[Ce rp se déroule durant les deux premières semaines de rentrée ^^]

Il aurait pu écrire « Je m’excuse de t’embêter » plutôt que « Merci ». Non? Oui? Que penser… Le gamin regrettait un peu ce qu’il avait fait. Après tout, sa vie lui appartenait. Il n’avait pas à ce soucié de remercier les gens qui lui venait en aide, n’est-ce pas? Pourtant… Pourtant, il en avait vraiment eut envie, vraiment eu besoin. Ça avait été plus fort que lui. Et puis… Et puis, la rouquine ne lui avait rien fait, hein? Il lui devait bien ça, n’est-ce pas? Et même s’il n’était qu’un serpent. Et même s’il n’avait sans doute aucun intérêt pour elle. C’était la moindre des choses, pas vrai? Parce que derrière ses aires morbides et ennuyé, il y avait un peu plus que ça, fort caché derrière ce masque blanc, recouvert de bleus et de traces de sang. Mais il ne pouvait pas non plus la laisser comme ça, dans l’indifférence? Elle ne savait même pas que ça provenait de lui, la poisse… Elle avait été un peu trop lunatique sans doute pour percevoir d’où la boule de parchemin provenait lorsqu’il l’eut lancée… Et bien trop gêné par la situation pour se tourner vers elle, quel con, vraiment…

Soupirant, le gamin ne pouvait donc qu’attendre la fin du cours du petit nain de jardin qui leur enseignait les sortilèges. Il ne faisait rien… un peu comme à son habitude, à vrai dire. Rien : aucune participation, il ne répondait pas aux questions, et sombra tout particulièrement dans sa contemplation du néant. Il alla même jusqu’à ne pas prendre conscience du fait que les TP était déjà commencé, que de sorts fusaient tout autour de lui. Rien à faire, il était enfermé dans une bulle impénétrable. Il aurait sans doute fallu au prof de lui foutre une claque pour le ramener à la réalité, mais ce n’était pas vraiment le genre de chose que faisait habituellement le petit professeur, n’est-ce pas?

Le son strident de la cloche retentit, le faisant sursauter. Déjà? Mais… Il n’avait même pas fait le TP… La poisse… Ce fut donc un parchemin vierge que le petit Professeur récupéra de la part du gosse de douze ans qui ne réprima qu’une moue fatiguée et un haussement d’épaule. Il n’allait pas débattre sur ce sujet, après tout. Refermant son sac, du quel il n’avait d’Ailleurs rien sortit de tout le cours, en fait, il le glissa sur son épaules gauche, bailla un moment à s’en décrocher la mâchoire… jusqu’à ce que son regard ne se perde dans la foule. Suivant la vague, il sortit de classe jusqu’à percevoir du regard la fameuse tignasse rousse. Non, décidément, il ne pouvait pas laisser filer comme ça… Il se faufila donc entre les élèves qui se bousculaient, criaient, l’embêtaient par la même occasion. Il les ignora tous… Il s’était fixé un but et comptait bien l’atteindre. Mais elle lui filait entre les doigts… Et il refusait de s’adresser à elle en compagnie d’autres gens…

« McHenry! Page! »

Il gueula littéralement son nom dans le brouhaha, en espérant qu’elle le saisisse et ne lui donne le temps de la rejoindre avant de littéralement disparaitre de son champ de vision. Et malgré la couleur de feu qu’arborait la fillette, il était, mine de rien, pas très grand comme gamin et donc, se devait presque de sauter pour l’apercevoir, part moment.

[Pfiou, navré pour mon retard...]

C’était à croire que ça le faisait exprès. Comme si le destin lui-même refusait qu’il fasse preuve d’un peu d’amabilité une seule fois en sa courte existence. Il ne voulait pas attendre à demain, ou dans une heure. Il ne voulait pas attendre la fin du prochain cours, ou le début de ce dernier, parce qu’il en aura perdu le peu de courage qu’il avait à cet instant précis. Aussi se renfrogna-t-il un peu à cette idée. Les gens le faisaient tous tellement chier là, tout de suite, à se balader comme ça, comme des crétins, dans le couloir. Était-ce juste pour l’embêter lui? Tant pis… Si on le bloquait, il forcerait le chemin… Il fallait… ça lui rappelait vaguement ce sentiment ressentit le soir avant d’aller prendre le train pour Poudlard. Le sentiment qu’il fallait impérativement qu’il le fasse, comme si sa vie propre en dépendait, comme si cela allait changer le court de sa misérable histoire.

Il leva un pied pour se mettre de nouveau en marche, balançant volontairement son coude dans le ventre d’un bien plus grand que lui qui, évidemment, le chercha rapidement des yeux, sans l’apercevoir puisqu’il en avait profité pour s’éclipser rapidement. Si ceci était le seul moyen pour lui de se forcer un chemin? Soit, il ferait ainsi, jusqu’à se risque de se faire prendre et taper dessus. Ce qui allait forcément le déplaire, mais réaction à laquelle il allait s’attendre, au moins. Aussi finit-il par atteindre le mur opposé, où son regard de jais pu enfin avoir l’occasion de se poser sur la cible qu’il convoitait depuis quelques minutes déjà : la rouquine. Dans un ultime effort, sentant son corps protester violemment à toute cette agitation à laquelle il n’était guère habitué, il se dirigea vers elle, ni vu ni connu, comme ça, comme si de rien n’était, en vérité. Il leva une main rapide, vaguement tremblante, comme si ce seul geste l’effrayait réellement, pour la poser brusquement sur l’épaule de McHenry, pour attirer toute son attention.

« Bon sang, tu m’écoutes? » lâcha-t-il finalement, sur ce ton un peu embêter, presque gêné, qu’il n’employait habituellement jamais. Au fond, ce n’était pas lui. Rien ne lui ressemblait dans ce qu’il était entrain de faire. Ce n’était pas le serpent qu’il était. Ce n’était pas la petite brute à laquelle on avait associé son visage. Ce n’était pas l’espèce d’anti social qu’on croyait qu’il était… (avec Haley, mais bon…) Non, non, il prenait les devant, littéralement, pour attirer l’attention d’une seule et même personne sur lui, là, tout de suite, dans ce minable petit couloir.

Couloir qui d’ailleurs, se vidait tranquillement de tout ce beau monde qui l’angoissait. Il enleva rapidement sa main, soudainement gêné de paraitre si… si… Comment dire? Si insistant. Oui, voilà, il se montrait un peu trop insistant à son habitude, ce qui paru momentanément le déranger. Il porta son regard autre part que sur la fillette dans un soupire contenu.

« Euh… Bah en fait… T’as ben eut le mot, hein? »

Il avait l’impression de se trahir un peu et vaguement lui-même, mais… mais c’était ça, ou rien. C’était ça, ou il demeurait le grand crétin qu’il était. Après tout, tout le monde se devait bien, un jour ou l’autre, de changer un peu, non? N’est-ce pas…?