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 Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]
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MessageSujet: Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]   Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé] EmptyDim 9 Jan - 14:27:43

Encore un regard comme ça et il allait finir par se vexer réellement. Etre en chemise en plein mois de décembre semblait plonger les anglais dans de longues méditations métaphysiques. Que dire sinon que le climat de Durmstang était bien pire. Il était jeune, il sortait d’un lieu surchauffé et n’avait que quelques pas à faire avant de s’engouffrer à nouveau dans la chaleur odorante des magasins.

C’était la période après Noël mais avant la Nouvelle Année. Une semaine endormie, calfeutrée, juste rythmée par les nuits endiablées. Pendant quelques jours, le monde entier prenait son rythme à lui. Cela l’avait agacé les premières années puis il avait fini par s’y faire. Dans les magasins abandonnés par la foule, il fouinait, cherchant les meilleurs prix pour ses patrons. Récemment, il avait eu une idée. Faire des soirées à thèmes idiots réservées aux étudiants de l’UMA. Les tous jeunes adultes dépensaient facilement beaucoup en alcool. Ils avaient le budget d’un adulte mais pas la maturité qui allait avec. Ils étaient également facilement esclaves de leurs habitudes. Si on arrivait à les faire venir régulièrement au bar, la soirée du lundi soir serait comble toutes les semaines. Donald lui avait promit une augmentation si cela arrivait. Jean voulait passer son permis de transplanage. La chose arriverait donc. Il n’y avait pas à ergoter.

Chez Yvan, dans le nord, les adolescents moldus aimaient coupler les alcools forts avec des bonbons. La vodka tagada par exemple était très populaire parmi les jeunes mais il y avait également l’Aimy Ice (diverses liqueurs de fruit et des bananes en bonbon), le May Flower et toutes sortes de mélanges à la vodka. Faire la même chose avec des ingrédients magiques ne devaient pas être sorcier. Il avait une semaine pour essayer. Jean était chez ses parents, son patron lui avait donné des vacances, tout allait pour le mieux.

On lui avait dit que les meilleurs bonbons du pays se trouvaient dans un petit village nommé Pré au Lard, juste à côté du château de Poudlard. L’endroit comprenait également un pub nommé les Trois Balais qui pourrait lui vendre une ou deux bouteilles d’alcool divers s’il arrivait à convaincre le gérant. Avec de la chance, d’ici dix minutes, il aurait terminé ses courses et pourrait enfin rentrer chez lui. Il poussa la porte du commerçant. Plutôt une demi-heure. Il avait rarement vu autant de sucreries dans une seule pièce. La plupart lui étaient connus mais il découvrait encore certaines surprises. Il prit un paquet de Bertie Crochue et lu la notice. Des bonbons aux goûts improbables. C’était une bonne idée. Peut-être pourrait-il faire un mélange comme ça. Un sort qui servirait au hasard, décoré d’une pastille…euh non, une dragée. Voila, une dragée. Jules posa la boite dans son panier et en ajouta deux autres. Il s’éloigna des chocogrenouilles, trop instables pour être bues et remplit tout un sachet de suçacide de différentes couleurs. Un certain nombre de plumes en sucre rejoignirent le tas, et de ces œufs en chocolat qui donnaient un poussin en crème jaune. Les bonbons défilaient. Pour chacun, il examinait soigneusement la composition et les couleurs, inconscient d’attirer l’attention des autres clients.

Un groupe d’adolescent entra soudain et rempli le magasin de son gazouillis rebelle. Par réflexe, le barman se recula dans un coin sombre de la pièce. Il n’aimait pas la foule qu’il ne contrôlait pas. Sa main se serra sur sa baguette. Il n’arrivait pas à les quitter des yeux. Si jeunes. Si insouciants, parlant de professeurs morts, de châtiments corporels et d’autres horreurs comme on pouvait parler de la neige et de la pluie. Et cette innocence meurtrie dans leurs yeux qu’il ne supportait pas. Les lèvres du garçon se mirent à bouger comme s’il lançait un sort. Jules priait. Il ne voulait pas que l’Angleterre abîme les beaux yeux de sa sœur. Pour qu’elle en sorte indemne, il était près à tout. Pourquoi mais pourquoi avait-elle voulu revenir dans un pays brisé ?


Dernière édition par Jules Higgins le Lun 10 Jan - 20:43:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]   Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé] EmptyDim 9 Jan - 14:30:17

April avait juré, et l’anglaise tenait ses promesses. Certes, elle n’avait pas eu le temps de trouver le cadeau parfait pour son filleul avant Noel, un peu trop préoccupée par son entrevue avec McGonagall et ses préparatifs pour intégrer le château, mais elle ne l’avait pas oublié. Et elle se rachèterait. Elle irait à Pré-au-Lard, visiterait Honeydukes pour lui ramener un peu de chaque sorte de bonbons. Oh oui, April allait dévaliser Honeydukes. Abel en aurait une indigestion, et des provisions de sucreries pour au moins un trimestre. C’était le plan parfait. Avec ça, nul doute qu’elle se ferait pardonner son oubli, et que le garçon ne jurerait plus que pour elle. David et Mercy râleraient sans doute, mais peu importait. Elle ne pouvait pas décevoir son filleul.

C’est donc cette idée en tête qu’elle avait transplané à Pré-au-Lard, dans une petite rue pour éviter d’apparaître tout juste devant un passant. Ses bottines écrasant la neige, elle se dirigea vers la boutique de friandises, sans même un arrêt devant les autres vitrines. Slalomant entre les élèves de sortie, elle leva les yeux vers le ciel et sourit, prenant une grande inspiration. Bientôt, ils seraient dans sa classe. Ces gamins seraient tous en rangs d’oignons devant elle, à attendre qu’elle veuille bien leur donner explication, devoir, travaux pratiques. Elle savait déjà quel serait le sujet de son premier cours. Approuvé par Abel. April tourna sur elle-même, les bras en croix, se moquant de ce que l’on pouvait penser d’elle. Elle était on ne peut plus heureuse.

Finalement, elle poussa la porte de la boutique et les parfums sucrés l’assaillirent, lui arrachant un sourire heureux. Elle aimait ça. Elle aimait les parfums, les goûts, les couleurs. C’était chaud et agréable. Elle se souvenait des virées ici, généralement avec David qui surveillait ses dépenses. Cette fois, pas de chocogrenouilles à reposer, elle pourrait prendre tout ce qu’elle voulait. Absolument tout. Et la jeune femme commença à emplir son panier. Chocogrenouilles, dragées surprises, patacitrouilles, fizzwizzbizz, chocoballes à la fraise, à l’abricot, à la menthe et à d’autres parfums tous meilleurs les uns que les autres… Chaque nouveau bonbon tombait dans son panier. Hors de question de penser au prix, elle avait sur elle suffisamment de gallions pour acheter la moitié de la boutique. Un bon quart en tout cas…

Mêlée aux adolescents qu’elle connaîtrait bientôt, April naviguait difficilement, souvent distraite lorsqu’un prénom fusait. Donc ce Rouge et Or là, il se nommait Ray. Et la petite poufsouffle haute comme trois pommes, avec ses tresses blondes, c’était Persephone. Bien. Elle tâcherait de s’en souvenir.

Radieuse, elle se fraya un chemin pour arriver devant un autre stand de bonbons. De nouveaux trésors rejoignirent leurs camarades, et une silhouette dans un coin attira l’attention de l’ancienne auror, qui fronça les sourcils. Doucement, elle s’approcha, puis se figea. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. Il ne pouvait pas y avoir d’épouvantard ici. C’était impossible. Il y aurait eu des cris, des sorts. Se rendant compte qu’elle venait de sortir sa baguette malgré elle, April la garda bien plaquée contre sa jambe et fixa l’homme.

Ses cheveux blonds, légèrement bouclés. Son air renfrogné, un peu blessé, comme un chien errant effrayé et à la fois excédé par un camion qui piétinerait son territoire. Ces lèvres, cette expression. Et ces souvenirs. Elle se souvenait parfaitement. De tout. Elle se souvenait des parfums, de ses chemises qui sentaient un peu le tabac et beaucoup l’alcool, avec derrière, les restes de son parfum à lui, de son odeur d’homme. Elle se souvenait de ses doigts chauds quand il soignait ses blessures. Mais c’était impossible. L’homme était moldu. Et il était mort pour elle. Il allait disparaître…

Elle hésita, et sa main se posa sur la joue de l’homme, ses doigts frôlant une barbe naissante. Il avait vieilli. Elle se souvenait de ses lèvres dans son cou, de sa chaleur, de leurs nuits, quand elle était malheureuse et qu’il ne voulait pas dormir seule. Et elle se souvenait, surtout, des conseils de William. Elle se souvenait de son nom, là bas. Elle se souvenait des mensonges, de la disparition, de l’épouvantard qu’il était maintenant. Jules.

April gronda.


« Qu’est ce que tu fais là ? »

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MessageSujet: Re: Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]   Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé] EmptyDim 9 Jan - 14:35:07

La boutique avait un parfum d’irréel. Quelque part entre joie et terreur. Depuis quelques mois qu’il était en Angleterre, Jules n’avait rien vu qui ne soit pas souillé par la peur ou les stigmates de la guerre. Même dans la boutique de bonbon, antre de la joie et de l’insouciance, on pouvait sentir la peur de se sentir en sécurité. Les proies ne sortent de leur terrier qu’avec prudence. Celui Qui Faisait Trembler le Royaume Uni avait beau être bel et bien mort cette fois, il semblait que les vainqueurs aient du mal à s’y faire.

Lorsqu’il releva les yeux, elle était là. Comme un fantôme sorti droit de son passé. Ce n’était pas le premier, ce ne serait pas le dernier, pas de quoi s’affoler pour autant. Ses yeux embrumés lui montrèrent qu’elle se souvenait de lui. La main sur sa joue rappelait des souvenirs, des caresses, mais aussi des écorchures à soigner. Le mercurochrome coulait à flot quand la rousse passait chez lui. Ainsi, elle n’était pas morte mais rentrée chez lui. Et elle n’était pas blessée pour une fois. Elle avait même l’air bien plus heureuse qu’avant. Tant qu’elle ne grondait pas.

Cela le surprenait de l’avouer mais cette réaction l’avait autant surprise que blessé. Bravo l’accueil. Il n’avait pas le droit de retourner dans son pays peut-être ? Jules laissa tomber son regard sur la jeune femme, mi dédaigneux, mi-doux. Elle n’avait pas changé, elle était toujours aussi ambivalente et impulsive. Il leva un sourcil. Il ne savait pas vraiment quoi répondre. Lancer les hostilités lui paraissait vraiment stupide. L’Angleterre était grande et leur relation datait.


« Attention, piquants sortis droit devant. »

Calme, sans l’ombre d’un sourire, il marqua une pause et remarqua la baguette sortie de son interlocutrice. Il fronça les sourcils sans réaliser que la sienne l’était aussi. Ce qui pour lui était prudence lui paraissait paranoïa chez son ancienne amante.

« Aux dernières nouvelles, l’Angleterre est redevenue un pays libre, j’ai donc tous les droits de m’y retrouver tu ne crois pas ? Heureux de te voir en bonne santé soit dit en passant. Je peux y aller maintenant ou tu vas m’arrêter pour transport de bonbons illicites ? »

Il était donc réellement blessé. Curieux, il ne l’avait pas senti avant de s’entendre parler. Tranquille, il s’empêcha de la bousculer pour forcer le passage et s’efforça d’attendre qu’April recouvre la raison. La violence ne résolvait jamais rien. Il rangea sa baguette. Le bâtiment était plein de témoins potentiels et il ne risquait rien. Il aurait aimé pouvoir dire qu’il connaissait assez bien l’irlandaise pour savoir qu’elle ne l’attaquerait jamais, ce n’était pas le cas. Elle était retournée en Angleterre. Elle avait peut-être même vécu la guerre. Et, si ses souvenirs de Transylvanie étaient bons, même là-bas elle se trouvait des escaliers.

« Range cette baguette April, je n’aime pas voir ces machins pointés sur moi et tu te fais remarquer. »

Quelques adolescents s’étaient en effet arrêtés pour regarder l’étrange couple d’adulte. Pour le moment ils semblaient privilégier la thèse de la dispute amoureuse mais on ne savait jamais. Les jeunes étaient capables d’éclairs de génie défiant les bases même de la logique.
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MessageSujet: Re: Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]   Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé] EmptyDim 9 Jan - 14:35:21

C’était impossible. Il n’y avait pas d’épouvantard chez Honeyduke. Et de toute façon, ces créatures ne parlaient pas. Une vision, une illusion ? Peut être avait-elle goûté une boisson ensorcelée, lorsqu’elle était passée aux Trois Balais. Ou alors, c’était vrai. Tout était vrai. Jules Higgins, ce satané barman se tenait devant elle, beau comme un Dieu, pareil à celui qu’elle avait connu des années plus tôt. Ça faisait combien de temps d’ailleurs ? Depuis mai 1996. Elle n’avait laissé aucune piste, aucune trace. Même Oktober, le chien qu’elle avait adopté là-bas et adoré rapatrier, avait disparu. Mais il s’était fait bouler par une voiture et ça n’avait pas grand rapport. Quoi qu’il en soit… Comment l’avait-il retrouvé ? Que lui voulait-il ?

L’instinct d’auror de la jeune enseignante resurgit aussitôt, avec la paranoïa latente qu’ont tous les agents sous couverture. Agent double, qui plus est. Cette mission, elle l’avait faite pour deux organisations différentes à la fois, et tout avait été compliqué, à l’exception du barman. Elle lui avait menti, certes. Elle avait menti au moldu qui lui servait toujours le breuvage parfait, quoi qu’elle veuille. Elle avait caché sa véritable identité et les raisons de sa venue en Transylvanie à celui qui avait souvent partagé son lit, quand ni l’un ni l’autre n’avait de conquête et aucune envie de dormir seul. Ce qui était souvent arrivé. Elle avait été pour ce moldu April O’Toole, irlandaise d’origine, écrivaine sur les traces u mythe de Dracula, une jeune femme peu crédule pour qui les vampires n’étaient qu’un gagne-pain. L’aventurière qui revenait toujours amochée par une estafilade, une brûlure… Jamais elle n’aurait pensé qu’il était sorcier, qu’il pourrait la retrouver. Qu’il pourrait simplement la rechercher. Il s’était dissimulé sous une fausse identité lui aussi non ? Avait-il su qui elle était tout du long ? Pourquoi l’avait il poursuivie jusqu’à Pré-au-Lard ? Il fallait qu’elle trouve Ophelia, qu’elle lui parle, que la Grecque la rassure. Seule elle pouvait comprendre la situation.


« Ne te moques pas Jules. »

Il n’avait pas changé. Simplement il n’était plus du même monde, et il la rendait nerveuse. L’avantage des épouvantards, c’est qu’un sortilège les transformait en objet de dérision, qu’un autre sorcier pouvait le détourner et qu’alors, la peur disparaissait. L’avantage majeur, c’est que ça n’était qu’un ersatz de la plus grande peur du sorcier qui lui faisait face. Jules lui, était une horreur en chair et en os. Le soutien qu’elle avait trouvé sur le continent devenait ici un monstre. Elle avait peur de celui qu’elle avait étreint, et elle haïssait celui qui l’avait consolée et soignée. C’était anormal. Honeyduke n’était pas un lieu pour de telles retrouvailles.

April. Elle. Il avait prononcé son nom, et ça lui avait fait l’effet d’une décharge électrique. Ils attiraient les regards sur eux ? Ce n’était pas comme si elle n’avait jamais dansé sur son comptoir chez Yvan pour faire boire les clients non plus. Elle avait trouvé dans ce fichu bar beaucoup de réconfort. C’était le seul endroit ou les missions disparaissaient. Elle les laissait à la porte, certaine de les retrouver en sortant. Et elles venaient de lui retomber dessus comme deux dragons affamés. Sous son calme apparent, elle était morte de peur. Elle venait d’être démasquée, elle qui avait fait tant d’efforts pour laisser tout ça derrière elle.


« Et ta baguette ? Qu’est ce que tu me veux Higgins ? »

Après tout, lui aussi tenait son ‘arme’, prêt à lancer le sort qu’il voulait. Elle avait donc raison de se méfier. Parfaitement raison. Distraitement, elle rassura les élèves autour d’eux, d’un sourire doux. Hors de question qu’elle range sa baguette, mais elle adopta une posture un peu moins menaçante. Elle voulait savoir ce que Jules faisait ici, tout près de son futur lieu de travail. Elle devait savoir s’il l’avait recherchée ou si, maintenant que le temps lui permettait vaguement de faire la part des choses, ils s’étaient croisés par hasard. Quoi qu’il en fût, il ne devrait plus la revoir. C’était trop compliqué, trop dangereux. Elle avait besoin de conseils.
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MessageSujet: Re: Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]   Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé] EmptyLun 10 Jan - 19:07:20

Allons. Il revenait manifestement au cadet de montrer un peu de maturité dans cette histoire. Après tout, rien ne prouvait qu’April n’allait pas vraiment l’attaquer même si cette seule idée lui paraissait stupide. Enfin, elle avait toujours été un peu paranoïaque, très nerveuse sur certains sujets. Il comprenait maintenant pourquoi mais ne voyait pas pourquoi en faire un drame. Ils s’étaient connus dans le monde moldu et agit comme si l’autre en faisait partie, protégeant en bons citoyens le secret magique. Cela n’avait rien de spécial et ne méritait pas une telle réaction d’attaque. Ou alors elle n’aimait plus les blonds. Ou on lui avait dit des choses sur lui qu’elle avait cru et qui étaient la raison du rejet qu’il subissait.

Retenant un soupir, le barman rangea sa baguette et leva les mains, paumes tournées vers elle, dans un geste d’apaisement. Par respect, il retint également quelques gestes plus intimes comme lui ébouriffer les cheveux ou lui caresser la joue. Elle se prenait pour le centre du monde. C’en était presque amusant.


« J’arrêterais de me moquer quand tu arrêteras d’être ridicule. »

Ignorant la menace, il se baissa soudain pour poser le panier de bonbon qui commençait à se faire lourd. Plus loin, un adolescent tira la langue au dos de l’adulte. Les jeunes étaient toujours aussi cons. Il sourit doucement et se redressa pour dominer son ancienne amante de toute sa taille. Si elle voulait jouer sur les noms de famille, elle allait voir.

« Je ne te veux rien O’Toole. Ta vie m’indiffère au plus haut point. Je visitais le meilleur magasin de sucreries du pays, voila tout. Maintenant écarte toi et laisse moi passer. Si je ne suis pas au bar à l’heure, mon patron va mal le prendre. »

Raide dans sa pseudo dignité blessée, l’homme laissa tomber son regard sur la main d’April. Stupides anglaises et leur manie de se croire irrésistibles. Ce n’était pas parce qu’ils avaient couchés ensemble qu’elle avait le droit de le haïr sans raison. C’était pour ça qu’il ne voulait pas de relation. Pas de rupture, pas de jalousie, pas de rancœur. Il pensait pourtant que laisser l’irlandaise faire sa vie lui aurait épargné ça. Il avait tort. Jean était la seule fille supportable, c’était dit. Et il ne laisserait pas l’Angleterre la lui gâter.

Encore une fois, il se retint de la bousculer pour partir. Il mentait en disant avoir un horaire mais elle ne pouvait pas le savoir. Tout comme elle ne pourrait deviner tous les sentiments qu’elle réveillait en lui. Il se baissa, autant pour la contrarier que pour ramasser ses provisions puis se releva, exactement comme si elle n’avait pas été là pour le menacer avec sa baguette puis sourit soudain.


« Et fait attention aux escaliers, j’ai entendu dire que ceux du coin bougeaient. »

Une référence idiote aux raisons qu’elle lui donnait quand elle débarquait blessée. Rappeler le passé n’était probablement pas la meilleure chose à faire mais il ne pouvait bouger sans déclencher il ne savait quoi et n’avait plus que ses mots pour se défendre. S’il pouvait la blesser au moins un peu, ce serait bien fait. Vraiment, vive l’Angleterre. Il se sentait déjà chez lui.
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MessageSujet: Re: Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé]   Duke, Honey. Honeyduke ! [Terminé] EmptyLun 10 Jan - 20:36:42

O’Toole. Ça y était, il l’avait dit. Et son nom d’emprunt frappait l’ancienne auror de plein fouet, la blessant encore plus qu’elle ne s’y était attendue. Il avait lâché la bombe, et April hésita. Qu’est ce qu’elle devait faire ? Lui dire la vérité ? L’ignorer ? Partir, sans doute. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à lui tourner le dos, pas comme ça. Elle avait l’impression qu’il l’attaquerait, qu’il se vengerait. Elle était partie sans un mot, elle avait fait comme s’ils ne s’étaient jamais connus. Mais qu’est ce que toute cette histoire pouvait faire, au fond ? Jules n’était pas là pour retrouver une ancienne amante. Il était là par hasard. Elle devait s’en convaincre. Mais c’était impossible. Un tel hasard, c’était digne des plus mièvres chansons d’amour de Celestina Moldubec. Ça n’arrivait jamais dans la réalité. Dans le monde réel, il ne pouvait pas être là, face à elle, sans aucun ressentiment.

Et pourtant, Jules avait rangé sa baguette, lui montrant ses paumes pour lui prouver son innocence, et April fut forcée de l’imiter, bien qu’à retardement. Méfiance ou pas, s’il montrait patte blanche, elle serait stupide de continuer à le menacer. Et Elle ne lancerait de toute façon aucun sort ici, sauf s’il l’attaquait. Il était hors de question qu’elle ouvre le feu devant ses futurs élèves. Elle soupira. Tout était ridicule. Cette histoire n’avait ni queue ni tête, elle le haïssait de la rendre si stupide et elle voulait qu’il disparaisse et retourne servir ses vodkas citrons et autres alcools au fin fond de sa fichue Roumanie.


« Vas au Diable Jules, je t’interdis d’exister. »

Elle n’avait pas voulu dire ça. Elle le pensait réellement, sincèrement, mais elle savait que c’était le truc le plus idiot qu’elle ait jamais dit. Et qu’il le prendrait mal. Il aurait raison, mais elle ne pouvait pas admettre qu’il soit vraiment là, et qu’il compte rester non loin d’elle. Même s’il vivait à Nottingham, c’était trop proche. Il fallait au moins une mer et deux frontières pour les séparer. Il fallait cette distance minimale pour l’éloigner de toute cette saloperie de mission qui revenait la hanter.

Elle lui interdisait d’exister… Ha la bonne blague. Elle s’apprêtait à faire demi-tour comme il ramassait ses affaires, jugeant que la mascarade avait assez duré, quand sa voix moqueuse la figea. Elle se souvenait de la seule fois où elle lui avait sorti cette excuse minable, que William lui avait donné pour rire. Ses prétextes avaient toujours été un peu foireux, mais cette fois c’était pire. Elle s’était déshabillée avant de le rejoindre sous les draps, et quand il avait effleuré un hématome qui teintait son omoplate de couleurs violines et pétroles, elle avait répondu, bêtement, qu’elle avait raté une marche et été tombée dans un escalier. Elle lui avait déjà parlé de la douche, il avait bien fallu trouver autre chose, et les blessures étaient si fréquentes et leurs nuits toutes aussi récurrentes qu’il avait bien fallu trouver une idée dans l’urgence. Visiblement, et comme elle s’en été doutée à l’époque, cela n’avait pas fonctionné.

Mais ce qui l’inquiétait surtout, c’était la référence aux escaliers farceurs de Poudlard. Il savait où elle travaillait. Elle en était sûre et elle était maintenant persuadée qu’il tenait à ce qu’elle le sache. Il la menaçait. Non, c’était ridicule. Cela n’avait aucun sens. Son regard s’embruma sous l’effet de la panique quelques instants avant de s’assombrir pour devenir assassin. Elle ne l’avait jamais vu, ne le reverrait jamais. Et elle ne souhaitait pas le revoir, ni remettre sa vie dans les mains de Dieu. Elle le lui avait déjà dit, il pouvait aller au Diable. Point final.

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