L’incrédulité se lisait sur le visage du médicomage qui stoppa les gestes sensuels qu’il était en train de prodiguer au corps d’Ella Schwarz. Qu’est-ce qu’elle avait sa moquette ? Elle était super douce et le chauffage au sol permettait de la tempérer suffisamment pour ne pas se geler les fesses. C’était quand même scandaleux de voir un tapis aussi cher traité de la sorte. Mais était-ce une surprise venant d’une fille ayant fait ses études de magies dans la maison de Serpentard ? Non bien sûr et Arsène savait pertinemment qu’il n’était pas au bout de ses frustrations avec une gonzesse de son rang. Pourtant, au lieu d’afficher un sentiment d’énervement, qu’il n’aurait point dissimulé pour quelqu’un émergeant d’une maison si peut appréciable, le brun éclata de rire.

C’est pas vrai ! Et en plus Madame est difficile ! Elle est très bien ma moquette !

Son rire raisonna dans le salon quelques instants avant qu’il ne se penche à nouveau sur sa conquête et la prenne dans ses bras pour l’embrasser fougueusement dans le cou tout en laissant une de ses mains se glisser jusqu’aux fesses « irritées » de la belle rousse.

Dans ce cas tu ne me laisse pas le choix…

Avec un rire satanique et un léger mordillement d’oreille, le médicomage transplana d’un geste souple tout en tenant fermement l’étudiante au creux de ses reins.

Un « plop » retentissant plus tard et le couple atterrit mollement dans le plumard du médicomage qui s’affaissa sous le poids des deux corps. Tout en réajustant les cheveux roux qui s’étaient emmêlés autour de leurs deux corps, Arsène plongea son regard noisette dans celui d’Ella, la main droite posée sur la joue de la femme.

Cela vous convient-il plus Mlle Schwarz ?

Agilement, tout en tenant Ella fermement, Arsène les enroula dans le duvet plumeux encore frais et se repositionna au dessus de son étudiante. Ses mains reprirent leurs activités injustement interrompues et ses lèvres se glissèrent jusqu’à l’oreille de l’étudiante pour y murmurer quelques mots tout juste audibles.

Pouvons-nous poursuivre ?

Sans attendre de réponse, il l’embrassa langoureusement, assoiffé du corps si tendre et si jeune de la jeune femme qui se tenait entre ses bras. Il n’avait plus envie d’attendre, ses hormones masculines ne lui permettaient plus de penser à autre chose ou même d’envisager s’adonner à d’autres activités à cet instant précis. Il avait envie d’Ella et il n’y renoncerait pas si près du but. Lentement, leurs deux corps ne firent plus qu’un pour quelques instants qui stoppèrent l’écoulement du temps.

Puis plus rien que l’odeur enivrante de son étudiante et leur sueur emmêlée dans les draps sombre du lit de l’appartement du médicomage. Ses mains restèrent enserrées autour de son corps encore brulant et transpirant, de peur de la perdre et de se réveiller sans elle. Le sommeil l’avait gagné, le corps épuisé par tant d’efforts, les muscles relâchés, le visage serein.

♪ ♫ ...afraid of bein' hurt
No, don't let this magic die
Ooh, the answer's there
Yeah, just look in her eyes....

Dès les premières notes de musique, Arsène était sortie lentement de son sommeil. Il avait pour habitude de laisser le réveil sonner quelques instants, le temps de se réveiller sans se presser ; il parait que c’était mieux pour la santé de ne pas se stresser dès le réveil. Il était hors de question que le Médicomage se laisse influencer par la vie de dingue que les gens menaient en cette fin de siècle. Il vivait les choses à son rythme même si son emploi du temps débordait très largement et qu’il avait très peu de temps pour lui. Mais que faire du temps si on n’avait personne avec qui le partager ? C’est bien ce qui l’avait mené à avoir deux boulots aussi bien payé l’un que l’autre et de passer le reste de son temps en mission pour l’Ordre du Phénix.

Il sentit Ella bouger à coté de lui, mais il garda paisiblement le nez enfoui dans son oreiller, le temps de se remettre les idées au clair. Il n’avait pas mal à la tête, mais la soirée d’hier soir restait pour le moins un peu floue. Le temps de remettre chaque chose à sa place et de se poser les bonnes questions telles que « pourquoi le réveil sonnait-il ? On était quel jour déjà ? » et la rousse était déjà en train de massacrer le réveil matin moldu transformé.

Puis plus rien. La radio s’était tue et la rousse s’était rallongée. Un sourire s’étendait à présent sur sa bouche alors qu’il ouvrait les yeux pour s’imbiber de la lumière matinale qui filtrait à travers la baie vitrée moyennement dissimulée derrière les persiennes beige. Il tourna la tête pour apercevoir une chevelure emmêlée de couleur sombre et une respiration régulière qui faisait bouger le duvet en rythme, lentement. Hé ben, elle n’avait pas mis long pour se rendormir l’étudiante. Bon d’accord il n’était que sept heures trente, mais une fois réveillé Arsène ne pouvait pas envisager se rendormir, c’était juste tout à fait utopique.

Lentement, Adamrsène se glissa jusqu’à la rousse pour la prendre dans ses bras sans la bousculer et la flanquer en bas du pieu et la serrer contre lui. Ce contact était agréable et la seule présence de l’étudiante lui faisait du bien. C’était rare que ses conquêtes restent jusqu’au petit matin, et souvent les draps étaient vides lorsqu’il se réveillait, les rendant subitement hostiles et peu intéressants. Le médicomage était ravie de découvrir que son étudiante n’avait pas filé durant la nuit, signe qu’elle assumait totalement ce qu’il s’était passé entre eux et surtout qu’elle n’était pas forcément intéressée que par une partie de jambe en l’air ; encore qu’il aurait difficilement pu lui en vouloir pour ce dernier point. Mais ne vous méprenez pas, Arsène n’avais aucunement l’intention de s’encombrer d’une petite amie ou d’une chose y ressemblant, mais sachez simplement qu’on peut très bien entretenir une excellente relation avec quelqu’un avec qui on a des relations sexuelles Il sentit le corps d’Ella bouger légèrement, signe qu’elle ne dormait plus vraiment, il déposa délicatement un baiser sur sa chevelure rousse.

Je suis désolée pour le réveil un peu brutal… J’avais prévu de travailler ce matin. Tu as bien dormi ?

Il avait prévu de faire de la paperasse à Ste Mangouste, autant dire que c’était pas ce qu’il y avait de plus intéressant lorsqu’on était en congé, mais comme il n’avait rien d’autre à faire et une montagne de dossier à compléter, autant se sacrifier. En plus ça lui évitera d’avoir la vieille Collins sur le dos, lui rabâchant que les dossiers doivent retourner au plus vite aux archives et non pas rester éternellement sur les bureaux des Médicomages. Bref finalement il n’était pas si pressé que ça de partir…

La chevelure rousse était toujours aussi douce et une agréable odeur en émanait, rappelant au médicomage la tendre soirée, et nuit, qu’il avait passé en compagnie de son étudiante. Il aimait profiter des derniers contacts avec ses conquêtes avant de pouvoir à nouveau reprendre certaines distances physiques. Une distance qui lui permettait de reprendre sa liberté. Il se sentait parfaitement satisfait et serein dans la chaleur matinale du lit, emmitouflé dans la couette.

Ella ne sembla pas se formaliser du réveil matinal et s’étira sensuellement à ses cotés. Le médicomage retint un petit sourire amusé avant de se faire surprendre par le baiser déposé sur ses lèvres. Les sourcils du trentenaire se froncèrent légèrement lorsqu’il réalisa qu’il avait omis le plus important après le préservatif. Prévenir sa conquête du soir qu’il ne fallait pas espérer une romance ou des termes ressemblant à « petit ami ». Il grimaça légèrement avant de répondre à son étudiante, fort attirante de si bon matin.

Oui je vais aller te préparer quelque chose. Mais avant il faut que je te dise quelque chose.

Il accompagna ses paroles d’un passage de la main dans ses cheveux, une manière d’exprimer un léger embarras et de se donner quelques secondes supplémentaires de réflexion.

Je pense que tu as dû t’en douter, mais je ne suis pas du genre à avoir une petite amie.

Ce n’était pas très fin de faire culpabiliser les femmes de cette manière là. Mais heureusement, Ella Schwarz ne semblait pas du genre fleur bleue et prête à se laisser passer la bague au doigt par le premier venu. Néanmoins, il était nécessaire de mettre les choses au clair tout de suite, déjà trop tardivement aux yeux du médicomage, et d’annoncer la couleur. Il n’aurait pas de relation fixe avec elle et même avec n’importe quelle fille d’ailleurs.

Mais il n’y a pas de problèmes si tu veux qu’on se revoie. Sauf que je n’ai pas de relation exclusive avec les femmes dans ce domaine là.

Arsène fit une légère pause le temps de sonder le visage de la ténébreuse rousse, puis reprit d’une voix un peu désolée, mais tout en gardant une certaine indifférence marqué sur le visage. Il était hors de question de partir dans le sentimental et de se laisser aller à des niaiseries.

J’aurais dû t’en parler hier soir, mais j’avoue que l’alcool m’a fait oublier mes bonnes manières.

Finalement, il sortir du lit et se dirigea vers la salle de bain adjacente à la chambre à coucher avant d’ajouter, un sourire sur les lèvres.

Je n’oublie pas ton estomac, j’en ai pour deux minutes.

Et deux minutes plus tard il descendait à la cuisine préparer le petit déjeuner de la rousse. Aucun mal de tête ne se profilait à l’horizon malgré la bonne rasade de vodka qu’ils s’étaient envoyés durant la soirée. En parfait anglais, il sortit du frigo des œufs et du bacon qu’il envoya d’un coup de baguette dans une poêle avant de se préoccuper du grille-pain.

La cuisine était ouverte sur le salon par un plan de travail qui faisait office de bar et de table de cuisine à laquelle il s’assit pour lire la Gazette du Sorcier qui venait d’arriver. Le café fumait dans sa tasse et il attendait son étudiante avant d’entamer le petit déjeuner.

Vu qu’il lui prenait la tête avec ses conneries, le médicomage n’eut aucun remord à prendre une bonne douche avant de lui préparer son petit déjeuner qui faisait partie du service. Il va sans dire que les manières peu conventionnelles de la rousse l’irritait passablement surtout si tôt le matin. Mais Arsène avait commencé à se faire une raison sur le caractère passablement hautain de son étudiante qui ne manquait pas une occasion de casser les gens qui l’entoure. Il fallait malheureusement avouer qu’elle était vraiment bien et que ce genre de petits détails n’allaient pas le refroidir. Et apparemment, elle n’était pas contre une nouvelle rencontre ce qui enchantait le médicomage qui décida que ça ne valait pas la peine de faire semblant d’être vexé pour une mise en forme.

La cuisine, ce n’était pas forcément son truc, mais il savait que c’était quelque chose qui plaisait à ces demoiselles que de savoir faire cuir des œufs et du bacon. Autant ajouter au charme du médicomage surtout que c’était si facile de leur faire plaisir. A croire que tous les autres hommes étaient incapables d’utiliser une casserole et un fouet alors qu’il suffisait de faire confiance à son tour de poignet. Et puis quoi qu’il en soit, il devait bien se faire à manger régulièrement étant donné qu’aucune femme n’était là pour lui préparer son dîner après le travail.

Ella ne tarda pas à arriver, simplement vêtue de sa robe de chambre pourpre, un peu trop grande pour la demoiselle. Arsène lui lança un petit regard qu’il voulait septique et lui servit une tasse de café d’un geste souple de la baguette.

Je t’ennuie avec mes conneries mais je vois que tu prends tes aises…

Cette fois-ci il dissimula mal son sourire coquin et replongea ses yeux dans la lecture de la Gazette qui annonçait son ramassis habituel de mensonges. Néanmoins une information gênante attira son attention et il secoua à la tête une fois la lecture de l’article lut et le torchon déposé, soigneusement plié, plus loin sur le plan de travail.

Oh pas grand-chose aujourd’hui, si ce n’est que les professeurs de Poudlard et de l’UMA auront la chance de se voir inspecter dès la rentrée.

Il mordit dans un des toasts avant d’attaquer ses œufs au bacon sans négliger son café. Guettant l’heure sur sa montre, le médicomage ne voulait pas se laisser déborder à cause du temps et il lui faudrait partir d’en moins d’une demi heure s’il ne voulait pas rentrant tard dans la soirée et rater le match de quidditch retransmit sur son écran plasma. Mais avant de mettre la rousse dehors, il devait encore lui rappeler un petit détail.

Au risque d’en remettre une couche avec mes conneries. J’aimerais éviter les éventuels problèmes à l’UMA, alors de retour entre les murs de ma classe le vouvoiement sera à nouveau de mise.

Son petit déjeuner terminé, il envoya son assiette valser dans l’évier où l’éponge se chargea de faire savonner l’assiette et les couverts sans qu’il ne doive s’en charger lui-même. Regardant une nouvelle fois sa montre, il se leva du tabouret et ajouta.

Prends ton temps pour finir de manger, je vais juste me préparer. Il faudra bientôt que je parte.

Le médicomage se dirigea vers son bureau pour y récupérer des dossiers et les glisser dans la poche de sa cape. Sa baguette était toujours sous la table du salon et il la retrouva sans peine. Il déposa sa cape sur le tabouret qu’il avait quitté précédemment, attrapa la Gazette et termina son café.