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 C'est MA place ! [Mairin] [FINI]
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  • Page McHenry
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MessageSujet: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 11:20:46

Berdol de nargoles. C'était pas possible d'avoir accumulé un tel retard.

Pourtant, il y avait eu les vacances. Et du coup, elle aurait eu le temps de s'avancer. "Mais vous comprenez, m'sieur l'juge, c'est pas ma faute, les vacances de Noël, c'est pas fait pour travailler, c'est fait pour profiter de la famille !". Tu parles. Les profs étaient tous pareils. "Bonnes vacances", qu'il vous disaient, avec le sourire et tout... Mais par derrière, ils savaient que la tonne de devoirs donnée allait vous les pourrir, vos vacances. Au moins, certains avaient l'honnêteté de le reconnaître, mais sortaient de fausses excuses du genre "c'est leu jeu" ou pire "c'est pour votre bien". Cause toujours.

A peine le mot vacances avait-il résonné aux oreilles de la lionne qu'elle avait bazardé livres de cours et parchemins au fond de sa malle, pour ne les en ressortir qu'à son retour au château. Du coup, bon, il fallait bien avouer qu'elle était grave en retard, et que c'était entièrement de sa faute.
Enfin au moins, elle avait passé d'excellentes vacances de fin d'année, sans se prendre la tête avec l'école, contrairement à Helen qui, en élève consciencieuse, s'était avancée pour arriver à la rentrée avec les mains libres.


- De toutes façons, je travaille mieux dans l'urgence, avait rétorqué Page. Et puis ça pourra jamais être pire que l'an passé au niveau charge de boulot en temps limité.

Ce qui n'était pas faux. L'an passé, entre les cours, les retenues, les devoirs supplémentaires et ses quelques agissements dans l'ombre, l'irlandaise avait diminué sa moyenne d'heures de sommeil par nuit de moitié. Elle avait réussi à tout faire, mais il fallait avouer que le résultat n'était pas beau à voir : la rouquine avait traîné de magnifiques valises sous les yeux tout au long de sa courte année au château. Alors, en réalité, recommencer, ou tout simplement comparer sa situation actuelle à celle-ci n'était vraiment pas une bonne idée.
Mais à vouloir profiter de son temps libre, Page était arrivée au pied du mur. C'était dimanche soir, tout le monde était revenu à Poudlard, et rien que pour le lendemain, elle avait trois devoirs à rendre. Et mieux valait ne pas penser au reste de la semaine.

Poussant un profond soupir, la quatrième année se décida enfin à remonter ses manches. Elle était tout simplement stupide : à présent, elle ne pouvait même pas profiter d'une soirée tranquille avec ses codisciples, il fallait qu'elle noircisse du parchemin. Trop bien McHenry, très intelligent comme gestion du temps.

Bon. Plus vite elle s'y mettrait, plus vite elle aurait terminé. Avec un peu de chance, il y aurait quelques couche-tard chez les Lions et elle pourrait profiter de la fin de soirée.
Avec résignation, la rouquine était allée déterrer ses manuels et son nécessaire d'écriture du fond de sa malle et avait redescendu l'impressionnante pile en salle commune.
Les canapés étaient déjà pris, la plupart des tables aussi - il lui fallait de l'espace pour sa pile de papier. La seule option qui s'offrait à elle était une table un peu en retrait, à laquelle était installée une première année. Mairin, si elle ne mélangeait pas tous les prénoms depuis décembre. Une gosse qui avait de l'énergie à revendre, qu'elle avait vu en entraînement de Quidditch et qui traînait beaucoup avec Aed. Page haussa les épaules. De toutes façons, elle n'avait pas trente six mille choix, la table ne lui appartenait pas, et puis elle n'allait pas la manger, hein.

Arrivant à la hauteur de la lionçonne, la préfète lâcha un "Salut" pas très enthousiaste (son programme de la soirée n'était pas des plus réjouissants) avant de laisser tomber sa pile de livres sur la table et de s'y installer.

Bientôt, les manuels se retrouvèrent étalés sur la moitié de la table, Page les feuilletant de temps à autre pour chercher l'inspiration divine, sans se préoccuper de ce qui se passait autour d'elle pour se laisser moins distraire. Mais au fur et à mesure que son travail avançait, son occupation de l'espace avait une légère tendance à l'expansion. Et que je te prends ce manuel avant de le reposer ailleurs, et que je pousse mon parchemin pour pouvoir tirer un trait droit, et que je tape la pile de manuels avec le coude et...


- Bullshit ! Excuse-moi Mairin.

Un imposant volume traitant de la subtilité de l'art potionnesque venait de faire un atterrissage absolument pas gracieux dans l'espace de travail de la première année. Et vu que Page n'avait absolument pas prêté attention à ce que Mairin faisait, elle ne savait pas si cette chute était sans conséquence ou venait de détruire des heures de labeur. Oups.


Dernière édition par Page McHenry le Mer 19 Jan - 19:13:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 14:41:04

Là, c’était décidé, elle ne quitterait pas la salle commune sans avoir fini. C’était dit, et elle ne changerait pas d’avis, ça non. Ils pouvaient tous s’amuser de leurs retrouvailles s’ils voulaient, rire, chahuter, dormir pour être frais et dispos pour les premiers cours de la nouvelle année… Mairin ne bougerait pas de son siège tant qu’elle n’aurait pas réussi. Un chaudron miniature devant elle – Mairead le lui avait offert pour qu’elle puisse faire ses bonbons sans avoir à sortir un énorme chaudron, quelques ingrédients disséminés : chocolat, pâte d’amande, plantes magiques aux effets aussi divers que variés…, son livre bien droit sous ses yeux, la Rouge et Or n’abdiquerait plus. Elle réussirait ce soir la confection de ses premiers bonbons ‘home made’ et les offrirait à Prudence pour le remercier de ses supers cadeaux. Oh, ce serait légendaire, et l’auror ne la remercierait jamais assez, l’adorerait, la vénérerait. Elle voulait lui faire plaisir, qu’il l’apprécie. Après tout, il lui avait donné des objectifs. Elle serait préfète, entrerait à l’UMA, deviendrait auror et latterait du mage noir pour le goûter, en faisant exploser des cottages, des ponts, tout ce qui se mettrait entre elle et ses objectifs, en évitant de tuer des innocents quand même, parce que ça faisait désordre. Ouaip ! Elle serait comme lui. En fille. Et en plus jolie du coup…

Elle serait amoureuse d’un garçon trop bien, et rendrait Aed rouge de colère et vert de rage. Un vrai sapin de noël ! C’était hyper top comme plan… Hyper…

La Rouge et Or leva les yeux, interrompue dans ses pensées par la jolie rouquine qui faisait office de préfète actuelle. Page. Page McHenry, la fille des rêves d’Aed et de tous ses cauchemars à elle. Mademoiselle la préfète Page venait se joindre à elle. Qu’est ce qu’elle voulait ? Suspicieuse, Mairin la salua vaguement et l’observa tandis qu’elle s’installait en face d’elle, apportant avec elle un bon nombre de bouquins et pas mal de parchemins. Elle voulait travailler ? Mais pourquoi ici, avec elle ? Elles n’étaient pas amies pourtant… Mairin regarda autour d’elle. Avec tous les lions en train de célébrer la nouvelle année et leurs retrouvailles, il n’y avait pas un coin tranquille, pas un bout de table qui ne soit pas occupé par du jus de citrouille, des friandises, des sacs et des cadeaux que l’on redéballait pour épater les copains. Forcément, la rouquine n’avait pas eu d’autre choix que de se mettre ici.

Mairin retourna à son étude des bonbons magiques à la portée des débutants, d’après ce que disait le livre, et tenta de faire abstraction de l’intruse. Pas si facile. Chaque mouvement un peu ample de l’irlandaise, la petite le suivait d’un œil méfiant. Page avait l’air vraiment concentrée, et Mairin se faisait vraiment des idées. Si ça se trouve, elle ne venait même pas là pour la narguer après lui avoir volé son meilleur ami… Bah ! La Rouge et Or se repencha sur son petit chaudron et y fit tomber une pincée de poudre de larmes de licorne déshydratées. C’était sensé donner aux friandises un goût de paradis, et au goûteur un sentiment d’allégresse. C’était pas des vraies larmes, mais ça s’appelait comme ça. Concentrée, elle arrivait à la fin de son mélange quand…

Fiuuuuch !

Son livre bascula, butant dans le petit récipient qui se vida sur la table. Mairin se leva brusquement, reculant pour ne pas que le liquide rosâtre ne coule sur ses vêtements, et releva lentement les yeux sur la chaîne du désastre. Le liquide, son chaudron, son livre, et un gros bouquin appartenant au dernier maillon de cette saloperie de chaîne : McHenry la traîtresse. May gémit.


« Mais c’est pas vrai, pas maint’nant… »

Mais si, c’était vrai. Et comme pour se moquer d’elle après avoir tout détruit, Page prit un air vraiment gêné et s’excusa. Au bord des larmes Mairin shoota dans sa chaise qui tomba dans un bruit assez sourd. Ignorant les quelques visages qui s’étaient tournés vers elle, Mairin couina.

« J’ai l’habitude de toute façon… »

Relevant des yeux accusateurs et malheureux sur sa préfète, la brunette pinça les lèvres.

« Tu me prends toujours tout, tu détruis toujours tout ! T’es nulle Page ! »

A cet instant, il n’y avait plus d’aînée et de cadette, plus de préfète et de première année, plus même d’esprit de maison. Il y aurait un règlement de compte, c’était certain. Mairin ne comptait pas se faire avoir comme ça, elle ne comptait pas laisser son aînée la ridiculiser. Pas une seule seconde, elle songea que Page pouvait être honnête. Pas un instant, elle ne pensa à un accident. Page McHenry était un parasite, un boulet, une verdâtre déguisée. Etonnant qu’elle ne s’entende pas avec celle qu’elle nommait Toaster, elles étaient pareilles. De sales petites voleuses prétentieuses qui se moquaient de ce que les autres pouvaient ressentir. Bon, à ce qu’elle sache, Ange n’avait rien volé, mais c’était son genre de toute façon. Poings serrés, Mairin ne bougeait plus, une expression de fureur paralysant ses traits. Elle détestait sa préfète. Elle détestait Poudlard. Et par-dessus tout, elle détestait Aed !
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 16:38:05

L'instant s'était comme figé. Page n'avait même pas esquissé le moindre mouvement pour rattraper le volumineux manuel, trop surprise pour cela. Pourtant, elle se releva légèrement pour que son regard puisse dépasser la pile d'ouvrage dont avait glissé ce fichu bouquin, et voir l'étendue des dégâts. Elle découvrit une Mairin aux yeux brillants, contemplant avec tristesse un petit chaudron renversé.

Crap. C'était grave la lose. Elle avait ravagé le travail de la première année. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de sortir sa baguette pour lancer un sortilège de nettoyage, la brunette leva un regard lourd sur la préfète, qui se figea. Par Merlin, elle devait vraiment avoir fait une grosse catastrophe et...

La colère de Mairin explosa. Et Page se prit la vague de reproche sans comprendre pourquoi elle avait droit à une telle hargne. OK, elle avait ruiné sa potion, elle en était désolée, mais elle pourrait sans doute aider la première année à la refaire ! La quatrième année était un peu désemparée face à l'ampleur de la colère de la gosse.


- Maismaismais... Je... Je suis désolée, j'ai pas fait exprès...


Page sentait les regards brûlants d'autres lions en direction de leur table. Fuck a duck, elle ne maltraitait pas les gosses pourtant ! Pour quoi elle allait passer !

- Et puis qu'est-ce que je t'ai pris ? Rien du tout !

En toute bonne foi, la rouquine ne comprenait pas ce que Mairin voulait dire, et était presque sonnée par les reproches. Oh, elle n'avait pas dit grand chose, la gamine, mais la force de ses sentiments et les étranges phrases qu'elle lui avait craché au visage la perdaient. Qu'elle ne l'aime pas, OK, qu'elle la trouve nulle, pourquoi pas, elle n'avait pas la prétention de plaire à tout le monde, mais là, elle ne comprenait absolument pas ce qu'elle avait pu "prendre" ou "détruire" à la petiote. Hormis son chaudron bien sûr.

- Calme toi, j'vais t'aider à la refaire, ta potion, pour me faire pardonner... proposa-t-elle avec un sourire qui se voulait engageant mais qui, en l'occurrence, sonnait plutôt faux.

Elle faillit rajouter que ce n'était pas grave, qu'il n'y avait pas mort d'homme, mais vu l'importance que semblait avoir le breuvage pour la lionçonne, mieux valait éviter de remuer le couteau dans la plaie.
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 17:31:58

Mairin était au bord de l’explosion. Une véritable bombe à retardement. Imaginer que Page ait juste été maladroite, sans la moindre intention de nuire, lui semblait absolument impossible. Elle avait beau avoir un peu de respect pour elle, comme tous les autres lions de la maison envers leur préfète rousse, elle savait comment elle était, elle. C’était un monstre de méchanceté. Enfin peut être pas, mais elle lui prenait son ami, son seul véritable repère. Et Mairin ne pouvait pas tolérer ça. Même les balbutiements de son aînée avaient le don de l’énerver. La petiote attachante et inoffensive avait totalement disparu, laissant place à une lionne enragée. Le ton montant un peu dans les aigus malgré elle, ne se calmant pas, bien loin de là, elle recommença à cracher son venin.

« T’es désolée ? Eh ben t’as pas l’air Page ! J’m’en fiche moi que tu sois grande ! J’ai pas peur de toi, même si tout le monde t’admire ! »

Là, ça n’avait plus grand rapport avec la potion. Ça avait été la goutte qui avait fait déborder le chaudron, et littéralement. Elle allait voir ce qu’elle allait voir. La gamine n’avait pas peur des regards, pas peur du spectacle qu’elle était en train de donner, véritable harpie. De toute façon, les autres ne savaient rien. Ils ne comprendraient pas, et leurs avis ne l’intéressaient absolument pas. Sauf un, peut être. Est-ce qu’Aed la haïrait, après ça ? Est-ce que les autres MAT la mépriseraient ? D’un coup, elle voulait faire marche arrière. Elle voulait fuir, pleurer, et se réfugier dans les robes de Prudence l’auror. Elle ne voulait pas qu’on la déteste. Mais la fuite n’était pas un comportement de gryffondor. Et Page, cette peste rousse… Elle se fichait d’elle, jouant l’innocente, comme si elle ne comprenait pas ce qui mettait sa cadette dans cet état. Quelle menteuse !

« Si, tu prends ma table, tu prends mes amis, tu prends tout ! T’es qu’une sale voleuse McHenry ! »

Il aurait fallu qu’elle se calme. Ou qu’elle en vienne aux mains avant d’en dire trop mais, dans tous les cas, qu’elle se taise. Enfin, qu’est ce qu’elle pouvait faire ? Elle n’allait pas lui assener qu’elle lui volait son Aed comme ça, d’un coup ! Elle croirait qu’elle était amoureuse, et se moquerait encore plus. Elle l’écraserait, la détruirait, l’humilierait. Et Mairin serait obligée de quitter Poudlard. Et non, elle n’exagérait pas le moins du monde. Reniflant, elle passa une main rageuse sur ses yeux. Non, elle ne pleurerait pas. Une Rouge et Or irlandaise – et pas rousse – ne pleurait pas, c’était minable.

« Tu sais quoi ? J’en ai rien à faire de la potion, de toute façon si tu la fais tu vas l’empoisonner parce que t’es nulle, super hyper nulle ! »

Elle était contente qu’Aed ne soit pas là. Où qu’il soit, ce serait toujours mieux qu’ici. Parce que cette fois, ça ne serait pas Ciel qu’il défierait pour protéger la rouquine, ce serait elle. Sa meilleure amie, ou en tous cas, celle qui voulait se prendre comme telle. Il la haïrait vraiment, hein ? Oh oui…

« Il… Y va me détester, à cause de toi. Et puis de toute façon, tu me détestes aussi, alors que j’ai rien fait. Mais tu me prends toujours tout, et je vais être toute seule par ta faute, t’es ignoble ! »

Il fallait qu’elle se taise. Il fallait qu’elle se calme. Mais il était hors de question de partir comme ça. Absolument inconcevable. S’il fallait, elles en viendraient aux mains, et ce même si elle devait finir sa scolarité en retenue pour avoir agressé une préfète. Finalement, elle lâcha, persuadée que Page s’en servirait contre elle et que ça lui ferait une bonne raison de la frapper.

« T’es contente hein ? Il est qu’à toi maintenant. »
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 18:17:56

Oh punaise.

Mayday mayday, la situation empirait ! Page ne savait absolument pas quoi faire. Elle avait l'impression que quoi qu'elle dise à la lionçonne, quoi qu'elle fasse, celle-ci le détournerait. Si elle la touchait, elle se ferait sauter dessus. Si elle parlait, elle craignait une explosion de pleurs ou une envolée hystérique. Voire les deux ensemble. Shit shit shit. Et la petite qui continuait de cracher son venin, tandis que la dispute amenait de plus en plus de monde...

Bon, OK, elle s'était installée à sa table. Et elle n'était pas franchement la meilleure de la classe en potion. Mais pour le reste... Pourtant, au fur et à mesure que Mairin la bombardait de reproches, la rouquine commençait à percevoir le fond du problème.

McRae. Evidemment.
Et merde.

Page lâcha un soupir désespéré. Voilà l'origine de tout ça. Pourquoi fallait-il qu'elle accepte d'aller au bal avec le seul gamin de leur maison qui avait une aussi farouche meilleure amie ? Elle devait être maudite. Voilà qu'elle avait droit à une scène de jalousie. Qui en plus n'avait pas lieu d'être. Parce qu'elle aimait bien le petit lion, mais voilà tout. Il restait un première année, un peu comme son petit frère quoi.
Mais mettre un nom sur l'objet de la dispute ne l'aidait pas beaucoup plus. Si la quatrième année savait gérer les altercations avec des pestes du genre de Cudacier ou des engueulades d'adultes, c'était beaucoup moins facile pour le reste. Et en l'occurrence, elle ne voyait pas comment désamorcer la situation. Mais il le fallait. Mairin était de plus en plus survoltée. De là à ce qu'elle fasse une bêtise...

La préfète regardait la gosse l'incendier avec un étrange détachement. Elle cherchait un moyen de la calmer.
La gifler. C'était une solution ça. Souvent, la surprise et la douleur, ça calmait d'un coup. Pour s'en être prise un ou deux, Page savait que c'était efficace. Mais vu la situation, ce serait une TRES mauvaise idée. D'une parce qu'elle n'avait pas envie de frapper la pauvre gosse, de deux, celle-ci ne l'avait pas mérité, et de trois, vu le nombre de curieux, elle serait grillée à vie.

La douceur n'avait pas l'air de marcher non plus...

Ne restait que le feeling.


- Mairin... arrête. Calme toi ! Je te déteste pas !


Mais elle avait l'impression de parler à une sourde. Arrêtant de réfléchir, la jeune fille préféra agir. Durant la volée de bois, elle s'était également levée, et elle faisait face à la gosse. Avec précautions, elle posa ses mains le long des épaules de la fillette, sans geste brusque pour ne pas l'affoler. Elle espérait que le contact physique la ferait réagir différemment. Elle chercha des yeux les prunelles de la lionçonne pour essayer d'y plonger les siennes.

- Arrête de crier. Ecoute moi ! Laisse moi t'expliquer ! Après, tu pourras me frapper, si ça te fait du bien, OK ?

Ouais, bien ça. Proposer de passer sa frustration. Mairin était une rouge et or pleine d'énergie. Ca lui parlerait sûrement. Si Page lui semblait tant être la cause de tout ses maux, alors elle devait avoir envie de réduire la rouquine en miettes. Sans doute que ça lui ferait du bien de taper un peu avec ses petits poings.
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 19:29:47

Si au début, McHenry avait joué les innocentes, elle avait maintenant opté pour une toute nouvelle technique. Elle ne disait plus rien. Et face à elle, Mairin ne cessait d’accuser, d’attaquer, de gronder. Elle se sentait idiote, puérile. Mais il était toujours hors de question d’abandonner. Elle était un roseau, elle devait garder cela en tête. Elle pourrait plier, courber l’échine aussi longtemps qu’il le fallait, mais jamais elle ne romprait, jamais elle ne se coucherait. Elle se redresserait et exploserait de nouveau pour asseoir son autorité inexistante. Elle se relèverait et se battrait, comme un vrai roseau. Sauf que les roseaux n’avaient pas de poings, pas de pouces opposables et pas de cerveaux, alors ils ne servaient à rien. Mais c’était pareil. Et puis ça fonctionnait avec les bambous aussi. Mairin était un bambou.

« Et c’est pas parce que tu dis rien que je vais me taire. J’ai pas peur de toi, même si tu m’enlèves des points ! »

Voilà, c’était dit. Priant tout de même pour que la rouquine ne s’avise pas de faire disparaître quelques points de leur sablier, auquel cas la première année s’attirerait les foudres de toute la maison, la petite Rouge et Or bomba le torse devant son aîné. Elle était un bambou et un gorille. Bref. L’espace d’une seconde, elle réfléchit. Si elle avait l’habitude de se battre et qu’elle avait peut être une chance au corps à corps, rien ne lui disait que Page n’opterait pas pour un duel sorcier. Et la grande connaissait beaucoup plus de sorts qu’elle. Elle pourrait toujours l’éblouir à grands coups de lumos, elle n’irait pas bien loin. Elle se tut un moment, cherchant dans sa mémoire pour savoir si elle avait bien sa baguette sur elle et se souvint qu’elle l’avait posée sur la table. Bah, si Page lui lançait un sort alors qu’elle était désarmée, elle risquait de perdre en popularité, et la préfète ne risquerait sans doute pas ça. Est-ce qu’Aed secourrait Mairin, si elle était en mauvaise posture ?

La mioche secoua la tête, chassant ces pensées inutiles. Elle ne devait pas penser à son ami. Il était ailleurs, il l’avait oublié. Tous ces trucs d’amitié, c’était du vent, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Page, encore une fois, tenta de se défendre, mais en vain. De toute façon, May ne l’écoutait pas vraiment. Pour l’entendre lui mentir ? Non merci.


« C’est minable ce que tu fais avec. »

Sous-entendu, avec Aed. C’était évident, non ? De toute façon, si personne ne comprenait, Page savait forcément de quoi elle parlait. Quant aux autres, ils avaient qu’à se mêler de leurs affaires. Dire que May avait prévu de faire des bonbons magiques apaisants… Ses projets étaient encore tombé à l’eau et ça, comme le reste, c’était bien sûr la faute de Page McHenry, voleuse d’amis, ravageuse de potions et de projets. Encore une fois, Mairin la fusilla du regard. Elle ne savait plus trop quoi dire, mais elle savait qu’elle voulait lui cracher toute sa hargne au visage. Toute sa colère, toute sa tristesse. Pourtant, elle n’y parvenait plus.

Page venait de la saisir par les épaules, et Mairin s’était figée, s’était tût. Elle avait l’impression d’être parcourue par une décharge électrique, un peu comme si elle avait posé la main sur le fil de l’enclos d’un poney club. Ça n’avait dû lui arriver qu’une fois, mais ça l’avait marquée. La colère sur son visage s’effaça, et elle n’eut plus qu’une expression neutre. Elle se sentait bizarrement vidée, comme si le contact avait été un uppercut et qu’elle s’était trouvée au tapis, K.O. Page lui avait pompé toute son énergie. Qu’elle l’écoute ? Pour pouvoir la frapper ensuite ? Oui, ça pouvait être un plan. Un assez bon plan même. Elles allaient s’expliquer entre filles, entre lionnes.


« Tu m’as volé Aed, j’ai plus mon ami. »

Elle avait murmuré, l’air vraiment triste. Autour, personne n’avait dû comprendre ce qu’elle venait de dire et, comme apitoyé par son air malheureux, une autre fille approcha doucement, dans le dos de Page. De nouveau, la colère monta, et la petite irlandaise se renfrogna. Se dégageant de l’emprise de sa préfète, elle fusilla celle qui tentait de l’aider du regard.

« J’t’ai rien demandé toi, tu laisses Page tranquille et tu retournes manger tes bonbons, j’suis assez grande pour lui expliquer la vie je crois ! »

Non mais ! Page était à elle, c’était SON punching-ball, comme c’était SA table et comme Aed était SON ami. Non mais zut à la fin, ils en avaient pas marre tous, de lui piquer ce qui lui appartenait ? Et non, elle était pas parano, d’abord, juste en colère. Reportant son attention sur McHenry, elle lâcha.

« Alors vas y, dis moi pourquoi tu fais ça, voir si t’es si maline et si t’as des bonnes raisons. Mais j’te préviens, c’est mon ami et j’te pardonne pas de me voler tout. »


Dernière édition par Mairin E. Jones le Mer 22 Déc - 0:03:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 20:26:47

Fiou. Merlin soit loué. Ca semblait marcher.

Le contact semblait avoir instantanément calmé la lionçonne. C'était un bon point, car Page avait un instant eu peur que la gamine se débatte ou essaye de lui en retourner une. Sauf qu'à présent, Mairin semblait complètement vidée de son énergie, à tel point qu'elle en fit de la peine à la rouquine. Le murmure qui s'en suivit brisa le coeur de la quatrième année. Ca y était. C'était fait, c'était dit. Enfin Mairin posait vraiment les mots sur ce qui lui faisait si mal. Et même si Page l'avait déjà compris, c'était bien que la fillette le fasse. Même si cela semblait annoncer une espèce de fin... La préfète se mettait à la place de sa cadette. Oh bien sûr, elle était sans doute plus mûre aujourd'hui mais comment réagirait-elle lorsqu'une autre fille se dresserait entre William et elle ? N'aurait-t-elle pas le sentiment que l'importune serait une fieffée voleuse ? Le trouble la gagna. Ce n'était pas une bonne idée de penser à William en ce moment. Les relations entre les deux roux n'étaient pas au mieux, et cela ne l'aiderait sans doute pas à réconforter Mairin.

Page voulut attirer la gosse à elle, pour la réconforter, mais l'intrusion d'une autre personne en décida autrement. La quatrième année ne l'avait même pas entendue arriver, mais le regard noir que lui lança la lionçonne en colère informa Page de sa présence et elle tourna le regard vers la nouvelle venue tandis que Mairin se dégageait de son emprise et laissait à nouveau monter sa colère. Holy shit, l'ire du dragon revenait aussi vite qu'elle était partie.
La préfète congédia la lionne qui avait essayé d'aider d'un regard. Non. C'était leur affaire, à Mairin et elle. Pas besoin que les autres s'en mêlent.
Page reconnaissait à présent que, sans le vouloir, elle était la cause de la tristesse de sa cadette. Et cela la troublait vraiment.
Il s'agissait, maintenant qu'elle avait droit de parole, de trouver les mots justes pour calmer le dragon qui était de retour. Pas simple.


- Ecoute Mairin, je suis désolée que tu aies l'impression que je te vole Aed. C'est pas du tout c'que tu crois.

Elle avait l'air fine, tiens, à se défendre devant une première année d'un méfait qu'elle n'avait pas commis. Foutu malentendu.

- Je ne "fais" rien, et Aed n'est rien d'autre pour moi qu'un première année sympa et voilà tout. C'est TON ami. Ton meilleur ami même, je crois. Pas le mien. Je l'aime bien, mais je veux en aucun cas te le voler.


Elle avait au moins quinze mille phrases gentilles qui lui venaient à l'esprit, et qui en plus avaient le mérite d'être sincères, à la fois pour Mairin et l'écossais, mais Page sentait que ce n'était pas le moment. Mairin était encore trop à fleur de peau pour les accepter sans y voir de la manipulation derrière.

- C'est rien qu'un gros quiproquo tout ça. Je pensais pas du tout avoir de cavalier au bal, si tu veux savoir. Et encore moins Aed. Ca en restera là tu sais. Je ne veux PAS te le prendre.


La rouquine essayait de marteler cet leitmotiv pour qu'il rentre dans la tête de la lionçonne. Elle imaginait bien que le bal avait été une preuve éclatante de sa culpabilité aux yeux de la brunette. Mais elle n'y pouvait rien, c'était fait. Elle attendit la réaction de la première année. Allait-elle entendre raison ou saisir l'opportunité offerte de la cogner un peu pour se passer les nerfs ?
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 21:44:32

Cette fille là, cette idiote de blondie en jupe courte, elle avait tout fichu en l’air. Maintenant, quoi que dise Page, Mairin était méfiante, et elle avait l’impression que c’était de la pitié, des mensonges. Elle avait le sentiment de se faire mener en bateau et détestait ça. Si une petite partie en elle crevait d’envie de croire sa préfète, la plus grande part de son âme et de son corps lui criait de ne pas l’écouter et de lui coller une bonne droite bien sentie. Pourtant, en y réfléchissant, les explications de la rouquine étaient bonnes. C’était vrai qu’Aed était trop, bien trop jeune pour elle. Mais Mairin connaissait son ami par cœur, elle savait qu’il flashait sur sa préfète. Parce qu’elle était belle, grande, courageuse. Pas comme elle, à part pour le courage. Page, c’était une chouette fille. En apparence du moins. Et puis autre chose. Depuis qu’il avait ce fichu béguin, Aed ne jurait plus que par Page. Il avait laissé son amie aller au bal seule parce qu’on l’avait laissée de côté, et lorsqu’il disparaissait parfois, Page n’était pas plus trouvable que l’écossais. Oui, c’était ça. Il fallait qu’elle utilise cette idée.

« Je sais que vous sortez ensemble en cachette, me mens pas. Aed, il passe plus beaucoup de temps avec moi, parce qu’il disparaît. Alors c’est forcément pour sa petite amie secrète. »

Et cette… petite amie secrète, c’était forcément, absolument McHenry. Comme disait Aed quand on lui disait qu’il était amoureux de May – ce qui était la pire des imbécilités, il était ‘pris ailleurs’. Ça voulait dire ce que ça voulait dire. Peut être qu’il ne disait ça que pour qu’on le laisse tranquille, mais Mairin était sûre qu’ailleurs, c’était avec une rouquine. De toute façon, s’il avait décidé de s’attribuer toutes les poils de carotte du collège, c’était pas pour rien. Juste pour cacher son amoureuse. C’était naze à mort. La petite première année déglutit, et son regard, encore plus noir qu’avant, se planta dans celui de sa rivale. Et pas que pour Aed, parce qu’elle était pas amoureuse. Mais Page était chouette, pour tout. Et c’était la seule qui pouvait être comme Mairin voudrait devenir.

« C’est plus mon meilleur ami. Il est tout le temps avec toi, c’est toi sa meilleure. »

Et qu’elle arrête de l’embêter avec ça, et avec ses histoires à dormir debout. Mairin était jeune, mais elle n’était pas née de la dernière pluie. Nan, franchement, Page mentait forcément, c’était sûr !

« En plus, c’est pas possible pour noël, tous les garçons ont du te demander parce que sinon, ils sont hyper idiots. Même Aed qu’est pas forcément toujours futé et qui est irlandais, il a voulu être avec toi. »

Ce qui ne voulait pas dire qu’il fallait être stupide pour sortir avec Page. Quoique… Souriant sous le coup de sa mauvaise foi, Mairin s’empressa de reprendre son expression farouche et mauvaise. Il ne fallait pas s’y tromper. Elle n’avait plus envie de la frapper, parce qu’elle était gentille – sale traîtresse, mais elle lui en voulait quand même, et elle ne gobait pas ses salades. Par contre, puisque c’était comme ça, Page allait l’aider. Surtout que plus personne ne regardait, sans doute lassé par le calme apparent qui semblait s’être installé entre les deux lionnes et refroidis par l’accueil froid de leur camarade qui avait tenté de secourir une May au bord des larmes. Du coup, leur coin de travail était de nouveau calme. Page avait bien parlé de l’aider à faire sa potion, non ? Ses bonbons pour Prudence seraient peut être mieux avec l’aide d’une grande…

« Tu voulais m’aider pour ma potion, hein ? Je vais voir après si je te crois ou pas. Je connais pas le sort pour tout nettoyer. Enfin je le connais, mais je sais pas m’en servir. »

Elle hésita, une question importante la taraudant encore, ouvrit la bouche, la referma et fit la moue. Ce serait pour après. Quand Page… quand McHenry ne s’y attendrait pas et se ferait prendre au piège. Parce que là, elle ne disait pas vrai. Elle lui cachait des choses, c’était certain. Alors Mairin n’avait pas fini de la cuisiner.

« J’ai quand même envie de me battre avec toi, faut pas croire. On fait un marché. Là, on reste sages parce qu’il y a les autres, mais si je te crois pas à la fin, on se trouvera une salle un jour pour se battre pour Aed en ami, d’accord ? Parce que je te laisserai pas me voler mes copains comme ça. Les MAT et moi, on est amis. »

Elle hésita un moment, repensant aux chevaliers et à ce qu’ils penseraient d’elle. Ils la mépriseraient pour s’en être pris à une amie d’Aed ou ils la trouveraient cool pour avoir eu le courage de défier une grande pour garder un ami, un peu comme Aed et Ciel mais en u peu moins classe ? Elle fit une moue renfrognée et baissa les yeux. S’ils la laissaient toute seule… Même si jamais ils s’en fichaient d’elle, elle les trouvait hyper cools. Et c’était ceux qu’elle voulait le plus comme amis, parce qu’elle s’entendait bien avec les garçons. Il ne fallait pas qu’ils la détestent. De toute façon, yavait pas de raisons qu’ils sachent… si ?

« J’veux pas être détestée. J’aime pas ça. »
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 21 Déc - 23:45:26

Le regard plein d'espoir, Page avait guetté la réaction de sa cadette, mais non, c'était raté. A croire que l'intervention de l'autre fille avait fait plus de mal que de bien. Mais Page ne parvenait pas à lui en vouloir. Au moins avait-elle voulu bien faire. Même si maintenant, c'était encore plus compliqué, ou presque.

La nouvelle réplique de la petite fit flancher la préfète. Shit. Comment pouvait-elle savoir que... non, elle devait se faire des films. Impossible que la gosse soit au courant pour les séances de judo clandestines. Oui, elle pouvait connaitre les absences, mais pas leur teneur. Enfin il était clair que cela ne jouait pas en sa faveur. Que pouvait bien imaginer la petite irlandaise ? Aed et Page, au fin fond du parc, dans un buisson, en train de se rouler des galoches ? Eurk. Rien que d'y penser, l'idée la révulsait. Elle aimait bien Aed, hein, ce n'était pas la question, mais elle ne s'imaginait déjà pas dans cette situation avec un garçon de son âge, alors avec le petit lion... Brrr, ça sentait le détournement de mineur - bien qu'elle même fut encore à des lieues d'être majeure.

Mais la gamine enchaînait, sans que Page puisse justifier quoi que ce soit. Mais en valait-ce la peine ? De toutes façons, Mairin était à présent enfermée dans son monologue et n'écouterait pas les arguments de sa préfète. Ne restait plus qu'à attendre l'éclaircie. En attendant, la quatrième année essaya tout de même de faire attention à tout ce que la brunette lui reprochait : c'était important de connaître les tactiques de l'ennemi, pour pouvoir y répondre plus tard.

Dans son dos, elle sentait que la fête avait repris son cours. Au moins les deux filles seraient-elles tranquilles pour régler leurs comptes. Merlin, régler ses comptes avec une première année, c'était pitoyable. En tous cas, cela semblait avoir calmé Mairin, qui parlait à présent bien plus posément, au grand soulagement de la rouquine, même si elle sentait toujours une colère froide sous les paroles de cette dernière.
Heureusement, la proposition d'aide qu'elle lui avait faite quelques instants auparavant semblait avoir fait mouche car la gosse y revenait. Tandis que Mairin évoquait le nettoyage, Page ne se fit pas prier et sortit sa baguette de l'élastique de sa jupe dans laquelle elle l'avait coincée pour lancer un brave petit sortilège de nettoyage. L'irlandaise remercia mentalement le professeur Flitwick qui ne devait sans doute pas deviner qu'un jour son enseignement contribuerait à atténuer un incident diplomatique.

- Bien sûr que j'vais t'aider. Je te l'ai proposé, j'suis une fille de parole.

Malgré tout ce que la môme en pensait. S'il y avait bien une fille qui avait de l'honneur à Poudlard, c'était Page. Et cela lui avait d'ailleurs coûté cher plus d'une fois. Trop prévisible.
Et puis la fillette fit une proposition encore plus désarmante à la rouquine. Se battre, avec Aed pour trophée. La gosse semblait plongée dans son monde. Page n'avait pas la moindre idée de ce qu'étaient, ou de qui étaient, les MAT... Et puis une dernière phrase, comme une supplique. Mais il ne servait à rien de rabacher qu'elle ne la détestait pas, loin de là. Elle avait déjà essayé, et la gosse n'en avait pas cru un traître mot. Mieux valait une approche détournée, pour le coup.


- Ecoute Mairin... Je vais t'aider pour ta potion. Et euh.... je vais essayer d'éclaircir tout ce que tu as dit, OK ? Et si après tu veux te battre pour me casser la figure, on le fera. A ta manière. Tu choisiras le lieu, les armes et tout. Mais... juste pour qu'on euh... sache qui de nous deux a raison.

Ce n'était pas du jeu. A mains nues comme à la baguette, Page avait toutes les chances de remporter l'affrontement. Certes, elle n'était qu'en quatrième année, mais elle avait déjà pas mal baroudé, ce qui risquait de lui donner un avantage certain... Après s'être retrouvé face à un septième année complètement fou, un troll des marais ou un loup garou en pleine transformation, comment pouvait-elle perdre contre une première année ? Et si elle laissait Mairin gagner, ce serait tellement visible que la gamine était capable de refuser le résultat du duel pour tricherie. Ce en quoi elle n'aurait pas tord et ferait preuve d'un grand honneur.


- Mais tu sais... je préfèrerais me battre avec toi pour que tu défoules et que tu m'envoies à la figure tout ce que tu me reproches... Comme ça, après, on pourrait partir sur de bonnes bases. J'crois que t'es vraiment quelqu'un de bien, Mairin. Et qu'Aed a de la chance d'avoir une meilleure amie telle que toi.


Les voilà, les choses gentilles. Elle espérait que ce n'était pas trop prématuré.


- Tu sais, si l'enjeu du duel, c'est McRae, je préfère déclarer forfait. Je te l'ai déjà dit. J'veux pas te le voler. Et je suis pas de taille face à l'énergie que tu déploies pour lui. Il a bien de la chance, oui.
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMer 22 Déc - 0:57:45

Finalement, Page comprenait ce qu’on lui disait. Elle n’était pas si bête, et elle acceptait même l’idée du combat. Pas étonnant qu’Aed ait craqué. Si Mairin avait été un garçon, elle se serait battue avec Aed pour faire les yeux doux à la rouquine. Non mais c’était pas très juste quand même. Comment Mairin était-elle sensée luttée contre quelqu’un comme cette saleté de McHenry ? Avec quelle arme ? Elle avait onze ans elle, elle n’était pas une vraie fille. Pour le moment, c’était plus courses poursuites dans les couloirs et éclats de rires quand les garçons faisaient les idiots, sans se soucier de leur réaction. Tant qu’on l’acceptait, tout allait bien. Et ça avait toujours été ainsi.

Il y avait juste un truc…


« Comment tu peux déclarer forfait ? Aed est un super meilleur copain. Tu crois qu’il te choisira quand même, ou tu traînes avec lui juste pour faire semblant ? »

Est-ce que la rouquine jouait avec les sentiments de son ami ? Parce que bon, ouais, elle voulait pas qu’elle sorte avec Aed. Elle était trop bien et le garçon ne se souviendrait plus qu’il avait connu une autre irlandaise, une fois à ses côtés. Mais quand même, Mairin ne voulait pas qu’il soit triste. D’ailleurs, elle ne lui dirait pas qu’elle s’était disputée avec Page. Déjà parce qu’il le prendrait très mal, en plus parce qu’il penserait qu’il n’avait plus aucune chance. Et c’était hors de question. Et en parlant de question…

S’asseyant à sa place, remettant le matériel en ordre pour que Page, une fois qu’elle aurait pris place à côté d’elle, puisse l’aider à la confection des sucreries, Mairin hésita une seconde et reprit la parole.


« Est-ce que tu l’aimes, Aed ? »

Non parce qu’elle pouvait dire ce qu’elle disait, elle avait quand même des rendez vous secrets avec lui. Non, c’était pas prouvé, mais Mairin y avait pensé, et elle avait oublié que ça n’était qu’une fantaisie de son esprit jaloux. Ils avaient donc des rendez vous secrets pour vivre leur amour à l’abri de tous. C’était nul. Mairin irait se venger et faire pareil avec un poufsouffle, na ! Comme ça, Aed qui ne voulait pas qu’elle approche les garçons serait embêté, il s’énerverait, elle s’énerverait plus fort, et au lieu de faire des chocapics, ça arrangerait toute la situation.

Alors la petite lionne devait savoir si son aînée était amoureuse de son copain. Juste pour savoir. Et pleurer un bon coup. Page devait être super heureuse, avec Aed. Et s’il fallait une preuve, il y avait le bal Plein de gens y étaient allés seuls. Page n’avait pas été forcé d’accepter l’invitation, Aed aurait trouvé une autre fille. Et puis Ethel y était allée avec son amoureux… Donc Page aussi. Donc Aed était son amoureux. CQFD !

Quand elle en eut marre de ressasser cette histoire de rendez vous et de bals, May pointa du doigt la friandise qu’elle tentait de confectionner.


« Je veux faire ça pour Prudence. C’est un auror. »

Fouillant dans son livre, elle trouva l’article découpé avec la photo de Prudence pleine d’autographes des filles de Poudlard, et le montra à la préfète.

« C’est lui. Je l’ai fait signer aux filles de Poudlard, pendant les vacances, parce qu’il est hyper connu. Il m’a donné ce livre pour noel et un autre truc hyper cool que je te montrerai si t’es pas une menteuse et qu’on est amies. Du coup, j’essaye de faire des bonbons pour lui offrir comme cadeau de noël en retard, tu vois ? »

Et si jamais elle ne voyait pas, vu le discours de la fillette, c’était assez normal. Mairin avait repris son mode d’élocution habituel. Elle parlait vite, elle mélangeait tout et elle faisait de longues phrases, signe qu’elle était un peu moins en colère. C’était vraiment, vraiment difficile de détester Page. Et pourtant, la petite faisait de son mieux. D’ailleurs pour le prouver, elle ramena l’idée de baston sur le tapis.

« Si on se bat, ça sera a la moldue, parce que c’est plus cool, ça défoule plus. Mais faut que t’aies l’air aussi bête que tout à l’heure, sinon j’arriverai pas à te taper dessus… »

Et oui, Mairin était absolument sérieuse.

« Tu trouves vraiment qu'il a de la chance qu'on soit amis ? »
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMer 22 Déc - 2:10:03

- Ben...

Pas facile de convaincre une tête de mule qui avait décidé que vous aviez tort. Page avait espéré qu'en offrant le résultat du duel à Mairin, celle-ci aurait accepté sa bonne foi. Mais il était écrit que rien ne serait simple ce soir. La question fatidique finit par tomber, telle un couperet.

« Est-ce que tu l’aimes, Aed ? »

Bim, dans tes dents la rouquine. La réponse était limpide, mais une fois encore, la diplomatie exigeait que les choses soient formulées de manière un peu plus subtile. Mais Page n'avait que quatorze ans et, malgré tous ses efforts, la subtilité était encore assez conditionnée par son instinct et son franc-parler.

- Non. Enfin si. Enfin pas comme tu l'imagines. OoooOoooh, gémit-elle.

Désespérée, la rouquine se laissa tomber sur la chaise qui se trouvait à côté de Mairin. N'arriverait-elle jamais à se dépêtrer de ce sac de noeuds ?


- J'aime bien Aed, reprit-elle en appuyant fortement sur le "bien". En tant qu'ami. Ou comme petit frère si tu préfères. J'ai jamais eu de petit frère. Et c'est plutôt cool, un petit frère comme lui. Mais euh... je l'aime pas comme les grands peuvent s'aimer, tu vois ? Le bisous baveux et tout, c'est pas vraiment mon truc...

Carrément pas même. Mais la lionçonne n'en savait rien.
Fort heureusement, l'esprit de la brunette s'était déjà concentré sur autre chose. Sa potion vandalisée par la préfète. Un bonbon. Un auror. Page ne comprenait pas tout, encore troublée par l'explication qu'elle avait dû fournir, telle une résistante subissant la question des Carrow. En tous cas, Mairin était partie sur autre chose, et la préfète comptait bien en profiter pour changer de sujet. Surtout qu'elle semblait calmée. Un peu.
Elle hocha la tête avec conviction lorsque la première année lui demandait si elle voyait. Absolument pas, mais ce n'était pas grave. Elle n'allait tout de même pas la contrarier maintenant hein. tout ce qu'elle avait compris, c'était que Mairin voulait faire des bonbons, et si elle avait la recette, Page était prête à l'aider.
Le reste de la conversation dériva encore, noyant la lionne au passage, tandis qu'elle essayait malgré tout de se maintenir à flot.


- A la moldue. Aucun souci. J'aime ça. Enfin, je sais faire. Et promis, j'essayerai d'avoir l'air d'une vraie pourriture. Genre serpy.

Il était clair qu'elle devait avoir l'air d'une quiche à plus d'un moment durant leur échange. Mais Mairin avait le don de désarçonner la préfète. Sa dernière question en était une nouvelle preuve. Pour elle, c'était comme un cheveu sur la soupe, mais elle se doutait que, dans la tête de la première année, une logique implacable, une associations d'idée évidente, avaient mené à cette phrase. Pour le coup, la préfète prit l'air le plus sérieux qu'elle pouvait. Il n'était pas l'heure de manquer de crédibilité.

- Certaine. T'es une sacrée lionne tu sais. J'aimerais te compter parmi mes amis. Être défendue par toi, c'est un sacré honneur, vu la hargne que t'y mets. Même que tu fais flancher les préfètes...
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMer 22 Déc - 11:56:23

Page commençait à perdre de sa superbe, quand elle gémissait et avait l’air aussi ennuyée. Non mais sérieusement ? Comment est-ce que Mairin pouvait continuer à harceler quelqu’un comme ça, alors que la rouquine, maintenant, semblait aussi franche ? C’était impossible. Et pour le coup, Mairin se sentait même un peu coupable. Tellement qu’il allait falloir qu’elle se fasse pardonner. Tout ça, c’était la faute d’Aed. C’était lui qui la laissait de côté parce qu’il avait mieux à faire, pas Page qui tentait de lui voler l’écossais. Ah pour le coup, c’qu’on était nulle quand on avait des problèmes avec les garçons…

La petite irlandaise, peu habituée à ce genre d’histoire, ne savait pas comment ça se terminait et ce qui, ensuite, devait se passer. Elles se regarderaient en chien de faïence ? L’altercation les rendrait amies ? Et avec Aed, ça se passerait comment ? Page allait lui raconter ? Elle allait lui expliquer qu’il n’était qu’un petit frère, maintenant ? C’était une mauvaise chose. Les garçons, c’était nul.


« Il va être triste si tu lui dis ça. Tu lui diras pas que c’est juste comme ton frère, hein ? Juré ? »

Et maintenant, la gamine tentait d’aider Aed et Page à roucouler. Enfin elle avait presque confiance en Page, ça devrait aller, non ? D’ailleurs, elle ne l’appelait plus par son nom de famille, même dans ses pensées. La hache de guerre était plus ou moins enterrée et, si Mairin risquait toujours de se prendre les pieds dedans, ne parvenant pas à être tout à fait rassurée, elle était au moins loin de ses mains et donc beaucoup moins inquiétante. May ne voulait plus zigouiller Page pour se venger, et c’était une bonne chose. Maintenant, l’idée du combat était plus pour le fun et la dissuasion qu’autre chose.

Doucement, Mairin reprenait son air enfantin et laissait de côté ses colères et tout ce qui allait avec. Ça ne servait à rien. Elle se ridiculiserait, et Page ne changerait pas sa version. Pourquoi est-ce qu’elle irait plaider coupable si elle tait innocente, hein ? Rallumant le minuscule feu sous son tout petit chaudron, elle y ajouta un peu d’eau qui servirait à lier les ingrédients. Il fallait suivre la méthode à la ligne, pour que le bonbon ressemble vraiment à quelque chose.


« Le truc, c’est que je sais pas trop si on va avoir assez d’ingrédients, maintenant que t’as tout renversé… »

Et ça, contrairement aux apparences, ça n’avait rien d’une nouvelle attaque. D’ailleurs, Mairin n’avait pas regardé Page, elle s’était contentée de regarder autour de son petit chaudron pour voir s’il ne manquait rien des ingrédients listés sur le livre. C’était un fait, un simple fait. La rouquine avait détruit quelques trucs avec la chute de son bouquin et le renversement du chaudron. Les pétales de violette, par exemples, avaient été soufflés dans l’incident. Plus de violette donc, elle trouverait autre chose pour teinter la langue du goûteur…

« Mes bonbons, ils vont plus ressembler à rien, c’est nul. Mais on est des rouges et les rouges, ça abandonne pas. A ton avis, on doit faire quoi ? »

Mairin, reconnaissant maintenant que l’irlandaise était plus grande et savait donc plus de choses, leva les yeux vers elle, prête à gober sa réponse. Page ne dirait probablement pas qu’il fallait abandonner. D’une part, elle devait se sentir coupable, d’autre part, elle avait dit qu’elle aiderait. Et aider en disant qu’il valait mieux arrêter, c’était pas du jeu. Alors May était prête à écouter le remède miracle, se posant en même temps un tas de questions. Autour d’elles, pas mal d’élèves commençaient à remonter et la petite lionne se sentait plus à l’aise.

Puis, lorsque Page reprit ses compliments, ses flatteries, Mairin sembla un peu perdue, hésitante. Elle devait prendre ça vraiment bien parce que c’était hyper gentil, ou craindre une tentative de manipulation ? Pas pour Aed hein, mais pour elle. Page voulait peut être que May la laisse un peu tranquille, et elle pensait que la flatter aiderait à s’en débarrasser. Ou alors elle était juste vraiment gentille, tout simplement. Et dans ce cas, elle était quand même un peu maladroite.


« Tu sais, là t’en fais trop Mam’zelle préfète. Ça fait pas vrai du tout. »

Elle lui sourit de toutes ses dents, sans faire semblant et sans cacher son amusement. Ouais, elle venait de sauter sur le manche de la hache de guerre qui dépassait du sol, et mieux que de l’enterrer, elle l’avait complètement explosé. Plus de hache, plus de guerre. Si c’était vraiment cool d’être amie avec Mairin, pour de vrai, Page allait avoir un super cadeau de noël, parce Mairin, elle aimait bien être amie avec les gens. Et elle voulait vraiment se faire pardonner. Se penchant vers Page, elle passa ses bras autour de son cou et plaqua une bise sur sa joue, avant de sourire.

« Alors on est amies ! »
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMer 22 Déc - 19:28:43

Ah ça... Jusqu'à ce soir, Page ne s'était jamais vraiment posé la question des sentiments qu'Aed pouvait nourrir à son égard. Pour elle, les choses étaient claires, alors elle n'avait pas songé un seul instant qu'il put en être tout autre chose pour l'écossais. Car, en transparence du discours de la lionçonne, Page commençait à deviner que le petit bonhomme ne traînait peut-être pas seulement avec elle en tant que "copain". Et qu'au bal, il n'avait pas simplement "joué le jeu". Shit. Ca compliquait vraiment tout. Voilà pourquoi elle n'aimait pas les histoires de coeur : elle se retrouvait involontairement embarquée dans une histoire qui n'en finirait pas. Maintenant qu'elle semblait trouver une issue à son conflit avec Mairin, elle allait devoir briser tous les rêves d'Aed. Ou lui mentir. C'était désespérant.

- Je me doute qu'il va être triste oui... Je lui dirai pas. Pas comme ça, promis.

Elle trouverait un autre moyen. Essayerait de clairement poser les barrières ou elle ne savait quoi d'autre. Mais c'était certain qu'elle ne pouvait pas le lui dire comme ça. Parce qu'en plus, si elle manquait à sa parole, elle se retrouverait avec les deux première année sur le dos : l'un pour lui avoir donné de faux espoirs, et l'autre pour avoir trahi son meilleur ami. Et vu de quel bois les deux mioches étaient faits, plutôt se battre en duel contre McLane. Ils lui rendraient la vie impossible, et la dispute, pourtant éprouvante, de ce soir serait du pipi de chat à côté de ce qu'elle se prendrait. Ouais, valait mieux pas jouer les imbéciles.

De nouvelles questions de la brunette tirèrent la préfète de ses scénarii catastrophe. Ca valait mieux parce que, sous peu, elle se serait mise à imaginer les deux marmots lui sautant dessus, la rage aux lèvres...


- Euh, c'qu'on doit faire ?

Page n'y connaissait rien en bonbons. Hormis en gobage. Essayant de se concentrer sur le nouveau problème qui lui était offert, elle détailla la table de travail. Il s'agissait de ne pas tout rater maintenant. Mairin comptait sur elle pour réparer sa maladresse, c'était certain. Mais Page était un peu larguée.

- Bon, euh. On va faire le point avec ta recette, sur c'qui te manque. Avec un peu de chance, on pourra trouver des trucs à mettre à la place. Genre des bouts d'autres bonbons. Ou sinon, on réquisitionnera des ingrédients en cours de potion, en douce. Ou même on fera une descente à la cuisine ou à la réserve. C'est pour quand, tes bonbons ? Sûre qu'on va trouver une solution.

Certaine même. Il le fallait. Et puis Page ne s'était jamais démontée, avait toujours réussi à trouver des solutions. Alors ce n'était pas une fichue mixture à faire des bonbecs qui allait lui faire peur, non mais.

Et puis, sautant encore du phoenix à l'hippogriffe, la gamine se fit dubitative puis rayonnante. Et sauta au cou de sa préfète.
Page sursauta de surprise mais un sourire finit par naître sur son visage. Merlin, elles y étaient arrivées.
Ébouriffant les cheveux de la brunette, la quatrième année répondit, d'un ton soulagé :


- Ca me va, Mairin. Tope-la.

Et elle offrit un poing fermé à la première année, comme les membres de gangs qui faisaient leur salut rituel. Il ne valait mieux pas en rajouter. Même si la gosse n'avait pas vraiment cru ses compliments pourtant sincères, rien ne servait de revenir dessus. L'objectif était atteint, et c'était tout ce qui comptait.

- Mais j'préfère te prévenir... C'est pas de tout repos, d'être mon amie, hein. J'ai plein d'ennemis, et je fais plein de trucs, alors t'as intérêt à avoir le cœur accroché !

Elle ne mentait pas, mais la mise en garde était inutile pour deux raisons : la première était qu'elle n'avait aucune envie d'attirer des embrouilles à la petite. Et la deuxième était qu'elle savait pertinemment que Mairin avait suffisamment d'énergie pour relever le défi.

- Bon, alors, voyons voir ta potion, Mairin...
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyJeu 23 Déc - 0:14:06

Page promettait. Et Mairin se rendait compte que maintenant, elle la croyait vraiment. La rouquine avait vraiment l’air de se sentir coupable pour Aed, et très ennuyée. Du coup, il en allait de même pour Mairin. Ah elle avait craint pour le coup. Mais au moins, Page et Aed ne sortiraient pas ensemble. Il ne l’abandonnerait pas dans un coin du château, laissée de côté comme un vieux jouet, comme une peluche qu’on abandonne pour pas faire désordre devant la nouvelle conquête, bien moins douce mais bien moins poilue. Bloody hell, qu’est ce que ça pouvait être nul tout ça ! Un peu plus loin, elle entendit un bonne nuit timide, leur signalant que la dernière personne encore dans la salle commune allait monter se coucher. Ils avaient tous filé d’un coup. Et la dernière, elle attendait, comme si elle avait peur de les laisser toutes seules. Bah, qu’elle attende. Au pire, Page lui dirait de monter se coucher, avec son air rassurant de grande préfète.

Avec une moue, May soupira. Elle n’arrivait même pas à souhaiter que rien de tout cela ne se soit produit. Si Page n’avait pas fait tomber le livre, si le livre n’avait pas fait tomber le chaudron, Mairin n’aurait pas crié, Page ne lui aurait rien expliqué et la petite Rouge et Or ne serait pas soulagée. Maintenant, elle savait. Enfin, sauf pour un léger détail. Les rendez-vous secrets.


« Du coup, tu vois pas Aed en cachette ? C’est pour quoi alors qu’il disparaît ? »

Elle fixa sa préfète, un peu perdue. Si c’était pas Page, c’était autre chose qu’il lui cachait. Un animal ? Un trésor ? Un passage secret ? Page ne devait plus savoir. Et elle ne voulait plus trop l’ennuyer. Elles avaient dit amies. Alors la brunette devait passer à autre chose, avant que son aînée lui en veuille vraiment. Ça n’était pas parce qu’elle avait été extrêmement patiente, la crème de la crème, qu’il fallait en profiter.

« Désolée pour t’t à l’heure. J’étais vraiment en colère. Aed, c’est mon frère à moi aussi. Et comme j’ai pas ma vraie famille à Poudlard, à part Mairead, ben j’ai pas envie qu’il arrête de s’occuper de moi. »

Des excuses et des explications. Ça changeait des attaques et des accusations. Enfin. C’était bien beau tout ça, et très émouvant même, mais ça ne faisait pas avancer le schmilblik. Pas du tout même. Devant elle, l’eau bouillait, elle y avait jeté quelques pincées de poudres diverses et si la couleur bleue qu’elle avait était bien celle qu’elle devait obtenir, la suite était beaucoup plus délicate. Elle ne savait plus du tout ce qu’elle devait mettre.

« En fait, ya pas vraiment de date, Prudence viens quand je lui demande (ou pas) et je peux lui envoyer au pire. Il sait pas que je vais lui fait un cadeau de toute façon. Mais je veux pas trop que ce soit hyper long, je vais pas lui donner pour la saint valentin ! »

Parce que ça ferait un peu désordre et parce que là, au lieu de pester, Aed serait complètement hors de lui. Plutôt éviter du coup. Elle hésita. L’idée d’aller fouiller dans les cuisines, comme elle l’avait fait avec Tyler ou dans la réserve de Slug était plutôt plaisante, et elle commençait à se demander si c’était pas mieux que de s’efforcer à faire un truc avec juste la moitié de ce qu’il fallait. Elle soupira et se frotta les yeux, bailla.

« Tu crois qu’on peut vraiment réussir à rentrer dans la réserve ? Tu l’as déjà fait ? C’est pas un peu trop près de la salle commune des serpentards ? Tu viendrais avec moi ? Tu m’aiderais après ? On ferait ça demain ? »

Elle avait déversé un flot de questions sur son aînée et, avant que d’autres ne viennent, elle secoua la tête. Comme ça, elle avait l’esprit vide, et ça n’était pas plus mal. Du coup maintenant, elle ne savait plus trop ce qu’il fallait qu’elle fasse. Remettre au lendemain ? Attendre que Page ait une idée de génie ? Moui. Elle n’arrivait pas à se décider. Elle avait vraiment envie de faire plaisir à Prudence… Et puisqu’elle ne savait pas, elle laisserait Page choisir. En attendant, elle allait reprendre un sujet plus simple : leur toute nouvelle amitié. Page avait bien dit que c’était pas de tout repos hein ? Mairin sourit.

« Tu sais, pour le cœur, je l’ai vraiment hyper accroché. Et j’ai aussi des ennemis. Surtout des filles qui tournent autour d’Aed en fait. Parce qu’elles sont jalouses parce que c’est mon meilleur ami. Et puis je suis une rouge, j’ai peur de rien, comme toi ! »

Elle sourit.

« Même que j’ai peur ni de Ciel, ni d’Ange, ni même de Peeves ou de Mimi Geignarde. Et pas non plus de la forêt interdite… »
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMer 29 Déc - 21:55:19

La diversion, c'était bien essayé Page. Mais raté. Mairin voulait savoir. Et vu le tempérament de la gamine, essayer de la balader serait vain : elle semblait avoir décidé qu'elle voulait sa réponse, elle ne lâcherait pas tant qu'elle ne l'aurait pas. La rouquine poussa un soupir gêné et passa sa main dans ses cheveux de feu pour gagner un peu de temps - tic qu'elle avait perdu depuis sa première année.

- Eh bien...


Solution un : mentir à Mairin et respecter le secret qu'elle avait demandé à Aed, lui affirmer qu'elle se faisait des idées. Ce qui mettait Aed dans le pétrin, vu l'énergumène.
Solution deux : dire la vérité à Mairin mais risquer de la faire réagir à nouveau alors qu'il n'y avait pas lieu. Sans compter qu'elle briserait ainsi la promesse qu'elle avait fait faire au lionceau de ne rien dire. Et Page n'était pas du genre à briser les promesses.

Quelle galère.

Sauf que... bingo ! Elle avait demandé à Aed de ne pas parler de leurs petites séances, mais elle-même n'avait rien promis du tout : c'était elle qui ne voulait pas que cela s'ébruite, pas lui. Alors il y avait un espoir. Mairin ne vendrait pas la mèche. Enfin, Page l'espérait. Avisant qu'une dernière élève semblait attendre sur ses deux camarades de maison pour aller se coucher, Page temporisa un instant.


- On ne va pas tarder, tu peux monter tu sais
, lui-fit-elle avec un sourire.

La lionçonne parut rassurée et se décida enfin à laisser Page et Mairin en tête à tête. Baissant tout de même la voix, au cas où, l'irlandaise répondit enfin.


- J'veux pas que tu suspectes Aed de quoi que ce soit. On se voit de temps en temps mais c'est pas pour c'que tu crois, s'empressa-t-elle de rajouter avant que Mairin puisse se méprendre. Il me montre des techniques de judo. Pour tomber. Ou faire tomber. Sans se faire mal. Etre plus fort.

La rouquine fit une pause, tentant de déchiffrer les sentiments de sa cadette. Elle espérait que celle-ci saisirait qu'elle venait de lui offrir sa confiance.

- Mais j'ai demandé à Aed de garder le secret. Et j'voudrais que tu fasses pareil, Mairin. j'ai pas trop envie que toute l'école sache qu'un première année donne des cours à sa préfète, tu vois...

Page soupira une fois de plus. Rien n'était jamais simple. En attendant, la brunette avait changé de registre. Les accusations avaient fait place à des explications, et l'irlandaise était ravie de pouvoir entendre la lionçonne s'exprimer "normalement".

- T'inquiète pas. Chez les lions, on a le sang chaud. J'vais pas t'en vouloir pour ça. Pis pour ce qui est de la réserve... j'y suis jamais allée. Mais j'ai peur que ce soit super dur d'y rentrer. Surtout maintenant, comme ça, sans préparation.

La quatrième année réfléchit un instant. Du temps de Rogue, il était de notoriété publique impossible de rentrer dans la réserve de potions. Et pourtant, certains se vantaient de l'avoir fait. Alors maintenant, avec Slughorn, ça devait être faisable mais... Page doutait d'y arriver. Le vieux Slugh' avait beau être moins méfiant que feu Cheveux-Gras, il était tout aussi doué et avait sans doute autant de protections autour de ce lieux clé renfermant de dangereuses solutions.

- Non, vaut mieux qu'on récupère des trucs en douce pendant les cours. Il a pas d'yeux derrière la tête, y a moyen de chiper quelques ingrédients ciblés j'pense...

Elle eut un sourire lorsque la première année lui confirma qu'elle avait le coeur bien accroché.


- Héhé, j'en doutais pas. T'as pas froid aux yeux.

Les premiers ennemis annoncés l'amusèrent - pauvre Aed, le jour où il voudrait sortir avec une fille, il devrait passer sur le corps de sa meilleure amie, ou en tous cas obtenir son aval - mais les autres eurent plus de poids. Ciel. Ange. Pour une première année, et après ce qui s'était passé au bal, ce n'était déjà pas rien. Les fantômes, pourquoi pas... quant à la forêt...

- Ouais, pour l'instant. Enfin... je te souhaite pas de venir à en avoir peur. Ca voudrait dire que t'y aurais croisé de sales trucs...

Les yeux de la préfète se voilèrent un bref instant. Elle aussi avait affirmé ne pas avoir peur de ces bois sinistres. Aujourd'hui, elle savait qu'il y avait lieu de les craindre. Elle y avait eu peur. Il ne servait à rien de mentir. Une Lionne pouvait avoir peur.
Passant une nouvelle fois sa main dans ses cheveux - décidément ! - la rouquine offrit un nouveau sourire à sa cadette.


- D'ailleurs, avec un tel pedigree... Ca m'fait penser à un truc...

Page ne termina pas sa phrase, inspectant Mairin de la tête aux pieds. Elle avait du cran. De la tchatche. Elle avait typiquement le profil de l'emploi. Et elles manquaient de sang neuf.

- Je me disais... t'as dû entendre parler de notre dortoir... Les Bloody Ladies. J'avais le badge, au bal, tu t'souviens ptetre, expliqua-t-elle en montrant dans le vide l'endroit où ledit badge avait été épinglé, sur son béret écarlate. Il se pourrait que des places se libèrent...
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyVen 31 Déc - 14:35:55

Des cours de judo. Une seconde, Mairin grimaça. Bien sûr, elle voulait savoir tout ce qui concernait son meilleur ami. Bien sûr, elle croyait Page et n’avait plus peur qu’il y ait, du côté de la rouquine, la moindre arrière-pensée avec ces cours. Mais ils étaient secrets. C’était quelque chose que son ami voulait garder pour lui. Juste pour lui. Et même si elle n’aimait pas qu’il lui cache des choses, elle n’aimait pas l’idée de lui voler ses secrets. C’était comme entrer dans son crâne, l’espionner, le trahir. C’était pas très digne de la meilleure amie de tous les temps qu’elle était. Enfin. Maintenant c’était fait, et elle ne se plaindrait pas. Comme on fait son lit on se couche. Et la jeune irlandaise n’aimait pas les remords, ça n’avançait jamais à rien.

Mairin hocha la tête. Elle ne dirait rien. Personne ne devait savoir pour ces secrets. Personne ne devait savoir qu’elle savait. Pas même Aed, il lui en voudrait, et il en voudrait peut être même à Page. Et même si les savoirs ensemble à se rouler par terre l’agaçait, elle n’avait pas envie de tout détruire. Elle se retrouverait toute seule, Page se retrouverait toute seule, Aed se retrouverait tout seul. Tout le monde serait malheureux à cause d’elle. No way. Le soupir de Page poussa Mairin à lui offrir un sourire amical.


« Promis juré je ne dirai rien. Croix de bois croix de fer, si je mens j’vais chez les Verts. »

Son sourire s’agrandit et elle rit, lâchant quelques brisures de suçacides dans sa super potion. Elle ne la mènerait pas au bout ce soir, mais ça n’était pas pour ça qu’elle ne devait pas continuer, jusqu’à ce que l’abandon soit officiel. Elle continuait donc de préparer sa potion, écoutant d’une oreille les conseils de son aînée. Entrer dans la réserve semblait… interdit. Risqué. Très difficile. Gryffondoresque. Ah ça, il faudrait qu’elle essaye. Excitée à cette idée, la gosse éteignit le minuscule feu qui brûlait sous sa préparation et se tourna vers sa préfète, s’agenouillant sur sa chaise. D’accord, c’était dit, elle irait piquer des trucs en cours de potion. Même qu’Aed pourrait l’aider. Sauf si elle gardait cette histoire secrète pour se venger de ses secrets à lui… Non, c’était idiot. La nuit passée, la rumeur ferait de toute façon le tour du château et tout le monde saurait pour leur altercation. Peut être même que certains iraient inventer qu’elle était amoureuse d’Aed… Déjà que certains disaient leur amitié louche. Les rumeurs, ça craignait.

May haussa les épaules, chassant ses idées et sourit comme une bienheureuse sous les compliments de Page. Ça non, la gamine n’avait pas froid aux yeux, loin de là. Rien que leur altercation le prouvait. Même si elle n’était qu’une première année, elle n’avait pas hésité à se dresser devant sa propre préfète devant témoins pour garder son ami. Bon, Page n’avait rien d’un monstre, mais quand Mairin s’était levée, elle n’en avait alors aucune idée. Donc elle était bien courageuse, ça ne faisait aucun doute. Une vraie lionne féroce. Mais Page avait visiblement changé de sujet et lui parlait maintenant des Bloody Ladies.

Mairin en avait entendu parler. Et maintenant que Page le lui disait, elle se souvenait du badge plutôt cool qu’elle avait arboré au bal de Noel –ou elle était avec Aed, d’ailleurs. Même quelques gryffondors en parlaient. C’était un groupe de filles réunies dans la même chambre, des pirates du dortoir, et c’était plus dur de rentrer dans leur chambre que dans n’importe quelle autre. Les Bloody Ladies, c’était un clan, un peu comme les MAT pour elle. Alors forcément, si Page lui proposait de les rejoindre… Est-ce qu’elle pouvait refuser ? Se redressant, la gosse écarquilla les yeux.


« T’es sérieuse ? Genre pour de vrai ? »

Être une Bloody Lady, ce serait trop cool. Elle aurait un acrnyme. Elle serait une Lady, une fille classe, bien mieux que ces nulasses de ELLEs. Elle serait une pirate. L’amie de Page. Elle serait avec les grandes, invitée d’honneur dans un groupe de filles. Nan sérieux, c’était géant ! Non seulement elle entrerait dans un clan de ‘guerrières’, parce que tout le monde savait que les Bloody L. N’avaient pas froid aux yeux, mais en plus elle serait dans un groupe de filles. Mairead arrêterait peut être de lui dire qu’elle était un véritable garçon manqué, si elle avait quelques amies filles. Elle adorait l’idée, réellement.

« J’aurais un badge aussi ? Je pourrai le montrer à Aed ? Comme ça il arrêtera de faire son malin, et j’aurai la classe. Vous faites quoi chez les Bloody Ladies ? Parce que je pense pas que vous le faites, mais parler chiffon c’est pas vraiment mon truc… On partirait en exploration ? Genre explorer les cachots, tout ça ? Une pour toutes, toutes pour une, comme les mousquetaires ? On serait toutes super amies ? En tout cas ça à l’air génial. J’veux trop en être Page ! »

Surexcitée, elle poussa ses affaires et fit tourner sa baguette entre ses doigts pour essayer de se calmer. Finalement, elle plaqua le bois de cerisier contre la table et son expression se fit sérieuse, tout à coup. C’était décidé. Elle allait se rattraper. Et Page était sa future camarade, elle se devait de l’aider, de la soutenir, d’être cool. Attrapant quelques livres au hasard, dont celui qui avait détruit sa première potion, la gamine les ramena vers elles.

« Tu travaillais non ? Je t’ai fait perdre du temps, je t’aide ? »
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptySam 1 Jan - 17:56:32

Elle promit, et Page se sentit soulagée. Elle se sentait déjà coupable d'avoir en partie divulgué le secret qu'elle avait demandé de garder à Aed, alors si en plus Mairin n'avait pas accepté de se taire... Enfin, elle avait promis, et tout allait rentrer dans l'ordre. Sinon "elle irait chez les Verts" et ça c'était suffisamment craignos pour dissuader n'importe quel lion de se parjurer.

De toutes façons, sa proposition d'intégration au dortoir des Bloody Ladies avait fait mouche. Si la première année intégrait les prestigieux rangs de ce groupe, le secret serait encore mieux gardé. Le code de conduite des BL lierait plus encore la gamine à son aînée. Et au vu de l'avalanche de questions qui déferla sur la préfète, la brunette était plus que partante. Oh oui, bien plus que ça.

- Faut que je demande à Revan d'abord. je peux pas décider toute seule. On est un groupe soudé et toutes égales tu vois...

Mieux valait relativiser un petit peu, car en cas de refus de la dernière Bloody Lady en poste, Mairin ne les rejoindrait pas. C'était la règle. Une cooptation par toutes les actuelles Bloody Ladies. Mais il n'y avait aucune raison pour que Rev' refuse.


- Mais si c'est bon, tu pourras emménager rapidement. Et ouais, t'auras un badge. Que tu pourras montrer à Aed, carrément. C'est pas un groupe secret, au contraire. C'est comme un gang tu vois. Une bande de filles cool et qui n'ont pas froid aux yeux. Qu'aiment l'exploration. Et qui se font confiance. Et s'entraident.

Les mousquetaires. C'était un bon exemple. Mais le côté trash lady en plus, ce qui était justement ce qui plaisait à la rouquine lorsqu'elles avaient monté ce petit groupe.

- Mais après, c'est un pacte, hein. Si tu t'engages, tu fais pas faux bond, et motus sur les activités du groupe... L'irlandaise baissa encore la voix, pour faire une confidence à sa cadette. On a une enquête en cours. Mais je peux pas t'en dire plus tant que Rev' m'a pas donné son accord.

Elle mit un petit coup de poing dans l'épaule de la gamine, sur le ton de la camaraderie. L'énergie de Mairin les aiderait sûrement pour résoudre l'énigme de ce bon vieux Sir Bougon. Mais elle ne pouvait rien dire de plus, même si c'était un peu cruel de laisser plâner tant de suspense. bah, la réponse viendrait rapidement. Dès demain sans doute, la première année serait fixée.

En revanche, la sollicitude de la gamine la remit devant la réalité. Et pas de la manière la plus agréable qui soit. Elle était vraiment très très en retard sur ses devoirs. Et leur petite altercation n'avait pas arrangé les choses.


- Bloody Hell ! Shit. Mes devoirs.

L'irlandaise poussa un profond soupir.

- C'est gentil Mairin, mais je ne pense pas que tu puisses beaucoup m'aider sur les programmes de quatrième année.


L'enthousiasme de la lionçonne faisait plaisir à voir, mais Page ne voyait vraiment pas comment elle pourrait lui être d'une quelconque utilité pour ces fichus devoirs. Déjà elle, elle ramait, alors Mairin...


- Peut-être que le mieux est que tu montes tranquillement te coucher pour te remettre de toutes les émotions de ce soir. Et puis comme ça, tu réfléchiras à la liste d'ingrédients qu'on devra chipper en cours de potions... Et pendant ce temps, moi je finirai ces foutus parchemins que je dois rendre demain...
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptySam 1 Jan - 22:06:54

Les Bloody Ladies. Elle allait faire partie d’un super clan. Bon, bien sûr, c’était sous réserve de l’accord de Revan, mais il n’y avait aucune raison qu’on n’accepte pas quelqu’un que proposait Page. Elle était allée au bal avec Aed, elle aimait forcément les gens biens. Et ce groupe… Plus Page lui en parlait, plus Mairin était pressée. Elle voulait le badge. Elle voulait être dans un gang. Elle voulait cette enquête mystérieuse dont Page ne pouvait pas (encore) lui parler. Non, sérieusement. Toute cette histoire, c’était trop cool et à peine croyable. Elle avait commencé la soirée à faire une potion qu’elle ne comprenait pas, s’était accrochée avec sa préfète et finissait amie avec la rousse, et prête à entrer dans son clan. Il n’y avait pas à dire, elle était plutôt douée pour le relationnel…

« T’en fais pas, je sais très bien garder les secrets. Et j’adore les pactes. J’en ai fait un avec Ethel déjà, ya un moi. C’est ma grande sœur maintenant. Et j’ai promis que je dévoilerais jamais ses secrets. Donc je vais être trop bien comme Lady. »

Elle hésita, se demandant une seconde si dévoiler qu’elle avait fait un pacte avec la galloise n’était pas une mauvaise idée. Si ça se trouvait, Page pensait qu’elle aurait rompu la promesse. Mais le pacte était pas secret en lui-même, c’était un pacte fait pour les secrets, c’était pas grave de dire qu’on savait un secret sans dire ce que c’était, si ? Et elle n’avait même pas dit qu’il y avait un secret. Surtout qu’il n’y en avait plus et… Bah, ça n’était pas important. Page comprendrait sans doute et elle, elle serait dans un gang. Aucun moyen qu’elle en parle à ses parents. A Mairead peut être, si sa sœur tenait sa langue. Oh elle serait cool. Et importante. Elle aimait ça.

« Faut faire un serment inviolable ? J’en ai entendu parler par Mairead, ma grande sœur. Elle est dans la même année que toi à Poufsouffle, et elle me ressemble. Elle dit que c’est un truc trop bien pour les pactes, et que c’est le meilleur moyen d’être sûr que tout le monde sera sérieux. Elle dit aussi qu’il y avait une Armée de Dumbledore il y a un moment et qu’il y avait un truc spécial pour que les gens partent pas, et que la fille qui l’a fait en a pleuré, mais j’ai un peu du mal. May dit souvent des trucs pires que ce qui est arrivé pour me faire peur et que je me tienne à carreaux tu vois comme ça elle est tranquille et en plus ça rassure mes parents. »

C’était peut être un peu long mais au moins c’était complet. Mairin feuilleta un des bouquins de son aînée, un truc d’Histoire de la Magie ennuyeux, comme tout ce qui avait trait à ce cours soporifique, et fronça les sourcils. Ça, elle savait même pas que ça avait existé. Les quatrième années étudiaient vraiment des trucs difficile, pas étonnant que Mairead ait si mauvais caractère… Elle déglutit et lut une phrase pour la quatrième fois, avant de prendre un autre bouquin. Oui bon. La DCFM des grands, c’était pas mieux. Page allait en baver. Elle passerait la nuit là-dessus par sa faute.

« Mais si je vais me coucher, je pourrai pas t’aider, et tu vas rester toute seule, et tu vas risquer de t’endormir parce que tu es en retard à cause de toi. »

Non, c’était pas ça. Lapsus. Elle avait qu’à pas être amie avec Aed d’abord. May fronça les sourcils et se reprit.

« De moi. T’as pris plein de retard à cause de moi parce que je t’ai demandé de m’aider alors que tu avais encore des devoirs… »

Elle hésita.

« Mais pourquoi tu les a pas fait pendant les vacances ? T’aurais été tranquille ce soir. »

[désolée, c’est plus court que d’habitude]
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMar 4 Jan - 21:28:43

[C'est pas la taille qui compte niarkhéhé]

Page sourit lorsque Mairin lui annonça avoir fait un pacte avec Ethel et s'en être fait une grande soeur. Cela ne l'étonnait guère, vu la sympathie de la quatrième année et la propension que la première semblait avoir à se faire des amis.


- Oh non, quand même pas. Pis de toutes façons je pense que je saurais pas comment en faire, un serment inviolable. Quand on était dans l'armée de Dumby, c'était Hermione qui avait ensorcelé un parchemin avec nos noms, et si on vendait la mèche, on se prenait une méga poussée d'acnée ! Mais c'est pas pour ça que Cho a pleuré. C'était une question d'honneur tu vois.

La rouquine fit une pause pour ébouriffer les cheveux de la brunette.

- C'est de ça dont on parle. D'honneur. Les Bloody Ladies n'ont pas besoin de pacte magique. Un pacte d'honneur leur suffit ! Pas d'inquiétude pour ta soeur, la vraie, ou tes parents donc.

L'idée n'était pourtant pas mauvaise : c'était plutôt cool de sceller un pacte par un sortilège. Certains groupes moldus juraient par leur sang, les sorciers par des maléfices. Ce serait hautement la classe d'avoir un pacte magique, même tout simple comme celui de l'AD pour les Bloody Ladies. Mais pour cela, il fallait être une tête en sortilèges. Une vraie tête d'ampoule. Et même si Page se débrouillait correctement, elle n'était pas la meilleure de la classe, et certainement pas capable de réaliser un sortilège de ce type. Mieux valait abandonner l'idée.
Sans compter que Mairin était en train de feuilleter avec sérieux ses manuels de cours et que cela rappelait une nouvelle fois à la rouquine qu'elle ferait mieux de s'y mettre si elle voulait dormir au moins quelques heures avant le lendemain.
Le lapsus de la gamine la fit rire. Elle ne croyait pas si bien dire.


- T'inquiète pas mistinguette. C'est pas ta faute. J'ai rien fichu pendant les vacances. J'avais pas envie.


Quel bel exemple mademoiselle la préfète. Mais tant pis, elle était ainsi faite, elle n'allait pas s'en cacher. Elle leva les yeux au ciel et poussa un soupir.

- J'ai eu mille fois le temps de les faire pendant les vacances, ces bloody devoirs, mais je les ai pas faits. T'y es pour rien, de toutes façons, j'avais prévu de pas beaucoup dormir cette nuit.


Bon, May avait dû lui faire perdre une vingtaine de minutes, à tout casser, et c'étaient peut-être ces vingt minutes qui auraient raison d'elle et la feraient s'écrouler sur ses manuels, mais elle n'allait pas le dire à la pauvre gosse quand même. C'était un coup à ce qu'elle culpabilise toute la nuit et ne ferme pas l'oeil.

- Non, vaut mieux que t'ailles dormir, comme ça je pourrai finir. Par contre, si tu veux vraiment m'aider... j'ai une mission pour toi !

L'irlandaise prit un air important pour dramatiser un peu l'instant. Il n'en restait pas moins que ce qu'elle s'apprêtait à demander à la postulante aux BL lui serait réellement utile.

- Ta mission, si tu l'acceptes, sera de me réveiller demain matin, avant le ptit dej', et de t'assurer que je sois debout ! Comme ça, je serai sûre de pas avoir de panne de réveil, et en plus, si j'ai pas fini, je pourrai sauter le ptit dej pour boucler en speed... Deal ?
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyDim 9 Jan - 12:05:51

L’honneur. La gamine comprenait parfaitement. Le code d’honneur des pirates, des aventuriers, des loups de mer. L’honneur des Lions et des Irlandais. Elle en savait un bout là-dessus, et ce genre de pactes était tout à fait dans ses cordes. Même si un peu de magie, un petit sort qui les lierait aurait été hyper cool, c’était déjà bien. Elle allait faire partie des Bloody Ladies, le groupe de filles le plus cool de Poudlard – les Elles pouvaient bien faire leurs malignes à côté de ça – et elle s’engagea silencieusement à ne jamais les trahir. Pas même pour Aed. Sauf si Page la trahissait d’abord auquel cas ce serait une vraie boucherie. Au fur et à mesure que les mois passaient, Mairin se faisait à sa nouvelle vie. Cette année à Poudlard serait grandiose.

« Si c’est de l’honneur, ya pas de souci. J’suis ton homme. Enfin ta lionne. »

Elle bomba le torse et rit, puis se réinstalla normalement sur sa chaise, faisant tomber livre et sachets d’ingrédients divers dans son sac. Page avait raison. Elle pouvait y mettre autant de bonne volonté qu’elle le pouvait, elle ne lui serait d’aucune aide. Elle ne connaissait pas la moitié de ce que sa préfète étudiait, et elle lui ferait perdre encore plus de temps à lui demander des explications pour pouvoir l’aider, c’était certain. Alors elle allait rejoindre son dortoir, et se faire oublier. Avec un peu de chance, Eve et les autres filles dormaient déjà, et aucune ne ferait de remarque, ne lui demanderait quoi que ce soit concernant ce qui s’était passé avec Page. Aucune n’irait avancer d’ânerie comme quoi elle était amoureuse d’Aed non plus. Il n’y avait qu’à prier pour qu’elle puisse se glisser sous les draps sans éveiller l’attention. Silence et discrétion. Elle était bien partie.

Elle rapatria tout son bazar de bouts de chocolats, de pistil usagé et autres substance pas nette sur un bout de la table, laissant aux elfes le soin de faire disparaître tout ça dans la nuit tandis que Page la rassurait.


« Je vois pas pourquoi ils nous donnent tant de devoirs pour les vacances. C’est fait pour se reposer, pas pour travailler… A l’école moldue où j’étais avant, ils n’avaient pas le droit de nous donner de travail pour les vacances. C’était cool. »

Ouais, vachement cool. Mais là, la dernière heure de cours de 1998 à peine achevée, elle avait réalisé qu’elle avait plus d’une cinquantaine de centimètres de parchemin à rédiger, sans compter quelques exercices pratiques et autres qcm et machins ennuyeux. Sauf que la gosse n’avait pas laissé traîner. Elle avait trouvé Mairead à la bibliothèque et le samedi à 19heures, tout était plié. C’était l’avantage d’avoir une grande sœur bosseuse. Personne mieux que May (la grande) ne savait comment faire travailler sa petite sœur. Du coup, la Rouge et Or avait passé des vacances tranquilles, sans toucher une seule fois à ses livres. Sauf quand Mairead avait ordonné une relecture rapide des sujets en cours pour ne pas qu’elle soit perdue à la rentrée. C’était chiant. Pas étonnant que la fillette ait été répartie à Gryffondor et pas Poufsouffle ou Serdaigle…

Page parla de mission et aussitôt, Mairin repensa à Iyla. Il faudrait qu’elle lui écrive. Elle lui parlerait des Bloody Ladies, et tenterait de décrocher une nouvelle mission. Quand on avait une alliée chez les profs, on ne la laissait pas tomber. Comme quand une préfète proposait de rejoindre un super clan.


« Deal ! J’te réveille aux aurores, quoi qu’il arrive. Promis juré, tu rateras pas le début des cours. Et tu cloueras le bec aux Serpys parce que tout le cours sera frais dans ta tête ! »

Ses encouragements n’étaient pas forcément terribles, mais au moins, elle y mettait du cœur. Une bise plus tard, elle dit bonne nuit à sa camarade et nouvelle amie et récupéra son sac, prête à rejoindre Snow et son lit. Elle allait descendre en avance dans la grande salle, piquer de quoi manger, quelques toasts qu’elle fourrerait dans son sac, et réveillerait Page. Comme ça, la rouquine pourrait travailler et bosser en même temps. Puis les petits dejs au lit, c’était cool.
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MessageSujet: Re: C'est MA place ! [Mairin] [FINI]   C'est MA place ! [Mairin] [FINI] EmptyMer 19 Jan - 19:13:33

[Sincèrement navrée pour le retard Sad C'est court, mais je voulais vraiment finir proprement ce super topic I love you Merci à toi !]

Comme elle s'y était attendue, la gamine ne fut pas bien difficile à convaincre : lui confier une mission après lui avoir proposé de rejoindre les rangs des terribles Bloody Ladies avait été efficace. Elle venait de gagner l'assurance d'un réveil, qui plus est bien moins difficile qu'estimé en début de soirée. Certes, elle ne dormirait pas plus et serait toujours autant dans le pâté qu'escompé au dur moment de se lever, mais elle serait au moins certaine de ne pas avoir de panne d'oreiller. Et il fallait avouer que la perspective d'un petit déjeuner au lit lui remettait du baume au coeur. Bon, quelque part, elle culpabilisait un peu d'imaginer Mairin dévaler puis escalader les nombreux escaliers qui séparaient la tour des Lions de la Grande Salle mais bon après tout... c'était elle qui avait proposé, hein. Et puis, elle pourrait se dire que ce serait son acte de bravoure pour entrer chez les BL. pas de bizutage, mais au moins il y aurait eu un petit quelque chose. Oui, la voilà, sa justification.

- Merci Mairin, t'assures. Bonne nuit et à demain alors !

Elle prêta de bonne grâce sa joue à la bise de l'énergique brunette et se retint de lui ébouriffer les cheveux. Ca, ça marchait bien avec Aed, mais avec la chevelure bien plus longue de sa cadette, ce n'était pas une bonne idée. Elle regarda la première année - sa future compagne de dortoir - monter se coucher, et eut un sourire en coin. Assurément, elle avait fait une belle prise avec Mairin. Sûr que Revan allait l'adorer. Les Bloody Ladies allaient reprendre du poil de la bête. Grave. Elle avait déjà hâte d'être au lendemain pour organiser le déménagement.
Enfin pour arriver au lendemain, il faudrait déjà qu'elle commence cette nuit, et il restait un obstacle entre elle et son lit : une sacrée quantité d'encre à étaler sur de foutus parchemins. Et merde.
La bonne humeur que la préfète avait retrouvée prit immédiatement la poudre d'escampette. Crap. Dans un profond soupir, elle se repencha sur ses devoirs. Par Merlin, elle n'était vraiment pas couchée. Restait à espérer qu'elle ne s'endormirait pas sur la table. Enfin au moins était-elle sûre d'être bien réveillée demain... Ce serait sa petite consolation.
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