Il n’était pas très doué avec les autres, il fallait l’avouer. Et ce, même s’il s’efforçait autant qu’il le pouvait, il s’en retrouvait toujours défait. Et il essayait, ne pas en dire le contraire, merci. Mais au bout du coup, c’était toujours lui qui se prenait les claques, quoi. Rageant, il passa son week-end à s’égueuler, à tout bout de champ, sur les gens, ceux qu’il rencontrait, ceux qui lui tombait sur la tête. C’était insupportable. Il en avait ras le bol, et même si l’année scolaire ne faisait que tout juste débuté. Intérieurement, bouillonnant comme feu volcanique prêt à entrer en éruption, il disparu, quittant délibérément le château au beau milieu de l’après-midi, craignant trop de faire usage de sa violence et agressivité si habituelle. Apprendre à se contrôler : c’était devenu un de ses buts premiers. Et heureusement qu’il en avait encore, des buts, sinon il n’aurait sans doute pas donné cher de sa peau, à l’heure qu’il était.

Le jeune vert et argent traversa le parc, s’évadant dans son paysage de roman fantastique, pour filer droit devant lui, sans trop se poser de question. Voyant la cime des arbres, l’orée de la forêt approcher, il eu un étrange sentiment, ce pincement au cœur si douloureux qu’il avait toujours lorsqu’il apercevait la forêt. Un sentiment qui ne venait pas de lui, mais d’une partie de sa vie qu’il avait oublié. Il le savait. C’était encré au fond de son âme. Il le ressentait. Quelque chose était arrivé, ici même, dans cette forêt maudite, mais il n’arrivait pas à dire quoi. Quelques fois, au cours des nuits tourmentées qu’il subissait suite à sa paranoïa, il voyait l’image d’une femme, ne comprenant pas ce qu’elle disait. Et il y avait ce corbeau qui le poursuivait, qui le suivait, qui s’arrangeait pour ne surtout pas le perdre de vu. Et plus étrange, encore, il y avait le professeur Bachelard, dans ses rêves, qui arrivait de nulle part, qui lui indiquait que tout allait bien. Bachelard étant le professeur de botanique, il ne voyait vraiment pas le rapport avec lui et ses rêves forts étranges.

Le gamin s’enfonça finalement entre les lourds branchages de la si célèbre forêt interdite. Pourquoi cet endroit si mystérieux, remplis d’histoire? Sans doute parce que c’était un lieu qui semblait apaiser l’esprit agressif du jeune serpent qu’il était. Et c’était sans doute une bonne chose, au fond… Il avança ainsi, s’enfermant dans la pénombre que procuraient les arbres, tout autour de lui, percevant l’odeur de l’humidité que renfermait le bois. Ho, il n’alla pas très loin. Pas suffisamment pour s’y perdre, il fallait dire. Juste assez pour qu’on ne le voit ni ne l’entende à partir de l’orée de la forêt. Faisant glisser sa baguette de sa manche jusqu’à sa main droite, il observa les lieux, cherchant une cible parfaite sur laquelle s’entrainer au nouveau sortilège appris, qui était toutefois toujours un peu trop difficile pour l’enfant en manque de puissance, encore. Ça viendrait bien avec le temps. Une grosse pierre, là-bas, ferait l’affaire sans problème.

« Redu-CCC-to! » [i]lâcha-t-il, s’assurant d’avoir bien agité sa baguette, au bon moment, effectuant les bons mouvements du poignet. Rien. Il recommença une seconde fois :

« Redu-c-to! » d’un ton beaucoup plus calme mais pesant cette fois, une étincelle jaillit de la baguette au bois si blanc, se dirigeant rapidement vers la cible en question, soit la pierre, mais à son plus grand découragement, elle n’explosa pas. Pas comme prévu, du moins. Il manquait toujours de la puissance nécessaire pour le faire.
Il retenta ainsi encore quelques fois. Impossible pour un simple deuxième année de réussir un sort comme celui-ci, surtout si on ne l’apprenait que dans les années supérieures, après tout, mais il tentait et aimait bien l’idée qu’il soit capable de tout de même le jeter, de voir le sort fuser de sa baguette, même s’il manquait un brin de force à l’intérieur. Brusquement, un craquement à travers les arbres l’obligea à tourner la tête, le faisant sursauter, mettant tous ses sens en alerte. Et si c’était un prof? Ou pire, une sale bête de la forêt?

Une silhouette fine se détacha d’entre les branchages, à son plus grand étonnement…

- Mais tu me fais mal... Laches-moi James ! Je fais ce que je veux.

Rouge de rage, la jeune fille dégagea son bras prisonnié de la poigne de son grand frère, il fallait dire, qu'il lui avait fait drôlemet mal cet idiot. Furieuse, elle lui donna une claque ferme derrière la tête, comme le ferait une maman à un enfant désobéissant, mais Megan n'était que sa petite soeur, alors, ne voulant pas se prendre à son tour une bonne baffe, la vipère se mit à courrir vers la grande porte massive. Une fois dehors, elle accéléra le pas jusqu'à la lisère de la forêt interdite, là, elle était certaine que James ne viendrait pas l'ennuyer. Depuis qu'il avait appris ce qu'il c'était passé avec Isaac dans la salle commune, il était devenu son garde du corps très voir même trop raproché, il ne faisait que de la surveiller, et puis il attendait avec impatience le jour où il tomberait sur Deniel.
La deuxième anne s'assit finalement sur un tronc d'arbre, réfléchissant à ce qu'il y avait de si grave, après tout aujourdh'ui elle n'avait fait que traiter une septième année de laidron blond et aussi de gourdasse, et peut être aussi de potiche, et... Bon, elle avait peut être un peu exagéré sur certaines choses, mais c'était l'autre qui avait commençé en la bousculant, et en ne s'excusant pas, préférant rire au éclat comme une pintade. Megan n'avait fait que se défendre, et la barbie blonde pouvait s'estimer heureuse d'avoir encore toutes ses dents Elle pouvait remercier James d'être arrivé au bon moment, sinon, elle aurait apprit à voler... Oui, du haut de la tour d'astronomie, elle n'aurait pas eu le choix...

- Reducto !

La jeune fille se retourna d'un coup, sortant en même temps sa baguette, craignant que la septième année n'ait quelques tendances suicidaires, mais non, il n'y avait rien, rien du tout. Meg' se releva donc, cherchant et balayant chaques périmètres qui entraient dans son champ de vision. Tout à coup, un autre "Reducto" retentit, et cette fois, la teigneuse n'eut aucun mal à retrouver l'origine du sortilège, çela provennait de derrière les buissons... Meg' s'approcha prudemment, ce pouvait être une créature hideuse assoifée de sang, qui d'ailleurs e serait régalée du sang de Megan ou alors était-ce simplement James qui faisait une farce à sa soeur, pour la punnir.
La verte et argent, ne fit pas durer le suspense plus longtemps, elle fit irruption de l'autre côté du buisson, et à sa plus grande surprise, ce n'était qu'un simple élève de sa maison, et lui aussi en seconde année. Qu'est ce qu'il fichait là lui ? Rassurée d'un certain côté, Megan rangea sa baguette dans la poche arrière de son jean, et s'avança vers le serpentard.

- Qu'est ce que tu fiches ici ?

La petite teigne n'en dit davantage, ele n'était pas très bien plaçée pour le sermonner, elle même n'avait rien à faire dans la forêt. Elle le dévisagea, il était mince, peut être même un peu trop, mais malgrès ça, il était plutôt mignon, son visage raffinné, lui donnait l'air d'un ange. Il n'était ps inconnu à Megan, oui, elle l'avait déjà croisé en cours, et dans la salle commune, sans pour autant lui adresser véritablement la parôle. De toute façon, il se faisait rare que la miss Swann fréquente des jeunes hommes, maintenant que son grand frère était là, elle ne parlait plus qu'à Alix, et encore... Mais James n'était pas là... Elle pouvait faire ce dont elle avait envie.

- Moi c'est Megan, Megan Swann. Euh tu tentes de faire quoi au juste là ?

Le jeune homme balançait des sortilèges sans cesse sur le même grosse pierre, un sort qui était d'ailleurs connu e la jeune fille, mais seulement de nom, son frère avait tenté en vain de lui apprendre, mais elle avait préféré s'amuser au quidditch avec ses cousins. Enfin, c'était les vacances. Ses yeux bleus toujours fixés sur le garçon, Megan perçvait en lui une haine, une haine qu'il ne parvennait pas à évacuer, c'était certainement pour ça qu'il se défoulait sur ce vieux cailloux.

- Toi aussi t'as un demi frère dont tu as appris l'existance il y a seulement deux mois ? Non sans blague, tu veux parler ?

C'était rare que Megan agisse comme ça, elle n'avait pas l'habitude de jouer au assistante sociale, ou au psy. Mais là... Elle lui lança un sourire amical, qui n'avait rien de mesquin.

La silhouette en question ne lui paraissait finalement pas bien dangereuse. Bien qu’il eut un flash soudain, une série rapide d’images déferlant dans sa petite tête. Ce qu’il aperçu, ce fut une femme, frêle, presque fragile, délicate, baguette à la main. Et ce corbeau qui l’observait avec toute la cruauté du monde, perçant le garçon à jour de son unique regard. C’était à croire que l’oiseau de malheur lisait clairement en lui. Et il fuyait, sans comprendre pourquoi, parce que cette femme, camouflée sous sa robe, indentifiable pour le gamin, le terrorisait au plus profond de lui-même. C’était ça… C’était ça que lui inspirait la forêt interdite. Une crainte sans nom. Une peur qu’il était incapable de s’expliquer. Un frisson de passion délirante.

Le gamin retomba les deux pieds sur terre lorsque la voix de la vipère résonna entre les branches, traversant ses tympans, atteignant son cerveau quelques secondes plus tard. C’était fou comme il avait l’impression de ne pas vraiment être là, l’esprit totalement absent, uniquement présent de par son physique lamentable. Il secoua la tête, faisant ainsi balancer son épaisse chevelure d’ébène dans le vide, baissant finalement sa baguette, la pointant ainsi à même le sol. Qui? Quoi? Mais qu’est-ce qu’elle lui voulait, celle-là? Sa première question le laissa muet comme une carpe. Immobile comme une image. Comment ça, qu’est-ce qu’il faisait ici? Ça ne la regardait pas le moindre du monde, après tout! C’était quoi cette manie qu’ils avaient tous à vouloir savoir ce qu’il fabriquait… Il ne disait rien, un peu abasourdit. Non seulement elle ne se mêlait pas de ce qui la regardait, mais en plus, elle enchainait sur autre chose, comme si de rien n’était, comme si elle s’était elle-même rendu compte que ce n’était pas de ses oignons. Tant mieux, dans le fond, il n’aurait pas à le lui signifier lui-même. Elle se présenta, aussi aimablement sans doute qu’il était possible de faire pour une serpentarde de hauts rangs telle qu’elle. Hauts rangs… Il n’était pas certain, mais c’était bien l’impression qu’elle dégageait. La même que les McLane… La même qu’Ange…

« Euh… Je… Moi c’est Damien… » répondit-il sur un ton qui signifiait clairement le malaise qu’il ressentait soudainement fasse à elle, parce qu’il avait eu un peu de mal à suivre. Enfin, ça lui reviendrait bien… « Je tente juste le Reducto… »

Il n’en dirait pas plus. Il éviterait de lui dire qui le lui avait appris. La, encore, il gardait tout pour lui, évitent de dire qu’il l’avait appris parce qu’il avait dû trahir quelqu’un qui lui passait fort par-dessus la tête, en fait. Il ne rajouterait rien, que cela lui plaise ou non. Et tant qu’elle ne demanderait pas, et bien… Tout se passerait sans problème. Parce qu’il n’était de toute évidence pas d’une humeur extra, magnifique, génial et adorable, ce jour-ci.

Ce qu’elle daigna rajouté assombris davantage le regard déjà fort sombre de l’enfant. Alors là, elle en avait du toupet, celle-là. Elle ne savait rien de lui et voulait déjà tout connaître dans le privé de son existence? Non mais, ho! Attendez un instant! Il ne se confiait à personne, pourquoi le ferait-il avec elle, plus particulièrement? Qu’avait-elle de différent des autres? Franchement, il ne voyait pas. Ce physique parfait pour une fillette de douze ans, de la riches, un sang pur, une famille, et même si un frère, de toute évidence. Il s’en moquait de tout ça, au fond.

« Non mais… Quoi? Non! Non… je… Y’a rien voyons. Pourquoi je voudrais parler? »

Évidemment qu’il manipulait toujours la vérité pour la transformer en mensonge. C’était lui. C’était toujours lui, même. Une vie, courte, mais mensongère jusqu’au bout. Même à l’avocat et au flic qui s’étaient bien amusés à l’interrogé n’avait obtenu que conneries de la part du jeune garçon, alors pourquoi cela changerait-il avec elle, maintenant?

Au fond, il en était plutôt gêné…