Les cours trahissaient l’ennui récurrent d’Eliad. Ces bâillements incessants que les profs regardaient. Ses notes en baisse. Et les examens qui approchaient, tout ceci n’était pas tourné en sa faveur. Mais il ne faisait rien pour arranger ça, comme si…
Comme si ce n’était pas un problème, comme s’il se sentait si loin de ce monde. Le soleil était fort en cette fin d’après midi. Mais à la chaleur ambiante, il préférait de loin retrouver celle de la fraîcheur des cachots, et s’y enfermer… Persuadé depuis son arrivée ici, que les cachots recelaient un secret que personne ne connaissait…
Mais ces cinq années lui ont juste appris que les cachots étaient sans fins et s’étendaient sur une grande partie en dessous du château. On s’y perdait dans ces cachots. On se retrouvait parfois. Quelques couples. Et Eliad s’y réfugiait. Persuadé que se retrouver derrière des barreaux étaient ce qui pouvait le sécuriser le plus… Comme si rien ne pouvait l’atteindre. Ni les malédictions, ni les ennuis, ni même les fantômes de ce château, qui ne se montrent à personne.
Il se glisse dans une cellule ouverte et s’y terre… Il s’asseoit dans un coin et ressasse les pensées de la journée. Aussi futile soit-elle. Il prend le soin de penser à diverses choses. La lettre ! Il avait oublié d’envoyer une lettre à son père, alors qu’il lui avait promis. Alors qu’il ne demandait jamais de ces nouvelles, préférant plutôt en demander à sa sœur, voilà qu’il montrait une inquiétude grandissante ces derniers temps. Des nombreuses missives envoyés par hiboux… Des avertissements aussi…
Pour découvrir la raison de la peur de son père, il faudrait sûrement passer plus que quelques minutes dans ce cachot. Des jours et des jours mêmes…
Allez ! Il se lance cet ordre silencieux pour se donner envie d’aller à la volière et écrire cette lettre. D’un pas pressé, il quitte sa cellule et tourne dans un virage…
Puis tombe, heurté par une tête.
« Tu ne peux pas faire attention non ! »
Il se relève péniblement en se massant la tête… Douloureuse rencontre. Une autre seconde et il découvre la maison de son interlocuteur. A la seconde suivante, il lui demande son nom.
« Gryffondor hein… Et tu es ? C’est assez rare que vous vous baladiez dans les cachots, vous êtes plutôt habitué à être au sommet de la plus haute tour du château ? »
Comme les princesses qui attendent le prince charmant… Ou comme les fils d’Icare qui tentent de voler avec des ailes de papier… Non, ça, ça serait plutôt les Serdaigles. On n’avait encore jamais vu encore les lions voler. Seulement rugir. Même s’ils sont plutôt enroués en ce moment. Mais revenons plutôt au responsable de sa chute.
« Freddy ? Qui c’est ça encore… Et tu pourrais t’excuser, je te rappelle que ce n’est pas ton territoire ici, et qu’il n’y a que les élèves en perdition qui errent dans les cachots. »
C’était toujours étonnant de voir que les obligations père, fils, disparaissait toujours quand arrivait un rouge à l’horizon.