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 La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]
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MessageSujet: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyJeu 4 Oct - 15:47:08

Le crépuscule entamait la lente et progressive avancée de l’obscurité dans les sinueuses ruelles de l’Allée des Embrumes. Bientôt, la nuit plongerait les lieux dans une noirceur égale à l’atmosphère qui régnait en cet endroit peuplé d’étranges personnages vêtus de capes, certains rasant les murs suintants d’humidité, d’autres poussant des charrettes débordantes de crânes, de fioles remplies de liquides peu avenants, ou encore d’ongles humains. Parmi eux, un homme, d’une cinquantaine d’années, avançait d’un pas nerveux en bousculant quelques passants mécontents. L’homme, vêtu de haillons, ne cessait d’observer derrière son épaule, la sueur perlant sur son front dégarnit et passablement crasseux.

Cela faisait des jours que, tel un serpent, la menace s’était glissé sournoisement dans les ruelles de l’Allée. Il y avait eu des échos, des murmures… des signes. Trevor, puisque c’est ainsi qu’il se nommait, avait vu certaines de ses connaissances disparaître, petit à petit. Certaines étaient revenues, mais dans un état tel que la mort eut été plus clémente. Et à tous, sans exception, leur manquait quelque chose, en dehors de la raison : leur main droite. C’était bien là la marque de son passage. La Main Droite de Morden.

Comment s’y était-elle prise ? Trevor l’ignorait. Elle n’avait pourtant pas semblée dangereuse, quatre ans plus tôt, bien qu’elle fût déjà étrangement sûre d’elle pour son jeune âge. Mais était-ce vraiment elle qui traquait ses collègues ? Était-ce seulement possible ? N’avait-elle pas disparue depuis plus de deux ans maintenant ?

Un bruit sourd fit sursauter le sorcier qui se retourna, baguette pointée droit devant lui et l’éclair vert sorti aussitôt pour aller frapper de plein fouet un chat, qui venait de renverser une poubelle. La respiration haletante, Trevor essuya de sa manche rongée aux mites son front trempé, glacé, et il bifurqua à la première intersection qu’il croisa. Des jours, que le grand ménage avait commencé. Des jours que Trevor n’avait plus l’esprit tranquille. Il n’osait même plus boire dans les bars, de peur que son whisky soit empoisonné.

Il faisait à présent nuit noire et le petit chemin désert n’offrait aucune visibilité. D’une voix rauque, il murmura un Hominum Revelio… rien. Il n’y avait personne. Il s’engagea alors, plus sereinement. C’est à cet instant précis que le piège se referma sur lui. Le sol, qui semblait pourtant intact, s’enfonça comme de la mélasse sous ses pieds. Le sorcier eut tout juste le temps de pousser un hurlement avant de disparaître, avalé par la pierre mouvante. Quelques secondes plus tard, une sorcière emprunta le même chemin, sans rencontrer le moindre souci, et sans s’être aperçu que, quelques instants seulement plus tôt, un homme venait d’être ingéré par les pavés, redevenus solides comme à leur origine.

Il était tombé dans une espèce de flaque dont la puanteur le fit vomir immédiatement. L’endroit était sombre, insalubre, mais il le reconnu sans peine. Les égouts. Avant même qu’il n’ait eu le temps de lever sa baguette, celle-ci s’envola brusquement et atterrit au creux d’une petite main blanche, avant d’être brisée sans cérémonie. Lentement, les yeux de Trevor se posèrent sur l’ombre de la personne qui lui faisait face.

Mégane, assise sur un siège comme si elle assistait à une diffusion cinématographique, attendait, les jambes croisées, à demi-plongée dans l’obscurité. De sa main droite, elle fit onduler un liquide grisâtre contenu dans une petite fiole tant dis que de la gauche, elle tenait l’indic en joug de sa baguette. D’une voix claire dans lequel un fort accent français se faisait entendre, elle déclara avec calme et sérénité :


« Amusants, n’est-ce pas ? Les effets de cette potion. Elle est de ma propre invention et je me réjouis moi-même de cette réussite. C’est un franc succès. Très pratique, sans aucun doute, cette faculté de pouvoir changer la nature d’un solide et de donner l’illusion que rien n’ait pu être modifié… Tu es le premier sur qui je l’utilise. Ne me remercie pas, c’est de bon cœur… »

« Qui… qui êtes vous ? »

« Allons, allons… n’as-tu pas reçu mon message? »


Lentement, elle tendit le médaillon frappé des initiales de Lucius qu’elle portait autour du cou de façon à ce que celui-ci soit éclairé et visible aux yeux de Trevor. Le sorcier déglutit. Son expression se ferma, tant dis qu’il reprit d’une voix plus calme :

« Et que me vaut l’honneur d’un tel entretien avec la Main Droite de Morden ? »

Les sourcils de Mégane tressaillirent imperceptiblement à l’énonciation de ce nom. La Main Droite de Morden… Cela l’avait surprise, plusieurs années auparavant, lorsqu’elle avait entendu ces petites frappes la surnommer ainsi. Jamais pourtant elle n’avait été la Main Droite de Lucius. Sa disciple, oui. Mais elle avait décidé de profiter de cette nouvelle renommée et s’était donc laissée aller à être reconnue sous ce titre.

Cette époque où, séparée de son Mentor à cause des agissements du Seigneur des Ténèbres, elle avait tenté de se rapprocher de lui. Cela avait débuté par une collecte d’informations et donc, une collaboration plus ou moins directe avec la main d’œuvre des Mangemorts : les indics, les Rafleurs.


« Tsss… tu le sais, Trevor. Tous tes autres camarades ont au moins eu l’honnêteté de l’avouer. Clarysse, Edmound, Jeff, et les autres… Ils m'ont menés à toi. Tu t’es amélioré en ce qui concerne la dissimulation, je te félicite. J’ai besoin d’informations, Trevor. »

« Tu ne les as pas tués ! Je sais quelles infos tu cherches, et je ne les ai pas ! Et je ne les aurai pas ! Aller flirter de ce côté-là, non merci, j’ai assez risqué ma peau avec les Mangemorts ! Tu vas me couper la main, et après ? C’est rien du tout comparé à ce que je risquerais si j’allais m’aventurer là bas…»

« Bien sûre que je les ai tué, Trevor… Seulement, il me fallait des émissaires. Je voulais que tu saches, que vous sachiez-tous, que j’arrivais. Et me voilà ! Tadaaaa ! Vois-tu mes poisons sont à effets multiples et celui que je leur ai fait ingérer en leur faisant croire qu’il s’agissait d’une seconde dose de Veritaserum a cette faculté très impressionnante de tuer… lentement. Comment va la toux de ce bon vieux Jeff ? Et la fièvre de Clarysse, a-t-elle déjà entamé ses hallucinations ? »


Mégane observa Trevor devenir blanc comme linge tant-dis qu’il remettait dans l’ordre les étranges manifestations maladives dont ses camarades avaient été victimes récemment. Mégane se leva, et s’adressa à lui d’une voix dure et ferme.

« Je veux savoir qui a tué Lucius. ENDOLORIS ! »

Le sorcier tomba la face la première dans la boue remplie d’excréments et ses hurlements furent étouffés par les gazouillis que provoquaient l’ingestion de l’eau putride. La main de Mégane ne tremblait pas. Deux ans, deux ans qu’elle attendait ça. Elle n’avait jamais éprouvé la moindre envie ou nécessité de torturer quelqu’un, ou même de lui ôter la vie. Mais plus rien ne comptait, à présent que Lucius était mort, et qu’elle se retrouvait seule. De toute manière, d’ici peu, elle finirait comme eux tous. Le Maléfice qui lui défigurait la moitié du visage était certes freiné, mais la potion qu’elle devait y appliquer régulièrement la tuait à petit feu. Certes Aïlin s’était mis en tête de lui trouver un remède. Aïlin n’était plus un enfant mais Mégane restait persuadée qu’une part d’innocence coulait encore en lui, et qu’il s’attachait là à des rêves. Non, elle s’était faite une raison. Mais avant de mourir, elle avait une tâche à accomplir. Venger la mort de son Mentor.

D’un geste brusque, elle interrompit le sortilège Doloris avant d’enchaîner d’un coup de baguette comme si elle manipulait un fouet, qui fit se tordre en un angle inquiétant le bras de Trevor, toujours pris de hurlements.


« J’attends des réponses ! QUI a tué Lucius ? PARLE ! »

« Je n’sais pas !! Je ne sais PAAAAAAAAARG !! »


Le bras du sorcier se brisa en un affreux craquement, avant que son second ne se mette à se tordre lui aussi.

« Il était seul contre trois autres sorciers cette nuit là, et les petites frappes de ton genre éprouvent un plaisir orgasmique à écouter les récits chevaleresques de ceux qui ont mis à terre un Mangemort lors de cette bataille, ils s’en ventent, fiers comme des coqs, et tu les as entendu parler, alors réponds moi ! »

« Non, arrête, pitié, non, je te jure, je ne sais pas, je n’étais pas avec eux, les Mangemorts qui ont survécus ont soit finit à Azkaban, soit complètement disparus de la circulation, ils ont quitté le pays, je AAAAARG ! »


Nouveau craquement, second bras brisé. La colère à présent se reflétait dans les yeux vairons de Mégane qui dirigea sa baguette vers la bouche ouverte de son prisonnier. D’une voix forte, elle détacha chaque mot en faisant sauter une à une les dents de Trevor qui se tortillait misérablement sur le sol, vomissant sang et excréments.

« Je-ne-te-crois-pas ! Il a essayé de me protéger avant que je ne perde connaissance. Et les Mangemorts avec qui je correspondais m’ont attaquée sans vergogne lors de la Grande Bataille. Quelqu’un nous a trahis, QUI ?! »

« Pas moi, pas moi… »

« Vraiment ? Je n’ai jamais eu d’entretien en face à face avec le Mangemort que tu as mis en contact avec moi, QUE LUI AS-TU DIS ?! ET QUI ÉTAIT-IL ?»

« Une gamine… c’était une gamine, les yeux bridés, avec son foutu insigne de Serdaigle, ARRÊTE CA !!! »


Mégane, qui avait au cours de cet interrogatoire, lacéré le visage de Trevor, leva sa baguette, laissant le sorcier reprendre son souffle. L’indic, les deux bras brisés, édenté, la face parcourue d’entailles profondes et fumantes, cracha une petite flaque de sang avant de reprendre d’une voix rauque, noyée dans les sanglots.

« Elle est morte, ou du moins c’est tout comme, elle a reçu le baiser du Détraqueur à Azkaban quelques heures à peine après que Potter ait tué Tu-Sais-Qui, mais elle n’a pas tué Morden, c’est pas un Mangemort qui l’a tué, il était trop important. Je… J’ai entendu dire que Morden s’était attiré la vengeance de pas mal de sorciers de l’autre clan. C’est pas un Mangemort qui l’a tué, c’est pas un Mangemort… »

Il était à bout de force. Et, de toute évidence, ne savait rien de plus. Néanmoins, Mégane venait d’avoir une nouvelle information. Ainsi donc, la mort de Lucius avait été donnée par la main d’un membre de l’Ordre, ou d’un professeur.

« Main Droite de Morden… j’ai travaillé au service des Mangemorts. J’étais de leur côté… On est du même côté… »

« Je vais te dire un secret, Trevor. Mon enquête ne se limite pas à découvrir la vérité. C’est une vengeance… et tu es sur ma route.»

« Mais, mais je… »


Mégane se rapprocha davantage, et toisa avec mépris l’homme recroquevillé sur le sol qui la suppliait du regard. Mais il était trop tard pour supplier. D’un geste maîtrisé de sa baguette, elle entailla la main droite de Trevor qui se mit à nouveau à hurler du peu de force qui lui restait. L’amputation se fit lente, très lente, et petit à petit le membre se détacha du reste du bras.

« Je te fais émissaire de mon message, Trevor. Je veux que chaque Mangemort, chaque indic de ton espèce, sache… sache que je suis là. Que je les cherche. Que je les traque. Et que je les trouverai… Car chacun d’entre vous êtes responsables de la Mort de Lucius. Oui, tous ceux qui se sont retrouvés au service, de quelque façon que ça soit, de Tu-Sais-Qui, à mes yeux, sont condamnables. Ils étaient tous, toi y compris, complices de la route qu’il a suivit, et qui m’a séparée de lui… »

« SALOPE ! POUFFIASSE ! J’AI BAISÉ TA MÈRE, MÉGANE DECIRCÉE, DANS CETTE IMMONDE PÉNICHE QUI TE SERVAIT D’HABITATION ET OU ELLE SE FAISAIT PRENDRE PAR TOUS LES CLIENTS DE TON IVROGNE DE PATERNEL ! OUI, JE SAIS QUI TU ES, ET DE QUELLE RACAILLE DU DESCENDS, ET TA MÈRE JE L’AI FAIT CRIER PENDANT QUE JE LA CHEVAUCHAIS COMME UNE CHIENNE !!! »


La réponse fut automatique. Mégane arracha de son cou une de ses fioles, recula de quelques pas et la jeta avec un cri de rage aux pieds de Trevor. Aussitôt, une fumée verte s’en échappa et le sorcier se mit à hurler horriblement tant-dis que sa peau fondait sous l’effet des vapeurs acides. Elle l’observa se liquéfier, ses yeux devenir une bouillie immonde, avant que les dernières vapeurs ne s’estompent, laissant juste les os partiellement recouverts de chaire fondue, sur le sol.

La française avait la respiration haletante. Jamais, jusqu’à présent, elle n’avait ouï dire quoi que ce soit sur son passé ni aucun membre de sa famille. Jamais elle n’avait pu retrouver la trace se ses parents, son nom ne figurant nulle part. Trevor venait de réveiller une vieille obsession : trouver qui elle était, d’où elle venait. Un passé dont elle était entièrement dénuée de souvenirs.

Un petit bruit provenant d’un endroit entièrement plongé dans l’obscurité l’arracha de ses pensées. Un bruit, elle n’en doutait pas une seule seconde, provoqué volontairement. Car les personnes qu’elle avait décidé de toucher en envoyant ses émissaires dans la nature ne se laissaient certainement pas localiser aussi facilement.

Son plan avait donc fonctionné. Droite, elle se tourna vers l’endroit obscur d’où elle ne discernait encore personne, et déclara calmement :


« Je vous ai attendu… »


Dernière édition par Mégane Decircée le Mar 9 Oct - 23:24:58, édité 1 fois
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyJeu 4 Oct - 20:17:24

Lev n'était pas seulement le bras droit de Mikhaïl Dmitriev. Son rôle au sein du clan était bien plus complexe. En plus de ses tâches diverses et variées, Lev était presque un bourreau de travail. Il se faisait un devoir de connaître tous les hommes avec lesquels il travaillait et de suivre tout ce qui se passait dans le vaste monde de la mafia. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'il ait rapidement découvert la purge qui avait lieu depuis quelques temps dans les bas-fonds de Londres.
La plupart était des informateurs, des gens pas très recommandables, mais qui avaient des contacts et qui, en échange d'une somme d'argent raisonnable, pouvaient s'avérer temporairement utile.
Lev avait fait son enquête, découvert un beau tas de merde sous la surface et avait décidé de prendre les choses en main. Car à ce rythme là, toute la petite vermine, utile ou pas, pourrirait six pieds sous terre, et il ne pouvait pas laisser faire une chose pareille.
Cette vermine était une partie de la main d'œuvre de la mafia, donc une partie de son gagne-pain. Il fallait qu'il intervienne. D'autant qu'il n'était pas indifférent aux méthodes employées. La personne derrière tout ça était efficace et pouvait s'avérer un atout de taille, pour un peu que Lev puisse la compter dans ses rangs.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour remonter sa trace. Qu'elle soit une femme n'étonna pas Lev, qui ne savait que trop bien que le sexe faible ne l'était pas. Son jeune âge non plus. Il avait lui-même été très jeune quand il avait rencontré Micha et que ce dernier l'avait pris sous son aile.
Le mafieux avait alors creusé plus profondément, avait découvert qu'on la surnommait "la main droite de Morden" et fait encore d'autres recherches sur ce fameux Morden, un Mangemort. Elle enquêtait sur sa mort, semblait-il. Karkoff avait donc pris la liberté d'en faire autant et avait trouvé quelques pistes qu'il pourrait lui proposer de suivre le cas échéant.
Il avait été plus qu'intrigué de sa disparition depuis la guerre avant d'avoir des échos sur une éventuelle formation chez les Simulacres. Si c'était vrai, elle était encore bien plus précieuse qu'il ne l'avait imaginé, mais aussi plus dangereuse. Il allait devoir la jouer finement. Tant qu'il ne lui avait pas proposé d'accord intéressant, elle était une menace.
Alors il avait attendu qu'elle frappe à nouveau.

Il l'avait regardée faire le sale boulot sans rien laisser deviner de sa présence. Trevor n'était qu'un pourri. Il ne se salirait pas pour essayer de le sauver. Les gens de son espèce n'avaient aucune gratitude et n'hésitaient pas à vous poignarder dans le dos à la première occasion.
Caché dans l'ombre, Lev leva un sourcil quand le prisonnier se mit à vociférer et à insulter la famille de la gamine. Tiens, tiens, même si c'était odieux et franchement grossier, c'était une information intéressante.
Le temps qu'il note dans un coin de son esprit qu'il devrait à l'avenir faire quelques recherches sur ce sujet, elle acheva le bougre à l'aide d'une potion. Elle disait donc vrai, elle fabriquait elle-même ses potions. Voilà une information à laquelle Lev n'avait pas porté attention. Pourtant, si elle s'avérait être la fameuse potionniste qu'elle prétendait, ce qui serait légitime après deux ans chez les Simulacres, elle pourrait lui être encore plus utile qu'il ne l'avait escompté. Une petite perle sur le marché du travail de la mafia.

Quand il ne resta plus de Trevor qu'une bouillie infâme, Lev estima qu'il était temps de révéler sa présence.
La jeune femme se tourna vers lui et lui fit remarquer nonchalamment qu'elle l'avait attendu. Appelez-moi désiré.

Lev esquissa un sourire en coin avant de sortir de l'ombre, dominant l'espace de son impressionnante stature.


- Vous m'en voyez navré.
Répondit-il de sa voix rauque au fort accent Russe. Je déteste faire attendre les dames. Mais vous devez avouer que vous ne m'avez pas rendu la tâche facile.

Car si elle avait laissé quelques indices et pas mal de cadavres derrière elle, elle avait aussi couvert ses traces, sûrement pour qu'elle ne soit pas retrouvée par n'importe qui. Et cela avait fonctionné, Lev n'était pas n'importe qui.

- Permettez-moi de me présenter. Lev Andreïevitch Karkoff. Je travaille pour les Dmitriev et j'ai cru comprendre que vous et moi aurions tout intérêt à collaborer. Je suis venu vérifier en personne que c'était justifié.

Il jeta un regard indifférent au cadavre avant de reporter son attention sur la jeune femme d'un air appréciateur:

- Je crois ne pas m'être trompé.

Ils avaient beaucoup à apprendre l'un de l'autre.
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyVen 5 Oct - 1:21:34

Sans bouger d’un iota, comprendre par là sans lâcher ne serait-ce que de quelques millimètres sa baguette magique -sans la pointer pour autant-, Mégane observa le sorcier sortir petit à petit de l’obscurité. Et au fur et à mesure que celui-ci avançait, Mégane devait lever la tête de plus en plus haut si elle ne voulait pas perdre de vue son interlocuteur.

*Vindiou qu’il est grand Shocked*

Et pour être grand, ça oui il l’était! Le bestiau devait bien mesurer plus de deux mètres de haut. Ses bras épais faisaient approximativement la taille des cuisses de Mégane, et les mains de cette dernière devaient bien avoir deux phalanges de moins que celles du mafieux. La voix grave de celui-ci raisonna contre les parois putrides de l’égout dans lequel ils se trouvaient, et Mégane discerna immédiatement un accent russe à couper au couteau, aussi audible qu’était son accent français. Elle s’autorisa une seconde la liberté de se faire la réflexion que les dialogues risquaient d’être biens animés si les deux sorciers, pratiquant de toute évidence une langue n’étant pas la leur, avaient du mal à comprendre certains mots. Pour le mafieux, elle n’en savait rien, mais Mégane quant à elle éprouvait déjà quelques difficultés à saisir l’intégralité de ce qu’un anglais lambda pouvait bien lui raconter s’il parlait un peu trop vite, alors avec l’accent russe en plus… Mais fort heureusement, c’est d’une voix posée et donc relativement lente qu’il lui présenta, à sa plus grande surprise, des excuses, avant de poursuivre sur le fait qu’elle n’avait pas été si facile à localiser.

Face à ce véritable géant de muscles, du haut de son petit mètre cinquante-cinq et demi (et elle y tient), bien que le russe fasse au moins quatre fois l’épaisseur de Mégane, celle-ci ne put empêcher un léger haussement de sourcil. Bien entendu qu’elle avait laissé volontairement des indices, c’était là son plan. Mais il était évident qu’elle ne laisserait pas la porte ouverte au premier venu. A quoi s’était-il donc attendu ? A ce qu’elle laisse un mémo dès sa première victime avec nom, prénom, adresse et livret de famille? Ou encore y laisser un Patronus -si toutefois elle avait été capable d’en matérialiser un, son esprit étant trop envahit de mauvais souvenirs pour parvenir à se concentrer sur quelque chose de positif (et cet échec avait don de la frustrer au plus haut point)- qui aurait chanté sur un air d’accordéon (ne me demandez pas pourquoi) aux passants son groupe sanguin, son dernier bilan médical et les numéros de ses coffres à Gringott ?


« Je voulais avant tout m’assurer que la personne qui saurait me retrouver serait celle que je cherche à contacter, Monsieur Karkoff. Précautions que, je pense, vous êtes en mesure de comprendre. »

Mégane fixa le dénommé Karkoff de ses yeux vairon, dont l’un était abîmé par une cicatrice lui défigurant la moitié du visage. Elle avait attendu cet instant depuis si longtemps. Deux ans qu’elle n’aspirait qu’à une chose : venger Lucius on le saura…. Consciente qu’elle ne pourrait y arriver seule, elle en était arrivée à la conclusion qu’il lui faudrait à nouveau se rapprocher d’une organisation, d’un clan, peu importe, de quelque chose de puissant exerçant une influence sur le système afin de collecter les informations nécessaires. Mais cette fois-ci, elle serait préparée. Entrer chez les Simulacres avait une double utilité. La former suffisamment pour être en mesure d’affronter l’assassin de Morden. Et se hisser à la hauteur des organisations qu’elle souhaitait approcher. Ne pas commettre la même erreur que durant sa scolarité, et se lancer à corps perdu chez les Mangemorts, la bouche en cœur, dans l’espoir de s’y infiltrer sans être démasquée.

Mégane suivi le regard de Lev vers les restes du malheureux Trevor. Elle avait déjà vu la mort, plus d’une fois. Elle avait déjà blessé d’autres sorciers, ses avants bras en portaient encore les cicatrices, souvenirs de cette attaque dont elle et Lucius avaient été victimes alors qu’elle n’était qu’en troisième année. Elle avait même déjà tué, utilisant cette même potion acide, lors de la Grande Bataille. Mais pourtant, là, c’était différent. Les autres frappes, elle les avait torturés, et le poison qu’elle leur avait administré agissait sur longue durée. C’était la première fois qu’elle tuait de sang froid. La première fois qu’elle avait sous les yeux le résultat direct de ses actes meurtriers. Mais il était trop tard pour éprouver le moindre remord. La machine était en marche. Et la cause en valait le prix.

Face à l’air appréciateur de son interlocuteur, Mégane s’autorisa un léger sourire, une ombre, une esquisse, entendu.


« Disons, pour faire simple, que j’ai été à bonne école. Bien que l’instrument m’ayant permis d’achever cet individu est là un héritage de l’enseignement de mon défunt Maître. Mais la question n’est pas là. La question est, Mr Karkoff, qu’est-ce que vous et les Dmitriev, puisque vous travaillez pour eux, n’est-ce pas ? pouvez faire pour moi ? »

Autant entrer dans le vif du sujet. Elle n’avait pas fait tout ce chemin pour se défiler à présent qu’elle entrait enfin en contact avec un membre du clan Dmitriev. Tout du moins, c’est ce qu’il prétendait. Bien qu’elle ait eu une confiance absolue en ses démarches et précautions personnelles prises pour effacer ses traces et ne laisser des indices qu’aux personnes visées, la prudence était de mise. Aussi, toute impressionnée qu’elle était devant un sorcier de cette prestance, elle ne se démena pas pour autant et se redressa du mieux qu’elle le pouvait afin de limiter au maximum l’écart presque comique de taille qui séparait les deux sorciers.

« Si vous êtes bien celui que vous prétendez-être, j’imagine que je n’ai aucunement besoin de me présenter, je me trompe ? »
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyVen 5 Oct - 11:01:34

Tandis qu’il faisait les présentations, Lev eut tout le loisir d’observer la minuscule jeune femme qui levait les yeux vers lui. Un côté de son visage était défiguré et il reconnu là une cicatrice due à une blessure magique, quelque peu semblable à celle qui lui barrait le torse.
A la différence prêt que celle de la jeune femme semblait plus récente – la sienne avait plus de 15 ans- et plus mauvaise. Mais Lev n’était pas un expert et cela ne l’interessait guère. Seule l’histoire de cette cicatrice vaudrait un jour son attention, s’il parvenait un jour à se rapprocher suffisamment de la jeune femme pour en obtenir le récit.

Elle lui expliqua, presque hautaine, qu’il pouvait sûrement comprendre qu’elle ne souhaitait pas être contactée par n’importe qui et il acquiesça sans un mot.

Il eut un sourire quand la gamine lui demandait ce que les Dmitriev pouvait lui apporter. Elle ne perdait pas le nord cette petite. Elle ajouta que s’il était vraiment celui qu’il avançait être, elle n’avait pas besoin de se présenter.


- En effet. Ce ne sera pas nécessaire. Voyez-vous, Miss Decircée, la question n’est pas de savoir ce que la Mafia peut pour vous, mais de déterminer en quoi Vous, vous pouvez lui être utile. Dans ce cas, et seulement dans ce cas, pour un peu que vous l’ayez mérité, elle vous rend ses bienfaits au centuple.

Rares étaient en réalités ceux qui pouvaient bénéficier des largesses de la famille, car elles dénotaient une loyauté absolue envers le clan et de nombreuses preuves de celles-ci. Certains mourraient bien avant de l’obtenir. Mais Lev sentait que la petite avait le potentiel pour en faire partie un jour, pour un peu qu’elle en accepte les conditions et se plie aux règles du jeu. En attendant, ce que lui voulait obtenir, il l’obtiendrait.

- Nous sommes une grande famille et votre petite vengeance met la pagaille en son sein. Nous ne pouvons le tolérer. Une vendetta personnelle nuirait à nos intérêts ainsi qu’à notre crédibilité. Vous êtes sur notre territoire. Pour tout vous dire, je devrais vous tuer sur le champs pour montrer l’exemple. On ne s’attaque pas au Clan Dmitriev, Miss Decircée.

Il avait annoncé cela de sa voix calme et lente habituelle, mais on sentait la menace derrière ses propos.

- Mais je suis prêt à laisser passer votre petite vengeance car vous et moi savons que cela ne vise pas la mafia. Nos informateurs sont d’anciens informateurs de Mangemorts et je comprends l’intérêt que vous y trouvez. Disons que vos objectifs personnels vont ont quelque peu aveuglés dans leur entreprise.

Après la menace, l’absolution. Puis enfin, la compréhension et la proposition. Tel était la recette d’une collaboration bien menée. Lev ne perdait jamais cette partie-là car il savait présenter les choses sous un angle qui lui était toujours favorable.

- Nous pouvons vous aider à découvrir qui a tué Mr MORDEN, mais seulement si vous acceptez de faire les choses à MA façon. Si vous collaborez avec nous, nos ressources deviendront les vôtres. Nous avons des oreilles et des yeux partout. Pour un peu que les ordres viennent de plus haut, vos réponses arriveront plus vite. Quand on connaît le sort réservés à ceux qui déplaisent aux Dmitriev, croyez-moi, votre petite séance de torture ressemble à une partie de plaisir.

Car Trevor était mort bien trop vite. Même si cela n’avait pas été très agréable, cela ne ressemblait en rien aux tortures physiques et psychologiques dont la Mafia était capable. A la fin, les prisonniers suppliaient qu’on les achève et souvent leur calvaire n’était pas fini.
Lev participait rarement à ces petites sauteries. Il avait des gens de confiance pour faire ça. Des gens consciencieux qui ne prenaient pas plaisir à ce qu’ils faisaient mais qui le faisaient bien. Ils étaient une poignée mais Lev ne faisait appel qu’à eux.
Souvent, la torture psychologique était suffisante pour obtenir ce qu’ils voulaient et il était rare qu’ils en viennent à achever leur victime. Il était plus utile de les garder sous surveillance et de se rappeler régulièrement à leur bon souvenir pour qu’ils restent dans le droit chemin.
Deux années avec les Simulacres avait du lui apprendre beaucoup de choses, mais pas tout. Leur enseignement était bien plus long et bien plus complexe.
Lev se demandait d’ailleurs comment elle était partie. Ils n’étaient pas vraiment du genre à laisser partir leurs recrues.


- Alors, reprit-il. Que pensez-vous pouvoir apporter à la Mafia, Miss Decircée ?

Il avait bien quelques idées, mais il attendrait d’entendre ce qu’elle avait à lui dire avant de faire des propositions. Toujours rester maître de la conversation, voilà le secret.
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptySam 6 Oct - 1:04:54

Ainsi donc le sorcier semblait dire la vérité. Bien que le fait de l’appeler par son nom ne constituait pas en sois une preuve formelle, puisque Trevor l’avait vociféré quelques instants plus tôt, la manière dont Lev se comportait, la façon dont il s’adressait à elle ne trompa pas les sens de la jeune femme. Il serait insensé de prétendre que cette dernière ne fut pas intimidée par la présence du mafieux. Après tout, même si elle avait flirté avec des milieux peu recommandables, c’était la première fois qu’elle obtenait un entretien en face à face avec un émissaire direct. Un entretient qu’elle avait sollicité, aussi malgré l’inquiétude qui gagnait peu à peu ses sens, il ne fallait pas flancher. Et si Mégane était maître en quelque chose, c’était bien dans l’art de tenir tête, coûte que coûte. Une carte qu’il fallait néanmoins jouer avec modération. Parfois, faire profil bas pouvait s’avérer plus sage. Néanmoins, avons-nous déjà perçu le moindre signe de sagesse chez cette demoiselle ? Jamais, je le crains.

Aussi conserva-t-elle contenance en façade, et prit son courage à deux mains tant-dis qu’elle attendait que Lev ait terminé ses explications avant d’intervenir. Il allait falloir la jouer stratégiquement. Plier sous la menace, ou accepter n’importe quel marché sans négociation serait signe de faiblesse et dès lors, elle perdrait toute crédibilité. D’autant que les menaces du sorcier eurent l’effet escompté. C’est pourquoi, lorsque le russe eut terminé sur la partie de plaisir tortionnaire, la française prit quelques secondes, hésitant sur sa réponse, avant de finalement prendre la décision que, au point où elle en était, autant y aller à fond. Il n’était pas content qu’elle ait tué sa main d’œuvre ? Très bien.


« Sur votre territoire… ? Aujourd’hui, oui, peut-être. Mais cette vermine a travaillé pour moi bien avant que vous n’effleuriez les routes de cette allée, Mr Karkoff. Aussi, malgré tout le respect que je vous dois et dont je ferai, n’en doutez pas, preuve à l’avenir, sachez qu’il n’est pas de ma responsabilité si vous engagez du personnel qui n’aurait, malheureusement, pas honoré leur précédent contrat. A savoir le mien. Il s’agit d’un regrettable malentendu qui ne se reproduira plus, surtout si à l’avenir vous vous montrez plus perspicace en ce qui concerne le passif et la fiabilité de votre main d’œuvre. »

C’était culotté. C’était de la provocation presque gratuite. Mégane se gifla intérieurement pour avoir eu le toupet de faire une telle réflexion. C’était tout ou rien. Soit ça prenait, l’intérêt du mafieux étant peut-être sensible à l’audace. Soit elle s’était planté en beauté et là… là il faudrait improviser.

« Néanmoins, je ne peux que comprendre le désordre que mes actes ont provoqués dans votre organisation. Et c’est précisément sur ce point que nous allons négocier. En effet, loin de moi l’idée de bouleverser vos occupations. Vous l’avez compris, c’est évident : j’ai besoin de vous. Et je ne me serai pas laissé localiser si vous, vous n’aviez pas besoin de moi. »

Elle s’avança de quelques pas, enjambant précautionneusement les restes de Trevor, et se positionna juste en face du mafieux, ce qui l’obligea à lever la tête encore plus haut. Par les poils de jambe de Madam Mim, si ça continuait elle en perdrait l’équilibre. Déjà que celui-ci était précaire…

A présent à quelques centimètres du nombril sorcier, elle défit la chaîne qui retenait le médaillon frappé aux initiales des Morden et le tendit à son interlocuteur. Jamais encore elle ne s’était séparée du précieux bijou, dont la valeur était non seulement sentimentale, mais aussi personnelle. Ce médaillon lui avait servit, et lui servait encore, de véritable laisser passer.


« Voici le premier gage de valeur. J’ai été la disciple de Mr Morden dès l’âge de onze ans. Si vous avez enquêté sur moi, alors vous avez sans doute enquêté sur lui. Il m’a formée, enfin, le temps qu’il a pu. Vous permettez… ?»

Par réflexe, un réflexe légèrement imprudent et quelque peu hors contexte, elle récupéra sans cérémonie le médaillon qu’elle remit presque amoureusement autour de son cou. Elle se sentait nue, sans lui. Poser le précieux bijou dans les mains de quelqu’un d’autre, un inconnu de surcroît, constituait une véritable épreuve, aussi futile cela pouvait-il paraître, pour la française.

« Je m’en voudrai de vous imposer un entretient prolongé dans de telles conditions, aussi vais-je me saisir de ma baguette, la voici… et vais-je l’utiliser afin d’épurer quelque peu l’atmosphère. »

Sans quitter Lev des yeux, le fixant d’une expression entendue et méfiante à la fois, elle fit très lentement danser sa baguette autour d’elle, avec des gestes les plus doux possibles afin que son interlocuteur ne se sente aucunement menacé par un mauvais sort éventuel. Une fine pellicule translucide entoura les deux sorciers, à présent à l’abri des odeurs nauséabondes qu’offraient ces lieux charmants. L’air maintenant parfaitement respirable, elle pointa sa baguette sur la chaise, toujours avec lenteur et précaution, et celle-ci se dédoubla, offrant de quoi s’assoir aux deux protagonistes. Là, deux verres et une bouteille remplie d’un liquide vert clair flottèrent jusqu’à eux.

« J’ai pensé qu’une spécialité française pourrait vous plaire. Je vous laisse vérifier comme bon vous semble que son contenu n’est pas empoisonné, bien qu’il aurait été sot de ma part de tenter de vous tuer après avoir déployé tant d’efforts pour vous rencontrer. Nous pouvons parler sans crainte, j’ai pris la liberté de jeter le sortilège d’Assurdiato avant l’arrivée de Trevor. »

Elle s’assit, laissant la bouteille d’Absinthe aux bons soins de Lev. Toujours précautionneusement, un peu trop peut-être mais Mégane tenait absolument à mettre son interlocuteur en confiance et éviter une mauvaise réaction de sa part, elle sorti de sa poche intérieure un parchemin qu’elle déroula, consciente qu’il faudrait plus d’un seul et unique gage de valeur à présenter, accompagné d’un petit coffret.

« Vous trouverez ici deux listes. La première, des potions, filtres et poisons divers dont je maîtrise la préparation. La seconde se rapporte à la première si ce n’est qu’ils sont de ma propre invention. Vous en avez eu un aperçu ce soir. Il s’agit là d’un échantillon, bien entendu. C’est pour vous.»

Le coffret contenait une demi-douzaine de fioles. Les trois premières étaient remplies de Véritaserum, Potion de régénération sanguine et un poison qui s’avérait mortel si on l’ingérait, ou si la peau entrait en contact avec elle. Les trois autres renfermaient des inventions de Mégane. Parmi elles le fameux poison à effet retardataire qu’elle avait administré à ses victimes, et deux de sa spécialité : une explosive à effet acide, une autre à effet nécrosique. Un minuscule échantillon, donc. Mais elle n’allait pas prendre le risque de tout dévoiler dès la première manche. C’est précisément la raison pour laquelle elle s’abstint de jouer sa dernière carte : une clé. Une clé en argent, finement ouvragée, frappée par les armoiries des Simulacres. Lev avait de toute évidence mené son enquête, et devait bien se douter qu’elle avait suivi une formation chez eux, Mégane savait néanmoins pour être entrée elle-même dans l’Ordre que seul ce laisser passer pouvait attester de son appartenance à cette organisation, et par la même occasion, avancer la crédibilité de ses compétences.

« Je pense donc pouvoir apporter mes ressources à votre famille. Et, bien entendu, combler la main d’œuvre que je vous ai fait perdre. Je m’engage également à ne plus supprimer cette main d’œuvre, palliatif à ma vengeance, si en échange… vous m’offrez l’assassin de Lucius Morden. Car c’est lui que je veux. Aidez moi, et vos sbires resteront saufs.»

Sur ces mots, elle s’autorisa un regard vers les restes de Trevor. Aussitôt les dernières paroles de la petite frappe raisonnèrent à nouveau à ses oreilles. Elle avait mit de côté ses recherches sur ses origines dès le jour où Lucius lui avait fait ses adieux. Elle n’avait pas encore assimilé la violence de l’information quant à la nature de ses parents. Pour tout dire, elle s’était imaginée issue d’une noble lignée, et non d’un trou à rats. Une information insultante qu’il lui faudrait approfondir, et ensuite étouffer…

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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptySam 6 Oct - 8:43:36

Lev leva un sourcil quand la jeune femme insinua qu'il choisissait mal ses informateurs.
Elle avait du culot cette gamine. Mais si Lev était patient, il n'aimait pas qu'on lui manque de respect.
Elle sembla se raviser devant son air sévère et elle essaya une autre approche, toujours aussi maladroite.


- Ne poussez pas votre chance, Miss Decircée, je ne serai pas toujours aussi conciliant. Sachez que le passé de cette vermine, ne m'intéresse en aucun cas. Tout ce qui m'importe, c'est l'utilité qu'ils ont à un moment donné. L'une de vos victimes avait des informations importantes à nous communiquer. Sans elle, notre travail est considérablement ralenti. Ce sont des affaires de plusieurs milliers de gallions dont il s'agit, vous comprendrez donc que mon patron ne soit pas ravi.

Elle changea de discours pour continuer à arguer qu'il avait besoin d'elle. Rien n'était plus faux. Il n'avait pas besoin d'elle, il avait besoin de quelqu'un comme elle. Elle serait certainement un atout, mais il ne s'embarrasserait pas de quelqu'un de trop volubile, pas pour les missions qu'il envisageait de lui confier. Il valait mieux qu'elle fasse attention. Pourtant, il ne l'interrompit pas.

Elle se rapprocha de lui et il s'amusa de la trouver si minuscule. Elle lui tendit son médaillon pour gage de bonne foi. Il l'étudia quelques instants, confirmant les résultats de son enquête préliminaire sur elle et Morden. Il ne broncha pas quand elle reprit le bijou pour le remettre autour de son cou. Le regard plongé dans celui de la jeune femme, il la regarder formuler quelques sorts. Le premier les coupa de l'odeur nauséabonde des égouts et du corps, le second leur offrit de quoi s'asseoir avant de faire apparaître bouteille et verres.
Lev ne se sentait pas menacé, il avait pris ses dispositions. Il n'était tombé qu'une fois dans un guet-apens et cela lui avait servi de leçon. Il arrivait toujours beaucoup plus préparé que nécessaire. La jeune femme aurait été surprise si elle avait essayé de s'attaquer à lui. Mais il préférait garder ses secrets pour le moment.

Le Russe s'empara de la bouteille et rempli les deux verres avant d'en tendre un à la jeune femme :


- Il n'y a qu'une façon dans mon pays de prouver que sa boisson n'est pas empoisonnée. Être le premier à la déguster. Après vous, Miss.

Il leva son verre et attendit que la jeune femme ait vidé le sien avant d'en faire autant. Cela ne valait pas une bonne vodka mais c'était une boisson intéressante.

Puis il s'intéressa au parchemin et au petit coffret qu'elle lui remettait. Il l'ouvrit avec intérêt et consulta les échantillons. Voilà qui s'avérait très intéressant.
Il faudrait qu'il en parle rapidement à Micha. Une potionniste de talent serait un atout non négligeable. Mikhaïl avait déjà le jeune Bower, cet alchimiste on ne peut plus prometteur, et s'il combinait son savoir à celui de la jeune femme, ils pourraient sûrement faire des merveilles. Il enregistra l'information et la laissa continuer à se vendre.

Il attendit qu'elle ait terminé, oscillant entre amusement et agacement face à son ton présomptueux. Il était temps de remettre les pendules à l'heure. Même s'il la dépassait déjà largement en étant assis, il se leva et se tourna vers elle, les mains nonchalamment croisé devant lui.



- Nous n'allons rien négocier du tout, Miss Decircée. Voici ma proposition, et par proposition j'entends "voici ce que nous allons faire" : je ferai appel à vous pour des missions plus ou moins délicates et pour chacune d'entre elle menée à bien, je vous donnerai une piste à creuser. Une piste dont je me saurai au préalable personnellement assuré qu'elle vous servira. Notre collaboration débutera quand je l'aurai décidé et se terminera de la même façon. Si je ne suis pas satisfait de votre travail, je mettrai fin à notre engagement. Si j'ai le moindre doute sur votre implication totale dans les affaires de la mafia, je mettrai fin à notre engagement. Si vous tentez de me doubler, ou si j'ai la moindre raison de penser que vous envisagez de nous trahir, je vous tuerai.


Il avait expliqué cela avec son calme olympien habituel. Il n'y aurait pas de négociations. Les choses se feraient telles qu'il l'avait décidé.

- Je n'ai pas besoin de vous. Personne n'est irremplaçable, même s'il sera sûrement difficile de trouver rapidement un collaborateur de votre qualité.

C'était un petit compliment, même si elle ne le verrait probablement pas tel quel au milieu du reste.

- Je n'ai aucun doute quant à vos qualifications. Votre parcours parle pour vous. Que vous soyez ici face à moi me confirme votre courage et ce que j'ai vu m'a prouvé votre talent. Assurez-vous simplement que votre courage ne vous rende pas trop téméraire. Les gens qui parlent trop ne font pas long feu dans la Famille.

Il sortit à son tour sa baguette, sans la prudence dont elle avait fait preuve car ses propos impliquaient bien qu'il n'avait pas l'intention de la supprimer pour l'instant, et suite à un enchevêtrement complexe, fit disparaître le petit coffret et les parchemins, ainsi que la bouteille. Cela pourrait toujours dépanner…

- En revanche, si je suis satisfait de votre travail, et que grâce à nous, vous parvenez à obtenir la vengeance que vous souhaitez, nous pourrons peut-être envisager une collaboration à plus long terme. Mais nous n'en sommes pas là. Alors, Miss Decircée, quand êtes-vous prête à commencer ?
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyLun 8 Oct - 22:58:36

… Ben quoi ? Personne ne peut être parfait. Même si, soyons honnêtes, l’imperfection de Mégane frisait la perfection puisqu’elle venait d’elle. Vous avez envie de dire « lol » ? Moi aussi.

De toujours, l’instinct de survie de Mégane avait emprunté un chemin des plus insolites. Là où, face à la menace ou la pression le subconscient d’un sorcier sain d’esprit aurait décidé de capituler et de faire profile bas, celui de Mégane en revanche préférait une toute autre technique. Celle du « je te rentre dans le lard ». Faire plus de bruit que la bête sauvage qui nous fait face afin de lui donner l’illusion qu’elle a affaire à plus gros qu’elle. Une grande gueule quoi. Du bluff. Et le pire, dans tout ça, c’est que Mégane ne le faisait même pas exprès. La plupart du temps, ses instincts de survie annihilaient toute conscience du danger. Il lui faudrait songer un jour à remercier sa bonne étoile de l’avoir conduite jusqu’à présent à s’en tirer, on ne savait comment, à chaque coup. Car oui, ce comportement impulsif et irréfléchi l’avait, contre toute attente, sauvée chaque fois sans qu’elle ne le réalise, à des années lumières de s’imaginer ne serait-ce qu’une fraction de seconde le poids du danger qui avait pesé au dessus de sa petite tête brûlée.

Mais, pour une fois… quelqu’un avait réussi à repousser le barbare psychique de la française dans les retranchements les plus profonds de son subconscient. Et il n’avait pas fallut moins de deux mètres huit de muscles en la personne du bras droit du Parrain de la Mafia pour arriver à ce premier pas de sagesse. Ma fois, mieux valait tard que jamais.

Mégane n’avait pas bronché tout au long des répliques de son interlocuteur. Elle s’était contentée de lever son verre avant de le vider d’une traite, et reniflait néanmoins par-ci par là lorsque certaines déclarations venaient titiller le barbare assommé qui risqua bien fort de se réveiller à l’évocation de l’absence totale de négociation. Ceci dit il renonça bien vite à une quelconque récidive lorsqu’il perçu la menace de mort annoncée par Lev comme si ce dernier avait parlé de la météo.


« Je prends acte de vos conseils, Mr Karkoff. Sauf le dernier. Je ne me sens en aucun cas visée par celui-ci. Vous trahir reviendrait à me trahir moi-même. Cette quête a plus de valeur à mes yeux que ma propre vie.»

On n’aurait pu nier la sincérité dans les paroles de Mégane tant celle-ci était palpable. Pour dire vrai, la jeune fille commençait à être à bout de forces. Tuer n’avais jamais été dans sa nature, mais la soif de vengeance l’aveuglait. Elle s’était dévoué corps et âme dans cette tâche infâme et son salut dépendait entièrement de son intégration à la Mafia. Cela faisait deux ans qu’elle s’y était préparée. Elle avait besoin de souffler, de se dire « ça y est, j’y suis ».

Lev fit disparaître le coffret, les parchemins et même la bouteille d’Absinthe, ce qui arracha un faible sourire en coin à la sorcière. C’est alors qu’il prononça LA phrase. Celle qui conduirait la jeune fille vers un chemin qu’elle ne pourrait jamais plus rebrousser. Franchir le pas n’offrait aucun retour possible. C’était comme vendre son âme. Une enchère qu’elle accueillit avec soulagement, car cela montrait qu’elle était parvenue à atteindre une partie de son but. Elle se leva, se tordant le cou pour plonger ses yeux dans ceux de Lev qu’elle fixa avec, bien dissimulé sous son masque impassible, une pointe de gratitude.


« Je suis prête, Mr Karkoff. Demandez-moi d’agir, j’agirai. Demandez-moi d’apprendre, j’apprendrai. Vos conditions seront les miennes. Si toutefois vous me donnez votre parole que j’aurai son nom. Et seulement son nom. Je veux le tuer moi-même. »

Après tout, à bien y penser, quelle autre négociation aurait-elle pu faire ? Elle venait d’obtenir ce qu’elle avait cherché. Une entrée, aussi fine soit-elle, au sein de la Mafia, avec en échange des informations qu’elle n’aurait pu espérer obtenir seule.

Elle avait beau avoir été formée par un Mangemort, s’être battue lors de la Grande Bataille, avoir suivi un apprentissage exigeant chez les Simulacres et avoir assassiné une demi-douzaine de personnes, Mégane n’en restait pas moins une jeune personne. Et les jeunes personnes ont irrémédiablement leurs instants de faiblesses. Miss Decircée avait besoin de décompresser un peu. Sans prendre la peine de se montrer tout aussi prudente qu’elle ne l’avait été quelques instants auparavant, elle claqua des doigts, un peu brutalement, et une cigarette apparue entre ses lèvres fines. Elle l’alluma d’un rapide passage de la main devant le bout du mégot et tira généreusement dessus. Il fallait qu’elle accuse le contrecoup de toutes ces émotions.


« Que puis-je faire pour vous, Mr Karkoff ? »
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyMar 9 Oct - 16:10:47

Lev salua les propos de la jeune femme quand elle assura que son objectif avait bien plus d’importance que sa vie. Elle comprenait donc l’importance de leur collaboration et n’avait pas l’intention de les trahir. Parfait. Cela n’empêcherait pas le géant de la surveiller. On ne restait pas le bras droit d’une des plus puissantes familles de la Mafia sans tout un arsenal de précautions.

Elle répéta son engagement à suivre ses ordres, quels qu’ils soient et il acquiesça :


- Vous aurez ce que vous cherchez, Miss Decircée. Et pour ajouter une preuve de ma bonne foi, nous allons définir une date limite à la réalisation de votre vengeance.

Il n’était en aucun cas obligé de faire une telle faveur à la demoiselle mais il était convaincu qu’elle saurait l’apprécier. Lev était du genre à penser que la gratitude et la loyauté valaient mieux que toutes les menaces du monde. Maintenant qu’il s’était assuré s’être fait comprendre en lui parlant de son hypothétique assassinat, il souhait à présent lui montrer le côté positif de leur collaboration.

- Mettons, un an. Cela vous paraît-il raisonnable ? Si d’ici un an nous ne sommes pas parvenus, ensemble, à retrouver le meurtrier de Mr MORDEN, vous serez libre de tout engagement. Mais j’ai bon espoir qu’il nous faille moins de temps pour y parvenir.

Et d’ici là, elle aurait peut-être décidé de les rejoindre en tant que membre à part entière. Avec tant de talent à son âge, elle était promise à un bel avenir, pour un peu qu’elle ne gâche pas tout.
Il aimait bien cette gamine, il allait suivre ses progrès, et qui sait, peut-être la prendrait-il sous son aile ?

Elle fit apparaître une cigarette qu’elle porta à ses lèvres et en tira une bouffée avant de demander au mafieux ce qu’elle pouvait faire pour lui.


Spoiler:
- Commencez par me débarrasser de ça… dit-il en montrant le cadavre de Trevor. Et faites-moi plaisir, maintenant que le message est passé, si l’envie vous reprend de tuer à tout va, nettoyez derrière vous et tenez-moi au courant.

Satisfait de la tournure des évènements, Lev regarda sa montre. Il était temps d’y aller. Il avait obtenu ce qu’il voulait.

- Je suis attendu je vais donc vous fausser compagnie. Je n’ai pas besoin de vos services pour l’instant mais je vous contacterai dès que ce sera le cas.

Avant qu’elle ne lui demande comment il comptait s’y prendre pour la joindre il ajouta :

- Ne vous inquiétez pas, je saurai vous trouver.

Il fit mine de partir avant de se retourner une dernière fois, un sourire amusé sur le visage.

- J’ai été très satisfait de notre rencontre Miss Decircée. J’ai de grands espoirs pour vous. J’espère ne pas être déçu. Bonne soirée.

Puis il disparut dans l’ombre. C’était comme s’il n’avait jamais été là.

Quand il retourna chez les Dmitriev, un peu plus tard cette nuit-là, Micha l’attendait pour leur verre de vodka habituel. Ces retrouvailles quotidiennes étaient un rituel, une tradition presque aussi vieille que leur amitié qui permettait aux deux amis de se parler franchement, sans les étiquettes de patron et d’employés qu’ils veillaient à respecter le reste du temps.

Lev s’assit face à Mikhaïl et ce dernier lui montra le petit coffret qui trainait au pied de la table :


- Tu m’expliques ?

Lev eut un sourire et servit les deux premiers shots de la soirée :


- Je crois avoir enfin trouvé quelqu’un à la hauteur de mes exigences… elle va te plaire.
- On parle plaisir ou affaire ? Parce qu’il me semblait que pour le plaisir, tu avais déjà trouvé ce qu’il te fallait… comment c’était déjà ? Miss Desire ? Non… Miss Passion ? Ha non, je me souviens, Miss Love. Tu n’étais pas totalement satisfait ? Demanda-t-il, goguenard.
- Ho la ferme, je le saurais si tu ne nous avais pas interrompu… deux fois… gronda Lev.

Micha eut un rire sourd tandis que Lev secouait la tête avant de répondre :


- Affaire bien sûr. Notre petite vendetta chez les sous-fifres, c’était elle. Mégane Décircée. Un drôle d’hypogriffe. Elle est prometteuse.

- Je te fais confiance.
- Comme si tu avais le choix…

Puis pour couper court, il s’empara de son verre et le leva vers son vieil ami avant de le vider d’un trait.

- На здоровье!
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MessageSujet: Re: La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé]   La Main Droite de Morden [PV Lev'] [Terminé] EmptyMar 9 Oct - 23:24:20

La proposition de Lev avait eu pour conséquence de faire cligner les yeux de Mégane plusieurs fois, le temps qu’il fallut pour que l’information parvienne jusqu’à sa conscience. Une date butoir. C’était plus qu’elle n’aurait pu l’espérer. Réflexion faite, c’était un point auquel elle n’avait même pas songé, et pourtant il avait son importance. Un an. Elle accueillit cette déclaration comme un don salvateur. Un an, c’était un peu moins que ce qui lui restait à vivre.

Elle ne connaissait absolument pas Lev. Mais inexplicablement, quelque chose chez lui la conduisait à lui faire confiance. Un peu comme ce jour où elle avait rencontré pour la première fois Lucius (oui, je vais vous bassiner encore longtemps avec, faudra vous y faire). Un parfait inconnu qui sillonnait les rues de l’Allée des Embrumes, tout de noir vêtu, le visage sombre et qui l’avait abordée alors que l’atmosphère de cette époque était plus que menaçante. Et dès leurs premiers échanges, elle lui avait accordé sa confiance. Le russe n’avait pourtant aucun point en commun avec Morden. Et les enjeux étaient bien différents. Néanmoins… lorsqu’il lui annonça qu’elle aurait sa vengeance dans moins d’un an, elle le cru sans hésiter.


« Je suis très sensible à votre preuve de bonne foi, Mr Karkoff. Et je ne doute pas une seule seconde que cet accord sera respecté dans les temps. »

De toute manière, il y avait de fortes chances pour que son engagement prenne fin, quelle le veuille ou non, une fois le délai passé. Sauf si Aïlin parvenait à extraire les essences nécessaires et qu’elle réussissait à trouver la bonne formule pour la confection de ce fameux filtre dont il lui avait parlé. Mais ça… c’était secondaire.

La nicotine détendit quelque peu les nerfs de Mégane, qui savoura ce petit instant éphémère de bien être. Elle acquiesça d’un signe entendu la demande de son collaborateur, puisque c’est ce qu’il était à présent.


Spoiler:

« Ce sera fait sans faute. Quant au reste, sauf sur ordre de votre part, je n’ôterai la vie que d’une seule personne à l’avenir. »

Les choses s’étant déroulées de façon satisfaisantes, et l’atmosphère étant plus détendue, elle s’autorisa à ajouter avec un petit regard malicieux, sur une note de plaisanterie respectueuse :

« N’ayez crainte pour vos sbires. Notre accord les absout de leur précédent contrat… »

Puis, Lev lui annonça qu’il était temps pour lui de partir. Bien que, remarquablement caché encore sous l’épaisse couche de stress, Mégane appréciait la compagnie du mafieux, cette nouvelle la soulagea. Elle était épuisée et n’avait qu’une hâte : quitter l’endroit, respirer l’air frai du dehors et s’abandonner à la douce satisfaction d’avoir atteint son but. Ce repos sera de courte durée toutefois, car de nouvelles épreuves ne tarderaient pas à se présenter à elle à présent qu’elle avait fait un nouveau pas en avant. Ce n’était là que le prélude de sa mission.

Elle avait ouvert la bouche mais la referma aussitôt lorsque le sorcier lui assura qu’il saurait où la trouver. Bien entendu, où avait-elle la tête.


« Je compte sur vous. »

Oh ça oui, qu’elle comptait sur lui. Elle n’avait pas la moindre envie de déroger à ses engagements en semant encore par ci par là quelques cadavres afin de prendre rendez-vous avec lui. Mais elle ne se fit pas trop de soucis à ce sujet. Elle avait confiance. Peut-être pas une confiance aveugle, n’exagérons rien. Mais elle sentait qu’elle tenait le bon bout. Grâce à Lev, et à leur collaboration, elle pourrait rendre Justice.

Elle salua le sorcier. Intéressante rencontre. Quelles autres surprises encore cette association allait-elle lui réserver ? Seul l’avenir le lui dira. Sans doute était-ce dû à l’adrénaline qui retombait brutalement à présent que le marché était conclu, ou bien juste le soulagement que cette soirée ait portée ses fruits, mais les mots se frayèrent seuls un chemin entre les lèvres de la jeune fille, des mots qui habituellement se montraient des plus frileux :


« Merci, Mr Karkoff. »

Mais il avait déjà disparu, absorbé par l’obscurité.

Sans perdre un instant, Mégane s’approcha des restes de Trevor. Ce fut seulement maintenant, à présent qu’elle était seule et allégée du poids de sa mission concernant l’approche de la Mafia que toute la pression accumulée depuis des mois tomba aussi brutalement et sûrement que la hache du bourreau sur le cou d’un condamné. Les jambes de la française se dérobèrent et elle tomba à genoux sur le sol noyé, grelottante, peinant à reprendre son souffle. Elle refusera toujours de l’admettre mais le picotement significatif au niveau de ses yeux ne pouvait démentir l’arrivée des larmes qui se mirent à ruisseler le long de ses joues blanches. Des larmes d’exténuation. Des larmes de soulagement. Mais aussi des larmes de peur. Le chemin qu’elle empruntait l’effrayait, tout comme la vision de ce que sa haine pouvait la conduire à faire, et de ce qu’elle la conduira à découvrir.

D’un geste instinctif, elle resserra sa cape sur ses épaules. Cette même cape, lourde et chaude qu’elle portait depuis l’âge de 12 ans. Ce même tissu qu’il avait déposé sur ses épaules, un jour de pluie, pour la réchauffer alors qu’elle avait froid, et qui avait prolongé l’étreinte qui s’en était suivie. Une étreinte qu’elle cru ressentir en cet instant. Là, le regard déterminé fixant un point imaginaire droit devant elle, elle se releva. Elle avait vendu son âme, et perdrait ce qui restait d’elle bientôt. Mais ça en valait le prix.

Un pas après l’autre, elle se dirigea vers un coin opposé de là où Lev avait disparu. Sans prendre la peine de regarder en arrière, elle jeta par-dessus son épaule une nouvelle fiole de potion qui embrasa l’espace de flammes affamées. Elle savait ce qui lui restait à faire. Ou plutôt, à refaire. Une tâche qu’elle avait laissée de côté, bien des années auparavant. Un autre point de sa formation qu’elle n’avait pas achevé, et qui serait un atout majeur, sans nul doute, pour mener à bien sa quête.

Elle disparu à son tour. Et les lieux sombres, dévorés par les flammes purgatives, firent résonner l’écho de sa détermination.


« Qu'il en soit ainsi. »
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