en maintenant sa consommation de whisky à un niveau raisonnable pour ne pas chagriner M'man. L'ordre de mission était arrivé la veille seulement sur son bureau, et il n'avait pu appeler sa mère à l'heure tardive à laquelle il était rentré ; il devait le faire avant d'aller bosser, car sa chère vieille, en bonne Moldue, ne pouvait être prévenue autrement.
Jared se leva, alla se servir une grande tasse de café, et tenta de rappeler. Tududuuuuuut ! Le numéro que vous avez demandé...


-Mais putain de bordel de merde ! cria-t-il, l'appareil toujours collé à son oreille.
-Jared ? C'est toi, mon grand ? répondit alors la voix angoissée de sa mère – contre toute attente, l'appel avait été transmis malgré le message d'erreur.

Il fallut un moment pour expliquer à M'man que les vilains gros mots ne lui étaient pas destinés, et encore plus pour la consoler de ne pas avoir son fils unique et préféré autour du haggis du soir. Elle se lamenta qu'elle ne le voyait plus, et ajouta que ses soeurs allaient finir par le croire mort, s'il persistait à ne pas se montrer aux repas de famille, à cause de ses fichues missions. Oui, peut-être. Mais outre que son boulot était effectivement prenant, il avait une excellente raison de déserter ce genre de festivités : il ne supportait pas ses deux corniauds de beaux-frères, et ses six neveux et nièces, de un à neuf ans, ne lui manquaient guère. Il jura à M'man de passer un soir pour le thé, en tête-à-tête (M'man, il la supportait, malgré son insistance à vouloir le marier) et put enfin raccrocher, l'oreille écarlate à force d'y tenir le combiné.

Deuxième rasade de café, puis l'homme fit un passage rapide à la salle de bains pour une douche et – ouais, c'est vendredi – un coup de rasoir. La taille ceinte d'une serviette, il regagna sa chambre, ouvrit l'armoire, et s'assit sur le lit, la mine perplexe. C'était Halloween, il fallait se déguiser... mais en quoi, nom d'un Mangemort en bermuda ? Après un moment de réflexion, il finit par se décider – et tant pis si les chefs gueulaient encore. Il enfila son kilt, ajusta le sporran, puis attrapa dans l'armoire le T-shirt Batman offert par sa soeur aînée au dernier Noël. Un blazer par-dessus, ses Docs, et il aurait définitivement l'air d'un con (et tout le monde serait content). Il roula tout de même un jean dans son sac à dos avant de transplaner – pas envie de passer la journée à se geler les gambettes.

Une drôle d'ambiance régnait au QG lorsqu'il y arriva, et son entrée en costume semi-traditionnel n'arrangea rien. Heathcliff le siffla et le complimenta sur la qualité de l'épilation de ses jambes. Leeroy ne dit rien, mais éclata d'un rire réjoui. Un autre demanda, très haut, si la légende voulant qu'un vrai Ecossais ne porte rien sous son kilt était fondée. Et un autre, et un autre... Tant bien que mal, Jared parvint à atteindre son bureau, sur lequel il jeta son sac à dos. Natalee, déguisée, de façon originale, en lycane gothique, l'avait précédé de quelques instants, et leur arrivée presque concomitante suscitait des réflexions graveleuses. On savait qu'ils avaient vécu sous le même toit plusieurs semaines durant, et cela avait lancé une parodie de série télévisée, «Aurors gloire et beauté ». Chacun de leurs faits et gestes étaient disséqués et commentés, spécialement par ce demeuré de Heathcliff, psychologue de comptoir chevronné. Jared se laissa tomber sur sa chaise, sans mettre les pieds sur son bureau pour une fois (kilt oblige) ; dans l'instant, son regard fut attiré par un geste brusque (enfin, encore plus brusque que d'habitude) de Natalee. Elle rangeait quelque chose dans le tiroir de son bureau... quoi, il n'avait pas vu, mais à en juger par la citrouille en peluche qui trônait sur son propre bureau, c'était une horreur du genre. Lee alerta ensuite les populations sur la présence d'un godemiché sur son bureau, et un petit malin lança :


-Lee est obligée d'avoir un sextoy ? Pas très flatteur pour toi, Jared...
-Ta gueule, abruti, retourne donc te friser les poils du cul,
répliqua Grant d'une voix parfaitement audible, avant de se rendre compte qu'un silence relatif venait de se faire, signe certain de l'approche de la patronne. Oh, bonjour, Boss, poursuivit-il, un brin rouge, en la voyant marquer un arrêt devant son bureau, tandis que tout le monde se poilait à ses dépens.



Dernière édition par Jared Grant le Dim 13 Nov - 18:08:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyVen 11 Nov - 3:49:26

Dossier à la main, la Grecque vint poser ses fesses sur le bord de la grande table qui trônait dans la salle de réunion, se plaçant face au tableau blanc complètement vierge. Elle avait toujours pris un plaisir particulier à ce moment de la journée, particularité qu’elle n’arrivait pas à comprendre. Réviser le dossier du bout des yeux, écrire les informations nécessaires en restant attentive au bruit sourd des voix de ses employés derrière la porte… Ophelia trouvait cela particulièrement apaisant. Ces quelques minutes rien qu’à elle où elle pouvait s’organiser, afficher le plan d’action puis jeter un regard extérieur sur ce qu’elle avait prévu avant de le proposer à son équipe. Il n’était pas rare qu’elle se serve de ce moment pour apporter quelques changements de dernière minute aux différentes stratégies qu’elle avait mises en place. Après avoir contemplé quelques secondes l’infini de blanc qui se dressait devant ses yeux, la belle porta attention au document qu’elle tenait toujours bien fermé dans ses mains. Elle s’apprêta à l’ouvrir et… POC! Un coup de sucette géante direct sur le nez. Dans un réflexe, la directrice lâcha l’énorme faux bonbon, qui chu discrètement sur le sol, et vint porter sa main à son appareil olfactif meurtri. Quelques jurons soufflés en grec, une petite plainte, et le choc était passé. Qui était l’idiot qui avait eu cette idée saugrenue, déjà? Pourtant, ça avait bien du sens à ses yeux, au départ. Une façon d’ajouter au costume, mais de toujours avoir sa baguette en main en cas d’urgence. Seulement, au Bureau, elle n’avait pas particulièrement besoin d’un éclat de fantaisie supplémentaire. Et maintenant, elle devait se pencher…

Non sans pousser un grand soupir d’exaspération, la future mère déposa le dossier de mission sur la table et vint en agripper le bord de ses doigts fins. Elle posa un genou sur le sol en prenant garde de ne pas trop pencher le dos et s’abaissait suffisamment pour pouvoir prendre le manche d’un blanc scintillant de l’accessoire encombrant. Le tenant bien solidement dans sa main libre, elle se redressa lentement, fronçant les sourcils sous la sensation d’une douleur dans le bas de son dos. Heureusement que personne ne l’avait vu, quelle honte cela aurait été. La sorcière prononça un sort bien simple et la baguette de Pommier pris aussitôt sa forme originale. Oui, c’était bien mieux ainsi, beaucoup plus fonctionnel. Elle reprit ensuite sa place, comme s’il ne s’était rien passé. Mais il lui fallait un petit remontant, à présent, elle le méritait bien. La brune regarda aussitôt sa robe, en fouillant la surface des yeux à la recherche de quelque chose de spécifique. Les bras mi-levés pour mieux voir, on aurait cru qu’elle cherchait une tache. Puis elle l’aperçue, là, sur le côté gauche du jupon qui se bombait avec son ventre. Une grosse sucette au raisin. Un sourire vainqueur éclaira son visage alors qu’elle enlevait le bonbon de sur sa robe. Elle retira l’emballage de plastique non sans un air de triomphe et fourra la sucrerie acidulée dans sa bouche. Sa revanche sur la communauté sucettaire était savoureuse.

Sa main libérée de la confiserie – qui trouvait sa place dans la chaleur de sa bouche et contre ses papilles gustatives – vint s’approprier le document toujours clos. Prenant garde de ne pas se planter le bout de sa baguette dans l’œil, la Grecque ouvrit le carton et commença sa révision du dossier. Il n’y avait en fait pas grand-chose à faire. C’était une mission de protection comme toutes les autres avant, mais l’UMA avait demandé à ce que les effectifs envoyés soient particulièrement bien préparés. Pour sa part, la directrice du Bureau ne voyait pas en quoi c’était nécessaire d’y apporter une attention spéciale. Il devait sans doute y avoir une part de superstition dans la requête de la direction de l’établissement universitaire. La légende dit que les esprits tordus, malsains et perdus du monde des morts font surface à l’Halloween, peut-être que quelqu’un allait tenter quelque chose ce soir-là par amour d’une mise en scène bien pensée. Sans y porter plus de réflexion, la directrice commença à inscrire quelques mots au tableau à l’aide d’un sortilège d’écriture. La liste des tâches, les noms des volontaires jusqu’à présent, un petit schéma du Magic Night Club, le plan de protection extérieure ainsi que les quelques endroits dits vulnérables, qui allaient être surveillés régulièrement. Le plan affiché, la belle brune referma la couverture du dossier et sortit de la pièce, baguette à la main, faisant tourner la sucette violette dans sa bouche de l’autre.

C’était presque le contraire de lorsqu'elle était entrée. La moitié des Aurors attendus ce matin étaient déjà arrivés, tous plus bruyants les uns que les autres. Alcool, bite, seins, bonbons, blessure… On discutait des mêmes choses que d'habitude, quoi. Mais son regard d’azur remarqua un petit attroupement autour des bureaux de ses deux chefs d’équipe. La brune soupira doucement, pris une autre léchée de sa sucette et descendit les quelques escaliers qui la séparait du reste du QG. Elle s’avança d’un pas calme et régulier vers le groupe, la plupart se taisant à son passage alors qu’ils la saluaient d’un air coupable. Qu’est-ce qui se tramait encore? Elle n’en avait aucune idée, mais ses yeux furent aussitôt attirés vers le gode qui reposait sur le bureau de Natalee. Joyeux Halloween, hein…

Retourne donc te friser les poils de cul? Eh ben, c’était… coloré. La jeune femme, d’abord étonnée, ne put réprimer un rire délicat. Ça allait directement dans son glossaire des jurons et insultes, ça. L’homme à la langue sale remarqua finalement que sa patronne était debout, à côté de lui. Il la salua, une teinte de rouge lui venant aux joues alors qu’elle le regardait droit dans les yeux. Dans un mouvement fluide, la Grecque vint glisser sa baguette sous le gros ruban qui la serrait sous le buste, l’autre tenant toujours la sucrerie entre ses doigts.


« Vous méritez qu’on vous fasse manger une barre de savon, Grant. C’est pas propre. », dit-elle sur un ton faussement critique alors qu’elle lui plantait doucement son index manucuré à la française dans la joue.

Ophelia garda son air tout à fait froid et sérieux pendant quelques secondes puis le brisa d’un petit clin d’œil. Et ce fut comme un signal; les gens reprirent leurs discussions, leurs commentaires orduriers. Pourtant, ils savaient très bien qu’elle n’était pas du genre à faire des scènes pour quelques mots déplacés. La plupart du temps, elle se prêtait au jeu avec plaisir. Mais depuis qu’elle avait terminé la matinée en pleurs dans les bras de Natalee quelques mois plus tôt, on faisait attention, même si cela n’avait eu aucun rapport avec les mots échangés au sein du Bureau. On préférait prévenir que guérir, et ce n’était pas une mauvaise chose. Mais à présent, ses sautes d’humeur s’étaient stabilisées et le petit incident était presque oublié. Pas que cela avait été particulièrement choquant ou extrême comme réaction – il ne s’agissait que d’une femme qui sanglotait doucement dans les bras de son amie – mais on ne l’avait jamais vue ainsi au Bureau. Un petit moment de vulnérabilité chez une femme enceinte était cependant bien vite pardonné. Si quelqu’un lui en avait voulu, c’était bien elle-même. Pour une patronne, la faiblesse ne s’affiche pas, un point c’est tout.

La Grecque s’approcha du bureau de Natalee et vint se placer derrière elle. Doucement, elle laissa ses doigts caresser les oreilles de loup pointées vers le plafond avant de faire courir le bout de ses doigts dans ses cheveux, lui faisant une petite natte d’un air distrait, sans raison particulière. De toute façon, elle n’avait pas besoin de raison. Ce n’était pas un secret pour qui que ce soit que Lee avait une relation amicale bien solide avec la patronne, et la lycane, avec les années, s’était habituée à recevoir les petites affections de la Grecque. Ça faisait presque partie de la routine. La brune leva son regard de sur la chevelure de son amie, sans cesser d’y glisser ses ongles, et sourit en détaillant un peu le sex-toy.


« Oh mais quelle attention tout à fait charmante!… Moi j’te gage 5 gallions qu’il brille dans le noir. »


[J'espère que ça vous va I love you]
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyVen 11 Nov - 11:22:10

Ce n'était plus un QG, c'était une foire au poisson. Comme tous les matins chez les aurors, me direz-vous. Non, c'était pire aujourd'hui. La remarque graveleuse du brigadier Collins au sujet de sa sexualité avec Grant tira un regard noir à Shevelin, tandis que le concerné conseillait aimablement au bout-en-train de retourner se friser les poils du cul. Si même Grant se mettait à faire dans le finaud, autant dire que la journée promettait d'être riche en dialogues imagés et autres frivolités linguistiques.
Par chance, l'arrivée impromptue d'Ophélia calma les ardeurs de l'ensemble des acteurs, et tous la regardèrent avec un air de collégien surprit en train de lever le mauvais doigt à l'encontre d'un de ses petits camarades de classe. Depuis que la future maman s'était effondrée dans ses bras pour une raison que personne n'avait comprit – pas même Natalee – on prenait soin de ne pas trop malmener ses hormones ultra réactives sans un aval implicite de la jeune femme. Malgré leur rudesse apparente, les aurors prenaient soin de ne pas pousser la rigolade vers le point de non-retour, où les egos craquaient et ou les femmes enceintes se mettaient à pleurer. D'autant plus qu'Ophélia était la Boss, elle avait droit, de ce fait, à un traitement de faveur.
Natalee profita du calme pour apostropher le rigolo, les oreilles en arrière, signe indubitable de son mécontentement.


« Dis-moi Collins, ça fait longtemps que tu ne t'es pas pris une mandale de ma part, non ? Au lieu de raconter des conneries, tu as mon rapport ? Je te rappelle que je le voulais pour ce matin, or, je ne vois rien qui ressemble à un rapport sur mon bureau. Tu ferais bien de te magner le cul si tu ne l'as pas terminé, car je te jure que tu passeras la nuit au bureau avec moi pour le terminer si je ne l'ai pas après la réunion. »

Collins prit une vieille teinte verdâtre et grimaça, comme à chaque fois qu'il se faisait remonter les bretelles par son lieutenant. C'était d'ailleurs ce pourquoi Natalee aimait tant élever la voix à son encontre. C'était méchant, mais ça défoulait. Et ça rappelait à tous les abrutis qui était le chef au QG, par la même occasion. L'équipe de Natalee sembla soudainement se rappeler qu'ils avaient tous des choses à préparer avant le meeting en salle de conférence et se mirent au travail, fouillant d'un air affairé dans leur bureau.

« T'as l'air en forme Jared ! Hello Ophélia ! »

Entonna-t-elle d'une voix plus chaleureuse en tournant son regard mordoré en direction de la directrice avec, de surcroît, un sourire. Tandis que cette dernière contournait le bureau pour se placer dans son dos, Natalee sortit d'un de ses larges tiroirs un petit dossier qu'elle posa sur son bureau, dans la maigre place qu'il y avait encore entre le fatras de documents divers, de bonbons et de cadeaux. Tandis qu'elle ouvrait son dossier à la première page, elle sentit le doigt de sa patronne caresser la pointe d'une de ses oreilles, qui se plia instinctivement vers le bas, avant de se redresser et de tiquer de la même façon lorsque l'ongle d'Ophélia se posa à nouveau sur celle-ci.

« Arrêtes, ça me chatouille ! »

Ricana-t-elle en relevant le menton, pour essayer d'apercevoir son amie derrière elle. Celle-ci glissa alors tout naturellement ses doigts manucurés dans ses longs cheveux sombres. Ces petites marques d'affection avaient gêné un petit moment Shevelin, peu habituée à ce genre de pratique. Elle, elle était plutôt habituée aux joutes verbales plutôt qu'aux petites douceurs entre filles, mais elle avait finit par s'y habituer et laisser Ophélia faire, bien qu'il fut rare que Natalee se prête à son tour à ce genre de comportement. Toutes les deux avaient un caractère bien à elles et se témoignaient leur amitié d'une façon bien différente. Chacune le comprenait et Ophélia ne se vexait pas de ne pas avoir en retour des petites papouilles de son employée. Natalee était plus sauvage, réservée et Ophélia la respectait telle qu'elle était. En retour, Lee faisait de même. Tout allait le mieux dans le meilleur des mondes chez nos amis les aurors.
La remarque de la patronne sur le sex-toy qui gisait sur son bureau tira à la lycane un gloussement qui ressemblait plus à un jappement.


« Je te dirais ça demain matin... »

Rétorqua-t-elle en se tournant à moitié vers Ophélia, le sous-entendu au bord des lèvres et le regard aguicheur.

« Ah ! Je l'ai ! »

Entendit-on soudain, à travers le brouhaha ambiant. Collins courut souplement jusqu'au bureau de Natalee et lui tendit d'un air tout à fait sérieux le rapport sur la contrebande de venin d'Acromentula et autres produits illicites retrouvés sur le marché noir. Natalee prit le dossier en remerciant son équipier et le plaça sous le dossier qu'elle avait sortit un peu plus tôt.

« J'ai noté quelques remarques là-dedans en ce qui concerne la surveillance de l'UMA. Tu auras peut-être déjà pensé aux difficultés que je soulève, mais si tu veux le lire avant la réunion, tu le peux le prendre, ça peut t'être utile. »

Déclara Natalee, en bonne obsédée du travail qu'elle faisait, oubliant par la même occasion de demander des nouvelles de son amie. Elle se rendit compte juste à temps de son manque de considération et ses oreilles s'abaissèrent légèrement en signe de gêne.

« ...Au fait, ça va toi ? Pas trop claquée ? ...J'oubliais, j'ai quelque chose pour vous. »

L'auror se leva et prit sa cape qui reposait sur le dossier de sa chaise, avant de plonger une main dans l'une des poches sans fond. Elle en retira deux cadeaux emballés et deux boites de fudges, des caramels fondants typiquement anglais. Il y avait dans le paquet de Grant une plume d'aigle auto-correctrice et auto-écrivante (qui n'avait plus besoin d'encre pour fonctionner) ainsi qu'une bouteille d'un excellent whisky, du Balvenie. Quant au paquet de Benson, il contenait une petite peluche de blaireau avec un médaillon au cou, qui annonçait en lettres manuscrites la couleur : « Pouffy rules », et, pour la future maman, toute une gamme de thés orientaux dans un coffret de bois.
Elle tendit d'un geste un peu gauche ces présents à Ophélia, puis alla coincer un quart de fesse sur le bureau de Jared, pour lui offrir ce qui lui était destiné. Elle se pencha sur lui, l'air sérieux.


« Fais attention, c'est fragile. ...Je me suis rendu compte que je ne t'avais pas vraiment remercié pour ton soutien, cet été... Considère que c'est un « merci » un peu tardif. »

Elle glissa sa main sur l'épaule de son collègue avec un sourire et se releva avec une expression plus légère.

« Et ne picole pas tout en une soirée, il m'a coûté une fortune ! »

Ricana-t-elle en mettant les mains dans les poches et en faisant malencontreusement claquer son talon aiguille contre le bois du bureau, ce qui laissa une belle trace.

« Ah merde, j'avais oublié que je n'avais pas mes boots. Quelles saloperies ces chaussures, je me demande comment tu fais pour vivre perchée sur ces engins, Ophé ! »
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptySam 12 Nov - 11:07:07

Jared Grant, ou l'insubmersible distinction britannique. De son enfance dans un quartier populaire d'Inverness, l'Auror avait conservé un certain franc-parler, qu'il s'efforçait de contrôler mais qui ressortait parfois inopinément, lorsqu'on touchait un point sensible. Et sa prétendue relation avec Natalee était, ces derniers temps, le point sensible par excellence. Outre que Grant, fin collectionneur de râteaux en tout genre, n'était jamais totalement à l'aise pour parler femmes, il estimait que la situation de sa collègue ne prêtait pas à sourire. Lui qui plaisantait de tout se refusait à blaguer sur leur cohabitation forcée, imposée par un taré de classe internationale. Lee n'aimait pas plus se confier que lui, mais il avait compris qu'elle souffrait de la situation – même si elle ne disait rien et tâchait d'être de bonne compagnie. N'importe qui, à sa place, aurait été perturbé par les événements, et elle s'en sortait relativement bien, finalement. Les premiers jours avaient été difficiles, puis ils avaient trouvé leurs marques, au point parfois d'envisager, en riant, de s'installer ensemble... Natalee avait découvert les talents de cuisinier de son collègue, et en l'étreignant au moment de quitter son appartement pour le studio qu'elle avait loué, elle avait dit que c'était cela qui lui manquerait le plus – une façon voilée de lui dire qu'elle avait apprécié sa présence. Et ces demeurés d'Aurors qui ne comprenaient pas ce que la situation avait pu avoir de critique, et s'amusaient à en tirer des conclusions aussi fausses que hâtives... Bien sûr, Jared aurait pu user de son autorité de chef d'équipe pour les réduire au silence, mais ç'aurait été la meilleure façon de faire prendre corps à la rumeur. Il aurait aussi pu tenter de faire entrer dans leurs crânes épais quelques explications sommaires sur le peu de délicatesse de leurs insinuations, mais ces gens étaient des Aurors, et donc des débiles en puissance (il était bien placé pour le savoir puisqu'il était chef). Il ne restait donc qu'à subir, et à en remettre de temps en temps un à sa place, comme Grant venait de le faire en présence de la Directrice.

Mrs Benson s'était arrêtée pile devant lui, un air sévère de maîtresse d'école mécontente sur le visage. Elle jouait un peu le rôle de mère de toute cette turbulente couvée, et en tant que telle réprimait aussi bien les écarts de langage que les comportements inappropriés ; il ne se passait pas un jour sans qu'elle soit obligée de rappeler à Jared qu'on ne mettait pas les pieds sur son bureau, mais pour une fois qu'il était correctement assis, il venait de se ramasser une honte magistrale. Dans le silence assourdissant qui avait accompagné son arrivée, Ophelia déclara à son chef d'équipe qu'il mériterait qu'on lui savonne la bouche, et le grand garçon qu'il était ne put que répondre d'un ton contrit, en s'efforçant de garder son sérieux :


-Désolé, Boss.


Il s'empressa de baisser la tête sur ses papiers pour retenir le fou rire qui menaçait, tandis que Natalee finissait de crucifier Collins en lui réclamant un rapport ; ce mec était un cas d'école, il perdait presque tout et oubliait le reste. Cela eut le mérite de remettre tout le monde au boulot, et un calme relatif revint sur le bureau. Jared, son sérieux retrouvé, compulsait une mince liasse de comptes-rendus remis par ses gars, et en numérotait soigneusement les pages avant de passer à une lecture approfondie ; près de lui, les deux idoles féminines du département devisaient joyeusement, et il remarqua, en levant la tête, que la patronne s'amusait à natter les cheveux de Lee – sans s'attirer le moindre grognement, phénomène rarissime.
Bon, il fallait faire la synthèse de tout ça, maintenant. La numérotation terminée, Jared devait lire les dix-sept pages et en tirer un bref rapport à remettre à sa directrice bien-aimée. Sans enthousiasme, il prit sa plume, la trempa dans l'encre, et attrapa machinalement le dictionnaire censé l'aider à faire moins de fautes pour poser son coude dessus. Pourquoi fallait-il sans arrêt gratter du papier, dans ce boulot ? L'Ecossais poussa un soupir en reprenant la page 1, et il s'apprêtait à inscrire le titre de son rapport quand Natalee se leva, et annonça qu'elle avait quelque chose pour Ophelia et lui. Ah tiens ? Il eut honte, un instant ; lui n'avait rien pour personne, mais les dates, ce n'était pas son fort. Il avait même réussi à oublier Noël, alors... Il était davantage un adepte des cadeaux improvisés, sans prétexte dans le calendrier. À tout seigneur, tout honneur : Ophelia fut la première servie, puis Natalee vint prendre sa place habituelle sur le bureau de Jared – vingt centimètres carrés presque vides – pour lui remettre deux paquets. Le premier contenait une boîte de ces caramels anglais dont elle le savait friand ; comme il allait ouvrir le second paquet, elle lui murmura quelques mots qui le gênèrent un peu. Ils n'avaient guère l'habitude de se laisser aller aux effusions, et, pour masquer son émotion, Jared répondit d'un ton bourru :


-Bah, c'était rien, c'était naturel.

L'attention le touchait plus qu'il ne voulait bien l'admettre, et la nature du présent (enfin, de l'un d'eux) lui tira un sourire ravi. Du Balvenie... ben ma chère ! Il contempla la bouteille avec tout le recueillement du connaisseur, et fit avec amertume :

-Oh, si l'Ecosse continue sur cette pente, je vais être obligé de la boire en un seul match... T'as vu leur dernier match en coupe d'Europe ? Ils se sont fait mettre trois cent soixante à cent trente par l'Italie. Enfin, l'Irlande s'est fait déculotter par la Pologne, ça compense... je crois qu'ils ont été encore plus mauvais que les Ecossais, d'ailleurs, ajouta-t-il, perfide, en prenant le deuxième petit objet contenu dans le paquet.

Une plume... une chouette plume, dont l'emballage proclamait les vertus de correction de l'orthographe. Jared ne s'en formalisa pas ; les plaisanteries sur son orthographe plus que fantaisiste étaient quotidiennes, et méritées. Mais s'il pouvait, grâce à cette plume, ne plus avoir honte au moment de remettre ses rapports à ses supérieurs, il était prêt à inviter Shevelin dans le meilleur restaurant de la ville !


-Merci, fit-il en déballant l'objet. Je n'en ai pas vraiment besoin, mais je l'utiliserai...

Il lança un regard vers Ophelia et ajouta :

-Ça évitera à notre patronne de faire un malaise toutes les deux lignes en lisant ma prose.

Il ne remercia pas davantage Natalee, ne l'embrassa pas, et se contenta d'un regard appuyé. Elle comprendrait.
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyDim 13 Nov - 4:27:12

Décidée à coiffer son amie ce matin, la Grecque enfourna la sucette violette dans sa bouche pour libérer ses deux mains et défit habilement ce qu’elle avait commencé avant d’entreprendre une natte française. Elle trouvait que les nattes ne lui allaient pas, mais elle prenait un plaisir particulier à les faire. Faute de pouvoir s'en faire, avoir une tête disponible était comme un petit cadeau pour elle. Et puis, ça lui donnait de la pratique, elle comptait bien laisser les cheveux de sa fille pousser, il lui faudrait donc raffiner sa technique; faire la plus belle natte en le moins de temps possible, avec un minimum de douleur. En prenant garde de ne pas toucher les oreilles dressées de l’Auror, la future maman rassembla sa chevelure et commença à la tresser habilement, commençant tout en haut et prenant une petite mèche de cheveux à chaque fois qu’elle descendait. Ophelia ne se laissa pas déstabiliser par le mouvement de Natalee, qui se tournait à moitié pour venir lui adresser un regard malicieux. Elle répondit à cet air coquin d’un clin d’œil aguicheur puis reprit où elle en était dans sa coiffure, donnant quelques coups de langues sur la sucette et aspirant discrètement et silencieusement un peu de saveur. Petit moment paisible dans le chaos du QG. Pas que la directrice avait un problème avec le bruit ambiant – elle y était bien habituée et , à force, dès qu’elle le voulait, elle pouvait entièrement bloquer les perturbations extérieures à sa tâche – mais c’était apaisant de pouvoir avoir une bulle d’intimité avec sa collègue et ancienne partenaire de l’ODP.

Depuis sa grossesse, elles se voyaient beaucoup moins souvent. Et c’était difficile pour l’humeur de la directrice. Autant leur relation avait été plus difficile lors du déplacement d’Ophelia vers le Bureau des Aurors anglais – car elle avait commencé sa carrière en Grèce à cause de la maladie de son père – elles étaient de très bonnes amies aujourd’hui. Avec le temps passé à travailler ensemble avant sa promotion au rang de directrice et à défendre leurs valeurs au sein de l’Ordre du Phénix, les deux femmes avaient appris à se connaître, à voir l’autre au-delà des premières impressions qu’elles s’étaient faites. Car elle était entièrement consciente que Natalee l’avait d’abord vu comme une femme incompétente, probablement engagée pour la grosseur de ses seins et la souplesse de sa langue, juste bonne à distraire les garçons lorsqu’elle se penchait pour ramasser un stylo. De la même façon, Ophée avait d’abord perçue Lee comme particulièrement froide, malheureuse et probablement mal baisée. Avec les missions qui passaient, elles apprenaient à reconnaître les talents l’une de l’autre, à se parler sans avoir envie de se cracher dessus, à découvrir leurs multiples points en commun, même si elles étaient loin d’être pareilles. C’est ce qui marchait si bien dans leur relation; du point de vue extérieur, les deux femmes étaient complètement différentes. Mais si on écoutait leurs conversations plus sérieuses, il était facile de voir qu’elles avaient espoir en les mêmes choses, qu’elles voyaient la vie de la même façon. Et à présent, Ophelia n’imaginait pas sa vie sans sa lycane favorite. Après tout, elle n’aurait pas demandé à n’importe qui d’être la marraine de sa fille.

La belle brune retourna la tête en direction de Collins lorsque celui-ci exclama sa découverte, lui adressant un regard satisfait. Ça lui avait pris moins de temps que d’habitude, tant mieux. Pour une fois qu’un dossier ne serait pas posé sur son bureau littéralement à la dernière minute de l’échéance. Oui, bon, elle savait que ses deux chefs d’équipe avaient parfois tendance à la procrastination, mais ce n’était rien comparé au retard compulsif de quelques Aurors. C’était même étonnant qu’il y aille, au fond, que très peu de retards. Shevelin et Grant travaillaient très fort, et la patronne en était tout à fait consciente. Elle n’hésitait d’ailleurs jamais à leur transmettre sa reconnaissance

Ophelia jeta un regard curieux sur le dossier dont parlait sa collègue, ses doigts toujours affairés à sa chevelure alors qu’elle terminait presque de faire sa natte. Elle hocha la tête et, alors qu’elle se préparait à dire quelque chose, rangea gracieusement la sucette sous l’une de ses joues d'une poussée de sa langue.


« Oh, d’accord, merci. Je vais lire ça dans deux petites secondes, laisse-moi juste… » La Grecque garda le bout de la natte entre les doigts d’une main et vint récupérer sa baguette de l’autre, la pointant vers les cheveux coiffés de Natalee. Un petit coup de poignet, et un fin ruban noir vint enlacer le bout de la chevelure, la stabilisant d’une boucle discrète. « Voilà! », conclut-elle fièrement en rangeant le bois de pommier sous le tissu rose qui lui serrait la taille.

Non mais c’est qu’elle était vachement belle, sa natte.

Avant même qu’elle n’eut le temps d’entâmer autre chose, Ophelia fut légèrement surprise par les questions de son amie. Elle avait l’air gênée, c’était étonnant. Comme pour la rassurer, la belle adressa un sourire à l’Auror et posa brièvement le bout de son index contre son nez. Elle termina sa sucette d’un petit coup de dent, laissant les éclats de sucre au raisin fondre sur sa langue et jeta le bâton blanc à la poubelle déjà pleine à craquer à côté du bureau de Natalee.


« Ne t’en fais pas, je vais très bien. Ils sont juste particulièrement actifs, dernièrement. Je crois qu’ils sentent que ça approche, ça n’arrête pas de bouger là-dedans. Surtout ta filleule, elle est intenable. L’autre est un peu fainéant, comme son parrain »dit-elle en jetant un coup d’œil à Timothy, déguisé en Cowboy, qui était en train de s’empiffrer dans les friandises qu’elle avait laissées sur son bureau.

Celui-ci leva son regard d’azur vers sa patronne et lui adressa un air perplexe et faussement offusqué. Brandissant un ver en gélatine dans ses doigts, il s’exclama :


« Ché entendu cha, tu chais! Vais le dire à grand frère! »

La jeune femme roula les yeux, un brin exaspérée, et, alors qu’elle allait se lancer dans une joute verbale avec son beau-frère, remarqua que la lycane sortait des choses de sa poche. Un cadeau? Mais pour quelle raison? Elle comprenait bien pourquoi elle offrait quelque chose à Jared, il l’avait accueilli chez lui pendant un moment, mais elle ne comprenait pas ce qui lui valait ce présent. Sans broncher, juste en lui jetant un regard interrogatif, elle déballa le tout. Des caramels, c’était génial! La jeune femme ouvrit discrètement la boite, en piqua un et le glissa dans sa bouche, le mâchouillant calmement alors qu’elle ouvrait le reste du paquet. Et la boîte de thés et de tisanes! Oui! Justement, il lui en manquait. Bien qu’elle n’ait pas complètement cessé de boire du café, elle avait tout de même diminué sa consommation de ce liquide qu’elle aimait tant, se contentant d’une seule dose par jour, le matin - elle avait oublié le sien aujourd'hui, d'ailleurs. Pour occuper le reste de ses journées, elle avait une théière et une boîte de thés dans son bureau. Le cadeau de son amie arrivait vraiment à point… La Grecque avala doucement le fudge mâché et posa son regard sur la dernière partie du cadeau. Heureusement qu’elle avait fini sa sucrerie, elle se serait sans doute étouffée dessus. Elle rit franchement en tenant au creux de l’une de ses mains la peluche en blaireau. Cette bestiole était vraiment adorable.

Ophelia fit quelques pas en direction de Nat, qui revenait juste du bureau de Jared, puis déposa ses cadeaux un instant pour venir serrer son amie dans ses bras. Une accolade sincère, un bisou sur la joue et un petit rire en réponse à sa remarque sur les talons hauts.


« Merci ma belle. J’vais porter les caramels et les thés dans mon bureau et je vais mettre la peluche dans la pouponnière des petits, en guise d’exemple à ne pas suivre. Et puis tu as bien de la chance de pouvoir porter ces escarpins, ils sont géniaux. »

La directrice récolta les quelques cadeaux et le dossier que Natalee voulait qu'elle lise au creux de l’un de ses bras et, alors qu’elle passait devant le bureau de Jared, sourit en voyant le cadeau que sa collègue lui avait offert. C’est vrai qu’il faisait beaucoup trop de fautes. Ça n’était rien de particulièrement catastrophique, c’était juste… Désagréable, parfois. Dans un geste amical et presque maternel, la Grecque passa rapidement sa main libre sur les cheveux courts de son chef d’équipe, lui souriant d’un air joueur avant de dire :

« Merci de te soucier de ma santé mentale, c’est touchant. »

Ophelia se dirigea ensuite vers son bureau pour faire un peu de lecture, non sans arrêter un instant devant le bureau de Timothy, qui afficha aussitôt un air de gosse pris à faire un mauvais coup alors qu’il enfournait une poignée de bonbons dans sa bouche. Décidément… La directrice vint fouiller dans l’une des poches qui ornait le jupon de sa robe et en sortit quelque Gallions.

« Grand latté au caramel avec crème fouettée et du chocolat dessus. Et deux douzaines de muffins, tu seras gentil, Benson. N’oublie pas de me redonner la monnaie, cette fois. Tu as dix minutes.»

Le blond ne dit rien, regardant sa patronne, puis l’argent. Puis il se leva, sagement, agrippa son manteau et quitta le Bureau sans jeter un regard derrière lui. C’était tellement satisfaisant, d’avoir son Moucheron rien qu’à elle et ce malgré le fait qu’il était Auror depuis plus longtemps qu’elle. La brune reprit son chemin vers son bureau, montant les quelques escaliers puis, avant d’entrer dans la pièce, se tourna vers le reste de ses employés et annonça bien fort mais toujours sur un ton bienveillant :

« Réunion dans quinze minutes, les enfants! Et ne soyez pas en retard. »

Et, comme c’était presque toujours le cas lorsqu’elle annonçait la réunion, on s’amusait à la taquiner en groupe… Un grand « Oui madame Benson! » unanime résonna dans la pièce, lui arrachant un petit rire timide.

Elle ne pouvait définitivement pas se passer d’eux.

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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyDim 13 Nov - 18:09:27

En temps normal, qui aurait touché les cheveux de Natalee de la sorte se serait fait envoyer chier en beauté, avec une réplique cinglante du genre « Hey cocotte, on est dans un QG, si tu n'as pas finit ta période « je joue aux poupées » soit gentille de te casser d'ici et d'aller t'acheter une Barbie ! ». Bon, premièrement, Ophelia n'aurait peut-être pas comprit ce qu'était une Barbie mais il s'agissait surtout de sa patronne et de son amie. En d'autres termes, elle ne pouvait décemment pas l'envoyer balader, d'autant plus que, de sa part, ces marques d'affection ne la dérangeait pas. Elle fut cependant soulagée lorsque sa directrice lâcha ses cheveux, qui retombèrent lourdement entre ses homoplates, soigneusement tressés. Eh bah, elle devait avoir l'air fine avec une natte et des oreilles de loup de part et d'autre de son crâne. En plus, ça tirait. Néanmoins, elle n'osa pas râler, résignée à porter sa merveilleuse coiffure au moins pour le restant de la matinée. Il s'agissait de ne pas froisser Ophelia en la défaisant au bout de cinq minutes, même s'il fallait bien avouer que cela la tentait. Elle était certaine d'avoir l'air d'une conne. Elle oublia cependant ces considérations à propos de sa coiffure en se rappelant qu'elle avait oublié d'offrir à ses deux collègues préférés les cadeaux qu'elle leur avait préparé.
Habituellement, on se contentait d'offrir quelques gourmandises à Halloween, mais Natalee avait été prise d'un élan de générosité. Jared méritait bien cela pour la patience dont il avait fait preuve à son égard, alors qu'ils avaient dû cohabiter un temps sous le même toit. Natalee avait été particulièrement touchée par sa gentillesse et la spontanéité avec laquelle il lui avait rendu service et, même si cela avait été particulièrement usant d'entendre ses collègues rire de leur situation, elle avait réellement apprécié la compagnie de son ami. Si les premiers temps, Natalee n'osait même pas rentrer du QG et s'inventait une somme de travail pour éviter d'ennuyer Jared par sa présence chez lui, elle avait finit par s'habituer à cette colocation improvisée. Les deux Aurors avaient passés de bonnes soirées... C'était d'ailleurs les meilleures soirées que Natalee avait vécu depuis longtemps, et c'était avec un pincement au cœur qu'elle avait aménagé dans cet appartement étriqué qui lui servait d'habitat.
Quant à Ophelia, et bien, elle n'avait aucune raison particulière pour lui offrir quelques présents, si ce n'était qu'elle était enceinte et méritait donc d'être chouchoutée. Et puis, c'était une façon de lui montrer sa reconnaissance pour l'avoir choisie en tant que marraine de sa fille. Si la demande l'avait surprise, à un tel point qu'elle avait manqué de s'étouffer avec son café le matin où Mrs Benson le lui avait demandé, si elle s'était sentie un temps incapable d'assumer un tel rôle, elle avait finit par en éprouver une certaine fierté. C'était la marque ultime de l'estime et de la confiance que lui prêtait Ophelia et la lycane n'y était pas insensible.
Elle ricana à la remarque de sa boss à propos des deux marmots qui attendaient leur moment dans la chaleur de son ventre, puis présenta les deux paquets soigneusement emballés à la grecque, avant d'en faire de même à l'attention de Jared.
Sa répartie bourrue tira un sourire ravi à la lycane. Depuis toutes ces années, elle avait apprit à décrypter les intonations de sa voix ainsi que sa gestuelle. Cette façon de répondre était le signe, chez Grant, que la sensibilité qu'il prenait tant de soin à camoufler avait prit le-dessus. Elle estimait que ses cadeaux n'étaient pas grand chose à côté du service qu'il lui avait rendu - et les petits plats absolument délicieux qu'il lui avait préparé - et était rassurée de voir Jared réagir aussi favorablement. Elle lui adressa un clin d'oeil, encore tout sourire, profitant du fait que, pour une fois, les autres ne détaillaient par leur faits et gestes.


« Les italiens sont des tricheurs. S'ils n'avaient pas envoyé Anderson au tapis en faisant une faute grave, ça ne se serait pas passé comme ça. Ce con d'arbitre n'a même pas renvoyé Bianchi, c'est une honte. »

Commenta-t-elle, aussi passionnée de Quidditch que tous les hommes présents au QG. Oui, Natalee aussi avait regardé le match, une bière à la main et beuglant comme un veau devant le petit écran. Cela n'avait absolument rien d'anormal, pour ceux qui la connaissaient.
Se contentant du remerciement et du regard parlant que lui adressa son collègue, Natalee se détourna. Ni l'un ni l'autre n'étaient très expansifs, surtout pas en public. Néanmoins, quand l'auror se tourna vers Ophelia, ses yeux brillaient un peu plus. Elle se laissa étreindre et embrasser par sa directrice et lui sourit en retour, avec un enthousiasme non feint.


« Bah tu sais, j'ai ces escarpins dans mon armoire depuis mes dix-neuf ans... »
Puis, se penchant sur le ventre d'Ophelia, elle ajouta :
« ...Et n'écoute pas ta mère, c'est très bien Poufsouffle. Regarde ta marraine, elle s'en est bien sortie ! »

Derrière elle, Heathcliff commenta, avec la mine réjouie de celui qui s'apprête à dire une connerie.

« Ben justement Natalee, tant qu'on en parle... Je crois que tu viens plutôt de faire un contre-exemple. Si tu compte jouer le rôle du modèle à suivre pour la petite, on est pas dans la merde !
- Sache, mon cher Heathcliff, que je t'emmerde profondément. »

Rétorqua Natalee en lui adressant un coup d'oeil royalement méprisant, tandis qu'Ophelia papouillait Grant comme un grand gamin. Chacun son tour, pensa-t-elle en adressant un regard amusé à la scène. Sur ces joyeuses familiarités, elle retourna à son bureau et imita Jared en recouvrant son sérieux et en ouvrant le rapport que venait de lui rendre Collins. Ce mec était décidément un boulet. Il avait déjà oublié deux mots dans la première phrase, laissant planer un profond mystère quant à sa signification. Elle alla pour appeler Collins pour lui dire sa façon de penser, quand la voix claire de la patronne retentit par-dessus la rumeur ambiante afin d'annoncer le début de la réunion d'ici un quart d'heure. Tous répondirent en cœur, façon militaire, à l'adresse de leur capitaine juchée sur les marches menant à son bureau. Puis les conversations reprirent, plus bruyantes et enjouées qu'auparavant.

Tandis que Natalee annotait le rapport de Collins, une secrétaire arriva au petit trot dans le QG pour ne s'arrêter qu'une fois devant le bureau de Shevelin. Elle portait une liasse considérable de papiers dans les bras qu'elle laissa tomber brutalement sur le bureau de l'auror. Le sex-toy s'éleva dans les airs pour tomber lamentablement par terre et rouler entre les jambes de la jeune femme essoufflée, ce qui eut pour effet de la faire rougir davantage. Natalee jeta un regard désemparé à la masse de documents que venait de lui remettre la jeune employée, sans remarquer l'incident.


« Bonjour lieutenant. Ce sont les rapports sur les témoins qui disent avoir repéré Araley. On a pris en note les indications les plus marquantes et les plus susceptibles de vous intéresser.
- Putain de merde. ...Vous croyez franchement qu'il y a tant de personnes qui ont vu ce dégénéré ?
- On a éliminé d'office ceux qui étaient des canulars de façon flagrante, mais nous ne pouvons pas juger de la validité du reste...
- Oui oui, je sais. Merci Miss Burnett. » Rétorqua Natalee d'un ton cinglant.

La jeune femme comprit le message et s'éloigna le plus vite possible de la lycane, avec un air affairé particulièrement exaspérant. On se demandait où ils avaient trouvé cette débile, au service de recrutement. Elle prenait un air traumatisé pour un rien et son stress avait quelque chose de communicatif, qui donnait instantanément à Natalee l'envie de l'envoyer chier.

« J'en peux plus de ce taré. »

Marmonna-t-elle pour elle-même, le regard sombre, avant de s'accouder à son bureau et de remettre le nez dans le rapport de Collins.
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyJeu 8 Déc - 8:59:32

« S'est la raison pour laquelle... »
La formulation fautive passa du noir au rouge, brilla un instant, puis se corrigea d'elle-même, sous le regard un peu désemparé de Jared. Désemparé, déjà, parce qu'il ne voyait pas où était le problème dans ce qu'il avait écrit ; désemparé, surtout, parce qu'il y avait quelque chose d'un peu étrange, même pour un sorcier, à voir des mots changer de couleur et se corriger seuls. L'Auror reprit le cours de sa phrase, en s'efforçant de ne pas prêter attention aux deux autres fautes qui lui sautèrent littéralement aux yeux avant de se corriger. Mais ce n'était pas possible... Rien n'était plus crispant que ce brusque changement de couleur ; à chaque mot qu'il traçait sur le parchemin, l'Ecossais s'attendait à voir l'encre changer de couleur pour lui signaler la faute ; il finit par faire un véritable blocage, et songea qu'il devait y avoir un réglage à faire sur la plume pour éviter ce désagrément. En attendant, il la reposa, le plus discrètement possible, profitant du fait que Natalee était occupée ailleurs... Il lirait la notice plus tard, et verrait comment supprimer le petit spectacle lumineux qui accompagnait chaque erreur. D'ici là, tant pis pour Ophelia, elle devrait supporter les habituels rapports truffés de fautes... Jared reprit sa bonne vieille plume pour terminer le rapport, mais avec le vacarme ambiant, il ne savait plus très bien où il en était. Ce bureau ressemblait de plus en plus à une cage à singes, et même la directrice participait au foutoir. Elle était occupée à tresser les cheveux de Natalee ; l'Ecossais eut un sourire narquois en les regardant, songeant que quelqu'un avait dû limer les dents de la lycane pour qu'elle se laisse faire aussi docilement. Tous les autres Aurors faisaient semblant de travailler et s'empiffraient consciencieusement, dans un bruit incessant d'emballages froissés. Suivant l'exemple collectif, Jared entama la boîte de caramels offerte par sa collègue, puis se remit à la rédaction de son rapport en mastiquant.

Le calme relatif ne dura guère. Heathcliff, qui avait réussi l'exploit de la boucler durant deux minutes complètes, se remettait à balancer des vannes à tout le monde, à commencer par Natalee qui répliqua de fort poétique façon. Pendant ce temps, Ophelia s'était approchée du bureau de l'Ecossais, et lui passait une main dans les cheveux, dans un geste maternel assez déroutant.


-Hé, ma mise en plis ! se récria le chef d'équipe en se retournant vers sa directrice.

Réunion dans un quart d'heure. Cela voulait dire rapport terminé avant ladite réunion. Il n'y avait plus de temps à perdre, et Jared s'attela sérieusement à la rédaction, ce qui eut pour principal effet de lui faire multiplier les fautes comme d'autres multiplient les pains. Fort heureusement, la synthèse qu'il devait produire n'était pas bien longue ; pour peu qu'on le laisse travailler calmement, il aurait terminé d'ici...

Nouveau vacarme, sur le bureau d'à côté. Cette grande gourde de Miss Burnett venait d'abattre une avalanche de dossiers sur le bureau de Natalee, causant un accident sextoyesque qui n'échappa pas aux hommes présents. Sur un signe discret de Jared, tous retinrent les commentaires salaces qu'ils s'apprêtaient à faire ; on laissa la demoiselle faire un bref compte-rendu à Shevelin, puis faire demi-tour, dans un silence impressionnant pour un tel lieu. Lorsqu'elle fut presque rendue à la porte, Jared Grant, homme plein de tact et d'éducation, la rappela :


-Miss Burnett ? Je crois que vous avez malencontreusement perdu ceci.

Il pointait du doigt le sextoy qui avait roulé au sol. La secrétaire s'avança machinalement de quelques pas, puis, voyant dans quelle plaisanterie idiote on la faisait marcher, quitta presque en courant ce lieu de perdition. Un grand éclat de rire salua son départ ; personne ne l'appréciait beaucoup, et chez les Aurors, on n'avait pas pour habitude de ménager les gens qu'on n'aimait pas. D'autant que l'on disait que Miss Burnett devait sa nomination à un vague lien de parenté avec un directeur de département, bien plus qu'à ses compétences que par pudeur elle n'avait pas encore montrées. Le piston était la chose la plus dégueulasse du monde, estimait Jared qui avait dû franchir seul les étapes pour devenir chef d'équipe chez les Aurors. Ce n'était ni sa mère moldue, ni son père cracmol qui auraient pu l'aider... n'empêche qu'il était là, le cul bien posé sur un confortable fauteuil de cuir. Les rires s'étaient calmés, et l'Ecossais en profita pour lancer à l'adresse de Heathcliff, assez fort pour que tout le monde en profite :

-Dis donc, elle n'a pas l'air contente, la Miss Burnett... Tu devrais aller la consoler, mon vieux.

Une rumeur persistante voulait que Heathcliff ait des vues sur la séduisante potiche – certains pensaient même qu'il avait déjà mis le souafle au fond des buts, dans le local des archives, détails à l'appui. Pour une fois qu'il était la cible des plaisanteries, Heathcliff ne trouva rien à répondre ; satisfait, Jared se leva, et alla lire par-dessus l'épaule de Natalee les rapports qu'elle venait de recevoir. Tous concernaient Araley, ce fondu qui semblait s'être donné pour mission de pourrir la vie du pauvre monde. Il s'était tenu tranquille quelques mois, et maintenant, alors que personne ne lui demandait rien, il revenait commettre ses crimes... Jared perçut le découragement de sa collègue – il lui arrivait de ressentir la même chose – et il posa une main compatissante sur son épaule en murmurant :

-On va l'avoir, Lee. Je te jure qu'on va le bousiller, cet enfant de putain.

Petit à petit, le piège se refermait sur Valère, mais la toile se tissait trop lentement au goût des Aurors. On glanait une information par-ci, un indice par-là, mais à ce rythme, il faudrait encore un bon moment pour mettre le mage noir hors d'état de nuire. D'ici là, il avait encore le temps de perpétrer ses horreurs, et de planer, comme une menace, au-dessus du bureau des Aurors. Depuis quelque temps, il ne se passait pas un jour sans qu'on ne parle de lui. On avait fini par s'habituer, par l'appeler par son prénom, comme un vieux pote, alors que chacun rêvait de le dégommer... Jared lâcha son étreinte sur l'épaule de Natalee, et ajouta, pour essayer de la faire sourire un peu :

-Je te le jure. Sur la tête de ma cornemuse.

Il ponctua ce grave serment d'un hochement de tête, et retourna s'asseoir pour griffonner les dernières phrases de son rapport, tout en déballant, par réflexe, un autre caramel. Il ne lui fallut guère de temps pour venir à bout de la synthèse – un peu plus pour la confiserie anglaise qui lui collait aux dents ; lorsqu'il eut terminé, il se pencha vers Natalee
:

-Au fait, je voulais te demander... ça te dit de venir dîner à la maison, demain ? J'ai fait des courses pour six, j'ai besoin d'aide... et après la soirée Halloween de ce soir, ça ne peut pas faire de mal, non ?

Il n'avait pas grand-chose dans son frigo, à vrai dire, mais il s'arrangerait. Il lui semblait simplement indispensable de ne pas laisser sa collègue seulâbre, en train de ressasser. Broyer du mage noir, oui. Du noir, pas question.

[Mille pardons pour le retard]

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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyDim 18 Déc - 8:22:51

Les conversations reprirent de plus belle alors que la directrice refermait la porte de son bureau derrière elle. Elle soupira doucement, en passant les doigts de sa main libre entre ses boucles brunes et s’approcha de son bureau pour y déposer ses cadeaux et son dossier. Cela allait être une longue journée, elle le sentait déjà. La jeune femme se pencha légèrement vers l’arrière, ses mains posées dans le bas de son dos, au niveau de ses reins, puis se mis à se masser doucement. Cela aurait été beaucoup plus simple si quelqu’un d’autre avait été disponible… Hm, Mark était en réunion. Elle chassa cette idée du revers de la main et vint s’asseoir sur son grand siège de cuir. Il lui restait encore quelques petits détails à régler ici et là avant le début de la réunion. Ophelia rangea la boîte de thés et de tisanes dans l’un des tiroirs de son bureau, posa la peluche sur le coin de celui-ci et laissa la boîte de caramels ouverte, pas très loin. Ils étaient vraiment délicieux. La brune en pris un autre, défit l’emballage du bout de ses ongles manucurés et le mâchouilla doucement en ouvrant l’épais dossier sur l’opération de la soirée. Pfff, comment le Ministère s’en faisait pour pas grand-chose. Elle croyait vraiment qu’il n’y avait pas de quoi s’en faire avec cette petite soirée pour Halloween.

Elle prit son stylo entre ses doigts et commença à écrire quelques mots sur un parchemin vierge. On devait établir les effectifs, réviser la surveillance à l’intérieur et à l’extérieur de l’université, les mesures en cas d’urgence, la présence de médicomages sur le terrain au cas où… Cela n’allait pas être très long comme réunion. Ils avaient déjà fait cela des dizaines de fois, ce n’était vraiment rien d’exceptionnel. Alors qu’elle posait son stylo une dernière fois sur le parchemin pour ponctuer sa phrase, on cognait à la porte. Ophelia leva son regard bleuté sur la porte, indiqua d’un simple « Entrez! » qu’elle était disponible et referma la couverture du dossier. C’était Timothy, les bras chargés et l’air sérieux. Elle l’accueillit d’un sourire sincère et se redressa, s’approchant du grand blond pour poser sa main sur son bras. Il lui était si serviable, malgré ses airs de gosse rebelle. Depuis sa grossesse, il faisait tout ce qui pouvait lui faciliter la vie lorsque son frère n’était pas disponible pour le faire. La Grecque serra doucement l’étreinte de ses doigts contre son bras et libéra l’une de ses mains en prenant son grand café latté au caramel.


« Merci, Tim. Tu peux aller déposer les muffins dans la salle de réunion, on commence dans cinq minutes. »

Il ne rajouta rien, optant pour un simple clin d’œil dans sa direction, puis sortit du bureau comme il était entré. Ophé regarda un instant la crème fouettée sur son latté, en enlevant le petit bout surélevé d’un bref coup de langue, et sourit. Bon, c’était le temps de préparer ces petits à cette mission. Dossier sous le bras et café à la main, la future maman sortit de son bureau et se dirigea vers la salle de réunion sans vraiment prêter attention au bruit incessant des conversations. Il leur restait encore un peu de temps pour terminer leurs dossiers. Lorsqu’elle entra dans la salle, il n’y avait personne; seulement Tim, penché au-dessus d’un mot croisé. Et tout près de lui se trouvaient quelques pièces; la monnaie promise. La Grecque la récupéra discrètement avant de s’asseoir dans son siège, attendant patiemment l’arrivée des autres. Elle s’attira un muffin au chocolat d’un accio et le grignota lentement, son regard perdu dans le vague. Elle ne pensait à rien de spécifique… Puis progressivement, les Aurors se mirent à entrer dans la salle, prenant au passage chacun un muffin, de façon systématique, personne n’y avait manqué. C’était intéressant de les entendre approcher en discutant bruyamment, puis de remarquer qu’ils en venaient presque aux chuchotements en passant la porte. Cela la faisait sourire à chaque fois. Comme s’ils entraient dans une salle de classe, ce qui n’était pas tout à fait faux.

La porte se referma automatiquement lorsque tout le monde était entré – comme comptait les effectifs, cela évitait à la directrice de le faire d’elle-même. Ophelia pris une minute pour terminer son muffin et prendre une gorgée de son café puis se leva. La rumeur dans la pièce s’éteignit progressivement alors que les yeux de ses employés se levaient vers elle. Elle leur sourit, s’assura d’avoir toute leur attention, puis hocha la tête.


« Vous êtes tous et toutes au courant que ce soir, nous sommes chargés d’une mission de surveillance à l’UMA à l’occasion du Bal de l’Halloween qui aurait lieu au Magic Night Club. Bon, je crois qu’il n’y a pas de raison pourquoi s’affoler, nous en avons fait plus d’une dans le genre. Mais le Ministère insiste pour que nous fassions particulièrement attention, et c’est, d’une certaine façon, compréhensible. Araley trouve toujours une façon de nous échapper et c’est possiblement une occasion pour lui de frapper une fois de plus… »

Ophelia marqua une brève pause et posa son regard d’azur sur Natalee puis Jared.

« Miss Shevelin a été mise en charge de la sécurité aux entrées et sorties de l’Université, je l’invite donc à présenter son plan d’action. Ensuite, ce sera à monsieur Grant d’enchaîner avec l’ordre de mission pour l’intérieur du Night Club. La réunion ne sera pas très longue, nous savons tous en quoi consiste une mission de sécurité, n’est-ce pas? Nul besoin de nous répéter… »

La jeune femme se rassied gracieusement et pris une gorgée du liquide sucré qui reposait dans sa tasse.

« C’est à vous. », conclut-elle simplement.



[Hj1 : Donc en fait je pense vraiment qu’il ne faudrait pas s’éterniser sur le topic, juste par souci de chronologie. Je nous propose donc encore deux tours de jeu avant de clore. Ça vous va? I love you ]
[Hj2 : Pardon pour cette réponse absolument pourrie. ]

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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyDim 18 Déc - 13:08:39

Au doux son de la voix de Jared s'adressant à Burnett, Natalee releva le nez de la montagne de dossier qu'elle venait de recevoir, puis suivit la direction que montrait son doigt, intriguée. Lorsqu'elle aperçu le sextoy qui traînait sur le sol, l'hilarité succéda à la curiosité, et elle observa avec un sourire éloquent – celui qui signifiait clairement : « Je me fous bien de ta gueule » – Miss Burnett détaler comme une renarde qu'on aurait aspergé de fumée au fond de son terrier. Jared avait cet on ne savait quoi, sorte d'humour à froid qui pouvait se révéler cruellement incisif ; il tapait toujours dans le mille et se révélait particulièrement humiliant pour ses victimes. En témoignait le far qu'avait piqué la secrétaire, sous les ricanements sans pitié des aurors. C'était salaud, mais c'était marrant. La lycane hocha doucement la tête, un sourire toujours aux lèvres tandis que Heathcliff en prenait aussi pour son grade, puis laissa le rapport de Collins de côté pour se concentrer sur les premières lignes de la première page d'une longue série de témoignages, qui traitaient toutes de la même chose. Ou plutôt, de la même personne. À la première ligne, elle remarqua que c'était un faux lamentablement narré et complètement fantaisiste. Ce témoignage, en effet, racontait avoir vu Valère Araley boire une bière aux Trois-Balais à Pré-au-lard, en compagnie d'une belle blonde. Bah tiens. Un soupir accompagna le froissement sec du parchemin, qu'elle jeta dans sa corbeille à papiers. Elle avait mis dans ce geste toute sa frustration, tout son mépris pour les imbéciles qui cherchaient à se rendre intéressants en faisant perdre du temps à l'enquête, et toute sa colère pour n'être pas parvenue, déjà, à coincer ce fou-furieux qui ne méritait qu'un aller simple et sans retour à Azkaban. Compte tenu de ses forfaits, Araley était bon pour le baiser du détraqueur et, bien qu'elle n'approuvait pas cette sentence qu'elle jugeait particulièrement amorale, elle devait avouer que transformer Valère en légume sans âme lui ferait des vacances. Si tenté qu'il y avait une âme à retirer de ce corps.

Shevelin sursauta légèrement lorsqu'elle sentit la main de Jared se poser sur son épaule. Toute à ses considérations morbides, elle n'avait pas remarqué l'approche de son ami. Sa promesse, accompagnée d'un nom d'oiseau des plus charmants attira le regard de la lycane sur lui. Si elle n'avait pas un monticule de paperasse à gérer et si elle ne ressentait pas un tel découragement devant l'étendue du travail qu'il leur restait à faire pour retrouver Araley, elle en aurait certainement rit.


« Rappelles-moi de lui faire bouffer de la paperasse à l'en faire vomir ses tripes quand il sera dans la salle d'interrogatoire. »

Murmura-t-elle en souriant finalement au trait d'humour que Jared venait de prononcer. Alors qu'il se détournait, elle ponctua son départ en effleurant le bras de son collègue pour finalement laisser retomber sa main sur son bureau, près de son encrier. Par chance, personne ne remarqua ce contact fugace, qui était – elle faisait plus que le soupçonner – la base des rumeurs qui couraient sur Jared et elle. Quand des blaireaux confondaient contact amical et sexe, voilà ce que ça donnait. Or, Natalee était purement et simplement tactile. Ses marques d'affection étaient généralement discrètes, sans minauderie ni fantaisie. Mais, lorsqu'elle appréciait, elle éprouvait cet irrépressible besoin de toucher, d'effleurer. C'était, du moins, de cette façon que Natalee avait choisi d'interpréter ces signes qu'elle envoyait à Grant. Un simple geste, sans effusion, parlait mieux que les mots. Et ce geste là signifiait que ça irait, qu'elle ne comptait pas baisser les bras, quoi qu'il lui en coûte. C'était son côté « animal », cette partie d'elle qui était toujours plus ou moins lié à son instinct, au loup qui sommeillait en elle, allié à cette pudeur qui l'empêchait d'exprimer par la parole ce qu'elle ressentait. Sans un mot, ni un regard, elle plongea de nouveau dans ses rapports.

Heureusement qu'elle avait travaillé tard la veille, pour la préparation de la réunion. Quelque chose lui disait que cette journée allait être assez chiante pour être heureux de n'avoir pas, en plus, du travail en retard. Bosseuse jusqu'aux bouts des ongles, elle n'en avait que rarement, d'ailleurs, mais cette tendance allait en s'amoindrissant à mesure que les équipes en charge du « cas Araley » s'approchaient du criminel. C'était fou ce qu'un seul homme pouvait coûter comme heures supplémentaires. Heureusement que toute la famille ne s'y était pas mise, et que Sterenn n'avait plus donné signe de vie. Personne n'avait jamais retrouvé son corps, ni de piste concluante susceptibles de mener à elle. La dernière remontait à la fin de la guerre. L'ambassade avait signifié qu'une femme munie de papiers en règles, mais ressemblant fortement à la mangemort recherchée, avait filé à l'anglaise, en Grèce. Natalee s'était rendue sur place, accompagnée d'une équipe formée seulement pour l'occasion des aurors les plus à même d'affronter le danger et une langue inconnue (c'était le pire), mais le voyage n'avait pas donné grand chose. La famille grecque des Araley ne s'était pas montrée très coopérative, et bien qu'ils soient parvenus à sortir les vers du nez à un quelconque cousin, la cachette où ils avaient soupçonné frère et sœur de se planquer avait été trouvée vide, fraîchement abandonnée. Seules les affaires de Sterenn avaient été trouvées, soigneusement emballées, disposées dans une chambre. Ce détail l'avait faite tiquer. Quand on emballait si soigneusement ses biens, on les emmenait avec soi, à moins qu'on ne les ait jamais déballé, en réalité. Dès lors, on avait soupçonné Valère de s'être débarrassé de sa sœur. Se cacher à deux était moins discret, et cet homme ne comptait que sur lui-même. Ses élans paranoïaques, qui l'empêchait d'éprouver toute confiance, fusse aux personnes les plus proches de lui, auraient pu le pousser à faire en sorte que personne ne le vende une fois encore, ou ne contrarie ses plans. C'était une possibilité particulièrement dure à penser pour le commun des mortels, mais pour Valère, cela ne relevait que de la plus pure praticité. Il était dépourvu de toute empathie, ancré dans un profond narcissisme. Seule sa chair et son sang semblait avoir bénéficié d'un traitement de faveur. La petite lui apparaissait certainement comme un prolongement de lui-même. Il était assez psychotique pour être incapable de faire la différence entre cet individu à part entière et lui. C'était ce qu'avait soupçonné Natalee, et ce que lui avait confirmé l'analyse psychiatrique de son profil.

Tout en pensant à ces choses, Natalee continuait de lire témoignage sur témoignage et à balancer sans procès ceux-ci à la corbeille. Ils étaient faux pour la plupart, sans l'ombre d'un doute. On se demandait comment Miss Burnett avait fait son boulot... Certainement en se prenant un coup de souaffle de Heathcliff ou d'un autre... Pensa-t-elle, aigre.
Néanmoins, l'une des lettres attira son attention. Il s'agissait de celle d'une jeune fille qui se présentait comme l'amie d'une certaine Déborah O'Connor. Elle racontait que cette dernière avait eu un contact direct avec Araley. Le mage noir était venu prendre le thé chez elle et parler affaires avec le père O'Connor. Elle précisait que son amie avait refusé de prévenir la police, prétextant qu'Araley était très respecté par son père, et qu'elle ne voulait pas trahir les relations cordiales qui s'étaient établies depuis des années entre leurs deux familles. L'écriture était soignée, les mots rigoureusement choisis. Natalee se raidit, sourcils froncés, en relisant une seconde fois les quelques paragraphes.
Alors qu'elle s'apprêtait à prendre en note le numéro de la lettre et les noms donnés dans la missive, elle fut interrompue par Jared. Elle releva un regard sur lui, l'air un peu ailleurs, alors qu'il se penchait dans sa direction. La proposition d'un diner la fit retomber sur terre.


« Et bien... Si tu as vraiment besoin d'aide, ce sera avec plaisir. Mais il faudra que je te renvoie la balle, la prochaine fois. Au restau, par contre, je ne voudrais pas te faire offense en te proposant un repas qui n'arrive pas à la cheville des tiens. »

Répondit-elle, l'air rieur, avant de lui adresser un sourire.

« En parlant d'invitation, ça te tente un voyage en Irlande ? Je crois que je tiens quelque chose. »

Inutile de spécifier qu'il s'agissait de l'affaire Araley, Jared devait parfaitement l'avoir saisit. Elle attrapa la feuille, souligna d'un trait rouge les mots importants puis plia soigneusement la missive qu'elle glissa dans sa poche, à l'instant même où le murmure ambiant s'éleva, accompagné de raclement de chaises. C'était l'heure.

« J'en toucherai deux mots à la fin du briefing. »

Acheva-t-elle en se levant à son tour, et en attrapant le double du rapport qu'elle avait donné plus tôt à Ophelia. Sur ces mots, elle alla d'un pas alerte jusqu'à la salle de réunion et fit signe à Collins, qui allait pour la dépasser, de rester à sa hauteur.

« Après la réunion, je voudrais que tu cherche dans les archives du QG s'il on a quelque chose sur une certaine Sydonie Ó Riain, ainsi que sur Victor et Déborah O'Connor. »

Le subordonné acquiesça avec sérieux, et Natalee le laissa passer devant, pour entrer à son tour, pendre un muffin et s'installer à côté d'Ophelia. Elle n'avait pas encore posé une fesse sur sa chaise qu'elle se penchait déjà vers sa patronne, l'air grave.

« J'ai du nouveau sur l'affaire Araley. Il faudra que j'aille vérifier ça sur le terrain. Si tu le permets, je ferai un topo à tout le monde à la fin de la réunion. »

Alors que la rumeur des conversations mourrait avec la dernière miette du muffin d'Ophelia, celle-ci prit la parole pour résumer rapidement le sujet de la réunion et souligner les attentes du Ministère en matière de sécurité. Malgré ce qu'ils en avaient dit dans la presse, les politiciens se souciaient de la menace de ce taré psychopathe qui lui faisait office de cousin, et comptaient particulièrement sur les aurors pour empêcher que le moindre incident ne vienne gâcher la fête. Invitée, à prendre la parole, Natalee se leva en ouvrant machinalement son rapport, tout en se raclant la gorge pour attirer l'attention de tous sur elle. Elle braqua son regard d'ambre sur l'assemblée, sérieux et perçant, scrutant d'abord son équipe, qui se devait d'être particulièrement attentive à ses propos.

« Je ne vais pas en rajouter une couche, Mrs Benson a parfaitement résumé la situation et tout le monde en sait assez sur Araley pour savoir que ce n'est pas une menace à négliger. Aussi, j'ai pris la décision d'ordonner un contrôle régulier de tout entrant à l'UMA. Les guichetières s'en chargeront, dans un premier temps, et ont l'ordre de nous signaler tout soupçon et de ne pas laisser entrer quiconque sans notre aval, dans ce cas de figure. À ce premier point, s'ajoute notre surveillance. Collins m'assistera à l'entrée du Magic Night Club et servira de liaison entre l'équipe de Jared et moi. Blacks, tu veilleras aux portes principales de l'Université avec un agent de la brigade de police. Deux autres sont assignés à la surveillance du hall. Les consignes et les codes qui devrons être employés t'ont été transmis ce matin. Lis les attentivement et rapproches-toi de la brigade pour établir un plan des rondes et t'assurer que les policiers suivront rigoureusement nos consignes.
Moore, tu veilleras à ce que personne n'emprunte la sortie arrière du bâtiment. Les participants ne sont pas invités à déambuler dans toute l'université, aussi, n'hésite pas à suivre la procédure au moindre couillon qui viendrait fouiner là où il ne le devrait pas. Même chose que pour Black, des officiers t'assisterons dans cette partie de l'université.
Quant à Rosebury et Shepherd, vous êtes assignées à l'entrée du parc, où arrivera le gros des invités. Vous remplacerez toutes les deux les cocottes qui devaient faire office d'hôtesses d'accueil. Tout individu suspect devra être discrètement signalé pour que nous puissions agir en conséquence à l'intérieur. Cela ne sera pas simple de repérer les gars louches avec ces conneries de costume, mais je vous fait confiance pour ça, vous avez l'oeil. En revanche, juste un signal, pas d'arrêt ni de demande de papiers. Vous tiendrez votre couverture sauf en cas d'urgence. »


Natalee se tut un instant, le temps de reprendre son souffle. Elle avait pensé, dans un premier temps, laisser le soin aux deux femmes de vérifier les papiers des convives se présentant aux portes du parc, mais cela aurait posé un double problème pratique. Premièrement, cela ralentirait grandement l'afflux de personnes et risquerait d'occasionner quelques impatiences, ce que le Ministère refusait en bloc. Les organisateurs de la soirée tenaient à ce qu'elle se passe sans heurt, que personne ne soit retenu à l'extérieur, dans le froid, même s'il s'agissait d'une question de sécurité. Deuxièmement, tout le monde ne transplanerait pas à l'extérieur du parc, et le risque d'être incapable de contrôler tout le monde n'était pas envisageable. Or, chaque sorcier était obligé de se présenter au guichet du Magic Night Club.

« Concernant les codes, ils n'ont pas changé depuis la dernière mission. En revanche, les signaux d'avertissement posent plus de problèmes, car pour des raisons politiques, ceux d'entre nous qui seront parmi les convives ne devrons pas se révéler en tant qu'Auror à la foule, sauf cas d'urgence. Jared et moi nous sommes mis d'accord pour utiliser ceci. »

Elle sortit sa baguette, se rendant compte qu'elle avait oublié le dit « ceci » et informula un sortilège d'apparition sur l'objet qui résidait dans son bureau. Posant sa baguette, elle prit ce qui se révélait être une boule ressemblant à s'y méprendre à un rappeltout, mais que la plupart connaissait pour un tout autre usage. Il s'agissait d'un objet magique, fourni par le département des mystères, qui permettait à qui le prenait en main et pensait une information de la transmettre aux autres. L'utilisation était simple, et permettait de communiquer rapidement. Qui recevait le message sentait l'objet vibrer dans sa poche et pouvait y lire le code qui apparaissait.

« Pour rappel à ceux qui auraient oublié ou n'aurait pas eu l'occasion d'utiliser ceci, il suffit de penser ce que vous avez à dire. Si vous pensez une couleur de code, celle-ci apparaîtra dans l'appareil du destinataire, avec votre nom. N'oubliez pas de préciser votre position afin qu'il puisse également l'indiquer, sinon ça ne sert à rien, évidemment. Sheperd et Rosebury, vous utiliserez le même mode de communication. Vous indiquerez le déguisement de la personne soupçonnée ou un signe distinctif qui nous permettra de le reconnaître à l'entrée. Cela apparaîtra en toute lettres dans la sphère. Voilà, si vous n'avez pas de question, c'est tout pour moi à ce sujet. »

Son discours terminé, Natalee se réinstalla confortablement sur sa chaise, s'enfonça dans son dossier et croqua dans son muffin, tout en se tournant vers Jared.
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyJeu 29 Déc - 22:41:24


La réponse de Natalee ne faisait guère de doute, et Jared commença, sans l'attendre, à élaborer un menu digne de sa collègue. Après leur cohabitation de l'été, il connaissait ses goûts comme personne – de la viande, beaucoup de viande, servie crue ou saignante de préférence, bien entendu ; pour le reste, et pourvu qu'elle ait sa ration de protéines, Natalee n'était pas difficile. En général, elle s'accommodait bien de la cuisine de l'Ecossais, quoi qu'il lui propose ; le fait de n'avoir rien d'autre à faire que mettre ses pieds sous la table était déjà un plaisir pour elle, qui semblait considérer la cuisine comme une corvée. Négligeant son rapport – il n'y manquait plus grand-chose, de toute façon – Jared prit un coin de parchemin, et y griffonna une liste de courses... Car il fallait faire les courses, maintenant qu'il avait dit que son frigo regorgeait de victuailles. Que servir ? Le steak tartare dont Lee lui parlait encore, des semaines après ? L'Ecossais tâcha de se rappeler les plats préférés de sa collègue, et un sourire passa finalement sur son visage lorsqu'il envisagea une solution qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de tester – une côte de boeuf d'un demi-kilo chacun, épaisse de trois pouces, bien saignante, juste ce qu'il fallait pour se remettre d'aplomb après cette soirée de malheur à l'UMA. C'était parfait... il lui suffirait de passer au pub d'à côté pour passer un coup de fil à son boucher, et le tour serait joué. La côte de boeuf serait la solution parfaite après ce foutu bal, durant lequel il faudrait faire des ronds de jambes à tout le gratin magique, dont quelques belles ordures encore en exercice, et rester jusqu'à point d'heure à veiller sur ce petit monde. Jared jeta un coup d'oeil en coin à Natalee qui lisait toujours les rapports, se délectant d'avance de sa surprise, le lendemain soir. Sa collègue fronçait les sourcils tandis qu'elle parcourait les témoignages ; la majorité des feuilles finissait en boule, dans sa corbeille, avec un soupir excédé de l'Auror, mais l'un des parchemins semble retenir son attention. Alors que Jared terminait sa passionnante liste de courses et la remisait dans sa poche, Lee, la mine grave, lisait et relisait la même page, l'air vivement intéressé. Jared lui connaissait cette expression, et il songea avec satisfaction qu'elle avait du nouveau. Il balaya d'un geste de la main la proposition d'un repas au restaurant – il aimait inviter sa collègue et se moquait bien qu'elle lui renvoie la balle ; il avait du plaisir à cuisiner, simplement, et s'il conviait Natalee Shevelin plutôt que quelqu'un d'autre, ce n'était que le hasard. Parce qu'il s'entendait bien avec elle, parce qu'ils avaient les mêmes goûts, parce qu'il se sentait un peu responsable d'elle depuis qu'elle avait logé chez lui durant l'été... Rien d'autre, rien qui puisse s'accorder avec les rumeurs qui couraient sur eux au bureau, bien évidemment. Personne, par chance, n'avait entendu l'invitation lancée par Jared à sa collègue. Et personne n'entendit davantage la charmante proposition d'un voyage en Irlande – sans quoi ce crétin patenté de Heathcliff aurait grassement ricané sur le voyage de noces des deux chefs – et l'Ecossais put répondre, sans risquer d'être surpris par des oreilles indiscrètes :


-Oh... Comment résister à la perspective d'une délicieuse petite escapade avec toi... Tant que tu ne m'obliges pas à aller voir l'équipe de Quidditch d'Irlande, je veux bien tout subir.

Tout subir... expression d'autant plus juste qu'il s'agissait certainement d'aller se frotter à Araley pour voir si ça piquait. Jared s'efforça de ne pas trop y penser, et – détail révélant à quel point le dossier le mettait mal à l'aise – il s'abstint de demander des détails à Natalee. Elle en parlerait à la fin de la réunion, disait-elle ; il pouvait bien attendre jusque-là pour entendre parler du taré qui occupait l'intégralité de ses journées depuis des semaines.

-Parfait, fit Grant en direction de sa collègue. Ça va être l'heure de la réunion, d'ailleurs.

Il se leva, et prit un mince dossier bleu sur son bureau ; il n'en fallut pas plus à son équipe pour cesser instantanément de faire semblant de bosser, et passer dans la pièce voisine. Ces goinfres ne manquèrent pas de prendre chacun un muffin au passage, et de continuer à s'empiffrer ; Jared, de son côté, se servit également pour ne pas vexer Ophelia, mais il ne toucha pas à la pâtisserie. Pas faim – d'abord et d'une, quand on prenait un bon petit déjeuner, on n'avait pas besoin de manger toute la matinée, M'man le disait toujours ; ensuite, l'évocation toute récente d'Araley et d'un petit voyage sur ses traces avait légèrement noué l'estomac pourtant solide de l'Ecossais. Il ignorait en quoi consistait la piste reniflée par sa lycane préférée, mais il s'était mis à réfléchir intensément, à repasser dans son esprit toutes les hypothèses, comme il le faisait régulièrement. Il dut faire un effort pour s'intéresser à la réunion – un briefing comme il en avait déjà fait des dizaines, où l'on se racontait à peu près toujours la même chose... Ophelia et Natalee exposèrent l'essentiel ; l'équipe de Jared, chargée de surveiller l'intérieur de la salle, avait finalement assez peu de choses à mettre en place. L'Ecossais se leva cependant quand vint son tour, pour s'adresser à sa dream team :


-Bon, je n'ai pas grand-chose à ajouter. Chacun de vous a reçu par écrit ses consignes et le plan de l'endroit, tâchez de m'apprendre ça par coeur et ça ira. Comme Miss Shevelin vient de le dire, on saute sur n'importe quel clampin qui pose un orteil en-dehors des limites autorisées, quel que soit le prétexte. Pour le code, vous connaissez, ça n'a pas changé depuis la dernière fois. Charlie, Ted va t'expliquer le code cet après-midi... Ne t'en fais pas, c'est simple comme bonjour, le premier Irlandais venu est capable de comprendre.

Sur ces fermes paroles, il se rassit en veillant à bien disposer son kilt (pas question de se retrouver les fesses sur le cuir du fauteuil na), et fixa chacun de ses équipiers pour s'assurer que personne n'avait de questions. Il ne leur donna pas congé – cela revenait à Ophelia, en sa qualité de directrice – mais signala qu'il en avait terminé en refermant le petit dossier bleu qu'il avait apporté, et machinalement ouvert avant de commencer. Cette soirée à l'UMA ne serait qu'une formalité, il était temps de passer aux choses sérieuses. Araley, la piste, l'Irlande. Ça, ce serait autre chose qu'un bal d'adolescentes énamourées et de notables déguisés en vampires...
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptySam 31 Déc - 7:40:39

La fatigue venait tout juste de la frapper avant même qu’elle n’aille le temps de prendre son stylo entre ses doigts pour ajouter des choses au dossier. C’était comme si on avait lâchée une tonne de briques sur sa tête, elle était complètement assommée. Cela lui prenait parfois depuis le début de sa grossesse et, puis les mois avançaient et plus son ventre grossissait, plus c’était fréquent. Son médicomage le lui avait dit, en plus, qu’il allait devenir de plus en plus difficile pour elle de rester éveillée et énergique, surtout au travail. Mais elle s’était bornée à participer le plus possible aux missions de son équipe. D’autant que celle-ci était particulièrement importante aux yeux du Ministère, elle ressentait le besoin d’être là et de tout superviser, même si c’était en arrière-plan. Les Aurors avaient été les premiers à subir ses élans d’instinct maternel, spécialement lors des missions. Ce soir n’y ferait pas exception, elle allait être là pour veiller à ce que tout se passe bien. Seulement, elle réalisait qu’elle allait avoir besoin d’une sieste avant tout cela. Du côté d’un doigt, la jeune femme s’essuya le coin des deux yeux et, toujours attentive à ce que Natalee disait, elle prenait des notes. La chef d’équipe lui avait déjà soumis son idée mais tout cela devait être retranscris, révisé et signé par la directrice avant que celle-ci ne puisse l’envoyer au Ministère de la Justice Magique, une fois la mission complétée.

La brune posa son regard sur les dispositifs de communication et sourit finement; c’était vraiment une bonne idée que de communiquer avec cela. Discret, direct et efficace, c’était parfait pour ce genre de mission. La lycane céda ensuite la parole à son collègue qui, d’une manière presque identique, se leva à son tour après avoir ouvert son dossier, sur lequel il ne posa même pas un œil. Réflexe. Ophelia l’écouta parler, hocha la tête en complétant certaines infos, puis lui sourit lorsqu’il se rassit. Eh bien. Short and sweet, comme réunion. Ça lui plaisait. Ainsi elle aurait plus de temps pour se reposer, voir son homme et se préparer. La directrice laissa le bout de sa plume venir frotter son parchemin encore un instant, alors que, visiblement, on attendait qu’elle fasse quelque chose, et se redressa finalement, un doux sourire aux lèvres.


« Je crois que les indications de miss Shevelin et de mister Grant ont été assez claires, si vous avez des questions n’hésitez pas à vous référer à eux. Je compte sur vous tous pour que ça se déroule bien. Je vais être présente, juste parce qu’au fond je préfère être proche dans le cas où quelque chose de fâcheux se produise, mais j’espère ne pas avoir à intervenir… À moins que vous ayez des questions, c’est tout pour ce matin. J’attends vos rapports de mission individuels et d’équipe dès après-demain, à mon bureau, sans faute. »

Elle marqua une pause, son regard s’arrêtant sur Natalee puis l’équipe alors qu’elle prenait dans ses bras son café et ses dossiers.

« Je m’éclipse pour le reste de la journée, nul besoin de vous expliquer pourquoi… » , dit-elle en effleurant son ventre d’une main libre, reportant son attention sur la chef d’équipe. « Miss Shevelin avait quelque chose à vous dire, je vous invite donc à rester… Natalee, tu laisseras le dossier à mon bureau ou tu peux encore le donner à Mark lorsqu’il passera un peu plus tard. »

Puis, sans plus attendre, la Grecque salua son équipe et sortit le plus discrètement possible de la salle de réunion. Un arrêt rapide à son bureau, un dernier tour de QG, et, aussi discrètement qu’elle était entrée, la directrice sorti du bureau des Aurors en dissimulant un bâillement derrière son poing fermé. Merlin que cette sieste allait être bonne.



[Fini pour moi. Pardon pour la taille, mais j'ai réalisé, en fait, que je n'avais absolument plus rien à ajouter, donc voilà I love you ]
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyLun 2 Jan - 16:09:52

Les réunions, invention du Diable pour mettre au milieu de la scène les supérieurs face à une horde de babouins qui avaient seulement envie de quitter la pièce au plus vite. Si touts écoutaient Natalee tandis qu'elle faisait consciencieusement son petit discours, elle sentait bien que tout le monde, y comprit elle, avait seulement envie que cela soit réglé dans les plus brefs délais. Même Ophelia semblait à deux doigts de s'endormir sur ses dossiers. Les seules réunions qui enthousiasmaient son équipe (et par extension, toutes les autres équipes d'aurors que comptait le QG) étaient celles qui avaient pour sujet les affaires compliquées et dangereuses, telles, par exemple et pur hasard, celle d'Araley. Au moins, Natalee était certaine de capter l'attention de ses têtes-brûlées avec ce qu'elle aurait à dire après l'intervention de Jared. Une piste, aussi petite était-elle, était toujours ça de pris. Malgré qu'ils soient sur l'affaire depuis des mois, personne ne s'était lassé. La tension sur ce dossier était continuelle, car on ne savait à quoi l'on aurait à faire au prochain coup de Valère. Ils étaient, toujours, sur la corde raide. Ils travaillaient tous d'arrache-pied pour coincer ce psychopathe et devaient concilier le stress de l'affaire avec l'épée de Damoclès qui trônait au-dessus de leur tête – enfin, surtout de celle de Jared et Natalee – et qui avait été posée là par les politiciens du département de la Justice. Cette sombre histoire aurait déjà dû être résolue depuis longtemps selon eux, et ils étaient régulièrement menacés car l'enquête n'avançait pas comme elle le devrait. Les ronds de jambes et les fermages de gueule forcés étaient de mise pour ne pas se faire sévèrement remonter les bretelles. Ces cons là étaient à des années lumières de la réalité des choses. Ce n'était pas un dossier parmi tant d'autres, cela, ils en avaient conscience, mais c'était justement ce qui rendait l'arrestation du mage noir encore plus urgente. La foule n'avait pas besoin de subir encore peurs et douleurs, et ils étaient bien embêtés pour rassurer la communauté tant qu'ils n'avaient pas de résultats tangibles. Et comme cela ne venait toujours pas, Natalee avait dû se résoudre à apprendre, ces derniers mois, les bases de la diplomatie. Ne pas gueuler, ne pas envoyer chier et penser très fort « Je t'emmerde » tout en courbant l'échine. Une jonglerie des plus épuisantes, mais qui lui permettait d'avoir un minimum la paix avec les grattes-papiers.

Bref. Tout cela pour dire qu'il était temps d'avoir une piste, et que celle-ci avait tout intérêt à être prolifique. Il y avait urgence, d'ailleurs. Car si ce témoignage n'était pas un faux et que Valère était apparu dans un sombre village sorcier, cela signifiait qu'il préparait quelque chose. Le criminel n'apparaissait jamais par hasard et, lorsqu'on suivait ses pas, on se retrouvait très vite face à une catastrophe. La preuve en était avec sa petite visite surprise chez James, qui, en plus d'avoir subi le courroux de ce taré, avait été forcé de vendre sa protectrice pour préserver sa vie. Lee l'avait encore en travers de la gorge, ce coup-là. Cependant, elle ne pouvait pas en vouloir au repenti. Elle avait peut-être été aussi terrifiée que lui face au mage noir, en apprenant qu'il voulait sa peau.

La première partie de la réunion s'acheva sur quelques mots d'humour de Grant. Natalee lui envoya un regard faussement teinté de reproche, puis hocha la tête en souriant. Irlandaise, elle ne l'était qu'à demi et était plus attachée à ses origines anglaises, du fait qu'elle avait toujours vécu à Londres. Elle ravala donc son très cordial « Vas te faire » et laissa Ophelia reprendre la parole. Néanmoins, les propos de la directrice étonnèrent la lycane, qui haussa les sourcils dans sa direction. Quoi, elle se barrait, comme ça, sans écouter ce qu'elle avait à lui dire ? L'affaire Araley était pourtant autrement plus urgente que des conneries de point sécurité ! Ce qu'elle avait à dire n'aurait pris que quelques secondes mais, manifestement, Ophelia se sentait trop fatiguée pour en supporter davantage et s'était déjà éclipsée avant que Natalee n'ait le temps d'ajouter quoi que ce soit. La porte se referma sous le regard interloqué de la chef d'équipe, et elle jeta un regard courroucé à Jared.
Bordel, il y avait urgence et Ophelia aurait pu être la seule à la dispenser de jouer l'agent de sécurité à l'université pour aller vérifier la piste qu'elle avait trouvé. Elle parcourut des yeux l'assemblée. Tous les regards étaient braqués sur elle. Ce n'était pas le moment de manifester un quelconque agacement. Les désaccords entre lieutenants et directrice devaient rester entre eux, la cohésion du groupe comptait avant tout. Un soupir discret s'extirpa cependant d'entre ses lèvres, tandis qu'elle jouait nerveusement avec un coin de page du dossier qu'elle avait devant elle. Sans prendre la peine de se lever, cette fois, Natalee enchaîna.


« Quelques mots sur Araley... »

Aussitôt, Natalee sentit qu'elle avait capté l'attention de tout le monde. Collins se trémoussa sur sa chaise et la plupart se redressèrent ou se penchèrent plus en avant, comme pour mieux entendre les propos de leur chef.

« Je crois que les appels à témoins ont finit par porter leurs fruits. Une certaine Sydonie Ó Riain a expliqué dans un courrier qu'une de ses amies, Déborah O'Connor a rencontré Valère chez son père. Les deux hommes auraient parlé affaire, mais cette jeune femme ne connait pas les détails de l'entrevue. Tout ce que je sais sur cette famille, c'est qu'ils sont de sang-pur et que les occupations de Victor O'Connor sont très floues. Il me semble qu'il y a déjà eu une ou deux perquisitions chez lui. Collins est chargé de fouiller dans les archives à la recherche du dossier sur la famille. »

Moore toussota avant de prendre à son tour la parole.
« Je me souviens de cela. Il y a eu une perquisition il y a un peu plus de deux ans et on avait trouvé une relique maudite chez lui. Il a écopé d'une amende de 5.000 gallions, somme qu'un généreux ami lui a donné pour ne pas qu'il aille à Azkaban, car ce type n'a pas une noise en économie. J'avais été chargé de remonter la piste du généreux mécène, afin d'en savoir davantage sur les potentiels clients d'O'Connor, car on le soupçonnait de revendre des produits illégaux. J'ai justement soupçonné Ryann Araley, mais la piste a avorté. »

Natalee jeta un regard éloquent à Jared. Ils tenaient effectivement leur piste. Cependant, si Valère apprenait d'une façon ou d'une autre qu'il avait été vendu par la Miss Ó Riain, cette dernière n'allait pas survivre longtemps. Il n'y avait plus qu'à espérer que la jeune femme ait été assez discrète pour être encore en vie le lendemain. À moins que Shevelin ne décide de se fiche des ordres de ses supérieurs et de se rendre là-bas dans la foulée. Un voyage en Irlande était vite fait, elle serait de retour avant le bal de l'UMA, après tout. Puisqu'on lui reprochait d'être trop lente dans cette affaire, on n'allait pas l'engueuler si elle prenait les devants. Si ? Si, certainement. Cruel dilemme. L'auror s'enfonça dans le dossier de sa chaise, l'air soudain fermé.

« Qu'est-ce qu'on attend pour aller tirer les scroutts du nez à cette fille ? »

Demanda Blacks, fort à propos. Natalee lui renvoya un regard sombre.

« On attend d'avoir bouclé la mission à l'UMA, rétorqua-t-elle d'un ton incisif, témoignage de sa propre impatience et de la colère que cela faisait monter en elle. Jared et moi irons interroger les filles. Quant à vous, je veux que vous me trouviez tout ce qu'il y a à savoir sur ces personnes. Vous avez carte blanche pour aller sur le terrain, si besoin est, mais soyez discret. Il ne faut pas attirer l'attention d'Araley. À moins que quelqu'un ait quelque chose d'important à m'apprendre, j'ai terminé. Vous pouvez sortir. »

Natalee baissa le menton sur son dossier, l'air pensif, sans faire mine de se lever. Elle écouta d'une oreille distraite les chaises racler et les commentaires graves des aurors, tout en ouvrant le dossier maudit qui l'empêchait de faire ce que bon lui semblait. Si elle amenait Déborah O'Connor en garde à vue pour obtenir les informations qu'elle désirait, des heures précieuses d'interrogatoire seraient perdues à cause de la soirée à l'UMA, et la jeune femme risquait d'être relâchée avant d'avoir craqué. Ce n'était pas la peine de se précipiter dans ces conditions. ...Ils faisaient chier, avec leur connerie de bal.
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MessageSujet: Re: Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors    Trick or treat, ou Halloween chez les Aurors  EmptyLun 23 Jan - 20:36:08

Du coin de l'oeil, Jared vit Heathcliff consulter sa montre-bracelet, et lever discrètement le pouce dans sa direction. Depuis quelques réunions, cet imbécile heureux s'était mis en tête de chronométrer les interventions de son chef – cela en disait long sur l'attention qu'il portait aux propos pourtant hautement captivants de Grant... À chaque fois que Jared passait en-dessous de son précédent record, il avait désormais droit à ce petit manège exaspérant venant saluer la performance. Les Aurors avaient une sainte horreur des réunions, et un chef capable de battre constamment le record de l'intervention la plus brève était à leurs yeux un héros... Inconsciemment, Jared s'appliquait à discourir le moins longtemps possible, mais l'attitude narquoise de Heathcliff l'agaçait prodigieusement. D'autant que l'idiot de service essayait de rallier Charlie à sa cause, et même si le petit s'efforçait de rester sérieux, il n'y parviendrait pas éternellement. À côté de ce zoo, l'équipe de Natalee faisait penser à une assemblée d'académiciens en deuil. Pas un qui bronchait, tous suivaient religieusement la réunion... Alors que dans la Grant team, entre Heathcliff qui chronométrait, Ted qui bâillait à s'en faire pleurer et Leeroy qui jouait tout seul au morpion sur son parchemin, on était servi pour le sérieux. Heureusment qu'il y avait Drake, condamné à être un Auror modèle tant qu'il serait stagiaire, et Chapman, sous-chef exemplaire, pour ne pas tomber complètement dans la foire au string.
La petite perfidie sur les Irlandais eut le grand mérite de ramener Ted à davantage de concentration ; il jeta un regard noir à son chef d'équipe, et, suivant son exemple, toute la bande de macaques s'assagit en un instant. Natalee avait quelque chose à annoncer, venait de dire Ophelia avant de s'éclipser ; il n'y avait pas trente-six possibilités, et chacun savait que cela devait concerner un dossier sensible, pour mériter une réunion plénière. Le dossier Araley, probablement, puisqu'il était à l'heure actuelle le plus bouillant du QG.

Jared devait bien l'avouer, il avait hâte d'entendre ce que sa collègue avait à dire. Il en savait déjà plus long que tous les autres : il avait été question d'un voyage en Irlande, juste avant la réunion, pour suivre la piste du psychopathe... Ah, l'Irlande. Un riant pays que l'Ecossais assimilait à un repaire de mages noirs, étant donné qu'il s'y était toujours rendu pour des arrestations. On avait beau lui répéter que c'était un pays magnifique, où le whisky coulait à flots, cela ne suffisait pas à dissiper son image très négative de l'Irlande. Ajoutez à cela les origines irlandaises de Shevelin, et Jared avait mille et une raisons de se méfier de la verte Erin comme de la peste bubonique.
Comme tous les autres, Grant se pencha vers Natalee pour l'écouter. Il y avait quelque chose d'amusant à voir toutes ces têtes tournées vers elle comme vers un Père Castor improvisé, et à entendre ce silence de cathédrale. Pour faire fermer leur gueule à une bande d'Aurors débiles, prononcez le nom d'Araley, ça marche. C'est même la seule méthode qui fonctionne, depuis que Voldemort bouffe les pissenlits par la racine.
Trêve de plaisanteries. Chacun était concerné, et il n'y eut pas une parole inutile, pour une fois. Des suggestions pertinentes, des informations précises. La preuve que les bourrins du QG étaient capables de dire autre chose que de la merde, lorsqu'ils voulaient s'en donner la peine. Jared laissa Natalee diriger la discussion – dans l'affaire Araley, elle avait une sorte de préséance tacite. Privilège du sang, probablement... dans le métier d'Auror, on ne court pas tous les jours après son propre cousin.
La réunion se dispersa sans que Jared ait ajouté quoi que ce fût. Il attendit que le dernier Auror ait franchi la porte pour murmurer à l'oreille de Natalee :

-On devrait peut-être prendre des mesures pour la sécurité de ce témoin dès aujourd'hui, tu ne crois pas ? Il doit bien y avoir deux-trois mecs au Ministère qui ne sont pas d'astreinte pour ce putain de bal... On peut envoyer un peu de monde dans ce village pour commencer à monter la garde, non ?

La mine sombre, Natalee ne répondait pas. Jared comprenait sans mal quelle exaspération la rongeait, puisque la même s'était emparée de lui. On avait une piste en or massif sur Araley, et on était obligé d'aller protéger un bal à la con. Impossible de décommander cette festivité, le Ministère y tenait comme à un événement essentiel... Pourtant, ils tenaient aussi à ce qu'Araley soit arrêté... Il faudrait peut-être leur demander ce qui était le plus important à leurs yeux, un de ces quatre, entre l'arrestation d'un taré et une séance de gigotage des miches parmi la gent estudiantine... Jared se leva, et, posant une main sur l'épaule de Natalee, murmura :

-Demain, à la première heure, on décolle. On a attendu des mois, on peut bien attendre encore vingt-quatre heures, pas vrai ?

Bon, lui-même avait un peu de mal à croire à ce qu'il disait, mais il fallait bien essayer de réconforter son amie... Il devinait à quel point elle devait avoir des fourmis dans les doigts, à quel point elle devait se retenir pour ne pas aller incendier les hautes autorités qui les envoyaient au bal plutôt qu'à la castagne... L'Ecossais soupira en pensant à l'absurdité de la situation, et ajouta en se dirigeant vers la porte :

-Bon, je dois aller me trouver un costume pour cette soirée de cons. Paraît que le kilt, c'est pas thématique.


Pourtant, le thème était de s'habiller en quelque chose qui faisait peur. Et quoi de plus redoutable qu'un Ecossais à bout de nerfs, comme le serait Grant à la surboum du soir ?
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