Aleksei se posait quelques questions sur l'état mental des administrateurs de cette école. Son premier doute était survenu lorsqu'il avait remarqué que, dans toutes les pièces, il y avait un feu à toute heure du jour ou de la nuit, et le dernier était tombé tout dernièrement, on le changeait de dortoir en court d'année. La raison était plutôt obscur, un élève de première année qui ne se sentait pas à sa place pour je ne sais quelle raison. Il se retrouvait donc à devoir changer de place avec le mioche. Pourquoi lui ? Sûrement car il était le dernier arrivé, comme le rase pavé d'ailleurs, c'était donc tombé sur lui. Bon, il ne grognait pas trop, un de ces colocataires étaient pris de crises de gaz à faire exploser le dortoir si il avait été placé plus près du fourneau. En parlant de fourneau, il espérait de tout coeur ne pas se retrouver juste à côté. Si c'était le cas, il devrait encore déménager. En effet, le jeune russe ayant fait ces études à Durmstrang, où les feux n'étaient allumé qu'en présence d'élève, et seulement dans les pièces, il était à l'aise dans le froid, mais ne supportait pas vraiment le chaud.


Bon, revenons à ce déménagement. Aleksei se retrouvait donc à faire léviter sa malle dans le couloir en direction de son nouveau dortoir. Quel sourire il avait d'ailleurs eu en voyant arrivé son remplaçant qui trainait péniblement sa valise, un vrai cancre celui là, il n'arrivait ou n'avait pas eu l'idée d'un petit sort de lévitation, chose véritablement désolante il fallait bien le dire.


Enfin il était devant son nouveau chez lui, il ouvrit la porte et découvrit ... que ces camarades de chambrées n'était pas là, sûrement en cours ou bien ailleurs dans le château. A y réfléchir, se n'était d'ailleurs pas plus mal, il pouvait ainsi s'installer tranquillement. Il jeta un nouveau coup d'oeil à sa fiche et sourit largement en voyant qu'il allait occuper le lit numéro 3, qui était, comble du bonheur, le plus loin possible du fourneau. Il allait donc pouvoir dormir en paix, et presque au frais. Ses joyeuses réflexions furent interrompue par son pied butant contre un tas de ... trucs divers et varié formant une pente depuis le lit juste à côté de la porte. Bon, un de ces camarades de chambrées étaient aussi doué en rangement qu'un verracrasse. Bon, les garçons ne sont pas connus pour leurs connaissances des arts ménager, et toute chambre de mecs respiraient bon les chaussettes sales et le fauve, il faut bien l'avouer.


Aleksei entra donc, tout en douceur, dans la chambre, afin d'éviter de tomber sur les affaires du propriétaire du lit numéro 1. Arrivé devant son lit, il commença à ranger ces affaires, jetant à peine un coup d'oeil à son voisin de lit directe. La malle fut vite rangée au pied de son nouveau lit, il ne restait plus qu'à personnalisé son petit coin. Il déposa, en évidence sur sa table de nuit, une photo de sa chère Angelina, elle la lui avait offerte et donc, il se sentait un peu obligé de la mettre près de lui.


Alors qu'il était penché sur sa malle pour sortir ces haltères, il entendit la porte s'ouvrir derrière lui. Tiens, il allait enfin rencontrer un de ces camarades de chambrées, peut être un qu'il connaissait déjà ?


[HS : pour les habitants du dortoir, n'oubliez pas de faire une petite description de votre lit ]

[Toutes mes excuses pour le retard, j'ai eu plus d'empêchements que prévu, mais je ne t'avais pas oublié. J'espère que ça ira ^^]

« I'm an ugly girl, my face makes you hurl
sad I have it, I should bag it
Acne everywhere, unwanted facial hair
I'm a relation to Frankenstein's creation ! »*

Il suffisait d’un rien pour passer une bonne journée, un peu de soleil, une chanson idiote en tête, une lettre de James, des tentatives de métamorphose de plus en plus encourageante et le craquage définitif de la couche culotte number one de son dortoir, Aaron Trucmuche. La composition de sa chambrée était vraiment déprimante cette année. Nathan était devenu le mec le plus discret de Serpentard, Alix était… bah Alix quoi… et ils s’étaient retrouvés avec deux nabots complètement nazes. L’ambiance de sa troisième année était loin. A cette époque, les réunions sur les lits étaient fréquentes, ils avaient toujours milles choses à se dire et un nombre incalculable de mauvais coups à fomenter. La guerre avait tout ravagé. Aujourd’hui, les veillées étaient d’un ennui mortel, c’était à peine s’ils se disaient bonne nuit en éteignant la lampe. De plus, ses tensions fréquentes avec Alix n’amélioraient absolument pas l’atmosphère. Les deux premières années ne savaient plus ou se mettre… Isaac n’avait fait aucun effort pour les intégrer, au contraire, jouer à les choquer était à peu près la seule chose qui l’amusait dans ce dortoir. La semaine dernière, son cher préfet lui servait encore tout un sermon à propos des cartes de ponogay qu’il avait laissées sous l’oreiller du petit Aaron pendant une heure de désœuvrement profond. Bébé s’était plaint des mauvais traitements qu’on lui infligeait… Pff. Dire qu’il avait essayé de lui faire plaisir ! Son départ n’était absolument pas souhaité. Non, non. Après tout, les gamins de onze ans ne dérangeaient pas, ils étaient juste complètement débiles et inutiles. Où avait donc émigré le petit fugitif ? Il n’en savait rien. Il préférait fredonner une chanson en songeant aux avantages que représentait un lit vide. C’était l’occasion rêvée d’y étaler tout le bordel qui l’empêchait de se coucher sur son lit tant qu’il n’était pas motivé à le ranger.

« You're a dog and a troll
Were you hit by a train?
Don't go near you 'cause you breath is skanky »

Il poussa la porte sans arrêter de chanter mais se retrouva confronté à un élément inattendu : un squatteur ! La surprise lui en fit perdre ses paroles. Son regard tomba un instant sur la valise du jeune homme. Visiblement, il ne serait pas possible d’étendre son territoire jusqu’au nouveau lit vide… La bonne nouvelle, c’était qu’ils avaient gagné au change. Le mioche rabougrit s’était transformé en beau russe bien bâti. Pas trop mal non ? L’ennui, c’était qu’Alekseï Dmitriev était le futur époux d’une pimbêche et qu’il ne semblait pas particulièrement doué en relation sociales. Hum… Il l’évalua avec intérêt pour en conclure que cette affaire s’annonçait passionnante. Son regard s’anima d’une lueur espiègle, puis il se désintéressa de l’étranger le temps d’aller poser son sac sur son lit. De ce côté, le carnage n’avait pas beaucoup changé, il y avait toujours autant de revues, grimoires, vêtements froissés, objets inutiles et fioles cassées autour. Même les elfes de maison avaient renoncé à l’idée de le ranger. De toute manière, il leur avait interdit d’y toucher. Si quelqu’un s’avisait à mettre de l’ordre là dedans, il ne retrouvait plus rien. Ce n’était pas le top du top pour faire bonne impression à un nouveau colocataire mais tant pis, il passerait outre.

- La chanson ne te visait pas, bien entendu, dit-il en lui tournant son sourire le plus charmant. Ainsi, tu as été désigné pour remplacer le gamin… J’espère que tu n’étais pas trop attaché à tes ex-camarades alors.
Il s’approcha de lui et lui tendit la main.
- Bienvenue… Alekseï, c’est bien ça ? Demanda-t-il en feignant l’hésitation et en l’enveloppant d’un regard brûlant.

Ses yeux s’attardèrent ensuite sur le portrait d’Angelina, la seule chose que le jeune homme s’était donné la peine d’installer. C’était d’une niaiserie absolue ! Aimait-il vraiment cette fille pour l’afficher sur sa table de nuit ? Il se voyait mal coller un portrait de James au-dessus de son lit franchement… Mais, après tout, le russe appartenait à un monde dirigé par les apparences. Le mariage était arrangé, mais il fallait donner l’illusion fausse de l’amour parfait. C’était déprimant. Cependant, il se garda de commenter pour l’instant. Il voulait d’abord voir si le jeune homme était aussi glacial qu’il le laissait paraître. Les hommes un peu coincés étaient ceux qu’il préférait, il était doux de les tourmenter.


*Sinon les paroles viennent de là