[Si tu permets, je place le rp autour du 4 ou 5 Aout, puisque le 15 juillet correspond au 1 Aout sur le forum et que je suis malheureusement occupé le 1 Aout.]

A quinze heure et quarante huit minutes, Lacey était absorbé dans la contemplation d'une plante que son propriétaire semblait décrire comme douteuse. Il ne doutait pas de la véracité de ce postulat, et son plateau en main, il était accroupi devant, les yeux ronds comme des billes. Ça, et il se reposait après avoir incarné Tarzan le sauvage passant de lianes en lianes, fait risette aux alligators-ou-créatures-s'y-s'apparentant. Il n'était pas sûr que tout cela fut bien dans le légal et le réglementaire, et de par ce fait simple, éprouvait déjà un avis favorable envers l'inconnu qui habitait ce bureau. La poupée vaudou clouée dans le mur et dansant sur un vieux rythme de chanson sorcière qui datait des parents de Lacey ne lui avait pas fait la meilleure impression, mais tout le monde pouvait se tromper. L'homme avait poussé la porte assez dubitatif pour finir par adopter un grand sourire devant l'état général du bureau et par siffler d'admiration. Le concept était moderne, c'était design et assez gryffondor dans l'esprit. Sans vouloir en insulter le propriétaire.

Sur ce, on se demandera surement ce qu'un auror venait faire dans le bureau d'un nouveau membre de la confédération internationale des sorciers? Question légitime et qui trouvait sa réponse dans un fait très simple et qui tenait en quelques mots : Une réunion avec le nouvellement appointé patron des aurors, cela pouvait être très ennuyant, surtout s'il n'y avait pas de match de quidditch dans les jours passés pour distraire les troupes. La mort de Scrimgeour avait suspendu les activités diverses du pays et le deuil national allait sans doute durer quelques temps. « Bah ! Pas de quoi en faire un plat ! » Disait l'assassin... Les aurors étaient surbookés, plus sur les nerfs que jamais. Face à cela, deux comportements : l'un consistait à devenir excessivement sérieux, besogneux, acharné et à le montrer en faisant la gueule toute la journée, l'autre était la même chose mais en faisant le con pour ne pas montrer que l'on se trouvait démuni face à la perte du Grand Ministre de la Magie. Dans le cas de Lacey, c'était plus dans la seconde catégorie qu'il se plaçait et il fallait ajouter à cela que c'était lui le meurtrier. Le sorcier en ressentait un besoin impérieux de se détendre.

L'affaire avait donc commencé lors d'une réunion dans le bureau des aurors. Après une heure à Cuthberter face au discours du chef, les aurors avaient fini par sortir discrètement les potins du ministère. Quoi? Les potins ou Cuthberter? Les deux mais en reprenant dans l'ordre? D'accord. Chacun ici connaissait Cuthbert Binns, professeur d'histoire de la magie de Poudlard depuis bien des années, trop d'années... Cet enseignant possédait une étonnante faculté et l'on ne parlait pas du fait que l'on avait là un professeur fantôme. Cuthberter, c'était subir le même effet que l'on ressentait à suivre -ou à tenter tout du moins- un cours de cet individu... spectre, chose, quoi... C'était résister héroiquement à l'envie de s'endormir à minuit et demi alors qu'on était debout depuis quatre et que l'on se levait dans trois heures et vingt neuf minutes. C'était l'enfer. Colin Silkness, collègue distingué, ancien serpentard amateur de tout ce qui était original et bizarre avait alors sorti le lapin du chapeau : les potins. Et pareille à des vieilles commères, une demi douzaine d'aurors s'étaient mis à parler à voix basse des dernières histoires du ministère. Les moins glauques possibles, pour éviter de faire trop dans le local. Celle sur lequel s'étaient fixés les hommes de l'élite ministérielle avait été l'arrivée de ce personnage étrange : Grayson Maverick. Déjà, c'était le père d'un directeur de département et le chef d'une famille de diplomates assez célèbres. Et si ça n'était que ça ! Car c'était encore le moins intéressant : le type s'acharnait à être marginal et avait déjà une réputation à travers le ministère.

Lacey pour son compte, n'avait jamais vu le dénommé Grayson. Il s'amusait par contre énormément de ce qu'il grappillait à propos du sorcier. L'homme semblait toujours près à chambouler son entourage, et le tout avec le naturel d'une personne qui ne le faisait pas exprès, ou s'il le faisait, ne le montrait pas. C'était simplement génial d'attendre les nouveaux ragots le concernant. Comme celui de son éternelle jeunesse, certains prétendaient même à présent que le personnage avait plus de trois cents ans. Un de ses confrères s'était trouvé malin de raillé la rumeur et de rajouter que Grayson sacrifiait des jeunes vierges à chaque pleine lune et buvait leur sang dans un vase canope maudit, volé dans une pyramide et qu'il possédait les autres chez lui. La rumeur avait été prise très au sérieux et Lacey l'avait encore entendu, pas plus tard qu'hier. Un pari stupide était alors né parmi les aurors : Qui oserait entrer dans le bureau de Grayson Maverick et en ressortirait en vie? Colin, qui aimait les rumeurs, avait ricané en soulignant que si l'on n'était pas vierge, on ne devait pas risquer grand chose. Et par là, il avait fait éclater de rire les membres du conciliabule, interrompant efficacement la réunion et expédiant six aurors en dehors du bureau voir si la pluie en dehors du bâtiment ministériel leur rafraichissaient les idées. La réponse était non et ils avaient tous finis à la taverne à se beurrer la... à boire raisonnablement comme des hommes -et deux femmes- dignes de ce nom.

Hors de question d'être en reste et l'homme aux yeux malachite s'était débrouillé pour s'informer quelques peu sur les manies du sieur Maverick. C'est ainsi qu'il avait appris avec surprise et satisfaction cette manie du café de seize heure. Il avait soulagé le pauvre bougre qui en était chargé et qui l'avait regardé avec adoration et reconnaissance -l'idiot avait failli bouleverser Lacey aux larmes, sans le savoir. Ce n'était pas vraiment le genre de regard qu'il attendait en ce moment.-. Le sorcier avait ensuite évincé un de ses collègues ayant eu la même idée en … non, on évitera de dire en faisant quoi, cela ferait mauvais genre, et s'était dirigé vers le bureau.

Et voilà exactement où Lacey Hawkesworth en était. Il se releva de sa contemplation florale et sortit son téléphone portable de sa poche. Cinquante sept, il ne lui restait plus beaucoup de temps. L'auror renifla en riant, il paraissait que l'homme était pointilleux. Le sorcier parcourut la clairière sans écraser, ni marcher sur aucune plante du mieux qu'il put, et aperçut enfin le bureau, le sorcier était derrière. Un détail lui fit froncer les sourcils et il n'arrivait pas à savoir lequel : Le fait que l'homme ait effectivement l'air trop jeune pour l'âge qu'on lui donnait ou le fait qu'il ait deux écrans d'ordinateurs sur son bureau? Il en avait déjà vu dans les publicités moldus entre une mi-temps de rugby ou de foot mais jamais en vrai. Son téléphone portable[gsm/natel] et le système de textes messages correspondait surement. Le châtain se força à garder un visage aussi neutre que possible et s'approcha de Grayson :

« Je critique pas le coté farce, mais faudrait songer à foutre des indics' dans le bureau avant qu'on se retrouve avec un crétin qui confondent vos bestioles avec des troncs d'arbres pour s'amuser à faire la traversée de la mer rouge. »

Il approcha le plateau qu'il posa... au milieu, pas à droite, ni à gauche et croisa les bras devant le bureau :

« Votre café et... »

Le sorcier sortit sa baguette et lui lança un sort pour le réchauffer. Cela faisait un moment qu'il était entrer dans le bureau extraordinaire de Grayson et ce dernier n'était plus aussi chaud qu'au début :

« La pauvre petite chose avait fini par prendre un coup de froid.... C'est un vrai? »

Et il parlait bien sûr de l'ordinateur. La curiosité avait finalement vaincu l'auror et l'engouement manifeste de sa voix trahissait une passion ancienne pour les objets moldus. Même passé au service du Lord, il n'avait pas eu le courage de se débarrasser de certains de ses objets. En omettant bien sûr la première crise qu'il avait eu en rentrant chez lui et qui lui avait couté la plupart de ses objets moldus dépassant un certain gabarit. L'homme se réprimanda sur son comportement et du se rappeler que son nouveau camps justifiait que tout ce qui était moldu était négatif. Il caressa son téléphone dans sa poche distraitement, un étrange poids sur le coeur.

[ok, pas de problème. Sorry pour le retard, problème de virus]

Il existait certaines choses auxquelles on ne peut s’empêcher d’espérer mais qui ne viennent que très rarement à se réaliser. Par exemple, prenez le Tea Time (« l’heure du thé »). Tout bon anglais qui se respecte se devait de le prendre à seize heures tapante. Seulement personne jusqu’ici dans ce fichu ministère n’avait été de le lui livrer en temps et en heure. Seize heures une, quinze heures cinquante-neuf, … mais jamais seize heures pile.

Ah non, pas tout à fait. Il y avait ce jeunot qui avait réussi à arriver pile poil à son bureau. Mais pour son malheur, il était venu avec une véritable tasse de thé. Hors Grayson avait une sainte horreur du thé et rien ne pouvait le mettre de plus mauvaise humeur que de voir son précieux breuvage être remplacé par une vulgaire tasse d’eau – comment qualifier autrement ce liquide vaguement aromatisé chauffé – aux couleurs variés ? Après tout c’est pas parce qu’il disait « thé » qu’il fallait lui en apporter expressément.

Pour le sorcier, il n’existait qu’une seule boisson pouvant être digne de lui être servi à cette heure de la journée : un café. Mais attention, pas n’importe lequel s’il vous plait ; du Kopi Luwak. Un grain dont le prix n’avait d’égal que son goût si parfait. D’ailleurs comment pouvait-on résister à ce petit goût légèrement caramélisé ? Cela était tout bonnement humainement impossible. Enfin selon lui bien sûr. Mais comme Grayson n’accordait que peut d’importance à ce que pensaient les autres…

Bref, une fois n’était donc pas coutume, l’homme eut l’agréable surprise de voir débarquer son « précieux » en temps et en heure. Enfin, il était peut-être un peu tôt pour se réjouir…

Ignorant momentanément son invité – appelons-le ainsi quoique peut-être que le terme de livreur… non, « invité » c’était très bien – pour s’intéresser davantage à ce que l’on venait de lui apporter. L’odeur qui s’en dégageait était de primes abords assez rassurants, mais qu’en était-il du goût ?

Avec délicatesse, Grayson s’empara donc de la tasse fumante – notant finalement au passage que son invité avait eu la délicate attention de le réchauffer – et la porta à ses lèvres. Quelques instants plus tard, le délicieux breuvage s’écoulait dans sa gorge.

Un pur moment de délice…

Un instant de bonheur qu’il ne put malheureusement prolongé par égard pour la personne présente devant lui qui visiblement attendait une réponse à une question Y devant avoir un rapport avec son ordinateur au vue du regard que son « livreur du jour » posait sur l’un de ses écrans.

« Plait-il ? »

Tout en invitant ce dernier à reformuler sa question, Grayson en profita pour le détailler des pieds du haut de derrière sa tasse de café. Ce personnage lui semblait assez étrange non seulement par le fait que ses gentilles bestioles nageant dans ses rivières mais aussi parce que celui-ci ne semblait nullement mal à l’aise par sa présence ou la faune environnement.

*Etrange…*

Enfin bon, ce n’était pas le genre de détail qui traumatisait le sorcier bien longtemps surtout alors qu’il y avait cette merveilleuse odeur lui chatouillant les narines. Et puis du moment qu’il avait son café… La seule chose qui était regrettable, c’était le manque d’accompagnement car des petits cookies au chocolat n’aurait pas été de refus… mais ce point n’était pas irrémédiable et, d’un coup de baguette, Grayson fit apparaître une assiette sur son bureau ainsi qu’un autre fauteuil à l’intention de son vis-à-vis.

« Vous avez un peu le temps ou bien vous préférez prendre le chemin du retour ? SI c’est le cas, je vous déconseille de repasser par la clairière, mes plantes détestent les attaques surprises…. »

Il eut alors un court instant de silence avant que brusquement son principal souci du moment lui revint à l’esprit.

« Au faite, vous y connaissez-vous en technologie moldu ? »

A gauche ou à droite cet écran ?

[Jamais un souci avec moi ]

Inconnus aux deux hommes, ils partageaient une passion commune, dévorante, qui demandait du temps, de l'argent et qui aurait mérité, elle aussi, le titre de passion de l'or noir. Malheureusement, l'on réservait cette appellation pour un liquide qui n'était absolument pas buvable -donc inintéressant-, contrairement au café. Ah le café, breuvage des dieux qui aurait légitimement eu le droit d'avoir son ode, sa devise, voir même sa maxime. Lacey passait des heures entières à faire des recherches sur les nouvelles productions, la qualité des plantations et s'il y avait des nouveautés à tester. S'il n'était auror, il aurait probablement pu travailler dans le commerce du café, il arrivait même à faire preuve de patience quand il s'agissait de travail.

Lacey aurait aussi sans doute pensé à admirer son vis-à-vis quant à sa capacité à ignorer ce qui se passait autour de lui une fois sa tasse arrivée à bon port. Ou plutôt à bon bureau. Seulement, il y avait plus pressant à observer. Comme par exemple la rumeur quant à l'âge du membre du conseil international des sorciers. Le sorcier n'avait pas d'attirance pour les hommes -il laissait ça à Russel- mais devait reconnaître que le maître des lieux avait quelque chose de fascinant. Des traits fins, presque une statue, une apparence imposante et un charisme certains. Sans oublier la possibilité de lui donner un âge. Le semi-irlandais savait que l'homme était le père d'un des directeurs de départements et que Dorian Maverick était sensiblement dans la même tranche d'âge que la sienne, avec quelques années en plus. Toutefois, cette homme ne semblait pas avoir atteint la soixantaine, ni même la cinquantaine. Fixer l'autre aurait pour tenter de deviner des choses à son sujet aurait été une activité passionnante, Lacey doutait que le concerné apprécie. Il s'était contenté de croiser les bras dans son dos et de s'intéresser aux écrans disposés sur le bureau de l'homme aux cheveux blancs.

Les mains de l'ancien gryffondor le démangeaient furieusement. Il n'y avait pas encore deux mois de cela, il se serait permis de faire outrageusement attention aux deux objets. Maintenant, il ne pouvait plus et se devait de considérer les deux créatures comme les marques d'une erreur de jeunesse. Si les moldus n'étaient pas le mal incarné, ils étaient la gangrène de la société sorcière et tout ce qui s'y rapportait se devait de sortir de leur beau milieu. Lacey avait déjà eut suffisamment de mal à bannir la plupart des objets de sa collection personnelle, il avait sauvé son téléphone portable, mais ce dernier lui servait de décoration et de réveil. Il avait effacé les numéros à l'intérieur et ne répondait plus aux appels. Lesquels avaient cessé après qu'ils aient refusé de répondre à des séries d'appels consécutifs enfiévrés. L'envie d'écouter son répondeur l'avait saisi, il y avait résisté et choisit de laisser la messagerie atteindre sa capacité de stockage maximum.

Il avait maintenant la tentation sous les yeux. Son regard se leva sur le sorcier; ce dernier était-il un serviteur de Maître venu pour l'éprouver? Il fallait en douter, jamais aucun homme du Seigneur ne serait permis une souillure pareille. L'autre était un excentrique, un vendu... Le coeur du sorcier se serra à la constatation que quelques mois auparavant, rien pour les deux écrans, Grayson lui aurait apparut comme étant éminemment sympathique. Son compagnon daigna de nouveau s'intéresser à lui et Lacey se retourna pour fixer la direction de la clairière, avant d'effectuer un haussement de sourcil qu'il adressa au Maverick. Sa main sortit de sa poche et il hocha la tête :

« Non rien, un égarement. »

Voilà, c'était la bonne réaction, celle a adopté dans ce genre de situations. Avant qu'il n'ait le temps de pouvoir dénigrer -à contre coeur- l'artisanat moldu, l'homme avait fait apparaître un fauteuil dans lequel l'auror s'assit machinalement. La configuration actuelle des choses le perturbait suffisamment pour qu'il en soit à réagir comme un stupide automat, son esprit accaparé par les ordinateurs. Mais n'était-ce pas la nature humaine que d'être attiré parce qui était interdit ?

Une histoire d'attaque surprise fut évoquée et cela tira un sourire honnête au sorcier. L'homme secoua la tête négativement, non, il n'était pas pressé. Être assis donnait à Lacey l'envie d'avoir son propre café et ses propres cookies au chocolat, mais l'autre se chargea une nouvelle fois de lui couper l'appétit, momentanément.

S'il s'y connait en objet moldu? Voir pire : en technologique, ce qui mettait le 'objet' au pluriel. Objets, une connaissance des objets moldus. La tête de l'auror se fit tout d'un coup douloureuse, lui rappelant les paroles du Lord et de ses nouveaux collègues, le refus de se poser des questions. S'il s'y connaissait en technologie moldu :

« Un peu... »

Il n'avait pas pu s'empêcher de le dire, son coeur déchiré entre la joie enfantine de voir les deux ordinateurs et la retenue que lui imposait sa nouvelle philosophie. Sa voix était sorti comme un murmure, un aveu honteux ou les derniers mots d'un mort. Il n'y avait aucun doute que Grayson ne pouvait pas saisir ce que sa question impliquait, ni la honte qu'amenait la réponse donnée par le semi-irlandais.