{HJ : owii retour vers le futur }

S'il y avait bien une chose sur terre que Andrew ne pouvait pas supporter, c'était de se réveiller plus tôt que l'heure avec laquelle il avait réglé son réveil. Cette sensation atroce ; vous savez, être totalement crevé mais savoir que vous ne parviendrez jamais à vous rendormir ? Eh bien, voilà ce qu'Andrew devait supporter ce matin là.

Il se leva donc avec mauvaise humeur, avec la certitude plus ou moins justifiée qu'il allait passer une journée afreuuuse. Après avoir enfilé les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main, Andrew se hâta de sortir de son dortoir, laissant derrière lui un Charlie ronflant de toute la force de ses poumons (ce qui n'était pas... peu dire), et tenta de se convaincre qu'aller faire un tour à la cafétéria lui permettrait peut être de se changer les idées, ou tout du moins de mettre un terme aux gargouillements audibles et désagréables de son ventre qui criait famine (il réfutait quelque peu à lâcher un gros "Taggle! " à son estomac, cela ne témoignerait pas d'une très grande stabilité mentale) en attendant le premier cours de la journée.

Il se mit donc en route avec toute la gaieté de l'éléphant mort, et il manqua par trois fois de s'étaler par terre ; la fatigue semblait le ronger de l'intérieur, l'empêchant de réfléchir convenablement et de marcher droit. D'un autre côté, cette fatigue, il l'avait cherché : il s'agissait des vestiges de la superbe première soirée qu'il avait passé dans l'université, et surtout de la nuit qu'il avait passé avec une adorable créature, qui, il le savait maintenant, se prénommait Lisbeth (Lis' pour les intimes ), et s'était montrée tout à fait à la hauteur des espérances de Andrew (ce qui n'était tout de même pas rien). Bien plus qu'un vulgaire coup d'un soir, il avait réellement été séduit par la jolie jeune femme, si bien que la jeune étudiante occupait la plupart de ses pensées depuis la fameuse nuit.

Avançant tel un zombie de jeu vidéo (son ventre se chargeant de faire le "grr grr" terrifiant), Andrew ne prêtait guère attention où il allait et se retrouva avec bien des peines dans le hall de l'UMA. Massant ses nombreux bleus causés par des portes décidément trop étroites , il avança vers la lumière sans regarder véritablement devant lui. C'est alors qu'il aperçut en face de lui une jeune femme, ou tout du moins, un homme avec les cheveux plutôt longs, posé(e) par terre et griffonnant quelques notes avec un entrain et une vitesse que Andrew ne possédait (et ne comprenait) décidément pas à une heure pareille.

*Nan, mais, c'est bien, ya des courageux.*

C'est en passant devant la mince silhouette qu'il se rendit compte, malgré son cerveau embrumé, qu'il s'agissait bel et bien d'une femme. Et pas de n'importe laquelle : c'était Lis', LA fille de la soirée, LA femme qui hantait les rares rêves qu'il faisait, qui se tenait devant lui. Il n'avait pas eu beaucoup l'occasion de la revoir après la soirée et il escomptait bien rattraper le temps perdu.

*Qui a dit que la journée serait chiante au possible, déjà ? *

Tentant vainement de se coiffer en se passant une main dans les cheveux, il pria intérieurement pour ne pas sortir d'énormes bourdes matinales, comme à son habitude. Se sentant... fin prêt, il s'adressa à elle avec un grand sourire, non sans une certaine appréhension quand au résultat.

- Coucou toi ! Comment ça va depuis l'autre nuit ?

*Ok, Andrew taggle et va te recoucher *

Il était désormais certain que, si Andrew ne tentait pas de se ressaisir, de vaincre la fatigue et de combattre férocement sa stupidité matinale, il courait droit à la catastrophe. Le genre de catastrophe où la jeune femme ne voudrait plus le voir.

Il nota dans un coin de son cerveau ralenti qu'il pourrait être intéressant d'éviter de faire allusion à la soirée qu'ils avaient passé ensemble, du moins, pour le moment. Bien qu'il sût qu'elle avait également passé une bonne soirée, il n'avait pas la moindre petite idée de ce qu'il représentait pour elle. Autant ne pas passer pour le gros pervers lourd et chiant (histoire de changer, quoi ).

Il vit avec un certain plaisir Lis' rougir quelque peu, dans ce qu'il distinguait de la faible lueur qui animait le hall à une heure aussi matinale. Il se demanda une nouvelle fois si c'était en souvenir de la soirée, qu'elle était simplement contente de le voir ou qu'elle éprouvait une certaine gêne face à son visage, qui devait, au sortir du lit, être assez effrayant.

*C'est officiel mon garçon, la prochaine fois que tu sortiras de ton lit à cette heure là, tu seras lavé, habillé (correctement), repassé, parfumé, et entrain à la paix entre les peuples. Remarque, en y pensant, si tu es dans un état convenable, il est sûr que tu ne rencontreras pas Lis'.. La vie est mal faite quand même *

Il fut quelque peu surpris de la première question de Lis', qui lui demandait s'il était là depuis longtemps. Il n'était cependant pas en état de se livrer à une analyse complète, totale et détaillée de toutes les phrases de la jeune femme, et se contenta de répondre la vérité.

- Non, je viens d'arriver. Je ne t'avais pas vraiment vu, au début... je suis un peu... crevé

Il acheva sa merveilleuse déclaration par un bâillement, et se maudit lui même pour au moins quatre générations. Pourquoi fallait-il qu'il sorte les phrases les plus bateaux au monde à ce moment là ?! C'en était presque désespérant, et si Andrew ne tenait pas autant à la jeune femme qu'il ne connaissait pourtant quasi-pas, il s'en serait retourné dans son dortoir, prétextant un vulgaire mal de tête.

Le sourire qu'elle lui adressa alors multiplia son rythme cardiaque par deux ; il s'agissait du même air enjôleur qu'elle avait utilisé pendant la soirée, ce naturel qu'il avait tant aimé chez elle, et Andrew vint la rejoindre avec un sourire.

*Au moins, ça réveille. Enfin, presque.*

- Bien dormi... non, pas vraiment en fait... et toi ? Qu'est-ce que tu fais debout si tôt ?

*Beh mon grand, si elle a envie de te revoir après ça...*

{HJ : Enfin un truc qui ressemble à quelque chose de ma part }

Andrew s'accroupit avec difficulté à côté de la jeune femme ; non pas qu'elle ne lui laissait peu de place, mais son réveil brutal avait rendu fous furieuses ses articulations qui semblaient prendre un malin plaisir à lui faire payer. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Il sentit avec plaisir le contact de Lis' à côté de lui, et pendant un instant, il ressentit l'insupportable envie de poser sa tête sur les épaules de celle qui avait été son amante. Il se contrôla cependant, par peur de la voir le rejeter, et également parce qu'il ne connaissait finalement pas assez la jeune femme pour prévoir sa réaction. Et aussi parce qu'il ne voulait pas s'endormir sur elle, ça ne l'aurait pas franchement fait .

« Plus que courte, je trouve. Charlie ronfle plus fort qu'un dragon... »

Il détaillait à présent plus précisément les traits de son amie, qui semblait elle aussi, assez fatiguée. A vrai dire, il se demandait réellement ce que Lis' pouvait bien faire, adossée contre un mur, à une heure aussi.. matinale. Il se doutait qu'elle devait être là depuis un certain moment, au vu de la question qu'elle lui avait posé auparavant. A moins que ce ne soit un pur hasard ? Ou par politesse ? Andrew n'en avait pas la moindre idée, et son cerveau lent ne lui donnait pas les possibilités de le deviner seul.

La jeune femme présente à côté de lui semblait souffrir du même manque de sommeil que lui ; ses cheveux étaient un peu en bataille et quelques cernes venaient agrémenter ses yeux, n'altérant cependant en rien sa beauté. Andrew se dit avec un soupir intérieur qu'il devait avoir plus ou moins la même tête (voir en pire), et qu'il ne devait pas vraiment faire bonne figure auprès d'elle. Cela l'inquiétait quelque peu, mais il se dit avec raison qu'elle comprendrait sans doute qu'il n'était pas en "état".

Il ouvrit des yeux ronds lorsque Lis' lui annonça qu'elle était resté ici une ou deux heures durant. Déjà qu'il galérait en ce moment même pour tenter de garder les yeux ouverts, elle devait être dans un état de fatigue encore plus avancé que lui... Il sourit lorsqu'elle lui parla de gesticuler. Cette fille était étrange, il n'en doutait pas, mais c'était vraiment dans le bon. Il était totalement séduit par sa manière de raconter les choses, et cela contrastait avec toutes les autres rencontres féminines qu'il avait déjà faites. Les autres filles lui paraissaient souvent ennuyeuses, la plupart du temps superficielles... et elle semblait rayonner par son originalité. Ou peut être était-ce parce qu'il était encore tôt ?

« Wahoo… une ou deux heures ? Je n'ai aucune raison de me plaindre, alors . »

Il senti soudain que la jeune fille était réellement dans un état second. Il se rapprocha un peu plus d'elle, et lui passa une main autour des épaules, comme en signe de protection. Andrew ne savait pas réellement qu'est-ce qui l'avait poussé à agir ainsi, mais il savait que Lis' avait besoin d'être rassurée, il ne savait de quoi.

Andrew avait l'impression de communiquer avec elle dans le silence, dans ce silence si doux. Pas un bruit de venait troubler les deux étudiants, et ils semblaient simplement endormi dans les bras l'un de l'autre.

C'est à ce moment qu'il comprit que pour rien au monde, il ne quitterait cet endroit, que pour rien au monde, il ne délaisserait Lis', qu'il donnerait tout pour la connaître mieux et... qu'il était même prêt à vendre son âme au diable pour passer d'autres moments comme celui-ci avec elle. Il comprit qu'il était amoureux.

Amoureux ? Oui. Cet étrange sentiment d'affection, d'attachement qui s'empare de vous jusqu'au plus profond de votre âme, qui vous rend fou et heureux, rien que l'espace d'un instant... Andrew n'avait pas vraiment connu l'amour jusqu'alors. Les vulgaires histoires qu'il avait connu avec quelques jeunes filles à Poudlard lui semblaient bien ternes, comparés à ce qu'il ressentait à présent pour la créature blotti contre lui, sous la faible lueur du jour.

Il aurait voulu rester ici pendant des jours, des années. Il aurait voulu que le temps s'arrête, que le hall d'entrée reste désert jusqu'à la fin de sa vie... Il se souvint, non sans une certaine joie, de sa nuit passée avec elle. Leurs danses effrénées, leurs regards séducteurs, leurs câlins passionnées... Oseraient-ils en reparler ? La jeune femme à côté de lui, ne l'avait-elle jamais considéré comme autre chose qu'un... individu doté d'attrait masculin ? Avait-elle ressenti la passion qui les avaient guider le grand soir ?

Peut être n'était-il qu'une aventure pour elle. Peut être qu'elle jouait la comédie et qu'elle en voulait encore... Andrew balaya violemment cette idée de sa tête. La simple pensée qu'il puisse être utilisé lui était insupportable. Il avait toujours été doué pour lire les intentions des gens, pour comprendre leur mode de fonctionnement. Il savait reconnaître une allumeuse lorsqu'il en voyait une. Il savait également reconnaître les êtres innocents et naïfs, qui ne cherchaient pas dans le sexe une forme de salut. Peut être était-ce ça, cette façon de vivre, de pensée, qui l'attirait tant chez elle...

La jeune femme se dégagea alors quelque peu et fouilla dans son sac pour en sortir... deux pommes. Elle en tendit une à Andrew, et croqua dans la sienne avec un certain appétit. Ce dernier sourit, et s'empara à son tour de la pomme avant de la déguster lentement...

Elle lui demanda alors de sa voix claire ce qu'il allait faire de son après midi. Bonne question. On était aujourd'hui samedi et sauf preuve du contraire, Andrew n'avait pas de cours. Il aurait pu passer sa journée à travailler, ou à rester avec ses amis, mais il n'en ressentait pas vraiment l'envie... A vrai dire, il ne souhaitait qu'une seule chose, rester avec elle.

« Non, rien. On peut passer l'après midi ensemble, si tu veux... »

Andrew, qui avait toujours son amante blottie contre lui, ne voyait plus le temps passer. Cet étrange sentiment, celui de savoir que ce qu'il allait vivre, même s'il l'ignorait lui même, allait marquer toute sa vie. Il regardait avec un regard neuf, plus optimiste, plus mature la jeune femme de ses rêves, et s'émerveilla soudain de la voir rire devant lui. Elle semblait si... naturelle... Si Andrew avait craint que sa première réflexion, d'une finesse plus qu'exceptionnelle, l'avait blessé, il s'était vraisemblablement trompé ; elle semblait s'épanouir dans les bras de Andrew. Ou peut être était-ce lui qui changeait au fur et à mesure que les minutes passaient ?

Après avoir rit de bon coeur avec elle, il approcha doucement sa bouche de son oreille, comme il l'avait fait le soir du bal, et lui murmura tendrement :

« Lis', tu es une génie. »

Comme lors de la soirée, il ressentit un petit frisson en approchant ses lèvres de son visage, et lorsqu'il vit le si beau visage tourné vers lui, il dut faire un effort surhumain pour ne pas l'embrasser. Non pas qu'un tel acte lui fasse peur, mais il venait simplement de se revoir, et Andrew, qui ressentait la plus pure des passions à l'égard de la jeune femme, ne voulait surtout pas qu'elle le prenne pour un de ces mecs futiles qui n'aurait cherché qu'a lui faire l'amour, sans chercher à comprendre, sans chercher à la connaître. C'était d'ailleurs ce qu'il avait failli faire, lors de la soirée. Non, il l'avait su depuis le début, qu'elle était différente. A ses yeux, peut être.

Pour se changer les idées et cesser de ressasser ses craintes, il s'imagina un instant, debout, la tête dans le sac, en train de tenter de tenir sa baguette magique droite pour lancer un sort à son camarade de dortoir... La scène relevait quelque peu du pittoresque, et Andrew se doutait que Charlie serait fort amusé s'il lui racontait. En même temps, il n'avait qu'à ronfler moins fort .

Il fut étonné de la réponse de la jeune femme. Se lever de temps en temps comme elle le faisait nécessitait tout de même un certain courage, courage que lui, ancien Gryffy's, ne possédait pas (dans ces conditions extrêmes). Il la regarda parler d'elle avec passion, tandis qu'elle faisait de grands gestes. Une chose était plus que certaine, si toutefois elle ne l'avait pas été un jour, elle était honnête. Une jeune fille qui aime les choses simples...

« Je ressens la même chose, parfois. Mais je n'ai malheureusement pas souvent le courage de me lever. Et puis, maintenant, dans ma chambre, le silence étouffant est rompu par un gorille roux »

*Drew, Drew, il doit exister des pilules pour limiter la connerie. Ca commence à devenir inquiétant là, prépare toi à un traitement d'au moins deux bonnes années *

Il fut soudain enchanté de la réponse de la jeune fille. Elle avait dit oui . Du moins, à sa manière. Elle lui proposait de venir avec lui pour prendre des "croquis et notes pour ses petits carnets", et bien que Andrew n'avait aucune idée de ce que cela voulait signifier, elle avait dit oui !

« Avec grand plaisir ! Mais qu'est-ce que tu mets dans tes petits carnets ? »

La jeune femme plongea ses yeux dans ceux d'Andrew, qui eut tout le temps de les admirer. Puis, sans réfléchir, comme hypnotisé, il approcha son visage de la jeune femme près, très près... et l'embrassa avec passion.

Pendant un instant, les deux corps plongés dans la pénombre ne firent plus qu'un.

{HJ : Désolé, la muse inspiration était en vacances, c'est vraiment pas terrible :/}

Andrew n'avait plus la capacité de réfléchir. Le coeur battant, la conscience tranquille, un immense sentiment de bien-être et de bonheur. Il l'embrassa davantage.

Aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, il n'avait jamais ressenti de telles choses. Il s'était rendu compte qu'il était amoureux de cette fille, et l'avait embrassé. Schéma habituel, me direz-vous. Non. Cette fois-ci, Andrew le savait, tout était différent.

On essai souvent, étant jeune, de "copier" le monde des adultes à notre façon, à tenter de faire comme "les grandes personnes", des sortes de modèles, de divinités pour certains. On essai notamment de caractériser l'amour. Comment est-ce possible ? Se rendre compte que c'est ce qu'ils appellent "l'amour" qui nous a donné naissance, ce qu'ils appellent "l'amour" qui rend heureux, triste, et parfois fou. Un sentiment complexe que chaque personne se doit de ressentir, pas d'expliquer.

Aussi, c'est souvent dans la plus grande incompréhension que les enfants l'apprennent. Une jolie fille, un mec mignon, et on sent son coeur battre, une envie de lui parler, peut être d'aller plus loin, pour faire comme les autres. C'est dans le flou volontaire de leur réponse sur les adultes pensent pouvoir permettre aux enfants de comprendre par eux même le sens même de leurs unions. Cela leur permet notamment d'apprendre plus tard qu'ils se sont complètement trompés.

Car si Andrew savait qu'il était amoureux de Lis', il savait également que c'était son premier véritable amour.

Une grande première, des sentiments nouveaux. Il l'avait embrassé. D'abord tendrement, puis plus intensément. Sans aucun doute le moment le plus radieux de son existence. Sentir les lèvres fines de sa belle amante contre sa bouche lui donnait l'envie d'hurler, d'hurler de bonheur, de crier au monde que lui, Andrew Brooke, était enfin heureux... avec Lis'. Il avait envie de crier qu'il était enfin devenu "grand".

Un sentiment de puissance le subjugua, tandis qu'il se détachait avec bien des regrets de son amante. Il sentit dans ses bras la jeune femme trembler. Il en comprit immédiatement la raison ; il essayait lui aussi, tant bien que mal, de se contrôler, face à la passion qui se dégageaient d'eux.

Il se rapprocha d'elle, de nouveau, et la serra plus intensément que jamais.

« Je t'aime »

Ces mots lui avaient toujours semblé niais résonnèrent en lui. Il avait toujours pensé que seuls les faibles pouvaient s'abaisser à de telles paroles, à leur jeune âge. Il ne voyait cependant pas comment expliquer de tels sentiments. Il voulait simplement exprimer ce qu'il ressentait à Lis', et il n'y avait pas de mots plus justes.


Les yeux dans les yeux de la jeune femme, il s'approcha de nouveau d'elle, et saisissant son visage de ses mains, se remit à l'embrasser fougueusement.